Des objections?

Chère Bertille,

Je suis heureuse de pouvoir apporter quelques lumières à toutes tes objections suite à notre discussion d’hier sur la belle mission de la femme. 

Permets-moi de résumer tes objections :

– tu constates que les femmes sont aussi intelligentes que les hommes, et qu’il n’y a pas de raison que la femme prive la société de son travail. «Il faut bien de bons gynécologues ou de bonnes sages-femmes. »

– tu trouves que « changer des couches toute la journée » ce n’est pas très valorisant. La femme est capable de mieux.

Je suis d’accord avec toi les femmes sont aussi intelligentes que les hommes, et loin de moi cette idée de vouloir rabaisser la femme en dessous de l’homme. Mais la femme a une autre forme d’intelligence c’est pourquoi je ne parlerais pas non plus d’égalité. Il ne faut pas mettre en concurrence l’homme et la femme. Leurs missions sont différentes et Dieu a donné à chacun les qualités pour l’accomplir.

En restant au foyer, la femme travaille pour la  société, la famille en étant la première cellule. Je dirais même plus, elle construit la société de demain en éduquant ses enfants. La femme a un véritable travail, mais comme sa mission est cachée, ce travail ne brille pas aux yeux de la société.

A vouloir mettre la femme à pied d’égalité avec l’homme, -nous le voyons dans les études-, l’homme petit à petit se sent dévalorisé. C’était son métier qui faisait toute sa fierté, mais maintenant l’homme se sent en rivalité et perd cette volonté d’aller plus loin : sa femme est aussi capable que lui, qu’apporte-t-il de plus qu’elle ?

Oui il faut de bons gynécologues et de bonnes sages-femmes, et il y a toujours eu dans l’histoire du monde, des femmes qui ont exercé ces métiers. Mais alors c’est une vocation, un appel particulier bien au-delà du gagne-pain nécessaire pour vivre. Et aujourd’hui plus que jamais nous avons besoin de sages-femmes et médecins catholiques. Mais tu sais bien qu’il est difficile d’exercer deux vocations en même temps. Le cœur féminin a du mal à se diviser. La femme est le cœur du foyer. Si on l’en retire, il n’y a plus de vie. Le cœur cesse de battre en dehors de son cadre de vie, comme le cœur humain en dehors du corps. Dès le moment où une femme devient épouse et mère le don qu’elle avait pour les autres dans son métier se tourne petit à petit vers sa famille. Elle continue de donner mais au sein de son foyer. Et ce beau métier qu’elle a appris, elle le met au service de sa famille pour le bien de son mari et de ses enfants.

Alors viens ta deuxième objection : « être dans les couches toute la journée ce n’est pas très valorisant. La femme est capable de mieux ».

La première réponse à ton objection, c’est que dans tout métier il y a des tâches nobles et des tâches ingrates. Si tu prends l’exemple de l’infirmière : donner des médicaments, faire les soins, les pansements les piqûres, réconforter, elle aime ça. C’est la partie du métier pour laquelle elle a le plus de plaisir, mais prendre soin du corps en fait partie et elle doit aussi faire la toilette de son patient même si c’est moins agréable. L’infirmière à travers la toilette voit le bien qu’elle peut apporter au patient aussi bien dans son corps que dans son cœur et son âme par ses gestes.

La mère de famille voit en l’enfant qu’elle change un être humain qu’elle construit pour qu’il devienne un jour adulte, autonome et enfant de Dieu. « C’est sur les genoux des mères que se font les hommes » nous dit Joseph de Maistre. Les tâches humbles ne réduisent pas les femmes à moins que rien. A travers ces actions banales, la femme chrétienne voit bien au-delà. La mission que le Bon Dieu lui a confiée est d’éveiller les cœurs à l’amour de Notre-Seigneur, de guider ces âmes d’enfants sur le chemin du salut, et cela passe par toutes les actions d’une journée : le jeu, le repas, la toilette, le chant…. tout doit être tourné vers Notre-Seigneur.

N’oublions pas que sur terre, le devoir d’état c’est notre moyen de sanctification. C’est ce que Dieu a choisi pour nous et ce n’est pas à nous de choisir notre chemin de sanctification. La femme en restant au foyer accomplit son devoir d’état et, par celui-ci, sa sanctification.

Contemplons Notre Dame, la femme forte par excellence, qui éduqua son fils, Notre Seigneur, dans le silence de sa maison à Nazareth, qui aurait pu se vanter d’être « comblée de grâces » et revendiquer une place plus noble. Non, elle préféra rester cachée, accomplir ses tâches ménagères et contribuer ainsi au Salut du genre humain. Alors à notre tour essayons d’unir notre cœur à ce Salut.

Voilà, chère Bertille, la réponse à tes objections. Prenons conscience de notre belle mission. Que Marie, Mère du Bon conseil te guide sur ce chemin.

Je t’embrasse bien affectueusement et te souhaite une bonne fin d’année d’étudiante.

                                                               Maïwenn

Nos actions – Mission d’amour – La femme, collaboratrice de son époux.

Ne négligez rien. Petites ou grandes, communes ou rares, cachées ou apparentes, vos actions doivent être correctes et pleines. Elles le seront si elles sont chrétiennes ; et elles seront chrétiennes si, faites en état de grâce, elles sont plus rapportées à Dieu par une intention habituelle et renouvelée de temps en temps. Sans cette double condition tout ce que vous faites avorte quant à la fin dernière. Ce n’est plus un acte qui monte ; c’est un acte qui tombe par terre et qui y reste comme une feuille morte que le vent emportera.

15eme Conférence aux mères chrétiennes Mgr Gay

 

Mission d’amour

Ce qu’apporte la femme consciente de sa mission à l’homme placé sur son chemin par la Providence, c’est plus que la grâce d’un sourire : c’est le don profond d’un amour dont Dieu la prend pour messagère entre l’homme et Lui. (…)

Vocation de la femme, c’est-à-dire vocation et mission d’amour. Mais l’amour n’est pas la sensibilité, encore moins la sensualité satisfaite. Il est le foyer à l’embrasement profond dont le soin demande de l’austérité quelquefois, de la délicatesse toujours.

La vocation d’amour de la femme apparaît plus que jamais primordiale de nos jours où l’on a perdu l’habitude de regarder le vrai visage de l’amour. Et pourtant elle porte en elle la source du seul bonheur pur de la terre et du bonheur sûr de l’au-delà.

Que les femmes reviennent à la compréhension de leur mission d’amour ; qu’elles renoncent à devenir les singes de l’homme pour accepter d’être leur complément et leur achèvement ; il y aura quelque chose de changé dans le monde : une coulée de lumière et de joie sur ses inquiétudes et ses détresses ; un lien solide et tendre de l’homme à Dieu.

Yvonne Estienne de l’Académie Française

 

La femme, collaboratrice de son époux.

La lumière surnaturelle dans les âmes les meilleures tombe lentement comme un jour qui baisse. Il semblait que la route de la perfection brillerait désormais au soleil comme un chemin clair et facile ; puis tout s’est effacé progressivement ; l’âme recommence à se perdre et à se heurter contre mille obstacles. C’est à l’épouse de rallumer la flamme. (…) Sans doute elle aurait des livres à lui donner. Mais si je compare l’épouse au bon livre, quelle différence à l’avantage de celle-là. Le livre si bon qu’il soit, est mort. (…) Le bon livre ne peut s’adapter aux circonstances, aux besoins, aux angoisses, aux problèmes du moment. Quelle est la page qui répondra à la souffrance ou à la joie de telle heure, de tel soir ? Mais elle, elle est cette page, cet ouvrage qui sait dire ce qu’il faut dire, cet ineffable nécessaire que l’esprit attend et réclame et qu’elle a deviné par intuition de sa finesse. Elle a le tact, l’opportunité, la délicatesse, choses essentiellement vivantes. Non, aucun livre ne la remplacera jamais.

François Charmot.

Esquisse d’une pédagogie familiale

La cérémonie des relevailles.

En souvenir de la cérémonie de la Présentation au temple et de la Purification de la Sainte Vierge, l’Eglise a établi une bénédiction spéciale pour les jeunes mamans que l’on appelle : La cérémonie des relevailles. Toute mère mérite d’être bénie après l’épreuve de la grossesse et de l’accouchement. Elle y recevra aussi la force pour exercer sa mission auprès de son enfant.

Cette bénédiction est aujourd’hui méconnue. Il s’agit pourtant d’un rite simple et d’une grande beauté, qui célèbre le don de la vie, le don de l’enfant et la beauté de la maternité. Face aux développements de la culture de mort dans notre pays, ce rite ancien dans l’Eglise gagnerait à être pratiqué par les familles. On trouvera le texte dans les missels complets.

Elle peut être réalisée le jour du baptême de l’enfant ou 40 jours après la naissance. N’hésitons pas à la demander au prêtre.

Ma bibliothèque

Vous trouverez ici des titres que nous conseillons sans aucune réserve pour chaque âge de la famille.

En effet ne perdons pas de vue combien la lecture d’un bon livre est un aliment complet ! Elle augmente la puissance de notre cerveau, développe la créativité, participe à notre développement personnel, nous distrait, nous détend et enfin elle enrichit notre vocabulaire.

Il faut, dès l’enfance, habituer vos enfants à aimer les livres ! Mais, quel que soit l’âge, le choix est délicat tant l’on trouve des genres variés… N’oubliez jamais qu’un mauvais livre peut faire autant de mal qu’un mauvais ami !

 ENFANTS :

– Dès 4-5 ans : Les animaux de la montagne en photos – De Borée – 2019

– A partir 7 ans : L’oncle Georges – A. Lozier – Librim Concept – 2019

– A partir de 12 ans : Pour Dieu et le roi avec Bonchamps – B. Lundi – Chiré – 2018

– A partir de 14 ans : Monette et ses pauvres – R.P. de la Chevasnerie – Saint Rémi – 2019

 ADULTES (à partir de 16 ans)

– Formation : Deviens ce que tu es – Marcel De Corte – Disponible à la librairie DPF

Formation : Réflexions sur la Mission de la femme – G. Corçào – Le Sel – 2014

– Education (à réserver vraiment aux adultes) : Soyez forts pour vos filles – Dix secrets que tout père doit connaître- M. Meeker – Artège 2018 (Il faut conserver l’esprit général essentiel de cette lecture, même si on ne partage pas toutes les vues de l’auteur,)

– Spirituel : Prier un Printemps avec les Saints au jour le jour (toutes les saisons sont disponibles) – M. l’abbé P. Troadec – Via Romana – 2018

– Histoire : L’hérésie du XXe siècle – J. Madiran – Via Romana – 2018

– Société : La philosophie pour la vie – St. Mercier – Ed. Quentin Moreau – 2017

 

Pour compléter cette liste, vous pouvez vous renseigner sur les Cercles de lecture René Bazin : cercleReneBazin@gmail.com  (à partir de 16 ans- Culture, Formation)

 

La Revue : « Plaisir de lire » propose un choix de nouveautés pour toute la famille (distraction, histoire, activités manuelles) Envoi d’un numéro gratuit à feuilleter sur écran, à demander à : PlaisirdeLire75@gmail.com

Quoi de mieux que l’amour d’une mère ?!

Comme tous les soirs Jérémie rentre seul de l’école. La plupart de ses camarades retrouvent leur maman au portail de l’école, mais pour lui, il n’y a jamais personne ! Comme tous les soirs il glisse la clé dans la serrure de la porte de l’appartement et se retrouve dans un silence qui l’insupporte : il est seul! Son réflexe quotidien est alors d’allumer la télévision…il ne choisit jamais de regarder un programme particulier, ce qui lui importe, c’est que « ça parle » ! Ses parents étaient un peu ennuyés qu’il allume systématiquement la télévision, alors un jour ils l’ont débranchée…mais Jérémie avait allumé l’aspirateur…et ils se sont dit que la télévision, c’était quand même plus intelligent[1] !

Jérémie a 9 ans, il est ce que l’on appelle un « enfant-clé-au-cou », c’est-à-dire qu’étant donné que ses parents travaillent, il porte au cou un cordon auquel est attachée la clé de chez lui.

Quarante ans plus tard, grâce aux nombreux cours particuliers que lui ont fait donner ses parents, Jérémie est ingénieur dans une grosse entreprise. Il n’a eu ni frère ni sœur car cela aurait entravé la carrière professionnelle de sa mère. Jérémie ne sait pas vraiment ce qu’est une famille mais il s’est marié avec une jeune femme qui avait fait de brillantes études pour être avocate. Ce mariage n’a pas duré longtemps car leurs horaires professionnels ne permettaient pas beaucoup de soirées ensemble, et le week- end, chacun s’adonnait à son sport favori ou retrouvait ses propres amis …ils ont donc divorcé et leur fille Anna, qui a douze ans aujourd’hui, vit une semaine chez son père, puis la semaine suivante chez sa mère. Anna est beaucoup moins seule que l’était son père quand elle rentre de l’école, car elle a un téléphone portable ! Il faut bien reconnaître que, « par les temps qui courent, on ne peut plus laisser un enfant sans téléphone…et c’est beaucoup plus rassurant pour tout le monde de pouvoir être joignable à tout moment ! »

Je vous laisse imaginer quelle sera la vie d’Anna, car, à moins d’un miracle, Anna ne sera jamais tentée de fonder une famille et fera probablement partie de ces femmes célibataires comme on en voit tant aujourd’hui, qui donnent la priorité à leur carrière tout en profitant de leur liberté…réalisant avec quelques regrets, après leurs quarante ans, qu’elles ont préféré parcourir le monde et acheter un joli petit appartement confortable mais sont passées à côté de la maternité…Plus tard ses parents auront économisé de quoi leur permettre un logement chacun dans une bonne maison de retraite de la région, et ils réaliseront avec étonnement que leur fille ne prend jamais la peine de venir leur rendre la moindre visite !

Bien sûr que cette histoire est caricaturale, quoi que fondée sur des faits réels ! Ne dira-t-on jamais assez combien la présence d’une mère à la maison est capitale pour l’équilibre d’un enfant, pour celui aussi de toute la famille ?

Tout le monde est d’accord pour affirmer que les parents sont les premiers éducateurs de leurs enfants…mais alors pourquoi ne s’étonne-t-on pas de voir tant de tout jeunes enfants confiés à des mains étrangères dans des crèches ou au domicile de nourrices agréées ?! Ce sont ces personnes qui recueilleront les premiers mots, qui consoleront les premiers chagrins et bobos de ces petits, c’est dans leurs bras qu’ils se réfugieront en cas de crainte…les enfants s’attachent à la personne qui s’occupe d’eux dans la journée, ils lui donnent toute leur confiance mais, on pourra trouver la meilleure des assistantes maternelles, celle-ci ne vaudra jamais l’amour d’une maman ! Une maman prend le temps de cajoler doucement, de chanter, de raconter, de rire, de s’émerveiller devant son tout-petit… elle a plus de patience pour son propre enfant, elle sait d’instinct ce qu’il a quand il pleure, ce que veut dire chaque expression de son petit visage. Elle est heureuse de l’aider à progresser et le stimule dans ses jeux comme dans son langage. Non, rien ne vaut l’amour d’une mère !

Qui a oublié son retour d’école, quand la bonne odeur du gratin du soir embaume la maison, et que maman, les traits un peu tirés par ses activités de la journée, n’a pas perdu pour autant son bon sourire accueillant ?! Qui ne se souvient pas de ce moment chaleureux où l’on prend son tour pour raconter sa journée, alors que maman s’assoit pour mieux écouter chacun vider son petit sac d’histoires très importantes?! Qu’il faisait bon ensuite de constater qu’une fois de plus la « baguette magique » de maman avait mis de l’ordre dans toute la maison et que l’on pouvait se plonger dans nos livres de classe, heureux de la présence de notre maman !

 Et puis maman, l’air de rien, raconte aussi sa journée, la voisine en peine qu’elle a consolée, ce sourire qu’elle a donné à un monsieur revêche au supermarché, les progrès du petit frère…Les enfants voient comme maman se donne du mal pour tous, ils lui sont reconnaissants et l’admirent, ils savent remercier de ce qu’elle a fait de bon ou de joli !

Il faut bien comprendre qu’une mère retenue à l’extérieur par un travail, non seulement se prive de ces joies simples auprès de ses enfants, mais qu’elle les prive eux-mêmes de l’équilibre qu’elle seule sait leur apporter. Cela peut avoir un retentissement sur toute leur vie, c’est ensuite un manque immense, difficile à compenser dans leur personnalité même. N’oublions pas que si l’éducation met la maman au service de sa famille, elle consiste également à rendre ses enfants autonomes, en leur transmettant le savoir des affaires quotidiennes dans une maison autant que celui de l’esprit. C’est avec sa maman que l’on apprend les rudiments d’une cuisine simple, du repassage, des astuces pour l’entretien de la maison ou du jardin…aussi bien que la rédaction d’une lettre de remerciement !

Entre deux choix, choisissez le bon ! Que fait la ménagère qui veut faire un dessert familial ? Imposera-t-elle une recette sans sucre parce qu’elle est au régime ?  Non : elle examinera ce qui conviendra et plaira le mieux à toute sa famille.

C’est le bien commun qui prime sur le bien particulier. Si une maman a la tentation de travailler à l’extérieur pour sa satisfaction personnelle ou pour des raisons superflues, qu’elle recherche avant tout, avec honnêteté, ce qu’il y a de meilleur pour sa famille toute entière…

SL

[1] Ce détail s’est réellement passé dans les années 80 aux Etats-Unis !

Quatrième Mystère Glorieux : La mort et l’Assomption de la Sainte Vierge.

O ma Mère, c’est dans la maison de Jean que mon cœur vous cherche, dans la paix sereine de ces jours où vous êtes devenue la mère de l’Eglise naissante. Maison où vous vous recueillez dans la prière et le silence, mais aussi maison ouverte pour recevoir le va et vient des disciples et des apôtres entre leurs courses apostoliques. Maison où s’unissaient la prière et l’action. Maison où chacun venait refaire ses forces et trouver paix et réconfort. Et vous vous faisiez toute à tous…

Pour eux, vous étiez la mère avec tout ce que ce mot renferme de force et de douceur ! Pour eux vous étiez le modèle de vie intérieure, de prière et de piété. Avec quelle ferveur, ils devaient vous interroger sur l’enfance de Jésus, sur tous les souvenirs que vous gardiez précieusement et qui faisaient revivre l’enfance et l’adolescence de leur Maître.

Un jour vint, qui fut le dernier de l’exil… et celui-là reste dans l’obscurité pour nous… Mais nous savons de façon certaine que votre âme est montée au ciel et a emporté votre corps avec elle. Nous n’avons qu’à lever les yeux pour suivre vers le ciel votre sillage éblouissant !

Oh ! n’est ce pas qu’en vous élevant comme une reine, le cœur en fête, pour rejoindre votre bien aimé, vous avez regardé longuement la terre, cette terre des hommes où votre cœur restait parmi nous !

 Fruit du Mystère : La méditation féconde de la mort.

Moi aussi, un jour proche ou lointain, j’arriverai à ce moment suprême où toute ma vie sera derrière moi, toute finie, toute écoulée, avec ses peines, ses joies, ses épreuves, ses réalisations et ses échecs, toute sa poussière de petits évènements. Pour moi aussi viendra cette minute où je n’aurai plus rien devant moi que ce mystérieux passage qui débouche sur l’éternité et s’appelle la mort. Est-ce que j’y pense parfois ? Non ! Et pourtant l’Eglise ne me recommande-t-elle pas de « penser à mes fins dernières » ? Non pas, certes pour que je m’effraye devant ce mystère que personne ne peut expliquer, mais pour que j’en tire des leçons de vie !

N’est-ce pas, en effet, devant la mort que je peux le mieux comprendre le sens des jours qui passent, ces jours qui me semblent si insignifiants que je les laisse tomber derrière moi comme des choses sans valeur ? Ils me semblent si pareils les uns aux autres, du lundi au samedi, avec leur recommencement perpétuel de besognes menues, le ménage, le linge, les courses, les devoirs à faire exécuter, cette lettre à écrire, cette visite à rendre, tant de choses entre le matin et le soir, qui recommencent immuablement… Le soir, lorsqu’avant de me coucher, je m’arrête quelques minutes pour prier, il me semble que ma journée s’est évaporée derrière moi sans laisser de traces. Ce sont pourtant tous ces jours qui, au dernier, ressurgiront sans qu’il en manque un à l’appel pour témoigner pour ou contre moi ! Alors ma vie sera devant moi comme une tapisserie faite point par point et dont chacun avait sa place irremplaçable dans l’ensemble !

O ma journée d’aujourd’hui, comme je t’aimerais malgré ta monotonie, ton recommencement, ta fatigue, si je pouvais comprendre tout ce qu’il y a d’éternel en toi, si je pouvais réaliser que tu seras là à l’appel du dernier jour, et que les moindres tâches que j’aurais faites, si j’y ai mis beaucoup d’amour, seront éblouissantes comme des pierres précieuses !

Et n’est-ce pas la mort aussi qui donne le sens des vraies valeurs humaines ? « Quelle est celle-ci qui s’élève, appuyée sur son bien-aimé ?[1] » Une reine ? Un de ces êtres qui ont rempli le monde de leur réputation ? Non ! Personne ne l’a connue. C’est l’épouse d’un charpentier, une femme qui fait cuire son dîner au coin du feu de sarments, raccommode des vêtements, tient le ménage. Une humble entre les humbles. Et au contraire, qui connaît aujourd’hui les riches patriciennes dont le luxe éclaboussait le public ?

Que d’erreurs dans mes jugements parce que j’oublie de regarder les êtres et les choses dans cet éclairage cru de la mort qui dissipe toutes les illusions, toutes les erreurs !

Ce ne sont pas les comptes en banque, les succès humains, les amitiés, qui devant la mort, me sembleront mes richesses, ce seront, auprès de mon lit pour m’entourer, les actes de vertu, les heures amoureusement données au devoir monotone, les sourires de pardon, les efforts pour vaincre l’égoïsme, le temps consacré au service des autres, tel pauvre secouru et dont le visage oublié me sourira peut-être à travers les brumes de l’agonie !…

Si je pensais ainsi, comme toute ma vie se simplifierait, comme je me soucierais peu de m’installer au milieu des biens périssables, comme je désirerais plutôt les seuls biens qu’on emporte avec soi ! Ne suis-je pas trop souvent affairée à des choses superflues, et ne vais-je pas entendre le même reproche que Marthe : « Marthe, Marthe ! Tu t’inquiètes de beaucoup de choses, une seule est nécessaire » ?  Alors ?… cette épreuve qui m’est lourde, ce souci qui me donne la migraine, cet échec qui m’humilie, si je les regardais aujourd’hui avec le regard lucide que j’aurai devant la mort, n’en comprendrais-je pas la richesse cachée ?

Vierge Marie, en souvenir de votre Assomption, donnez-moi de vivre chaque minute de ma vie avec l’âme que je voudrais avoir si à l’instant je devais comparaître devant Dieu. Donnez-moi de faire chaque chose comme si elle devait être la dernière. Donnez-moi de mettre en tout un peu « d’éternel ».

Faites que je pense souvent, en méditant ce quatrième mystère glorieux, à l’heure où moi aussi, je paraitrai devant Dieu pour rendre les comptes du « bon et fidèle serviteur ». Faites que dans ma vie dévorée minute par minute par tant d’occupations, je sache garder présent le sentiment de l’écoulement rapide de tout, pour voir les choses comme je les verrai au moment suprême. Mais venez au secours de ma faiblesse ! Vous savez bien que je ne peux pas vivre toujours les yeux fixés en haut, et que, lorsque ma prière est finie, je me retrouve reprise et engloutie dans les mille petits soucis de l’existence. Aidez-moi pour que je n’oublie pas, au milieu des jours qui passent si vite, celui qui sera le dernier. J’ai besoin de vous et c’est pourquoi je vous redis avec tant de confiance, les éternels mots de mon rosaire : « Priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort. » Maintenant… pour que soit bonne l’heure de ma mort !

D’après Paula Hoesl

 

[1] Cantique des cantiques 8:5

L’Empire

               L’Empire est un style qui veut marquer la réussite de Napoléon Bonaparte, en gardant toujours l’inspiration antique si chère aux styles Directoire et Consulat précédents. L’existence d’une cour d’Empire et l’institution d’une noblesse propre à ce règne vont entraîner beaucoup de commandes pour les hôtels parisiens ou les châteaux des proches de l’empereur.

                Jacob-Desmalter est le grand ébéniste de cette époque. Les châteaux de Fontainebleau, Compiègne et les trianons de Versailles, démeublés à la Révolution, vont être à nouveau garnis selon une étiquette très stricte dans le type de meubles et leur aspect. Ainsi pour les souverains, le bois est obligatoirement doré.

Les bois peuvent être peints avec des couleurs claires, parfois rechampies d’or, gris pâle ou blanc. Mais si l’usage des bois indigènes, orme, if, noyer ou hêtre devient fréquent, il voisine avec l’acajou souvent orné de bronzes dorés.              

                La symétrie de décor, de construction et la prédominance de la ligne droite sont caractéristiques de ce style comme une certaine lourdeur, les meubles sont vite imposants. Mais cela est tempéré par des étoffes d’une grande richesse de couleurs souvent ornées de passementeries aux couleurs opposées. Ainsi les soieries lyonnaises produisent de somptueux damas ou gourgourans.

Les sièges Empire conservés sont très nombreux. Une chambre à coucher d’appartement impérial se composait de sièges, lit, commode, secrétaire, guéridon et, pour la garde-robe , chaise d’affaire (ou d’aisance), bidet et table de nuit. Dans le salon nous trouvons un canapé, deux bergères, quatre à douze fauteuils, chaises et tabourets de pieds. Quant à la salle à manger le modèle de chaise est simple avec des dossiers ajourés avec différents décors, l’assise en est souvent cannée ou couverte de crin.

                Le dossier est quasiment droit, carré comme l’assise, les pieds arrière sont épais, peu courbés et les pieds avant forment avec le support de l’accotoir une seule ligne décorative.

Le lit bateau devient de plus en plus fréquent, et le lit en corbeille apparaît. Ils sont accompagnés de « somnos », tables de nuit  carrées avec une plinthe qui vient cacher les roulettes.

Les meubles de rangements comme les secrétaires ou les commodes gardent une forme simple et architecturée. Les tiroirs des commodes masquent la traverse qui les sépare mais souvent il existe des vantaux qui les rapprochent de petites armoires. Les secrétaires sont droits, imposants, et un abattant dévoile un caisson pour ranger les papiers, et une série de petits tiroirs dont certains à secrets.

Les consoles sont très présentes, servant à poser les candélabres pour l’éclairage des pièces, leurs lignes sont droites et souvent enrichies de bronzes.

Le guéridon est composé d’un pied central ou d’un tripode, et le diamètre d’un dessus de marbre est facilement d’un mètre.Mais un plus petit peut servir de table à déjeuner. Ils sont très utilisés, et existent là aussi encore en grand nombre.

Ce style invente un grand miroir pour se voir en pied : la psyché qui peut être richement ornée.

                Enfin les petits meubles apparus aux styles précédents sont toujours très appréciés, jardinières, « athéniennes en lavabo », petites tables rectangulaires : vide-poches, table à dessiner, table à ouvrage. Leur ligne souple, en bois clair assurera une continuité en ce style Empire et le suivant : le style de la Restauration.

                                                                                                                                                       Jeanne de Thuringe

Surprise, surprise…

Petite liste pour les enfants qui cherchent des idées de services- surprises à rendre discrètement à leurs parents (ébahis !). Sans briser un esprit d’initiative qu’il faut encourager, on pourra afficher cette liste dans la porte d’une armoire et les laisser y puiser à l’envie !

  • Ranger sa chambre de fond en comble ;
  • En faire le ménage régulièrement ;
  • Trier le linge de la famille ;
  • Faire le repassage ;
  • Nettoyer la salle de bain ;
  • Balayer l’escalier ;
  • Mettre le couvert sans qu’on vous le demande ;
  • Balayer la cuisine et la salle à manger ;
  • Débarrasser la table en vitesse et avec le sourire ;
  • Ranger l’atelier de papa ;
  • Laver les vitres ;
  • Nettoyer la voiture, intérieur et extérieur ;
  • Vider les poubelles ;
  • Désherber les massifs de fleurs ;
  • Faire un petit bouquet à poser devant la statue de la sainte Vierge ………..

Et tout cela, sans jamais dire : « C’est toujours moi qui en fais plus que les autres ! », « C’est moi qui fais tout dans cette maison ! », « Ce n’est pas mon tour ! ». Car ces petites phrases malheureuses gâchent tout : le grand plaisir que l’on fait à ses parents ; et les mérites que la générosité gagne dans le Ciel, et qui seront redistribués au centuple par la prodigalité divine

Le travail des épouses

Chers grands-parents,

Les grands-parents sont bien placés pour savoir que si, en la matière, les principes sont immuables, les évolutions de la société et les situations particulières de chacun rendent difficile une présentation sereine des choses. Il nous semble nécessaire, avant d’aborder le rôle des grands-parents, de rappeler quelques principes donnés par le magistère de l’Eglise et d’y opposer les objections que lui propose notre époque.

Le magistère[1] de l’Eglise

De nombreux papes ont parlé du rôle essentiel de la femme dans son foyer. Nous avons retenu deux citations de papes « modernes », Pie XII et Paul VI qui chacun illustrent un aspect essentiel du rôle de la femme au foyer.

Ainsi, Pie XII dans son « message aux époux » de 1942 insistait sur le rôle irremplaçable de la femme au foyer et sur les conséquences de son éloignement de celui-ci : « C’est la femme qui fait le foyer et qui en a le soin, et jamais l’homme ne saurait la remplacer dans cette tâche. C’est la mission qui lui est imposée par la nature … pour le bien même de la société. Entraînez là, attirez-là hors de sa famille par un de ces trop nombreux appâts qui s’efforcent à l’envi de la gagner et de la retenir : vous verrez la femme négliger son foyer. Et qu’arrivera-t-il sans cette flamme ? L’air de la maison se refroidira, le foyer cessera pratiquement d’exister et il se changera en un précaire refuge de quelques heures ; le centre de la vie journalière se déplacera pour son mari, pour elle-même, pour les enfants ».

Plus récemment, Paul VI, dans son message aux femmes de 1966 reprenait cette idée du rôle irremplaçable de la femme au foyer pour la préparation de l’avenir : « Epouses, mères de famille, premières éducatrices du genre humain dans le secret des foyers, transmettez à vos fils et à vos filles les traditions de vos pères, en même temps que vous les préparerez à l’insondable avenir. Souvenez-vous toujours qu’une mère appartient, par ses enfants à cet avenir qu’elle ne verra peut-être pas. »2 

Le rôle essentiel de l’épouse dans l’éducation des enfants et dans la « permanence » de la maison revient dans presque tous les messages aux parents depuis que l’éclatement de la cellule familiale est devenu un phénomène répandu

La pensée féministe

La brièveté de cet article ne nous permet de citer qu’un exemple, celui de Simone de Beauvoir, oh combien représentatif de ce qui est passé pour une folie à l’époque mais est devenu la référence aujourd’hui. Le rôle de la femme n’est pas à la maison, la référence de la femme n’est pas dans sa maternité ou sa féminité mais dans sa capacité à faire ce que font les hommes. Pour caricaturer – si peu – ce courant de pensée, nous dirons que « la femme est un homme comme les autres »3. Après avoir décrit la maternité comme une aliénation, S de Beauvoir nie tout instinct maternel. Selon elle, l’amour maternel n’est qu’une pure création « L’amour maternel n’a rien de naturel » n’hésite-t-elle pas à dire. Il faut donc libérer la femme de ses enfants et, par conséquent adapter la société à cette réalité « Dans une société convenablement organisée, où l’enfant serait en grande partie pris en charge par la collectivité, la mère soignée et aidée, la maternité ne serait absolument pas incompatible avec le travail féminin.

Au contraire : c’est la femme qui travaille — paysanne, chimiste ou écrivain — qui a la grossesse la plus facile du fait qu’elle ne se fascine pas sur sa propre personne ; c’est la femme qui a la vie personnelle la plus riche qui donnera le plus à l’enfant et qui lui demandera le moins ». Cette femme qui travaille sera donc devenue comme un homme « C’est par le travail que la femme a en grande partie franchi la distance qui la séparait du mâle; c’est le travail qui peut seul lui garantir une liberté concrète ». Force est de constater que ces pensées folles sont maintenant la référence. La « société convenablement organisée » voit le jour. Toutes les réformes dites « en faveur de la famille » n’ont pour objet que d’inciter voire de contraindre les épouses à travailler. Les femmes au foyer sont dévalorisées « Je dis souvent: présentez-moi une femme parfaitement éduquée qui aurait 7, 8 ou 9 enfants » a déclaré le président Macron à la tribune de l’ONU le 26 septembre 2018, sans que cela déclenche le moindre scandale sur les ondes.

Que faire ?

Tout cela est clair mais, que faire alors que certaines d’entre nous ont dû travailler et que certaines de nos filles ou belles filles ont besoin de travailler ?

  • Tout d’abord, connaître, savoir que le travail des femmes est une volonté féministe « anti-Christ » visant à nuire au rôle essentiel de la femme que de nombreux papes ont magnifié.
  • Ensuite, comprendre et expliquer … Les mères au foyer témoignent de la joie qu’elles ont à se consacrer à leurs enfants mais aussi de l’abnégation que cela impose. Aujourd’hui, pour beaucoup de jeunes mères, rester au foyer relève de l’héroïsme. Le ménage sera plus pauvre, l’épouse sera dévalorisée et aux antipodes de la pensée actuelle et même dans certain cas exclue socialement. Si les choses doivent êtres dites – ce qui n’est pas opportun dans tous les cas – ce sera, comme toujours, de manière positive, avec la délicatesse et la mesure qui siéent à des grands-parents quand ils parlent à des familles constituées…
  • Enfin aider… Vous retrouvez là notre constante position quant au rôle des grands-parents vis-à-vis de leurs jeunes ménages. Si vous le pouvez, aidez ces mères au foyer en étant toujours prêts à les accueillir pour leur permettre de remplir au mieux leur belle mission.

Daigne Sainte Anne nous donner la foi, l’intelligence et la finesse pour transmettre à nos familles l’amour du devoir. Des grands-parents

Cultiver ses richesses

L’action de la femme dans la société est en complète évolution ; on ne peut comparer la vie de nos grands-mères à celle de nos jeunes filles actuelles. Mais pour autant, la mission de la femme, elle, n’a pas varié car Dieu ne change pas, et dès son premier regard sur Eve, Il a répandu sur elle ses bénédictions afin qu’elle puisse accomplir sa mission jusqu’à la fin des temps. La femme ne trouve sa voie que lorsqu’elle est comprise et honorée en tant que femme, et non pas en tant que réplique de l’homme.

Mais pour que nos jeunes filles actuelles sachent donner ce que l’on attend d’elles, il faut qu’elles soient formées ! Pour avoir beaucoup à donner, il faut être riche !

Les disciplines intellectuelles donneront le contrepoids de l’intelligence à la sensibilité, car il ne faut pas se contenter de « sentir », il faut aussi penser… Ne nous satisfaisons pas de l’intuition féminine qui est réelle mais qui ne sera pas suffisante pour rayonner dans toute sa mesure. Il n’est pas question ici d’inciter les femmes à faire de hautes études : la culture n’est pas la conquête d’un examen, elle est l’application de la pensée et aussi du cœur, à tout ce qui intéresse la vie. Se cultiver nous apprend à réfléchir, que ce soit sur un livre, une œuvre d’art, la nature ou le spectacle de la vie !

Ces richesses intérieures apportées par la culture nous défendent contre les tentations qui viennent souvent de la monotonie de la vie, de l’ennui. Quand on a une vie de l’esprit et de l’âme, on ne s’ennuie jamais ! Que reste-t-il, à l’âge du déclin, aux femmes qui ont tout mis dans leur apparence physique? Celles qui ont misé sur leur esprit et leur âme n’ont rien à craindre : elles ont là un trésor qui leur donne la possibilité d’engranger chaque jour de nouvelles récoltes pour elles-mêmes et pour les autres.

Loin de vouloir la cloîtrer dans un foyer rétréci, l’éducation doit lui donner tous les éléments pour devenir une épouse et mère épanouie, équilibrée et heureuse sans aigreur ni ressentiment mais fière de sa mission. Elle doit se préparer à ses devoirs futurs, conservant sa dignité et réalisant son œuvre de fondatrice de famille chrétienne, de reine de son foyer, de mère et d’éducatrice sans oublier son rôle apostolique et social.
Les parents auront à cœur d’aider leurs filles à découvrir en elles une richesse à développer. A chacune la sienne…
Si vous avez le désir de donner beaucoup à tous ceux que vous aimez, développez vos richesses, nourrissez-vous de ressources qui vous serviront, le temps venu, à « animer » votre foyer, à donner à chacun ce dont il aura besoin ! Il ne s’agit pas de niveau ou de capacités mais de trouver un thème qui vous inspire: Histoire, Philosophie[1], cours d’approfondissement des vérités de la Foi[2], mais aussi art, activités manuelles, nature, etc…

Comment trouver sa place dans la société actuelle ?

 L’expérience montre qu’il existe des périodes dans la vie d’une mère de famille où l’emploi du temps est moins rempli: avant la naissance des premiers enfants et après leur départ du foyer vers la pension (si on a fait ce choix), pour leurs études supérieures ou plus tard pour mener leur vie.

Sans perdre de vue sa mission principale auprès de son mari, de ses enfants et des siens, il est évident que la femme peut profiter de cette période pour nourrir et cultiver sa richesse en occupant ses temps libres.

Le but recherché n’étant pas de « gagner de l’argent » mais bien de trouver son équilibre en se donnant, en continuant à nourrir son esprit ou tout simplement en pratiquant une activité que l’on a plaisir à exercer.

Cet avenir doit être envisagé à l’avance ; et c’est dès l’adolescence que l’on doit découvrir ou encourager le talent ou les aptitudes de chacune. On pourra ainsi cultiver, entretenir ou promouvoir une activité qui pourra être reprise dans un avenir plus ou moins proche, après le mariage.

Il est important de garder à l’esprit que même une action bénévole et généreuse doit répondre à quelques principes essentiels pour ne pas perdre de vue la mission principale de l’épouse et de la mère :

– L’action est-elle honnête, autorisée et source de bien ? (attention aux ventes pyramidales à la mode…)

– Celle-ci m’empêche-t-elle de faire mon devoir d’état ? (une obligation de présence à des jours et heures fixes me permettra-t-elle de me libérer pour la maladie d’un enfant, pour être présente lors de vacances décalées d’un autre, pour être toujours disponible pour les besoins des miens à toutes les époques de la vie (époux, enfants, petits-enfants ?) 

– Est-elle compatible avec mon équilibre nerveux et ma fatigue physique ?

– Cette activité ne va-t-elle pas grever le budget familial de façon déraisonnable ?

Une fois toutes ces questions résolues sous le regard de Dieu, avec son époux et éventuellement le conseil d’un prêtre qui connait bien le foyer, choisissons parmi les idées suivantes qui ne sont que des exemples !

Quand on a du temps libre, plusieurs activités peuvent être envisagées :

– Le bénévolat doit être une priorité car n’est-ce pas là la vocation de la femme que de donner ?

  • Visiter les malades, les personnes âgées de la paroisse ou de notre village.
  • « Dépanner » une amie débordée en lui « empruntant » un panier de linge à repasser, aider aux devoirs les enfants d’une maman fatiguée, proposer à une autre de lui garder ses enfants une après-midi …
  • Faire le raccommodage de la sacristie, aider au ménage de la Chapelle ou à fleurir l’autel, se proposer pour la chorale, instituer un « Rosaire des mamans », monter une bibliothèque paroissiale (livres ou cd), aider le prêtre pour le catéchisme, organiser ou tenir une procure, s’investir dans l’Œuvre Saint Vincent de Paul, la Milice de Marie…
  • Rendre service à l’école, surveillances, cantines, ménage. Proposer son aide aux associations connues (secrétariat, articles).
  • Organiser une marche ou un pique-nique paroissial, une visite de musée, des conférences.
  • Maintenir les liens par la fabrication d’un calendrier familial avec les photos de tous ou d’un journal familial envoyé aux grands-parents.

Il suffit simplement bien souvent de proposer un peu de temps au prêtre qui dessert notre paroisse pour qu’il nous oriente vers une bonne action.

Ensuite, comme saint François d’Assise qui avait plaisir à jouer avec un petit oiseau, cultivons la richesse – découverte dès l’adolescence- qui pourra nous donner l’équilibre dont nous avons besoin. On ne peut tendre un arc jusqu’à ce que la corde se rompe. « Dieu est un bon père qui veut que ses enfants se récréent, jouent, pourvu que ce soit en sa présence[3].» A chacun son tempérament : les unes trouveront leur satisfaction au cœur de leur maison (cuisine, réfection d’une chambre, jardinage), d’autres au contraire auront besoin de contacts humains et de sortir un peu de leur univers privé pour mieux y rentrer ensuite.

L’activité choisie doit apporter un délassement mais sera encore plus profitable si elle nous permet d’apporter un supplément de richesses à nos enfants. Elle offrira un sujet de discussion avec les siens et en société ; elle pourra aussi augmenter l’admiration du mari pour son épouse (on sait que celle-ci est un des éléments qui entretient l’union) et donner la petite note de confiance en soi qui participe à l’épanouissement général.

Les domaines peuvent être variés :

  • Des activités intellectuelles telles que la musique, la généalogie, la lecture d’un thème privilégié : histoire, éducation, philosophie, tout ce qui augmente la culture générale…
  • Des activités manuelles : encadrement de gravures, broderie, tapisserie, réfection de fauteuils, peinture sur bois, sur porcelaine, réalisation de bouquets, gravure sur verre, dessin, peinture, … (beaucoup d’associations proposent des occupations variées).
  • Si on en a les capacités, on peut donner des cours (de soutien scolaire, de musique mais aussi d’activités manuelles aux adultes)

Ces activités pourront apporter un petit complément financier si besoin est ; pour cela l’idéal est qu’elles puissent être exécutées à domicile (encadrement de gravure, tapisserie, fabrication de chapeaux, de bijoux, couture, …) et en « anticipant  toujours les imprévus » dans le délai de commande afin que le devoir d’état puisse toujours passer en premier !

Il est important que cet apport financier soit ajouté au budget familial afin de participer réellement aux besoins familiaux. Et pour bien garder à l’esprit notre vocation de « semeuse de joie », n’hésitons pas à, régulièrement et généreusement, offrir nos services sans demander de rémunération à ceux qui en ont besoin…

On aura compris que ces occupations ne pourront sans doute pas être entretenues pendant les années où la maison est comme une ruche bourdonnante et où les « temps libres » seront rares et souvent consacrés au repos ou à la détente. Mais en revanche quand la maison n’est pas encore pleine ou qu’elle se sera vidée, il est important que la mère au foyer, aidée et encouragée par son époux, recherche son équilibre.

Alors en effet elle sera heureuse de trouver la bonne formule –qui peut varier selon les époques de la vie – en utilisant les dons que son créateur lui a confiés pour conserver et répandre la plénitude de sa générosité et de ses facultés.

Elle trouvera alors la sérénité de l’âme et pourra continuer à répandre autour d’elle sa joie de vivre.

Que Notre-Dame des Foyers Ardents vous guide sur ce chemin, grâce aux vertus de prudence et de joie.

 Marguerite-Marie

[1] Cours en CD Session Saint Thomas http://stthomasdaquin.free.fr/cours_saint_thomas_par_correspondance.html

[2] Cours de Catéchisme de M. l’abbé Billecocq

[3] Traité de la Joie de l’âme chrétienne.

Père Ambroise de Lombez. O.F.M.