La spiritualité orientale ou la mort cérébrale

           A l’ère de la mondialisation, il est devenu banal de délocaliser la production des biens dans les pays d’Asie. Le « Made in China » est depuis plusieurs années la norme, et l’Occident imbu de matérialisme y trouve bien son compte. Ce matérialisme, conséquence logique de l’athéisation systématique des sociétés modernes, ne satisfait cependant pas l’être humain, qui est par nature matériel mais aussi spirituel. En même temps que ses smartphones, T-shirts et ordinateurs portables, il importe la multitude hétéroclite des religions, philosophies, arts martiaux et pratiques médicinales de l’Extrême-Orient. Dojos, salons de massage Reikis, cours de yoga, Feng Shui et ouvrages du Dalaï Lama proposent à tous un modèle de paix intérieure, d’harmonie universelle, de fraternité humaine qui séduit l’homme moderne, sans Dieu et sans repères, mais aussi nombre de catholiques qui y trouvent une sorte de complément ou de ressemblance avec la religion chrétienne. Qu’en est-il réellement ? Cette spiritualité orientale est-elle vraiment, comme elle le prétend, la solution aux souffrances humaines ? Tâchons, pour y répondre, de définir ce que l’on entend par ce sujet vague, tout en observant son impact dans notre monde occidental.  

Deux pensées, une technique

  On ne peut comprendre le terme général de « spiritualité orientale » que si l’on se penche sur ses deux principaux composants : l’hindouisme et le bouddhisme. Tous deux synthétisent l’ensemble de cette spiritualité vieille de près de trois mille ans et aux variations multiples. Cette première approche nous permettra ensuite de nous intéresser à la question de la méditation et du yoga.

Hindouisme et bouddhisme

  L’hindouisme naît d’une fusion entre le védisme, religion polythéiste traditionnelle de l’Inde, et le brahmanisme, religion/philosophie panthéiste du « Tout Être », ou du « Tout Dieu ». Il se base sur les trois principes du Brahma (toute chose est une parcelle de l’Être : d’où le panthéisme), du Karma (tout acte lie l’âme au corps), et du Samsara (la réincarnation de l’âme). L’âme doit se fondre dans le Tout Être, mais est retenue par sa réincarnation constante, conséquence des actes (bons ou mauvais) qu’elle pose. Pour libérer l’âme de sa prison charnelle, il faut parvenir à supprimer les désirs d’individualité de l’âme pour la fondre dans la masse du Tout, il faut éviter tout acte qui attacherait l’âme au corps. L’âme s’identifie alors au Brahma. Cette religion est, avec un peu plus d’un milliard de fidèles, la troisième au monde derrière le christianisme et l’islam.

  Le bouddhisme est quant à lui une remise en question de l’hindouisme et de son incapacité à résoudre le problème du mal et de la souffrance. Il est fondé par Siddartha Gôtama qui, après cinq ans d’ascèse extrême pour parvenir au Brahma, reçoit comme une illumination : la solution à la souffrance n’est pas de mettre fin au désir en s’identifiant au Tout Être, mais plutôt de mettre fin au désir tout court : l’hindouisme conserve en effet dans le Brahma un but vers lequel tend la volonté. Gôtama, devenu le Bouddha (« l’Eclairé »), supprime simplement le Brahma. Le but à atteindre n’est alors rien d’autre que la fin pure et simple du désir, par l’identification de l’être dans le néant, le Nirvâna1. Avec « seulement » six cent millions d’adeptes, le bouddhisme est la quatrième plus grande religion au monde, mais son influence touche un nombre bien plus grand de personnes, nous le verrons plus tard.

Méditation et yoga

  Voici la définition que donne le Robert de la méditation : « Réflexion qui approfondit longuement un sujet ». Cela implique donc d’ouvrir son intelligence à l’objet que l’on cherche à connaître, de vouloir pénétrer son essence même afin d’en connaître les moindres caractéristiques. Or dans l’hindouisme comme dans le bouddhisme, la méditation a pour but de fondre l’âme dans le Grand Tout (Brahma) ou le Grand Rien (Nirvana). Ce n’est donc plus l’objet qui doit se fondre dans le sujet, mais tout le contraire. Il n’y a donc pas « méditation », mais plutôt « annihilation ». Cet état de mort cérébrale où l’intelligence doit être mise en veille est permis par la méthode du yoga.

« Le yoga2, nous dit l’Encyclopedia Universalis, est une technique de salut originale qui se propose de libérer l’âme de sa condition charnelle par l’exercice de techniques psychiques et corporelles ». Différentes formes existent en fonction du degré d’avancement dans le Brahma, mais toutes ont pour but cette suspension de l’être, que l’on retrouve dans l’hindouisme comme dans le bouddhisme. Les exercices physiques et respiratoires qui le composent, et dont nous connaissons tous quelques postures (appelées âsanas), visent à rassembler l’énergie contenue dans les chakras (récepteurs nerveux du corps) pour la projeter dans la méditation d’un objet, jusqu’à se fondre en lui : c’est l’étape du Samâdhi, ou enstase (par opposition à l’extase), où le yogi abandonne son caractère d’individu pour se fondre dans le Grand Tout Cosmique. Il en est de même pour le Zen, technique japonaise similaire au yoga, à l’exception que l’objet de la méditation est le néant lui-même (le ). Dans tous les cas, le sujet implose en se coupant au monde qui l’entoure et avec lequel il refuse toute interaction. En cela il est totalement opposé à la méditation et à la prière chrétienne, qui visent à s’ouvrir à Dieu. En cherchant à éliminer le Soi, l’Être, hindouisme et bouddhisme font de l’égoïsme un absolu car ils éliminent toute possibilité d’aimer, l’amour étant une relation sensible de bienveillance entre deux êtres. En sachant cela, quelle n’est pas notre surprise lorsque nous voyons se multiplier autour de nous les cours de méditation transcendantale, les séances de yoga et toutes ces pratiques qui se réclament fièrement de l’Extrême-Orient.

L’Extrême-Orient en Europe, ou le « Prêt à prier »

  La spiritualité orientale n’a pas eu beaucoup de mal à s’infiltrer dans une Europe décadente. La déchristianisation active a créé un vide que l’athéisme républicain ne peut évidemment combler.  Révoltés par la vue des inégalités extrêmes, de la souffrance, de la folie destructrice de l’Homme, nos contemporains ne peuvent qu’être séduits par le message de paix, d’harmonie universelle et de compassion porté par des personnages comme Mahatma Ghandi ou le Dalaï Lama. La spiritualité orientale s’est adaptée de manière remarquable à notre société, mais n’en demeure pas moins totalement opposée au message de l’Eglise.

L’omniprésence du Grand Tout

  Les différences sociales et culturelles entre Orient et Occident ont donné en Europe une version édulcorée de l’hindouisme et du bouddhisme. Les mythes et superstitions de l’Inde ne convainquent pas l’européen moyen, mais il s’avère cependant très réceptif à la philosophie mystique qu’il découvre dans ses séances hebdomadaires de yoga et ses thérapies exotiques. Le yoga qu’il pratique est le Hatha Yoga3. Il apprécie la paix qu’il y trouve après une dure journée de travail et de stress, en faisant le vide dans son esprit, en laissant de côté le monde bruyant, en se concentrant sur son Moi interne… Il suit la douce voix de l’initiateur qui l’invite à ouvrir ses chakras, à se fondre dans l’immensité de l’Univers. Il peut aussi de temps en temps, s’adonner à quelques séances de Reiki4, sur les conseils avisés et bienveillants de son médecin. Allongé sur sa table de massage, à côté d’un Bouddha bonhomme et somme toute sympathique, au milieu de la douce odeur de l’encens se consumant, il laisse un praticien lui transmettre l’énergie cosmique qui saura lui apporter la paix intérieure. Il n’est pas hindouiste ou bouddhiste pour un sou, mais il apprécie cette béatitude que créent en lui ces séances. Il continuera sa vie tranquillement, mais n’en sortira pas vraiment inchangé. 

La réponse chrétienne

  La spiritualité orientale, sous quelque forme que ce soit, mène à la mort de l’intelligence et rend impossible le moindre acte de charité. Comment en effet pourrai-je aimer l’autre si je nie ma propre identité, ma propre existence ? Bouddhisme et hindouisme coupent irrémédiablement l’Homme de Dieu en l’illusionnant sur sa participation au Grand Tout, en faisant de tout être une parcelle de la divinité. Pour ce qui est du yoga, même édulcoré, l’adepte s’enferme dans un égocentrisme néfaste mais se convainc également que le chemin vers le bonheur peut se faire via une technique humaine, éliminant totalement l’action de Dieu : l’Homme est seul maître de son destin, et peut parvenir seul au « Paradis », si tant est qu’on peut donner le nom de Paradis à un état d’anéantissement de l’âme. Quelle différence avec le christianisme ! Le yogi se replie sur soi pour éviter la souffrance, alors que le chrétien s’ouvre entièrement à Dieu et s’unit à Lui par la Croix et les sacrifices. Le yogi attend tout de lui-même, le chrétien attend tout de Dieu. Le yoga n’a donc rien à voir dans la vie du chrétien. Pour ce qui est du Reiki et des thérapies qui s’en approchent, il faut s’en garder comme de la peste : on ne peut pas naïvement penser être protégé de l’influence panthéiste et mortelle qu’elles véhiculent. Gardons bien à l’esprit que ce n’est pas parce que cela fait du bien que c’est bon5.

Un peu comme le catharisme, la spiritualité orientale est une mise en principe de l’anéantissement de l’être. Pour échapper au mal, il suffirait simplement de ne plus exister, de mettre fin au désir. Il n’est pas étonnant alors de constater l’état de misère sociale, spirituelle et physique de l’Inde encore aujourd’hui, et l’on ne peut que frémir en voyant cette spiritualité devenir chaque jour plus présente sur le sol jadis chrétien de notre vieille Europe, bernant jusqu’aux plus hautes sphères de l’Eglise : le pape Paul VI déclara lui-même que « l’Eglise considère avec un respect sincère ces manières d’agir et de vivre, ces règles et ces doctrines qui […] apportent souvent un rayon de la vérité qui illumine tous les hommes6 ». Qu’y a-t-il d’étonnant alors à ce que nombre de chrétiens regardent avec complaisance cette religion de mort, et s’adonnent à la fausse méditation du yoga ?

Plutôt que d’écouter les sirènes trompeuses du néant, restons à l’école de Celui qui est la Voie, la Vérité et la Vie. Loin de l’orgueil humain qui se croit maître de son bonheur et rejette la souffrance, faisons nôtres ces paroles du Général de Sonis, admirables de soumission à la volonté divine et à sa Croix :

« Ô Jésus ! Que votre main est bonne, même au plus fort de l’épreuve ! Que je sois crucifié, mais crucifié par Vous. »

Un animateur du MJCF

 

Sources :

Savoir et Servir n°73 : Prière ou superstition

Le Jubilé, www.seminaire.econe.com

Jacques Verlinde : Du gourou à Jésus

 

Ma bibliothèque

ENFANTS :

Dès 4 ans : Ma petite mésange – Ecole des loisirs – G. Muller – 2020

Dès 6 ans : La famille Mackenzie voyage -D. Malvezin  – Chiré – 2020

– A partir de 8 ans : Les bonnes résolutions de Madame Blanche – Ch. d’Ercerville – Téqui – 2020

– Dès 10 ans : L’Égypte ancienne – M. Morgan – Gallimard jeunesse – 2020

– A partir de 12 ans :  Ces médecins qui furent des saints – M. Bazin – Téqui – 2020

 

ADULTES (à partir de 16 ans) :

– Vie chrétienne : Les yeux fixés sur le ciel – Journal spirituel d’une mère de famille – T. Dmochowska – Edition de l’Emmanuel – 2020

– Culture chrétienne : Notre-Dame de Pontmain et les maillons de la chaîne d’or – E. Humbert – DPF – 2021

– Spiritualité : Prier avec les Psaumes – Abbé P. Troadec – Via Romana – 2021

Politique : Babylone et l’effacement de César ou la mondialisation et l’idéologie post-politique – G Golfin – Ed. de l’Homme Nouveau – 2019

– Histoire : Mères de prêtres – R. Quardt – Parthenon – 2020

 

Pour compléter cette liste, vous pouvez vous renseigner sur les Cercles de lecture René Bazin : cercleReneBazin@gmail.com  (à partir de 16 ans- Culture, Formation)

 

La Revue : « Plaisir de lire » propose un choix de nouveautés pour toute la famille (distraction, histoire, activités manuelles) Envoi d’un numéro gratuit à feuilleter sur écran, à demander à : PlaisirdeLire75@gmail.com 

 

Bien entretenir ses chaussures…

Hiver maussade,  printemps pluvieux… Et… des chaussures trempées par la pluie, qui risquent d’empester une fois sèches …

Tout va décidément très mal … Mais non, mais non …

Retirer la semelle intérieure de votre paire de chaussures et emplissez-les de papier journal roulé en boule, afin d’en absorber l’humidité.

Laisser agir une nuit. (Ne pas placer les chaussures près d’un radiateur au risque de voir le cuir se craqueler).

Une fois sèches, polir les chaussures avec de la cire. Le résultat est impeccable, sans odeur désagréable. Et ceci convient aussi bien pour les chaussures de ville que les chaussures de sport.

Méthode testée avec succès par l’une de mes proches.

Vous appréciez cette rubrique ? Vous trouvez ces astuces intéressantes ou vous en connaissez de bien meilleures ? Alors … partageons nos talents ! N’hésitez pas à écrire au journal.

 

Les adolescents et la prière

           A la période fraîche et spontanée de « l’enfance adulte », entre 8 et 12 ans environ, succède cet âge original et irritant qui se déroule autour de la puberté, et durant lequel le jeune garçon comme la jeune fille se replie sur la découverte de sa personnalité. De 12 à 17 ans, l’adolescent mène une aventure intérieure solitaire… Que ses parents n’espèrent pas de confidences, et moins encore dans le domaine spirituel qu’en tout autre ! L’attention spontanée à autrui disparaît, il est à un âge d’égoïsme fondamental, on pourrait même dire biologique. Comment obtiendrait-on facilement cette attention à « l’Autre » qu’est la prière ? Comment pourrait-on accepter de prendre Dieu pour centre, et non soi-même ? Peut-on alors espérer pour cet âge une éducation de la vie intérieure ou de la prière ?

  Bien des traits du caractère adolescent pourraient expliquer la difficulté qu’ont ces jeunes gens à rencontrer Dieu. Outre leur tendance égoïste, la constance et la ténacité leur semblent impossibles. Ils seront attirés vers ce qui stimule leurs émotions : la musique rythmée et forte, les chahuts d’école, les amis…Or Dieu ne parle pas dans le bruit, et la prière nécessite une concentration, un silence intérieur dont notre jeunesse est de plus en plus privée. L’adolescence est enfin caractérisée par une attitude de refus, de rejet. La majorité des jeunes de nos familles ont profité d’une enfance pieuse, jalonnée de séances de catéchisme, de messes, de prières collectives. Souvent les garçons ont servi à l’autel, et les filles multiplié les chapelets et petites dévotions. Mais vient le moment où, pour grandir, l’adolescent rejette son enfance et souvent aussi tout ce qui y est attaché. Comment ne rejettera-t-il pas aussi des habitudes de prières qui lui semblent appartenir à l’enfance ?! Il trouvera alors des prétextes « d’homme », comme son travail scolaire ou des occupations urgentes, pour éviter la prière du soir en famille, le chapelet commun et se prouver ainsi qu’il a grandi… !

  Non, votre enfant ne perd pas la Foi, disons seulement que les ressorts psychologiques de la prière ne sont plus les mêmes que durant l’enfance. Quels sont-ils à présent ?

  Un des aspects les plus positifs du caractère de l’adolescent semble bien être un élan de loyauté et de générosité. Il est un être épris d’absolu. Avec lui, c’est tout ou rien ! On ne le contentera pas avec des demi-mesures prudentes, ni avec des gestes vides. C’est ce trop plein de vitalité neuve qui pourra l’aider à franchir les premières difficultés de la vie spirituelle. Ce qui le séduira dans la prière, c’est l’attitude, la difficulté même. Les adolescents sont souvent plus courageux que les adultes pour la messe au petit matin ou les pèlerinages épuisants… Mais encore mal équilibré il heurte ses grands désirs aux difficultés du réel ; découragement sous mille formes d’autant plus douloureuses qu’il est rempli d’illusions : faiblesse devant le péché, crainte dans les combats quotidiens, ses études, les premiers émois sentimentaux… Cet âge d’enthousiasme est souvent teinté de désespoir.

  C’est en tenant compte de ces traits psychologiques que l’on trouvera quelques points de repère pour comprendre et aider l’adolescent dans sa vie de prière. Notre vie intérieure est le reflet de ce que nous sommes, caractère et personnalité : la prière d’un inquiet ne peut être paisible ; qui est simple le sera avec le bon Dieu …le compliqué porte sa complication dans sa prière. Notre éducation, notre culture interviennent aussi : le pur citadin ne prie pas comme l’homme de la nature. Notre prière, enfin, dépend de notre état de vie : la jeune fille prie en jeune fille, une maman en maman.

  En pratique, il faudra accepter que la prière d’un adolescent ne soit pas parfaite en tous points. La contemplation et la louange resteront fugitives à un âge où compte d’abord l’action. L’action de grâce se heurtera à cette ingratitude à laquelle sont confrontés parents et éducateurs. Sachons que pour entraîner un adolescent à la prière, il faut que celle-ci soit vraie, efficace, amicale.

  Malgré une horreur affichée pour le sentiment, les adolescents, imprègnent d’affectivité toutes leurs démarches intellectuelles et spirituelles. Ils sont tout feu, tout flamme ! Ce qu’ils détestent, c’est le sentiment différent du leur. Même si nous trouvons leurs goûts un peu mièvres côté filles, ou un peu « pompiers » côté garçons, gardons-nous bien de condamner leurs élans !

  L’adolescent ne se contente pas d’une prière de routine qui « ne sert à rien », où il « ne sent rien ». On ne le laissera pas alors limiter ses prières, mais on pourra les raccourcir un peu tout en l’aidant à fixer des intentions à sa prière, un but à son pèlerinage…

  Enfin l’adolescent est fait pour aimer. Enfant, il aimait être aimé, maintenant il aime aimer. Sa prière devra être à la mesure de cette amitié qu’il offre timidement autour de lui, en attendant qu’elle s’épanouisse en amour de Dieu. Peu à peu il se rapprochera de Dieu en trouvant en lui le compagnon de route, la voie à suivre. On le conduira à lire les Évangiles, où il se nourrira du contact direct avec le Christ, de beaux textes (comme ceux de Guy de Larigaudie « L’étoile au grand large », ou l’« Almanach pour une jeune fille triste » de Marie Noël…), de récits imprégnés des grands sentiments auxquels il aspire, ou même de belles phrases toutes simples… L’éducation de la prière de l’adolescent sera sur la bonne voie lorsque, cherchant à unir sa vie à celle du Christ, il parlera à Dieu comme on parle à un ami.

  Chers parents chrétiens, apprenez à vos enfants à prier dès le plus jeune âge car, plus tard, lorsqu’il sera l’adolescent, et déjà en marche pour une autonomie spirituelle, il s’appuiera sur les bases reçues durant son enfance. Ce sera désormais entre la grâce de Dieu et lui que cela se jouera.

  Cependant les parents gardent encore, vis-à-vis de l’adolescent et de sa spiritualité, une mission irremplaçable. D’abord par l’exemple. Avoir vu prier des parents qu’il admire, sentir que tout événement ramène ce père et cette mère à la présence de Dieu, c’est assez pour faire réfléchir profondément l’adolescent le plus jaloux de son autonomie. Le garçon vautré dans des vacances un peu païennes entend, soyez-en sûr, le départ discret de sa maman pour la messe de 7 heures et remarque que son père a fait une halte à l’église.

  La prière en famille est indispensable mais ne suffit pas à la nourriture spirituelle des participants. Au fur et à mesure que les enfants grandissent, on l’étoffera et l’adaptera pour qu’elle ne devienne pas « la prière des petits ». Cependant elle ne remplace pas le besoin indispensable de la prière personnelle des grands. Pour cette prière personnelle, les parents peuvent jouer un rôle indirect en entraînant à une messe en semaine un hésitant, en laissant traîner ou en offrant un livre qui puisse favoriser une réflexion ou une prière. La visite d’un monastère ou d’un très bel endroit qui élève l’âme…

  Mais surtout, l’immense service que des parents pourront rendre à leurs grands enfants dans cet apprentissage de la vie spirituelle personnelle, sera de leur faciliter la visite du prêtre qui sera pour eux le maître de la prière et le confident de leur itinéraire spirituel. Tout cela demande beaucoup de délicatesse, de patience et de confiance en Dieu pour qu’enfin, l’adolescent retrouve, seul dans l’intimité de sa chambre, le désir de prier.

  Dans le secret de Dieu, il arrive aussi que des adolescents soient portés, pour un moment, par la prière de ceux qui les aiment. Car dans le monde de la grâce et de la liberté, si les parents veulent que leurs enfants aiment la prière, il leur faut eux-mêmes envelopper de prière l’âme de ces grands adolescents si fragiles et si attachants.

Sophie de Lédinghen

 

 

La tendresse de Dieu

           Elle nous entoure sans cesse et nous ne la voyons pas…

           Elle est dans la beauté du ciel et ses lumières changeantes, dans le vent doux ou puissant, dans les saisons qui passent avec leurs mille couleurs, leur éclat ou leur nostalgie.

           Dans le vol des oiseaux qui viennent de loin et repartent après avoir niché, ou chantent et se promènent en titubant.

  Dans l’animal surpris qui s’enfuit au détour du chemin, nous laissant la joie d’une furtive rencontre.

  Elle nous surprend tout à coup dans une pensée ou une prière qui ne peut jaillir, sans elle, de notre pauvre cœur, car trop grande pour nous et qui nous hisse au-dessus de nous-mêmes.

  Elle nous révèle notre âme si pauvre, si incapable, si souvent tournée sur elle et nous fait crier « Abba, Père » devant notre misère.

  Elle nous donne des larmes qui parfois coulent de bonheur de se savoir tant aimés, et en retour d’aimer si peu, nous qui vivons bien trop selon nos rêves ou nos mauvais penchants et pas assez sous le regard de Dieu avec la transparence d’un enfant.

  Elle se montre dans la bonté de ceux qui nous pardonnent et nous donnent le meilleur d’eux-mêmes par l’exemple.

  Elle est dans le rire d’un enfant et l’avancée profonde des âmes qui nous sont confiées, pour lesquelles nous prions et donnons, et qui tout à coup nous dépassent.

  Elle se révèle dans une joie inattendue qui vient à nous, bonne nouvelle ou fruit de la charité d’un autre que le Saint Esprit éclaire pour venir nous visiter ou nous consoler.

  Elle est toute enfermée dans la Sainte Eucharistie, aussi présente qu’au Golgotha, et dans la tendresse maternelle de celle qui s’est unie pour nous au Sacrifice.

  Elle se cache aussi dans la monotonie des jours et de leurs tâches répétitives, invisibles et lassantes, quels que soient nos travaux, mais qui sont tellement occasion de fidélité et de persévérance.

  Elle est aussi bien présente, dans l’épreuve, la croix sous laquelle nous ployons et qui nous fait rechigner, donnée comme le remède à nos infirmités, et dont nous devrions être reconnaissants.

  Elle nous prie enfin d’être un canal sans obstacle, tout net, pour à travers nous, arriver joyeuse et féconde jusque dans le cœur de nos proches ou de nos rencontres afin de leur être révélée.

 

  Mon Dieu, faites que je sois un témoignage de votre tendresse…

                     Jeanne de Thuringe

 

La couverture

Après avoir vu ce qu’il en est de la charpente, voyons les différents types de couverture.

           Tout d’abord, il est essentiel de faire contrôler sa toiture (couverture) une fois par an, en ne laissant pas passer plus de deux ans, afin d’éviter les pénétrations d’eau. En effet, les tempêtes hivernales ou gros orages d’été avec violents coups de vents peuvent faire descendre les tuiles ou décrocher les ardoises. Ce suivi régulier évite donc les gros travaux de charpente.

  Chaque région de France possède son type de couverture, là aussi en fonction de ce que le sol ou le sous-sol fournissait comme matériau. Il n’y avait que les demeures riches qui pouvaient se permettre des couvertures plus originales.

  Couverture végétale : elle est très ancienne, puisque principalement utilisée dans toutes nos campagnes, d’où le terme de « chaumière ». Elle est composée soit de roseaux dans les régions de marais, soit de paille de seigle. C’est un isolant thermique de qualité et l’étanchéité se fait par l’épaisseur et le gonflement des pailles sous l’action de la pluie.

Pour le faîtage, une motte de gazon élevée du sol était placée à cheval pour tenir le tout…

La difficulté actuelle est de trouver les artisans qui savent travailler ces matériaux pour une belle restauration, mais cela en vaut la peine.

  Couverture en tuiles plates : celle-ci se trouve principalement en région parisienne et dans le centre de la France. Dite aussi tuile bourguignonne, elle se pose sur un lattis au moyen d’un petit ergot situé dessous, et la pose se fait du bas vers le haut de la toiture. Il faut donc vérifier la présence de cet ergot et que la tuile ne soit pas poreuse quand il s’agit de tuiles de récupération.

  Couverture de tuiles romaines : appelées aussi tuiles canal, elles sont légèrement en tronçon et se placent ainsi, pour former de véritables caniveaux, dans un sens ou dans l’autre. Pour les faire tenir, l’habitude a été prise, de plus en plus, d’en fixer une sur quatre. Lors de la restauration d’une toiture, il est possible sans dénaturer l’aspect ancien, de mettre des tuiles neuves au-dessous et de recouvrir le dessus avec les tuiles anciennes patinées et légèrement irrégulières si elles ont été faites autrefois à la main.

  Souvent elles étaient moulées sur la cuisse, encore fraîche et cet aspect leur donne bien du charme.

  Elles se posent sur des toitures de faible pente, comme cela se trouve dans tout le sud de la France.

  Couverture en ardoises : la pose des ardoises se fait avec des crochets, maintenant inoxydables car la rouille les faisait vite casser, sur un lattis. Parfois les ardoises sont clouées, en tête puisque la pose se fait du bas vers le haut.

  Comme pour la tuile plate, l’étanchéité de la toiture vient du recouvrement des ardoises.

  Il est préférable que sur les arêtes, les ardoises soient coupées à joints vifs sans zinc par-dessus qui cache souvent une exécution malhabile.

  Le sud de la Vienne, aux confins des régions à ardoise, tuiles plates et tuiles canal, offre certaines toitures anciennes très originales, mêlant ces trois types de couverture.

  Dans certaines régions de montagne, ou dans le Nord Cotentin, les toitures sont en lauze, pierre particulièrement lourde qui nécessite une charpente en proportion, et donc des murs idoines… 

             Toits en coyau   

Autrefois les tuyaux et gouttières n’existaient pas, et la toiture débordait pour éviter la chute d’eau juste en pied de mur. Certaines toitures, en coyau comme dans le Périgord, ou en Alsace en possèdent tant, créent une sorte de tremplin pour l’évacuation de l’eau un peu plus loin… Il est important aussi de tenir compte de la nature du sol ; en effet un sol argileux a besoin de ne pas être trop asséché pour éviter que le bâti ne bouge, il est donc préférable de laisser l’eau y tomber…

 

                  Jeanne de Thuringe

 

 

Lingettes pour bébé

Du fil à l’aiguille

Chères couturières,

           Aujourd’hui nous vous présentons une petite couture facile, très à la mode et ô combien pratique pour chacune de nous. Nous allons coudre des lingettes, démaquillantes ou pour le change des bébés. La technique est simple et accessible à toutes.

http://foyers-ardents.org/wp-content/uploads/2021/03/Lingettes-tuto.pdf

Bonne couture !

 

La prière des époux, un fleuve de grâces

                      Un être nouveau est né : un foyer. Comme dit l’introït de la messe de mariage, « Dieu a eu pitié de deux enfants uniques ». Les voici qui ont reçu le pouvoir de dire « nous ». Une mystérieuse fusion de leur vouloir les a mis en dépendance l’un de l’autre. Fusion complète des âmes, des volontés, des intelligences, des cœurs et des corps, car ce ne sont pas deux volontés qui se rapprochent l’une de l’autre, et peuvent par conséquent se séparer ensuite, mais au contraire deux volontés qui se fondent et se confondent en une volonté nouvelle où les deux premières se sont comme perdues.

  Et Dieu, sur l’invitation de ces deux « oui », ouvre déjà le trésor de ses grâces. Ainsi, la famille est-elle une chose divine, chose bien haute et bien sacrée pour que saint Paul aille jusqu’à dire que « ce mystère est grand ; je veux dire par rapport au Christ et à l’Église », l’épouse représentant l’Église, et l’époux Jésus-Christ lui-même. On peut dire que la famille chrétienne, comme le sacrement de mariage, provient d’un acte surnaturel, et qu’elle doit être maintenue par une action surnaturelle continuelle. Dans le mariage, le Christ se fait le ciment d’une union par laquelle deux époux deviennent à partir de ce moment, un seul être vivant en deux personnes.

  Vivre saintement notre mariage, c’est donc se rendre toujours moins indigne de cette présence du Christ, et s’élever, se rapprocher toujours davantage de lui, cela se fait en menant « une vie de prière » !

  De même qu’« aucune branche ne peut verdir sans racines, aucune œuvre ne peut porter de fruits si elle n’est unie à la charité comme à sa racine». C’est dans leur amour de Dieu que les époux puiseront en abondance les grâces nécessaires à la sanctification de leur foyer. Toutes les actions, comme leurs conséquences vont en découler.

  Le jeune homme et la jeune fille qui ont déjà fait une large place à cet amour de Dieu dans leur cœur, voient que leur union et leur nouvel amour seront, par le sacrement, un appel nouveau à la grâce. Pour cela l’union des époux devra être aussi totale que possible et se réaliser sur les plans du corps, du cœur, de l’esprit, mais également spirituellement par l’union des âmes.

  Cette intimité des âmes se prépare doucement pendant la période des fiançailles, par une habitude de prière commune, encouragée par des conversations qui deviendront peu à peu des cœur à cœur où l’on s’ouvre l’un à l’autre avec confiance. Selon les tempéraments, cela se fera plus ou moins naturellement. Au départ, cette nouveauté de se confier à l’autre, de s’écouter, demande toujours un petit effort… puis, progressivement, on devient complice, heureux de rire ensemble, de se taquiner… et l’on se sent enfin si bien que l’on échafaude des projets d’avenir, passant en revue tous nos désirs pour la solidité de notre future famille. C’est en priant ensemble, en assistant à la messe et recevant la communion côte à côte et d’une seule voix, que se perpétuera cette présence de Notre-Seigneur dans notre foyer.

  Ces moments bénis de prière commune perdureront pendant le mariage, seront cette respiration spirituelle de notre foyer que nous devrons entretenir non seulement quand l’élan spontané des cœurs nous y poussera avec enthousiasme, mais aussi lorsque les égoïsmes inviteront à se fermer, ou à s’isoler. Cette intimité des âmes, cette union dans la prière est absolument nécessaire à notre sanctification mutuelle, et donc à celle de notre foyer dans ses membres et dans ses œuvres.

  Dans la mesure du possible, les deux époux se retrouveront ensemble à genoux, au pied du crucifix, au moins chaque matin et chaque soir, en plus des prières familiales. Cette prière à deux, qu’ils enrichiront de dévotions ou neuvaines, selon leurs souhaits, les impératifs du moment, les joies ou les épreuves… les verra déposer leur fardeau, exprimer leurs inquiétudes, exulter leurs actions de grâce ! Dieu nous demande de prier, et nous lui devons ce culte tout au long des jours et jusqu’au dernier jour. Ces grâces toutes particulières reçues le jour de notre mariage, sont actuelles dans chaque moment de notre vie. Tout est à recommencer sans cesse, mais toujours notre sacrement est là, qui entretient, nourrit et grandit notre amour mutuel, dans l’amour de Dieu. « Demandez et vous recevrez » !

  Les époux qui veulent réellement se sanctifier, ne se contenteront pas d’une prière matin et soir et de la récitation de leur chapelet quotidien. Désireux d’abreuver davantage leur âme qui semble insatiable de cet amour du bon Dieu, ils chercheront encore à connaître mieux cette Providence, qui les comble déjà tant, par des lectures pieuses qui les élèveront… et peut-être même qu’ils pousseront l’effort à méditer quelques minutes ces lectures pour en tirer un bénéfice plus profond. Dans cet exercice, chacun choisira ses lectures en fonction de sa personnalité ou de ses besoins, quitte à recommander ensuite sa lecture à son époux, mais passer ce moment à prier ensemble dans la même pièce, est d’un grand profit pour les deux. « Celui qui veut être toujours avec Dieu doit souvent prier et lire, dit saint Augustin. Quand nous prions, c’est nous qui parlons à Dieu ; mais quand nous lisons, c’est Dieu qui nous parle ! »

Lorsque cette respiration spirituelle fait partie de notre quotidien, ou presque, il est moins difficile de voir s’agrandir la famille et augmenter les activités ménagères ou charges professionnelles. Il faut bien sûr un peu ajuster les horaires ou les durées, mais l’habitude est plus facile à garder, même si chaque nouvelle étape de notre vie est toujours une belle occasion de progrès en décidant de prendre des résolutions neuves. Il est bien sûr dangereux et condamnable de passer tout son temps en prière, au détriment de son devoir d’état. « Il est dans l’âme, poursuit saint Augustin, une autre prière incessante, qui est le désir. Quoi que vous fassiez, vous ne cessez point de prier, si vous ne désirez le repos du ciel. Que celui donc qui ne veut pas interrompre sa prière, n’interrompe pas son désir. Un désir incessant est une voix continuelle. Se taire, ce serait ne plus aimer. » Nous pouvons ainsi faire de notre vie une prière continuelle, ponctuée, pourquoi pas, d’oraisons jaculatoires, ces petites prières que notre cœur lancera vers Dieu aussi souvent que possible.

  Il va de soi que les époux rechercheront ensemble leur équilibre spirituel. Une perfection individualiste qui ne se soucierait pas de la perfection des deux époux n’est pas dans l’esprit du mariage. S’il y a un petit décalage dans le ménage, on fera preuve de patience pour amener l’autre à progresser avec douceur. Dans tous les cas une grande délicatesse est nécessaire, de l’humilité aussi. L’harmonie véritable ne se cherche pas en dehors du plan divin. Qui se fie à Dieu, à la répartition qu’il fait de ses grâces, ne tarde pas à comprendre que la véritable union des âmes dépend de cet acte de foi. Mystérieusement, Dieu fait alors goûter à ceux qui lui offrent sa place, toute sa place, une douceur, une paix dont la stabilité ne relève pas d’ici-bas. La durée des unions terrestres est toujours brève. Mais ceux qui auront su s’aimer au niveau de l’invisible « pour l’amour de Dieu », auront inauguré leur amour éternel.

 

Sophie de Lédinghen

 

Prions!

           « Les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité » (Saint Jean 4,22). Au-delà de l’obligation de la messe dominicale, de nombreuses pratiques de prières sont recommandables pour les pères de famille (chapelet, prière en famille, messe…), mais leur accumulation n’est pas un critère de sainteté. Selon les circonstances, en faisant attention à l’harmonie avec son conjoint, chacun prendra conseil d’un bon prêtre pour choisir ses dévotions régulières. Cet article attire l’attention seulement sur le début et la fin de la journée du père de famille, et sur son attitude face aux difficultés.

 L’énergie pour commencer sa journée

   Il est 6h45, les enfants réveillés un peu avant l’heure du lever chuchotent :

– « C’est allumé dans le salon depuis un moment… tu crois que c’est normal ? »

– « Mais oui, tu sais bien que c’est papa qui fait sa prière avant de partir travailler ! Il fait même une méditation. »

  « Cherchez d’abord le Royaume de Dieu et sa justice, tout le reste vous sera donné par surcroît ! » Jean-Pierre, le père de cette famille, a médité cette phrase lorsqu’il était étudiant et la met en pratique avec succès ! Il a compris que la prière était la sève d’une vie d’homme catholique et la condition de son bonheur dès ici-bas sur terre et bien sûr ensuite au ciel.

Lors d’un camp de jeunes, il a été frappé par un de ses camarades qui pratiquait 15 minutes d’oraison quotidienne au lever. Ce qu’on conseille en retraite est donc possible ! Depuis ce moment-là, il donne donc 15 minutes de son temps au Bon Dieu chaque matin.

Il a connu des difficultés professionnelles, des soucis pour l’éducation des enfants, le découragement… Il trouve que sa prière est souvent pauvre, sèche ou distraite par ses préoccupations… Peu importe : il donne 15 minutes de son temps à Dieu, son Créateur, son Sauveur, son Père. Il aime cette phrase de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus : « Ce qui attire le plus de grâces du Bon Dieu, c’est la reconnaissance, car si nous le remercions d’un bienfait, il est touché et s’empresse de nous en faire dix autres… J’en ai fait l’expérience, essayez et vous verrez. »

Il donne du temps à Dieu, comme il donne du temps à son épouse, sans se préoccuper de savoir ce qu’il va en retirer pour lui-même, simplement par amour. Parfois, c’est une conversation, parfois une écoute, ou une présence en silence…

Plus tard, ses enfants devenus adultes se souviendront d’avoir vu leur père à genoux devant Dieu, malgré toutes ses occupations… ou plutôt à cause d’elles. Belle leçon qu’ils n’oublieront pas.

Si vous n’avez pas ce temps ou ce courage, faites au moins une vraie prière du matin à genoux devant la statue du Sacré-Cœur ou au « coin prière » de la maison ! Ces 2 ou 3 minutes consacrées au Bon Dieu vous seront rendues au centuple !

Face au rythme de l’activité professionnelle moderne, les spécialistes en management et les psychologues prônent ouvertement la méditation (bouddhiste, yoga, pleine conscience). Nous avons beaucoup mieux : la méditation catholique qui, au-delà de nous dépouiller des perturbations extérieures, est la seule à nous remplir de la joie et de la grâce de Dieu !

Lorsque vous êtes deux ou trois….

   Le soir, Jean-Pierre prie avec son épouse : à deux, renforçant ainsi l’unité des cœurs et des âmes sanctifiées par leur mariage. Ce moment clôture saintement leur journée en ravivant les grâces du sacrement, même lorsqu’ils ont dit la prière en famille avec les enfants. Si besoin, il est aussi l’occasion de pardon mutuel ou de remerciements particuliers.

 Et dans les difficultés ?

   Le père de famille, comme tout responsable, a nécessairement ses moments de doutes, de fatigue et ses difficultés. Ils sont le signe qu’il prend sa mission à cœur, et sont l’occasion de progrès dans la grâce de Dieu.

Le chef, l’homme peut-être plus que d’autres doit alors reconnaître sa faiblesse et montrer sa Foi, son Espérance et son amour de Dieu en se confiant à sa Providence, par les mains de sa sainte mère, Notre-Dame.

Qui dira les grâces et les consolations reçues par la prière humble et persévérante ? Marie est notre mère, elle attend nos prières et ceux qui ont recours à elle ne seront jamais déçus !

N’hésitons pas à prendre la suite de Péguy, père de famille éprouvé à une époque de sa vie, et dont la prière sous ses apparences désordonnées n’en était pas moins exemplaire :

« Il avait dit, par la prière, il avait dit : Je n’en peux plus. Je n’y comprends plus rien. J’en ai par-dessus la tête. Je ne veux plus rien savoir. Ça ne me regarde pas1. »

« Prenez-les. Je vous les donne. Faites-en ce que vous voudrez. J’en ai assez.

Celle qui a été la mère de Jésus-Christ peut bien être aussi la mère de ces deux petits garçons et de cette petite fille.

Qui sont les frères de Jésus-Christ. Et pour qui Jésus-Christ est venu au monde.

Qu’est-ce que ça vous fait. Vous en avez tellement d’autres.

Qu’est-ce que ça vous fait, un de plus un de moins.

Vous avez eu le petit Jésus. Vous en avez eu tant d’autres.

(…) Il faut que les hommes en aient un aplomb, de parler ainsi. A la Sainte Vierge.

Les larmes au bord des paupières, les mots au bord des lèvres il parlait ainsi, par la prière il parlait ainsi. (…)

Comme il s’applaudissait d’avoir eu le courage de faire ce coup-là. Tout le monde n’aurait pas osé.

Il était heureux, il s’en félicitait en riant et en tremblant. Il n’en avait pas parlé à sa femme. Il n’avait pas osé. (…)

Depuis ce temps-là tout marchait bien. Naturellement. Comment voulez-vous que ça marche autrement. Que bien. Puisque c’était la Sainte Vierge qui s’en mêlait. Qui s’en était chargée.

Elle sait mieux que nous. (…)

Il est même curieux que les chrétiens n’en fassent pas autant. C’est si simple. On ne pense jamais à ce qui est simple2. »

 

  Il n’est pas de difficulté personnelle, familiale, professionnelle, sociale qui ne puisse être résolue par Marie. Les moyens sont multiples : chapelet, prière personnelle, messe en semaine, pèlerinage, neuvaine… Comme l’a répété Notre Dame à Pontmain, il y a 150 ans, « mais priez, mes enfants, mon Fils se laisse toucher !».

Dans les joies, comme dans les soucis, soyons proches de notre mère du ciel !

 

Hervé Lepère

 

1 Il faut que France, il faut que chrétienté continue

2 Le Porche du Mystère de la Deuxième Vertu

 

Actualités culturelles

 

  • Cheverny (41)

Dès la réouverture du château de Cheverny, précipitez-vous dans sa magnifique salle des gardes : vous y découvrirez la nouvelle exposition « Les Dragons de Cheverny », désormais permanente. Par cette exposition, les propriétaires de la demeure mettent à l’honneur leurs ancêtres qui ont su associer le nom de Vibraye à un régiment de Dragons, ces fameux soldats du roi.

 

  • Nantes (44)

« LU 1846-1957, un siècle d’innovation ». Qui ne connaît pas les petits beurres LU ou encore le fameux Petit Ecolier de la même marque ? Jusqu’au 16 mai 2021, le château des ducs de Bretagne se lance dans la présentation d’une des plus grandes entreprises nantaises, à savoir LU. A travers plus de 1500 objets authentiques, redécouvrez l’histoire de cette entreprise familiale créée par la famille Lefèvre-Utile en 1846 et dont le logo définitif apparaît en 1957. Une expo pour les gourmands !

 

  • Sèvres (92)

Jusqu’au 16 mai 2021, pénétrez le monde de la gastronomie à travers l’exposition « A table ! Le repas, tout un art » de la manufacture de Sèvres. Une nouvelle façon de découvrir les traditions gastronomiques françaises, qu’il s’agisse de la préparation des plats, de leur consommation, des arts de la table ou encore de l’art de la conversation. Un amusant voyage à travers le temps, de l’Antiquité jusqu’à nos jours !

 

  • Google Arts and Culture

En ces temps particuliers, nous sommes hélas conscients des difficultés d’accès à la culture… Sachez néanmoins que depuis 2011, le site Google Arts and Culture permet de visiter différents musées de façon virtuelle : les photographies des œuvres sont d’excellente qualité et accompagnées d’explications rapides et claires. Libre à vous de faire une recherche par artiste, par musée, par mouvement artistique, par personnage, par thème… (plus de 7 millions d’œuvres y sont aujourd’hui répertoriées).