Dimanche soir en fin d’après-midi, ou plutôt samedi soir!

« Sachons nous détendre pour éviter le surmenage, mais dans le choix de nos détentes, évitons énergiquement ce qui s’oppose à notre qualité d’enfants de Dieu » Abbé P. Troadec

Si nous emmenions les enfants écouter le brame du cerf ? Pour ceux qui ont la chance d’avoir une grande forêt à proximité de leur domicile, c’est l’occasion en ce début d’automne, de faire découvrir à vos plus grands un des spectacles les plus étonnants que nous offre la nature. En forêt de Compiègne, par exemple, à la tombée de la nuit, dans le silence majestueux d’une clairière ou en haut d’un mirador, vous guetterez le moindre souffle ou bruissement de feuillage. Quand tout à coup, s’élevant parfois à quelques centaines de pas, un son rauque et guttural surgira de l’obscurité, vous pourrez vous approcher sans bruit pour apercevoir l’animal. Soyez prudents et n’avancez toutefois pas trop près afin d’éviter de le perturber et de provoquer des réactions agressives. Ce son typique manifeste bien la puissance et la majesté de ce roi de la forêt, ainsi que l’instinct vital qui régit la création, ordre voulu par le Créateur lui-même.

Les grands-parents, porte ouverte !

Nous avons vu le mois dernier comment les grands parents devaient contribuer à l’unité familiale en transmettant les nouvelles des uns et des autres et en créant des événements rassemblant la famille. Je veux vous parler aujourd’hui de la façon dont ils peuvent jouer ce rôle en étant toujours prêts à accueillir leurs enfants. Evidemment, je vais vous présenter la situation idéale, celle où les grands-parents, sont disponibles (car à la retraite) et possèdent une maison suffisante pour accueillir, de manière parfois un peu serrée, plusieurs de leurs ménages. En général, alors que nos jeunes ménages sont toujours par monts et par vaux (un ménage déménage aujourd’hui tous les 3 ans et parcoure des milliers de kilomètres par an), les grands-parents ont en général accédé à une certaine stabilité. Ils sont les manants de la famille, ceux qui restent. « Si vous voulez me trouver, je suis là » disait un auteur normand à ses enfants. Même en imagination, on sait toujours où ils sont. Cette permanence est de nature à structurer l’esprit des enfants et petits-enfants en leur donnant une référence stable dans un monde qui l’est de moins en moins. L’idéal est donc de posséder une maison dans laquelle on pourra accueillir plusieurs ménages en séjour. Que de souvenirs communs, de chahuts, de batailles et de jeux pour les petits ! Que d’heureuses conversations, travaux en commun ou jeux de société pour les parents ! Et aussi, que de prières en commun ! Quoi de mieux pour donner de vraies racines à l’unité familiale !

De telles réunions nécessitent une certaine autorité et ne peuvent se dérouler que si tout le monde accepte de se plier à certaines règles minimales (de tenue, d’horaires, de service…). Il peut être nécessaire qu’une organisation soit mise en place pour partager les charges de la maison. Nous voyons régulièrement des grands-mères épuisées attendant parfois le départ de leur progéniture… Dans certaines familles un système est mis en place répartissant les services par jour et par famille. Tel jour, tel ménage s’occupe de toute la cuisine, tel autre de telle autre activité etc. Une telle répartition des charges n’est pas forcément nécessaire quand les femmes aiment se retrouver dans la cuisine mais… tout le monde n’a pas les mêmes goûts et nous ne sommes pas tous de purs esprits ! A cela devra s’ajouter la nécessaire organisation d’activités. La maison peut être le cadre d’événements suscités par les grands parents comme les visites évoquées dans l’article précédent mais aussi de travaux en commun ou toute autre activité de nature à créer des souvenirs communs. « Force-les de bâtir ensemble une tour et tu les changeras en frères. Mais si tu veux qu’ils se haïssent, jette-leur du grain » disait Saint Exupéry en parlant des hommes ! Quoi de plus délétère que des vacances oisives! Si l’on ne dispose pas d’une maison suffisamment grande, on pourra recourir à la location. Louer chaque année une maison dans un endroit plaisant et dans laquelle les ménages pourront se réunir ou, si ça n’est pas possible, se succéder, permettra de souder la famille. Les grands repas familiaux peuvent être aussi une fructueuse occasion de réunion familiale. L’important est que la famille se réunisse autour des grands-parents ! Cet accueil des grands-parents pourra aussi être utile pour recevoir l’un ou l’autre en cas de besoin ponctuel. Accueil de petits-enfants d’une maman fatiguée, accueil d’un « cas » qui a besoin de s’éloigner de ses parents pour quelques jours et prendre du recul afin de retrouver le droit chemin… L’accueil peut alors permettre aux grands-parents de faire bénéficier leurs petits-enfants de leur autorité particulière… sur demande des parents, bien sûr ! Tout cela ne pourra être fructueux que sous le regard de la providence. Prions Sainte Anne avant d’accueillir nos familles, si c’est possible, prions le chapelet en commun pour que la vertu soit reine dans toutes nos activités familiales !

Des grands-parents

Attention, si l’oisiveté est un vice toujours à combattre ,en revanche le repos peut être nécessaire quelque temps après une année fatigante mais… pas plus que, pas moins que …

Quatrième Mystère Joyeux

La Présentation de Jésus au temple.

Fruit de ce mystère : l’obéissance, la pureté.

Quarante jours après la naissance de Jésus, Marie et Joseph se rendent à Jérusalem. La loi de Moïse réclamait deux actes aux couples modestes : la purification légale de la mère et la présentation de l’enfant car il était écrit : « Tout mâle premier né sera consacré au Seigneur ».

De grand matin, par une belle journée de février où la nature sourit déjà, le couple saint s’élance vers Jérusalem. Marie serre dans ses bras cet enfant qu’elle va offrir à Dieu comme toutes les mamans et Joseph tient dans sa bourse les cinq pièces d’argent qui vont le racheter. Sans doute, Marie a dû le faire bien beau, son petit Jésus, et les bonnes femmes de Bethléem, sur le pas des portes du village, au moment du départ sont venues l’admirer pendant que Joseph fermait son atelier pour tout le jour. Et maintenant les voilà, au milieu des autres, des jeunes mamans toutes fières d’avoir mis au monde pour la première fois un fils ! Joseph, modestement, achète dans leur cage, les deux tourterelles des pauvres…

Mais au milieu des autres qui sans doute bavardent en attendant leur tour, Marie se recueille. Elle apporte un tel sérieux à tous les actes de sa vie religieuse. Elle, toute pure, obéissante comme toujours, elle se soumet à la purification légale, faisant de tous les actes de toute sa vie un acte d’obéissance filiale.

Et voici qu’un vieillard est entré dans le temple. Il a pris l’Enfant entre ses bras ; Marie lui laisse prendre son enfant ; elle écoute la prophétie qui ne l’étonne pas… elle sait mieux que personne les prodiges qui ont déjà entouré cette naissance. C’est une joie toujours très douce pour une maman d’entendre prédire les grandeurs de son petit ; mais quand Siméon les eut bénis, ce furent d’autres paroles qui tombèrent de ses lèvres : « Un glaive transpercera votre âme ! »

Avez-vous pâli, Mère chérie, quand ces mots sont tombés sur votre cœur ? … Les attendiez-vous ?

Il me semble que vos deux mains ont dû bien vite reprendre votre petit enfant et le serrer passionnément. Mais, la prophétie est tombée sur votre cœur et jamais plus vous n’oublierez ce « glaive de douleur » qui vous menace… Tous les petits enfants appartiennent à leur maman, mais le vôtre encore plus… pourtant ce trésor, voici qu’on vous rappelle que vous devez l’abandonner pour le salut du monde et vous associer généreusement à la rédemption… « C’est le sacrifice du matin qui deviendra plus tard, dit Saint Thomas, entre les bras de sa croix, le sacrifice du soir… »

L’Evangile tait ce qui se passa en vous, ô Marie, mais nous savons bien que votre cœur ne fut qu’un acquiescement généreux…

Mon chapelet aux doigts, je vous regarde, Vierge Marie… je sais que vous êtes l’Unique et que seule, parmi toutes les femmes, vous avez pu monter un matin au temple pour offrir à Dieu le Fils de Dieu Lui-même. Et là, Dieu vous a demandé votre Fils… votre tout petit, la tendresse pure et chaude de votre cœur…Ce n’était pas la Mère de Dieu qui montait ce matin là les escaliers du temple, c’était une maman, une femme comme toutes les autres, soumise comme toutes les autres à la grande loi chrétienne de toutes les tendresses. Apprenez-moi, ô Vous dont le cœur était semblable à nos pauvres cœurs de femme, comment je dois reconnaître les droits de Dieu sur mes tendresses pour les sanctifier…

Moi aussi, aussi fort que vous serriez le petit Jésus sur votre cœur, je serre sur le mien les tendresses que la vie m’a données. Peut-être suis-je somptueusement servie à cette table royale de l’amour. Peut-être ma part est-elle toute petite, mais non moins précieuse… Un mari, des enfants, des amis, ce tout petit si semblable au vôtre qui rit dans son berceau… cet homme qui est ma part pour porter avec moi tout au long « la bonne et la mauvaise fortune »…, tous ces visages, jeunes ou vieux qui m’entourent et sans lesquels la vie pour moi n’aurait pas de lumière, tant il me semble que ce sont leurs yeux qui me la dispensent… Moi aussi j’ai mes trésors, et vous savez que je les serre contre mon cœur bien fort, en vous regardant monter les marches du temple.

Il ne m’a pas été demandé par la loi de venir « racheter » mes tendresses et mes joies avec cinq pièces d’argent et deux tourterelles roucoulantes… non ! mais il m’est demandé de reconnaître les droits absolus de Dieu sur mon cœur et de bien savoir que tout lui appartient à Lui avant de m’appartenir à moi… Ce cœur que vous me demandez, mon Dieu, ce n’est pas une abstraction, c’est ce cœur vibrant… Ce cœur, avec tout ce qu’il renferme, mes enfants, mon mari, mes parents, mes amis… car tous ceux-là sont à vous avant d’être à moi, n’est ce pas ô Mon Dieu ! C’est facile de le dire, ce n’est pas facile de le réaliser ! Vierge Marie comme j’ai besoin que vous m’appreniez à comprendre ces choses pour que mon cœur devienne un cœur chrétien ; que la tendresse, en moi, ne soit pas une prise de possession païenne et farouche où mes droits passeraient avant ceux des autres… mais cette chose aérienne et ailée qui entraînera mon cœur vers le ciel le purifiant de tout égoïsme ! Vierge Marie, je veux avoir le courage de regarder sincèrement au fond de mon cœur… Est-ce que je sais aimer chrétiennement, comme vous le souhaitez ? Est-ce que j’ai l’habitude de lever en offrande mes deux mains pleines comme une coupe ? N’ai-je pas plutôt envie de refermer jalousement mes deux bras en regardant Dieu avec méfiance, comme un voleur ?…

Oh Vierge Marie aidez-moi ! Cet homme qui a mis un jour sa grande main dans la mienne et qui sera mon « compagnon d’éternité », il est à vous avant d’être à moi et mon amour doit le fortifier et non pas l’amollir. Tous ceux que j’aime doivent marcher virilement vers vous. Vous avez laissé partir votre Jésus vers les hommes et vers la mort, apprenez-moi à laisser partir sans égoïsme ceux que j’aime vers le beau destin qui les appelle.

Aimer c’est s’engager à fond dans le mystère d’une autre vie. O Mère, donnez-moi un cœur fort qui accepte, qui ne soit pas un pauvre cœur tremblant de femme ne désirant que le confort mais un cœur prêt à marcher courageusement vers Dieu en portant le poids de l’amour aussi bien que celui des douleurs. Faites que je regarde avec confiance, mon Dieu, l’ombre de votre main sur mes tendresses, non pas une main de voleur, mais une tendre main de père. Faites que ce soit ma sécurité de les sentir à vous avant que d’être à moi. Donnez-leur ce que je suis si impuissante à leur donner ! Gardez l’âme de mon petit, veillez sur l’absent, ramenez-moi l’oublieux… Il n’y a que ce que vous gardez qui est bien à moi, je le sais, car vous êtes le lien suave et fort entre les cœurs.

En récitant ces Ave, j’accepte à l’avance tout ce qui sera la volonté de Dieu sur mon cœur de femme. Je tends vers lui mes mains pleines avec confiance. Qu’il me rende ce qui m’est bon en ce monde… je sais qu’il me garde tout pour l’éternité !

D’après Paula Hoesl

 

Bienheureux les cœurs purs

Dans un monde qui ressemble plus à Sodome et Gomorrhe qu’à Nazareth, nous nous devons d’être très vigilants pour ne pas nous affadir en finissant par trouver normal ce qui ne l’est pas. Il nous faut par tous les moyens et même souvent par de grands sacrifices, nous préserver et aider ceux qui nous sont confiés, à garder un œil pur !

Comment en voyant les publicités quotidiennement, en écoutant les « chansons » actuelles, en voyant tout simplement les gens vivre… comment ne pas (sans adopter la politique de l’autruche en se cachant la tête sous l’aile) se poser des questions déstabilisantes ! La loi divine est-elle trop dure pour certains ? La nature doit-elle être contrainte ?

Seuls ceux qui ont reçu une solide formation familiale, spirituelle peuvent répondre à ces questions. Seuls ceux-ci pourront garder la paix au milieu de cette épreuve et aider ceux qui les entourent à conserver un cœur pur sans accepter l’inacceptable. Prions pour que ceux qui n’ont pas eu cette grâce reçoivent la lumière et que ceux qui l’ont eue sachent résister à toutes ces tentations si faciles.

Pour « tenir bon » quelques conseils sont nécessaires. Selon les situations, ils paraîtront évidents à certains mais seront de véritables efforts pour d’autres. Le combat pour garder la pureté des sens et du cœur est une véritable guerre à mener, il nous faut connaître l’ennemi et prendre les moyens adaptés.

Donnons ici quelques pistes de réflexion …

Le combat des sens :

– Toutes ces publicités, ces « clips » qui nous agressent dans les salles d’attente mais aussi les publicités qui jaillissent « comme un diable du fond de sa boîte[1] » sur nos portables, tablettes et autres objets connectés… ,le comportement sans pudeur de certaines personnes dans les gares ou dans la rue… tout est fait pour banaliser ce que nous voudrions bannir.

– Très tôt apprenons à nos enfants à détourner le regard des publicités agressives. Notre perspicacité attentive nous apprendra à aider celui dont le regard s’y attarde à détourner aussitôt le regard.

– On évitera de s’attarder dans les lieux réputés difficiles ; il faudra même veiller à changer notre itinéraire si une route nous y fait passer quotidiennement.

– On veillera à ce que les lieux choisis pour les vacances soient sains afin que les tenues ne soient pas des motifs de curiosités pour certains tempéraments plus susceptibles d’être blessés.

– L’ouïe est agressée par ces « chansons » qui n’en ont que le nom : « Du latin cantĭo, une chanson est ce qui se chante, c’est-à-dire, tout ce qui produit des sons mélodieux. Il s’agit d’une composition en vers ou faite de telle manière qu’elle puisse être mise en musique[2] ». On remarquera qu’elle se chante et que les sons doivent être mélodieux. On les entend dans tous les magasins, souvent elles incitent à la violence ou à la débauche ; rares sont celles qui ont gardé une fraîcheur digne d’intérêt.

On veillera à donner une éducation musicale aux enfants pour les amener à découvrir les différentes mélodies et leur faire sentir la portée harmonieuse d’une œuvre ou d’une autre en établissant une comparaison entre différents morceaux (il n’est pas besoin de grandes connaissances pour comparer la mélodie de Bach et celle de Stromae…)

– Dans la vie quotidienne, les nouveaux moyens de communication sont l’occasion de relâcher notre vigilance.

Ces « sms » envoyés comme des balles de ping-pong entre jeunes ne sont-ils pas parfois aussi « juste corrects » ? Etes-vous sûrs qu’ils soient toujours convenables ? Posez à vos adolescents ces quelques questions : vous diriez-vous la même chose quand vous vous rencontrez ? Ecririez-vous ces phrases à cet (te) ami(e) si vous deviez lui envoyer une lettre?  Ces messages pourraient-ils tous être lus par  vos parents sans rougir ?

Ces familiarités rendues possibles par la facilité des nouveaux moyens de communication sont autant de moyens de faire tomber facilement vers des pratiques qui, sans être classées comme peccamineuses, sont dangereuses si on veut garder une pureté de cœur intacte. Enseignons donc à nos enfants un « langage sms » correct et adoptons-le nous-mêmes car rien ne vaut l’exemple donné.

– Ces réseaux sociaux qui inquiètent même les psychologues…

On prend conscience du mal-être profond de certains jeunes à la lecture de ces lignes, mais sommes-nous sûrs que nos enfants en sont protégés?

« D’après les retours des utilisateurs de réseaux sociaux entre 14 et 24 ans, Instagram et Snapchat sont les pires applications en matière de bien-être et de santé mentale. En cause : le culte de l’image (souvent retouchée) et l’impression de ne pas bénéficier d’une vie aussi animée que celle d’autrui.

L’étude cite le témoignage de plusieurs sondés, dont l’une qui affirme : «  Instagram amène facilement les filles et les femmes à penser que leurs corps sont loin d’être suffisamment beaux puisque les gens utilisent des filtres et modifient leurs photos pour paraître « parfaits ». » Une autre témoigne ainsi : « Cela a augmenté mon niveau d’anxiété […] Je m’inquiète toujours de savoir ce que les autres pensent de mes publications et de mes photos. [3] »

Certains me diront qu’ils ne les utilisent qu’occasionnellement, mais même dans ce cas ne participe-t-on pas à banaliser dans nos familles des méthodes qui sont porteuses de germes dangereux ?

– Personne n’ignore que tout ce qui est envoyé sur les différentes sortes de « murs » qui existent n’est en rien confidentiel. Est-ce que votre enfant y pense quand il y raconte sa dernière soirée ? Etes-vous vraiment enchantés que toutes vos activités, qu’elles soient familiales, privées et personnelles deviennent publiques ?  Ne nous cachons pas la vue : en moyenne, en 2017, les 13-19 ans passent plus de 15 heures par semaine sur internet et plus de 28 heures sur leur téléphone portable[4]. Ayons conscience que même si nous nous rendons compte que l’impureté de tous ces réseaux est un danger, nous sommes encore très loin d’avoir fait le tour de leur nocivité.

Il est à craindre que l’envahissement impur de la société nous fasse perdre petit à petit tous les repères  et les freins qui retenaient autrefois les plus faibles.

Alors résistons ! Mais non pas en nous durcissant et en nous enfermant dans un bunker ! Non ! Nous avons un rôle à jouer pour témoigner que la pureté est source de joie et de paix.

Et si, nos enfants malgré nous et malgré eux vivent dans ce monde impur, il faut qu’en premier lieu, ils aient reçu l’enseignement adéquat et que chez eux ils soient préservés de toute insanité. Que si ordinateurs et portables entrent chez vous, qu’ils soient bridés pour éviter (au maximum) de recevoir ce qui pollue l’âme. Il n’y a pas d’âge pour être perturbé par des vidéos pernicieuses, il n’y a pas d’état de vie qui ne le permette. Il n’y a pas de films « bons » pour les adultes s’ils sont à proscrire pour les enfants. N’hésitez pas à demander aux prêtres, confesseurs, ce qu’ils en pensent. Ils savent plus que quiconque le dégât que cela engendre sur les âmes.

La Rome de Néron n’était pas bien pire que la société d’aujourd’hui et les jeunes chrétiens n’étaient pas non plus protégés mais Saint Paul ordonnait pourtant : « Que la fornication, et toute impureté, ou l’avarice ne soient pas même nommées parmi vous, comme il convient à des saints; non plus que ce qui est déshonnête, les propos insensés, les paroles bouffonnes, toutes choses qui sont malséantes; qu’on entende plutôt des actions de grâces. Car, sachez-le bien, aucun fornicateur, aucun impudique, aucun avare, ce qui est une idolâtrie, n’a d’héritage dans le royaume du Christ et de Dieu[5]. »

Tout enfant a besoin d’une admiration et d’une confiance entière envers ses parents.

S’ils se permettent une quelconque plaisanterie de goût douteux, un langage obscène ou s’ils avouent regarder des films impurs, l’enfant perdra non seulement la confiance envers ses parents mais aussi la piété filiale.

Il en va de notre devoir de parents de préserver autant que faire se peut notre pureté et celle de nos enfants car «  malheur à l’homme par qui le scandale arrive[6]». Il ne s’agit pas de se cacher la vue, mais bien d’apprendre à vivre sans être touchés par cette ambiance malsaine.

N’oublions pas de prendre le temps de parler avec nos enfants, de provoquer des discussions pour les aider et les soutenir dans ce monde difficile… mais nous le savons, le Bien triomphera du mal !

En cette période de rentrée, demandons au Saint Esprit les grâces pour voir ce qui doit être émondé de notre éducation et prions Notre-Dame des Foyers Ardents de nous donner un amour de la pureté qui nous ouvre les portes du ciel.

                                                           MT

[1] Poésie de Paul Géraldy

[2] Le Dico des définitions

[3] Numerama ; Alexis Orsini 22 mai 2017

[4] Source : Statista ; le portail des statistiques

[5] Epitre aux Ephésiens Chapitre 5

[6] Saint Matthieu Chap.18

« L’OBEISSANCE EST LA SAINTETE DES ENFANTS» (Saint Pie X)

Rien de plus insupportable qu’un enfant qui se fait répéter 5 ou 6 fois le même ordre avant d’aller l’exécuter en traînant les pieds, en protestant, n’en faisant que la moitié, pour bien signifier qu’il n’est pas d’accord. Ce n’est pas cette obéissance-là qui plaît à Dieu !
C’est à nous d’habituer nos petits à obéir « tout de suite », « avec le sourire », et « jusqu’au bout » : l’obéissance, c’est la meilleure manière de ressembler à Jésus.
Parce que nous sommes créatures de Dieu, nous dépendons de Lui : il est donc normal de nous soumettre à Sa volonté, de Lui obéir.
Loin d’être un maître tyrannique, Dieu est un Père infiniment bon, qui nous aime et veut toujours notre bien. Lui obéir, c’est Lui faire confiance, sûrs que tout ce qu’Il veut pour nous est pour notre bien.
Pour des enfants, l’obéissance est la soumission à la volonté de leurs parents, de ceux qui parfois les remplacent (grands-parents…) et de ceux à qui les parents les confient (professeurs, chefs scouts…). Ce qui justifie que nos enfants nous obéissent, c’est que nous sommes auprès d’eux les représentants de Dieu : Il nous les a confiés pour que nous les élevions vers Lui. Nous obtiendrons d’autant plus facilement l’obéissance de nos enfants que nous donnerons nous-mêmes l’exemple de la fidélité à nos devoirs d’état.
Nous avons tous du mal à obéir, renoncer à notre volonté propre va à l’encontre de nos mauvaises tendances, séquelles du péché originel : faute d’orgueil et de désobéissance. C’est ce qui explique la forte réticence que nous éprouvons à nous soumettre à la volonté d’un autre !
Ne nous étonnons donc pas des oppositions rencontrées au fil des journées avec nos enfants, par exemple pour rester et s’appliquer à leur travail, alors qu’ils aimeraient aller jouer dehors…quitter leur jeu ou leur lecture pour rendre service… renoncer à ce qui leur faisait envie, parce que maman l’a défendu.

Faire obéir, c’est exercer la volonté de notre enfant :
Dans ses premières années, le petit n’a pas la notion de ce qui est bon ou mauvais pour lui : ses parents sont là pour le guider, veiller sur lui, le conduire : l’obéissance est alors indispensable, et si des parents ne savent pas se faire obéir d’un tout petit, qu’ils soient sûrs qu’il n’obéira jamais. Pour lui, l’obéissance est l’occasion d’exercer sa volonté, et c’est ce qui, peu à peu, le rendra libre. La soumission n’est pas pour faire de nous des robots ou des esclaves, mais des personnes libres, agissant dans la confiance.

Evolution de l’obéissance en fonction de l’âge de l’enfant :
C’est à nous de définir pour les enfants, d’abord ce qui est « permis » et ce qui est « défendu ». Ensuite, ce qui est « bien » ou « mal ». Ne cherchons pas à toujours tout expliquer : un enfant doit obéir parce que sa maman l’a demandé.
1. Les premiers mois, ne pas céder aux caprices.
Période capitale à ne pas manquer ! Et qui commence dès les premiers jours.
« Le nouveau-né va très vite intégrer qu’il a un « pouvoir », celui de mobiliser sa mère en hurlant. Celle-ci va donc devoir elle-même s’éduquer à maîtriser ses émotions et apprendre à reconnaître si le nouveau-né souffre vraiment…ou s’il a réellement besoin de se nourrir, s’il a peur…ou s’il fait du cinéma pour être pris dans les bras […]
C’est inouï ce qu’un nouveau-né est intelligent ! […] Et c’est extraordinaire de voir à quel point il peut être « manipulateur », notamment vis-à-vis de sa maman, tant qu’on ne lui a pas fait comprendre que, à ce petit jeu, il ne gagnera pas !
Il y a une manière de lui parler, une manière de le prendre dans ses bras (plus de douceur…ou plus de fermeté), une manière de le regarder, de lui sourire…ou de lui faire les gros yeux, qu’il va très vite savoir interpréter » (Yannick Bonnet « Les neuf fondamentaux de l’éducation »)

2. De 6 mois à 2 ans et demi : des limites, des contraintes à respecter.
Bébé à quatre pattes découvre le buffet de la salle à manger, la clé l’intéresse beaucoup : il la touche, la tourne…Maman regarde discrètement, amusée. Mais bientôt Bébé va vouloir ouvrir la porte…il faut bien aller explorer l’intérieur du buffet.
Alors maman intervient : « NON », un « non » très calme, mais très ferme. Tout surpris il s’arrête, regarde maman, et tend la main à nouveau. Un deuxième « non », plus catégorique devra l’arrêter dans son mouvement. A la troisième tentative, la maman devra déplacer son petit bonhomme loin du lieu de la tentation, avec quelques jouets pour faire diversion.
Mais l’attrait du « fruit défendu» est déjà fort ! Bébé ne tarde pas à revenir…Même scénario. Sachez résister sans relâche, sérieusement. Il ne mettra pas longtemps à comprendre qu’il faut obéir quand maman dit « non ». Et il saura qu’il faut renoncer à l’exploration du buffet. Surtout ne vous laissez pas « avoir à l’usure » !
A cet âge, pour habituer l’enfant à obéir, il faudra quelquefois un regard sévère, une tape légère, ou une petite fessée suivant les cas…mais toujours adouci aussitôt après, quand les choses sont rentrées dans l’ordre, par un geste d’affection.

3. A partir de 3 ans, le « non » sera remplacé par la notion du « permis » et du « défendu ».
Le schéma sera le même, les occasions plus nombreuses. Si ces mots « permis » et « défendu » ont un sens pour l’enfant, s’il les respecte, le reste de l’éducation en sera grandement facilité les années suivantes. A noter aussi que si les bons « plis » ont été pris avec l’aîné, son exemple facilitera la formation des plus jeunes.
4. Jusqu’à 6 ans, un « pli » à prendre : l’habitude d’obéir.
L’obéissance est une habitude à prendre particulièrement importante, comme celle de se laver et s’habiller, de bien se tenir à table, dire sa prière, rendre service…

5. L’obéissance dans la confiance à partir de 7/8 ans.
L’âge de raison est l’âge de l’éveil du sens moral ; on peut alors, quand la situation le permet, expliquer rapidement, de temps à autre, pourquoi telle chose est mal, telle autre bien. Le côté « contrainte » laisse alors la place à une éducation plus positive et constructive, dans l’amour et la confiance. L’enfant de 8/11 ans a confiance en ceux qu’il aime et surtout dont il se sent aimé. « J’obéis parce que Papa et Maman savent ce qui est bon pour moi.»

6. L’obéissance librement consentie : à partir de 15 ans.
Une fois passée la période d’opposition systématique, l’adolescent comprend peu à peu que ce qui lui est demandé -ou refusé- l’est pour son bien. Son obéissance devient alors intérieure, librement consentie, adhésion de sa volonté à la Volonté divine : il devient responsable de ses actes, vraiment libre.
Dans le même temps le rôle de ses parents devient davantage celui de conseillers, tout en conservant un devoir de mise en garde.

Différentes manières d’obéir :

On peut exécuter un ordre « en traînant les pieds »…ou le faire « de bon gré » et de bonne humeur, en y apportant son consentement intérieur.
De même pour une interdiction qui a été faite : l’accepter est une marque d’humilité.
Mais obéir nonchalamment, en grognant…est-ce vraiment obéir ? L’enfant apprendra que la bonne obéissance est « prompte, joyeuse, entière ».
Il y a aussi plusieurs manières de désobéir : refuser ce qui nous est demandé par ennui ; enfreindre une interdiction donnée ; …faire semblant de « ne pas avoir entendu » !

Et si l’enfant n’obéit pas ?

Lorsque le cas se présente, il faut avoir prévu comment réagir face à certaines résistances et comment y remédier. Ce qui amène à étudier la possibilité d’une sanction qui sera, selon les cas, punition ou récompense. Sans en abuser, ce moyen sera surtout adapté à chaque enfant et à son tempérament.
Néanmoins cela reste, dans certains cas, un moyen nécessaire dans une éducation bien conduite. Disons seulement que toute sanction doit être juste, effective, calme et, surtout pour les plus petits, immédiate.

Se faire obéir, oui, mais dans la confiance. Ce n’est que par cette confiance que nous pourrons obtenir de nos enfants l’obéissance sereine que nous leur demandons, ce qui suppose qu’ils se sentent aimés. Ils puiseront aussi la force d’obéir en prenant Jésus pour modèle dans la prière et les sacrements.

Réfléchissons sur ces paroles de Notre-Seigneur à sa confidente Sainte Marguerite Marie : « J’aime l’obéissance, et sans elle on ne peut Me plaire. Ne fais rien sans l’approbation de ceux qui te conduisent, afin que satan ne puisse te tromper, car il n’a pas de pouvoir sur les obéissants. »

Sophie de Lédinghen

L’éducation de la pureté

Nous abordons aujourd’hui un sujet qui paraît souvent difficile aux parents. Tachons de le faire avec simplicité et naturel pour que chacun en comprenne l’importance.
Ecartons dès maintenant deux excès : certains ne veulent pas aborder ce sujet avec leurs enfants et laissent faire l’école, les prêtres mais aussi peut-être les voisins ; d’autres se sentent complètement libérés et, sous couvert d’être décomplexés, parlent de ces sujets délicats à tort et à travers et ne sont pas gênés de laisser leurs enfants regarder des films indécents ou de les abandonner sans restriction pour pianoter sur leur clavier. Nous voulons vous aider à aborder ce sujet sans passion et trouver avec vous la meilleure solution pour enseigner à vos enfants ce qu’ils doivent savoir.

Aujourd’hui il est bien évident que pour différentes raisons (maturité plus précoce, tentations en tous genres, manque de pudeur généralisé), nos enfants se trouvent plus que jamais confrontés à des situations qui vont les pousser à s’interroger. Il serait vraiment malvenu de vouloir leur cacher une réalité, qui, de toutes les façons les agressera un jour ou l’autre et, le plus souvent, sous un jour négatif. Ils se poseront des questions sur leur origine et cela est naturel. Les enfants qui n’auront pas été éclairés par leurs parents au moment nécessaire chercheront et trouveront une réponse mais celle-ci sera sans doute incomplète, brutale ou avilissante. Mieux vaut donc aborder nous-mêmes le sujet car c’est un devoir grave pour les parents de veiller à l’éducation de la pureté de leurs enfants. Cette réponse doit être loyale et progressive, elle assurera un climat de confiance entre l’enfant et ses parents et maintiendra une relation saine et équilibrée lors de l’adolescence.
Naturellement les fillettes seront averties par leur maman de ce qui les rendra jeune fille ; le papa ne manquera pas de parler à ses garçons des transformations qu’ils ressentiront.
Rappelons qu’il est important que les enfants ne dorment pas dans la chambre de leurs parents et que les filles aient une chambre séparée de celle des garçons. Nous avons déjà précisé que douches et bains seront pris séparément et qu’une tenue décente sera adoptée par tous quelque soit l’heure de la journée.
Il faut aider l’enfant dès le plus jeune âge à maîtriser sa sensibilité et sa volonté sinon il aura beaucoup de difficultés pour dominer ses impulsions. « Insistons sur la nécessité d’inculquer progressivement à l’enfant la pratique d’une certaine ascèse. L’enfant a besoin d’une certaine mortification de sa sensualité s’il veut la maintenir sous le contrôle de sa volonté. »

Quand parler ?
« En vérité, il vaut mieux parler un an trop tôt qu’une heure trop tard »
Le silence des parents est une cause de déformation de conscience et celui qui n’aura pas reçu des explications risque bien de voir le mal là où il n’est pas et de ne pas le voir là où il est.
La prudence demande de choisir le moment de parler avec la plus grande attention. L’enfant sera seul, dans un moment calme, sans crainte d’être dérangé par les frères et sœurs. Il faudra privilégier un jour où il n’y a pas eu de réprimande grave et où les cœurs sont ouverts. Une maman connaît instinctivement ces instants choisis.
Il est difficile de donner un âge précis ; pour les filles, étant donné les transformations physiques, il est d’usage de donner les premières indications au moment de la rentrée en classe de 6ème ; pour les garçons cela dépend davantage de leur développement. Cependant on ne peut établir de règle absolue car chaque cas est différent ; des parents vigilants et suffisamment proches de leur enfant sentiront le moment venu. Un départ en camp, un contact avec un cousin plus averti, un danger pressenti provoquera une information plus précoce. Même à l’intérieur d’une famille on ne peut pas décider à l’avance d’un âge requis ; c’est tout l’art de l’éducateur qui s’adaptera à chacun.
Naturellement, vous avez compris qu’étant donné la délicatesse des termes à choisir et à adapter pour chacun des enfants, il est impossible de laisser l’école enseigner les vérités de la vie à leurs enfants. Depuis bien longtemps l’Eglise demande que cet enseignement soit fait par les parents qui ont pour cela grâces d’état et de manière individuelle. On comprend aisément qu’une instruction faite en classe ne peut être adaptée à la sensibilité de chacun et risque de provoquer des questions ou des réflexions malséantes de ceux qui « en savent davantage ». De plus comment être sûr que cet enseignement sera fidèle à la loi divine ? Plutôt que de prémunir la jeunesse contre les périls des sens et de former la volonté, ne risquerait-on pas plutôt de provoquer les tentations ?
Attention, certains s’illusionnent en pensant que parce qu’ils ont donné « l’enseignement », ils ont fait leur devoir et que leurs enfants seront ainsi préservés de tout mal ! Loin s’en faut ! L’éducation de la pureté va bien au-delà d’un « enseignement » mais doit suivre et diriger, par une véritable éducation, l’enfant atteint par le péché originel. Ce n’est pas seulement un enseignement (d’ailleurs d’un contenu nécessairement assez limité) dont il a besoin mais d’une véritable aide spirituelle et morale pour vaincre la sensualité et ne pas se laisser aller à toutes les faiblesses de sa volonté. Et cela ne sera pas sans une éducation quotidienne avec les grâces de la prière, de l’exemple et de l’éducation de la volonté.

Que souhaitons-nous pour nos enfants, si ce n’est le meilleur ?
« Nous voulons former des enfants au regard clair, des âmes saines dans des corps sains, des garçons et des filles qui se respectent et qui se fassent respecter, avertis mais non hypnotisés des tentations et des dangers possibles, conscients du plan d’amour de Dieu sur eux et des exigences que réclame la collaboration à ce plan. »
Ne nous faisons pas une montagne d’une vérité qui doit être dite simplement sans honte et sans vulgarité. La réalité est belle, voulue par Dieu (et non pas seulement permise). Il faut juste dire les choses le plus naturellement possible, en insistant sur la grandeur de l’amour qui a inspiré le plan divin jusque dans les détails et en leur précisant qu’ils doivent garder ce beau secret pour eux. Ceci en leur faisant bien comprendre l’importance de la pudeur et de la discrétion.
On pourra s’aider d’un livre pour se conforter (celui conseillé dans : Ma bibliothèque par exemple, mais aucun livre ne sera parfaitement adapté à votre cas) car n’oublions pas qu’« il faut adapter les conseils au style de la famille » et aussi à la personnalité de chacun. Nous ne pouvons pas vous donner de « phrases type » à dire à chacun, c’est à chaque parent de trouver les bons mots à dire au bon moment. Mettons l’enfant à l’aise et ne prenons pas un air solennel ni embarrassé ; laissons ouverte la discussion en lui expliquant bien qu’il pourra revenir vers nous dès qu’il aura une question.
Profitons-en pour l’avertir qu’il devra rester sur ses gardes quand il rencontrera des personnes (enfants ou adultes) qui auront un comportement douteux, des plaisanteries ou des gestes malsains. Ce genre de situation est extrêmement fréquent (même en des lieux qui semblent protégés) et il faut que l’enfant sache qu’il doit venir vous en parler.
C’est le moment aussi de donner une explication sur ce qu’il est indispensable pour un enfant de dire aux adultes et qui n’a rien à voir avec le « rapportage ». En effet trop souvent des âmes sont abîmées parce que certains n’ont pas la connaissance du devoir de se confier dès que le sujet est grave.

Grimpons sur la montagne et ne restons pas juste à nous appesantir sur des préoccupations hygiéniques ou médicales : l’homme n’est pas un simple animal mais « un être moral qui se doit de lui-même de dominer ses appétits. »

La pudeur porte fermement à donner au corps le respect qui lui est dû comme membre du Christ et comme temple du Saint Esprit. »
Pour enseigner cette grande vertu à nos fils et à nos filles n’oublions pas la valeur de l’exemple qui est principal. « Pour conserver intacte cette chasteté, ni la vigilance, ni la pudeur ne sont suffisantes, utilisons ces secours qui dépassent nos forces naturelles : la prière, les sacrements de Pénitence et de l’Eucharistie et une dévotion ardente envers la Très Sainte Mère de Dieu. »
Nos explications doivent toutes être imprégnées d’esprit de foi. Sachons montrer le plan divin sur toutes ces questions. Dieu a fait du mariage un sacrement et « les gestes conjugaux réalisés en état de grâce et selon la rectitude de leur nature deviennent pour les conjoints, source de grâce et de mérite pour le ciel. »

Prions le Saint Esprit afin que tous ces sujets soient clarifiés par le regard de Notre-Dame, sous un angle noble et pur, avec droiture et noblesse.

MT

Pour aller plus loin, vous trouverez sur notre site, dans la rubrique Dossier, une étude approfondie sur ce sujet réservée aux éducateurs et aux parents.

Le quinze août 

 Que le souvenir de la plus belle fête de l’été ne nous quitte pas en ce temps de rentrée,

Qu’il nous aide à confier l’année qui s’ouvre à notre Mère du Ciel !

 

Comme nous aimons à célébrer l’Assomption de Notre-Dame !

Nous ne croyons pas seulement que son âme est montée au ciel,

Mais nous confessons aussi qu’elle s’y est élevée avec son corps.

Et ce dogme de notre Foi nous donne de salutaires leçons.

 

Nous y voyons d’abord la délicatesse de Dieu trois fois saint,

Qui accomplit toutes choses avec poids, nombre et mesure.

Il n’a pas accepté de laisser un temps, hors de son Paradis,

Cette chair immaculée qui fut le tabernacle vivant de son Verbe.

 

Mais l’Assomption de la Vierge Marie nous est aussi le précieux signe

De cette autre vérité à laquelle nous adhérons fermement :

Le jour adviendra aussi de la résurrection de notre propre chair.

Notre âme et notre corps seront réunis pour l’éternité.

 

Le Dieu qui a voulu que les hommes soient corps et âme

N’anéantira pas la moitié de ce que nous sommes.

Selon que le corps aura été l’instrument du bien ou du mal

Il sera récompensé ou châtié avec son âme à jamais.

 

Considérons donc que les corps des saints se trouveront admis,

Comme celui de la Très Sainte Vierge Marie, en présence de la Sainte Trinité.

Cette unique pensée ne devrait elle pas nous suffire

A nous garder désormais de tout péché et de toute impureté ?

 

Oserons-nous encore utiliser à des fins peccamineuses

Nos membres, destinés un jour à paraitre devant Dieu ?

Tremblons de devoir brûler dans le feu purificateur

Parce que nous n’aurons pas vécu comme nous l’aurions dû.

 

Quelle folie de risquer l’Enfer ou même seulement le Purgatoire

Pour des futilités et des folies qui ne nous servent de rien.

Quel scandale surtout de préférer le péché au Dieu de toutes bontés

Et d’outrager Celui qui nous convie dans sa royale demeure !

 

Ô Notre Mère si douce, qui êtes parvenue dans le Paradis,

Que tous nos désirs soient seulement de vous y rejoindre !

Nos corps et nos âmes prosternés au jour de votre Fête

N’attendent leur Salut que de votre auguste Médiation.

 

Père Joseph

 

L’initiation des enfants aux mystères de la vie

  1. DOSSIER : L’initiation des enfants aux mystères de la vie 

    I.  L’éducation sexuelle des jeunes est une éducation chrétienne à la chasteté.

Que nous dit l’enseignement de l’Église de l’éducation en général, puis de l’éducation aux mystères de la vie ?

Le Pape Pie XI définit ainsi l’essence et l’importance de l’éducation chrétienne : – « Il est donc de suprême importance de ne pas errer en matière d’éducation, non plus qu’au sujet de la tendance à la fin dernière, à laquelle est intimement et nécessairement liée toute l’œuvre éducatrice », et le pape d’expliquer : « En fait, puisque l’éducation consiste essentiellement dans la formation de l’homme, lui enseignant ce qu’il doit être et comment il doit se comporter dans cette vie terrestre pour atteindre la fin sublime en vue de laquelle il a été créé, il est clair qu’il ne peut y avoir de véritable éducation qui ne soit tout entière dirigée vers cette fin dernière. Mais aussi, dans l’ordre présent de la Providence, c’est-à- dire depuis que Dieu s’est révélé dans son Fils Unique, qui seul est « la Voie, la Vérité, la Vie », il ne peut y avoir d’éducation complète et parfaite en dehors de l’éducation chrétienne[1]. » Dans le même document, le pape met en relief la nature du sujet de l’éducation qui est l’homme tout entier, « déchu de son état originel mais racheté par le Christ et rétabli dans sa condition surnaturelle de fils adoptif de Dieu, sans l’être pourtant dans les privilèges préternaturels […] Il faut donc, dès l’âge le plus tendre, réprimer les inclinations déréglées de l’enfant, développer et discipliner celles qui sont bonnes ». En particulier, le pape mentionne l’importance de développer l’intelligence par la foi, et de fortifier la volonté par la grâce « sans quoi il sera impossible de dominer les mauvaises inclinations et de mener à son terme et à sa perfection l’action éducatrice de l’Église ».[2]

Nous devons déjà conclure que l’éducation doit dans toutes ses parties être ordonnée à la fin de l’homme, c’est dire que la morale chrétienne doit être son guide et sa règle.

Si cela est vrai en général, on doit particulièrement l’affirmer par rapport à l’éducation aux mystères de la vie. Dans la même encyclique, le pape Pie XI dit ceci : – « Si, en matière aussi délicate (l’éducation sexuelle), compte tenu de toutes les circonstances, une instruction individuelle devient nécessaire, en temps opportun, et de la part de qui a reçu de Dieu mission d’éducateur et grâce d’état, il reste encore à observer toutes les précautions que connaît si bien l’éducation chrétienne traditionnelle»[3]. Pour être convaincant, le pape cite le cardinal Antoniano qui explique que nous sommes si faibles que ce qui nous est présenté comme remède devient occasion et excitation à ce même péché ; il précise alors que l’on ne doit pas donner dans tous ses détails les procédés de la génération humaine de crainte qu’au lieu d’éteindre l’incendie on l’enflamme davantage. L’auteur conseille de s’en tenir à ce qui permet de faire entrer dans l’âme la vertu de chasteté et de fermer la porte aux vices.

Le pape, et avec lui l’Église, entend bien la nécessité de l’explication des lois de la vie mais ceci doit être par amour de la vertu[4]; ce doit être pour garder à tout prix la pureté de l’enfant[5], pour l’aider à observer le précepte du Seigneur qui ne souffre aucune exception  à aucune époque, toujours observable[6] par l’aide de la grâce et de la pudeur.[7] Voilà l’orientation qui devra guider tous parents et éducateurs dans ce domaine : l’éducation sexuelle[8] ne sera couronnée de succès que dans la mesure où elle sera dans le prolongement de l’éducation morale à la chasteté. Cette éducation n’a d’autre but que de protéger et fortifier la pureté des jeunes ; du but doivent alors découler les moyens appropriés.

A cela, ajoutons un argument de raison qui nous permettra de comprendre pourquoi l’éducation  sexuelle  s’identifie  à  l’éducation  de  la  chasteté  chrétienne.  Tout d’abord, rappelons-nous la définition de l’éducation que nous avons citée du pape Pie XI, à savoir qu’elle consiste essentiellement à enseigner à l’homme ce qu’il doit être et comment il doit se comporter pour obtenir la vie éternelle. Ceci revient à dire que l’éducation se ramène à apprendre le bon usage de ses facultés soit spirituelles, soit sensibles ou corporelles. En effet, l’homme devient ce qu’il doit être par son opération, qui est l’usage de ses puissances. Si nous appliquons cela en particulier à l’éducation sexuelle, il faut dire alors que cette éducation consiste à apprendre à l’homme comment il doit user de sa puissance générative en vue de sa fin dernière et surnaturelle pour laquelle il a été créé. Or, ceci est précisément la définition de la chasteté qui est la vertu morale consistant à régler « suivant la raison, l’usage des fonctions sexuelles et de toute délectation charnelle[9]».  Au sens chrétien de l’expression, l’éducation sexuelle n’est autre que l’éducation à la chasteté.

Pour être clair, nous devons distinguer nettement l’éducation sexuelle, qui est une éducation morale, de l’enseignement scientifique des fonctions sexuelles, qui est une éducation intellectuelle, objet de la biologie. Certes, l’éducation morale va requérir la découverte des lois physiologiques mais dans une certaine mesure seulement, selon les nécessités de la fin recherchée. Confondre ces deux choses est désastreux pour l’éducation des enfants, il nous faut donc traiter de cette erreur en particulier.

II Le naturalisme dans l’éducation sexuelle

 Il s’agit en effet du naturalisme, puisque l’on prétend pouvoir répondre aux besoins des enfants et adolescents en leur donnant la seule connaissance intellectuelle, comme si l’homme, dans son état actuel, était capable par les seules forces de sa raison, de soumettre toutes ses puissances inférieures selon l’ordre de sa fin ultime. C’est ce qu’affirment les naturalistes eux-mêmes : « – ce qui fait l’originalité de notre système pédagogique, c’est qu’il est fondé sur la foi en la valeur suprême de l’homme, sur cette croyance que l’homme se suffit à lui-même, n’est soumis qu’à lui seul, est à lui seul capable d’aménager sa vie, de dominer le monde qui l’entoure.[10] »

Dans le domaine de l’éducation sexuelle, cela va se traduire par un enseignement exclusif des lois physiologiques de la génération humaine, supposant que l’enfant soit capable après cela, de régler son comportement dans ce domaine. Le naturalisme ne tient donc aucunement compte du péché originel, qui mit le désordre dans les puissances de l’homme ; il néglige de même l’action de la grâce divine, sans laquelle l’homme ne peut être sauvé, d’une part, et d’autre part, sans laquelle il ne peut même observer parfaitement la loi naturelle ; en outre, il exagère démesurément l’importance et la portée, dans la vie, de l’élément sexuel, faisant perdre ainsi de vue la vraie fin primordiale du mariage qui est la procréation et l’éducation de l’enfant, et le grave devoir des époux vis-à-vis de cette  fin[11].

Le Pape Pie XII dénonçait déjà cela en 1953 : « – Nous pensons à l’éducation sexuelle complète, qui ne veut rien taire, rien laisser dans l’obscurité. N’y a-t-il pas là une surestimation pernicieuse du savoir ? » Le pape s’empresse alors de rappeler la doctrine traditionnelle en disant qu’il « existe aussi une éducation sexuelle efficace, qui, en toute sécurité enseigne dans le calme et l’objectivité ce que le jeune homme doit savoir pour se conduire lui-même et traiter avec son entourage [12]» ;  pour cela on mettra l’accent sur la maîtrise de soi et la formation religieuse, d’ailleurs, comme dans toute l’éducation.

Quant au mépris de la grâce, le même pape s’adressait ainsi aux pères de famille français : «- cette littérature (publications chrétiennes qui mettent la sexualité à nu), pour l’appeler ainsi, ne semble tenir aucun compte de l’expérience générale d’hier, d’aujourd’hui et de toujours, parce que fondée sur la nature, qui atteste que, dans l’éducation morale, ni l’initiation, ni l’instruction, ne présente de soi aucun avantage, qu’elle est, au contraire, gravement malsaine et préjudiciable si elle n’est fortement liée à une constante discipline, à une vigoureuse maîtrise de soi-même, à l’usage, surtout, des forces surnaturelles de la prière et des sacrements. [13]» « La grosse erreur, ici, est de ne pas vouloir admettre la fragilité native de la nature humaine, de faire abstraction de cette autre loi, dont parle l’Apôtre, qui lutte contre la loi de l’esprit ; de méconnaître les leçons de l’expérience montrant à l’évidence que, spécialement chez les jeunes gens, les fautes contre les bonnes mœurs ne sont point tant un effet de l’ignorance intellectuelle que surtout de la faiblesse de la volonté, exposée aux occasions et privée des secours de la grâce.[14] »

L’erreur du naturalisme en ce domaine va donc consister à donner un simple enseignement scientifique au lieu de donner une véritable éducation, laquelle, en donnant les moyens et en montrant les dangers, conduit le jeune à sa fin.

Voyons maintenant comment ce naturalisme va détourner l’acte conjugal de sa fin primordiale qu’est la procréation et les devoirs qui en découlent.

« Si l’on ne montre pas dans quel contexte moral, naturel et surnaturel, doit se situer l’ordre physiologique, l’initiation sexuelle est négative : elle laisse un vide ; pourquoi garçons et filles n’essaieraient-ils pas de mettre en mouvement, sans plus attendre, une physiologie tellement admirable… si l’amour se ramène en fin de compte à un ensemble psycho-physiologique. [15]»

C’est ainsi que l’élément sexuel va être désormais voulu pour lui-même ; ce sont les naturalistes eux-mêmes qui l’affirment : « -Il ne peut y avoir d’éducation sexuelle sans informer les jeunes des possibilités que leur offrent la médecine et la science  pour prévenir la grossesse ; Il n’y a pas de possibilité d’épanouissement de la vie sexuelle sans pouvoir enfin dissocier la reproduction de la vie sexuelle. C’est la condition, non pas suffisante mais indispensable pour parvenir à une amélioration de la vie affective de la femme surtout, de l’homme aussi… [16]» Nous voyons là comment la vie sexuelle est prise pour elle-même, coupée de sa fin.

Nous voyons alors les conséquences : « Une grande partie de la signification de l’acte sexuel est passée dans le JEU. L’acte sexuel, lorsqu’il n’est plus tourné vers la procréation, n’ouvre-t-il pas à l’homme un nouveau terrain de JEU aussi désintéressé que n’importe quelle activité ludique ? Si l’amour n’est qu’un jeu, pourquoi ne pas prendre du plaisir avec n’importe quel partenaire ? Pourquoi ne pas  jouer  entre  gens  du  même sexe ?[17] »

C’est pourquoi l’on va imposer « l’initiation publique et scolaire des enfants aux problèmes de la vie, prétexte pour accréditer l’érotisme, la contraception, la licence des mœurs, le rejet de la simple honnêteté [18]».

Il ne faut pas se tromper sur l’origine d’une telle déviation. Disons seulement qu’au  début  du  XXème    siècle,  la  Franc-maçonnerie  lançait  la  mode  d’une  initiation  sur   les maladies vénériennes… sous prétexte de lutter contre elles[19]. De même, Pierre LENORT montre dans son livre : « L’Église Catholique en Pologne », comment l’usage de l’initiation sexuelle par le communisme est pour détruire la moralité d’un peuple de longue civilisation chrétienne ; par la dépravation des mœurs chez les jeunes, on veut extirper les « préjugés religieux ».

Le plus triste est que cette manière impudique d’évoquer les mystères de la vie a pénétré les milieux catholiques. En 1951, le Pape Pie XII s’en plaignait déjà auprès des pères de famille français : « – On reste atterré devant l’intolérable effronterie d’une telle littérature ; alors que, devant le secret de l’intimité conjugale, le paganisme lui-même semblait s’arrêter avec respect, il faut en voir violer le mystère et en donner la vision (sensuelle et vécue) en pâture au grand public, à la jeunesse même. Vraiment, c’est à se demander si la frontière est encore suffisamment marquée entre cette initiation, soi-disant catholique, la presse ou l’illustration érotique et obscène, qui, de propos délibéré, vise la corruption ou exploite honteusement, par vil intérêt, les plus bas instincts de la nature déchue. [20]»

 Nous devons constater la divergence très nette entre la conception catholique de cette initiation et celle du naturalisme, répandue par les ennemis de l’ Église. Et pour cause. L’une croit à la présence d’une âme immortelle en l’homme, destinée au ciel, mais blessée par le péché originel ; par conséquent, nécessité de la grâce et de l’abnégation de soi pour correspondre au plan divin tel qu’il est inscrit dans la nature et révélé par l’ Église ; L’autre conception croit « en la valeur suprême de l’homme », petit dieu qui se suffit à lui- même et dont l’idéal est l’affirmation de soi, son épanouissement par soi-même, sans autres contraintes . Opposition radicale qui va se retrouver dans la réalisation pratique de cette initiation.

III Comment éduquer chrétiennement les enfants aux mystères de la vie ?

Il nous reste à voir la réalisation pratique de cette éducation à la chasteté, spécialement pour ce qui concerne l’instruction des lois physiologiques avant la puberté[21].

  1. Qui doit le faire ? Qui ne doit pas le faire ?

Cela revient à ceux qui ont mission de Dieu pour éduquer l’enfant avec les grâces d’état[22]. Il y a tout intérêt que ce soient les parents car ils sont censés mieux connaître  leurs enfants, et cela fait grandir la confiance[23]. Il faut noter la carence dans l’éducation parentale aujourd’hui, au plus grand détriment de l’enfant[24]. Les éducateurs et confesseurs devraient alors veiller en collaboration avec les parents à ce que l’enfant soit bien formé moralement dans ce domaine.

Il faut absolument éviter que l’enfant reçoive ces choses de la part de mauvaises compagnies, ou dans des recherches occultes (livres, internet,…), ou encore dans un  enseignement public à l’école. Tous ces moyens seront nécessairement inadaptés à sa force morale. De plus, ce qui est reçu en secret excite la passion, la curiosité, et les plus grands désordres.

2. Quand le faire ? Quand ne pas le faire ?

« Il vaut mieux parler un an trop tôt qu’une heure trop tard[25]. »

Il s’agit en effet de préserver à tout prix l’innocence baptismale des enfants[26]. Pour cela, il faut impérativement devancer la puberté de l’enfant de telle sorte qu’il puisse envisager objectivement et religieusement les changements qu’il éprouvera dans son corps. De plus, l’évocation de ces questions ne seront pas occasion de tentation car les passions ne sont pas encore éveillées. C’est donc aux parents de veiller au moment opportun, au plus, après les premiers signes de la puberté.

On devra aussi procéder à cette explication dans toutes les occasions où le sujet est évoqué et source de curiosité chez l’enfant, quel que soit son âge ; par exemple : une nouvelle grossesse de la maman, un scandale dans l’entourage, une révélation inopportune de mauvaise compagnie[27]… On veillera aussi à l’atmosphère propice et au moment de la journée pour aborder ces questions[28].

Le confesseur peut aussi interroger en confession dès qu’il aperçoit les signes de la puberté, enquêtant prudemment pour savoir si l’enfant est capable d’éprouver les impressions sexuelles (la nuit, par exemple), et de le prévenir du champ de bataille que cela va être pour lui maintenant[29].

Le principe général est que l’enfant doit toujours être en paix sur ces questions ; quel que soit son âge, on devra toujours répondre à ses questions, de telle sorte que son imagination soit en paix et n’aille pas chercher ou imaginer toutes sortes de choses malsaines. C’est pourquoi, il faut réprouver absolument le silence absolu et perpétuel sur ces questions sous prétexte d’une fausse pudeur qui est au plus grand détriment de l’âme des enfants et adolescents, car, bien qu’innocents et irresponsables des actes qu’ils pourraient faire (parce que dans l’ignorance de la moralité), ils prendraient des habitudes matériellement peccamineuses qui ne tarderont pas à devenir des péchés formels. De plus, l’enfant s’interroge nécessairement, même si cela ne se voit pas, il lui faut alors une parole chrétienne et sage, que ne cherche que le bien de son âme[30].

3.Comment le faire ?

Pour trouver une réponse satisfaisante, il suffit de lire dans la Catéchèse du Mariage   du Père BARBARA, l’annexe de l’Abbé JACQUEMET, p. 617-628 ; lire aussi L’éducation chrétienne par Mr. l’ Abbé DELAGNEAU dans le Marchons droit n° 44 ; enfin, on peut conseiller avec grand profit l’Initiation des enfants et des adolescents à la vie par Pierre DUFOYER.

  • Caractères généraux

  Cette éducation doit être progressive selon l’évolution physique et morale de l’enfant ;pour cela, elle doit être nécessairement individuelle, afin d’être bien adaptée à l’enfant et aussi, afin que l’intimité de la conversation le mette en confiance, et qu’il puisse poser des questions.

Elle doit être encore imprégnée de foi, c’est-à-dire que l’on ne montrera en fait que l’ordre providentiel que Dieu a établi entre l’homme et la femme pour la procréation.

Avant d’être physiologique, cette éducation doit être sentimentale, humaine, sociale et religieuse, de telle sorte que l’enfant ait une vue totale de la procréation, ainsi que de nobles et surnaturels sentiments, avant de le faire avancer dans le terrain miné de son corps blessé par le péché originel. Les enfants doivent être exhortés, et par là, convaincus de l’importance de la chasteté ; on ne manquera pas de leur faire admirer la chasteté consacrée[31].

Enfin, ce sera délicat, on emploiera des paroles chastes, inspirées de la pudeur chrétienne, de telle sorte que cette éducation ne soit jamais une occasion de tentation.

  • Ce qu’il faut dire.

Il faut dire ce qui est naturel et honnête ; ce qui est mal et dont on doit préserver  l’enfant, en montrant pourquoi tel acte est un péché et comment empêcher les occasions ; mais il ne faut jamais décrire les moyens de faire le mal, seulement en inspirer l’horreur (contraception, homosexualité, mariage à l’essai,…)

On trouvera dans les ouvrages des exemples de discours à tenir. Notons seulement trois points capitaux. Tout d’abord, dire que la chair est égoïste, alors que la continence fait la grandeur d’âme ; c’est en luttant contre l’impatience de la vie qui veut se communiquer que l’on peut acquérir la force qui fait un homme[32].Enfin, bien expliquer la différence entre l’amour véritable qui est humain et noble, et l’attrait sexuel, qui n’est que l’instinct animal de rapprochement entre l’homme et la femme, après la puberté. La raison doit dominer cet instinct. Notons que les modes vestimentaires impudiques ne font qu’exciter cet attrait sexuel, mais aucunement le véritable amour[33].

  • Comment répondre aux questions.

 Il faut toujours y répondre mais de façon adaptée à l’enfant. Cependant, ces réponses doivent toujours être vraies, ne jamais mentir ou raconter des histoires fausses (ex : les enfants naissent dans les choux), elles doivent être loyales, et complètes, c’est-à-dire, pas seulement physiologiques (même pas du tout avant l’approche de la puberté),  elles doivent toujours être humaines et chrétiennes. En général, s’en tenir à l’aspect providentiel (c’est Dieu qui donne les enfants) et social (le papa est le pourvoyeur et le protecteur de la famille),  cela doit suffire aux petits enfants.

Avec le secours de l’Immaculée, tout est possible !

Vierge très pure et très chaste, priez pour nous et pour nos enfants !

Un frère capucin

Bibliographie :  

– L’éducation : les Enseignements Pontificaux ; Solesmes

 – Tempérance et Chasteté : P. HUGUENY OP. éd. Lethilleux.

 – Catéchèse catholique du mariage : P. BARBARA

 – L’éducation chrétienne : Abbé A. DELAGNEAU. Marchons droit n° 44

-Initiation des enfants et des adolescents à la vie : par Pierre DUFOYER, 1956, éd. ESR.

– L’éducation sexuelle, qu’en penser ? : l’Action scolaire 1970

– Esquisse d’une pédagogie familiale : François CHARMOT, éd. Clovis

 – Amis du Clergé : 1923, 12 avril p. 225

[1]  Doc. Pont. N° 243 PIE XI, Divini illius Magistri

[2] Doc. Pont . n° 278 PIE XI, op. cit.

[3] Doc. Pont. n° 283 op. cit.

[4] Doc. Pont. n° 584    

[5] N° 220, 663

[6] N° 583-584

[7] N° 700, 222, 306, 414, 697, 699

[8] Au sens restreint de l’enseignement des lois physiologiques (sens diminué que l’on entend communément aujourd’hui)

[9] Théologie Morale VITTRANT n° 1030

[10] BUISSON dans son Dictionnaire de pédagogie (cité dans Esquisse d’une pédagogie familiale p. 287).

[11] Catéchèse du Mariage, P. BARBARA n° 313 et 580

[12] Doc. Pont. N° 640

[13]  Doc. Pont. N° 572

[14]  Doc. Pont. PIE XI, n° 282

[15] Action scolaire, 1970, p. 14

[16] Action scolaire p. 21-22

[17] Action scolaire p. 22

[18] Action scolaire p. 24

[19] Cf La conjuration anti-chrétienne de Mgr. DELASSU

[20] Doc. Pont. N° 570

[21] Nous ne donnons que les grandes lignes ; voir les ouvrages cités en notes pour avoir tous les conseils et exemples pratiques, qui sont en général…excellents.

[22] PIE XI Divini illius Magistri n° 283

[23] Initiation des enfants...par Pierre DUFOYER p. 14

[24] L’Action Scolaire p. 14-15

[25] Catéchèse du mariage p. 620

[26] Tempérance et charité, du P. HUGUENY p. 14

[27] DUFOYER p. 18 etc…

[28] DUFOYER p. 23

[29] P. HUGUENY p. 15-16

[30] Amis du Clergé 1923, p. 226, 2° colonne

[31] Catéchèse du Mariage p. 282-283

[32] Catéchèse du Mariage p. 621-622 ; Marchons droit n° 44 p. 85-86

[33] Catéchèse du Mariage p. 624-628