Laïcité et séparatisme : à propos d’un projet de loi confortant les principes républicains

           Dans un discours prononcé aux Mureaux (Yvelines) le 2 octobre 2020, Emmanuel Macron a annoncé un projet de loi destiné à renforcer les principes de la République contre le séparatisme islamique qu’il définit comme un « projet conscient, théorisé, politico-religieux qui se concrétise par des écarts  avec les valeurs de la République, qui se traduit souvent par la constitution d’une contre-société (…) Il y a dans cet islamisme radical (…) une volonté revendiquée, affichée, une organisation méthodique pour contrevenir aux lois de la République et créer un ordre parallèle, ériger d’autres valeurs, développer une autre organisation de la Société, séparatiste dans un premier temps mais dont le but final est d’en prendre le contrôle complet ».         

 

  Lorsque l’on veut combattre un mal, il convient de poser un diagnostic, d’en indiquer les causes et de proposer des remèdes. Dans le cas présent, le diagnostic est la partie la plus aboutie du discours macronien même s’il eût gagné à être plus complet sur certaines de ses manifestations comme l’insécurité, les zones de non droit et les atteintes à la liberté d’expression. En ce qui concerne les causes, il n’y a rien sur ce qui a pu entraîner le développement de l’islam radical, comme il l’appelle, dans notre pays. Il y a, en creux, l’incitation habituelle à ne pas tomber dans le piège de l’amalgame entre islam et islamisme radical mais rien sur l’immigration dont le terme est même complètement absent du discours. L’absence de mixité sociale est présentée comme un élément ayant favorisé le séparatisme alors qu’elle en est, au moins autant, une manifestation ou une conséquence. Quant au remède, il est tout trouvé : ce sera une nouvelle loi pour renforcer la laïcité.

 

  La laïcité devra se répandre dans cinq domaines : la neutralité devra être affirmée dans les services publics, en particulier les transports et les piscines ; la dissolution des associations pourra intervenir en cas d’atteinte à la dignité de la personne ou de pressions physiques ou psychologiques ; l’école à la maison sera interdite sauf autorisation donnée dans des cas très limités par l’autorité académique ; les préfets pourront au titre de la police des cultes, prononcer la fermeture administrative des lieux de culte, au cas où des propos déplacés y auraient été tenus, et exerceront un contrôle administratif et financier renforcé sur les associations cultuelles en particulier pour en encadrer les financements étrangers ; enfin, l’Etat fera émerger une meilleure compréhension de l’islam en France avec l’enseignement de l’arabe à l’école et le développement d’études islamiques de haut niveau à l’université. Toutes ces mesures doivent contribuer au réveil républicain souhaité par le président.   

  Alors que le discours des Mureaux était consacré au séparatisme islamique, le projet de loi que ces propos étaient censés traduire est muet à cet égard ; il contient des mesures portant atteinte aux libertés de tous les citoyens et notamment des catholiques. C’est manifestement le cas de l’interdiction quasi-totale de l’école à la maison qui va priver les parents de leur droit naturel à donner l’instruction à leurs enfants, l’école n’agissant que par délégation. C’est également le cas des mesures applicables aux associations cultuelles sur lesquelles le contrôle de l’Etat, l’un des plus strict au monde, va être renforcé. La faculté donnée aux préfets d’ordonner la fermeture administrative des lieux de culte crée un risque de sujétion des religions à l’égard de l’Etat. Les mesures prises l’an dernier pour règlementer la célébration des cultes en raison de la crise sanitaire et les tentatives de remise en cause, dans certains pays, du secret de la confession montrent que ce risque n’est pas théorique.             

  Les remèdes ainsi inscrits dans la loi ne sont pas à la hauteur des enjeux. De nombreuses pratiques que la loi entend à juste titre prohiber sont le plus souvent mises en œuvre par les associations musulmanes de façon clandestine et apparaissent ainsi hors d’atteinte du législateur. En outre, la loi va manquer son objectif car la laïcité, fût-elle à la française, ne peut être le remède au séparatisme. L’objectif de la loi de 1905 sur la séparation des églises et de l’Etat était de réduire l’influence de l’Eglise catholique sur la société française et elle a parfaitement rempli le rôle qui lui avait été assigné. Le vide spirituel qui en a résulté dans la nation ne pouvait qu’être comblé par le développement d’une religion conquérante que l’immigration a indéniablement favorisé. L’attitude de retrait, pour ne pas dire l’enfouissement, de l’Eglise catholique dans la société française, conforme à ce que l’Etat attendait de ses dirigeants, a poussé dans le même sens.     

 

  En réalité, ce débat sur laïcité et séparatisme renvoie à un autre sujet important et souvent esquivé car il est difficile à traiter en pratique : il s’agit de la distinction entre pouvoir temporel et pouvoir spirituel. Dans l’islam, les deux sont mêlés et plusieurs associations organisant le culte musulman ont d’ailleurs refusé de signer la charte de la laïcité proposée par le gouvernement, ne voulant pas admettre la supériorité du droit français sur la charia, le coran condamnant des pratiques contre-nature qui ont droit de cité dans notre législation. Dans l’esprit des hommes politiques français, la loi est au-dessus de la foi et ce slogan est devenu une rengaine, pour ne pas dire un dogme. Le christianisme affirme l’autonomie de deux pouvoirs mais le pouvoir temporel est subordonné au pouvoir spirituel, ce que beaucoup de catholiques, y compris des hommes d’Eglise, ont oublié.     

        

  Alors, quid du projet de loi ? Voté à l’Assemblée nationale le 16 février après deux semaines de débats en séance publique qui ont abouti à compléter le texte par des mesures annexes ou transitoires qui n’en ont pas altéré la substance, il a été examiné par le Sénat du 30 mars au 8 avril. Une commission mixte Assemblée-Sénat devrait constater un désaccord entre les deux chambres. Une nouvelle lecture dans chacune d’elles précèdera avant les congés d’été un ultime vote par l’Assemblée nationale à qui la Constitution donne le droit de statuer définitivement. Le contrôle de conformité du Conseil constitutionnel pourrait permettre de gommer les aspérités les plus criantes de la loi. Ni les débats, ni le combat ne sont finis.   

 

Thierry de la Rollandière

 

Pardonnez-nous nos offenses

           « Bien vivre n’est rien d’autre qu’aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de tout son esprit », et comment aimer Dieu si nous ne le connaissons pas ? Aimer Dieu ! Vaste programme ! Et l’aimerons-nous jamais assez ?

La maman pourra ainsi lire ou simplement s’inspirer de ces pensées pour entretenir un dialogue avec ses enfants ; elle l’adaptera à l’âge de chacun mais y trouvera l’inspiration nécessaire pour rendre la présence de Dieu réelle dans le quotidien matériel et froid qui nous entoure. Elle apprendra ainsi à ses enfants, petit à petit, à méditer ; point n’est besoin pour cela de développer tous les points de ce texte si un seul nourrit l’âme de l’enfant lors de ce moment privilégié.

Ainsi, quand les difficultés surgiront, que les épreuves inévitables surviendront, chacun aura acquis l’habitude de retrouver au fond de son cœur Celui qui ne déçoit jamais !

  **********

  O mon Dieu, mon Père, me voici à présent devant vous pour implorer votre miséricorde. Oui, je vous ai offensé, et si souvent ! « Ce que vous ferez au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous le ferez ». Quand je fais mon examen de conscience, le soir à la prière, ou à tout autre moment de la journée, je vois bien que j’ai fait du tort à mes parents, mes frères et sœurs ou mes camarades de classe… mais vous, ô mon Père du Ciel, je n’ai pas voulu vous déplaire ! Et pourtant, à chaque fois que j’ai dit, fait, ou pensé du mal, c’est d’abord vous que j’ai offensé en premier, parce que je me suis préféré à vous. J’ai choisi ma volonté à la vôtre, en désobéissant à l’un de vos commandements. J’ai menti, j’ai été jaloux, gourmand, insolent, je me suis cru le meilleur (même si je ne l’ai pas dit), j’ai frappé mes camarades, je n’ai pas rendu service… oui, j’ai péché par parole, par action et par omission, de manière délibérée (volontaire) ou non, mais ce qui est certain c’est que je suis tombé bien souvent, et que je retombe chaque jour dans les mêmes fautes. Comme c’est lassant, et difficile parfois, de m’accuser en confession de ces mêmes péchés dont je ne sors pas ! Et dans ce grand sacrement, le Bon Dieu, à chaque fois, me pardonne entièrement tout le mal que j’ai fait et que je dois m’appliquer à regretter !

  C’est vrai qu’il est dur parfois de regretter, parce que, après tout, si j’ai frappé ma sœur c’est qu’elle l’avait bien cherché en venant me narguer ! Mais avais-je pour autant le droit de réagir ainsi ? Notre-Seigneur nous dit dans l’Evangile que si l’on nous frappe sur la joue droite il nous faut tendre l’autre joue, et il nous a montré l’exemple, comme toujours ! Et pourtant, une condition essentielle pour être pardonné est de regretter le mal que l’on a fait : cela ne veut pas forcément dire que je dois sentir dans mon cœur ce repentir qui est parfois bien difficile, mais au moins que j’ai cette volonté, ce grand désir de regretter mon péché, et de ne plus recommencer.

  Être pardonné ne me dispense pas de réparer, tout comme on répare après une maladresse. Cette réparation, c’est d’abord la pénitence que le prêtre me donne au confessionnal, mais aussi les sacrifices que je peux offrir tout au long de ma journée dans cette intention. Je ne peux entrer au Ciel qu’avec une âme remplie d’amour de Dieu, c’est-à dire que je ne dois plus trouver en moi rien qui m’attache aux choses de la terre. Et c’est pour cela que je veux m’efforcer de vivre en Jésus et pour Jésus chaque jour un peu plus. Si je n’ai pas assez purifié mon âme sur la terre, je passerai un certain temps au Purgatoire pour finir de me détacher de tout ce qui n’est pas Dieu. Pardonnez-moi mes offenses, parce que je ne veux plus jamais vous déplaire, ô mon Dieu, parce que je sais qu’il n’y a de bonheur qu’en vous seul.

  « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font ». C’est de moi que Jésus parle, du haut de sa croix ! C’est pour moi que vous intercédez, ô mon Rédempteur, afin que malgré ma profonde bassesse je puisse accéder un jour au bonheur du Ciel. Non, je ne sais pas à quel point je vous offense à chacune de mes fautes, mais aidez-moi à y voir plus clair en mon âme, et à mieux comprendre l’horreur du péché afin de mieux le regretter et de prendre fermement les résolutions nécessaires pour ne plus recommencer. Sainte Vierge Marie, au pied de la Croix vous avez entendu cette parole d’amour alors même que mes péchés crucifiaient votre Fils bien-aimé sur ce gibet. Aidez-moi à faire chaque jour un examen de conscience approfondi de mes fautes, pour m’appliquer aussitôt après à remercier celui que j’ai offensé et qui est toujours prêt à me pardonner, à condition que je vienne humblement lui demander pardon.

 

Germaine Thionville