Troisième Mystère Glorieux : La descente du Saint-Esprit sur les apôtres

Fruit de ce mystère : Vivre dans l’Esprit

« Je ne vous laisserai pas orphelins, je vous enverrai l’Esprit consolateur !… » De cette promesse, les apôtres ont vécu depuis le jour de l’Ascension. En redescendant du mont des Oliviers où le Christ s’est dérobé à leurs yeux, ils sont venus directement au Cénacle, dans cette chambre haute, témoin pour eux des moments les plus bouleversants ! C’est là que pendant dix jours, ils vont vivre dans un grand silence de recueillement et de prière… première retraite de l’Eglise naissante !… Prière profonde pour préparer à l’Esprit un chemin dans leurs âmes. La Vierge est là. Et voici qu’au matin du dixième jour, alors que, dans Jérusalem en fête, les fidèles montent au Temple pour célébrer la Pentecôte Juive (sept semaines après le deuxième jour de la Pâque) : « tout à coup, il vint du ciel un bruit pareil à celui d’un grand vent qui souffle avec force et il emplit toute la maison où ils étaient assemblés. Il leur parut des langues de feu qui se posèrent sur chacun d’eux et ils furent tous remplis de l’Esprit ».

Simplicité du récit des apôtres ! On croirait y être… Mais nous ne pouvons pas imaginer ce qu’ils ressentirent quand cet Esprit de lumière et d’amour les envahit ! Vierge Marie, Vous sans doute reviviez ces heures où après le passage de l’ange, ce même Esprit de feu descendit en vous pour accomplir le mystère de votre maternité divine. Vous, l’épouse du Saint Esprit, dans quel silence et quelle adoration l’avez-vous reçu au milieu des autres… Quel envahissement de l’Esprit qui soulève et transforme l’être jusqu’aux racines de lui-même puisque, de ces timides qui perdirent foi et courage au soir du Vendredi saint, Il va faire des apôtres intrépides jusqu’au martyre ! Ils débordent maintenant d’une telle joie et d’un tel zèle que les premiers témoins de cette allégresse mystérieuse les jugeront « ivres de vin nouveau ». Ils sont ivres, mais d’une vie divine qui fermente et semble faire éclater des cœurs trop petits pour la contenir !

Car les juifs sont accourus de toutes parts vers le Cénacle en entendant ce bruit. A cette foule composée de tous ceux qui sont montés à Jérusalem pour la fête, gens de toutes races et de tous pays, les apôtres, emportés par le zèle qui les enflamme se mettent à prêcher le Christ ressuscité ! Et, prodige, voici que tous, à leur stupeur profonde, comprennent ces discours en n’importe quelle langue !

Alors bouleversés, trois mille demandèrent le baptême…

« Si vous ne renaissez pas de l’eau et de l’Esprit, vous n’aurez pas la vie éternelle… »

Il faut qu’en récitant cette dizaine et en contemplant cette ferveur nouvelle des apôtres, je me demande si je vis vraiment de la vie de l’Esprit ?

Il me faut d’abord réaliser sa présence. Je pense au Père qui m’a créée et dont l’infinie puissance éclate dans les beautés de la création. Je pense au Christ qui m’a rachetée, à cause de ce crucifix qui étend ses bras au-dessus de mon lit, à ce Christ que je reçois à la communion ; mais c’est vrai que je pense peu à cet esprit d’amour qui demeure sans cesse en moi, qui m’a été donné pour être le compagnon de ma vie, à chaque minute… N’est-il pas en moi comme ce trésor dont parle l’Evangile, enfoui dans le champ avant qu’on l’ait découvert ? Ne suis-je pas un propriétaire ignorant de sa richesse et qui gémit sur sa pauvreté ? Je marche seule en me plaignant de ma solitude, alors qu’invisible mais présente, au fond de moi, dans ce silence et cet oubli où je l’enferme, vit la réalité adorable de l’Amour ! Et je me plains de ma solitude et je pleure sur l’incompréhension des hommes, et je soupire après une tendresse fidèle alors qu’au fond de moi est l’ami. Et je me plains aussi de l’inefficacité de mes efforts, alors que je n’aurais qu’à tendre la main pour être secourue…

O Marie, mère de ma vie intérieure, apprenez-moi à rentrer en moi-même, au long de mes journées si pleines de la dispersion de mes tâches multiples. Apprenez-moi à ne pas me « noyer » dans toutes mes besognes, à préserver ces minutes de recueillement où, descendant au fond de moi-même, derrière les agitations stériles et cette marée mouvante et contradictoire de ma vie, je trouverai le silence où la présence de l’Esprit sera vivante…

Vivre de l’Esprit, c’est avoir l’intelligence des choses divines. L’Esprit seul, si je vis en Lui, me donnera la lumière pour discerner ce qui est du Christ et ce qui est du monde, et Lui seul me donnera la force de préférer l’Un à l’autre… Vierge Marie, ce n’est pas facile de résister à tout ce qui entraîne vers la facilité, la vie de jouissance, le besoin de dominer les autres. Ce n’est pas facile d’admettre ce mystère des Béatitudes qui semble brimer la nature humaine… Et pourtant si l’Esprit est vivant en moi je saurai que « les premiers sont les derniers dans le Royaume de Dieu. »

Vierge Marie, ces choses-là, je ne les sais que du bout des lèvres et c’est pourquoi, au milieu des incroyants qui m’observent, au lieu de rendre témoignage à l’Esprit qui habite en moi, j’ai été souvent un de ceux qui obscurcissent sa Lumière !

Vivre de l’Esprit, enfin, c’est avoir le sens de la prière… Offrande de tout l’Etre et non pas ce vain bavardage où, sous prétexte de simplicité, s’étalent tous mes petits désirs matériels ou sentimentaux… Ah que je ne confonde pas la simplicité et la confiance filiale avec l’esprit de marchandage et l’égoïsme inconscient qui ramène tout à soi… que je ne prétende pas forcer Dieu à vouloir ce que je veux moi-même… but secret de tant de supplications et de neuvaines !

Vierge Marie, prier, ne serait-ce pas parfois me taire pour écouter monter en moi cette grande voix de l’Esprit qui sait mieux que moi ce qu’il faut demander au Père : non pas ce que j’aime mais ce qu’Il aime, le « pain de chaque jour », sans doute mais plus encore, en moi et dans les autres, le triomphe du bien sur le mal et le péché. « Que Votre règne arrive… que Votre volonté soit faite ». Prier pour accepter cette volonté quoi qu’il en coûte, pour qu’en me relevant, je n’ai pas l’inquiétude et l’angoisse de me demander si j’ai été entendue, mais cette paix profonde de sentir que, quoi qu’il arrive, j’ai déjà été exaucée puisque je ne demande que l’accomplissement de la volonté de Dieu ! Ainsi ma prière ne resserrera pas le monde à mes propres dimensions mais étendra au contraire mon âme aux dimensions du monde.

Vierge Marie, faites que, me dépouillant de mon esprit propre je vive enfin, à votre exemple, dans l’Esprit de Dieu. Obtenez-moi les grâces de cette pentecôte unique et sans cesse renouvelée pour que moi aussi, je sois transformée, jour après jour, par la docilité que je veux mettre désormais à vivre avec l’Hôte de mon âme pour écouter ses conseils et implorer sans cesse son secours !

D’après Paula Hoesl

Promenade en famille

En ce début de printemps, quelle joie de retrouver les premières fleurs rescapées du froid de l’hiver, perce-neiges, crocus, primevères, narcisses, jonquilles ! Certains camélias fleurissent déjà. Le petit duvet d’herbe tendre qui commence à recouvrir le sol nous donne un avant-goût de ce renouveau printanier.

Une bonne promenade en forêt ou dans un parc, sous les premières lueurs du frais soleil de ce printemps renaissant, va donner à toute la famille l’occasion de s’émerveiller de la résurrection, tous les ans renouvelée, de Dame nature. Bien plus qu’une dose de Vitamine D, ce grand bol d’air vif et léger nous redonnera de l’énergie par la contemplation de cette éternelle jeunesse, bienveillante prodigalité de notre Créateur.

La famille, école de chrétienté

Chers grands-parents,

Il n’est pas de journée sans que nos journaux ne traitent des « scandales », vrais ou supposés qui frappent notre Eglise. Or nous le savons, seul le Christ est la voie du salut et c’est à Pierre qu’il a confié les clés du royaume. «  Ce que tu lieras sur la terre sera lié dans le ciel et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans le ciel ». Les pères de l’Eglise et les conciles[1] ont défini quelles étaient les conditions de cette autorité. Nous sommes catholiques et romains et nous devons transmettre cette certitude à notre famille ! Dans la crise étonnante que nous traversons, comment transmettre notre amour de l’Eglise à nos enfants et petits-enfants ?

Nous avons retenu trois pistes principales permettant de maintenir cet amour.

  • Enraciner la foi de nos enfants dans une profonde culture catholique,
  • Expliquer clairement ce qu’est l’Eglise
  • Donner l’exemple.

Enraciner la foi.

Les catéchistes, prêtres ou laïcs sont toujours impressionnés par l’absence de culture catholique qui sévit dans nos familles. En dehors de quelques lectures de vies de saints et d’une connaissance superficielle du catéchisme, nos enfants savent peu ! Parfois très peu !

Mes propres enfants ont eu la chance d’avoir une grand-mère qui leur lisait la bible dans des ouvrages adaptés [2] tentant – car ça n’est pas toujours facile – de leur expliquer comment notre religion s’enracinait dans les prophètes qui ont annoncé la naissance du Christ et ainsi prouvé son origine divine. Certes nous sommes du nouveau testament mais le Christ n’est pas soudain apparu sans aucune annonce préalable !

En plus de ces récits de la bible, il faut encourager chez nos enfants et petits-enfants l’apprentissage du catéchisme. Pour être catholique, il est nécessaire de savoir ce à quoi on croit de manière certaine ! C’est ce qui donnera à nos petits des « réflexes » chrétiens. Dans bien des familles, l’efficacité des sacrements est méconnue, de même que les conditions nécessaires pour les recevoir [3] !

Il est vrai que la pratique de notre sainte religion consiste d’abord à bénéficier des mérites acquis par Notre Seigneur sur la Croix mais il est aussi vrai que l’acquisition de ces mérites nécessite l’acceptation de certaines règles. Il ne suffit pas d’être de bonne volonté – je devrais dire velléité –  pour être sauvé. Il faut travailler à son salut.

Expliquer ce qu’est l’Eglise.

« L’Église catholique est la société ou la réunion de tous les baptisés qui, vivant sur la terre, professent la même foi et la même loi de Jésus-Christ, participent aux mêmes sacrements et obéissent aux pasteurs légitimes, principalement au Pontife Romain [4]. » Nos petits-enfants savent-ils cela ? Même foi et même loi, fidélité à Rome. Tout ce qui n’est pas dans cette définition n’est pas catholique et ne suit pas le Christ !

Que nos familles soient des lieux de fidélité à l’Eglise [5], c’est-à-dire à sa foi, sa loi et au pontife romain.

Cela n’empêche pas d’expliquer à nos enfants que tout prêtre n’est pas forcément un saint et que l’autorité, même romaine, doit obéir elle-même à la loi de Dieu et à la foi en conformité avec la Tradition.

Donner l’exemple.

Nous sommes tous – j’espère –  des passionnés. Peut-être avons-nous tendance à juger vite et à parler trop. S’il est un domaine dans lequel nous devons méditer avant de parler, c’est bien celui de l’Eglise et des hommes d’Eglise. Il me paraît important d’éviter certains sujets causes de scandale devant les enfants.

Nos prêtres, en plus d’être « « d’autres Christs » célébrant la messe, sont nos prédicateurs habituels. Ce sont eux qui nous transmettent la foi et, même s’ils ne sont pas infaillibles, nous devons toujours les traiter avec respect, les honorer et les recevoir. Hors cas de nécessité, il devrait être interdit de critiquer le sermon du dimanche ! S’il nous paraît maladroit, peut-être a-t-il convaincu d’autres cheminant différemment.

Donnons l’exemple, assistons pieusement à la messe et soyons sourds aux motifs d’agacement. Aimons raconter des histoires qui valorisent nos autorités religieuses ! Aimons montrer que nous avons du respect et de l’amitié pour nos prêtres ! Prions tous les jours en famille pour le Pape et l’Eglise !

Daigne Sainte Anne nous donner la foi, l’intelligence et la finesse pour transmettre à nos petits notre amour de l’Eglise.

Des grands-parents

[1] En particulier le concile Vatican I.

2 Nous recommandons la Bible d’une Grand-mère de la Comtesse de Ségur

3 C’est ainsi que la communion du dimanche est généralisée – ce qui est bon – alors que les confessionnaux sont vides. Aurions-nous affaire à une génération qui ne pèche plus ?

4 Catéchisme de St Pie X

5 Il va de soi qu’il s’agit d’une obéissance conforme aux enseignements des pères de l’Eglise et des conciles conformément entre autre à la doctrine de ST Thomas d’Aquin et que les dérives de certaines autorités doivent être respectueusement mais fermement condamnées !

Faire aimer l’Eglise à nos enfants

« Aimer le Christ ou aimer l’Église, c’est tout un ». Nous avons à cœur de faire aimer Notre Seigneur à nos enfants, pensons-nous seulement à leur faire aimer son Église ? Certes, en ces temps d’épreuve et de crise, la chose paraît plus délicate qu’à l’ordinaire[1] ; elle n’en est pas moins nécessaire, tout au contraire. Pour être malade, l’Église n’en demeure pas moins notre mère et, d’un point de vue humain, une mère que l’on sait menacée n’en est que plus aimée. Il devrait en être ainsi de notre amour pour l’Église, même si nous la savons indéfectible. A cet amour d’ailleurs se mesure la vérité de notre amour pour Notre Seigneur. Ce qui est vrai de Pierre en ce domaine l’est aussi de nous : son amour pour le Christ se vérifie dans son amour pour l’Église, pour les brebis du Christ[2].

A n’en pas douter, là comme ailleurs s’applique à l’endroit des plus jeunes la méthode préventive de saint Jean Bosco. Jusqu’à l’âge des dix – onze ans, ce grand éducateur voulait prévenir le mal, faire en sorte qu’il croise le moins possible l’âme des petits. Il aurait aimé que l’enfant ne voie que le bien autour de lui pour mieux l’imiter, pour mieux combattre aussi les germes de mal qui sont en lui. Ainsi, des difficultés de l’Église comme des défaillances de ses ministres, on ne parlera pas devant les petits. Autant que possible, on évitera également les circonstances où le mauvais exemple de certains pourrait hélas choquer leur sens de Dieu et du sacré.

De l’Église et de ses ministres, il importe de leur donner initialement une vision toute positive. A l’instar du Bon samaritain[3], Jésus nous a confié à son Église, pour qu’elle prenne soin de nous. Elle est pour nous une mère qui panse nos plaies et nous nourrit, elle est la vigne du Christ qui, par ses ministres, nous vivifie de la divine sève. Hors d’elle, c’est-à-dire sans cette dépendance vitale à l’Église et à ses ministres, nous serions comme ces sarments morts qui ne sont bons qu’à être jetés au feu[4]. N’hésitons pas, auprès de ces petits, à reprendre ces paraboles et images de l’Évangile, pour les initier à l’amour de l’Église. On pourra encore profiter d’un baptême pour expliquer discrètement à l’enfant, pendant la cérémonie même, combien lui-même a tout reçu de l’Église, par la médiation du prêtre. Il saisira ainsi combien sa vie quotidienne de prière et de sacrifice s’enracine dans son appartenance à l’Église, et ne la reliera que mieux au mystère de la Messe lors de ses communions.

Lui enseignant la hiérarchie de l’Église à l’aide de belles et dignes photos, on apprendra encore à l’enfant à prier pour le pape, les évêques, les prêtres. L’offrande de la journée[5], récitée chaque matin au pied du lit, en sera l’occasion : quand il n’y a pas d’intention particulière, on proposera à l’enfant de toujours prier « aux intentions du pape[6] et pour les besoins de sa sainte Église ». Devenu plus grand, on le fera participer, à chaque fois que cela sera possible, aux adorations perpétuelles organisées régulièrement dans chaque Prieuré aux grandes intentions ecclésiales. L’heure sainte au foyer, dans le cadre des Foyers Adorateurs, pourra encore être un moment privilégié.

Grandissant, l’enfant découvre bien vite l’existence du mal autour de lui. Dieu l’a voulu ainsi : faire le bien réclame de découvrir préalablement là où il n’est pas. Ainsi, oui, le pré-adolescent puis l’adolescent vont toujours plus découvrir tant les limites des hommes d’Église que la crise qui secoue celle-ci de l’intérieur. L’heure des grandes discussions arrive, et avec elles celles des premières distinctions. Pour mieux leur faire connaître et aimer l’Église, il importe qu’ils saisissent que, jusqu’à la fin des temps, celle-ci sera ici-bas composée de bon grain et d’ivraie[7], de bons et de mauvais poissons[8], et ce jusque dans ses ministres ; que l’Église elle-même sera toujours comparable à cette barque battue par les flots où, à vue humaine, Jésus semble dormir[9] ; mais que si Dieu permet cela, ce n’est que pour mieux manifester la puissance de sa grâce, pour faire triompher l’action secrète du Christ qui jamais n’abandonne son Église[10]. En un mot, le jeune adolescent, à l’âge où il se forme un idéal, doit saisir que l’Église sera militante jusqu’à la fin des temps, que les armes de Dieu ne sont pas celles du monde, que la victoire du Christ et le triomphe de l’Église sont assurés.

Des mauvais pasteurs, il faudra lui apprendre à se préserver. Car il faut que l’adolescent saisisse le mal et la destruction qu’engendre l’hérésie diffuse dans le Corps même de l’Église, tel un cancer. Oui, l’Église sa mère est une mère malade, malade en sa partie humaine. Aussi, précisément parce qu’il aime l’Église, parce que le mal et l’erreur s’en prennent à elle et ruinent les âmes, il doit haïr cette maladie ; s’en préserver, la soulager, la combattre autant qu’il est en lui. A cette fin, que toujours il reste lumière au milieu des ténèbres, en laissant bien vivants en lui ces trésors de foi et de vie aujourd’hui reniés de fait. Et quand bien même de mauvais pasteurs voudraient les lui faire abandonner au profit de la maladie, il ne devra pas les écouter[11] ; ce ne sera là désobéir qu’en apparence, car un tel discours n’est plus celui de l’Église – une mère ne peut vouloir la mort de son enfant – mais émane d’un membre comme saisi par le délire de la maladie. Loin de céder à ces enseignements tronqués, qu’il s’en tienne à ce que l’Église a toujours enseigné, là il trouvera les voies du salut[12].

Malgré ces mauvais pasteurs, Dieu toujours vivifie son Église, laquelle continue à nous enseigner et à nous nourrir. A cette fin, Dieu n’omettra jamais d’envoyer de bons pasteurs[13].

Quels que soient les défauts de ces derniers, qu’ils soient présentés au pré-adolescent tels des héros, dignes de respect et d’obéissance : on ne tire pas sur un capitaine qui au milieu des périls mène à bien la barque en laquelle nous sommes, sous prétexte qu’un bouton de sa vareuse serait mal attaché ! On lui est au contraire reconnaissant de son dévouement, et on l’y seconde. Et qu’on se rappelle surtout qu’à travers et par cet homme, c’est Dieu qui se donne.

L’enfant, devenu adolescent et bientôt jeune adulte, saisira à cette école combien, en ces temps si troublés, l’Église reste la fidèle épouse du Christ qui, en son amour, le suit partout où il va[14]; aujourd’hui unie à la Passion et comme défigurée de par la fuite des Apôtres eux-mêmes, demain partageant sa gloire.

Il saisira qu’aimer en vérité le Christ et l’Église aujourd’hui, consiste à rester dans cette dépendance profonde de l’Église de toujours, sans relativiser nullement le mal qui présentement la ronge. Seul cet amour sera fécond, parce qu’il sera vrai. Puisse-t-il engendrer de nombreuses vocations. 

Abbé  P. de LA ROCQUE


[1] Cf. Plus loin, article : Aimer l’Église en vérité

[2] Jn 21, 17

[3] Lc 10, 30-37

[4] Jn 15, 6

[5] « Divin Cœur de Jésus, je vous offre, par le Cœur Immaculé de Marie, mes prières, mes œuvres et mes souffrances de cette journée en réparation de toutes mes offenses, et à toutes les intentions pour lesquelles vous vous immolez continuellement sur l’autel. Je vous les offre en particulier pour… »

[6] Cf. notre rubrique : Le saviez-vous ? p. 21

[7] Mt 13, 24-30

[8] Mt 13, 47-50

[9] Mt 8, 23-27

[10] Mt 28, 20

[11] Jr 23, 16

[12] Jr 6, 16

[13] Jr 23, 1-4

[14] Ap 14, 4

ACTUALITÉS CULTURELLES

  • Meximieux (01) :

Le 31 mars, deuxième édition du «  Printemps des jardins » dans le parc du château. Ville-meximieux.net

  • Aix en Provence (13) :

Festival de Pâques, du 13 au 28 avril, la musique à l’honneur au grand théâtre de Provence et au Théâtre du jeu de Paume. Festivalpaques.com

  • Arc- et –Senans (25) :

Jusqu’au 24 mars, « Froid ». Venez découvrir tous les mystères du froid avec ses effets sur les organismes vivants, un voyage au cœur des températures négatives. Salineroyale.com

  • Angers (49) :

« Les chambres des merveilles » jusqu’au 31 mars…quand l’insolite et le prodigieux des objets accumulés révèlent des mondes cachés…Un parcours sympathique dans une ambiance visuelle et sonore. Château-angers.fr

  • Mulhouse (68) :

« Quand les fleurs font l’étoffe » jusqu’au 29 septembre…les fleurs et la mode. Au très beau musée de l’impression sur étoffe, 14 rue Jean-Jacques Henner.

  • Paris (XIe) :

« Les lumières de Van Gogh », du 22 février au 31 décembre à l’Atelier des Lumières (38 rue Saint Maur) offre un voyage visuel et sonore qui plonge le visiteur au cœur de l’œuvre du peintre, de ses paysages ensoleillés ou scènes nocturnes, à ses portraits et natures mortes. Qui n’a jamais vu de près une toile de ce peintre talentueux, n’est pas en mesure d’apprécier son grand art !

  • Paris (XIXe) :

Ne manquez pas la dernière tournée mondiale du pharaon Toutankhamon et de son trésor à l’occasion du centenaire de la découverte de son tombeau royal, du 24 mars au 15 septembre à la Grande Halle de la Villette (211 Avenue Jean Jaurès 75019 Paris).

  • Bruxelles (Belgique) :

 20 février au 26 mai, « Bernard van Orley, Bruxelles et la Renaissance » au Palais des Beaux-Arts. Ce peintre, une des figures clés de la Renaissance du Nord, très tôt nommé peintre de la Cour par Marguerite d’Autriche, régente des Pays-Bas, alors que Bruxelles est le centre du pouvoir en Europe.

Bibliographie politique pratico-pratique dans le domaine de la science politique

Dans le désordre politique actuel, des citoyens se demandent parfois s’il ne conviendrait pas de revenir aux principes fondamentaux de la science politique, en préalable à une restauration de la poursuite du bien commun temporel.

En vue de faciliter ce travail forcément studieux, nous proposons ci-dessous les références de cinq ouvrages de Saint Thomas d’Aquin. Ces documents que l’on peut se procurer aisément et sans investissement exagéré devraient permettre au débutant d’assimiler les jugements universels et permanents que le Docteur réaliste nous propose sur le politique, par-delà les siècles. Cette doctrine qui reste très actuelle permet de se dégager rapidement de l’interprétation journalistique des évènements politiques pour développer sa propre analyse politique ; dans un deuxième temps elle autorisera une renaissance de l’authentique action politique. Sauf mention contraire, tous ces ouvrages sont disponibles dans les librairies dont les adresses suivent (liste non exhaustive) :

DPF, BP 1, 86190 Chiré-en-Montreuil.

Tél: 05 49 51 83 04.

Librairie Duquesne, 27 avenue Duquesne, 75007 Paris.

Librairie Notre Dame de France, 33 rue Galande, 75005 Paris.

Librairie Dobrée, 14 rue Voltaire, 44000 Nantes

Des éditions numériques de certains textes proposés dans cet article sont disponibles par le canal de la Revue Foyers Ardents.

  1. Les textes fondateurs de la science politique traditionnelle
  2. De Regno, traduction, notes et annexes par le R.P. Bernard Rulleau. édition Civitas 2010.
  3. Les principes de la réalité naturelle, Nouvelles éditions latines, collection Docteur Commun, 1963.
  4. Commentaire du traité de la politique d’Aristote, traduction de Serge Pronovost, éditions Docteur Angélique, 2017.
  5. Commentaire de l’Éthique à Nicomaque d’Aristote, traduction d’Yvan Pelletier, 1999 [accessible sur le site docteurangelique.free.fr].
  6. Les lois[1], traduction et notes du père Jean de la Croix Kaelin, édition Téqui, 2003

Nous préconisons la lecture des ouvrages dans l’ordre où ils se trouvent cités ci-dessus.

II Les commentaires des ouvrages de Saint Thomas d’Aquin cités

Le professeur Jean-Marie Vernier[2] introduisait fréquemment ses cours par le conseil suivant, qui s’est avéré singulièrement fondé par la suite : « Méfiez-vous des commentateurs, lisez saint Thomas dans le texte ». Néanmoins il ne peut être question de lire seul, sans aucun guide, les traités de l’aquinate. « Méfiez-vous des commentateurs » ne signifie pas « Débrouillez-vous tout seul ». Examinons préalablement ce qui justifie la recommandation de J-M Vernier :

Premier motif de suspicion légitime des commentateurs : les disciples de saint Thomas, que l’on appelle les thomistes, sont majoritairement des thomistes démocrates : ceux-ci sont d’abord démocrates et ensuite, thomistes. Les « thomistes démocrates qui formeront le contingent le plus écouté des thomistes français dans les années 1930 et jusqu’à la disparition quasi complète du thomisme de la vie intellectuelle française[3] » sont finalement tous des disciples de Jacques Maritain. Or celui-ci est partisan d’un « humanisme théocentrique[4] ». Certes la Somme de saint Thomas est un traité éminemment théologique et l’ordre théologique comprend la totalité de l’ordre naturel. Mais pour autant la Somme n’est pas un cursus de science politique[5]. Un critère significatif qui permet de reconnaître facilement un thomiste démocrate, c’est sa ferveur pour la question 105 de la Somme Théologique : par des « artifices parfois divertissants, parfois agaçants[6] » il va s’appliquer à faire de saint Thomas un « génial précurseur de la démocratie moderne[7] ».

Deuxième motif : les thomistes… sont rarement d’authentiques disciples de saint Thomas. Comme l’explique Étienne Gilson, celui qui s’efforce de retrouver la vraie pensée du Docteur Commun se trouve appartenir à une minorité dans une minorité :

« Et je crois pouvoir assurer qu’il ne suffit pas qu’un maître se dise thomiste, ou même qu’il pense l’être, pour qu’on soit sûr d’avoir affaire avec un fidèle disciple de saint Thomas.[8] »

Combien de thomistes qui ne sont que disciples de François Suarez ou de Jacques Maritain. Or, pour se limiter à une seule illustration, Thomas d’Aquin et F. Suarez[9] n’ont pas la même définition de la loi civile.

« La loi n’est rien d’autre qu’une ordination de la raison en vue du bien commun, établie par celui qui a la charge de la communauté, et promulguée. » (Thomas d’Aquin, Somme théologique, q. 90 a. 4)[10]   La loi est un précepte commun, juste et stable, suffisamment promulgué. (Francisco Suarez, Des lois, De legibus).[11]

On imagine les conséquences politiques d’un tel désaccord principiel. Une fois supprimé le bien commun dans la définition de la loi, on aboutit inéluctablement à la conception moderne de la loi. D’où le volontarisme politique et l’impossibilité de fonder la légitimité d’exercice[12].

Considérons à présent les commentaires susceptibles de faciliter la compréhension des ouvrages de saint Thomas cités supra. Le plus simple étant de reprendre un à un les cinq titres d’ouvrages :

  1. : Du gouvernement royal (De regno)

La traduction conseillée du De Regno par le R.P. Bernard Rulleau comporte un commentaire détaillé de chaque chapitre avec une application proposée pour des questions actuelles de politique (dans la France d’aujourd’hui).

  • Les principes de la réalité naturelle

L’application des principes de cet opuscule à la politique – qui reste notre préoccupation dans cet article – est opérée dans la brochure de Midelt Bernard, Nature de la société politique, diffusion AFS ou DPF, 2003.

  • Commentaire de la Politique d’Aristote:

La traduction de Pronovost peut être accompagnée de la lecture du livre d’Hugues Kéraly, Préface à la politique, éd. Nouvelles éditions latines 1974 (réédité en 2018) qui propose un commentaire du proème de Saint Thomas. Mais celui-ci est insuffisant et il doit être absolument complété par l’article de Marcel De Corte, « Réflexions sur la nature de la Politique », revue L’Ordre Français, n° de mai 1975.

  • Commentaire de l’Ethique à Nicomaque d’Aristote

Malgré son titre, cet ouvrage est un traité de Politique. Le Professeur Marcel De Corte a longuement commenté cet ouvrage de Saint Thomas d’Aquin dans le chapitre « L’Éthique à Nicomaque: Introduction à la politique », publié dans l’ouvrage Permanence de la philosophie : mélanges offerts à Joseph Moreau, édition La Baconnière, Neuchatel, 1977, à partir de la p.69.

  • Les lois

Il existe un commentaire exhaustif et technique de Laversin M-J dans le volume de la Somme Théologique intitulé « La Justice » de La Revue des Jeunes.

Bernard de Midelt  et Louis Lafargue


[1] Traité issu de la Somme Théologique, la Ilae, questions 90 à 97.

[2] Jean-Marie Vernier est l’auteur du texte français du Commentaire du Traité de l’âme d’Aristote par Thomas d’Aquin, Vrin, 2000.

[3] De Thieulloy Guillaume, Antihumanisme intégral. L’augustinisme de Jacques Maritain, édition Téqui 2006, p. 121.

[4] Maritain Jacques, dans Humanisme intégral. Un « Humanisme théocentrique » est un oxymore (figure de rhétorique caractérisée par un assemblage de mots apparemment contradictoires) qui a conduit Marcel de Corte à taxer Maritain d’angélisme.

[5] Meinvielle Julio, Critique de la conception de Maritain sur la personne humaine, édition Iris, 2011, pp. 54, 79 et 241.

[6] Jugnet Louis, Pour connaître la pensée de saint Thomas d’Aquin, Nouvelles Éditions Latines, 1999, chapitre « Le régime politique ».

[7] De Thieulloy Guillaume, op cit, p 121.

[8]  Gilson Etienne, Les tribulations de Sophie, éd Vrin 1967, pp 22 et 24.

[9] Ne pas s’imaginer un malentendu. F. Suarez s’inscrit ici ouvertement dans une critique de la conception de la loi de l’aquinate.

[10]  Bastit Michel, Naissance de la loi moderne, éd. Puf, col Léviathan 1990, p. 66

[11] Bastit Michel, Naissance de la loi moderne, éd. Puf, col Léviathan 1990, p. 312.

[12] Ne pas s’imaginer un malentendu. F. Suarez s’inscrit ici ouvertement dans une critique de la conception de la loi de l’aquinate.

Dans la joie et la bonne humeur !

« Quand il vous arrive de jeûner, ne prenez pas des airs tristes, sombres, renfrognés » nous dit Notre Seigneur qui connaît pourtant les duretés de la vie et les épreuves qui peuvent broyer le cœur de l’homme. N’avons-nous pas, en effet, assez de douleurs inévitables pour nous y complaire et nous rendre malheureux comme à plaisir ?!

Et si nous profitions de ce Carême pour éveiller en nous « le ravi de la Crèche »dont l’âme si pure et toute en Dieu, ne cesse de Le louer d’une joie spirituelle qui  rejaillit sur tout lui-même … ?  « Dieu aime les louanges de ceux qui sont humblement, doucement heureux…la joie est une caractéristique de la sainteté. » (P Gaston Courtois)

Dieu est joie, joie infinie. Il veut nous communiquer sa joie en nous communiquant sa vie. Si nous lui donnons notre confiance, notre reconnaissance, en Le mettant au cœur de nos pensées, de nos actions, dans un bel esprit d’abandon à sa volonté sur nous, alors Il infusera Sa joie à notre âme comme le soleil réchauffe la terre.

La joie est une vertu essentiellement chrétienne, elle est ce qui fait dire à ceux que l’on croise : « mais vous, vous avez quelque chose en plus ! » Oui, j’ai la foi, ce trésor qui brûle en mon âme, qui me fait aimer, sourire, et même parfois chanter !

Dans la vie quotidienne, la joie chrétienne se transforme en bonne humeur, un des meilleurs remparts contre la tentation. Car vous vous doutez bien que le démon attaque en nous cette joie que nous devons défendre avec acharnement ! Une âme joyeuse est plus disposée à la pratique de la générosité, du sacrifice, de la charité. La bonne humeur est un élan irrésistible à l’âme et devient une force dans nos affaires temporelles : elle apporte succès dans le travail, atténue la fatigue, supporte les contradictions, les imprévus, les contrariétés…L’âme joyeuse est plus sereine, plus lucide, elle attire les sympathies, inspire confiance,…la joie est même utile à la santé.

« Modération, calme et bonne humeur

Ferment la porte au nez du docteur ! »

Lorsque la fatigue prend le dessus sur le moral d’un des époux, le meilleur remède n’est-il pas la bonne humeur réconfortante de son conjoint qui vient alléger joyeusement l’atmosphère? Nous savons combien le pessimisme, la déprime peuvent avoir une mauvaise répercussion sur la santé…et je dirais même sur la santé du fonctionnement de notre ménage !

Une ambiance paisible et joyeuse (vous avez compris qu’il ne s’agit pas de ces joies superficielles faites d’excitations, mais de celle qui vient de l’âme proche de Dieu !) est aussi une condition de succès dans l’éducation car elle facilite l’effort généreux et fait accepter le mal qu’il faut se donner pour vaincre. « Ce qui rentre dans le cœur à la faveur d’un rayon de joie s’y grave bien mieux. » (P. Gaston Courtois) Une éducation qui sait encourager, aidera les visages à s’épanouir, admirera les actes de bonnes volonté, poussera à acquérir des qualités, contrairement à un commandement découragé et plein de reproches.

Aidez-vous votre mari ou épouse en arborant un air revêche sous prétexte de soucis ou de fatigue ?! Non, soyons « semeurs de joie », un « alléluia » de la tête aux pieds comme dit si allègrement Dom Guéranger ! Imitons cette sainte épouse (Elisabeth Leseur) qui cherchait à convertir son mari en veillant sur son attitude, sur sa toilette, se faisant « séduisante » pour le bon Dieu, rendant son foyer attrayant en vue d’un bien plus grand, d’une fin plus haute pour son époux.


La bonne humeur constante n’est pas chose facile…C’est une grâce que Dieu nous accordera seulement si nous la Lui demandons avec persévérance : « Seigneur, faites grandir Votre joie en mon âme ! »Cela viendra si nous faisons un effort personnel, celui de chasser de notre esprit tout nuage de tristesse, Dieu nous le demande. Etre bien décidé à ne pas se laisser envahir par des idées déprimantes (qui ne sont rien d’autre que des tentations du démon), avoir la volonté d’y résister en réagissant immédiatement : les mettre à la porte ! Ne pas ruminer nos ennuis, ce qui ne fait que les aggraver. Compenser une pensée négative par une idée optimiste : « je suis triste » deviendra « je suis joyeux », « je n’ai pas de chance »se transformera en « tout va bien ». Si je suis contrarié : « rien ne me vexe, rien ne me décourage, mon Dieu je Vous donne tout ».

Et si cela devient obsédant, prenez un papier et un crayon pour écrire tous vos points noirs, les analyser un par un, et chercher le meilleur remède pour les effacer. Pris séparément, ils seront plus faciles à éradiquer. Ou encore, mettez par écrit vos propres litanies de la joie !

La bonne méthode est vraiment celle de toujours voir le bon côté des choses, l’avantage à en tirer…  « Vous pouvez à votre choix voir dans une flaque d’eau ou la boue gisant au fond, ou l’image du ciel qui est au-dessus » le bien et le mal sont mêlés partout ! Prenons donc du recul en dominant la situation, ne nous laissons pas troubler par ce qui est en réalité une peccadille. Tant que nous ne sommes pas au Ciel, il est normal que notre vie de la terre ne soit pas parfaitement heureuse, transformons  les épreuves en grâces en attendant le bonheur infini qui nous est destiné. Le Ciel se  mérite !

Si nous faisons notre devoir de notre mieux, sans nous préoccuper de façon exagérée de ce que l’on peut penser de nous mais pour Dieu qui connaît nos pensées et notre bonne volonté, nous serons en paix. Organisons notre vie, assurons-nous de repas et d’un sommeil suffisants pour éviter de « vivre sur les nerfs ». Dès que l’énervement gagne…arrêtons-nous quelques minutes pour retrouver une maîtrise intérieure. Si des choses agacent l’autre (désordre, imprévoyance, retard…) il vaut mieux les anticiper pour éviter tout frottement et perte de calme. Faisons de temps en temps l’inventaire des bienfaits dont on bénéficie et gardons le sourire (« avoir un visage souriant, n’est-ce point comme si l’on avait mis des fleurs à la fenêtre ? »), travaillons à rendre les autres heureux : nous oublier et soulager notre prochain est une recette infaillible ! Ne voyons que le bon côté des choses…et le beau côté des gens !

Voici donc un joli programme pour nous plonger joyeusement dans ce Carême ! Nos âmes, si elles sont en état de grâce, portent Dieu en elles. Abandonnons-Lui nos causes de tristesse et oublions-les pour ne penser qu’à Lui. Terminons avec le bon Père Courtois : 

« La joie est fruit de l’amour. Elle ne supprime pas le sacrifice, elle le transfigure en lui donnant la plénitude de sa valeur et de sa fécondité ».

De grand cœur, saint et joyeux Carême à tous !

Sophie de Lédinghen

  PS : Vous trouverez un autre article pour vous aider à faire un bon  Carême dans notre FA 2 ou sur le  site : http://foyers-ardents.org/2017/03/24/comment-faire-un-bon-careme-en-famille/

Vin d’épine et petits fours aux amandes…

Un apéritif maison !
Vin d’épine

4 litres de bon vin rouge
1 litre d’eau de vie ( alcool pour fruits 40 degrés )
700 gr de sucre roux
1 grand sachet de feuilles et branches d’épine, cueillies au petit printemps, avant la floraison  (buissons qui se trouvent sur les talus à la campagne ou au bord de mer ).

Laisser macérer pendant 10 jours dans un grand récipient puis filtrer et mettre en bouteille. A déguster avec modération pendant l’été. Se conserve aussi plusieurs années.

Et des petits gâteaux pour le thé du dimanche :

Petits fours aux amandes

Préparation 5 mn
Cuisson 20 mn

Ingrédients (pour une trentaine)
100 gr de poudre d’amandes
100 gr de sucre
2 œufs

Préchauffer le four à 160° degrés.
Mélanger les ingrédients.
Mettre dans des moules à financiers
Enfourner. Déguster froid ou tiède.

Bon appétit !

La femme, missionnaire

Dieu a radicalement modifié le regard du monde sur la femme en faisant de l’une d’entre elles, sa Mère. Penchons-nous aujourd’hui sur la mission qu’Il nous a confiée.

Les sociétés païennes, les civilisations non chrétiennes se sont montrées souvent très dures envers les femmes. Mais le Christ, dès le début de sa vie publique les considéra, tout comme les hommes, en personnes humaines, aptes à recevoir son message. En tout premier lieu, c’est à sa Mère qu’il réserva une place toute particulière lors de sa vie cachée et jusqu’au Golgotha.

C’est l’Eglise qui, la première, considéra que la femme était un être à part entière. L’histoire ne le renia pas, on sait qu’il y eut des Abbesses, des princesses envoyées en ambassade par le Pape, des régentes ou des reines, et même de simples religieuses auprès desquelles des évêques n’hésitaient pas à demander conseil…

Toujours artisan de paix, l’Eglise sanctifia l’union des époux et réclama, en tant que matière du sacrement le « oui » de la femme – avec celui de l’homme – lui reconnaissant ainsi la faculté d’exercer sa liberté. Elle mit l’accent sur la complémentarité dans le foyer, mettant l’homme à sa place de chef de famille et réservant à la femme la responsabilité d’en être le cœur.

Dans l’Evangile, les femmes ont compris le message du Christ et plusieurs même le suivirent jusqu’au tombeau. Nombreux sont les prénoms féminins qui illustrent le martyrologe, trace indélébile et témoignage de ces âmes, semences de chrétienté.

L’Eglise se servit de la puissance de l’épouse croyante sur le cœur de son mari afin de convertir les peuples païens. Ce furent les femmes et les vierges chrétiennes qui civilisèrent les barbares en faisant passer le christianisme dans les mœurs. On connaît Clotilde, Geneviève, Radegonde mais souvenons-nous  aussi de toutes celles qui vivaient dans l’ombre, agissant seulement par leur exemple, leur bonté, leur puissance de don et leur beauté d’âme.

Aux époques troubles, elles apparaissent animées du souffle de Dieu : Catherine de Sienne traverse les Alpes pour arracher le Pape à son exil d’Avignon ; Colette de Corbie court les routes pour adjurer pape, cardinaux, monastères, de travailler à la réforme urgente de l’ordre de Saint François. Ces femmes n’ont pas peur. La force de Dieu est en elles.

Dieu ne parle qu’à travers les âmes limpides et claires, c’est pourquoi Il se sert si souvent des « bergères » : Geneviève, Jeanne, Bernadette, Thérèse. « Quand Dieu veut parler à la France, il fait monter des prés, sortir des bois, jaillir des sources, une jeune fille…[1] »

N’oublions pas non plus celles qui à l’intérieur de leur maison maintiennent la foi. Elles « plantent » inlassablement l’Eglise au cœur de leur mari, de leurs enfants. Elles sont des apôtres entre le foyer et la table. Au-dessus de la cheminée familiale, il y a le Christ qu’on prie en famille, matin et soir. Tout en salant la soupe, elles enseignent à leurs enfants le catéchisme et donnent la foi qui vit en elles, comme elles ont donné leur lait. Elles prêchent par l’exemple, elles prient et offrent pour leurs enfants. C’est la force de la Communion des Saints. Comme sainte Thérèse, « je marche pour un missionnaire », marchons nous aussi, offrons, prions pour notre Sainte Eglise. Ayons des âmes de missionnaires !

« Si tu ne peux être un firmament dans le ciel, sois une étoile dans ta maison », dit le proverbe. Bien souvent la seule façon pour nous de participer concrètement et efficacement à l’œuvre de l’Eglise est l’accomplissement parfois héroïque et souvent répétitif de notre devoir d’état quotidien. C’est ainsi que Sainte Sylvie veillait sur le futur Saint Grégoire le Grand, que Maman Marguerite forma Don Bosco, que Marguerite Sarto développa l’âme de celui que l’on nommerait Saint Pie X… C’est ainsi que se forgea la chrétienté… Tous ces martyrs, ces confesseurs, ces saints, ces docteurs de l’Eglise, ces papes, ces saints rois qui transformèrent le monde et participèrent au rayonnement de l’Eglise eurent de saintes mères, fidèles à leur devoir d’état.

Nous sommes des héritiers

L’Eglise révèle à toutes les générations le trésor de vérité qu’elle a reçu de son époux. Elle transmet un capital avec toutes ses richesses : son enseignement divin, sa sagesse politique, sa culture intellectuelle et scientifique, son patrimoine artistique, son rayonnement par les Croisades et l’expansion de ses missions, l’équilibre de vie enseigné à tous. Elle nous livre aussi le sang de ses martyrs, l’exemple de ses saints, l’héroïsme de ses âmes inconnues, les larmes de beaucoup, et les vertus des anciens.

A nous donc de recevoir cet héritage dans son ensemble, sans trier ce qui nous convient ou non… Il nous faut assimiler ce qui nous est transmis et en vivre au quotidien en puisant dans l’exemple de nos ancêtres qui ont appartenu à cette grande famille qu’est l’Eglise. A nous de faire fructifier les talents que nous avons reçus comme l’explique l’Evangile[2]. Car un bon héritier, loin de conserver pour lui tous ses biens, a les yeux tournés vers l’avenir et transmet à ses descendants le trésor qu’il a perçu en l’accroissant encore !

Montrons notre reconnaissance à cette Mère qui a tant fait pour nous, aimons-la dans son épreuve et apportons-lui, à notre niveau, notre soutien, notre réconfort et notre prière ; tel est notre devoir.

Marguerite-Marie


[1] Marie Noël

[2] Saint Mathieu Chapitre 25

Editorial

Nos églises de France sont vides, « 5% de catholiques vont à la messe régulièrement, 1.8 % de la population française a une pratique hebdomadaire[1] »… Certains pourraient croire que l’Eglise est presque morte, et d’autres chantent déjà la victoire du laïcisme… Certes oui, il y a de quoi « perdre cœur » comme dit Pascal et pourtant l’Eglise a les promesses de vie éternelle. Il nous faut donc garder, envers et contre tout, sérénité et paix.

L’Eglise a vécu au cours de ses 2019 années d’histoire de nombreuses périodes difficiles, voire très difficiles et toujours elle a surmonté les crises car elle est l’Epouse du Christ et elle détient en elle la force et la puissance pour vaincre les épreuves !

Nous n’avons pas le droit de perdre confiance : « Les forces de l’Enfer ne prévaudront pas contre elle » ; Notre-Seigneur a déjà remporté la victoire contre les forces du mal et si parfois Il autorise des éclipses, nous savons, de source sûre, que notre Mère, la Sainte Eglise, reviendra triomphante dans toute sa gloire au jour fixé par Dieu! Oui, notre Mère est belle ; elle est l’épouse du Christ !

Loin de nous arrêter sur les faiblesses humaines qui marquent la grande fresque de l’Eglise comme autant de tâches qui défigurent un tableau de maître, contemplons plutôt la force divine qui habite la Sainte Epouse du Christ qui toujours la fait se relever miraculeusement de ses épreuves. Les faiblesses des hommes font resplendir la puissance de Dieu et la sainteté immuable de son épouse.

Qu’est-ce que l’Eglise ?

Notre-Seigneur parla et fonda ainsi l’Eglise : «  Allez, enseignez toutes les nations, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, et leur apprenant à observer toutes les choses que je vous ai commandées. Et voici que je suis avec vous jusqu’à la fin du monde ».

Les premiers chrétiens ont compris l’étroite union qui unit le Christ à son Eglise comme un époux à son épouse ; ils ont perçu immédiatement que la Sainte Eglise était l’objet de l’amour du Christ et que ce n’était que par elle qu’Il voulait obtenir des enfants. On sait qu’immédiatement après la Pentecôte, Saint Pierre et les apôtres partirent pour leur mission évangélisatrice.

Bien vite les persécutions fécondèrent la communauté naissante du sang des martyrs et l’Eglise triomphante soutint l’Eglise militante encore naissante.

Puissent les articles de notre Revue vous aider à retrouver votre fierté d’appartenir à l’Eglise et vous amener à prier pour notre Mère défigurée mais toujours  une, sainte et apostolique et ce jusqu’à la fin des temps !

Que Notre-Dame des Foyers ardents bénisse tous les foyers catholiques, les prêtres, les communautés religieuses, les évêques et supérieurs qui, grâce à leur baptême appartiennent à l’Eglise de toujours !

Marie du Tertre


[1] Enquête IPSOS, juin 2016, pour le Groupe Bayard, la Croix