Ecoute…

 Chère Bertille,

           Félicitations pour ce stage que tu as pu avoir sur Angers ! Dans ta dernière lettre, tu me racontes que tu as pu trouver un petit logement bien situé entre ton lieu de travail et la chapelle, mais que tu te sens un peu seule car tous les étudiants sont rentrés dans leur famille pour les vacances et que tu ne connais personne dans cette grande ville.

  La solitude, cela fait partie de notre vie lorsque nous sommes célibataires. Tu ne t’en es peut-être pas encore rendu vraiment compte car depuis que tu as commencé tes études en septembre, tu as été bien occupée et les activités se sont succédées : travaux de groupe avec les étudiants de la faculté, révisions des cours, réunions de jeunes, répétitions de chorale, petites soirées entre amies…Tu vivais donc au rythme rapide de la vie actuelle sans avoir le temps, ou sans prendre le temps de ralentir.

  Maintenant, les examens sont passés, il n’y a plus de révisions, plus de réunions de jeunes, plus de répétitions de chorale, simplement ton stage. Tu découvres alors ce qu’est la solitude, le fait de rentrer seule chez soi, de ne pas pouvoir raconter sa journée à une amie, de ne pas préparer le repas pour d’autres. Chère Bertille, je reconnais que cet état peut sembler rempli d’amertume, mais si tu sais en tirer tout son profit, il est d’une très grande richesse !

  Ces moments où tu te trouves seule sont des moments de silence ; lorsque tu rentres chez toi, il n’y a pas de bruit, tout est calme. Assieds-toi et écoute le silence… Ecoute comme il est beau et comme il apaise… Il apaise car c’est à ce moment que le Bon Dieu peut parler à notre âme. Non pas que le Bon Dieu ne nous parle qu’à ce moment-là, Il cherche sans cesse à se communiquer à nous, mais c’est dans le silence que nous sommes capables d’entendre et d’écouter le Bon Dieu. Le silence nous permet le retour sur nous-mêmes et l’union de notre âme au Bon Dieu. C’est ainsi que nous en venons à la prière et à l’oraison qui est justement l’union à Dieu. Ce temps de prière dans la solitude est primordial car il nous recentre vers l’essentiel et nous prépare à ce que le Bon Dieu veut pour nous. En nous penchant sur l’Evangile, nous voyons que Notre Seigneur nous en a donné l’exemple : « Se dérobant à la foule, Jésus se retira sur une montagne pour prier. Il passa toute la nuit à s’entretenir avec Dieu. Quand il fit jour, il appela ses Disciples, et choisit parmi eux, ceux que lui-même voulut, et ils vinrent à lui1». Rien de grand ne peut se faire dans le bruit et l’agitation, mais au contraire, les grandes choses se préparent dans la solitude, le silence et la prière.

Ce moment de solitude est aussi propice à la lecture. Tu as maintenant le temps de te plonger dans les livres que tu as mis de côté ces mois derniers. Il y a tant de sujets passionnants qui méritent d’être approfondis !

Tu peux prendre la biographie de tel personnage qui s’est illustré dans la crise de l’Eglise, dans l’histoire de notre pays ou de ta région, un roman d’Henri Bordeaux, René Bazin ou Henri Vincenot qui nous replonge dans la vie quotidienne de nos ancêtres et nous remet face aux grandes questions existentielles. Prends le temps de lire ma chère Bertille, c’est une vraie nourriture pour notre intelligence. Cela participe à la formation de notre conscience, nous donne une ouverture d’esprit qui permet à notre intelligence de découvrir les richesses qui nous entourent, tant au niveau des qualités humaines que des beautés de la nature. La lecture nous ramène à Dieu, car nous voyons combien tout est beau et harmonieux tant que l’ordre divin est respecté, et combien tout devient chaos et horreur quand on s’en détourne.

  Enfin, chère Bertille, ce temps de solitude est aussi le bon moment pour penser à toutes ces personnes qui sont seules tous les jours et qui souffrent. Cette solitude ne doit pas être source d’égoïsme et de repli sur soi pour se morfondre dans sa tristesse. Non, bien au contraire, il doit être rempli d’une joie intérieure animée par le feu de la Charité. C’est l’occasion, par exemple, de prendre des nouvelles de ta grand-mère qui vit seule dans sa grande maison depuis quelques années, tu peux lui téléphoner ou lui écrire une belle lettre, ou de ton amie qui avait des soucis et dont tu n’as plus beaucoup de nouvelles. Tu peux aussi te remettre à la couture et confectionner de jolis objets pour tes petites nièces. Je suis sûre que tu débordes d’idées pour faire plaisir autour de toi !

  Cet état n’en reste pas moins difficile à supporter, car il n’est pas naturel à l’homme. En effet, nous sommes faits pour vivre en société. Mais c’est justement l’occasion d’offrir en sacrifice cette difficulté et de s’habituer à aimer ces temps de calme et de silence.

  Ma chère Bertille, voilà ce que je voulais te transmettre sur la solitude. Tu vois que finalement c’est un état très riche et qui donne du fruit. Ne gaspille pas ce temps mais mets-le à profit. Pour cela, n’hésite pas à recevoir souvent les sacrements, tu es tout près de la chapelle et tes horaires de stage te le permettent. La Sainte Messe transformera tes journées et les remplira du feu de la Charité !

  Je te souhaite un très bon stage,

Je t’embrasse,

Anne

1 Si tu savais le don de Dieu : le Saint Evangile de Notre Seigneur

 

15 août

 Pour le 15 août …

– Un cantique bien connu, « De concert avec les Anges » dont on peut trouver la partition sur le net.

– Et sur la mélodie grégorienne Ait Dominus : « Marie ô douce Reine », des paroles composées par le chœur des moines d’une abbaye bénédictine canadienne.

La similitude du refrain a conduit à cette double sélection.

De concert avec les Anges

 

  1. De concert avec les anges,

Nous voulons, Reine des cieux,

Célébrer par nos louanges

Vos mérites glorieux

 

Refrain

De Marie

Qu’on publie

Et la gloire, et les grandeurs

Qu’on l’honore, qu’on l’implore

Qu’elle règne sur nos cœurs.

 

  1. Auprès d’elle la nature

Est sans grâce et sans beauté

Les cieux perdent leur parure

Le soleil perd sa clarté

 

  1. C’est le lys de la vallée,

Son parfum délicieux

Sur la terre désolée

Attira le Roi des cieux

 

  1. C’est la Vierge incomparable

C’est la gloire d’Israël

Elle sauve le coupable

Et fléchit le cœur du ciel.

 

  1. Pour tout dire, c’est Marie

Dans ce nom, que de douceurs,

Dans ce nom que d’harmonie

Quel espoir pour les pécheurs.

 

  1. Oui je veux, ô tendre Mère,

Et jusqu’au dernier soupir,

Te servir, t’aimer, te plaire

Et pour toi vivre et mourir.

 

Le Chœur de la Joyeuse garde

https://www.youtube.com/watchv=9djiXwJ5R0A

 

Marie, ô douce Reine

 

Marie, ô douce Reine,

Plus belle que le jour

Le monde est ton domaine

Le Ciel est ton séjour

 

Refrain :

De Marie qu’on publie

Et la gloire et les grandeurs

Qu’on l’honore et qu’on l’implore

Qu’elle règne sur le monde

 

Vierge pure et sans péché

O toi Reine des Cieux

Que la céleste clarté

Sur nous, baisse les yeux

 

Notre Mère à chaque jour

Vers toi nous soupirons

Implore ton Fils pour nous

Obtiens-nous son pardon

 

Que ta douce influence

Protège tes enfants

De grâce et d’innocence

Qu’ils soient resplendissants…

 

Sur nos pas ô Marie

Ecarte de la main

Les peines de la vie

Les ronces du chemin

 

Rends à l’âme souillée

L’amour d’espoir à temps

O Vierge immaculée

Rends-nous purs comme autrefois….

 

Chœur des moines de l’Abbaye Saint Benoit du Lac Québec (Canada)

 https://open.spotify.comalbum/1DoC5OrRGEYoo9TajXzG4g

Attention : avant-dernier de la liste

 

« Il n’est pas bon que l’homme soit seul »

Cette phrase de la Genèse semble nous mettre en garde contre la solitude, or, durant notre passage à l’âge d’homme, cette solitude au moins temporaire est inévitable.

En effet, durant nos études, il nous faut quitter le foyer familial pour partir étudier loin, parfois à l’étranger, dans une ville inconnue et se retrouver quelquefois terriblement seul.

 

Plusieurs écueils nous guettent alors, que ce soit l’oisiveté qui est la mère de tous les vices, le repli sur soi qui nous fait fuir les autres par confort et timidité et nous fait tomber rapidement dans l’égoïsme, ou le divertissement stérile avec tous les moyens de distraction numériques qui nous font « passer le temps ».

Faut-il pour autant fuir toute sorte de solitude et dès la sortie de l’école, voire avant, se mettre en quête de l’âme sœur qui saura nous extraire de cette dangereuse solitude en partageant notre existence ? N’est-ce pas l’ordre de la nature, n’est-ce pas la chose la plus urgente que nous ayons à faire ? D’ailleurs si nous n’avons pas de « copine », nous passons pour des anormaux, voire des invertis.

La Providence a ses desseins et chaque cas est particulier ; étant donné que ce qui suit relève de la psychologie, il ne s’agit pas d’une science exacte, mais d’une tendance générale.

Nous pouvons cependant dire que la solitude est une étape structurante dans la vie d’un homme. En effet, au cours de son enfance puis de son adolescence, le jeune garçon aura naturellement tendance à orienter ses bonnes actions afin de faire plaisir à sa mère puis, petit à petit, à en faire sa confidente. Les relations se distendant naturellement avec l’âge, nous avons la tentation de rechercher une oreille féminine attentive pour remplacer maman, et c’est la « petite amie » qui survient pour consoler, écouter et conseiller le jeune homme à peine formé qui dans quelques années, si tout se déroule au mieux, pourra devenir son mari. Et notre jeune homme devenu grand et père de famille aura eu tendance à passer psychologiquement de sa mère à sa femme sans transition. Aura t-il eu le temps de grandir par lui-même, de se forger de belles et profondes amitiés masculines, de donner une direction propre à sa vie ? Si ce n’est pas le cas, alors il lui sera plus difficile d’être véritablement le chef de famille pour sa femme qui, en réponse, le considèrera inconsciemment comme son premier enfant. Elle qui a besoin d’un homme solide et stable sur lequel elle doit pouvoir s’appuyer, et dont elle a naturellement rêvé.

Alors cher ami, si tu es encore « seul », profite de ces quelques années de « solitude » émotionnelle, plus ou moins nombreuses, non pour te divertir en attendant que ces mauvaises années passent, mais saisis-les véritablement comme une grâce, une opportunité pour grandir que ce soit spirituellement, intellectuellement ou émotionnellement. Ce temps qui t’est donné maintenant, tu ne l’auras plus quand il s’agira d’élever une famille. Cultive-le en lisant, en discutant avec ta famille et tes amis, en réfléchissant pour te former un jugement et une intelligence propre qui te serviront durant toute ta vie d’homme. Passe de bons moments avec tes amis, va à la rencontre de nouvelles personnes et cherche le diamant caché en elles. Toutes ont quelque chose à t’apporter. Tu développeras ainsi ton intelligence relationnelle. Sois bon dans tes études et dans ton métier, cela te donnera confiance en toi et te fortifiera. Prie et dévoue-toi pour des causes qui en valent la peine, cela te rendra généreux.

Bref, aie pour objectif d’être vraiment un homme autonome, capable de vivre seul avant de t’occuper inutilement l’esprit avec celle que tu as croisée lors de la dernière soirée et qui t’a jeté ce beau regard profond qui t’a fait penser « c’est sûr que c’est celle-là qui de tout temps a été désignée pour être ma femme ».  Le moment venu, quand tu auras acquis de haute lutte ton indépendance émotionnelle, tu pourras choisir sous le regard de Dieu celle que tu aimeras de tout ton cœur et qui sera la mère de tes enfants.

Si tu es déjà fiancé, alors continue à voir tes amis, à réfléchir par toi-même, à te cultiver et à développer ta personnalité pour être véritablement l’homme fort et libre sur lequel sait pouvoir compter ta fiancée.

Antoine

 

 

Découvrir les métiers d’art

                             Outre la traditionnelle visite à la ferme, une autre occupation pourrait intéresser vos enfants pendant les vacances, et, qui sait, peut-être susciter de futures vocations professionnelles… La visite de l’atelier d’un artisan d’art passionné par son métier, ébéniste, doreur sur bois, restaurateur de tableaux, maître-verrier, ferronnier d’art… est très instructive pour les enfants plus âgés.

L’amour du métier, le goût du travail bien fait, la recherche du beau, peuvent se transmettre dès tout petit, et le sens de l’harmonie esthétique doit être cultivé et transmis à travers les générations. Des quantités de métiers d’art et de savoir-faire ancestraux sont en train de disparaître, faute de jeunes gens capables de s’intéresser à ces métiers dont la richesse et la satisfaction qu’ils procurent surpassent de loin, beaucoup d’autres métiers plus rémunérateurs financièrement.

A nous de savoir susciter chez nos enfants cette curiosité, et de leur permettre d’entreprendre une formation artisanale épanouissante, si leur goût les y porte. 

 

Un héroïsme méconnu

Il existe certaines âmes que nous côtoyons parfois tous les jours, sans mesurer leurs difficultés et auxquelles, le temps passant, plus personne ne fait attention.

Ce sont les célibataires, hommes ou femmes, dans nos familles, chez nos amis, nos collègues de travail, ou enseignants de nos enfants.

Vivre seul, en vrai catholique, dans ce monde si égoïste et jouisseur, avec des couples éphémères qui se forment et se déforment, requiert une forme d’héroïsme qu’il est bon de reconnaître, pour l’accompagner et le soulager.

 

Le temps a passé, sans amener l’âme sœur, ou pas encore, et la solitude s’installe. Seul pour prendre les décisions du quotidien, seul pour son repas du soir après la journée de travail, trop souvent pris « à la va-vite » car pour qui cuisiner ?

Seul à ne pas annoncer la bonne nouvelle de fiançailles, et dans un groupe, contempler le bonheur des autres, le cœur un peu lourd.

Seul à faire des projets qui n’impliquent que soi, ne pas avoir donné vie pour transmettre le meilleur de son âme ni être soutenu plus tard.

Seul, lorsque les parents ne sont plus, sans le toit familial où il faisait bon se retrouver.

Alors, garder le sourire demande un héroïsme insoupçonné.

 

Ils sont souvent considérés comme ayant peut-être tels défauts qui puissent expliquer cette solitude, ou au contraire trop d’assurance pour les filles, qui font « peur » aux garçons.

Trop difficiles, trop ceci, trop cela, ou pas assez ceci, pas assez cela…

La réalité est à la fois plus simple et plus complexe, et le mariage n’est pas une prime à la beauté ni à l’esprit. Certains ont préféré douloureusement ne pas transiger sur la foi ou les qualités humaines essentielles dans un projet d’union, bien conscients de la grandeur du mariage. Il ne s’agit pas de multiplier les commentaires, mais de voir en chacun, un être humain, un pauvre en affection, qui sera heureux que vous l’invitiez à votre table pour recevoir de lui, et lui donner.

Vous appendrez à découvrir cet héroïsme caché.

 

Vivre seul avec droiture demande une grande vie intérieure et un équilibre social fait de moments partagés, d’amitiés vraies, de centres d’intérêts exploités, pour ne pas combler le vide avec internet et les réseaux sociaux. Ceux-ci ne sont que superficialité exploitant d’un côté l’égocentrisme inhérent à chacun : « je me raconte et me mets au centre », et de l’autre la curiosité. Ils donnent l’impression d’être environnés d’une foule d’amis qui ne seront jamais là dans les difficultés, n’étant en réalité que des relations…

Quelle force d’âme faut-il pour rester serein sans recourir à ces artifices, elle ne se trouve qu’avec une vie sacramentelle régulière ; aussi se rapprocher d’un lieu de messe sûr et vivant est bien important. Faisons donc attention à sa sortie, à saluer tout le monde, surtout ceux qui sont seuls en nous intéressant à eux, en priorité.

Se savoir oublié sans rien montrer, demande un héroïsme méconnu.

 

Le célibat rend disponible pour assister ceux de sa famille qui en ont besoin, les parents âgés notamment, les neveux en quête de confidences, les amis qui savent qu’ils ne dérangent pas un rythme familial, les œuvres de piété et d’apostolat. Sa vocation particulière est dans ce don, ainsi que dans un regard détaché sur les enfants.  

Comme tout don, il est source de joie profonde, mais ne doit pas être « exploité » par ceux qui voudraient réduire le célibat aux services familiaux ou paroissiaux.

La difficulté vient aussi d’un état que les prêtres passent bien souvent sous silence, en sermon ou conférences, contrairement à la vocation religieuse ou au mariage.

Il a aussi ses dangers : se plaindre trop souvent, devenir égoïste, difficile à vivre avec ses petites manies non contrées, avoir la critique vive, se mêler de ce qui ne le concerne pas, croyant ainsi être utile, ou avoir du mal à rentrer dans le rythme familial commun.

Se sentir incompris en gardant bonté d’âme, demande un héroïsme méconnu.

 

Sans le savoir, nous pouvons être responsables d’une grave chute, d’un affadissement de la foi, d’une dépression parce que nous n’avons pas été attentifs à cette solitude. Par confort, par facilité, nous préférons aller vers ceux qui nous ressemblent, sans faire l’effort de sortir de nous-mêmes. Parfois il nous faut supporter tel défaut irritant, exacerbé par la solitude, source pour nous de patience et occasion de charité.

A l’inverse, nous ne savons pas quels dévouements cachés, quelles prières silencieuses sont les leurs, ni ce que nous leur devons. Tout cela est inconnu, et nous sera montré plus tard, dans l’éternité.

Alors nous mesurerons et louerons cet héroïsme caché, récompensé.

 

Jeanne de Thuringe

 

 

Seul…

Au milieu d’un monde hostile et d’une société qui court à sa perte, comment le catholique fervent ne pourrait-il pas se sentir « seul » bien souvent ! « Soyez dans le monde mais pas du monde. » Cette phrase nous appelle à la solitude.

Seul, l’élève qui n’a pas regardé ses trois films durant le week-end…

Seul, le jeune qui refuse de se joindre à une bande de copains qui vont fêter avec quelques bouteilles un peu trop joyeusement leur diplôme, ou qui partent en week-end d’intégration en oubliant la messe du dimanche…

Seule, la jeune fille qui garde une tenue digne d’une chrétienne dans sa vie d’étudiante et partout où elle va …

Seuls, les fiancés qui ont décidé de vivre leurs fiançailles dans la pureté au milieu d’un groupe d’amis…

Seuls, les jeunes parents qui s’installent à la campagne pour offrir le meilleur à leurs enfants…

Seuls, les parents qui refusent les invitations du week-end pour rester avec leurs enfants absents la semaine…

Seule, la maman qui a choisi de se consacrer à son foyer et à ses enfants…

Seul, le papa qui, de retour au travail, le lundi matin ne peut raconter à ses collègues ses exploits puisqu’il s’est simplement occupé avec amour de sa famille…

Seuls, les parents qui ont fait un choix religieux différents de leurs familles respectives et qui s’en trouvent ainsi rejetés…

Seul…

C’est le quotidien de ceux qui renoncent et se renoncent par amour de Dieu et pour un plus grand bien…

Il y a des jours où ce sacrifice pèse particulièrement.

Et pourtant… Si vous avez choisi dès vos fiançailles de vivre généreusement votre engagement, si vous voulez donner à Dieu et à la société des hommes et des femmes de qualité, ayant une colonne vertébrale solide, capables de construire la cité de Dieu, ce sera votre lot !

Faut-il pour autant vivre cette solitude comme un boulet à traîner ? Comme une souffrance qui nous ronge ?

Ne serait-ce pas plutôt un moyen de sanctification privilégié ? Comment bien vivre cette solitude de l’âme ?

Ayons des convictions communes et étayons-les par une formation solide.

 Il est très important de poser des choix en connaissance de cause et d’en être convaincus à deux. Quand au cours des années, les progrès spirituels feront grandir les applications pratiques, apprenons à monter ensemble. Si, à l’occasion d’une retraite, nous avons décidé de renoncer à telle ou telle habitude ou pris une nouvelle résolution, attachons-nous à la proposer et à défendre cette résolution avec des arguments solides pour que chacun des deux y adhère avec foi : 

  Pourquoi réciterons-nous dorénavant l’Angelus avant les repas ?

  Pourquoi n’irons-nous plus en vacances sur les plages du sud ?

Dès les jeunes années, un enfant se rend compte que ses parents ont un comportement différent de celui des parents de ses amis, voire d’une tante ou d’un oncle. Au début, on peut répondre par un simple : « chez nous cela ne se fait pas », mais très vite et dès l’âge où le raisonnement est vivant, il sera nécessaire d’étoffer la réponse et de lui donner un caractère surnaturel. Que l’enfant comprenne que cela ne vient pas d’un caprice mais que le sacrifice de ses parents vise le bien de la famille entière, dans le seul but de parvenir plus sûrement au ciel en donnant à Dieu des preuves de notre amour.

Forgeons des personnalités et apprenons le sacrifice.

 Petit à petit l’enfant commencera à comprendre que tout acte majeur doit être pensé et qu’il doit réfléchir avant de « suivre le troupeau » ; il remarquera qu’avant de prendre une décision, ses parents, pèsent le pour et le contre en vue du bien commun et ne font pas toujours « comme les autres ». C’est ainsi qu’il consolidera ses convictions et apprendra à prévoir les conséquences de ses actes : si Maman ne travaille pas à l’extérieur, la réalisation des travaux sera sans doute plus longue, mais elle sera présente pour veiller sur chacun. Si Papa a fait combler la piscine dans le jardin, c’est parce qu’il sait que ce sera une occasion de lascivité et d’oisiveté pour ses adolescents et leurs amis…

Le renoncement au luxe est l’une des raisons les plus fréquentes de l’isolement mais le chrétien sait qu’un luxe non maîtrisé entraîne une pauvreté extrême de l’intelligence et du cœur ; il amollit et mène à une vie lascive et à l’égoïsme, à l’amour du plaisir à outrance, au désir de plaire, au manque de volonté pour résister aux « amis » entraînants. C’est lui qui donne à la jeunesse cette vie oisive, brillante, dorée, jouisseuse à l’excès, voluptueuse, qui sait manger et non travailler, dormir et non veiller, céder et non vaincre, végéter et non vivre. 

Les sacrifices consentis sont réels mais dès ici-bas nous verrons les bienfaits qui les accompagnent.

Développons la charité en priant les uns pour les autres.

 Afin que ces sacrifices portent vraiment leurs fruits, il faut y joindre l’huile du bon Samaritain : cette fleur de la charité qui apprend à ne pas condamner ceux qui font autrement. Apprenons à nos enfants à ne pas juger les personnes ; seul Dieu connaît le cœur des hommes : peut-être y a-t-il des éléments que nous ne connaissons pas… Et si nous étions à leur place ne ferions-nous comme eux ou même pire… ? Peut-être ont-ils vécu des événements qui – Dieu seul le sait – excuseront leur comportement… Et n’avons-nous pas reçu bien davantage que lui ?

En revanche, prenons l’habitude de prier pour celui que nous aimerions condamner ; cela nous permettra de doser la gravité d’une faute. Et nos enfants comprendront alors la portée de cet acte qu’il ne faut pas imiter.

N’oublions pas la valeur de l’exemple qui sera le meilleur des apostolats en famille et entre amis.

  Chers amis, la solitude mène à Dieu. Et si elle demande bien souvent de l’héroïsme, elle est le chemin direct et indispensable pour atteindre le ciel. Sachons l’offrir quand elle vient à nous et l’accepter avec le sourire. Ce sera le joli ruban qui orne le bouquet de nos sacrifices pour les offrir à Dieu le Père, par l’intermédiaire de Notre-Dame des Foyers Ardents.

Dieu n’abandonne jamais celui qui le suit.

Marguerite Marie

 

Mousse de thon – Crème au caramel

Mousse de thon

Pour 12 ramequins :

– 2 boites de thon au naturel de 300 g chacune 

– 15 cl de crème fraîche 

– 2 cuillères à soupe de moutarde 

– 200 g de saumon ou de truite fumée 

– 2 sachets de gelée Maggi ou de Madère à faire chauffer et laisser refroidir avant de mélanger.

Mélanger à la fourchette le tout dans l’ordre 

Remplir les ramequins 

Mettre au frais une nuit ou au minimum 4 heures. 

 

Crème au caramel

4 personnes

– 250 g de lait

– 250 g de crème fraîche liquide

– 10 g de beurre

– 1 pincée de fleur de sel

– 20 g de fécule de maïs

Pour le caramel :

– 150 g de sucre

– 50 g d’eau

Versez l’eau dans la cocotte et ajoutez le sucre et laissez prendre le caramel. Ajoutez une pincée de sel et ajoutez le beurre en fin de cuisson. Réservez.

Dans un saladier, mélangez le lait, la crème et la maïzena. Versez sur le caramel, à feu vif portez à ébullition tout en mélangeant au fouet. Laissez cuire 2 à 3 minutes puis versez dans des verrines ou ramequins. Une fois refroidis, déposez-les au moins 2 heures au réfrigérateur.

 

De l’art de la conversation

Pendant nos repas en famille, il est nécessaire que tout le monde puisse s’exprimer librement et que des débats d’idées s’instaurent qui enrichissent les argumentations de chacun et permettent de discuter de sujets variés. Ceci fait partie du rôle des parents de savoir susciter des discussions intéressantes et souvent animées.

Cependant, prenons garde que ce ne soient pas toujours les mêmes qui monopolisent la parole : tel beau parleur développera ses idées pendant de longues minutes, tandis que des caractères plus introvertis seront bien heureux de cette aubaine qui leur permet de conserver un mutisme dans lequel ils se complaisent. Il est important de faire comprendre à nos enfants que la conversation est un art qui demande une participation de tous, ne serait-ce que par politesse ; les uns s’oubliant pour laisser parler les timides, et les autres faisant un effort pour sortir de leur coquille en s’intéressant à ce qui se dit. Méfions-nous d’un certain « confinement intérieur », fruit d’habitudes familiales, qui peuvent devenir pesantes à la longue et laisser de côté certains membres de la maisonnée.

 

Epoux unis ?

           Autour du mariage fleurissent un tas d’idées fausses. Les unes sont sombres, les autres colorées de rose ou de bleu d’azur… Il y a les faux sages, qui affirment que l’on se marie pour se « faire une fin », ou les faux résignés qui n’osent plus croire au bonheur et se replient sur eux-mêmes, ou encore les esprits pénétrés d’illusion (féminins surtout) pour qui le mariage est la fin des problèmes, le bonheur assuré ! Bref, d’un côté le mariage est un enfer, de l’autre c’est le paradis. Pour mettre tout le monde d’accord, on décrète enfin qu’il est une loterie. Cela explique tout !

Derrière ces jugements simplistes, les hommes n’en finissent pas de désirer le bonheur et de se tromper sur lui, parce qu’ils refusent d’accepter leur condition d’hommes, de tenir compte du péché et de leurs limites. Or le bonheur n’est pas un état, c’est une conquête. On ne le reçoit pas tout fait, on le fait soi-même. Sur la terre il n’est jamais pur car toujours mêlé de souffrance.

Alors, me direz-vous, cela n’existe donc pas, les foyers heureux ?

Les foyers heureux ne sont pas ceux que le deuil, les maladies, les difficultés matérielles, l’échec ne visitent jamais. Ce sont ceux où les époux sont bien accordés, ceux qui ne sont pas rongés par le doute mutuel, la tentation ; ceux où l’amour se fortifie et s’épanouit au long des jours, dans le pire comme dans le meilleur.

Reste que les époux ont chacun un passé différent qui les a modelés à sa façon, qu’ils ne parlent pas le même langage en se servant pourtant des mêmes mots ; qu’ils portent en eux des différences de tempérament entre lesquels l’harmonie n’est pas toujours aisée. Il est inévitable que chaque époux souffre par l’autre et fasse souffrir l’autre. Cela pourrait aboutir à des incompréhensions, ou crises graves de sentiment de solitude, alors que l’on vit sous le même toit, si un effort commun n’était pas entrepris pour réduire les oppositions de caractère, les équivoques de vocabulaire, pour accorder deux intelligences différentes, deux sensibilités inégales. Cet effort demande de l’attention, de la souplesse, de la patience, du courage… L’amour, croit-on, rend tout facile, mais c’est le mariage qui donne surtout les grâces, la force d’entamer cette lutte contre soi pour « retrouver l’autre ». Cette lutte est une vraie lutte ! On peut vraiment dire que l’amour conjugal est une mort à soi-même dont le combat durera probablement toute notre vie, et qui permet à notre amour de se transformer en charité. Aucun foyer n’échappe à cette loi de dépouillement : il n’y a pas d’union harmonieuse sans efforts onéreux !

Il y aura toujours assez de différences entre un homme et une femme pour les diviser, à moins que, par beaucoup d’humilité, de générosité, ils veuillent éviter que les désaccords superficiels ne fassent germer au fond de leurs cœurs une désunion mortelle. Qu’ils sachent rire l’un de l’autre et d’eux-mêmes : le rire est l’ennemi des venins cachés et des rancunes. L’humour, en allégeant l’atmosphère, est l’allié de l’amour. S’il ne détruit pas la souffrance, il l’apaise et l’empêche de devenir l’obstacle qui sépare sournoisement les âmes.

C’est au milieu de la vie, alors qu’on a réussi à aplanir depuis longtemps les premières difficultés, que l’égoïsme, prenant de nouveaux visages, risque de séparer, même à leur insu, les époux les plus unis. Il convient d’être vigilant, et de prier. Toute baisse de vie intérieure a sa répercussion immédiate au foyer. Seul le Sacrifice de la Messe peut donner cet esprit de sacrifice. Le mariage s’enracine, comme tous les sacrements, dans la Messe.

La muraille de nos complaisances, de notre mollesse, de notre ambition tente inlassablement de se reconstruire en nous…et une certaine fatigue y sert de mortier. Nous avons alors tendance à nous enfermer dans une sorte de prison intérieure. C’est le grand péril de l’âge mûr ! Certes les bonnes habitudes de prévenance, délicatesse, estime mutuelle sont prises, mais il n’est pas besoin de scènes violentes ni d’éloignement marqué pour que l’union cesse d’être vivante et profonde.

L’âge mûr est l’âge de l’ambition. L’homme qui se donne tout entier à son métier, à ses affaires, dans quelle mesure ne se cherche-t-il pas lui-même ? Et si son foyer souffre de ses absences de plus en plus longues, si sa femme le sent de plus en plus distrait, absorbé, nerveux, ne lui reproche-t-elle pas son égoïsme ? « Toi, tu ne penses qu’à tes enfants » lui rétorquera son mari agacé. Égoïsme aussi de ceux qui parlent toujours et ne savent plus écouter, égoïsme surtout de ceux qui se taisent et ne font plus l’effort de sortir d’eux-mêmes et de faire partager leurs idées ou sentiments. Les époux trop accaparés chacun par leurs responsabilités, trop « habitués l’un à l’autre » pour se mettre en frais l’un pour l’autre, risquent de mener deux vies parallèles et de ne plus jamais se rencontrer. Ils paraissent unis, et les voilà devenus des étrangers. On a désappris le sacrifice, qui, sous une forme ou sous une autre est tous les jours nécessaire. On veut préserver sa liberté ? Jusqu’où cela peut-il mener si une tentation venait à se présenter ?

Le plus attristant est de se rendre imperméable au regard de l’autre : les traits mêmes du visage de l’époux, les détails de son caractère nous deviennent imperceptibles. À force de vivre près de lui, nous ne distinguons plus rien de lui. Le simple jeu de l’habitude renforce ainsi la malfaisance de l’égoïsme et engendre la solitude.

C’est à l’approche de la vieillesse que cette opacité, fruit du péché, s’épaissit, si l’âme a manqué de générosité, si elle s’est dérobée aux souffrances légitimes qui purifient, qui maintiennent intacte la faculté d’accueil et de don. Heureux sont ceux qui ont su triompher de l’épreuve et de l’usure du quotidien ; ils n’ont pas laissé s’effacer l’image qui avait ébloui leur jeunesse ; ils ont gardé ce besoin d’admirer, cette faim de découverte qui les jetaient jadis l’un vers l’autre. C’est l’âme, et l’âme seule qu’ils s’appliquent à saisir à présent. Heureux ceux qui ont gardé assez de souplesse pour suivre l’autre dans ses transformations, pour marcher du même pas, vers le même but.

Dans les foyers unis, c’est-à-dire qui ont su souffrir pour leur bonheur, on s’aime beaucoup plus aux derniers jours qu’au début de la vie commune. Le foyer heureux et uni est celui où l’ascension au-delà de soi-même a été entreprise d’un même cœur par les deux époux et poursuivie dans l’héroïsme de la foi.

Sophie de Lédinghen