Les crêpes du 2 février!

PLUS RAPIDE, PLUS EFFICACE …

 Les 1001 astuces qui facilitent la vie quotidienne !

Une rubrique qui tente de vous aider dans vos aléas domestiques.

Pour garder mes crêpes au chaud …

 2 Février : Fête de la Présentation de Jésus au Temple,

Chandeleur, et tradition culinaire qui va de pair : la confection des crêpes, plutôt même du TAS de crêpes …

Qui va les déguster et comment ??? Chaudes bien sûr, mais comment les garder chaudes justement ?

 « Chandeleur sans chaleur, crêpes sans odeurs »  ! Comment éviter que mes crêpes confectionnées avec amour pour la plus grande joie des petits et grands ne soient froides comme l’hiver au moment du dessert …

Vous pouvez les laisser attendre au four, à petite chaleur bien sûr, le risque est qu’elles se dessèchent ! Une lectrice nous adressa aimablement ce truc en début d’année 2019, truc que j’ai précieusement gardé pour ce temps des gourmets : faites d’une casserole une bouillotte ! Avant la préparation des crêpes, faites bouillir une casserole d’eau, éteignez le feu, et posez une assiette sur la casserole. Commencez vos crêpes tranquillement en les déposant au fur et à mesure sur l’assiette. Lorsque votre pâte est épuisée, recouvrez simplement le sommet de la pile de crêpes d’une assiette. Vos crêpes resteront ainsi chaudes et croustillantes, à point pour régaler votre maisonnée.

Je le redis : que les championnes de l’organisation n’hésitent pas à partager leurs trésors d’organisation en écrivant au journal. Partageons nos talents …

 

La souffrance

          Chers grands-parents,

 « Si nous ne sommes pas des saints, ce n’est pas que les croix nous manquent, mais l’amour qui leur donne la beauté, le mérite et la fécondité ».  Le Christ nous enseigne lui-même que c’est en portant notre Croix que nous nous sauverons. Mais comme cette vérité est difficile à admettre ! Certes nous savons, comme nous l’enseigne l’Imitation, qu’il « faut nous résoudre à souffrir si nous voulons aimer le Christ et le servir toujours » et « qu’une vie sans croix est une vie sans amour 2» ! Mais comment accompagner ceux qui souffrent !

Et pourtant, toutes nos familles sont et seront marquées par l’épreuve. Qu’elle touche à la santé, à l’orientation des enfants, aux difficultés psychologiques ou matérielles (maladies physiques ou psychiques, absence d’enfant, chômage, échecs de toutes natures, difficultés d’éducation…). Quoi que nous fassions, la souffrance nous accompagnera toujours. Il y a certes des périodes heureuses mais fatalement, il faut savoir en accepter de plus difficiles. A nos âges de grands-parents, nous avons souvent eu à supporter des épreuves et en avons quelque expérience mais, comment accompagner la souffrance de nos enfants et petits-enfants.

Il nous a semblé que cet accompagnement pouvait, dans l’ordre chronologique, suivre trois voies : compatir – soulager – expliquer.

Compatir :

« Quand on dit que l’on est atteint d’un cancer, chacun à quelque chose à vous dire. Il y a les injonctions à se battre, … avoir un mental d’acier, … les copains qui vous disent combien vous êtes un modèle de force… Bien peu prennent le temps de vous dire simplement  »  je suis désolé de ce qui t’arrive … » ». Voilà ce que conseille sagement un « coach » lambda sur internet. « Pleurez avec ceux qui pleurent » nous ordonne saint Paul. Il ne s’agit pas de sensiblerie mais de partage de la souffrance. Rien n’est plus dur pour un éprouvé que de voir sa peine incomprise, de constater que les autres l’ignorent ou pire, n’y voient que douilletterie ou faiblesse. Quelle que soit la souffrance, accompagnons nos enfants, montrons que nous comprenons leur douleur, que nous souffrons et prions avec eux ! Compatir c’est à dire « souffrir avec ». Le Christ le premier a voulu partager notre condition d’homme avec nos inquiétudes et nos souffrances.

Soulager :

Bien sûr ! Tout ce qui peut être fait raisonnablement pour soulager la peine ou la douleur doit être fait. Que ce soit par une aide matérielle, des médicaments ou tous autres moyens, nous devrons être présents pour aider à supporter une douleur devenant difficilement supportable.

Expliquer :

C’est la partie la plus délicate de notre mission. La Croix fait partie du plan Divin mais il est bien souvent héroïque de l’accepter sans réticences. Face à la souffrance, chacun a son cheminement propre. C’est avec une grande délicatesse qu’il faudra, si nécessaire, enjoindre le souffrant à la résignation et à l’union au Christ. A expliquer que toute souffrance – même la plus petite – est faite pour être unie au sacrifice de la Croix. Cette résignation est tellement contraire à l’esprit du monde qu’elle aura souvent du mal à être acceptée !

Il vaut certainement bien mieux parler de la vertu rédemptrice de la souffrance avant que celle-ci n’arrive. Sans préparation, il sera bien plus difficile de faire accepter l’épreuve au moment où celle-ci se produira. Le sacrifice de la Croix et les vies de saints nous montrent de nombreux exemples prouvant la nécessité de la Croix pour notre salut et même parfois pour note bonheur terrestre.

Prions saint Joachim et sainte Anne, attristés de ne pas attendre d’enfant, patrons des grands-parents de nous éclairer dans notre rôle délicat et plein de renoncements qui peut avoir une telle importance pour nos petits. Bon courage à tous !

Des grands-parents

 

1 Père Mateo (1875 – 1960), prêtre péruvien miraculé, promoteur de l’intronisation du Sacré Cœur dans les familles, auteur « Jésus Roi d’Amour ».

2 Sainte Catherine de Sienne.

 

 

Le chant liturgique

Un soir à la maison, Grégoire, qui a juste 12 ans et qui chante au chœur d’adolescents du Conservatoire de la ville toute proche, lance la discussion au sujet de la musique et plus spécifiquement du contenu des programmes de chants des chorales.

– J’aime bien les chansons que l’on chante au Conservatoire. Les mélodies sont agréables et puis les rythmes sont très entraînants alors que les cantiques que l’on chante lors de la messe du dimanche semblent plus monotones et plus lourds. Pourquoi ne chante-t-on pas des chants qui bougent un peu ? Les cantiques sont tristes parfois.

Son frère Augustin, de 18 ans, qui a suivi une première retraite de Saint Ignace lui rétorque que tout cela est normal. A la chorale du conservatoire, le chef de chœur recherche souvent en premier lieu à intéresser ses élèves. Il choisit donc des chants agréables et dynamiques qui peuvent plaire à un maximum d’élèves et aussi au public des concerts. Tous recherchent un plaisir immédiat. A la messe, nous sommes là pour louer, honorer et servir Dieu, attitude que nous devrions avoir dans toutes les activités de notre vie d’ailleurs. Donc le but n’est pas le même ici qu’au Conservatoire.

Papa, qui a suivi l’échange intervient alors pour préciser quelques points. L’assistance à la messe est le plus important des actes de religion. C’est le renouvellement du Sacrifice de la Croix et les fidèles y participent par leurs prières et par leurs chants à la louange divine. Il ne s’agit plus de savoir si le chant nous plaît ou non, mais si ce chant est digne de Dieu, le loue et l’honore. Ainsi nous nous unissons aux anges et aux saints qui chantent éternellement la gloire de Dieu dans le Ciel. Pendant le Sanctus, pensons particulièrement à la cour céleste qui nous accompagne.

– Mais ce n’est pas un peu compliqué de choisir des chants adaptés ? reprend Grégoire.

– C’est pourquoi, répond Augustin, les chefs de chœurs passent du temps pour élaborer le programme des cantiques convenant aux différentes circonstances.

– En effet, précise Papa, qui dirige la chorale paroissiale de la chapelle desservie par de bons prêtres traditionnels où il emmène chaque semaine sa nombreuse famille, les cantiques sont choisis en fonction de la fête et surtout au regard des pièces grégoriennes qui ne sont pas facultatives et qui donnent la couleur propre de chaque messe. Les introïts du jour de Noël (Puer natus) et du jour de Pâques (Resurexit) n’ont pas la même couleur ni le même entrain. Autant le premier est joyeux et enlevé autant le deuxième est posé et recueilli. On ne pourrait pas chanter n’importe quel cantique avant l’un ou l’autre de ces introïts comme il ne nous viendrait pas à l’idée de mettre de la moutarde dans un dessert. Dans les deux cas il est nécessaire de faire preuve de bon sens. Si on fait des mauvais choix, on ne met pas l’objectif au bon niveau.

Quelle est la fin que nous recherchons ? Quel est le meilleur moyen à prendre pour l’atteindre ? Telles sont les questions que l’on doit se poser en permanence, sinon c’est comme si l’on marchait dans une grande forêt sans carte ni boussole.

Tout à coup Madeleine, 13 ans, prend part au débat pour ajouter qu’à son avis on ne chante bien que si on éprouve du plaisir, et que certains cantiques que l’on chante à la chapelle sont vraiment trop tristes.

– La musique passe d’abord par les sens, ajoute Papa, et c’est pourquoi nous avons plus ou moins de plaisir à l’écouter et à la mémoriser suivant notre sensibilité. Mais il n’en reste pas moins vrai qu’elle doit atteindre l’âme et nous faire remonter à Dieu auteur de tout bien. Sinon c’est du vol ou du caprice si nous gardons égoïstement ses bienfaits. J’insiste sur ce que nous avons dit tout à l’heure. Notre chant, à la messe tout particulièrement, est une louange pour Dieu. Il ne faut donc pas en rester à une première impression de tristesse ou de joie. Il faut analyser le contenu des chants et la fin recherchée. Certaines pièces seront plus méditatives et d’autres moins, selon ce que le compositeur a voulu exprimer, et le choix sera effectué en fonction de ces critères, selon la période liturgique et pour aider les fidèles à mieux prier.

Tout fier, Augustin reprend,

– Mon saint patron a dit : « Chanter, c’est prier deux fois. »

– Effectivement, le chant nous aide à porter notre prière vers Dieu, précise Papa. Il n’est pas besoin d’être un grand chanteur pour louer Dieu avec sa voix.

– L’autre jour j’ai entendu une messe avec des solistes, continue Grégoire, et cela avait de l’allure, rien à voir avec les chants à la paroisse !

– Attention, Grégoire, ajoute Papa, ces chanteurs ont-ils la foi, chantent-ils pour rendre gloire à Dieu, ou sont-ils venus comme à un concert pour une prestation qui leur sera rémunérée ? En toute chose il faut considérer l’esprit, l’intention qui motive cette action. Le Bon Dieu sera plus honoré par un chant simple d’une paroisse qui y met tout son cœur avec une pureté d’intention que par des pièces interprétées par des professionnels qui ne pensent pas à Lui.

Maman intervient pour étayer les propos de Papa en donnant l’exemple du « Je vous salue Marie » de l’Isle-Bouchard. A l’occasion de ses apparitions dans l’église du village, la Très Sainte Vierge a demandé à plusieurs reprises à Jacqueline Aubry, l’ainée des voyantes, de chanter avec la foule le « Je vous salue Marie qu’elle aimait bien ». C’est sans doute plus la foi avec laquelle tous chantaient que la qualité vocale de l’exécution que la Très Sainte Vierge attendait.

Le chant liturgique fait partie intégrante du culte rendu à Dieu conclut Papa. En effet, l’homme est fait pour vivre en société et doit rendre un culte public à Dieu. D’où il en découle l’obligation d’assister à la messe tous les dimanches et fêtes, et d’y chanter de tout son cœur les pièces les plus accessibles. C’est-à-dire non seulement les cantiques mais aussi les différentes parties des Kyriale et Credo. Le Père Emmanuel du Mesnil Saint loup avait réussi à entraîner ses paroissiens à chanter mêmes les pièces grégoriennes après les avoir répétées dans la semaine sous sa direction. Nous sommes bien loin des cantiques faciles entendus parfois dans les messes de mariage des cousins qui ne vont pas à la messe traditionnelle. Mais nous pourrons continuer cette discussion un autre jour avec des exemples et des arguments pour donner les éléments pour choisir les meilleurs chants.

            François

 

Pourquoi tant souffrir

Tout au long de notre vie sur la terre, la souffrance se montre une compagne bien fidèle qui revêt des aspects ô combien variables ! Tantôt morale, elle nous ronge et nous obsède…lorsqu’elle devient physique, la voilà accablante, lancinante ! Pourquoi toujours souffrir ? Pourquoi tant souffrir ?!…

Généralement contraire à notre volonté, la souffrance nous répulse et parfois même nous révolte. Notre nature humaine la rejette, et pourtant, lorsque nous nous tournons vers Notre-Seigneur, nous voyons combien l’exemple de sa vie nous encourage à accepter la souffrance et les épreuves quotidiennement ! C’est que, depuis le péché originel, tout homme doit payer le tribut de sa dette envers Dieu « à la sueur de son front », souffrant peines, afflictions, maladies et mort… cependant nous oublions trop souvent que toutes ces épreuves sont aussi, par la douce miséricorde de Dieu, des échelons pour monter au ciel !

La vie en société, surtout si celle-ci rejette Dieu et nous contraint d’avancer à contre-courant pour garder, quoi qu’il nous en coûte, les valeurs de l’Eglise Catholique enseignées par Notre-Seigneur Lui-même, est source de grandes douleurs morales, on peut même parler d’une forme de persécution morale. Mais Dieu, par ses grâces, soutient les âmes fidèles et fortifie ceux qui luttent pour son règne. De qui aurions-nous crainte en dépit d’une douleur de l’âme que tous ces combats blessent ?!

Notre vie de famille elle-même, est faite de croix à porter : mariage malheureux, absence d’enfants, handicap, maladies, chômage, accidents, vieillesse, deuils…ou encore : critiques, déceptions, conflits, jalousies, injustices… que d’imprévus parfois, d’épreuves qui divisent les familles !

Et notre vie d’époux n’est, elle aussi, guère épargnée par toutes sortes de souffrances : éducation des enfants, désaccords, incompréhensions, égoïsmes, irresponsabilités, célibat géographique, privations, pauvreté, éloignement moral ou physique, défauts, intolérances, enfants qui s’égarent, beaux-parents envahissants ou exigeants…

Toutes ces souffrances sont des croix qui peuvent être infiniment lourdes à porter, et pourtant Dieu les a voulues pour nous, Il aime éprouver notre amour pour Lui, qui a souffert jusqu’à la mort pour le salut de chacun d’entre nous ! Savons-nous que chacune de nos croix est à la mesure de nos capacités à les supporter ? Savons-nous que Dieu éprouve ceux qu’Il aime, mais jamais au-delà du possible ? Sommes-nous capables, lorsqu’à notre tour notre « âme est triste à en mourir », de tenir compagnie à Jésus dans son Agonie : « non ma volonté, Seigneur, mais la vôtre » ?! 

Certaines souffrances sont des plaies à l’âme ! Je pense notamment aux époux qui ne voient pas venir d’enfants dans leur foyer. Cette douleur morale peut devenir physique, et l’on voit souvent de jeunes foyers se replier sur leur épreuve, fuir les autres comme s’ils avaient honte, parfois même ne plus supporter de voir « les enfants des autres » ! Si Dieu a permis cela pour eux, Il n’a pas voulu la tristesse au point de dépérir, Lui qui ne veut que notre bien. Il a peut-être vu des âmes fortes, capables de supporter plus que d’autres par amour pour Lui, et Il leur demande cette preuve de leur fidélité « pour le meilleur et pour le pire ». Que répondre à cela ? « Non Seigneur, je refuse ! C’est beaucoup trop pour moi, je le sais mieux que Vous » ?  

Parfois le bon Dieu attend tout simplement, de notre part, une démarche, un abandon généreux, une soumission dans une belle humilité qui Lui montre notre confiance en Lui, et surtout que nous sommes prêts à tout pour l’amour de Lui !  « Non ma volonté, Seigneur, mais la vôtre ! »

C’est alors que le cœur s’ouvre, et offre sa blessure, sa faiblesse, sa croix et même sa personne toute entière ! Et Dieu récompense car il tient enfin sa preuve d’amour. Le secours doit venir d’en haut, et il faut parfois descendre très bas pour l’obtenir !

Il arrive aussi que la Providence, par le moyen d’une épreuve, essaie de nous faire comprendre un message : une décision à prendre, un changement de vie…et moins nous comprenons, plus l’épreuve s’alourdit…jusqu’à l’heureux jour où, grâce à nos prières et demandes suppliantes, les « écailles nous tombent des yeux » ! Ne perdons jamais espoir, livrons-nous sans retenue à la volonté divine qui, au moment opportun, éclairera nos âmes aveuglées.

Entre époux, la plupart du temps, l’épreuve doit se porter à deux, avec douceur et patience. Lorsque l’un fléchit, se décourage, aussitôt l’autre montre sa force morale et la transmet. Quelle grâce, n’est ce pas, de pouvoir tout porter à deux, les joies comme les difficultés ! Alors, ne pesons pas l’un sur l’autre, essayons de faire front pour pousser l’autre à la générosité, à l’abandon entre les mains de la Providence. Soyons comme Marie, debout au pied de la Croix, forts et confiants !

Parfois, au cœur de la tourmente, nous voilà incapables d’offrir. Nos sentiments ont pris le pas sur notre raison et tout juste si nous tournons nos regards vers le crucifix ! Seigneur que nous sommes faibles et petits alors que nos pensées devraient voler vers Vous lorsque la vague nous submerge ! Petit grain de blé du bon Dieu, laissons-nous alors moudre à Son grand moulin d’amour, avec humilité. Que notre souffrance ne soit pas vaine, qu’elle soit au moins un don de nous-mêmes. « Le Seigneur vient s’unir à l’âme qui se renonce et ne craint pas de « perdre de son droit en beaucoup de circonstances » ». C’est lorsque la croix est enfin acceptée, aimée, qu’elle devient suave et fructueuse.

Chers époux, qui portez et aurez encore de nouvelles croix à porter, ne refusez rien à Dieu, ne refusez rien de Lui, et prenez courage sans vous inquiéter du lendemain. Priez ensemble aujourd’hui afin d’offrir déjà les peines à venir et amassez les grâces nécessaires pour y faire face le moment venu. Dieu n’abandonne jamais personne ! Préparez vos enfants à l’épreuve par des petits sacrifices offerts chaque jour. Se tourner vers la croix et l’embrasser doit être leur prière en toute circonstance. Enfin, félicitez-vous d’aider Jésus à porter sa croix, porte royale pour entrer au temple de la sainteté !

Sophie de Lédinghen

 

Activités culturelles

  Ecouen (95)

« Graver la Renaissance. Etienne Delaune et les arts décoratifs » : Jusqu’au 3 février 2020, rendez-vous au château d’Ecouen pour découvrir Etienne Delaune, orfèvre et graveur trop peu connu du XVIe siècle. Une exposition idéale pour les amateurs d’estampes et d’objets d’art.

 Paris (75 006)

« L’âge d’or de la peinture anglaise de Reynolds à Turner » : Du 11 septembre 2019 au 16 février 2020, cette magnifique exposition du Palais du Luxembourg met à la portée de tous les plus belles œuvres des peintres anglais des XVIIIe et XIXe siècles. Une occasion unique de découvrir la singularité et la diversité de la peinture anglaise dans ces années.

¨ Versailles (78)

« Versailles revival 1867-1937 » : Du 19 novembre 2019 au 15 mars 2020, au château de Versailles, découvrez les soixante-dix années durant lesquelles la demeure royale connaît un véritable renouveau. Délaissé au cours de la révolution, le palais connaît effectivement un regain d’intérêt dès le XIXe siècle, aussi bien de la part des conservateurs que des artistes les plus éminents ou encore de la société mondaine de l’époque.

 Bordeaux (33)

« Da Vinci, les inventions d’un génie » : A l’occasion des 500 ans de la disparition de Léonard de Vinci, le Musée Mer Marine de Bordeaux présente, jusqu’au 8 mars 2020, une étonnante rétrospective sur les inventions de l’artiste. Plus de 120 maquettes réalisées à partir des écrits et dessins de Léonard témoignent de l’intelligence unique de ce génie aux mille facettes.

¨ Aix-en-Provence (13)

« Hokusai, Hiroshige, Utamaro…Les grands maîtres du Japon » : L’hôtel de Caumont révèle, du 8 novembre 2019 au 22 mars 2020, une exceptionnelle collection d’estampes et réalisations artisanales de l’époque Edo (1600-1867). Une grande première, qui donne au public l’occasion de découvrir la grandeur de la culture japonaise à travers ses plus belles pièces.

¨ Paris (75 008)

« Greco » : Du 16 octobre 2019 au 10 février 2020, le Grand Palais vous propose de redécouvrir Le Greco, peintre de l’école espagnole du XVIe siècle. Il s’agit de la toute première exposition consacrée à cet artiste dont les œuvres spectaculaires sont à la fois une synthèse des grands maîtres et une annonce de la modernité.

 

La force du sourire

Il suffit de se promener en ville ou de passer quelque temps dans le métro pour s’apercevoir que le sourire est devenu une denrée rare… Quelle tristesse sur les visages ! Et quand à votre tour vous souriez, vous êtes bien souvent surpris de ne recevoir en retour que le regard noir de quelqu’un qui se sent agressé ! Le sourire va-t-il devenir un phénomène de société, une habitude régionale, familiale ?

 « Tu peux laisser ton sourire changer les gens, mais ne laisse pas les gens changer ton sourire ».

Sourire va bien au-delà d’une contraction des muscles. On sait maintenant que le bébé encore dans le sein de sa maman sourit ; c’est instinctif mais on croit bien souvent qu’un enfant nait aimable ou ronchon ! Détrompez-vous ! On peut apprendre dès le plus jeune âge à devenir souriant. Le sourire est trop souvent pesé et distribué avec parcimonie à ceux qui semblent le mériter.

Apprenons la force du sourire pour nous-mêmes et pour la transmettre ; il doit être à l’image de notre âme, heureux quand tout va bien, compatissant devant la douleur de l’autre, apaisant en face d’un cœur révolté ou meurtri.

L’art du sourire

 Il existe bien des sortes de sourires ; résumons les principales :

– Le sourire politique avec les lèvres fermées qui montre que l’on n’en pense pas moins… pas très sincère et qui cache souvent quelque chose.

– Le sourire forcé, qui n’a rien de naturel, facile à reconnaître car si la bouche laisse voir toutes les dents, les yeux eux, ne se plissent pas et restent froids. Ils ne montrent aucune joie ni émotion.

– Le sourire moqueur qui met mal à l’aise son interlocuteur avec un petit air de mépris. Les parents doivent l’éviter car qui sait combien ils peuvent blesser un enfant et ce ton ironique deviendra vite une habitude familiale qui nuira à la paix du foyer.

– Le sourire de bonheur, celui de l’enfant dans son berceau que l’on appelle aussi le sourire aux anges, offert volontiers par celui qui a décidé de voir la vie du bon côté. Le sourire de la maman heureuse d’avoir donné la vie. C’est un cocktail de joie, de paix et de bonheur que l’on est heureux de partager : le sourire qui pardonne mieux qu’une parole, le sourire de la générosité et de la bonté, le sourire de celui qui respire la paix divine, le sourire qui vient du cœur, celui d’un être aimé, et qui se sait aimé par les siens bien sûr mais surtout aimé de Dieu, car alors que craindrait-il ?

Les richesses du sourire

 Il a une puissance quasi magique pour détendre une situation tendue car il montre notre bienveillance et notre écoute. Il devient un langage aux vertus innombrables. Il étend un baume sur les cœurs meurtris que des mots risqueraient de blesser. Il apporte la sérénité, la bienveillance, il donne confiance en soi et montre notre empathie.

Avec le sourire la vie devient plus joyeuse, plus sereine, les crises peuvent être dépassées, les difficultés surmontées.

Nous sourions aux autres pour leur montrer que nous sommes bien disposés, prêt à écouter, à aider ceux qui en ont besoin. Le sourire devient une clé qui ouvre les cœurs, un signe d’empathie. Il appelle le sourire réciproque, la confiance et la bonne humeur. Notre choix de voir la vie sous un angle positif nous aide à construire des liens sociaux de plus en plus solides et nous aide ainsi à traverser les moments difficiles. Dans bien des situations, sourire suffit à transformer un temps mort en un sympathique moment, à contrer la mauvaise humeur des uns et à rallumer la bonne humeur chez d’autres.

Accueillez votre époux fatigué avec un grand sourire le soir, il vous en sera reconnaissant et sa fatigue s’envolera ; à l’inverse, ne levez pas la tête de vos casseroles et dites-lui bonsoir d’un air excédé, vous serez à peu près sûr de raviver en lui tous ses soucis ! Ce sera de même pour les enfants qui rentrent pour un week-end : s’ils arrivent pour entendre, dès qu’ils ont mis le pied dans la maison, les jérémiades et les plaintes de leur maman, craignez que leurs visites ne se fassent plus rares… Si au contraire vous les accueillez avec un bon sourire plein d’amour et de paix, ils se trouveront bien à la maison et seront alors capables d’avoir de vraies conversations avec vous. Cela ne vous empêchera pas ensuite de leur dire ce que vous avez sur le cœur mais avec un ton bien différent qui pourra alors avoir un effet positif sur leur comportement. Là est tout le rôle de la maman, gardienne de la paix et de la chaleur du foyer. Le sourire est son meilleur « outil » et quelle récompense pour une maman que le sourire des siens… 

Il doit être un compagnon rassurant et doit toujours être latent en nous, prêt à s’épanouir en toute occasion, même les pires. Quand une maman a perdu le sourire cela doit être le signal pour son époux qu’elle vit une difficulté à prendre en compte. Il doit y voir un appel de détresse.

Le sourire a aussi des vertus guérisseuses. Si nous prenons l’habitude de sourire dans les difficultés plutôt que de serrer les dents, cela mettra douceur et baume sur notre douleur. Même toute seule, prenez l’habitude de sourire ; sourire de vous-même avec un air un peu moqueur quand vous vous apercevez que vous vous êtes laissée aller ; sourire de bonheur quand vous apprenez une bonne nouvelle, … Tous ces sourires prendront le chemin de votre cœur et vous rendront meilleure.

L’éducation au sourire

 « Pour connaître ta mère, enfant, commence à lire dans le livre de son sourire », écrivait Virgile. Non seulement une maman doit savoir sourire mais elle doit parvenir à le transmettre aux siens et autour d’elle. Si une maman prend son bébé dans ses bras à chaque fois qu’il est grognon, naturellement l’enfant pensera qu’il faut râler pour que maman vienne faire un câlin ; changez de méthode et demandez-lui un sourire avant de le prendre (les mamans ont ce pouvoir magique…) alors, très vite l’enfant comprendra que le bon moyen pour être soulagé de ses misères est de faire un sourire… Et la vie de tous en sera transformée pour toujours ! De même quand un peu plus grand votre enfant aura quelque chose à vous demander, enseignez-lui qu’il n’obtiendra rien de vous en ronchonnant. Non pas qu’il faille tout lui donner s’il vient avec un sourire enjôleur… mais qu’il sache bien que la mauvaise humeur, l’air grognon n’auront aucun effet sur vous (à vous de distinguer naturellement si votre enfant a 40°C de fièvre et qu’il n’arrive plus à sourire…) Il est prouvé que l’enfant qui n’a pas échangé ces regards complices et ces sourires avec sa maman aura beaucoup plus de mal à voir la vie du bon côté à l’avenir. Le sourire est un mécanisme tellement élémentaire dans notre construction que son absence au début de la vie ne peut que déteindre sur la personnalité.

Apprenons à nos enfants que le pire n’arrive pas toujours, qu’une bonne nuit réparatrice aura souvent effacé les petits malheurs. Bien entendu il nous faut distinguer avec notre cœur de maman le gros chagrin qui a blessé l’âme, du petit coup de griffe qu’il faut apprendre à pardonner et du petit bobo qu’il faut offrir. Tout est une question d’échelle et il n’est pas bon de prendre à la légère ou de rire d’une peine qui nous paraît enfantine mais qui est peut-être grave pour lui. Sachons compatir d’abord, obtenir une confidence du cœur blessé, et bien souvent ce sera là l’occasion d’apprendre à pardonner même les injustices. Et tout doit finir par un beau sourire même s’il est au milieu des larmes… C’est le chemin pour obtenir une confiance entre la maman et son enfant qu’il faudra conserver pour toujours.

Tirons donc les bonnes conclusions pour adapter notre comportement ; tout le monde y sera gagnant ! C’est une affaire d’entraînement mais dont il faut connaître l’enjeu et c’est surtout une éducation du cœur. On sème des graines de joie à tout vent, chez soi, aux siens mais aussi aux autres, ailleurs, partout ! Qui sait combien alors auront reçu ce sourire comme un cadeau de Dieu. Plusieurs musulmans se sont convertis grâce à un sourire, à un geste compatissant ou en voyant la joie rayonner sur le visage des catholiques1 Qui connaît les voies de Dieu ?

Faut-il étudier, calculer ses sourires ? Non ! Bien sûr ! Mais il nous faut juste y penser davantage ; l’atmosphère de la maison en sera transformée, elle deviendra alors véritablement un foyer rayonnant de bonté, de paix et de véritable charité les uns envers les autres. La maison, au milieu de ce monde dur et sans joie, ne doit-elle pas toujours davantage rayonner ?

Alors souriez, sans modération !

Marguerite-Marie

 

 

Alerte aux écrans (suite)!

Rappel des différentes parties vues lors de la première partie de cette étude (FA n°18) : L’imagination, saturation de l’imagination par l’écran, un effet destructeur sur la perception du réel.

 L’écran remplace le propre rêve de l’enfant par le rêve organisé

Par l’écran, l’imaginaire de l’enfant subit une invasion de sons et d’images qui le submerge et l’empêche de créer ses propres images. Quand il joue ou qu’il lit, l’enfant crée lui-même son propre « film », ce qui est indispensable à son développement psychologique. L’écran lui enlève cette possibilité. De plus, l’ambiance émotionnelle lui est imposée, alors que dans la lecture, elle est seulement proposée par l’auteur et recréée par l’enfant.

 L’enfant croit davantage à la réalité d’une image mobile que dans ses rêveries provoquées par le récit d’un conte. Il vit intensément le conte véhiculé par l’écran car les messages sont transmis par un triple langage : visuel, verbal, non verbal sonore. L’enfant, naturellement très impressionnable, intègre facilement le message que lui apporte l’écran et s’identifie plus aisément au héros qu’il lui propose. L’identification à des héros multiples peut d’ailleurs être source de perturbations. L’enfant héros est avant tout une création d’adultes dont l’imaginaire diffère totalement de celui de l’enfant à qui il s’adresse.

Le modèle mythique n’aide pas l’enfant, sinon à projeter ses propres frustrations : il forme alors une image dévalorisée de lui-même, de son milieu familial, de sa condition sociale et culturelle. Les véritables joies de l’enfance innocente sont ainsi étouffées par les écrans.

  • L’écran contribue au modelage de l’enfant

Dès son plus jeune âge l’enfant cherche à imiter, il reproduit tout :

-Les modèles sont d’abord ses parents puis le reste de son entourage.

-Au fur et à mesure qu’il grandit, il découvre de nouveaux modèles dans son voisinage, à l’école et dans la société en général.

-A l’âge de raison il sera à même de juger ce qu’il y a de bon et de mauvais dans ces modèles.

Mais l’influence reçue pendant ses toutes premières années pèsera d’une manière décisive. Le rôle primordial dans ce processus revient bien sûr aux parents. Or les écrans se substituent aux parents. C’est un véritable bouleversement des rôles. Bien avant l’école les enfants disposent d’une autre source qui leur permet d’assimiler des ambiances et des conceptions, de se familiariser avec des adultes différents, d’éprouver des émotions nouvelles. Ils sont pris dans de puissants faisceaux d’influences aux âges sensibles de la formation de la personne. Au cours de ce processus de formation se constitue un champ de représentations sociales qui vont permettre à l’enfant de comprendre son environnement, de l’interpréter, de communiquer avec ses semblables et de situer lui-même dans la société.

La constitution de ce champ est un mécanisme évolutif dans lequel les premières représentations résultant de l’identification aux parents et la formation de l’image de soi sont des structurations fondamentales. Dans l’intimité du foyer les écrans influencent considérablement cette structuration en imposant une vision du monde et un mode de vie qui façonnent uniformément adultes et enfants. Aujourd’hui la standardisation de l’homme est évidente et l’humanité y perd beaucoup.

  • Influence de l’écran sur l’intelligence

Parce qu’elles saturent, qu’elles gavent l’imagination, les images fournies par l’écran perturbent le travail naturel de l’intelligence. Il est incontestable que dans un premier temps il y a un élargissement des connaissances mais qui devient stagnation par la suite.

La passivité qui consiste à recevoir une information déjà façonnée ne permet pas le développement ultérieur d’un esprit critique et de recherche personnelle de la connaissance que donne la lecture des livres.

L’écran peut-il donc être un bon outil d’apprentissage ?

L’expérience montre que non. Ceci pour plusieurs raisons :

-Parce qu’elle va vite, qu’à l’image succède l’image, elle ne laisse pas le temps de réfléchir ; les idées ne s’impriment pas durablement car elle ne permet pas de revenir longuement sur un sujet comme on le fait sur les phrases d’un livre.

Les réponses viennent sans que l’enfant n’ait eu le loisir de se poser les questions ; or l’émergence d’une question est le fruit d’une maturation qui est plus utile que la connaissance de la réponse. L’émission ou le jeu sur écran ne tient compte ni du degré de connaissance, ni de la maturité, ni du langage ni de l’expérience individuelle. Elle s’adresse donc soit à la moyenne présumée, soit au niveau le plus bas de l’audience ciblée.

L’écran spectacularise les événements et les idées : c’est le côté spectaculaire ou sympathique qui frappe, plus que la profondeur des idées. Il s’adresse plus aux sentiments qu’à l’esprit.

A ce sujet, voici ce qu’écrit le professeur Rufo* dans la revue « vie et santé » de mars 1991 : « L’obstacle le plus important est la rupture qui existe entre deux mondes :

-d’une part celui de l’étude, de la réflexion, de la recherche, de la concentration ;

-d’autre part celui des écrans.

Tout est opposé d’une manière remarquable. Et l’étudiant connaît, consciemment ou pas, un mal fou à s’adapter au passage d’un univers à l’autre.

Pire, l’écran exerçant sur lui le pouvoir que l’on sait, va le conduire à attendre une vie « télévisuelle » partout où il vivra son quotidien. L’écran est capable de créer de nouveaux réflexes chez un individu, notamment chez un jeune (…) Le système télévisuel s’articule autour du show, du spectacle (…) L’enfant va attendre qu’autour de lui tout soit présenté en terme de spectacle, faute de quoi rien ne l’accrochera, même s’il s’agit de l’essentiel dans sa vie (…) Le travail de l’examen scolaire se vit sur la base d’un tout autre système, celui de la répétition, celui de la concentration, de l’attention sur un même sujet.

C’est d’ailleurs un fait très actuel : les gens d’aujourd’hui changent de conversation d’une manière étonnante, incapables qu’ils sont devenus de discuter en profondeur sur un sujet, ce qui reste le privilège -pourtant accessible à tous- de peu de personnes. La pensée part dans tous les sens, se ballade, n’arrive pas à se fixer… »

La mentalité contemporaine est ainsi devenue une mentalité inversée : les concepts sont devenus contingents et accessoires.

La voie est ainsi ouverte pour toutes les séductions que le filtre familial aura bien du mal à assumer.

 

 

Fin dans le prochain numéro :

-Comment les écrans nuisent à l’acquisition du langage.

-Vivre en famille sans télévision.

*Pr Rufo, pédopsychiatre, prof. d’université

 

 

Porter sa croix

 « Salut, ô Croix, notre unique espérance »1

            Nous devons « porter notre croix ». L’expression nous est familière et elle évoque immédiatement à nos yeux le douloureux chemin parcouru par Notre-Seigneur Jésus-Christ pour se rendre au Calvaire. A nous de suivre le divin exemple qu’il nous a donné si nous voulons sauver nos âmes et pénétrer dans le Ciel : « Si quelqu’un veut me suivre, qu’il se renonce et prenne sa croix, et qu’il me suive »2. Pourtant, sommes-nous bien capables d’expliquer ce que signifient ces mots ? Suffit-il de souffrir pour « porter sa croix » ? Non, il est trop manifeste que les hommes peuvent être très éprouvés sans pour autant porter la croix. « Porter sa croix », c’est donc un certain esprit que nous essaierons de définir d’abord (I). Nous montrerons ensuite qu’il y a un art pour porter la croix sans la rendre plus lourde qu’elle ne l’est (II) et qui permet même de la rendre suave et légère (III).

I – Pour bien comprendre l’expression : « porter sa croix » :

La Croix, ce redoutable instrument de supplice, est devenu le symbole par excellence du Christianisme qui l’exalte et la glorifie. Saint André, arrivé au lieu de son martyre et voyant la croix, s’écrie : « O bonne croix qui a tiré ta gloire des membres du Seigneur, croix longtemps désirée, ardemment aimée, cherchée sans relâche, et enfin préparée à mes ardents désirs, retire-moi d’entre les hommes, et rends-moi à mon maître, afin que par toi me reçoive Celui qui m’a racheté par toi »3. Dans ses paroles, il explique le motif de son amour de la croix : elle est le moyen mystérieusement choisi par Dieu pour l’accomplissement de l’œuvre de la Rédemption. Tel est à jamais son titre de noblesse.

Cependant, si les deux frères de sang, Saint Pierre, Saint André et quelques autres saints ont subi dans leur corps la crucifixion, à l’imitation de Notre-Seigneur, c’est d’une façon spirituelle que les catholiques sont en général appelés à porter leur croix.

Ce qu’on appelle leur croix, c’est l’ensemble des souffrances et des épreuves diverses, corporelles ou morales, qu’ils sont amenés à supporter tout au long de leur existence ici-bas. Ce sont les conséquences du péché originel qui touchent tous les hommes. Si les maux subis par chacun varient en nombre et en intensité, nul n’est épargné. Les souffrances peuvent être également des conséquences ou des punitions divines pour les péchés personnels mais pas nécessairement. Des âmes très innocentes sont également placées dans le creuset de la douleur.

Mais il faut ici comprendre que l’expression « porter sa croix » ne consiste pas à souffrir et à être éprouvé. On peut l’être terriblement sans porter sa croix. Il s’agit en réalité de l’esprit avec lequel on reçoit et on vit les vicissitudes auxquelles on se trouve confronté. Ceux qui portent leur croix sont ceux qui ont saisi et accepté les souffrances et les épreuves comme étant des moyens privilégiés de rédemption, de sanctification, d’élévation spirituelle. Un Baudelaire l’avait perçu : « Soyez béni, mon Dieu, qui donnez la souffrance comme un divin remède à nos impuretés ».

Le poète, au lieu de se révolter, sentait l’occasion privilégiée que la souffrance, chrétiennement vécue, lui donnait d’expier ses fautes, d’obtenir le pardon et la purification de son âme. Il savait voir la souffrance comme cette âme d’élite que fut Elisabeth Leseur : « Je crois que la souffrance a été accordé par Dieu à l’homme dans une grande pensée d’amour et de miséricorde ».

Ce n’est donc pas que les chrétiens aiment la souffrance ! Mais ils croient en sa valeur rédemptrice et ils expérimentent peu à peu comme elle est le moyen salutaire pour les désentraver des attaches terrestres et leur permettre de prendre leur envol vers les biens célestes. Comme l’a écrit Pie XII : « La Foi ne vous fera certes pas aimer la souffrance pour elle-même, mais elle vous fera entrevoir pour quelles fins très nobles la maladie peut être sereinement acceptée et même désirée »4.

C’est à ce titre que la souffrance est saluée, aimée et déclarée bienheureuse. Non point en elle-même mais en raison des biens précieux qu’elle nous obtient quand nous la portons dans cet esprit vraiment chrétien. Voilà l’un des sommets de la sagesse chrétienne.

II – L’art de ne pas alourdir sa croix :

 Ceux qui ne savent pas comment soulever un lourd fardeau peuvent se faire très mal au dos. Il existe, dans l’ordre naturel, des manières, des méthodes, des astuces même, pour accomplir sans trop de mal des tâches difficiles et fatigantes. Nous croyons qu’il en va aussi de même dans l’ordre surnaturel. Voyons qu’il y a d’abord des moyens de ne pas alourdir sa croix comme beaucoup ont tendance à le faire. Disons donc comment, il ne faut pas la porter.

Nous ne recevons les forces surnaturelles que pour porter le fardeau d’aujourd’hui. Demain et l’avenir doivent être paisiblement abandonnés à Dieu. Il risque fort de succomber sous le poids du jour, celui qui appréhende aujourd’hui les souffrances éventuelles et les peines de demain.

Comprenons aussi que Dieu sait bien mieux que nous et la croix que nous sommes capables de porter avec son aide et celle qui nous convient le mieux pour nous sanctifier ! Acceptons-la paisiblement comme elle est sans penser que nous aimerions mieux porter celle de notre voisin. Réjouissons-nous pour ceux qui portent peut-être une croix plus légère (d’ailleurs, qu’en savons-nous vraiment ?) et remercions Dieu d’avoir si bien choisi la nôtre.

N’ajoutons pas à notre fardeau des poids que Dieu n’a nullement voulu que nous portions. Comprenons en particulier que nos défauts, notre orgueil, notre susceptibilité, notre jalousie, par exemple, alourdissent terriblement nos épreuves. Au lieu de nous soutenir les uns les autres dans notre pèlerinage, nous nous faisons mal, nous nous heurtons, nous aggravons considérablement notre peine au lieu de l’adoucir par une vraie charité mutuelle.

Portons-la non par la force de nos muscles et en nous raidissant, non pas à la manière des stoïciens antiques, mais persuadés au contraire que ce n’est qu’en Dieu qu’on trouve la force pour la soulever. C’est en réalité bien plus Lui qui la porte que nous qui la portons.

III – L’Adoucissement marial et l’allégement des croix

Le Fils de Dieu Lui-même a voulu la présence de sa Mère à ses côtés tout au long de son chemin de croix et Marie a passé auprès de son Fils crucifié les trois terribles heures que dura le temps où il fut élevé de terre.

Que notre Foi nous donne la conviction profonde de la nécessité d’accomplir notre pèlerinage, de suivre notre chemin, toujours avec Marie. Sans elle, nous ne pouvons pas survivre. Si les saints, chargés de fardeaux terrifiants, volent plutôt qu’ils ne marchent sur ces routes d’exil, c’est qu’ils se sont abandonnés à Marie qui les porte sur son cœur.

N’est-ce pas là le secret qui donne l’explication de la joie profonde des saints ? La douce intimité avec la très sainte Vierge Marie, voilà le gage d’un vrai bonheur, même au milieu de nos croix et voilà la certitude de l’allégement de nos peines.

C’est ainsi que nos chemins deviennent non seulement supportables mais doux à nos âmes. Bien porter sa croix sur la terre, c’est en vérité la clef du bonheur.

 

Père Joseph

1 Tiré du « Vexilla Regis », hymne du dimanche de la Passion

2 Mt. 16, 24

3 Matines de la fête de Saint André

4 Pie XII dans son radio-message du 14 février 1954

 

 

La souffrance

Chers amis,

           Depuis le péché originel tout homme souffre sur cette terre. Cette loi dont nous aimerions bien nous passer restera le lot de chacun jusqu’à la résurrection !

Souffrance physique bien sûr, mais aussi souffrance morale et psychologique. Regardons autour de nous ; personne ne peut dire qu’il ne la connaît pas : celui-ci vient de perdre son épouse, celui-là est atteint d’une maladie grave, un autre sera au chômage, son voisin a un fils qui vit loin de tous sacrements, … arrêtons-là la liste et n’oublions jamais de prier pour notre prochain !

Dieu nous aime. Il nous a montré l’exemple : « Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il renonce à soi-même, qu’il prenne sa croix et me suive1. »

Que ces divers articles sur la souffrance nous aident à vivre avec toujours plus de foi les épreuves qui parsèment notre vie, qu’ils nous assistent pour supporter la croix que Dieu nous a prévue. Peut-être apprendrons-nous aussi à ouvrir les yeux sur les autres et à devenir plus compatissants ; en effet qui n’a pas entendu à droite ou à gauche des paroles dénuées de charité montrant surtout une profonde ignorance de la pratique de la bienveillance :

– Quelle tête il fait encore celui-là ! Quel ours ! Il ne dit même plus bonjour !

– Mais, tu ne sais pas qu’il a perdu son travail et que sa famille sera expulsée demain ?

Ou bien :

– Oh, tu as vu, Juliette, elle a encore changé de coiffure ! Cela ne lui va pas du tout !

– Ah, tu n’a pas appris qu’elle a un cancer et que son traitement l’oblige à porter une perruque ?

Mais encore :

– Mme Untel n’était encore pas à la messe aujourd’hui ; cela fait trois dimanches ! Quel exemple pour ses enfants !

– Oui, justement il faut bien prier pour eux, elle s’occupe avec beaucoup de dévouement de son papa mourant qui est venu passer ses derniers jours chez eux. Monsieur l’abbé ira tout à l’heure lui porter la Sainte Communion et essaiera de ramener le papa à de meilleures dispositions afin qu’il puisse recevoir les derniers sacrements. Ce n’est pas facile car c’est un franc-maçon notoire.

Oups ! Voilà quelques réflexions qui ne peuvent que nous faire réfléchir. Même si nous ne nous laissons pas aller à de tels propos acerbes, essayons de prendre l’habitude de compatir et de prier pour ceux à qui nous aimerions bien décocher une flèche pour faire rire l’un ou l’autre. Combien de souffrances que nous n’avons pas su distinguer – et qui ne nous regardent d’ailleurs peut-être pas  – mais qui nous font pécher par la langue au lieu de nous faire pratiquer la communion des saints !

N’augmentons pas les peines des autres par nos manques de charité ! D’autant plus que ces jugements téméraires et hâtifs sont toujours contagieux et que nos enfants auront vite fait de prendre la même habitude! Apprenons-leur plutôt à sourire, non pas d’un air supérieur, mais avec tout notre cœur. Dieu seul sait combien de souffrances aura soulagé ce petit acte qui ne coûte rien !

Chers amis, que cette année qui s’ouvre devant nous soit toujours plus sainte ! Qu’elle nous permette de monter quelques échelons vers le ciel afin que nous nous y rencontrions tous après avoir supporté et même offert nos croix de chaque jour par amour pour Dieu et sa sainte Mère !

Que Notre-Dame des Foyers Ardents soit notre réconfort et notre soutien !

Marie du Tertre

 

1 Saint Matthieu, 16-24