Chef dans les mains de Dieu

           Quel grand mystère ! Dieu a voulu que la grâce du salut passe par ses créatures. L’Eglise d’abord, portée par sa cohorte de papes, d’évêques, de prêtres, de moines et de religieuses : foule d’hommes souvent faillibles et pourtant qui contribuèrent à transmettre la vérité infaillible de la foi. Mais les hommes aussi, les pères, les mères, les frères et les sœurs, tous les Chrétiens, dans la main de Dieu, deviennent comme des ciseaux, des maillets, des chasses, des burins, des pointes qui cisèlent les pierres de l’Eglise, qui construisent cet édifice qui traverse les siècles : l’œuvre du salut. Quel grand mystère !

  Comment des hommes, tous pêcheurs peuvent-il contribuer ainsi à l’édification de la gloire de Dieu ? Comment tout cela ne s’est-il pas déjà écroulé ? Emporté par le tumulte du péché, les ténèbres de l’orgueil et les vagues des impies ? Parce que l’Eglise est divine, parce que la grâce inonde le monde, parce que Dieu sait et voit tout, parce que son plan éternel prend en compte le mal et le péché pour en tirer un bien plus grand encore. Comme sa Passion mène à sa Résurrection. La Passion est marquée par la haine du sanhédrin, la trahison de Juda, le reniement de Pierre, la lâcheté des apôtres, la complicité cruelle des Romains, la couardise de Pilate : le péché a tué Dieu. Tout semblait perdu. Tous ces hommes étaient libres, ils n’étaient pas prédestinés à haïr, salir, cracher et tuer. Non ! Ils l’ont fait librement, là est leur crime. Mais Dieu a tenu compte de leurs péchés pour vaincre le péché, Dieu a tiré des ténèbres un bien plus grand : au milieu de la nuit resplendit la lumière de la Résurrection. Ainsi va l’histoire de l’Eglise et du Salut. Voici son grand miracle, le sceau de son origine divine : elle traverse les siècles et édifie la gloire de Dieu, fondée sur la misère et la faiblesse des hommes.

  Dans le plan de Dieu, après le sacerdoce de l’Eglise, vient le père de famille. Dieu lui donne charge d’âme, Dieu veut que l’œuvre du salut passe entre ses mains, qu’il soit libre d’aimer. Il n’est pas esclave, ni prédestiné, ni perdu dès la naissance, entraînant les siens dans sa perte. Non ! Dieu veut des pères de famille qui soient des chefs de famille. Qu’ils posent des actes, qu’ils agissent en Chrétien, qu’ils se donnent corps et âme à l’œuvre divine : pour leur famille d’abord, pour la cité ensuite. Voilà le rôle du chef de famille : continuer l’église dans le foyer, continuer la chrétienté dans la patrie, continuer la rédemption au milieu des hommes. Fidélité !

Mais, me direz-vous, tout s’effondre aujourd’hui. Les ténèbres envahissent tout. L’Eglise même semble disparaître, s’effacer, perdre sa foi, travestir sa charité. La société sombre. Elle a pu survivre quelque temps, s’accrochant aux restes de la loi naturelle que des siècles de Chrétienté avaient ancrée dans son cœur. L’occident vit sur les dividendes de la chrétienté qu’il a tuée. Mais sans la sève, l’arbre pourrit. Aujourd’hui, même ces restes naturels qui faisaient illusion disparaissent. Le monde s’avachit dans le péché et s’abrutit dans les ténèbres. Dieu ne guiderait-il plus la marche du monde ?

  Dieu nous préserve de nourrir de telles pensées. Oui, Dieu guide la marche du monde ! Grand mystère. Chaque homme est libre, libre de pécher, libre de se sanctifier. Mais pourtant, Dieu guide la marche du monde, Dieu tient nos vies entre ses mains, comme la prunelle de ses yeux. Non pas nos vies naturelles, mais nos vies surnaturelles, notre éternité. Le génie de Dieu est de savoir faire surgir le bien du mal, la lumière de la nuit. Souvenez-vous sa Passion qui mena à Pâques ! Il est en pareil de notre époque si laide. La nuit est là … mais au milieu de la nuit surgit la lumière. Méditez-cela, pères de famille, et alors vous retrouverez l’entrain d’agir. N’oubliez jamais cela, Dieu veut construire l’œuvre de son salut par nos actes. Alors agissons ! Ne cherchons pas à tout contrôler, tout savoir, tout maîtriser. Agissons selon nos moyens, à notre place. Agissons en pensant que le temps est long, que nous semons mais ne récolterons peut-être pas. Agissons en chrétiens, confiants en la Providence. Mais surtout, agissons ! Agissons humblement, laissant la main de Dieu intervenir. Laissons-nous surprendre par Dieu : nos plans sont rarement bons. Laissons-nous surprendre, par les grandes comme par les petites choses du quotidien, ces petits riens que Dieu glisse dans les plis du monde pour nous élever vers lui. Apprendre à se laisser surprendre, c’est apprendre à se laisser guider. Nous serions plus comme saint Pierre, à brandir une épée pour finalement rater notre coup et faillir ensuite. Non, agissons comme saint Jean, sainte Véronique, sainte Marie Madeleine, et plus encore, comme la mère de Dieu qui eurent le courage d’accompagner le Christ au milieu d’une foule qui lui crachait au visage. Quel acte de courage ! Et si nous sommes faibles comme saint Pierre, pleurons aux pieds de Jésus pour nous revêtir de sa force, la force du martyr. Au bout de la nuit, la lumière éclatera.  

 

Louis d’Henriques

 

Four et thermostat

PLUS RAPIDE, PLUS EFFICACE …

 

Les 1001 astuces qui facilitent la vie quotidienne !

Une rubrique qui tente de vous aider dans vos aléas domestiques.

 

Nous sommes dans le temps de Noël…

Un temps généralement consacré à l’art culinaire (galette des rois, crêpes, grands repas familiaux, etc…), et qui dit cuisine dit souvent “cuisson”.

Voici un petit récapitulatif concernant la cuisson au four et le maniement des thermostats.

 

Quelques langages de cuisson (températures exprimées en degrés Celsius) :

Four doux : thermostat 3 à 5 ou 90 à 150°C.

Four chaud ou moyen : thermostat 5 à 7 ou 150 à 210°C.

Four très chaud : thermostat 7 à 9 ou 210 à 270°C.

 

Le thermostat 1 équivaut à une température de 30° degrés Celsius.

Le thermostat 2  :  60°C

Le thermostat 3  :  90°C

Le thermostat 4  : 120°C

Le thermostat 5  : 150°C

Le thermostat 6  : 180°C

Le thermostat 7  :  210°C

Le thermostat 8  :  240°C

Le thermostat 9  : 270°C

Le thermostat 10  : 300°C

 

Pour convertir l’expression de la chaleur …

il suffit de multiplier la valeur de votre thermostat par 30

Exemple : Thermostat 6 signifie 180°C, soit 6 x 30 = 180°C

A l’inverse  180°C signifie thermostat 6, soit 180/30

 

Vous appréciez cette rubrique ? Vous trouvez ces astuces intéressantes ou vous en connaissez de bien meilleures ? Alors … partageons nos talents ! N’hésitez pas à écrire au journal.

 

Saint Ambroise et Théodose

           Saint Ambroise (340-397) osait affirmer : « L’empereur est dans l’Eglise et non au-dessus d’elle1. » Il mit toute son âme à convaincre l’empereur Théodose le Grand de demander pardon à Dieu pour sa faute. En effet, en 390, ce dernier massacra des milliers d’innocents à Thessalonique. Ambroise l’excommunia et lui indiqua qu’il ne pourrait entrer dans la basilique, ni communier qu’après avoir fait pénitence pour son péché : « en vous humiliant par la pénitence, vous imiterez la conduite des saints2. » Après un mois de débats intérieurs, ayant eu affaire à toutes les supplications contraires de ses courtisans, le jour de Noël, le chef de l’empire romain revêtit les habits du pénitent et parcourut à pied les rues de Milan jusqu’à la cathédrale où l’accueillit Ambroise. Il y pleura publiquement son péché. « Ce que des citoyens ordinaires n’osent faire, l’empereur osa le faire : il fit publiquement pénitence ; après quoi pas un jour ne passa sans qu’il regrettât sa faute3.

  C’était le renversement complet de la pyramide sociale antique. Un siècle plus tôt, les évêques étaient encore exécutés dans les amphithéâtres par des empereurs.

« La soumission de Théodose fut un des moments les plus frappants et les plus chargés symboliquement de la civilisation occidentale. (…) Ambroise, fidèle à ses devoirs de prêtre – devoirs d’enseignement, de sanctification et de gouvernement-, transforma ainsi la conscience des Occidentaux de manière unique pour près de 2000 ans4. »

1 Saint Ambroise de Milan, Sermon contre Auxence dans Patrologia latina, vol.217

2 Saint Ambroise de Milan, première lettre à Théodose

3 Saint Ambroise de Milan, oraison funèbre de Théodose Ier.

4 W.J. Slattery – Comment les catholiques ont bâti une civilisation.

 

 

Le pardon chez les non-catholiques

           « Le royaume de Dieu est semblable à un roi qui voulut régler ses comptes avec ses serviteurs » (Mat.18). Ainsi commence la parabole de la clémence du maître et de la méchanceté du serviteur : le maître remet au serviteur sa dette mais ce dernier, aussitôt après, fait jeter en prison son compagnon. Le pardon est nécessaire pour être justifié devant Dieu qui, bien qu’infiniment miséricordieux, n’est clément envers nous qu’en fonction du pardon que nous avons accordé aux autres. De cette nature miséricordieuse de Dieu découle logiquement une place centrale du pardon dans les sociétés chrétiennes, contenu tout simplement dans la vertu maîtresse de Charité. Pardonner implique en effet l’amour : ainsi le chrétien pardonne par amour pour Dieu, et par amour pour son prochain. Mais le pardon n’en reste pas moins une vertu naturelle, c’est-à-dire que l’on peut l’observer parfois même chez les païens. Aussi il peut être intéressant de se pencher sur la conception du pardon qu’ont les principales religions et philosophies non catholiques, en cherchant à déterminer si ces formes de pardon sont réelles ou apparentes. Ce rapide tour d’horizon commence par le protestantisme et l’athéisme, puis l’islam, et enfin le bouddhisme.

 Le protestantisme et l’athéisme

Le protestantisme et l’athéisme ont en commun qu’ils reposent tous deux sur un individualisme et un relativisme profonds, ce qui se traduit par une conception du pardon assez similaire puisque la notion même de faute est remise en question. Pour le protestant, les péchés commis sont comme recouverts par la grâce de Jésus-Christ mort sur la Croix. Cette grâce de Jésus Rédempteur n’efface pas les fautes mais les éclipse auprès de Dieu. Il s’ensuit donc qu’il n’est pas besoin de demander pardon, d’autant plus que s’ajoute le principe de la prédestination : le sort éternel de chaque homme est déjà fixé, quel que soit le bien ou le mal qu’il ait fait durant sa vie. Il n’y a pas de participation de l’homme à son salut. Le protestant ne peut donc pas pardonner à son prochain par amour pour Dieu, puisque Dieu lui-même ne lui pardonne pas réellement mais ne fait que détourner les yeux du mal qu’il commet. Le pardon protestant n’est alors que le résultat d’un calcul entre les avantages et les inconvénients qu’il y aurait à être clément, ou alors le simple fait d’une bienveillance naturelle à pardonner le mal. Alors que le catholique pardonne parce qu’il aime le prochain malgré son péché, le protestant est plutôt indifférent à son prochain. 

  L’athéisme semble pousser encore plus loin cette négation de la faute, tout d’abord en affirmant haut et fort l’inexistence du spirituel et donc du Bien et du Mal, qui ne deviennent que des constructions sociales variant au fur et à mesure des âges et des territoires, mais aussi en érigeant en principe suprême la liberté de chacun. Le pardon prend alors le sens de « tolérance », ce dernier terme étant lui-même dénaturé : la tolérance moderne, apparue sous les Lumières, accepte tout sans porter de jugement, sans chercher à discerner le bien du mal, tandis que la vraie tolérance consiste à supporter un mal jusqu’à ce que les conditions nécessaires à son élimination soient rassemblées. En partant du principe rousseauiste que l’homme est bon par nature, mais qu’il est corrompu par la civilisation, tout homme est par avance absous de ses fautes, ou tout au plus victime de la société. Non seulement on en vient à banaliser le mal, mais l’effet pervers qui se cache derrière est sa généralisation à tous les niveaux de la société : puisque j’excuse l’autre du mal qu’il fait, il est obligé de fermer les yeux à son tour sur mes propres écarts. L’athée ne peut donc réellement pardonner parce qu’il ne reconnaît l’existence ni du bien, ni du mal. La seule faute à ses yeux est l’atteinte à ses libertés individuelles. Le doux philanthrope se change alors en bourreau vengeur, prêt à sacrifier sur l’autel de la Liberté quiconque viendrait la menacer : « Pas de liberté pour les ennemis de la Liberté ! » Pardonner est alors impossible, et même complètement impensable.

L’islam

A contrario de la conception moderne du pardon que nous venons de voir, l’islam reconnaît la réalité et la gravité du péché, opposé à un certain état de justice, et donc la nécessité du pardon. Il distingue fautes majeures (méritant l’enfer) et mineures, comme le catholicisme distingue péchés véniels et mortels. Le croyant doit alors obtenir le pardon de Dieu par une contrition intérieure et une volonté de ne plus pécher, et par l’exécution de rites expiatoires comme les ablutions et le Hajj1 : « Quiconque accomplit le Hajj pour le plaisir de Dieu […] reviendra du Hajj lavé de tous ses péchés, comme s’il venait de naître2. » ; « Quiconque fait ses ablutions parfaitement, ses péchés sortiront de son corps, même du dessous de ses ongles3. » Cependant l’accent est plus mis sur l’accomplissement du rituel extérieur que sur la contrition réelle des fautes, d’autant que ceci est favorisé par l’absence de ministre qui accorderait le pardon des fautes : le croyant est seul face à Dieu et est certain d’être pardonné, du moment qu’il accomplit les ablutions, les prières quotidiennes et le Hajj.

On retrouve cette ambigüité des textes de l’Islam lorsqu’il s’agit du pardon entre musulmans ou avec les « infidèles ». Dans le premier cas, le Coran met en avant la concorde et l’harmonie qui doit régner entre les musulmans et prône un pardon général, tout en autorisant la loi du Talion : « Et Nous y avons prescrit pour eux vie pour vie, œil pour œil, nez pour nez, oreille pour oreille, dent pour dent. Les blessures tombent sous la loi du talion. Après, quiconque y renonce par charité, cela lui vaudra une expiation4. » Le pardon n’est pas une règle comme dans le catholicisme, même s’il est fortement conseillé. Concernant les « infidèles », on se retrouve encore une fois avec d’un côté un appel général au pardon (« Allah est Pardonneur et Miséricordieux », C. 5/98), et de l’autre une exhortation au châtiment, notamment contre les « Associateurs5 », c’est-à-dire les Chrétiens.  Pour eux, pas de pardon possible : « Ceux qui ont mécru parmi les gens du livre, ainsi que les associateurs, iront au feu de la géhenne. Ils y seront éternellement. Ceux-là sont les pires de la création » (98.6) ; « Et tuez-les où que vous les rencontriez […] » (3.152). Ces dernières sourates étant les plus récentes, elles ont force de loi et viennent abroger les sourates plus anciennes. Il n’y a donc pas de pardon absolu et sincère en Islam, puisque le rite extérieur suffit à purifier le croyant et que le pardon d’Allah ne concerne pas tous les hommes.

Le bouddhisme

  Qu’en est-il du bouddhisme, philosophie ô combien admirée aujourd’hui pour la paix et l’harmonie universelle qu’elle enseigne ? Son message de compassion et de pardon universel, la Karuna, séduit en effet beaucoup de nos contemporains, mais la réalité qu’il cache a de quoi faire frémir. Le bouddhisme aspire à la paix totale, au Nirvâna (le « Grand Vide »), mais est confronté sur terre à la souffrance inhérente à l’être humain. Partant du constat que la souffrance est liée au désir, il propose tout simplement de mettre fin au désir et donc à l’être, puisque l’homme est constamment en recherche du bonheur. Le bouddhiste ne doit donc en aucun cas attacher de l’importance au mal que l’autre lui fait, et le laisser passer comme si de rien n’était. S’il pardonne, ce n’est que pour « briser le cycle de la haine » et éviter de se faire du mal avec des pensées de vengeance ou de la rancœur. Il n’y a donc pas pardon, mais indifférence à l’offense.

Du côté du « pécheur », il n’y a pas de pardon non plus puisqu’il n’existe pas de Dieu. Chaque acte mauvais reçoit sa punition dans les différentes réincarnations de l’être via le Karma : il est donc inutile de demander pardon à qui que ce soit. Pardonner n’est plus alors un acte réparateur qui permet de maintenir la concorde entre les membres d’une même société, mais uniquement un acte de profond égoïsme qui a pour but d’anéantir les passions personnelles et de fondre toujours plus l’être dans le Grand Vide. En fin de compte, c’est la mort de l’humanité en germe.

  « Père, pardonnez-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font ». Pardonner implique la connaissance du Mal, du péché qui dresse l’homme contre Dieu, mais aussi un amour réel de l’autre que seule enseigne la religion catholique. Le catholique pardonne avant toute chose parce qu’il a été lui-même l’objet du pardon de Dieu, mort sur la croix. Il n’y a pas de place pour un quelconque calcul humain ou pour un faux altruisme, qui n’est en réalité qu’égoïsme. Si l’on trouve des actes héroïques de pardon dans les autres religions, seul le catholicisme a pu donner ces légions de martyrs et de saints, prêts à pardonner à leurs bourreaux. Face à cela, combien sont vides de sens la tolérance et l’altruisme modernes !

 

« Pardonnons de bon gré afin d’être pardonnés. Témoignons de l’indulgence en passant sur les offenses. Aimons-nous les uns les autres, du pardon soyons apôtres. Honorons nos frères et nos sœurs, et l’amour sera vainqueur ».(Psaume 86:5)

 

Un animateur du MJCF

 

 

Tintin au pays des soviets (suite)

           Un Scrabble Géant ou plutôt l’inverse d’un Scrabble, tel était l’atelier de l’usine de la pensée moderne où nous avions laissé notre reporter s’infiltrer subrepticement par une porte dérobée.

 

           A l’entrée de cet atelier se présentaient des mots bien définis dont le sens était clair et univoque. Leur signification était communément admise et quasi inchangée depuis des siècles. Ces mots allaient être alors soigneusement triés par des mains expertes :

– D’un côté, les mots usés, trop peu utilisés pour qu’ils puissent être utiles d’une quelconque manière. Ils  étaient en quelque sorte jetés dans les oubliettes des médias et des écrivains, seuls les vieux dinosaures continueraient à les employer.

– De l’autre côté, on préparait des mots ou expressions à sanctifier. Une fois leur sens transformé, ils devaient pour toujours être accompagnés de leur cortège ininterrompu de salamalecs et de louanges proférés par les grands parleurs publics du Soviet suprême, tous remplis de la solennité et de la gravité due à de telles célébrités daignant sortir de leurs bouches enfarinées. Parmi ces mots sacrés, il eut le temps d’apercevoir quelques échantillons : « Démocratie », « Liberté », « Modernité », « Egalité », « Mixité », « Ecologie », « Justice », « Accueil », « Ouverture » ou encore « Etat de droit ». Ces quelques échantillons, pour peu nombreux qu’ils soient, étaient assez représentatifs. Toujours utilisés dans un contexte positif et associés à des pensées positives. Si bien que d’une idée neutre ou amorale qu’ils étaient censés décrire à l’origine, ils en devenaient associés au Bien à tel point que l’on pourrait résumer toutes ces idées en un seul mot : Bien.

A cette première étape du procédé qui sacralisait ces mots, était ajoutée l’étape du miroir. En effet, en opposition à ces concepts on associait un contraire, lui aussi vidé de son sens et résumé à un idée : Mal, ou au moins renvoyant à un concept négatif. Par exemple, face à « l’Egalité » : Bien, se présentaient « les Inégalités » d’autant plus terribles qu’elles étaient employées au pluriel. Face à « l’ouverture » : Bien, se présentait la scandaleuse et ignoble « Fermeture ». D’aucuns disent d’ailleurs que les fermetures Eclair vont changer de nom pour devenir des ouvertures Eclair !

  Continuant son cheminement le long de la ligne de production et de transformation des mots et du langage, notre infiltré arriva à l’étape de diabolisation où d’autres mots spécialement sélectionnés subissaient un traitement thermique très agressif les rendant durs et cassants. Ces termes étaient très efficaces pour décrédibiliser un adversaire ou détruire une idée en surface.

  Ces mots tels que « fascisme », « populisme », « autoritaire », « conservateur », « nationaliste », « figé », ou encore « réfractaire au changement » devaient systématiquement être utilisés dans des contextes négatifs. Pour plus d’efficacité lors de leur emploi, il était fortement recommandé par le fabriquant de les accompagner du suffixe « isme » et d’un ou deux mots annonciateurs. Ainsi, chez une personne autoritaire (déjà pas brillante), on constatera plutôt une « inquiétante dérive autoritariste » (encore plus dangereuse). Quitte même à changer complètement le sens, une personne « populaire », deviendra très vite « populiste » pour peu qu’elle ne soit pas populaire aux yeux du Soviet suprême, mais attention à ne pas sombrer dans le complotisme. Oui, cela va maintenant de soi, le complotisme est très sombre, à moins qu’il ne s’éclaircisse suite aux récentes polémiques sur les couleurs de peau et la lessive.

  Ainsi la première partie de l’atelier travaillait à prendre d’antiques mots innocents et à les transformer en un seul mot et son contraire : BIEN/ PAS BIEN.  On parvenait finalement à la suppression de ces mots, puisque les idées qu’ils décrivaient originellement n’avaient plus de moyen de s’exprimer.

La deuxième partie était plus innovante et créative. En effet, on y fabriquait de nouveaux mots auxquels on associait un sens plus ou moins flou, permettant aux utilisateurs de parler de concepts difficiles à faire assimiler au grand public, sans qu’il soit capable de comprendre de quoi il s’agit vraiment, mais en le conditionnant de telle sorte qu’il puisse saisir immédiatement si cela est bon ou mauvais. Ainsi, les derniers concepts tout récemment sortis de la chaîne de production, que notre reporteur put apercevoir au passage : « inclusif », « 4.0 », « digitalisation », « avant gardiste », « bio », « écocitoyens ». C’était la chaîne des bons.

Et sur la chaîne des mauvais ou plutôt du « PAS BIEN » : « climatosceptique », « passéiste » ou encore « négationniste », « écocide », « immobilisme ».

  C’est à ce moment que notre ami, intrigué et voulant à tout prix comprendre à quoi pouvaient bien servir ces produits fabriqués en masse, enfila une blouse qui traînait et s’enhardit à aller discuter avec un ouvrier présent sur la ligne. Se présentant comme un petit nouveau tout juste arrivé, il engagea la conversation avec son nouveau collègue qui lui dit sur le ton de la confidence :

« C’est une belle chose la destruction des mots, chaque année, de moins en moins de mots et le champ de la conscience de plus en plus restreint. La Révolution sera complète quand la langue sera parfaite. A la fin, nous rendrons littéralement impossible le crime par la pensée car il n’y aura plus de mots pour l’exprimer. En effet, une opinion inexprimable avec des mots est une opinion que l’on ne peut pas penser. Et si par hasard, quelqu’un n’était pas d’accord avec l’opinion répandue par le Soviet suprême, les mots pour exprimer sa pensée lui manqueraient et toute révolte serait par le fait même inconcevable donc impossible. »

 

  Un peu déprimé par cette discussion somme toute très Orwellienne avec son camarade de l’heure, notre reporteur, encore très « passéiste », s’enfuit de nouveau dans la nature pour y reprendre son souffle. C’est alors, en voyant un bourgeon poindre sous l’écorce d’un vieux chêne, que ces quelques mots de Péguy lui revinrent en mémoire et lui rendirent sa bonne humeur : « Et ma petite Espérance n’est rien que cette promesse de bourgeon qui s’annonce au fin du commencement d’avril ».

 

Antoine

 

Actualités culturelles

 ¨ Nogent-sur-Seine (10)

Jusqu’au 7 mars 2021, le musée Camille Claudel de Nogent-sur-Seine propose une rétrospective sur « Les sculpteurs du travail : Meunier, Dalou, Rodin ». Un retour intéressant sur ces artistes qui, autour des années 1880, ont décidé de sculpter les différents métiers. Environ 150 œuvres incarnant les ouvriers avec leurs outils et leurs techniques : une belle occasion de louer le bon travail, ou encore de dénoncer certains abus dans la condition ouvrière.

 ¨ Aix-en-Provence (13)

Du 19 septembre 2020 au 14 février 2021, ne manquez pas l’exceptionnelle exposition « Pharaon, Osiris et la momie » présentée au musée Granet d’Aix-en-Provence. Une occasion unique d’en apprendre plus sur la civilisation égyptienne, grâce à une présentation ludique et pédagogique. Plongez-vous dans cette fascinante Egypte : découvrez plus de 200 objets issus des collections du musée Granet – qui détient l’une des plus importantes collections d’art égyptien ancien – et de prêts d’autres musées – dont le Louvre.

¨ Chartres (28)

Grande nouvelle ! Depuis le mois d’octobre dernier, vous pouvez admirer à la cathédrale de Chartres le nouveau reliquaire du voile de la Sainte Vierge. Réalisée par Hubert Le Gall, cette belle vitrine dorée et bleue (le bleu de Chartres !) possède un dispositif permettant une meilleure protection contre l’humidité : en effet, le reliquaire du XIXe siècle que l’on pouvait admirer jusqu’à ce jour n’était pas assez étanche, ce qui menaçait la relique. Une occasion de perpétrer encore le miracle de cette présence de la Vierge à travers son voile, présent à Chartres depuis le IXe siècle.

 ¨ Melun (77)

Jusqu’au 28 février 2021, « Les gendarmes crèvent l’écran » à la gendarmerie de Melun ! C’est là que vous pourrez découvrir l’évolution du statut des gendarmes dans le cinéma au cours des ans : de simple personnage d’arrière-plan à personnage principal avec Cruchot ou encore Marleau, il y a un grand pas. Cette exposition est également l’occasion de se pencher sur la façon de présenter la gendarmerie et ses missions à travers les différents films.

¨ Versailles (78)

Rendez-vous avant le 14 mars 2021 au château de Versailles pour découvrir « Hyacinthe Rigaud ou le portrait Soleil ». Pour la toute première fois, une rétrospective est consacrée à Hyacinthe Rigaud, cet artiste emblématique du portrait du roi Louis XIV. Eclipsé par son chef-d’œuvre monumental, Rigaud est ici remis en lumière, lui qui symbolisait au XVIIe siècle toute la grandeur du genre du portrait. Un parcours passionnant présentant les différents portraits et autoportraits du peintre, ainsi qu’un retour sur sa technique toute particulière : c’est bien à lui que l’on doit le renouveau du genre du portrait.

 

 

Notre Père qui êtes aux cieux (suite)

           « Bien vivre n’est rien d’autre qu’aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de tout son esprit », et comment aimer Dieu si nous ne le connaissons pas ? Aimer Dieu ! Vaste programme ! Et l’aimerons-nous jamais assez ?

La maman pourra ainsi lire ou simplement s’inspirer de ces pensées pour entretenir un dialogue avec ses enfants ; elle l’adaptera à l’âge de chacun mais y trouvera l’inspiration nécessaire pour rendre la présence de Dieu réelle dans le quotidien matériel et froid qui nous entoure. Elle apprendra ainsi à ses enfants, petit à petit, à méditer ; point n’est besoin pour cela de développer tous les points de ce texte si un seul nourrit l’âme de l’enfant lors de ce moment privilégié.

Ainsi, quand les difficultés surgiront, que les épreuves inévitables surviendront, chacun aura acquis l’habitude de retrouver au fond de son cœur Celui qui ne déçoit jamais !

   Avant de méditer sur la deuxième partie du Notre Père, penchons-nous encore une fois sur cette première partie pour bien nous imprégner de ces demandes que Notre-Seigneur Jésus-Christ nous fait répéter plusieurs fois par jour :

  Quand je prononce cette première moitié du Notre Père, je fais un acte de Foi et d’adoration en ramenant toute chose à lui, ce qui marque bien la différence avec la deuxième partie de cette belle prière. « Rendez à César ce qui est à César, a dit Notre-Seigneur… et à Dieu ce qui est à Dieu ! » Tout en moi se tourne vers lui, et je montre à ce moment mon désir de conformer mon être et ma vie avec ce que le Bon Dieu attend de moi. Si je ne l’ai pas encore appris au catéchisme, je comprendrai bientôt que Dieu m’a créé pour l’adorer, l’aimer et le servir comme un père, dans le but d’aller au Ciel le rejoindre un jour. Alors, pour bien commencer, je me remets bien à ma place de créature, devant le roi du Paradis, et je fais un acte d’humilité. Vous êtes tout, ô mon Dieu, et je ne suis rien. Vous êtes au Ciel, et moi ici-bas, que votre nom soit sanctifié et le mien oublié pour n’être plus qu’un instrument dans vos mains afin que votre volonté soit faite, vous qui êtes le Roi. Oui, vraiment, je ne suis rien, et vous êtes tout, et pourtant vous voulez que je participe à votre gloire ! Quel cadeau !

 

  Que votre nom soit sanctifié, que votre règne arrive, que votre volonté soit faite… c’est impératif, la Création n’a pas le choix que d’honorer ainsi son Créateur ! Le Bon Dieu m’a fait libre, oui, mais je comprends déjà, même si je ne suis qu’un enfant, que la liberté ne donne pas tous les droits. Si la liberté est de faire tout ce que j’ai envie, comme par exemple de réveiller toute la maison à 5h du matin avec la trompe de chasse de mon grand-père, pourrai-je supporter d’être à mon tour ennuyé par ma sœur jouant sans cesse les mêmes notes sur son harmonica ? Non, la liberté est bien autre chose que le droit de faire mes trente-six volontés. C’est la possibilité de choisir comment je vais aimer Notre-Seigneur chaque jour un peu plus. Et ce « Notre Père » me donne une route à suivre, un plan bien simple de la route qui mène au Ciel.

 

  Dans les trois demandes que je fais à chaque Notre Père, je veux soumettre toute ma volonté, tout mon être à la volonté du Bon Dieu, car il sait bien mieux que moi ce dont j’ai besoin, et ce que je peux faire pour lui plaire. O mon Dieu, transformez mon cœur afin que je ne vive que par vous, et pour vous ! Que la Sainte Vierge Marie, qui n’a jamais déplu au Seigneur, soit mon guide et mon modèle dans l’accomplissement de mon devoir d’état. Mon saint ange, gardez-moi bien sur le chemin qui mène dans ce beau royaume qu’est le Paradis.

Germaine Thionville

 

Le pardon chrétien

           Saint Paul, à plusieurs reprises, invite le chrétien à « se revêtir d’entrailles de miséricorde, de bénignité, d’humilité, de modestie et de patience1 ». Ces vertus, par leur dimension sociale, engendrent la paix dans les familles, la paix dans les communautés. Saint Paul conclut en effet : « Et que la paix du Christ, à laquelle vous avez été appelés pour former un seul corps, règne en vos cœurs2 ». Mais hélas, cette paix avec autrui est toujours fragile ici-bas, souvent blessée ; aussi saint Paul nous demande-t-il de nous « pardonner mutuellement, si quelqu’un a un sujet de plainte contre un autre3 ». Ce point est aussi important que délicat.

Il est important, car du pardon que nous accordons aux autres dépend le pardon que Dieu nous accorde. C’est le Notre Père : « Pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés ». Retrouver la paix avec Dieu, la paix profonde de l’âme, n’est pas possible tant que nous n’avons pas, autant qu’il dépend de nous, retrouvé la paix avec nos frères4. Et certains restent hélas des années le cœur fermé, fermé par des blessures et des rancunes. Pire, certains meurent sans s’être réconciliés. Comment se présenteront-ils devant Dieu ? Là il n’y aura plus de faux-semblants. La mesure du pardon que nous n’aurons pas donné sera la mesure du pardon que nous ne recevrons pas ! Ce point du pardon est donc important.

Il est délicat aussi, car il existe nombre d’illusions à son sujet. Quelquefois, il nous semble que pardonner à notre ennemi serait lui donner carte blanche pour mieux recommencer ses méfaits à notre endroit ; d’autres fois, nous croyons avoir pardonné, alors que nous restons remplis de rancune ; ou bien à l’inverse, on croit que son pardon est faux, car le souvenir de l’offense remonte à notre mémoire, pour nous hanter un moment. Bref, nous ne savons pas quand et comment pardonner. Aussi saint Paul donne-t-il un critère : « Comme le Seigneur vous a pardonné, pardonnez, vous aussi5 ». Mais le Christ ne pardonne pas toujours ! Il y pose en effet la condition indispensable du regret de nos péchés. Aussi, pour apprendre à pardonner, il importe de distinguer trois temps :

1)   Quand l’offense est commise, et que l’offenseur ne donne pas de signe de repentir, voire semble persévérer dans sa voie mauvaise ;

2)   Quand le coupable demande pardon ;

3)   Une fois que le pardon a été accordé.

A chacun de ces temps, correspond trois sens différents du mot « pardon », trois manières différentes d’agir.

La première phase du pardon

 

Venons-en au premier cas évoqué : lorsque quelqu’un vous a gravement offensé et que, loin de manifester quelque regret, il semble au contraire persévérer dans sa voie mauvaise. Nous sommes alors face à ce que nous appelons un ennemi. Il est clair que vous ne pouvez lui pardonner au sens strict. Dieu lui-même n’agit pas ainsi, réclamant que nous regrettions nos péchés pour les remettre. Pour être concret, si un voleur vous arrache votre sac dans la rue, vous n’allez pas l’inviter chez vous prendre un café sous prétexte de pardon : ce serait le meilleur moyen pour lui faire découvrir tout ce qu’il peut encore voler, ce serait le pousser au mal. Non, celui qui vous a offensé gravement, vous ne pouvez pas lui pardonner au sens strict, tant qu’il ne regrette pas son offense. Serait-ce alors que le mot pardon n’ait aucun sens en ce cas-là ? Si. Revenons à son origine étymologique. Le mot « pardon » signifie donner par-delà, continuer à donner le bien par-delà le mal qui nous est fait. C’est ce à quoi nous invite saint Paul : « Ne soyez pas vaincu par le mal [en devenant vous-même mauvais, car rendant le mal pour le mal], mais soyez victorieux du mal par le bien6 ». Rendre le bien pour le mal, c’est tout simplement ce que nous demande Jésus dans l’Évangile : « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent : afin que vous soyez les enfants de votre Père qui est dans les cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et descendre sa pluie sur les justes et sur les injustes7.» A agir ainsi, on disposera le coupable à regretter, puis à demander pardon. Regardons de plus près en quoi consiste cet amour des ennemis, premier stade du pardon.

  Il est tout d’abord clair que cet amour interdit la haine de l’autre, en tant que personne. Car il est tout aussi clair que nous avons le droit et le devoir de détester tant ses actions mauvaises et pernicieuses, qu’éventuellement le vice qui l’habite, et de nous en protéger d’autant. Mais afin que cette bonne haine du mal ne dérive en mauvaise haine de la personne elle-même, considérons que, par ses mauvaises actions et ses vices, l’autre non seulement nous fait du mal, mais surtout se fait du mal à lui-même. C’est ainsi qu’à considérer sa misère, naîtra en nous un regard de miséricorde à son endroit, et non de haine.

  L’amour des ennemis interdit encore la vengeance. Pourquoi ? Parce que la vengeance  contre un égal qui nous a offensé est toujours une injustice. A se venger, nous nous posons comme juge et partie : nous ne sommes pas au-dessus de notre frère pour lui infliger un châtiment. Le faire serait agir injustement, et donc agir mal. Non, dit saint Paul, ne prenez pas la place de Dieu, laissez Celui-ci rétribuer, le jour venu. « Il est en effet écrit : à moi la vengeance, c’est moi qui rétribuerai, dit le Seigneur8 ». « Veillez donc, dit encore saint Paul, à ce que nul ne rende le mal pour le mal, mais cherchez toujours le bien de tous».

  « Cherchez le bien de tous » : l’amour des ennemis consiste précisément en cela, vouloir leur bien, chercher leur bien. A l’exemple du Christ en croix, prions pour eux, pour leur conversion : « Seigneur, pardonnez-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font10 ». Notez que le Christ ne leur pardonne pas : le Christ-homme demande à Dieu de changer le cœur de ses bourreaux, pour qu’Il puisse ensuite leur pardonner. Il y a une nuance. Faites de même, priez pour vos ennemis, pour leur conversion. Priez pour ceux qui vous font du mal, c’est ainsi que vous leur ferez du bien. Et si vous les croisiez – vous avez le droit de les éviter, surtout s’ils continuent à vous faire du mal ! – mais si vous les croisiez, ou que vous ne puissiez les éviter, posez des actes bons envers eux : « Si ton ennemi a faim, donne-lui à manger, s’il a soif, donne-lui à boire ; ne te laisse pas vaincre par le mal, mais sois victorieux du mal par le bien11 ». C’est ainsi que sainte Rita convertit son mari qui pourtant la martyrisait, en continuant toujours à le servir et à prier pour lui. Ne réservons pas à de grands saints une telle conduite. J’ai souvenir d’une famille qui eut un enfant handicapé. Alors que la mère était encore enceinte, les jeunes parents subirent de la part du médecin un véritable harcèlement les poussant à l’avortement, et ce jusqu’au dernier instant. Furieux, le père voulut dans un premier temps se venger. Préférant suivre les recommandations du Christ plutôt que sa colère, il écrivit au médecin pour le remercier d’avoir donné jour à son petit, puis lui envoya régulièrement une photo et des nouvelles de l’enfant. Finalement, le médecin lui écrivit à son tour, pour demander pardon des propos qu’il avait tenus avant l’accouchement. Ce jeune père de famille s’est comporté chrétiennement. Alors que le médecin restait enfermé dans sa logique eugéniste et mortifère, ce père de famille avait essayé de lui faire du bien, lui montrant à travers son enfant la beauté de la vie humaine, de toute vie humaine, qui plus est quand elle est chrétienne. Plutôt que de rendre le mal pour le mal par la vengeance, il avait rendu le bien pour le mal, et avait ainsi vaincu le mal par le bien.

  Cette première phase du pardon, qui concerne ceux qui sont encore nos ennemis, est certainement la plus difficile à pratiquer ; mais la plus importante. A s’y exercer, les deux phases suivantes du pardon seront plus aisées. On peut même dire que, menée à la perfection, cette première phase génère chez l’offensé le pardon pris au sens strict, bien que du côté de l’offenseur, il y ait encore un obstacle pour le recevoir effectivement, à savoir son attache au mal. C’est en ce sens que saint Thomas invite les parfaits à pardonner au sens strict, quand bien même l’offenseur ne regretterait pas encore sa faute.

Avant d’aller plus loin, il importe à chacun de s’examiner pour savoir si, de son côté, il a fait le nécessaire pour être en paix avec son prochain, ou si au contraire il entretient des rancœurs vis-à-vis de certains. Cherchons également à savoir si nous n’avons pas offensé gravement notre frère par le passé, sans lui avoir demandé pardon et cherché à réparer. Oui, examinons-nous : nous ne pourrons entrer au Ciel avec tout cela sur la conscience. Examinons-nous et jugeons-nous aujourd’hui, afin que Dieu n’ait pas à nous examiner et à nous condamner demain.

La deuxième phase du pardon

 Nous le disions, le pardon au sens strict ne peut être accordé que quand autrui regrette sa faute. Il ne nous est pas demandé plus qu’à Dieu, qui agit ainsi envers nous. Commençons néanmoins par noter que, lorsqu’il s’agit d’offenses sans gravité, ce regret doit être supposé chez autrui, quand bien même il ne serait nullement manifesté. En ce cas, notre pardon devra être pour ainsi dire immédiat. Ainsi en est-il par exemple quand on nous injurie. Il relève de la grandeur d’âme de savoir n’en tenir aucun compte. Cicéron dit de Jules César qu’il avait coutume de n’oublier que les injures. C’est parce que le sage, dit Sénèque, est au-dessus de l’injure. Il est en effet plus digne d’un grand cœur de pardonner une injure, que de demeurer vainqueur dans un différend. Si nous appliquions seulement cette première règle, beaucoup de différends seraient évités. Nous réagissons hélas tellement souvent par susceptibilité, par amour propre blessé… Beaucoup plus que l’offense d’autrui, c’est cet amour propre qui est source de divisions.

Néanmoins, lorsqu’il s’agit d’offenses plus graves, soit en elles-mêmes, soit par leurs conséquences, il est évident que la réconciliation ne peut se faire que si le coupable exprime son regret d’une quelconque manière. C’est par exemple le cas lorsque quelqu’un vous a causé un dommage grave, que ce soit par injustice, ou en manquant à sa parole. Il doit reconnaître ses torts, pour qu’il y ait réconciliation. Cependant, pour lui pardonner effectivement, n’attendez pas que ses excuses soient parfaites, complètes, aussi humbles que n’a été injuste son injustice. Au contraire, soyez large en la matière, sachez vous contenter des premiers gestes, des premiers mots. L’homme est hélas bien orgueilleux, il lui en coûte de s’humilier. N’exigez pas trop de lui. Prenez exemple sur Dieu, dans ce que l’on pourrait appeler la première confession, celle d’Adam pécheur. Dieu tout d’abord part à sa recherche, et lui facilite l’aveu de sa faute : « D’où sais-tu que tu es nu ? N’aurais-tu pas mangé du fruit défendu12? ». Vous reconnaissez là la première phase du pardon. La réponse d’Adam est terrible, quand on y pense : « La femme que vous avez mise à mes côtés m’a donné du fruit de l’arbre, et j’en ai mangé13 ». Son aveu est presque insultant ! Mais il y a néanmoins aveu, et Dieu s’en contente. Heureusement pour nous, car combien de fois, en nos confessions, cherchons-nous de fausses excuses à nos péchés ? Sachons donc être larges dans l’octroi de notre pardon.

Que signifie pardonner ? Ne plus tenir rigueur du mal causé. Il serait donc injuste de faire sentir à l’autre que, pour nous avoir autrefois offensé, il reste notre débiteur. Ce qui est pardonné est pardonné. Cela veut-il dire qu’on doit remettre à l’autre non seulement la faute commise, mais encore la peine encourue ? Si nous restons toujours libres – et c’est quelquefois très méritoire – de remettre une dette en justice, il semble que parfois, réclamer réparation relève au contraire de la charité. Si votre fils, malgré votre interdiction formelle, a pris votre voiture et l’a cassée, il paraît bon pour son éducation qu’il répare un minimum ! Cette demande de réparation doit alors être signifiée dans l’octroi du pardon, ainsi que Dieu le fait à notre endroit lors de la confession. Ne la réclamer que beaucoup plus tard serait prouver que nous n’avions rien pardonné, mais fait que ruminer.

Le pardon porte donc sur l’acte mauvais dont nous sommes victimes. Ne plus tenir rigueur de cet acte ne signifie pas, le cas échéant, ignorer la faiblesse d’autrui, voire le vice qui en est à l’origine. Si quelqu’un a gravement trahi un secret que vous lui aviez confié, pardonner sa trahison ne veut pas dire lui redonner toute votre confiance, comme s’il était incorruptible ! Si vous ne lui tenez plus rigueur de cette trahison et de ses conséquences, vous garderez néanmoins dans les premiers temps une certaine réserve à son endroit, et c’est là sagesse ; mais cette même sagesse saura également vous tenir éveillé sur les progrès qu’il fera dans la vertu autrefois lésée.

Ce point en éclaire un autre : doit-on redonner toute son amitié à la personne pardonnée, s’il y avait un lien particulier auparavant ? Nous n’y sommes pas toujours tenus. Il est cependant des cas où il est important de savoir redonner toute sa bienveillance et sa prévenance, à savoir lorsque l’amitié lésée relève de la nature. C’est par exemple le cas entre un époux et une épouse, un parent et son enfant, etc. Dans les autres cas, si l’on n’est pas tenu de redonner toute son amitié, on ne doit cependant jamais faire sentir une quelconque inimitié, et toujours continuer à vouloir le bien de l’autre, comme on le voulait avant même d’accorder le pardon effectif. Regardons néanmoins le très bel exemple, héroïque, de Saint Jean Galbert. Voulant coûte que coûte venger la mort de son frère, il rencontra son assassin un vendredi saint. Celui-ci le supplia au nom du Christ crucifié. Jean lui pardonna, et lui donna même son amitié. Cela fut à l’origine de sa sainteté, lui qui fonda plus tard l’ordre de Vallombreuse.

La troisième phase du pardon 

Voici donc l’offense pardonnée. Il reste en nous quelque chose qui peut s’avérer terrible : la mémoire ! Nous avons beau avoir pardonné, voici que nous revient à l’esprit tout le mal que l’autre nous a causé, mal dont peut-être nous souffrons encore, dont peut-être nous souffrirons toujours ! Imaginons le pire : un conducteur en état d’ivresse a tué votre enfant. Il est venu demander pardon et, chrétiennement, vous lui avez pardonné. Mais il suffit d’un rien pour raviver cette mémoire : un geste, une parole, un objet, un lieu. Et voici que, malgré votre pardon, avec cette mémoire qui se ravive, se ravivent aussi parfois des bouffées de rancune, de colère, voire de haine. Nous entrons ici dans la troisième phase du pardon, le pardon de la mémoire.

Si vous avez connu ces moments intérieurs si terribles, il faut commencer par vous rassurer : à eux seuls, ils ne remettent pas en cause la valeur du pardon donné. Certains s’en veulent de ces mouvements intérieurs, et se disent que leur pardon n’a pas été vrai. Si, il l’a été. Ces mouvements vous rappellent simplement combien vous êtes encore trop sensibles. Il vous faudra sans doute renouveler intérieurement votre pardon, encore et encore, à chaque fois que ce mouvement de mémoire s’accompagnera de tentations de rancœur ou de révolte. C’est là aussi le « soixante-dix fois sept fois » dont parle Notre-Seigneur au sujet du pardon14. Et tant que vous renouvellerez ainsi intérieurement votre pardon, jamais il n’y aura péché de colère, de rancœur ou de haine, quoi qu’il en soit des mouvements ressentis. Vous vous en dissocierez au contraire, et lentement ces mouvements se dissocieront des rappels de votre mémoire, ils vous abandonneront. Et vous aurez grandi d’autant dans la vertu.

Car, lorsqu’il s’agit de grandes blessures du passé qui nous ont marquées en profondeur, pardonner ne revient pas à oublier. C’est accepter de vivre en paix avec l’offense. Le pardon de la mémoire réclame de se souvenir, et non d’enfouir. Une blessure cachée s’infecte, pour distiller plus tard son poison décuplé. Il importe au contraire de la mettre au jour, dans la lumière. Là, à force de pardonner, vous y découvrirez lentement, au-delà du mal reçu des hommes, le bien infiniment plus grand reçu de Dieu, l’amour particulier avec lequel Il continue de vous aimer, l’amour qu’aujourd’hui Il vous donne de rayonner, en union avec le divin crucifié. Alors, vos blessures seront devenues pour vous sources de vie.

  S’il était nécessaire de parler ainsi du pardon, c’est bien sûr de par l’importance du thème. Notre Seigneur est très clair : « Si vous ne pardonnez pas, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos offenses15» ; de par son importance donc, mais aussi de par son actualité. L’expérience dit combien il existe dans les familles, entre amis ou anciens amis, des brouilles non dissipées, des brouilles qui souvent se sont envenimées avec le temps. Il faudrait – oui, il faut ! – que la charité du Christ, que la paix du Christ soit plus puissante que toutes ces brouilles, qu’elle en soit victorieuse. C’était là le souhait initial de saint Paul : « Que triomphe en vos cœurs la paix du Christ, à laquelle vous avez été appelés pour former un seul corps16».

Un prêtre

 

1 Col 3, 12

2 Col 3, 15

3 Col 3, 13

4 Ro 12, 18

5 Col 3, 13

6 Ro 12, 21

7 Mt 5, 45-46).

8 Ro 12, 19, citant Dt 32, 35

9 1 Th 5, 15

10 Lc 23, 34

11 Ro 12, 21

12 Ge 3, 11

13 Ge 3, 12

14 Mt 18, 22

15 Mt 6, 15

16 Col 3, 14

 

Aimer la France

           « Le peuple qui a fait alliance avec Dieu aux Fonts Baptismaux de Reims se repentira et retournera à sa première vocation. Les mérites de tant de ses Fils qui prêchent la vérité de l’Evangile dans le monde presque entier et dont beaucoup l’ont scellée de leur sang, les prières de tant de saints qui désirent ardemment avoir pour compagnons dans la Gloire Céleste les frères bien-aimés de leur patrie, la piété généreuse de tant de ses Fils, qui, sans s’arrêter à aucun sacrifice, pourvoient à la dignité du clergé et à la splendeur du culte catholique, et, par-dessus tout, les gémissements de tant de petits enfants qui, devant les Tabernacles répandent leur âme dans les expressions que Dieu même met sur leurs lèvres, appelleront certainement sur cette nation les miséricordes Divines. Les fautes ne resteront pas impunies, mais elle ne périra jamais, la Fille de tant de mérites, de tant de soupirs et de tant de larmes. Un jour viendra, et nous espérons qu’il n’est pas très éloigné, où la France, comme Saül sur le chemin de Damas, sera enveloppée d’une Lumière Céleste et entendra une voix qui lui répètera : « Ma Fille, pourquoi Me persécutes-tu ? ». Et, sur sa réponse : « Qui es-tu, Seigneur ? », la voix répliquera : « Je suis Jésus, que tu persécutes. Il t’est dur de regimber contre l’aiguillon, parce que, dans ton obstination, tu te ruines toi-même. » Et elle, tremblante, étonnée, dira : « Seigneur, que voulez-vous que je fasse ? » Et Lui : « Lève-toi, lave-toi des souillures qui t’ont défigurée, réveille dans ton sein les sentiments assoupis et le pacte de notre alliance, et va, Fille Aînée de l’Eglise, nation prédestinée, vase d’élection, va porter, comme par le passé, Mon Nom devant tous les peuples et devant les rois de la Terre ». (Saint Pie X)

 

  L’image défigurée que présente notre pays, tant dans ses institutions que dans le rayonnement mondial perverti qu’il exerce, ne doit pas nous faire oublier l’immense héritage dont nous sommes dépositaires ! Avant d’être une république laïque antichrétienne, la France est toujours et encore la fille aînée de l’Eglise et la créatrice de la civilisation chrétienne. Les péripéties du moment présent ne doivent pas occulter ce passé qui nous oblige.

  « Heureux comme Dieu en France » disait-on sous saint Louis. N’oublions pas que pendant des siècles, la France, baptisée à Reims, défendit la civilisation chrétienne. On peut même dire que le modèle de la civilisation chrétienne trouve son origine en France. C’est tardivement que les valeurs maçonniques de la révolution se sont imposées à notre pays et c’est avec difficulté qu’elles ont pénétré le « pays réel ». En 1871, la chambre était encore à majorité monarchiste !

  Pour nous Français, beaucoup de choses semblent aller de soi. Des affaires aussi variées que la pratique de notre religion, l’ordre, le respect des faibles, les magnifiques édifices qui nous entourent, les calvaires, la richesse de notre histoire constituent un environnement auquel nous sommes sûrs d’avoir droit. Il nous paraît naturel d’être les fils de saint Louis et de sainte Jeanne d’Arc, nous trouvons normal que des fidèles du monde entier se rendent à Lourdes, nous ne sommes pas étonnés d’apprendre que le message du Sacré-Cœur a été donné à Paray le Monial, de voir que la Vierge a parlé à des enfants à Pontmain il y a 150 ans. Nous appartenons à la patrie des arts des armes et des lois et nous trouvons naturel de voir notre civilisation, nos styles architecturaux imités dans tout l’occident.

Tous ces saints sont certes une immense richesse pour la France mais il est certain qu’eux aussi ont dû leur richesse et certainement leur sainteté à la France ! Sainte Jeanne d’Arc ne peut se concevoir qu’en France, comme membre de la fille ainée de l’Eglise !

Remercions Dieu pour cet immense privilège ! Si – comme le dit le père Sertillange – chacun doit donner à sa patrie les droits d’une mère2, reconnaissons que, pour nous Français, c’est particulièrement facile !

  Les ennemis de la civilisation chrétienne ont eu beau laïciser les institutions, réduire nos racines à 1789 – allant jusqu’à nier à la France ses racines chrétiennes ce qui est un comble ! – et métisser massivement son peuple avec des populations musulmanes étrangères à l’héritage français, notre patrie, la terre de nos pères demeure ! De dignes successeurs sont toujours sortis de nos rangs pour défendre le bien. Des Vendéens aux poilus de 14, en passant par les zouaves pontificaux, les missionnaires, les officiers refusant de participer aux inventaires, toujours des Français se sont levés pour la civilisation chrétienne ! La grande majorité des ordres missionnaires a d’abord vu le jour en France pour se répandre ensuite en Europe ! Soyons dignes de cet héritage dont nous devons être fiers !

  Mais me direz vous, comment aimer cette France que nous ne voyons que défigurée ?

Bien entendu en faisant tout ce que nous pouvons pour la restaurer – mais ce sujet vaudrait un article – mais d’abord, pour nous parents, en la connaissant et en la faisant connaître à nos enfants.

Un héritage inconnu n’a pas de valeur. Nous pouvons être propriétaire de tout l’or du monde, si nous ne le savons pas, nous ne pourrons le faire fructifier ! Il en est de même pour notre patrie.

Nos familles doivent être passionnées de la France ! Cela doit apparaître dans nos conversations, nos activités, notre militantisme. Ne nous renfermons pas sur nous, nous sommes de la patrie de Clovis, de Louis, de Jeanne, de la terre des bâtisseurs des cathédrales, des croisés, des missionnaires qui ont répandu notre foi dans le monde entier ! Jusqu’à la guerre de 14 on parlait français dans toutes les cours d’Europe ! Les poilus de 14 sont nos pères ! Nous sommes de la même patrie !

  Il nous faut connaître et être fidèle à cet héritage, en pratiquant les vertus de nos pères et étant bien conscients que nous appartenons à l’histoire de notre pays… Imprégnons-nous de cet héritage, complétons nos connaissances par une appropriation physique de ce legs, comprenons et pratiquons les vertus qui en ont été la source ! Nos cathédrales, nos châteaux, nos villages, nos marchés, nos champs de batailles sont autant de témoins des qualités de notre civilisation chrétienne. Je ne crois pas qu’il existe un pays où furent érigés autant de calvaires que dans le nôtre et pourtant, quel acte de piété que  bâtir un calvaire ! Quel témoignage pour notre temps ! Et quel crime de l’oublier !

 

Clovis Lefranc

1 Le père Sertillange

2 « Tes pères et mères honorera afin de vivre longuement » nous dit le 4ème commandement…

 

Biscuits de la Joie de sainte Hildegarde – Vin d’Orange 

INGRÉDIENTS pour 60 biscuits :
– 500 g de farine d’épeautre bio
– 4 jaunes d’œufs
– 200 g de beurre
– 200 g de sucre de canne

EPICES :
– 4 cuillères à café de noix de muscade
– 4 cuillères à soupe de cannelle en poudre
– 30 clous de girofle moulus

INSTRUCTIONS :
– Préchauffer le four à 180 degrés.
– Faire fondre doucement le beurre.
– Mélanger au beurre, le sucre, les jaunes d’œufs  et les épices finement broyées.
– Passer la farine au tamis , incorporer au reste de la pâte et pétrir.
– Étaler la pâte sur un plan fariné en gardant une épaisseur de quelques millimètres et y découper les biscuits à l’emporte-pièce (pour Noël on prendra des anges, des étoiles…).
– Cuire sur une plaque revêtue de papier sulfurisé en surveillant bien afin de ne pas trop cuire (environ 5 à 10 minutes).
– Sortir les biscuits encore légèrement mous. Ils durcissent en refroidissant.
– Déguster JOYEUSEMENT !

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Vin d’Orange 

Quoi de plus agréable que de proposer à vos amis, un petit apéritif fait maison et si simple à réaliser  !

¨ Prendre une bouteille de vin blanc comme par exemple du Muscadet, ou autre à votre convenance,

¨ Verser le vin dans un grand saladier,

¨ Y ajouter 3 écorces d’orange et 20 morceaux de sucre,

¨ Bien remuer le tout et laisser macérer pendant 8 jours en remuant de temps en temps,

¨ Après macération, mettre en bouteille.

 

Bonne dégustation !