Contempler, agir, faire

Quand il s’agit d’engagement pour la Cité, on entend souvent l’expression « faire de la politique », à l’image du monde économique dans lequel les entreprises sont appelées à « faire du profit », avec parfois à leur tête des hommes qui prétendent s’être « faits » tout seuls (les « self-made men »). Si l’actuel président de la République Française, Emmanuel Macron, avait sobrement intitulé « Révolution » son livre-programme lorsqu’il était candidat, celui de l’ancien Premier Ministre François Fillon, lorsqu’il s’est lancé dans la course à la primaire de la droite pour la dernière élection présidentielle, avait pour titre « Faire ». Ce n’est pas un hasard. Notre époque valorise tellement l’activité productrice que la mentalité ambiante considère que seuls ceux qui font, qui fabriquent, qui inventent, qui révolutionnent, qui réalisent, qui construisent, sont utiles à la société. Le grand penseur de la révolution industrielle, d’ailleurs parfois considéré comme le premier des socialistes, Claude-Henri Rouvroy de Saint-Simon, exprimait clairement cette idée dès 1817 : « la société est l’ensemble des hommes livrés à des travaux utiles. Tout homme qui produit utilement pour la société est, par cela seul, membre de la société ; tout homme qui ne produit rien est, pour cela seul, hors de la société et ennemi de la société ; tout ce qui gêne la production est mauvais ; tout ce qui la favorise est bon[1] ». Dans l’introduction célèbre de son ouvrage L’organisateur, Saint-Simon explique que si la France perdait subitement tous ses religieux et ses hommes politiques, elle n’en serait pas affectée outre mesure car ceux-ci sont par définition inutiles puisqu’ils ne « produisent rien » alors que si elle perdait ses entrepreneurs, ses producteurs et ses industriels, sa situation deviendrait catastrophique.

Qui ne dirait de même aujourd’hui ? Il n’est pas une élection en France où les questions économiques arrivent en tête des préoccupations, surtout dans notre pays touché par le chômage de masse. Les principaux mouvements et partis politiques, quelle que soit leur idéologie, s’accordent généralement pour promettre « de la croissance » et « de l’emploi » pour tous. Est-ce au responsable politique de rechercher avant toute chose la prospérité économique ? Est-ce vraiment son domaine d’activité normal ? Répondre à cette question suppose de distinguer les différents types d’activités humaines. Nous proposons pour cela de revenir à la sagesse aristotélicienne rappelée par Marcel De Corte dans son maître-ouvrage L’intelligence en péril de mort[2] :

« Trois activités sont propres à l’intelligence humaine et irréductibles les unes aux autres en raison de la spécificité de leurs objets respectifs : contempler, agir, faire. La première vise à connaître pour connaître, à découvrir les causes et la Cause première de toute réalité, à rassembler les résultats de sa recherche dans une conception globale de l’univers et à transmettre à autrui le contenu par un enseignement approprié. La seconde a pour fin la réalisation des biens propres à l’homme que la volonté éclairée par l’intelligence recherche inlassablement et dont le meilleur, humainement parlant, est le bien commun, lequel consiste dans l’union des divers membres de la société et dans sa protection contre les menaces de dissolution interne ou externe. La troisième a pour fonction de transformer le monde extérieur et de produire à partir de cette opération tout ce qui est indispensable à l’homme pour subsister ». Il n’y a pas d’autres activités spécifiquement humaines que celles-là et elles sont bien décrites chez les auteurs qui ont étudié l’organisation des sociétés traditionnelles. L’historien et anthropologue français Georges Dumézil a par exemple observé que nous retrouvons généralement trois fonctions dans toute civilisation : la fonction sacerdotale vouée à la prière, la fonction guerrière ordonnée à la défense de la Cité et la fonction productrice qui doit nourrir la société. Ces trois ordres étaient en France ceux qui constituaient l’Ancien Régime : le clergé, la noblesse et le tiers-état.

Nous résumons les activités correspondantes à ces ordres dans le tableau suivant :

Aristote

Dumézil

 

 

Theôria

Contempler

Fonction sacerdotale

Activité spéculative

 

Praxis
Agir

Fonction guerrière

Activité pratique

Action

 

Poiêsis
Faire

Fonction productrice

Art

 
 


Pour la philosophie aristotélicienne et thomiste, le savoir humain qui dirige les activités de contemplation, d’action et de fabrication se divise en trois parties
[3] :Hiérarchie des activités humaines

  1. Le savoir spéculatif, ou « théorique » (du mot grec theôria), qui a pour but la connaissance de la vérité : recta ratio speculabilium (la raison droite pour connaître ce que sont les choses).
  2. Le savoir pratique, ou « éthique », dirigeant l’action humaine au point de vue moral, au point de vue de l’« agir » ; ce savoir a pour but de nous rendre intérieurement bons (recta ratio agibilium : la raison droite des actions humaines) et son activité correspondante, la praxis (l’action en grec) qui vise le bien commun de la société dont l’individu fait partie ;
  3. – Le savoir technique dirigeant l’action humaine au point de vue de la réussite des œuvres produites, ou point de vue du « faire » ; ce savoir a pour but de nous rendre extérieurement efficaces (recta ratio factibilium : la raison droite de la fabrication, du travail humain) et de produire (en grec : poiein et poiêsis) une série d’objets artificiels et extérieurs à l’homme et dont ce dernier a besoin pour vivre.                                    Contempler et agir ne produisent pas d’objet extérieur à nous-mêmes : dans le premier cas nous nous tournons vers Dieu et sa Création pour mieux le connaître et l’aimer, dans le second nous posons des actes qui visent le bien (par exemple éduquer un enfant ou rendre la justice). Faire en revanche consiste bien à réaliser quelque chose qui est au dehors de nous-mêmes par le travail. Le problème est que notre époque a inversé depuis la révolution industrielle ces trois grandes catégories d’activité humaine. On peut résumer cette inversion avec le vœu que formulait Marx : « Les philosophes n’ont fait qu’interpréter le monde de diverses manières ; ce qui importe, c’est de le transformer[4] ». Nous pouvons illustrer ce renversement par le schéma ci-dessous :

Comme la fabrication consiste à produire des choses pour soi-même, pour rendre la vie humaine plus agréable et que cette activité est devenue prédominante, les hommes oublient la contemplation de la vérité et l’action politique en vue du bien commun. On le constate aisément : les sociétés contemporaines ne cherchent qu’à produire toujours plus dans l’espoir de créer un paradis humain ici-bas. Partout la nature est transformée pour créer de vastes espaces faits de main d’homme (les grandes métropoles du monde en témoignent : les hommes ont massivement quitté les campagnes pour des univers de béton et de plastique). Par conséquent ce qui était le plus naturel à l’homme est devenu artificiel : nous pouvons citer la procréation, l’intelligence, la communication… Les conséquences de la prédominance du faire sont connues : montée de l’athéisme et disparition de la religion dans notre société, corruption du politique par le pouvoir de l’argent. Face à cette situation, il importe de retrouver la finalité de la politique qui n’est pas la même que celle de l’économie. C’est à cette condition que l’homme pourra ramener à leur juste place les moyens techniques et les subordonner à la poursuite du bien commun qui ne relève pas du faire mais bien de l’agir.

Louis Lafargue

[1] Claude-Henri de Saint-Simon, L’industrie, Œuvres complètes volume 2, Presses Universitaires de France, Paris, 2013, p. 1537.

[2] Marcel De Corte, L’intelligence en péril de mort, édition revue et corrigée par Jean-Claude Absil, L’Homme Nouveau, Paris, 2017.

[3] Marcel De Corte, De la prudence. La plus humaine des vertus, Dominique Martin Morin, 2019.

[4] Karl Marx, XIe thèse sur Feuerbach, 1888.

Jupe Future Maman

 

Chères amies,

Ce patron nous a été plusieurs fois demandé, nous sommes heureuses de pouvoir vous proposer  aujourd’hui une jupe de grossesse.

Pour cette première nous la ferons la plus simple possible, des variantes suivront certainement.

http://foyers-ardents.org/wp-content/uploads/2019/07/JUPE-FE1.pdf

http://foyers-ardents.org/wp-content/uploads/2019/07/Jupe-grossesse-tuto.pdf

Afin de pouvoir vous présenter de meilleurs patrons nous recherchons une lectrice possédant un programme de patronage qui puisse convertir nos patrons en PDF sans passer par la manipulation compliquée que nous avons à faire.

 Merci de transmettre à la revue qui transmettra : contact@foyers-ardents.org

Nous vous souhaitons un bon été,

Isabelle et Marie- Hélène

 

Jour funeste

 

15 avril 2019.


Face au désolant spectacle, l’homme de 2019 braque ses caméras pour capturer une image de l’édifice agonisant. Et il twitte. Il like. Il partage son désarroi. Il envoie ses messages éphémères, une seconde d’émotion face à l’éternité qui meure. D’autres, déjà fils de l’enfer, déversent leur haine ou leur indifférence, se gargarisant du sacré en flamme, ironisant sur le miracle qui n’eut pas lieu :  ce sont les fils des pharisiens qui moquaient le Christ en croix.
Jour funeste. Jour où le temple de la lumière de Dieu s’est évanoui dans l’air, emporté par des fumées atroces, dévoré par un incendie odieux, monstre hideux, aux formes mouvantes, comme  les convulsions de la mort, profané par les flammes qui se bousculent pour arracher à la dame de pierre son toit de bois millénaire, faire tomber ses tours et briser ses voûtes. Ce 15 avril, Lundi Saint, c’est le jour où dans la nuit, la lumière a disparu, noyée dans les acres ténèbres.

Mais qu’ils pleurent, qu’ils soupirent ou qu’ils ricanent, tous, ils contemplent la silhouette de la grande dame de pierre qui se dessine dans le tourment du feu, un peu médusés devant cette dantesque danse aux ombres déformées. Mais l’homme de 2019, sait-il seulement ce qu’il voit ? Voit-il seulement ?

Car ce qu’il regarde sans le voir, c’est la beauté qui se retire de la ville des arts, c’est le crépuscule de la lumière bannie de Paris, c’est Dieu qui s’en va, Dieu qui quitte la France, sa fille ingrate qui l’a renié.

Il y a quelques semaines, j’ai eu la chance (ou la prémonition ?) d’aller visiter la cathédrale. Avec mon épouse, nous sommes restés de longues minutes assis sous la haute voûte, entre les murs qui embrassent la lumière. Puis, au fond, dans la chapelle où l’on cache Dieu, derrière un pilier, nous avons récité notre chapelet, sous le regard des vitraux aux mille visages qui racontent un peuple de bâtisseurs, qui content la chasse de saint Hubert, la moisson ou les martyrs des premiers siècles. Quelle splendeur ! Réalise-t-on ce que la cathédrale enveloppe entre ses murs ?

 

La cathédrale gothique, génie des Français du temps où ils aimaient Dieu, est le temple de la Vérité, de la lumière donnée aux hommes, de la Révélation qui irrigue nos intelligences, de la charité qui transcende notre volonté, de la grâce qui pénètre nos cœurs au plus profond. Le verbe de Dieu s’est fait chair, et la foi s’est faite pierre. La cathédrale, c’est le temple construit par des hommes libres, venus des campagnes et de tout le pays pour monter ses hauts murs, pour ouvrir ses immenses baies sur les parfums colorés du paradis, pour toucher le ciel de ses tours. La cathédrale, c’est le catéchisme de pierre, c’est l’église qui voit et qui enseigne. La cathédrale, c’est le ciel ouvert sur la terre, c’est l’écrin aux mille couleurs, étincelant de tous ses feux, protégeant en son sein le miracle de la religion. Si Dieu est mort sur le bois, il a ressuscité sur la pierre, et cette pierre venue des entrailles de la terre, formée à l’aube des temps, c’est la pierre de l’autel, c’est la pierre éternelle qui porte le Saint Sacrifice. Les Français, lorsqu’ils aimaient Dieu, ont creusé la terre, pour en extraire les pierres venues du fond des âges. Ils les ont taillées, et ils ont monté les piliers, dessiné les arceaux audacieux, inventé les arcs-boutants qui portent le chœur, sculpté les visages, signé les clés de voûte qui joignent la douce nef en un long manteau, comme la main de Dieu protégeant ses enfants, puissante et légère, douce et pleine d’audace. Les piliers des cathédrales portent la terre elle-même, leurs nefs naviguent dans le ciel, leurs vitraux capturent la lumière et la font glisser sur les murs, ils en révèlent son cœur aux mille couleurs, comme la religion et la grâce font couler dans les âmes des baptisés les parfums de Dieu et de ses saints.

La cathédrale ne peut qu’être catholique. Elle est universelle, parce que ce qu’elle raconte, c’est la vérité elle-même, elle porte l’éternité sous sa voûte, elle est la demeure de Dieu.

Mais la voûte s’est effondrée, au niveau du transept, là où les deux bras de la croix se rejoignent, au niveau du cœur du Christ, là ou la lance transperça la divine victime et fit couler sur la terre le sang et l’eau, l’amour et la grâce. La transcendance chrétienne est contenue toute entière dans les lignes de la croix : une ligne verticale, plantée dans la terre et pointant vers le ciel, une ligne horizontale pour embrasser l’humanité aimante. La croix de la cathédrale, c’est cela : de l’orient vers l’occident, du lever du soleil à son coucher, du début jusqu’à la fin des temps, c’est l’éternité dessinée sur la terre. Mais l’éternité s’en est allée. La mort l’a emportée. La nuit s’est abattue sur la ville lumière, et l’homme de 2019 verse sa larme. Il partage son “émotion”, et il se rassure en se disant qu’il n’est pas le seul à pleurer, qu’il communie avec tous les hommes, car la cathédrale est le temple de tous, le temple des arts et de l’histoire. L’évêque se réjouit que le grand rabin de Paris lui ait témoigné son émotion. Puis il donne une accolade au président pour le remercier de sa volonté de rebâtir. Tous ces mots sont vides, pleins d’émotion mais vides de sens, vides de vérité.

Homme de 2019, vois-tu comme tu es loin de tes aïeux ? Comment as-tu pu à ce point oublier ? On ne rebâtit pas une cathédrale comme on construit un pont ! La cathédrale n’est pas le temple des hommes, elle est le temple de Dieu ! Elle est l’image de sa gloire éternelle, elle est le symbole de sa grandeur, elle témoigne de la vérité qui prit chair, elle a la forme du gibet qui sauva l’humanité, elle est dédiée à la mère de Dieu, la Vierge pure, elle est l’élan de la foi d’un peuple. Elle n’est pas un musée, un décor de théâtre, un magasin, un poste de dépense pour le budget de l’état, un sujet de photographie, un incontournable touristique, non ! Elle est le temple de Dieu ! Elle est l’étendard de la vérité du Salut ! Les hommes qui l’ont bâtie le savaient, car ils aimaient Dieu. Et ce qu’ils ont bâti est éternel et ne mourra jamais. Voilà l’Espérance: en bâtissant un temple de pierre, les Français qui aimaient Dieu ont sauvé leurs âmes, confirmé un peuple pour toujours, et ce peuple, c’est celui du Ciel. Alors, puisse Dieu donner aux hommes de 2019 la grâce de voir la vérité. Et alors, Dieu reviendra habiter Paris, alors la beauté retrouvera les couleurs de son diadème de pierre, alors Paris pansera sa plaie et retrouvera la lumière.

Prions la sainte Vierge que la France retrouve la foi de ses anciens qui aimaient Dieu. Et toi homme de 2019 qui veut rebâtir, puisses tu retrouver dans cet élan la force de rebâtir ton cœur. Alors nous pourrons rebâtir !

Louis d’Henriques.

Cinquième Mystère Glorieux :  Le couronnement de la Vierge Marie au ciel

                L’Evangile se tait. L’Eglise seule nous parle et j’ai foi en sa parole. Je crois avec elle, Vierge Marie, que l’éternité vous a accueillie comme une souveraine et que sur votre front incliné, le Christ lui-même a posé la couronne qui vous était destinée.

C’est l’heure de votre triomphe, l’heure où devant les anges et les saints, dans un éblouissement de lumière, vous avez pris place au-dessus de toutes les créatures.

Reine des anges ! Reine des apôtres ! Reine des martyrs !

Le Seigneur a exalté l’humilité de sa servante. La splendeur qui était en vous, cachée au regard des hommes, resplendit pour l’éternité dans un rayon de lumière et d’acclamation de la terre et du ciel.

Je me tiens devant votre splendeur, mon chapelet aux doigts et le visage levé, aspirant cette pure lumière qui, de vous, coule au fond de mon cœur.

La journée d’aujourd’hui m’a roulée dans ses remous. Ce soir, comme tant d’autres soirs de ma vie, après les inévitables agitations, déceptions, fatigues du jour, j’ai besoin de beauté et de lumière. Vous êtes là, O Notre-Dame, pour toujours !

Tout au long de ces quatorze étapes, j’ai marché près de vous et j’ai mis mes pas dans les vôtres. Avec vous j’ai appris qu’il fallait dire « oui » à toutes les demandes du ciel, courir au devant du prochain, aimer la pauvreté dans les jours difficiles, offrir à Dieu mes bien-aimés, chercher Jésus dans les larmes quand je le perds par mes péchés. Avec vous, j’ai suivi le chemin de la douleur de Celui que je veux, moi aussi, appeler « mon Jésus » parce qu’Il est mien comme Il est vôtre. Et près de vous j’ai ressenti l’allégresse de la Résurrection, de l’Ascension et de la venue du Saint–Esprit.

Mais ce soir, c’est ma Mère que je contemple. Non pas dans un éblouissement de gloire céleste mais toute proche. C’est parce que vous êtes reine que vous êtes mère. C’est parce que vous nous avez quitté que, mystérieusement, vous êtes à nous. Votre royauté triomphante n’est que la révélation de votre maternité totale et vos privilèges nous montrent votre tendre visage maternel.

Comme dit l’Ecriture, « vos délices sont d’être avec vos enfants de la terre ». Ne le montrez-vous pas par ce besoin que vous avez souvent de revenir parmi nous, à La Salette, à Lourdes, à Fatima pour rappeler aux humbles qui vous aiment que vous êtes la Mère qui ne cessez de veiller sur le salut de tous ?

Fruit du mystère : Une confiance totale en Notre-Dame

Mère, ce soir mon cœur crie tout bas un appel enfantin vers votre maternité divine. C’est vrai que l’existence a beau mettre sur nous les marques de la maturité, au fond de nous reste l’enfant qui cherche une main dans les ténèbres, un visage pour lui sourire, une voix pour le rassurer, un cœur pour le comprendre et pour l’aimer.

Mère, la vie est rude et difficile. Cette joie grandiose et exaltante du christianisme, il faut passer par bien des ténèbres pour la voir resplendir. Il faut lutter pour vivre, pour aimer, lutter pour croire, lutter pour se sanctifier.

La vie est là avec sa bataille quotidienne et solitaire, depuis l’heure où l’on se lève jusqu’à celle où l’on se couche. Tout est si dur à conquérir… et mon âme au-dedans de moi qui remue comme un oiseau prisonnier, mon âme appelée à la perfection et qui s’empêtre dans un monde jouisseur, sceptique, piétinant l’amour, l’idéal, le désintéressement.

Mère ce soir, dans le silence de ma chambre où je me recueille, je me sens devant vous, une petite fille perdue qui appelle à l’aide. Me voici avec mes faillites, mes échecs, mes tentations à demi-consenties, cette recherche de mon idéal. Maman du ciel, la seule qui puissiez avec Dieu, pénétrer en l’intime de mon âme, me voici devant vous, avec l’immense médiocrité de ma vie et la tâche plus immense encore de cette perfection du ciel à acquérir.

Porte du ciel ! Ouvrez pour moi les trésors de votre maternité pour que ma vie brève et unique ne soit pas manquée. Pour que je puisse laisser Dieu me rendre telle qu’Il veut que je sois !

J’ai besoin d’une mère toute-puissante. Cette mère, c’est vous. Vous m’avez tout donné. Le « oui » de l’Annonciation, en donnant Jésus au monde, m’a enfanté à la vie de la grâce, comme le « oui » de mes parents le jour de leur mariage est à l’origine de ma vie. Vous m’avez donné le Christ : petit enfant de la crèche, homme du calvaire. Vous m’avez adoptée au milieu d’une douleur immense. Je suis la fille de cet amour, de cette obéissance, de cette douleur… Rien ne me vient du ciel – ni ma sanctification, ni mon salut, ni aucunes grâces, grandes ou petites- sans passer par vos mains maternelles… Et je n’y pense même pas ! Vous m’avez tout donné et c’est de vous que je dois tout attendre. Votre vie et la mienne sont à jamais liées… Même si j’oublie de penser à vous, vous me portez sans cesse dans votre cœur et dans votre prière. Ce chapelet que je récite si machinalement, il faut qu’il soit une visite quotidienne à ma mère : jeter toutes mes épreuves, confier toutes mes angoisses, raconter toutes mes joies dans votre cœur compréhensif !

Ma dizaine de Rosaire, n’est-ce-pas cette manière de reprendre force et courage auprès d’une mère non pas lointaine mais toute proche ?

Me jeter à vos pieds et tout vous confier : « – Je suis fatiguée, le monde m’a troublée… Il crie trop fort que les jouisseurs ont raison, que l’argent est chose précieuse, qu’une minute de bonheur peut se payer à n’importe quel prix !

– J’ai envié la joie des autres ; je me suis crue oubliée dans la distribution de vos largesses et j’ai eu mal !

– J’ai eu peur de ce que me demande la perfection. J’ai eu la tentation de la médiocrité. J’ai peur de mes pieds qui envient les chemins faciles. Je suis lasse des efforts à faire pour garder la rectitude de ma conduite dans ce monde où toutes les valeurs sont inversées.

Redites-moi, Ô ma Mère, que nous sommes les enfants chéris de l’amour, pressés dans le cœur de Dieu comme les grains de l’épi. Parfois la meule nous fait souffrir mais c’est pour que nous devenions une farine plus blanche.

Etoile du matin, qui brillez sur le chemin du Paradis, guidez-moi. Obtenez-moi les grâces nécessaires. Vous êtes ma mère et vous êtes toute puissante. Vous détenez tous les trésors du ciel, puisez-y pour moi. Apprenez-moi à bien vivre, à tout faire pour Jésus, avec Jésus, à ne plus vivre pour moi mais pour les autres. Aidez-moi à m’arracher à l’esprit du monde, à vivre réellement l’Evangile des Béatitudes, à chercher le bonheur au-delà du renoncement, de la pauvreté et des purifications nécessaires. Vous seule pouvez m’apprendre à me sanctifier en suivant Jésus et ainsi sanctifier les autres avec moi.

Notre-Dame de tous les jours ! La chrétienté, du plus lointain des âges vous a donné de doux noms : Notre-Dame de l’Espérance, Notre-Dame du Bon Secours, Notre-Dame du Bel Amour, Notre-Dame de la Joie… Pour moi vous êtes Notre-Dame de tous les jours, celle qui est vraiment au centre de ma vie quotidienne –la vraie vie, la seule qui sanctifie-. Vous êtes celle qu’on appelle, non pas de temps en temps, aux grandes occasions, mais celle qui assiste, console, relève, encourage et stimule. Devant les autres, je peux bien faire la fière, l’indépendante… devant vous je ne suis que moi-même. Je vous apporte sans honte, comme une enfant, mon visage et mes mains salis par le travail et la vie. Je peux sans peur, lever mon visage souillé, je sais que vous l’essuierez !

Vous avez dit un jour à Sainte Elisabeth de Hongrie : « Si tu veux être ma fille, je serai ta mère ; si tu le veux je t’apprendrai à aimer… » Je sais bien qu’elles sont pour moi aussi ces émouvantes paroles.

Mère que cet élan d’amour de mon cœur reste l’élan de toute ma vie, et quand je vagabonde au loin, à la recherche des sentiers faciles, souvenez-vous que le meilleur de moi-même reste près de vous et rappelez-moi vite, céleste bergère.

Notre-Dame de tous les jours ! Ce soir pour toute la vie, je me redonne à vous. Je vous regarde et je ne trouve plus en moi que les mots scintillants d’avoir été mille et mille fois répétés, les mots simples et familiers qui ébranlent le plus profond de moi-même : « Sainte Marie, mère de Dieu, priez pour nous, pauvres pécheurs… Maintenant et à l’heure de notre mort… Ainsi soit-il »              

D’après Paula Hoesl

 

Nous arrivons au terme de ce Rosaire des Mamans. Nous en envisageons l’édition. N’hésitez pas à nous dire si vous êtes intéressés ; nous déciderons en fonction du nombre de commandes.

En avant! Ultreïa!

Pendant ces vacances, pourquoi ne pas reprendre son bâton de marcheur, et refaire en famille une randonnée d’un ou de plusieurs jours sur le chemin de saint Jacques, ou sur la route de Rome ou du Mont-Saint-Michel ? C’est l’occasion de faire un « exploit familial » qui restera dans les annales, et de se retrouver avec le minimum vital, loin de la « pauvreté du confort ». Il n’est pas nécessaire de partir longtemps, assez pourtant pour que la remise en route soit fructueuse tant physiquement que moralement.

La logistique et l’itinéraire peuvent être étudiés avec les plus grands, car c’est vrai que ces quelques jours de vacances nécessitent une bonne organisation, tant pour faire garder les plus petits, que pour trouver un rythme de marche qui convienne à tout le monde. On peut également choisir de faire 2 équipes, une de bons marcheurs, et une autre qui ne fait qu’une partie du circuit. Mais à ce moment-là un véhicule, voire deux, sont nécessaires, et il devient intéressant de se regrouper avec une autre famille d’amis ou de cousins.

Les possibilités d’itinéraires sont très variées, et permettent de s’imprégner des paysages de notre douce France, et de se débrancher du quotidien pour retourner à l’essentiel et à la prière.

Alors, comme le disent les jacquaires : « Ultreïa ! », « En avant ! ».

LE VIEUX GRAND-PÈRE ET LE PETIT-FILS.

Il était une fois un pauvre homme bien vieux, qui avait les yeux troubles, l’oreille dure et les genoux tremblants. Quand il était à table, il pouvait à peine tenir sa cuillère ; il répandait de la soupe sur la nappe, et quelquefois même en laissait échapper de sa bouche. La femme de son fils et son fils lui-même en avaient pris un grand dégoût, et à la fin ils le reléguèrent dans un coin derrière le poêle, où ils lui donnaient à manger une chétive pitance dans une vieille écuelle de terre. Le vieillard avait souvent les larmes aux yeux et regardait tristement du côté de la table. Un jour, l’écuelle, que tenaient mal ses mains tremblantes, tomba à terre et se brisa. La jeune femme s’emporta en reproches : il n’osa rien répondre et baissa la tête en soupirant. On lui acheta pour deux liards une écuelle de bois dans laquelle désormais on lui donnait à manger.

Quelques jours après, son fils et sa belle-fille virent leur enfant, qui avait quatre ans, occupé à assembler par terre de petites planchettes. « Que fais-tu là ? lui demanda son père.

— C’est un auget, répondit-il, pour donner à manger à papa et à maman quand ils seront vieux. »

Le mari et la femme se regardèrent un instant sans rien dire, puis ils se mirent à pleurer, reprirent le vieux grand-père à table, et désormais le firent toujours manger avec eux, sans plus jamais le rudoyer.

L’attention à tous

Nous avons traité partiellement de ce sujet dans plusieurs de nos articles précédents « les grands-parents confidents », « les grands parents éducateurs » et autres. Il nous paraît utile de regrouper en un seul article ce rôle d’attention particulier que les grands parents peuvent avoir auprès de leurs petits.

L’image des grands-parents accueillants, aimables, toujours souriants est bien ancrée dans notre imaginaire. Ils sont souvent vus comme un peu détachés, bénéficiant de l’éducation donnée par les parents pour accueillir « facilement » leurs petits-enfants. Cette image de bienveillance est certainement bonne mais insuffisante. Si l’implication des grands parents doit être bien différente de celle des parents, elle se doit néanmoins d’être réelle !

Nous avons retenu trois domaines principaux dans lesquels le rôle des grands parents est essentiel : l’éducation à la piété, l’affection et la transmission.

Dans la galopade de notre monde, les grands-parents sont encore ceux qui ont un peu de temps et nous pensons que, plutôt que de le consacrer à des voyages ou des distractions, c’est à leur famille qu’ils doivent principalement le réserver[1]. La retraite peut être pour eux, un temps privilégié pour la prière et la méditation. En plus de la préparation de leur éternité, ce recueillement, qui apportera de grandes grâces à leur famille aura le mérite de l’exemplarité. Chacun de leurs petits-enfants doit faire l’objet de prières quotidiennes et occasionnellement plus marquées dans les événements la vie de chacun : neuvaine avant la première communion, prières pour un examen, des soucis de santé ou pour obtenir une grâce particulière… Les enfants doivent savoir que leurs grands-parents prient spécialement pour eux. Le fait de les voir tout confier à Dieu sera plus efficace que de longs discours sur la piété.

Cette unité de prière est bien entendu la meilleure preuve d’affection que les grands-parents peuvent donner à leurs enfants. Elle doit être complétée par des marques d’affection montrant concrètement qu’on les aime. Enthousiasme dans l’accueil de leurs petits, petits cadeaux ou délicatesses pour la moindre occasion – en tentant de garder une certaine équité- « perte » de temps avec eux pour les écouter, faire des petits travaux avec eux –cuisine, jardinage, bricolage, jeux – gazouiller avec les plus petits, lire des histoires… ce temps passé ne sera pas perdu car il permettra au grands-parents de connaître individuellement leurs petits et aux petits-enfants de se sentir aimés. Bien entendu, cette attention ne devra pas être excessive, les petits-enfants devant apprendre à jouer seuls et entre cousins et les grands-parents ne devant pas être transformés en « esclaves ». Cette communication permettra aussi aux grands-parents de définir en permanence et dans un contexte détendu, les justes limites de l’éducation. Nous avons déjà parlé, dans un article précédent du rôle des grands-parents dans la transmission des valeurs de la famille. Il ne nous paraît pas inutile de revenir dessus. Loin de chercher à tout prix à être à la page pour être mieux compris, les grands-parents devront être les garants des usages et vertus de la famille. Par leur exemple constant, par leur souci de préserver les usages qui font la richesse de la famille, ils donneront aux petits le sentiment fort d’appartenir à une lignée qu’il aura du mal à trahir. Les enfants doivent avoir conscience de la richesse que constitue leur famille et de leur devoir de la conserver.

Le cadre privilégié dans lequel se déroulent les rencontres entre grands-parents et petits-enfants permet bien souvent de transmettre toutes ces valeurs dans une atmosphère de joie et d’affection.

La prière, le temps consacré aux enfants, le maintien des usages permettront sûrement aux enfants de s’épanouir dans une ambiance sereine et affectueuse. Les parents n’ont pas toujours le temps de « perdre du temps » pour leurs enfants. Peut-être les grands peuvent-ils combler partiellement ce vide.

Prions saint Joachin et sainte Anne, patrons des grands-parents de nous éclairer dans notre rôle délicat et plein de renoncements. Bon courage à tous !

Des grands-parents

[1] Ce qui n’interdit pas, bien sûr, de légitimes escapades !

Transmettre

                 Comme l’arbre ne peut produire de fruits s’il n’est solidement enraciné et nourri de la sève, tu ne peux transmettre que reliée à tes racines ancestrales.

                Il est de bon ton aujourd’hui de vivre le monde comme un immense village où se promener sans fin à la recherche d’autres cultures, au risque de s’éloigner de la sienne, conduisant à ne plus savoir comment la transmettre.

                Tu n’es pas née dans ta famille par hasard mais parce que le Seigneur de toute éternité, et dans Sa Sagesse t’a voulue là, dans les circonstances choisies.

                Point n’est besoin de rêver à d’autres parents ou à une autre lignée, plus simple ou plus prestigieuse, qui ne serait pas tienne.

                Apprends à recevoir humblement le sang qui coule dans tes veines avec ses faiblesses sans doute, mais aussi ses forces enrichies à travers les générations du courage et des vertus acquises, pour généreusement à ton tour, le transmettre.

                Avec les yeux du cœur, loyalement, regarde ce que tu as reçu, attentive à tout à ce qui te précède pour arriver à ton existence, comme tu es, avec ta personnalité et ton visage. Tu seras peu à peu remplie de gratitude et découvriras, avec joie, de plus en plus de beautés intérieures chez les tiens, de souffrances parfois cachées, dépassées ou offertes avec magnanimité.

                Cette chaîne ancienne, remplie d’Histoire et d’anecdotes, vient jusqu’à toi. Tu es un maillon, qui à son tour transmet avec le meilleur de lui-même, en reconnaissance, ce qu’il a reçu.

             Issue d’un terroir, chaque famille a son caractère, son originalité, ses coutumes que les générations ont patiemment enrichies sous l’influence de la grâce. Si par hasard ce n’est pas le cas, ne leur en veux pas mais apporte ta pierre à l’édifice pour corriger, réparer et transmettre.

             Regarde avec grande tendresse et respect les aînés, écoute-les, même si tu connais déjà le récit entendu cent fois. Si tu y fais attention, tu y découvriras une saveur nouvelle. Laisse les raconter encore, cela leur fait tant de bien…

             L’Evangile ne nous est-il pas répété chaque année aux mêmes dates pour que nous nous en imprégnions et en vivions ?

             Il en est de même des traditions familiales à transmettre.

             Profite des aînés : grands-parents, parents, supérieurs, personnes âgées visitées, prêtres et religieuses tes aînés dans la foi. Reçois pleinement. Prends le temps d’aller les voir, les écouter, leur rendre service en remerciement de ce que tu reçois.

             Un jour ils ne seront plus et tu regretteras de ne pas voir pris le temps, manquant ainsi leur affection, leurs conseils et leurs encouragements.

             Sois aussi fille de l’Eglise, ne te laisse pas gagner par tout ce qui l’affaiblit ou la salit, même insidieusement, mais donne-toi pour la défendre avec fierté, afin que le Règne de Son Epoux, dans les âmes, soit transmis.

                                                                                                                                                                            Jeanne de Thuringe

Actualités culturelles

 Moulin (01) :

« Habiller l’opéra, costumes et ateliers de l’Opéra de Paris », à l’occasion des 350 ans du centre national du costume de scène. Jusqu’au 3 novembre. cncs.fr

 Chartres (28) :

Chaque soir jusqu’au 12 octobre, de la tombée de la nuit à 1h00 du matin, explorez la ville en suivant le parcours « Chartres en lumière » et découvrez ses sites incontournables mis en lumière et en musique. chartresenlumière.com

Merville (31) :

Fêtes galantes nocturnes et théâtrales autour, et dans le château éclairé à la bougie, sur fond de scènes projetées d’Histoire de France. Jusqu’au 1er août. Labyrinthedemerville.com

 Château ducal de Cadillac (33) :

« Henri IV, un roi dans l’Histoire », jusqu’au 29 septembre, avec des collections du château de Versailles.

Blois (41) :

« Ainsi Blois vous est conté » tous les soirs dans la cour du château. Véritable festival d’effets spéciaux, ce spectacle son et lumière s’empare de l’architecture grandiose des lieux, avec les voix de grands artistes. Jusqu’au 23 septembre. Chateaudeblois.fr

 Château royal de Blois (41) :

« La dure vie des petits princes de la Renaissance » à travers 150 objets et témoignages touchants. Blois détaille le quotidien de l’enfant et de son entourage au XVIe siècle. Jusqu’au 1er septembre. Chateaudeblois.fr

 Cathédrale de Cahors (46) :

Année jubilaire jusqu’au 8 décembre pour les 900 ans de la cathédrale, immense reliquaire de la Sainte Coiffe. On ignore trop souvent la présence de la sainte relique de Cahors : St Jean, devançant st Pierre dans le tombeau du Christ, y découvrit les linges qui avaient entouré le corps de Jésus et en avaient gardé la forme mais étaient vides. Parmi ces linges figurait une sorte de coiffe qui recouvrait la tête du mort. La coiffe serait arrivée à Cahors soit offerte par Charlemagne, soit, ce qui est plus probable, rapportée de Terre Sainte par l’évêque Géraud de Cardaillac en 1113.

Le Faouët (56) :

« Des peintres entre terre et mer de Faouët à Concarneau ». Exposition relatant combien la Bretagne a inspiré les peintres des XIXe et XXe siècle. Jusqu’au 6 octobre.

Paris (75) :

Au musée du Louvre « Broderies de tradition byzantine en Roumanie, du XVe au XVIIe siècle autour de l’étendard d’Etienne le Grand » jusqu’au 29 juillet (aile Richelieu, salle 505). Une très originale qualité d’art.

Le Havre (76) :

Une découverte en photos des « Abeilles, une histoire naturelle », leur organisation et leur relation avec l’homme autour de la quête du miel. Jusqu’au 10 novembre. Museum-lehavre.fr

 Versailles (78) :

Galerie des carrosses aux écuries royales, de 12h30 à 18h30 du mardi au dimanche. Magnifique collection ! (gratuit)

Château de Breteuil (78) :

Dans l’un des joyaux de la Vallée de Chevreuse, de très belles collections de meubles et tableaux, la réplique (unique) du collier de « l’affaire », des scènes historiques créées par le musée Grévin, une collection d’attelages …et de belles mises en scènes des contes de Perrault pour les plus jeunes ! Puis, promenade dans le jardin à la française avec son labyrinthe et sa glacière du XVIIe siècle…

 

 

 

Ecoute-moi quand je parle…

Parler et écouter…cela semble tellement simple ! Et pourtant la communication est responsable de bien des incompréhensions, discordes, mésententes dans un ménage. Rien n’est plus essentiel que la parole et l’écoute, cet échange est un moyen qui unit les époux tout au long de leur vie ensemble, membres d’une même « équipe ». Bien des ménages auraient pu être sauvés s’ils avaient compris la façon de bien communiquer entre eux. Quand on interroge des personnes divorcées sur les causes de l’échec de leur mariage, 87% répondent qu’il s’agit d’un « manque de communication ».

La raison peut être la différence de personnalité : monsieur va toujours bien, il n’éprouve aucun besoin de discuter et emmagasine les pensées, les sentiments tout au long de la journée sans trouver utile d’en bavarder. Pour lui, il est parfaitement naturel de ne pas parler. Madame, elle, éprouve le besoin de raconter tout ce qu’elle a vu ou entendu ; elle ne peut rien garder pour elle. Il est fréquent que ces deux genres de tempérament se marient car ils s’attirent l’un l’autre. Pour mieux communiquer, l’un apprendra à parler davantage, tandis que l’autre apprendra à « ralentir le débit ».

D’autres ne se parlent que pour se faire des reproches et voir le mauvais côté des choses…  « Comment voulez-vous que j’écoute mon mari alors qu’il ne m’adresse que des critiques et des paroles désagréables ?! ». La réponse réside dans la compréhension de ce qui se trouve derrière ces remarques acerbes. Bien souvent le conjoint qui émet des critiques a le cœur rempli de douleur et de colère en raison d’une épreuve dans l’enfance, d’une dureté d’éducation ou d’un climat conflictuel entre ses parents. Il s’agit donc d’une attitude défensive. Pour remédier à cela, le conjoint apprendra l’art de l’écoute pour encourager son époux (se) à se forger une bonne opinion de lui-même. Quand le respect qu’il se porte sera restauré, il sera moins sur la défensive.

La qualité de votre écoute est capitale ! Elle doit être compréhensive, attentive, silencieuse, sans critique…Il faut aborder chaque conversation en essayant de comprendre l’autre, de se mettre à sa place. Ne vous imaginez pas, Mesdames, que votre époux voit les choses de la même façon que vous ! Par nature nous sommes tous assez tournés sur nous-mêmes : ma manière de penser, ce que je ressens comptent plus que tout…Nous faisons preuve d’efforts louables lorsque nous décidons d’adopter une attitude compréhensive en cherchant honnêtement à comprendre les pensées et les sentiments de l’autre. Pour cela laissez-le terminer ce qu’il a à dire, écoutez paisiblement.

Une bonne écoute consiste également à ne pas juger tant que l’autre n’a pas fini de s’exprimer, ce qui ne nous est pas naturel. Après tout, n’avons-nous pas une opinion sur à peu près tous les sujets, et ne sommes-nous pas convaincus que notre point de vue est juste ? Le problème est que notre conjoint tient le même raisonnement de son côté ! C’est cette propension au jugement qui fait tourner au vinaigre les conversations de milliers de couples ! Lorsqu’une épouse dit : « Je crois qu’il faut sortir Pierre de cette école ! » et que son mari lui répond : « Tu ne peux pas faire ça ! C’est toi qui as fait le choix de cet établissement », ils sont tous les deux prêts pour une bonne dispute…à moins qu’ils ne décident de se replier sur eux-mêmes et de souffrir en silence, tout en se reprochant l’un à l’autre le froid hivernal qui s’installe dans leur mariage. Quelle différence si le mari s’abstient de porter un jugement et répond à sa femme : « Dis donc, Chérie, on dirait que tu as eu une journée difficile ; que s’est-il passé à l’école ? » Il se donne alors la possibilité de comprendre son épouse. Et si elle se sent comprise, ils pourront prendre ensemble une sage décision.

Enfin, une bonne écoute consiste à ne pas interrompre, à donner son avis seulement lorsque le conjoint se sent compris. Nous sommes naturellement prompts à faire connaître nos idées, c’est de l’écoute purement égocentrique que de couper la parole. La conversation a peu de chances d’être fructueuse. Si au contraire vous avez su écouter, vous stimulerez des sentiments favorables à votre interlocuteur qui sera alors plus disposé à écouter votre point de vue. C’est une grande erreur d’exprimer prématurément ses idées.

Il y a évidemment quelques règles de base à respecter comme ne pas se faire de remontrances en public (cela ne regarde pas non plus nos enfants !), éviter de lancer un sujet de conversation trop sérieux si l’autre est fatigué, occupé, contrarié ou même affamé ! Sans oublier aussi les petites phrases assassines comme : « je te l’avais bien dit ! » qui équivaut à agiter un chiffon rouge devant un taureau ! Il vaut mieux également ne pas attiser la colère de l’autre en lui parlant sur le même ton…s’il est énervé, apaisez-le plutôt en parlant et rassurant doucement, ou bien laissez passer la tempête, vous parlerez quand il sera en mesure de vous écouter à son tour…

Ne perdons jamais de vue que nous avons à nous sanctifier l’un l’autre. Demandons-nous toujours : « quel est le moyen par lequel j’aiderai à rendre mon époux (ou ma femme) plus vertueux dans cette conversation ? ». Il faut certes de la patience, mais aussi beaucoup d’abnégation, nous ne discutons pas pour « remporter une bataille » mais pour résoudre ensemble une difficulté ou s’entraider en échangeant des points de vue. Alors, sachons utiliser cet extraordinaire pouvoir qu’est une bonne et saine communication et pensons, au besoin, à faire appel au secours de nos anges gardiens pour obtenir un consensus saint et juste.

 

Sophie de Lédinghen