Deuxième Mystère Glorieux : L’Ascension de Jésus au ciel.

Fruit de ce mystère : Le désir du Ciel

Une fois encore ils sont tous réunis dans la chambre haute, autour de la table, pour le repas.

Une fois encore, ils le contemplent avec le sentiment poignant qui précède les départs, quand ce bonheur d’être ensemble touche à son terme !

Quarante jours ont passé depuis la semaine bouleversante. Et, en ces quarante jours, que de fois Il est venu à l’improviste, le Maître toujours attendu. Il est venu à l’aube, dans le petit jour de la grisaille d’un matin, au lac de Tibériade, quand les pêcheurs étaient las d’une nuit passée à tirer les filets vides… Il était là sur la grève, attendant les pêcheurs fatigués, ayant préparé des poissons cuits sur le feu…

Maintenant toutes ces choses sont passées. Il n’y a plus qu’à suivre le Maître dans sa dernière course terrestre.

Comme il est simple le récit des Ecritures : « Il leva les mains au ciel pour les bénir, et ils le virent s’élancer dans les airs sans qu’ils puissent expliquer comment, et une nuée le déroba à leurs yeux. »

Et ils restent là, les yeux perdus, avec, en eux, une étrange joie mêlée de douleur. Il y a peu de temps, ils l’ont couché au tombeau dans les larmes et la détresse en croyant son œuvre morte en même temps que Lui. Maintenant, ce départ dans la majesté !… Mais un départ quand même ! Avec tout ce qu’il y a d’émouvant dans les départs dont on ignore la durée.

Mais voici que des nuées d’où il a disparu, voici qu’à ceux qui restent les yeux en l’air, comme aspirés par cet infini qui leur dérobe les secrets divins, apparaissent deux anges aux vêtements éblouissants : « Hommes de Galilée, pourquoi restez-vous à regarder en haut ? Ce Jésus enlevé au ciel, loin de vous reviendra un jour de la même manière… » Alors, dit l’Ecriture, ils redescendirent.

Fruit du Mystère : Le désir de la vie montante.

Ce n’est pas tout de regarder Jésus monter au ciel, n’est-ce pas Vierge Marie ? L’essentiel, c’est de prendre du courage pour le suivre, d’imiter les apôtres qui revinrent à Jérusalem, non dans la mélancolie si naturelle des séparations humaines mais avec cette joie haute et surnaturelle qui marque le progrès d’une âme. Moi aussi, je dois avoir une vie montante, moi aussi, je dois faire de chacun de mes jours comme une ascension perpétuelle, une marche généreuse à la suite de Jésus-Christ.

Et il faut bien que je le désire fortement pour éviter l’écueil des vies stationnaires, lorsque la jeunesse est passée avec ses bondissements qui font de chaque matin un nouveau départ. Un beau jour, sans s’en apercevoir, on s’installe dans ses meubles et on laisse aux autres le soin de courir les grandes routes et les belles aventures. On confond la paix intérieure –cette fermentation généreuse de la vie- avec un assouplissement progressif du désir et des générosités. On se croit devenu sage parce qu’on a coupé les ailes à ses désirs généreux. On vit de ses vertus acquises, capital qui s’effrite, hélas ! bien vite…

Que je ne me crois jamais « arrivée », Vierge Marie, parce que j’ai certaines habitudes chrétiennes de messe du dimanche, du chapelet dans ma poche, de cette lecture du soir, de ces mots que je prononce –est-ce toujours en y pensant vraiment ?- de certains gestes souvent machinaux… Ne suis-je pas en ce moment, -justement à cause de ces habitudes acquises et qui, sans que je m’en doute, ont doucement tourné à l’inerte routine- en train de m’acheminer vers les pensées du pharisien ? Je sens, je sens profondément quel danger subtil me menace, de me contenter des apparences et de ne plus voir qu’en moi peut-être, le rameau est déjà détaché de la branche… Vierge Marie, que je ne sois pas ce pharisien retors qui se rassure en lui-même à cause de l’observation de la loi !

Ce danger qui me guette, préservez-m ’en, Vierge Marie et si je récite mon Rosaire, ce n’est pas pour me rassurer sur ma vertu, mais pour lever les yeux vers ce monde éternel qui doit devenir ma demeure définitive.

Ce monde d’ici-bas, vous n’avez fait que nous le prêter mon Dieu. Vous ne voulez pas que nous  nous complaisions à dire comme le poète : « C’est ici ma maison, mon champ et mes amours. » Vous ne voulez pas que cet instinct de construire du durable, qui est si fort en nous, se trompe. Le durable, ce n’est pas pour ce monde, c’est pour l’autre. Faites que je ne m’attarde pas dans ce monde comme dans une demeure éternelle. Faites que je ne sacrifie jamais rien des biens spirituels aux biens périssables. Que je ne sois jamais retenue dans mes élans par ces ronces menues et tenaces des choses que je possède. Mon foyer, ma maison, mes amis, mes enfants, ma fortune… Mon Dieu, vous nous avez prêté les choses de la terre. Que je me sente toujours disponible à leur égard pour être seulement toute à vous.

Et parce que nous avons tellement la tentation de nous cramponner à ce que vous nous donnez, il est bon, mon Dieu que, de temps en temps, l’orage secoue notre demeure terrestre pour nous forcer de nouveau à lever les yeux vers le ciel. Il est bon à notre âme que des amis s’en aillent, que des êtres chéris nous précèdent dans l’au-delà, que des mains serrées se dénouent… Déchirement !… Libération !… Que nous serions légers dans notre course vers Vous si nous n’étions pas alourdis par tant de bagages inutiles.

Je ne vous demande pas, mon Dieu, de faire passer sur ma vie les grands orages dévastateurs… Je ne suis qu’une pauvre femme et j’ai besoin des choses que votre bonté m’a données, mais que je sache les oublier pour penser à Vous et aux autres, que je sache mettre mon cœur là où est mon trésor, là où ni la rouille ni les voleurs ne pourront l’atteindre.

Faites-moi passer, mon Dieu, du plan humain au plan surnaturel. « Ne restez pas là les yeux en l’air », dirent les anges aux disciples immobiles, c’est-à-dire comprenez les choses comme Dieu les comprend.

Apprenez-moi à juger les choses de la vie, non par la commune mesure humaine, mais avec les mesures de l’éternel. A voir avec votre regard et non avec le mien. A ne pas m’enliser dans mes propres conceptions, mes propres jugements, que je défends parfois avec une violence agressive. A ne pas arranger ma vie et celles des autres selon mon désir, mais selon le Vôtre. A être tous les jours, non comme la bouée amarrée au port, mais comme le beau voilier aux ailes frémissantes, prêt à prendre le large au moindre souffle du ciel…

Que je sois docile à votre souffle, ô mon Dieu, que je sois transparente à votre lumière pour qu’à travers moi, elle atteigne les autres qui me sont confiés. Que je vous trace en moi-même ce chemin libre par lequel Vous pourrez passer « pour faire en moi votre demeure ! »

Vierge Marie, en ce soir de ma journée humaine où je médite sur le mystère de l’Ascension, obtenez-moi toutes les grâces de perfection pour que ma vie soit une vie montante.

D’après Paula Hoesl

Que vais-je faire pour le dîner?

Toutes les mamans savent bien que la question : « Qu’est-ce que je vais leur préparer pour le dîner ? » revient de façon lancinante à leur esprit de mère de famille. Certes, les livres de recettes et listes en tous genres permettent d’y répondre, et le dîner du dimanche soir a déjà été prévu lors des courses de fin de semaine.

Mais pourquoi ne pas laisser l’initiative à vos enfants en nommant de temps en temps un  ou une responsable du goûter-dînatoire du dimanche ? Certains enfants, et pas seulement les filles, ne demandent pas mieux que de mettre la main à la pâte et sont heureux de faire preuve d’imagination culinaire pour le jury familial souvent bienveillant. Alors la semaine précédente, le menu est établi par le marmiton en herbe afin que Maman puisse approvisionner les denrées nécessaires, et samedi, ou dimanche, il se met à l’œuvre pour confectionner des amuse-gueules à sa façon, en recrutant un frère ou une sœur plus âgés si besoin. Le résultat ne laissera pas d’être surprenant et, si les règles de base de la diététique ne sont pas respectées, ce n’est pas très grave pour un dîner par semaine, ou par mois, qui fera la joie de tous.

Cette expérience aura au moins l’avantage, en vous laissant, vous les Mamans, vous reposer un peu, d’apprendre à vos enfants à se débrouiller et à prendre les choses en main du début du repas jusqu’ à la fin, vaisselle comprise… Alors, laissez l’imagination gustative de vos chérubins s’exercer, vous ne serez pas déçues !

Savoir recevoir

Chers grands parents

Qui sommes-nous ? Pourquoi sommes-nous catholiques ? D’où nous vient ce privilège de pratiquer et professer la vraie foi ?

De l’Eglise évidemment, de nos familles bien souvent, de nos amis parfois. En tous cas certainement pas de la pauvre société dans laquelle nous vivons.

Et quel est notre mérite dans tout ça ? D’avoir dit oui, c’est tout ! C’est-à-dire d’avoir accepté de recevoir.

Dans un exposé sur Jeanne d’Arc, un conférencier avait eu l’idée originale de se poser la question suivante. « Que doit notre sainte nationale à la société ? » La réponse était : tout.

Si Sainte Jeanne d’Arc a été l’immense sainte que nous connaissons, c’est à l’Eglise, à la société chrétienne dans laquelle elle vivait et à de pieux parents qu’elle le devait. Son principal mérite a été d’accepter.

Dans un article précédent, nous parlions de la famille « lieu de transmission ». Certes, les grands-parents doivent prêcher pour transmettre mais aussi former et éduquer pour que parents et enfants reçoivent !

La vraie question est donc de savoir comment on pourra former leur esprit à recevoir.

Nous avons retenu trois axes d’action.

  • L’exemple

Les grands-parents doivent donner l’exemple en acceptant de recevoir eux-mêmes. A l’âge où  l’on croit avoir acquis la sagesse nécessaire pour tout juger, ils doivent réserver leurs critiques au nécessaire. Certes, le sermon du curé n’est pas parfait, tel professeur n’est pas très pédagogue, tel oncle n’est pas très fin… Mais dans tous ces cas, quand la vérité n’est pas en jeu, les grands-parents doivent donner l’exemple de la modération et du soutien à l’autorité. Dans une conférence sur les vocations, un prêtre avait eu l’idée de formuler le sujet de la manière suivante « dix recettes pour ne pas avoir de vocation dans sa famille ». Parmi elles, trônait la critique systématique de ce qui est dispensé par l’autorité. Il est sûr que celui qui ne veut pas se soumettre à l’autorité légitime aura plus de mal à entendre l’appel de Dieu !

  • La fermeté

De plus en plus, nous avons besoin de tout comprendre pour accepter, c’est d’ailleurs ce qui a entraîné les philosophies délirantes de Kant ou Nietzche par exemple. « Crois pour comprendre et comprends pour croire » nous enseigne saint Augustin. Ne pas accepter de comprendre qu’il y a des choses qu’il faut accepter pour les comprendre entraîne l’homme dans des cheminements intellectuels complètement contraires à la foi. S’il est généralement bon et utile d’expliquer pourquoi on fait les choses, il est parfois aussi bon de les faire accepter telles qu’elles sont. Nous effleurions le sujet dans notre article sur les usages, le grand-père doit parfois savoir répondre : Parce que c’est comme ça ! Sous-entendant que, si nos aïeux ont jugé bon de faire ainsi, il y avait sûrement une bonne raison et que les circonstances ne doivent pas nous priver de cette sagesse accumulée.

L’enfant comprendra ainsi qu’il y a des choses que l’on peut expliquer et d’autres qu’il faut accepter. Cela exige bien entendu une fermeté de bon aloi et doit être pratiqué « autant que, pas plus que » !

  • La prédication

Nous en parlerons dans un article prochain. Les grands-parents doivent parler – et parler de choses intéressantes – à leurs petits-enfants. En plus des messages à faire passer, ils les éduqueront à écouter ! Là aussi, ils leur apprendront à recevoir !

Prions sainte Anne de faire de nous des grands-parents qui éduquent à la foi.

Des grands-parents

Le choix du conjoint

  S’il est une discussion essentielle à mener entre parents et adolescents, c’est bien celle qui concerne le choix de l’époux.

En effet, c’est tant que les cœurs ne sont pas encore « pris » que les orientations et les discussions peuvent être menées en éliminant, autant que faire se peut, les émotions.

Avant tout, une réflexion profonde et sérieuse doit être menée par le grand adolescent lui-même : Où Dieu me veut-il ? Vocation ? Appel au mariage ? C’est une affaire personnelle qui ne doit pas être imposée ni réprimée. Cette réflexion doit être menée sereinement et sous le regard de Dieu. Le meilleur moment sera la paix trouvée lors d’une ou deux retraites qui permettra de discerner avec l’aide d’un prêtre ce que Dieu veut pour chacun de nous.

Si nous ne sommes pas appelés à la vocation sacerdotale ou religieuse ; il nous faut, tout aussi sereinement réfléchir au mariage.

Beaucoup pensent –avec une grosse pointe de romantisme- que l’âme sœur arrivera un beau matin et que le coup de foudre manifestera de façon immédiate si la personne rencontrée est la bonne…

Nous voudrions aujourd’hui vous donner quelques éléments indispensables de réflexion pour discuter de tout cela en famille et pour aider notre jeunesse à faire de bons mariages solides et rayonnants. Le fait d’y réfléchir aujourd’hui posément vous permettra, quand le moment sera venu, de consulter votre raison ; elle dominera alors votre sensibilité.

Etre marié demande un engagement définitif qui liera non seulement vos deux vies mais aussi celle de tous vos descendants. Le mariage est l’anneau d’une chaîne entre vos ancêtres (des deux côtés) et l’immense légion de vos descendants… Ce n’est pas une simple belle aventure, une grande fête et un voyage de noce dans un pays de rêve… Il y aura des moments merveilleux mais aussi des jours difficiles… des grâces sans nombre mais aussi des épreuves… des jours ensoleillés, mais aussi des tempêtes…

On n’épouse donc pas le corps de rêve, le nom célèbre, la belle voiture ou le compte en banque mais celle ou celui qui sera le père ou la mère de nos enfants ; celle ou celui qui nous accompagnera jusqu’à la mort dans les joies et les peines…

Même si les considérations spirituelles sont capitales, ce sacrement ouvre sur une vie commune qui sera, ne l’oublions pas, remplie de considérations quotidiennes, très pratiques.

Il faut donc en premier lieu se connaître, prendre en compte ses défauts et ses qualités pour établir en quelque sorte le profil type de la personne qui sera appelée à devenir notre « moitié » : Une maniaque du rangement ne supportera pas un garçon complètement désordre, un passionné de la campagne ne choisira pas une fille qui n’aime que la ville…

Ensuite, il faut se poser en observateur… Lors de vos rencontres entre jeunes (dîner entre amis, pèlerinages, etc…) n’hésitez pas à observer les uns et les autres, (discrètement bien sûr), pour mieux connaître la gente opposée et vous faire une idée plus précise qui éclairera vos choix et vous aidera, quand le moment sera venu, à être à même de juger avant de décider, de comparer les différents comportements, d’apprendre à observer… Ceci en continuant à brider votre cœur pour ne pas encore se laisser prendre par des sentiments avant que l’heure ait vraiment sonné.

« Et le coup de foudre ? me direz-vous ; cela n’a rien de très spontané votre affaire ! » Les coups de foudre annoncent souvent l’orage… Mieux vaut, sans nier l’importance de la sensibilité, faire rentrer la raison pour un choix dont les conséquences sont si importantes ! Les inclinations sont des indications mais ne doivent pas être le seul argument où la raison n’aurait pas sa place.

Quand l’heure du choix approchera, plusieurs éléments devront entrer en ligne de compte : l’étude des caractères, l’éducation reçue, la vie spirituelle et morale, la valeur intellectuelle sont des notions capitales dont l’équilibre sera gage d’une union stable.

Une question capitale doit nous venir à l’esprit quand le choix approche : Est-ce que ce garçon ou cette fille est celui que je veux donner comme père ou mère à mes enfants ? Car si on se marie c’est tout d’abord pour donner la vie, ne l’oublions pas !

D’autres questions ont aussi leur importance : Est-ce que nous serons prêts à monter au ciel ensemble, l’un soutenant l’autre et non pas l’un traînant et tirant l’autre ?

Est-ce que ce choix me fait progresser et me hisse vers un plus grand bien ou au contraire est-ce que cela me contraint à « renier ce que j’ai adoré » et me fait plutôt descendre ?

Enfin, élément à ne pas négliger -même s’il ne sera pas le premier-, est-ce que les sentiments sont partagés ? Car si les mariages de raison étaient monnaie courante autrefois, dans la société qui est la nôtre aujourd’hui, il peut être dangereux de se marier  sans que les sentiments soient à l’unisson.

Il est important de regarder vivre, parler, agir celui sur lequel notre regard s’incline. Ce qui demande d’examiner les chocs psychologiques qui peuvent avoir été vécus, les influences subies ou en vigueur. Il vaut mieux pour savoir jusqu’où l’on peut aller ensemble, savoir d’où l’autre vient (milieu familial, hérédité, éducation) mais aussi son milieu social (il est prouvé que pour éviter les froissements, il vaut mieux être de milieu similaire), la situation future du conjoint, l’instruction (attention aux trop grandes disproportions; veiller à ce que la situation professionnelle de l’époux lui permette de nourrir sa famille et que celle de l’épouse ne lui soit pas supérieure).

On tiendra compte du tempérament, de la constitution physique, de la santé, des talents naturels ; tout cela principalement pour porter un jugement objectif et veiller à ce que tous ces éléments soient complémentaires avec les nôtres.

De même on ne négligera pas d’examiner le caractère, la formation morale, les jugements et les goûts pour être sûrs qu’il n’y a pas de points qui pourraient être rédhibitoires en vue de l’harmonie générale.

Bien exigeant tout cela ? Non, il faut tout juste se connaître assez pour ne pas emménager dans un appartement aménagé à partir du catalogue Ikéa 2018, alors que vous ne supportez que les meubles de style… ou que vous soyez bercé par la musique de Johnny Hallyday alors que vous n’aimez que Mozart… Autant se mettre d’accord à l’avance car la vie quotidienne peut alors très vite devenir difficile …

Enfin deux qualités semblent aujourd’hui capitales de part et d’autre et il est toujours temps à l’adolescence de les cultiver si vous voulez avoir un jour un foyer fécond et uni : la générosité et l’humilité. En effet l’égoïsme tue l’amour ; les qualités de cœur sont donc essentielles afin que chacun soit prêt au renoncement et au don de soi pour l’autre et pour son foyer. Quant à l’humilité, elle nous permettra d’accepter toujours la volonté de Dieu avant toute chose.

Le jour du choix venu, n’hésitons jamais à demander conseil à ceux qui nous connaissent bien, qui auront un jugement droit et désintéressé ; en particulier à nos parents qui veulent notre bien, au prêtre qui nous connaît personnellement, à un ami fidèle. Ils seront le plus souvent de bon conseil.

En attendant continuons chaque jour notre combat contre notre défaut principal, cultivons nos qualités, développons notre intelligence de cœur, conservons notre pureté de cœur et de corps afin d’offrir le meilleur à celui qui acceptera d’unir ses jours au nôtres jusqu’à la mort. N’oubliez pas non plus de prier chaque jour pour que Dieu vous envoie votre perle… C’est plus sûr que le coup de foudre…

Haut les cœurs dans l’abandon à la volonté de la Providence, sous le regard de Dieu et de sa sainte épouse.

Espérance Clément

Pour les petites étourdies …

Un petit truc tout simple, pour celles qui ne sont jamais certaines de ne pas avoir oublié :

– de débrancher le fer à repasser,

– d’avoir éteint sous la casserole,

– d’avoir fermé la porte à clé,

– d’avoir mis le poulet à cuire, etc …

On se retrouve en voiture, déjà loin, et la question tourne dans la tête …

Alors une chose toute simple à faire : vous débranchez votre fer en disant à haute voix, de manière bien timbrée :

 « je débranche mon fer « TARATATA » !

(A ne pas le faire en public au risque de passer pour une folle …) Le fait de rajouter un mot « tarabiscoté » (celui que vous souhaitez), vous permettra de mémoriser cet acte anodin mais essentiel.

Mais il y a mieux, c’est de sanctifier ces moments de mémorisation avec le saint du jour, par exemple cela donne :

 « je ferme ma porte à clé,

sainte Catherine, priez pour nous »

Il est essentiel de changer de mot fréquemment pour ne pas tomber dans la routine et  … oublier !Vous appréciez cette rubrique ? Vous trouvez ces astuces intéressantes ou vous en connaissez

« S’il te plaît … »

  A moins d’être doté d’un caractère plutôt assuré, le fait de « demander » nous rebute… Il y a les demandes normales : « J’aimerais que tu aides à mettre le couvert », d’autres plus contraignantes : « Acceptes-tu me conduire à la gare ? »…plus désagréables : « Pourrais-tu rincer le lavabo après ton brossage de dents ? »…plus pénibles : « Tu voudras bien me rendre ce livre que tu m’as emprunté il y a presqu’un an ? », ou même délicates : «  Vous serait-il possible de me faire crédit… ? »…

Et pourtant, dans notre vie spirituelle, la prière de demande est un acte normal. Que de choses, en effet, nous pouvons solliciter auprès du bon Dieu ! Nous nous permettons même d’insister en renouvelant nos demandes …au point d’enchaîner des neuvaines et de paraître bien capricieux ! Or cette demande plaît à Dieu qui nous voit faire acte d’humilité devant Lui pour obtenir, s’Il le juge bon pour nous, ce que l’on souhaite.

C’est exactement de cette façon que nous devrions procéder entre nous : avec humilité.

« Rien ne plaît tant à Dieu et aux hommes que la véritable humilité » nous dit Saint Jérôme. Pour être véritable, cette humilité doit être simple, vraie. On reconnaît souvent la sainteté d’une personne à son humilité, à sa simplicité…et cela est si agréable qu’en sa compagnie nous devenons simples et naturels à notre tour. Cela nous met à l’aise, contrairement à une personne compliquée qui mettra cinq minutes interminables à formuler sa requête et finira par horriblement nous gêner ! Faisons donc preuve de simplicité : si notre demande est juste et nécessaire…nul besoin de nous trouver des excuses à la faire, et de tourner autour avant de nous « jeter à l’eau » ! « Rien n’est pénible pour les humbles » affirme Saint Léon. Humilité, simplicité…

Faite avec gentillesse, notre demande aura un meilleur effet sur notre interlocuteur : « Chérie, je t’ai déjà demandé cinquante fois de fermer cette porte ! » n’aura rien à voir avec un petit « hum, hum… » accompagné d’un aimable sourire, tandis que votre épouse pressée, traverse la pièce au petit trot… ! De même qu’une demande positive : «  Tu veux bien te recoiffer un peu ?» ne produit pas le même effet psychologique qu’une phrase négative : «Tu ne pourrais pas être un peu plus soignée !  ». Faites-en l’expérience avec vos enfants et vous verrez comme ils contesteront beaucoup moins lorsque vous leur demanderez un service ! Bien sûr, il faudra prendre ensuite un ton plus ferme avec eux si cela fait déjà plusieurs fois que vous leur demandez la même chose sans obéissance …mais que vos demandes restent positives. Cela est également valable dans un cadre professionnel ou scolaire…. cela change tout de demander gentiment !

La plupart du temps nos demandes ainsi formulées seront exaucées. Ne soyons pas ennuyé de demander quoi que ce soit. Souvent nous n’aurons pas le choix de faire autrement…d’autres fois ce sera même un service à rendre à l’autre que de lui demander un service! A nos enfants, par exemple, il est indispensable de demander une participation à la vie de famille.

Quand on appartient à une société, et la famille en est une, chaque membre doit contribuer à son bon fonctionnement ; cela ne revient pas aux parents seuls. Certaines mamans sont parfois « gênées » de demander assistance ou participation à la vie de la maison mais, dans la mesure où cela reste raisonnable et qu’elles n’en abusent pas en se reposant trop sur leurs enfants, cela est juste et même nécessaire.

Qui dit prière, dit action de grâce ! Recevoir les grâces du bon Dieu n’est pas un dû, nous ne devons pas oublier de Le remercier avec humilité, là encore. Lorsque nous aurons accepté un service proposé par notre entourage, c’est avec reconnaissance, chaleur même quand il s’agit d’une grande aide, que nous le remercierons.

Merci, ce tout petit mot joyeux qui coûte si peu à dire et fait tant de bien à entendre ! A lui seul ce simple mot récompense de toutes les peines ; il répare au besoin la phrase un peu vive qui vous a échappée auparavant ; il équivaut à un sourire…et souvent il le provoque ; il rend heureux celui qui le dit… et celui à qui on l’adresse.

N’est-ce pas le propre d’un cœur vraiment généreux que de se montrer reconnaissant envers les autres du peu qu’ils essayent de faire pour lui ? Les ingrats sont souvent le reflet des cœurs égoïstes, des caractères médiocres, alors que la vertu de gratitude est la preuve d’un grand cœur !

Chers amis lecteurs, mettons de côté notre maudit amour-propre et faisons preuve de simplicité tant pour demander quelque service que ce soit, que pour exprimer notre gratitude. Usons d’un ton aimable et respectueux… vous savez bien, celui que l’on aimerait que l’on nous adressât à nous-mêmes !

Sophie de Ledinghen

Que s’est-il passé Seigneur ?

Je voulais guérir des malades et j’ai pansé mes blessures ;

Je voulais consoler des affligés et j’ai séché mes larmes ;

Je voulais calmer leurs douleurs et j’ai perdu l’amertume des miennes.

Je voulais donner tout et j’ai tout trouvé.

                                   Abbé Perreyve

La jument de Michao

https://open.spotify.com/search/results/La%20jument%20de%20Michao

Un air ancestral, du terroir, que l’on chante « comme cela nous chante », en le faisant durer plus ou moins longtemps. Excellent pour alterner des chœurs d’enfants et/ou d’adultes, ou composer un canon. Très entraînant. Il faut commencer lentement et accélérer le rythme.

(1) C’est dans dix ans je m’en irai
J’entends le loup et le renard chanter (bis)

J’entends le loup, le renard et la belette
J’entends le loup et le renard chanter (bis)

 (2) C’est dans neuf ans je m’en irai
La jument de Michao et son petit poulain

A passé dans le pré et mangé tout le foin (bis)

L’hiver viendra les gars, l’hiver viendra
La jument de Michao, elle s’en repentira (bis)

C’est dans huit ans, comme au (1)
C’est dans sept ans , comme au (2)

C’est dans six ans, comme au (1)
C’est dans cinq ans, comme au (2)

C’est dans quatre ans
C’est dans trois ans,
etc …

Don Quichotte

« La montée dans la nuit est la plus sûre pour rejoindre le Ciel, et c’est même la seule qui soit sûre ; mais il faut la gravir en chantant. »              (Père Calmel)

Comédie héroïque 1910 – Jules Massenet – Acte III –  https://open.spotify.com/search/results/Seigneur%2C%20re%C3%A7ois

Jules Massenet, né en 1842. Ses parents, très exigeants lui donnent pour règle de vie l’acharnement au travail. Son œuvre très prolifique (opéras, ballets, œuvres symphoniques) est d’essence romantique. Son Don Quichotte connaît un grand succès dès sa création. Cette œuvre est jouée dans le monde entier depuis lors.

Don Quichotte monte la garde. Les bandits apparaissent soudainement, et après un bref combat, font prisonnier le chevalier, tandis que Sancho parvient à s’échapper. Surpris par le mépris du vieil homme, les bandits lui donnent une raclée, avec l’intention de le tuer, mais la prière de Don Quichotte inspire la pitié du chef des bandits.

Don Quichotte (les mains jointes, loin de tout)
Seigneur, reçois mon âme, elle n’est pas méchante,
Et mon coeur est le coeur d’un fidèle chrétien.
Que ton oeil me soit doux et ta face indulgente!
Etant le chevalier du droit, je suis le tien.

Le Chef des brigands
Vraiment je crois rêver, voyant ta face pâle,
Tes grands traits émouvants d’où le divin s’exhale
Et tes yeux fulgurants de sublimes clartés!
Où vas-tu? Que veux-tu?

Don Quichotte   (fièrement)
Je suis le chevalier errant… et qui redresse
Les torts; un vagabond inondé de tendresse
Pour les mères en deuil, les gueux, les opprimés,
Pour tous ceux qui du sort ne furent pas aimés.
Je suis fou de soleil ardent, d’air pur, d’espace!
J’adore les enfants qui rient lorsque je passe,
Et ne déteste point les bandits, quand ils ont
De la force au jarret et de l’orgueil au front.

   (d’un effort il brise ses liens, puis dresse sa grande taille)
Et me voici debout, jouant un nouveau rôle,
Libre dans mon effort comme dans ma parole ;
Et je vous dis ceci, moi, le haut chevalier :
C’est qu’il faut à l’instant me rendre le collier
Pris au cou délicat d’une femme adorée.
Le joyau, lui, n’est rien, mais la cause est sacrée … Etc …

La littérature, lieu de rencontre. Se construire par la fréquentation des auteurs

« La lecture de tous les bons livres est comme une conversation avec les plus honnêtes gens des siècles passés »

René Descartes, Le discours de la méthode (1637)

            Pourquoi la littérature ? Pourquoi, depuis l’aube de la civilisation, ce besoin, plaisir pour beaucoup, de se plonger dans la parole héritée du passé?

            Car la littérature est avant tout une parole : parole travaillée, polie par l’art, étudiée pour porter au mieux et jusqu’au cœur de l’homme l’idée qu’elle exprime. Mais de parole, notre époque n’en retient qu’une : celle qui produit. Efficace, elle ne fait son retour dans les pédagogies et les compétences à maîtriser en université que pour assurer à l’élève ou à l’étudiant un pouvoir de conviction ; autrement dit, on ne lui voit d’utilité qu’en tant qu’outil (en tant qu’arme ?) pour assurer sa domination. L’avocat parle pour utiliser le droit à l’avantage de son client : parole souvent creuse bien qu’habile, dénuée de morale, fruit d’une justice qui a perdu son sens. Le commercial parle pour enrichir son entreprise : parole intéressée, restreinte aux choses matérielles, ne voyant l’homme que comme un rouage au sein d’une industrie. Le politicien parle pour séduire : parole mensongère, souvent terre-à-terre, faite d’apparences, de mots qui sonnent, orpheline d’une vraie pensée et ennemie de la véritable intelligence. Que dire encore ? La seule parole appréciée pour elle-même serait-elle celle du rire et des comédiens ? Ou bien la vénalité et la soumission aux poncifs idéologiques sont-ils parvenus à museler ce dernier rempart de l’homme contre la loi du plus fort, l’humour qui touche juste ?

Étrange paradoxe ! Notre siècle est bavard, verbeux, insupportable dans ses insipides logorrhées ! On nous sert de belles paroles, des discours et des mots, quand nous avons soif de sens, de conversations et de paroles belles. Radio, télévision, Internet, journaux, répandent dans nos cerveaux mille mots mal choisis, pleins de vide, abordant pour thèmes les plus élevés les dernières manifestations, les scandales de la scène et je ne sais quelle crise géopolitique incompréhensible au profane, mais dont, rassurez-vous, on nous livre aussitôt l’interprétation orthodoxe. Violence tyrannique à nos intelligences, et pourtant, il faut l’admettre, à laquelle on s’accoutume bien trop facilement.

            Que faire alors ? Comment assainir nos esprits et leur redonner goût à la belle pensée ? Comment prémunir nos enfants contre la laideur confortable des mots creux qui s’enflent ? C’est bien évident, me dira-t-on. Il faut lire, faire lire, et bien choisir les livres. Il faut mettre nos enfants dans les bonnes écoles, chasser les moyens modernes qui déversent dans la maison, la voiture et ailleurs leurs inépuisables insanités. Il faut s’assurer que personne ne soit en anémie intellectuelle et lui fournir le livre qu’il faut, qui lui plaira et saura l’enrichir.

Je suis bien aise de vous l’entendre dire ! Toutes ces résolutions sont justes, nécessaires et salutaires, et je ne vous ferai pas l’injure de tenter de vous en convaincre à nouveau. Mais j’aimerais réfléchir un peu plus loin avec vous, afin de découvrir les causes profondes de l’amour des lettres et leur effet sur la formation de la personnalité.

            Pourquoi la littérature ? me suis-je demandé. Pourquoi cet instinct, auquel nos générations semblent se soustraire, de reprendre pour soi les mots du passé ? Pourquoi ce désir, moins général mais constant, d’écrire à son tour ?

            C’est, me semble-t-il, que notre nature humaine nous y pousse. Sous la motion d’un désir inhérent à ce que nous sommes, nous recherchons la compagnie de nos semblables. Or que fait-on, lorsqu’on ouvre un livre ? On s’ouvre à la pensée d’un homme. Ceci n’est qu’un constat : l’homme possède, radicalement, fondamentalement, ce besoin de communiquer avec les autres hommes. Oh, mais pas seulement pour s’assurer la survie, loin de là ! Non, avant tout, l’homme sait instinctivement qu’il doit aller vers son semblable pour devenir homme lui-même, et se connaître en connaissant l’autre. Il va vers l’autre parce que toute perfection, tout bonheur, toi achèvement se fait avec l’autre, à l’occasion de l’autre. Quelle vertu y aurait-il sur terre si l’homme naissait et vivait solitaire ? Quelles qualités développerions-nous ? Songez-y, non sans trembler : quelle humanité (au sens de capacité pour chacun d’être pleinement homme) sera la nôtre, lorsque notre monde aura atteint le but ultime de son prétendu progrès, faisant de chaque individu un atome isolé, sans parents, sans famille, sans aucun rapport naturel à l’autre, complètement restreint à son plaisir égoïste ?

            Bien comprise, la littérature est une échappatoire à l’individualisme et au cercle restreint de nos fréquentations, qui ne peuvent pas toujours suffire à nous parfaire en tant qu’homme. Qui peut prétendre avoir autour de lui suffisamment de maîtres pour se passer des leçons des anciens ? Et quel manuel de cours peut oser dire qu’il nous apprendra mieux à goûter le tragique de la condition humaine qu’une pièce de Sophocle ? Bien plus que le savoir théorique, la littérature apporte une manière d’être, face aux questions qui importent ; elle nous fait sentir, parfois à coup de contre-exemples, la juste attitude des meilleurs tempéraments face aux passions, aux joies, aux peines, à soi-même, à la mort, à Dieu…

            Dans un livre, ces petits caractères imprimés sur la page sont autant de clés discrètes qui autorisent le miracle : entrer dans une âme en action, en réflexion, vivante. Beaucoup de philosophes ont ressenti l’angoisse de l’infranchissable fossé qui sépare deux individus, deux altérités irréconciliables. Mais leurs esprits se seraient bien vite tranquillisés s’ils avaient vu dans la littérature l’ouverture d’un esprit et d’un cœur à un autre. Les mots sont maladroits lorsqu’ils sont parlés. On s’embarrasse de tout cet appareil corporel qui parasite l’essentiel de nos échanges, et c’est souvent la déception qui teinte l’arrière-goût des conversations que nous rêvions faciles, profondes et lumineuses. Mais la parole écrite est maîtrisée par l’art. Elle cultive le mot juste, la traduction exacte d’une personnalité.

            Il est beau de songer, après nos plus ou moins pénibles scolarités, que nous pouvons encore aujourd’hui nous faire une idée du caractère d’un Molière, d’un Corneille, d’un Racine, non pas tant par les éléments de biographie qu’on nous aura fournis à leur sujet que par la couleur de leurs mots, le contour de leurs personnages, le geste de leur plume. Même sans parler d’eux-mêmes, les auteurs disent dans leurs écrits quelque chose de leur âme. Pensons à la fine gaieté de La Fontaine, à cet esprit souple et joyeux qui, se riant des vices et des lourdeurs des hommes, nous rend plus moraux sans froideur et plus lucides sur nous-mêmes. Rien d’emprunté dans les fables, rien de comparable aux sermons bien-pensants de nos pieux journalistes ou à l’humour gras des chroniqueurs sans vergogne. Rencontrer La Fontaine dans ses poèmes est déjà une richesse humaine, car on s’y prend de sympathie pour un type d’homme où prédomine l’intelligence fine, la clairvoyance sans amertume et la joie sans illusion. N’avons-nous pas besoin de redevenir de tels hommes ?

            On fréquentera par ailleurs avec profit des auteurs comme Corneille et Racine, tempéraments forgés par la grandeur de sentiment et la compassion aux états d’âmes du prochain. Les classiques, en général, offrent ce type de caractère équilibré, salubre et fort, qui manque tant à notre siècle de névrosés sentimentaux et médiocres. Il faudra être plus prudent avec certains auteurs romantiques et modernes ; facilement déséquilibrés, ils ne sont pas de bonnes fréquentations si le sens critique n’est déjà solidement ancré. Combien de jeunes n’a-t-on pas vu s’enticher sans discernement d’un auteur torturé et ténébreux à souhait, où ils croyaient percevoir l’essence même du génie ?

            En un mot, les auteurs peuvent être les parents, les frères et sœurs qui manquaient à la personnalité pour atteindre la note juste de l’homme accompli. Il est très beau de voir cette influence qu’un bon livre peut avoir à travers les siècles. Il est beau également de cultiver la littérature comme l’activité désintéressée par excellence, et donc éminemment éducative ; car tout ce qu’il y a de grand, de beau et d’humain ne se fonde que sur un certain détachement, une quête gratuite de perfection. En cela, la littérature est et restera toujours une résistance à la corruption du monde, une proclamation de la spiritualité de l’homme au milieu des marées du matérialisme.

Bastien Précoeur