Aimer vraiment son enfant

           Comme nous l’avons vu, les enfants sont des êtres sensibles qui communiquent par leurs émotions. Ils ont une capacité étonnante à reconnaître nos sentiments à travers notre conduite. Pour qu’ils se sentent heureux, équilibrés, confiants en eux même et en les autres, un enfant doit sentir qu’il est aimé de ses parents.

 

           Est-ce qu’aimer, c’est serrer sur son cœur et cajoler en disant des mots tendres ? Est-ce encore céder à toutes les demandes, offrir toutes les nouveautés pour qu’il soit toujours satisfait ? Est-ce conserver une certaine rigueur pour l’endurcir au mal et obtenir de lui le maximum de ce qu’il peut faire en toutes choses pour qu’il soit performant plus tard, ou même pour hâter sa sanctification ?

Notre enfant doit avant tout sentir que, pour lui-même, et parce qu’il est enfant de Dieu avant d’être à ses parents, ceux-ci sont prêts à beaucoup d’affection, d’abnégation, de sacrifices pour l’amour de lui. Les parents s’appuieront en partie sur l’utilisation de ce langage émotif de leur enfant pour l’aider à grandir, fortifier son caractère et sa volonté dans un équilibre affectif indispensable. Il y a pour cela plusieurs moyens « de communication affective » :

 

  • Nos regards:

  Les yeux d’un enfant commencent à fixer les objets entre deux et six semaines. Ce qui retient son attention, c’est le visage humain, et plus particulièrement le regard. Dès l’âge de deux mois, ses yeux cherchent d’autres yeux ; l’enfant y cherche ce dont il a besoin : remplir son réservoir émotionnel. Il est difficile de transmettre des émotions à quelqu’un qui ne regarde pas dans les yeux mais constamment ailleurs. N’avons-nous pas tendance à apprécier les gens capables de maintenir un contact visuel agréable avec nous ? Ce contact visuel sera même plus agréable encore lorsqu’il sera accompagné de mots gentils, de sourires. Notre simple regard est très puissant pour exprimer diverses émotions à nos enfants : un encouragement, une admiration, une mise en garde ou critique, une affection ou complicité…

Malheureusement certains parents n’utilisent le contact visuel que lorsque leur enfant leur donne satisfaction et les remplit de fierté. D’autres les regardent dans les yeux principalement quand ils leur parlent, et surtout négativement. Montrer notre affection à un enfant ne devrait pas être contrôlé par le fait que nous sommes satisfaits d’eux ou non.

Que ce soit pour le reprendre ou pour l’encourager, le regard donne à l’enfant des messages de soutien, d’affection continue. Bien souvent un simple regard en dit plus long qu’un grand discours. Laissons parler notre regard, il y trouvera toute la sécurité et la confiance dont il a besoin pour grandir.

 

  • Des gestes de contact physique:

  Ce moyen est très naturel à la mère qui caresse la joue de son tout-petit, le berce doucement contre elle pour le consoler ou l’endormir. Sans prendre constamment son enfant dans ses bras en le couvrant de baisers, il est normal de lui manifester notre amour de parent par des petits gestes comme simplement le prendre par la main, lui passer la main sur la tête. Dans certaines familles on ne s’embrasse pas le matin ou le soir, or ces petits gestes d’affection sont indispensables à l’équilibre de tout enfant. La petite croix que le père tracera doucement sur son front représentera beaucoup pour lui.

Tous ces gestes doivent être naturels et aisés, sans exagération. Un enfant qui grandit dans un foyer où ces moyens de communication sont employés, sera plus détendu avec lui-même et avec les autres. Il les abordera plus facilement et ne mettra pas mal à l’aise. Ces gestes ne sont pas davantage réservés aux filles : souvenez-vous de l’histoire de Vincent (FA n°29, Vincent, en manque affectif, inquiétait sa maman tant il l’étouffait de sa présence insistante). Un garçon comblé par des contacts physiques et émotifs venant en particulier de son père, s’identifie à lui et se sent plus masculin.

Et lorsque l’enfant grandit et que l’on ne peut plus le prendre par la main ou le « câliner » affectueusement, on adaptera nos gestes à son âge pour lui dire combien on l’aime : une simple bourrade sur l’épaule, une main qui ébouriffe les cheveux ou qui se pose en passant, l’air de rien pour préserver la pudeur des âges délicats. Même si nous sentons notre grand garçon un peu réticent, nous sommes toujours ses parents, et il attend toujours nos marques d’affection.

Chez les filles, ce besoin de contact physique, de tendresse, atteint son paroxysme vers l’âge de 11/12 ans, au moment où sa nature est un peu déstabilisée pour prendre un nouvel équilibre féminin. Elles aussi ont surtout besoin d’être rassurées par les regards et le contact de leur père. Si la jeune fille de 13/15 ans ne se sent pas vraiment aimée en ce qu’elle est devenue, elle sera instable, influençable aux pressions de ses camarades, surtout celles des garçons, et moins capables de conserver les valeurs de ses parents.

 

  • Une « attention concentrée »:

  Lorsqu’un enfant sent qu’il est tout seul avec son père ou sa mère ou qu’il l’a « tout à lui », et qu’en ce moment il est « la personne la plus importante au monde » pour son père ou sa mère, le but de l’attention concentrée est atteint ! Il ne s’agit pas d’une simple gentillesse à donner à son enfant si le temps le permet, c’est un besoin essentiel pour chaque enfant. La façon dont un enfant se perçoit et se sent accepté dans le monde sera déterminée par la façon dont ce besoin est satisfait. Il est merveilleux de voir son enfant heureux, en sécurité, serein, apprécié par ses amis… Mais croyez bien, amis parents, cela ne se fait pas automatiquement ; bien élever un enfant prend du temps : nous devons trouver du temps à passer seul avec chacun de nos enfants ! Il faut exercer des efforts extraordinaires pour voler du temps à des horaires chargés, mais les récompenses sont grandes ! Ce temps ne doit pas nécessairement être long et quotidien, il doit surtout être régulier. Ce sera plus facile pour la mère de s’arrêter entre deux occupations pour prendre chacun de ses enfants un quart d’heure ou 20 minutes dans la semaine en fonction de leurs activités ou au hasard des occasions. Le père (et j’insiste sur l’importance de son rôle affectif !) peut se réserver les week-end pour discuter ou faire une activité avec chacun tour à tour : on emmène l’un faire une course, on profite d’un petit bricolage entre hommes avec un second, on organise un jeu ou un apprentissage avec le plus jeune… Il y a bien des moyens de prendre tout à soi son enfant une fois par semaine et d’en profiter pour provoquer une conversation, s’intéresser à ce qu’il fait, ce qu’il aime, ce dont il rêve… Mais aussi ce qui le chagrine ou l’inquiète ! Il y a tant de bons moments à partager, de messages à faire passer, tant de choses à se dire pour encourager, conseiller en évitant soigneusement le ton du sermon… Et aussi tant de choses à écouter ! Votre enfant a besoin de vous parler, de savoir ce que vous pensez de lui, quoi que ce soit (approbation, reproche, déception, fierté…), mais toujours parce que vous l’aimez et que vous voulez son bien !

 

  On prendra un peu plus de temps avec les adolescents et les jeunes adultes, régulièrement. Peu importe si le téléphone sonne dans ces moments-là ! Et tant pis si le gratin prévu pour le dîner se métamorphose en rapide plat de nouilles ! L’important étant d’être tout l’un à l’autre. Ce n’est que dans ce contexte d’intimité et de détente que les parents développent cette relation spéciale et indélébile dont leur enfant a absolument besoin pour faire face aux réalités de la vie et prendre des engagements sans crainte. Combien voyons-nous aujourd’hui des jeunes fragiles, et même des adultes blessés qui se sentaient mal aimés, négligés étant enfants. Leurs parents les aimaient pourtant beaucoup, mais parce qu’ils ne le « sentaient » pas, ils ne le savaient pas !

 

Sophie de Lédinghen

 

La suite logique de ce sujet sera d’aborder celui de la discipline, car il y a une vraie relation entre aimer son enfant et la discipline. C’est ce que je vous propose pour la prochaine fois !…

 

La cape

 

           Tracez votre patron puis réalisez votre cape pour l’hiver. 2 mesures suffisent. Les finitions (poche, col, manchons) seront dans le prochain numéro. Prévoyez un lainage souple, ou du tissu polaire, une doublure si le tissu est léger. Comptez 1,60 m pour le 12 ans et 2 m pour une cape  d’adulte au genou pour un tissu en 140.

https://foyers-ardents.org/wp-content/uploads/2021/12/Cape-002.pdf

Atelier couture

 

 

Mais délivrez- nous du mal

           « Bien vivre n’est rien d’autre qu’aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de tout son esprit », et comment aimer Dieu si nous ne le connaissons pas ? Aimer Dieu ! Vaste programme ! Et l’aimerons-nous jamais assez ?

La maman pourra ainsi lire ou simplement s’inspirer de ces pensées pour entretenir un dialogue avec ses enfants ; elle l’adaptera à l’âge de chacun mais y trouvera l’inspiration nécessaire pour rendre la présence de Dieu réelle dans le quotidien matériel et froid qui nous entoure. Elle apprendra ainsi à ses enfants, petit à petit, à méditer ; point n’est besoin pour cela de développer tous les points de ce texte si un seul nourrit l’âme de l’enfant lors de ce moment privilégié.

Ainsi, quand les difficultés surgiront, que les épreuves inévitables surviendront, chacun aura acquis l’habitude de retrouver au fond de son cœur Celui qui ne déçoit jamais !

 

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  La belle prière du Notre Père se termine par ce petit morceau de phrase introduit par un « mais » qui appuie bien son importance, tout comme celui de Notre Dame à Pontmain : « Mais priez mes enfants ». Une fois que j’ai résisté à la tentation avec votre grâce, Seigneur, délivrez-moi du mal ! Afin que je puisse dire, à la suite du grand roi David (Ps 31-9) : « Vous ne m’avez pas livré aux mains de l’ennemi, vous donnez à mes pieds un libre espace ».

 

  Le mal est partout dans le monde, et je le vois bien autour de moi. Ce mot veut dire bien des choses : la maladie, la douleur, le tort causé par quelqu’un… Est-ce de ce mal-ci dont je demande la délivrance ? Le Bon Dieu tire du bien de tous les maux, les tentations comme les tribulations extérieures, telles que la maladie par exemple. Quand sa maman lui suggérait de demander à Jésus de la guérir, la petite Anne de Guigné préférait prier pour les autres, car elle sentait bien qu’en acceptant ses propres souffrances, elle unissait son cœur plus intimement à Jésus crucifié. Elle avait tout compris. La vraie sagesse, c’est de savoir transformer le mal en bien.

  Mais le mal intérieur est plus grave : le péché – il s’agit bien de lui – détruit dans mon âme l’amitié avec le Bon Dieu, et même, en cas de péché mortel, me couperait totalement de lui.  Et c’est ce mal là qui m’entrave, car il m’empêche de monter vers le Bon Dieu, il me rend esclave du démon. C’est bien dans une prison que je m’enferme volontairement quand je pèche, et c’est pour cela que j’ai tant besoin de Vous, ô mon Père ! Donnez-moi votre grâce, qui est la clef de mon cachot ! Je n’oublierai pas de l’accepter, cette grâce, sinon je serai comme un prisonnier qui refuse de prendre les clefs qui lui permettent de se libérer.

  C’est pour cette raison que Jésus s’est fait homme, et qu’il est appelé à juste titre « Sauveur ». Il est venu pour moi, pour me délivrer du péché. Il a été envoyé par son Père, et chaque jour sur l’autel, il s’offre à nouveau en sacrifice afin que je sois délivré du mal. Quelle bonté, et comme Dieu m’aime ! Par le Baptême il m’a sauvé une première fois, et après m’avoir pardonné au saint tribunal de la Pénitence, il s’offre à moi dans la sainte Eucharistie, pour me donner tous les moyens nécessaires pour aller au Ciel. Et bientôt, si ce n’est déjà fait, le Saint-Esprit me comblera de ses dons par la Confirmation. Je suis confondu d’amour et de reconnaissance devant de tels présents de votre part, mon tendre Père ! Et pour les pauvres malades, l’Extrême-Onction viendra apporter le réconfort et les grâces nécessaires pour supporter vaillamment leur peine, et transformer leur souffrance en cri d’espérance. Quels cadeaux merveilleux m’avez-vous fait, mon Sauveur, avant même que je les ai demandés ! Oui, je m’appliquerai dès aujourd’hui à prononcer cette phrase avec application et reconnaissance.

 

  O très doux Jésus, et vous, Maman chérie du Ciel, faites-moi prendre cette résolution, à la suite de saint Dominique Savio : la mort plutôt que le péché. Pendant l’Avent, je m’accrocherai d’une main à mon chapelet, et de l’autre à mon saint ange. Et avec votre grâce, ô mon Père céleste, j’avancerai joyeusement sur le chemin du Ciel, supportant amoureusement toutes les contrariétés qui se mettront en travers de mon chemin, car elles sont autant de marches pour arriver jusqu’à vous.

 

Germaine Thionville

 

Marie, modèle parfait des époux

           Lorsque les saints nous voient pratiquer les vertus qu’ils ont pratiquées eux-mêmes, ils sont portés davantage à prier pour nous. Si donc nous voulons nous assurer de leur part une protection plus sûre et plus abondante, efforçons-nous d’imiter leurs vertus.

 

           Celui qui aime, s’il n’est pas semblable à la personne aimée, cherche à le devenir. « Ô vous donc, nous dit saint Jérôme, qui aimez et honorez Marie, sachez-le bien, c’est en vous efforçant de l’imiter que vous l’aimerez vraiment, et le plus bel hommage que vous puissiez lui offrir, c’est l’imitation de ses vertus. » Marie est la reine des saints ; elle veut que notre âme s’applique à l’imiter. Autrement elle ne pourrait, comme elle le voudrait, enrichir des grâces du ciel une âme dont la conduite est opposée à la sienne : « Mes enfants, nous dit-elle, écoutez-moi : bienheureux ceux qui marchent sur mes pas » (Prov., VIII, 32)

En l’appelant « pleine de grâce » les évangélistes nous font assez entendre qu’elle eut toutes les vertus, et toutes à un degré héroïque. La bienheureuse Vierge Marie a excellé dans toutes les vertus à la fois, et elle s’offre à nous comme le parfait modèle de toutes les vertus. Essayons d’en observer quelques-unes, et de voir comment nous pouvons les mettre en application dans notre vie d’époux.

 

Humilité de Marie

  « L’humilité est le fondement et la gardienne des vertus » (Saint Bernard), sans humilité, en effet, aucune autre vertu ne peut exister, et combien fut grande l’humilité de Marie, première et plus excellente imitatrice de son divin Fils. « Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur » nous dit-Il. C’est par cette vertu qu’elle mérita d’être exaltée au-dessus de toutes les créatures.

Le premier acte de l’humilité de cœur, c’est d’avoir une basse opinion de soi-même. Marie ne se préféra jamais à personne. Non pas qu’elle se crût une pécheresse, car l’humilité est vérité et Marie savait bien qu’elle n’avait jamais offensé Dieu. Un cœur humble sait reconnaître les faveurs de Dieu afin de s’en humilier davantage. Plus elle se voyait comblée de grâces, plus elle s’humiliait, se rappelant que tout en elle était de Dieu. C’est encore un acte d’humilité de repousser les compliments, les louanges et de les rapporter à Dieu qui a eu la bonté de se servir de nous comme instrument de sa volonté. C’est aussi le propre des humbles d’aimer servir les autres, comme le fit Marie en s’empressant d’aller aider sa cousine Elisabeth pendant trois mois. Les personnes humbles prennent également soin de se tenir à l’écart, comme l’a fait Marie au Cénacle en se tenant en retrait des apôtres. Enfin, l’humilité fait aimer le mépris, et Marie n’a pas craint de paraître sur le Calvaire, devant tous, pour partager le déshonneur de son Fils ; elle n’avait d’autre pensée que de plaire seulement à son Fils !

« Viens, ma fille, dit un jour la Sainte Vierge Marie à sainte Brigitte, et cache-toi sous mon manteau ; ce manteau, c’est mon humilité […] Un manteau ne réchauffe pas si on ne le porte pas ; ainsi, pour tirer avantage de mon humilité, il faut qu’on la porte, non seulement dans ses pensées, mais encore dans ses œuvres. Par conséquent, ma fille, revêts-toi de mon humilité. »

 

Charité de Marie envers le prochain

  « Que celui qui aime Dieu, aime aussi son frère. » Il n’y a jamais eu et il n’y aura jamais personne qui surpasse Marie en amour pour Dieu ; de même il n’y aura jamais personne qui la surpasse en charité envers le prochain. Le Christ qui est la charité même, a rempli sa sainte Mère d’une immense charité envers tous ceux qui recourent à elle. Pendant sa vie sur la terre, elle était si débordante de charité qu’elle secourait les nécessiteux sans en être sollicitée. C’est ce qu’elle fit aux noces de Cana, et en se rendant en toute hâte chez sa cousine Elisabeth, mais la preuve la plus grande qu’elle nous a donnée de sa charité, ce fut d’offrir son Fils à la mort pour notre salut.

  Sommes-nous capables, nous-mêmes, de tant aimer Dieu que nous pourrions nous donner sans compter à notre prochain, qu’il soit pauvre, malade, connu ou inconnu, proche ou lointain, au détriment de notre petit emploi du temps bien réglé ? Irions-nous jusqu’à offrir à Dieu, de tout notre cœur, un de nos enfants, notre époux s’Il nous demandait le sacrifice de leur vie ? Ou même s’Il voulait en prendre un à son service dans les ordres ou au couvent ? Il est certain que la charité dont nous aurons usé envers Dieu et le prochain sera la mesure dont Notre Seigneur et Notre Dame useront envers nous.

 

Chasteté de Marie

  Depuis que les sens, par suite du péché d’Adam, sont en état de révolte contre la raison, la chasteté est pour les hommes la vertu la plus difficile. Dieu nous a donné en Marie le plus parfait modèle de chasteté. La première qui, sans le conseil et l’exemple de personne, a offert sa virginité au Seigneur. « Comme le lys entre les épines, ainsi est celle que j’aime entre les filles de Sion. » « La beauté de Marie animait tous ceux qui la contemplaient à l’amour et à la pratique de la vertu » dit saint Thomas. Et saint Jérôme pense que si saint Joseph demeura vierge, il le dut à la compagnie de Marie. Si l’on ne prend Marie pour modèle et protectrice, rares sont les victoires sur ce vice, car on ne prend pas les moyens de triompher (le jeûne, la fuite des occasions, la prière). La bienheureuse Vierge révéla elle-même à sainte Elisabeth de Hongrie qu’elle n’eut aucune vertu sans beaucoup de travail et sans une oraison continuelle. Marie qui est toute pure aime la pureté, aussi ne peut-elle souffrir les impudiques. Réfugions-nous dans la pensée de Notre-Dame en choisissant notre « garde-robe », si je pense être correcte pour moi-même, le suis-je également pour les autres lorsque je marche, me penche ou m’assois ?

 

Patience de Marie

  On appelle cette terre « vallée de larmes » parce qu’elle est un lieu de mérite. Nous y sommes placés pour souffrir, afin de mériter, par la patience, le bonheur du Ciel. Marie est le modèle de toutes les vertus, mais particulièrement de celle de la patience. Sa vie ne fut qu’un constant exercice de patience. La compassion qu’elle éprouva des souffrances du Sauveur, dès l’instant où elle devint sa mère, suffit de faire de Marie une martyre de patience : « la Mère crucifiée du divin Crucifié ». Sa présence sur le Calvaire nous fait assez comprendre combien grande et sublime fut la patience de la Sainte Vierge. C’est par les mérites de sa patience qu’elle devint notre mère, en nous enfantant à la vie de la grâce. Efforçons-nous donc à imiter la patience de Marie, c’est elle qui fait les saints en nous faisant supporter en paix les croix qui nous viennent directement de Dieu, comme la maladie, la pauvreté, et celles qui nous viennent des hommes : les injures, les persécutions… Quel trésor nous vaudra dans le ciel toute peine supportée pour Dieu !

 

  On pourrait encore parler infiniment de bien d’autres vertus de Marie : sa Foi, sa pauvreté, son obéissance, son espérance… Disons avec saint Ambroise que « la vie de Marie fut si parfaite, qu’elle renferme à elle seule la règle de toutes les vies. Que la vie de Marie soit donc devant nos yeux comme un tableau où resplendit la perfection de la vertu. Elle nous offre l’exemple à suivre en toute notre conduite. Nous y apprendrons ce que nous devons corriger, ce que nous devons faire, ce à quoi il faut nous attacher1.    

                    Sophie de Lédinghen

 

1 « Les gloires de Marie » de saint Alphonse de Liguori.

 

Notre-Dame de tous les jours

Notre Dame, l’Evangile ne relate aucune action d’éclat au cours de votre vie. Vous avez mené la vie des simples femmes de votre époque, sans que rien ne trahisse votre si belle mission : porter, élever et souffrir avec l’Enfant Dieu.

Dès la lumière du matin et jusqu’à la paix du soir, vos journées étaient semblables aux nôtres, avec le soin d’un foyer et ses humbles tâches quotidiennes, aussi êtes-vous

Notre Dame de tous les jours.

 

Dans le devoir d’état, avec sa lassitude qui parfois nous décourage, ou les petites joies que nous semons autour de nous,

Pour nos efforts que personne ne remarque et qui, sans cesse, sont à reprendre, ou la parole blessante un peu moqueuse,

Pour notre nature faible et rebelle, pour nos misères morales, la déception que parfois nous avons de nous-même, l’amour propre qui nous ne quitte pas et va se glisser subtilement partout,

Pour nos péchés et nos lâchetés, et pour savoir demander pardon,

Notre Dame de tous les jours, priez pour nous.

 

Pour les jours, mois et années qui passent si vite, pour tous les âges de la vie,

Pour la décision, petite ou grande, à bien prendre pour faire la volonté du Père, pour l’acte de charité à accomplir avec délicatesse et discrétion,

Pour s’oublier lorsque le cœur est lourd et s’unir, malgré notre faiblesse, à la croix, de toutes nos pauvres forces,

Pour ce qui doit nous guider sans cesse sur le chemin du Royaume, le cœur tourné vers le Seigneur comme une boussole,

Notre Dame de tous les jours, priez pour nous.

 

Dans les grandes peines qui fondent sur nous sans prévenir, quand tout s’écroule autour de nous, que nous pleurons devant le berceau vide ou que les espoirs de maternité sont déçus,

Pour cet enfant qui fait fausse route ou ces amis qui nous abandonnent ou nous trahissent, pour l’incompréhension de nos intentions,

Lorsqu’il faut quitter à regret ceux que nous aimons car l’heure du départ a sonné ou que nos rêves les plus généreux ne se réalisent pas,

Notre Dame de tous les jours, priez pour nous.

 

Pour la beauté de la Création, qui nous émeut et nous transporte le cœur, pour les petites joies quotidiennes ou les grandes grâces, toutes données par la main divine,

Pour rester fidèle à chaque instant et digne dans notre foi, solide dans les difficultés, confiante en vivant pleinement l’instant présent,

Pour ne pas s’inquiéter du lendemain et être heureuse de ce qui nous est retranché puisque Dieu le veut ainsi,

Pour vos statues dans les églises, ou dans un simple oratoire, au détour d’un chemin,

Pour vos vocables si divers mais qui veulent dire toujours « Mère »

Pour arriver à bon port après vous avoir tenu la main comme celle d’une maman,

Notre Dame de tous les jours, priez pour nous.

                  Jeanne de Thuringe

 

Mousse au mascarpone – Gâteau aux glands ou « noisettes du pauvre »

 

La crème au beurre vous paraît un peu écœurante pour garnir votre moka ? Vous recherchez un dessert rapide à faire ? Voici la solution !

 Ingrédients pour 6 coupes :

– 250 g de mascarpone

– 25 cl de crème liquide entière

– 100 g de sucre en poudre

– 2 cuillères à café d’extrait de café

 

Préparation :

– Monter la crème en chantilly ferme en incorporant le sucre dès que la crème commence à prendre.

– Incorporer le mascarpone et l’extrait de café en mélangeant au fouet. Réserver au frais.

– N’hésitez pas à remplacer le café par des framboises fraîches ou décongelées et vous aurez un dessert léger et original !

– Vous pouvez aussi garnir de belles meringues Pavlova (Cf. FA n°3) pour vos repas de Noël ; c’est un dessert toujours apprécié !

 

Gâteau aux glands ou « noisettes du pauvre »

Cette recette nous a été offerte par les sœurs clarisses de Morgon. N’oubliez pas que nos clarisses prient volontiers pour nous aider à obtenir des grâces ; elles peuvent procurer les graines de Sainte Colette, le scapulaire de Saint Joseph et ne vivent que de dons.

Ingrédients pour 6 personnes :

– 140 g de sucre

– 140 g de beurre ou 150 ml d’huile

– 150 g de glands en poudre ou de noix hachées

– 70 g de farine

– 3 blancs battus en neige (on pourra utiliser les jaunes pour faire une crème d’accompagnement)

 

Préchauffez le four à 180°C (ou à 160°C pour un four à chaleur tournante)

– Battre vigoureusement le sucre et le beurre fondu

– Mélanger les glands en poudre et la farine et ajouter ce mélange au premier

– Incorporer délicatement les blancs au mélange obtenu

– Mettre dans un moule beurré et fariné et enfourner 35 minutes

On peut accompagner d’une crème et/ou un glaçage au chocolat

Surtout ne pas oublier la bonne dose d’amour du Bon Dieu !

 

Pour la préparation des glands :

– Faites bouillir une première fois les glands dans l’eau. Jetez tous ceux qui remontent à la surface car ils sont sans doute véreux. Ecossez les glands sains qui n’ont pas été piqués par les insectes.

– Coupez-les en gros morceaux et faites-les bouillir pendant 15 minutes. Changez l’eau et recommencez l’opération jusqu’à ce que l’eau soit claire afin de bien éliminer le tanin.

– Faire sécher les morceaux à four doux quelques minutes puis moudre jusqu’à l’obtention de la farine.

 

Finies les multiprises rétives !

PLUS RAPIDE, PLUS EFFICACE …

 

Les 1001 astuces qui facilitent la vie quotidienne !

Une rubrique qui tente de vous aider dans vos aléas domestiques.

           Les prises, multiprises, les rallonges ou prolongateurs électriques sont faits pour nous faciliter la vie ! Néanmoins, leur sécurisation de plus en plus poussée (pour les enfants notamment) les rend parfois difficiles d’utilisation. Qui ne s’est jamais acharné à brancher une prise sur une rallonge sans y parvenir (avec un énervement grandissant…) alors que la solution est archi-simple : la douceur et le calme !

  Eh oui, il ne faut surtout pas forcer, il s’agit simplement d’enfoncer tout doucement la prise en effectuant de petits mouvements de rotation jusqu’au fameux « clac » qui aura fait céder la résistance de sécurisation. Vous allez être bien surpris de la facilité avec laquelle vous effectuerez désormais vos branchements. Je parie sur un large sourire de satisfaction !

 

Je le redis : que les championnes de l’organisation n’hésitent pas à partager leurs trésors d’organisation en écrivant au journal. Partageons nos talents …

 

Les femmes

           Il est très courant d’entendre des réflexions étonnantes qui laissent penser que la femme n’a été reconnue qu’après la révolution, que l’Eglise catholique les a rabaissées ou brimées…

C’est mal connaître l’histoire ! Voici comment répond le philosophe et historien W. J. Slattery, dans son dernier livre1 :

 

  « Une pratique subtile mais efficace de l’Eglise, dans ses efforts pour atténuer le « machisme » des hommes, fut l’habitude qu’elle prit, dès les premiers temps, d’élever des femmes autant que des hommes au plus haut rang de sa hiérarchie : les saints canonisés. En effet, des figures féminines comme Marie-Madeleine, Agnès, Cécile, Anastasie, Agathe et Lucie, étaient souvent plus vénérées que beaucoup de saints masculins. Comme le remarqua l’auteur américain Flannery O’Connor : « L’Eglise canonisait les femmes aussi rapidement que les hommes et je suppose qu’elle a fait plus pour libérer les femmes qu’aucune autre force dans l’Histoire. »

 

  Dans l’Empire romain, les femmes de la haute société reconnurent l’impulsion révolutionnaire donnée par le christianisme pour la dignité des femmes, et cela renforça la décision de beaucoup d’entre elles de se convertir à la nouvelle religion, malgré l’ostracisme social que cela impliquait. Certaines d’entre elles eurent très tôt une influence notable dans l’Eglise, se transformant même en directeurs spirituels de quelques-uns des hommes les plus importants de la Chrétienté des premiers siècles. L’Eglise catholique donna également aux femmes une nouvelle liberté dans la recherche de l’accomplissement de soi hors du mariage, quand elle proclama que la consécration virginale était supérieure en dignité à la maternité physique. De cette façon, les femmes acquirent une autonomie qu’aucune autre culture ne connaissait, car elles pouvaient former et gouverner elles-mêmes leurs propres communautés, et jouer un rôle majeur dans le développement de la culture occidentale.

 

  Combien de millions de vies dans le monde ont été transformées par ces religieuses ! Combien d’hôpitaux, d’orphelinats, d’écoles, d’universités, de centres d’accueil des pauvres, des malades et des mourants sont nés des cœurs héroïques de femmes telles que Scholastique, Claire d’Assise, Angèle Mérici, Louise de Marillac, Catherine Macaulay […] ! Et, à la fin de l’histoire, nous saurons quelle puissance surnaturelle a été libérée grâce aux prières et aux pénitences de tant d’héroïnes cloîtrées.

 

  Vers le XIIème siècle, il fut évident qu’au foyer, dans la loi et dans la politique, malgré les faiblesses de la nature humaine blessée, des progrès colossaux avaient été faits. A la maison, les femmes dirigeaient aux côtés de leur mari, à la fois leur famille et leur propriété, et conservaient ce qui leur avait appartenu avant le mariage. Elles étaient également libres de faire un métier, et pratiquaient régulièrement la médecine, s’engageaient dans le commerce et s’impliquèrent dans la politique. D’après l’étude commandée par le roi Louis IX au XIIIème siècle, nous savons que les femmes exerçaient les métiers de professeur, de docteur, de pharmacien, de plâtrier, de teinturier, de copiste, de marchand de sel, de coiffeur, de meunier… et de croisé !

 

  Beaucoup étaient tout aussi cultivées que les hommes, grâce à l’Eglise et à ses abbayes. Quelques unes firent partie des étoiles intellectuelles de l’Europe médiévale : la chanoinesse Hrotsvita, dont l’œuvre écrite influença le développement de la langue et du théâtre allemands ; l’abbesse Herrade de Landsberg, qui rédigea l’encyclopédie Hortus Deliciarum au XIIème siècle ; la compositrice et érudite Hildegarde de Bingen.

  Politiquement entre les XIème et XIIIème siècles, des femmes, telles que Blanche de Castille, ont même gouverné des royaumes en tant que régentes. D’autres, comme Héloïse, abbesse du monastère du Paraclet en France, ont gouverné des régions étendues, comprenant villages et paroisses. Il y eut même des domaines monastiques où les hommes et les femmes vivaient dans des monastères séparés dont chacun était dirigé par une femme ; c’était le cas de l’abbaye de Fontevrault. Durant l’ère médiévale, les plus puissants des hommes eux-mêmes pouvaient désirer être guidés par une femme, se fondant sur l’éthos catholique selon lequel les hommes, tout comme les femmes, pouvaient être les instruments de Dieu dans l’histoire. Quand le pape Grégoire XI décida de transférer le gouvernement de l’Eglise de la cité bien protégée d’Avignon vers la sordide et dangereuse ville de Rome, en 1376, ce fut entièrement du fait des exhortations extrêmement directes de Catherine de Sienne, alors âgée de vingt-neuf ans. Et n’oublions pas comment tous les chefs militaires de France s’engagèrent dans la bataille derrière un commandant en chef féminin de dix-sept ans, Jeanne d’Arc. Il était même très fréquent, dans la France médiévale, et ailleurs, que les femmes votent lors des élections : on a gardé la trace d’une femme, Gaillardine de Fréchou qui, lors d’un vote dans sa région des Pyrénées, fut la seule à voter contre une proposition !

 

  Tout au long de l’Antiquité tardive, parallèlement à son [attention pour les] femmes, l’Eglise, toute surnaturelle mais toute terrestre, se soucia également des hommes, notamment de la classe dirigeante, pour mieux les former au mariage. En particulier, en exhortant les chevaliers à une authentique virilité qui requiert la conquête de soi, le catholicisme donna aux hommes une pédagogie destinée à acquérir la force intérieure nécessaire au mariage, par laquelle ils puissent être mieux préparés à aimer les femmes, ardemment et durablement, en les considérant leur égale en dignité.

 

  Enfin, il y avait cette aura de révérence surnaturelle dont l’Eglise entourait la féminité, à travers cette dimension essentielle du catholicisme : la vénération de la Sainte Vierge Marie. En enseignant aux hommes de s’agenouiller en sa présence, l’Eglise les entraînait implicitement à s’agenouiller devant la féminité. Au cours de ces siècles sombres, des hommes ardents, dans les églises romanes, chantaient au coucher du soleil des hymnes d’une magnifique élévation à la Reine du Ciel. »

 

Plongée en eaux profondes

           Les vacances ne sont pas encore si éloignées et peut-être avez-vous encore de bons souvenirs dans la tête. En plein mois d’août, vous étiez sur la côte méditerranéenne et un peu désabusé par la platitude de la mer, le surfeur qui sommeillait en vous en était à regretter les vagues froides mais belles de l’Atlantique. Morne et plate, comme assommée par le soleil, la mer vous a paru pour un instant bien insipide. C’est alors que, voyant flotter le long des rochers un petit drapeau et non loin un tuba émergeant de l’eau, l’idée vous est venue d’aller chausser les palmes à l’instar de ce nageur équipé. Bien décidé à ne pas en rester là, vous voilà harnaché dès le lendemain tel le commandant Cousteau !

 

  Dépasser la première appréhension, réguler votre respiration et palmer en douceur, autant de petits efforts sur vous-même qui sont immédiatement oubliés tant la nouveauté du monde qui s’ouvre à vous vous absorbe. A peine votre masque est-il sous la surface que la lumière change, le bleu turquoise vous fascine, plus un bruit, seule votre respiration vient troubler le silence, le calme est immense. Soudain dans les rayons bleus du soleil qui arrivent à percer, un banc de milliers de poissons vient miroiter tranquillement, vous les approchez, leurs couleurs se dévoilent… Plus loin dans les rochers, une autre tâche rouge sombre attire votre œil. Vainquant votre appréhension, vous prenez une grande inspiration et vous voilà en apnée cinq mètres sous la surface. Les oreilles sifflent et la pression se fait ressentir, mais vous pouvez admirer pendant quelques dizaines de secondes l’étoile de mer qui se cache entre deux rochers. Vous aimeriez rester là à l’observer en détails, mais il faut remonter respirer avant de pouvoir redescendre de nouveau observer les merveilles des fonds marins. Cette fois-ci, ce sont des oursins que vous découvrez par dizaines au creux des rochers.

  De proche en proche, de nouvelles merveilles s’offrent à vous et la mer qui vous paraissait si plate et monotone il y a deux jours, vous apparaît sous son vrai regard, comme un monde immense et merveilleux que vous avez pu à peine entrevoir et que vous rêvez de découvrir encore davantage.

  Il en est souvent ainsi dans la vie, de l’étude et des personnes. Si l’on ne se donne pas la peine de rentrer en profondeur et de percer la surface parfois un peu morne et rébarbative de telle matière en cours d’étude ou de telle personne qui nous semble trop effacée, si les quelques efforts nécessaires pour passer au-dessus des apparences nous rebutent, nous pouvons passer à côté de merveilles qui resteront enfouies dans les profondeurs et que nous n’aurons pas pris la peine de découvrir. Cependant, il nous faut tout de même sortir pour respirer, tel le plongeur en apnée qui remonte chercher de l’oxygène avant d’être de nouveau en capacité et en mesure d’apprécier la beauté perçue. Parfois, il nous faut vaincre la peur de plonger plus en profondeur, souvent dans l’inconnu et sans savoir ce que l’on va trouver. Mais les trésors ne sont pas exposés au grand public ou au touriste consommateur qui passe rapidement à la surface sans aller au fond des choses, sans chercher à véritablement connaître les gens et à découvrir le diamant caché en eux.

 

  Quel que soit le sujet ou la personne, prenons garde à nos jugements hâtifs, prenons le temps de « plonger » plutôt que de surfer sur la vague des opinions toutes faites, le jeu en vaut la chandelle et vous découvrirez ainsi les merveilles de la création que le Bon Dieu a répandues dans son univers afin que ceux qui ont des yeux pour voir puissent le contempler. Sur ce, bon cours de maths et n’oubliez pas l’étoile de mer qui s’est cachée derrière l’intégrale triple.

 

Antoine