Homme et femme Il les créa

 

Pour une meilleure perception de la portée de cet article, nous recommandons vivement de lire l’article publié dans FA n°41. ( https://foyers-ardents.org/2023/09/11/contre-limpurete-et-ses-ravages-toute-une-education/).

Cet article veut être un complément mettant l’accent sur les différences entre les garçons et les filles dans les mécanismes sous-tendant la sexualité, dont la connaissance est un préalable indispensable à la noble mission d’éducation. Il est publié paradoxalement après le précédent, qui contient pourtant des notions qui lui sont subordonnées, car il nécessite, pour être mieux compris, les éléments déjà développés sur les éléments communs aux deux sexes.

 Contrairement à l’idéologie indifférentialiste du moment, si, en droit comme aux yeux de Dieu l’Homme et la Femme sont parfaitement égaux, les différences de leurs corps – jusqu’au fonctionnement de leurs cerveaux – engendrent une asymétrie de leurs modes de pensée, donc d’action. Le prométhéen projet féministe n’est en cela pas seulement un effet de mode mais bien la dernière étape d’un plan de déconstruction proprement satanique et annoncé de longue date. Dès l’enfance, cette différenciation se marque et l’éducation doit respecter cette nature sous peine de produire des adultes à la personnalité claudicante.

La vision, talon d’Achille du garçon

Le professeur André Bergevin1, spécialiste des facteurs neuropsychologiques sous-tendant les conduites, prouve et analyse l’instinct sexuel masculin comme étant lié à la vision, principalement des formes féminines. Ce fonctionnement du cerveau masculin, qui s’étend à d’autres domaines que la sexualité, explique la curiosité extrême des petits, bien plus bouillonnante chez les garçons. On comprend donc que ce mécanisme automatique doit être éduqué par la tempérance et la retenue du regard. Qu’on ne s’y méprenne pas, cette curiosité naturelle est nécessaire, elle permet la connaissance du réel et constitue un moteur puissant pour pousser l’homme à devenir la porte du foyer vers l’extérieur et les connexions sociales.

Chez la femme, il en est autrement. Statistiquement, il est prouvé2 que la structure de ses connexions cérébrales est bien moins dichotomique que chez l’homme, et lui permet d’idéaliser davantage son environnement. Plus englobante, sa pensée est prédominante dans ses actions, et contrairement au sexe opposé, elle est moins sujette au principe de « stimulus déclencheur » dans le cadre de sa sexualité. Concrètement, pour elle, le plaisir sexuel sera bien moins recherché pour lui-même que comme confirmation d’un bien-être affectif.

Cela s’observe, en négatif, dans les motivations des malheureuses qui peuvent parfois tomber dans l’addiction à la pornographie : je peux citer des témoignages de femmes qui, tout en étant écœurées par les images qu’elles vont voir, y reviennent afin d’y retrouver l’impression (fausse !) de tendresse et d’affection dont certains traumatismes de la vie les ont privées. Mais dans ce domaine, si la sécrétion de dopamine aura à terme le même effet addictif que chez l’homme, l’absence de stimulus visuel limitera la profondeur du mal, et le phénomène d’addiction aura moins d’emprise, car très largement dû à l’attirance du regard.

 

Est-ce à dire que les filles sont peu partie prenante dans ce fléau ?

Non, bien sûr, mais d’une manière différente. Elles en sont à la fois victimes et causes. Victimes en tant qu’êtres profondément spirituels, car elles sont réduites à devoir se conformer à un stéréotype que l’indifférentialisme voudrait libérateur, lorsqu’il n’est qu’un rabaissement à quelques courbes et parties de corps rendues désirables par le seul mécanisme instinctif et – disons-le – prédateur, du cerveau masculin. Victimes en tant qu’êtres de cœur, car on leur refuse par cette dégradation d’être désirées pour elles-mêmes, tant elles sont enjointes par l’idéologie du moment à se conformer aux codes de la pornographie. Causes parce que souhaitant se soustraire à cette prédation, elles l’amplifient en ne voulant voir en l’homme qu’une femme aux instincts incontrôlés.

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>>> Ni féminisme, ni angélisme

Je m’explique : que ce soit dans le féminisme ou dans l’angélisme, on retrouve cette crainte de se confronter à l’altérité. Cela se traduit dans le premier cas par une impudicité outrancière, qui aura le double effet pervers d’exciter les sens masculins, et finalement de réduire encore davantage la femme à ce qu’elle refuse légitimement d’être considérée. Dans le deuxième cas, plus présent dans les milieux catholiques, la méconnaissance du caractère masculin amène la jeune fille à lui signer un blanc-seing quant à sa vertu, transposant par naïveté la primauté du spirituel (qui est plus spécifiquement féminine) sur de simples amis dont la bonne éducation et la retenue ne sauraient annihiler les instincts naturels. Ils sauront contenir extérieurement les effets de ces derniers, qui feront alors leurs ravages dans leurs âmes. Ne soyons pas naïfs pour autant, cet angélisme est bien plus humain qu’il n’y paraît, car grâce à cette capacité qu’elle a de ressentir ce qui n’est pas dit, la jeune fille aura vite l’intuition que son attitude lui attire regards et attentions, ce qui ne fera que l’ancrer dans son attitude.

Loin de moi l’idée de rejeter la faute sur l’un ou l’autre. Ces mécanismes ne sont rien d’autre que des phénomènes très naturels que nous voyons à l’œuvre partout chez les animaux, et l’être humain fait partie du règne animal : la femelle fait sa danse nuptiale dans le but de déclencher chez le mâle l’instinct reproductif qui assurera la perpétuation de l’espèce. On retrouve par ailleurs cet échange dans les deux excès cités plus haut. Dans l’un, l’Homme n’est qu’un corps, dans l’autre il n’est qu’esprit.

Apprendre à se compléter de manière harmonieuse

Ce développement quelque peu philosophique est nécessaire avant de revenir dans le monde concret : l’Homme (avec un grand H) est corps et esprit. Il est homme et femme. Loin de les opposer, leurs différences sont autant d’occasions de se compléter de façon harmonieuse, et de se porter vers le Bien de sorte que leur union est infiniment plus que la somme des deux.

Les deux écueils précédents sont abordés sous l’angle de la féminité car ils aboutissent à la même impasse chez l’homme : son effacement comme être spirituel par l’exploitation de son mécanisme sexuel instinctif. La solution apparaît alors clairement : tout d’abord la connaissance de l’autre, puis une véritable charité qui vise à se fournir l’un à l’autre les moyens permettant de s’accomplir en ce qu’il/elle est.

Nous sommes faits à l’image de Dieu, Lui qui, Esprit procédant d’un Père pur esprit et d’un Fils charnel, a voulu par l’image de l’altérité des sexes, reproduire cette perfection afin de nous signifier d’où nous venons. L’antidote à ce monde que nos ennemis appellent de leurs vœux et de leur actes, c’est l’autorité paternelle.

La paternité est indispensable à l’épanouissement de la femme, en lui créant l’environnement sécurisant dont elle a besoin afin de donner la pleine mesure de sa générosité et des puissances de son cœur. Et ce faisant, elle construira pour l’homme le foyer dont il a besoin afin d’enflammer son énergie au service de causes nobles.

 

Eduquer les enfants à la retenue

Abordons maintenant l’éducation des sexes, qui va au-delà d’une simple éducation sexuelle. L’autorité paternelle, entre autres effets, aura pour bienfait d’éduquer les enfants à la retenue, retenue du regard et des appétits charnels pour les garçons et retenue dans le paraître et les sentiments pour les filles, les préparant ainsi dès le plus jeune âge à considérer l’autre sexe en ce qu’il est, afin plus tard de l’aider à devenir ce à quoi il est appelé. Lorsque l’on parle d’appétit charnel, il n’est pas question uniquement de sexualité : la gourmandise (on ne mange pas n’importe quand, et on mange de tout à table), le confort (on ne paresse pas avec une BD vautré dans son lit, on ne s’étale pas sur des chaises longues au soleil…), la possession (on n’est pas tenu d’acheter immédiatement le jeu que notre enfant réclame à cor et à cri) sont autant d’entraînements efficaces pour les luttes qu’il aura à mener plus tard. Et pour nos filles, l’image paternelle doit préfigurer ce qu’elles rechercheront dans leur futur époux. La relation père-fille a cela d’unique qu’elle permet à la jeune fille d’obtenir affection et tendresse sans avoir à passer par la case séduction, et que l’amour qui lui sera prodigué sera naturellement dédié à sa personne intégrale, corps et âme. C’est aussi grâce à l’authenticité de cette relation que nul mieux que le père ne peut conseiller sa fille sur la retenue de son attitude et de ses sentiments.

 

La pudeur

La retenue est une autre façon de parler de pudeur : pour citer le professeur Bergevin, « la pudeur féminine n’est pas autre chose qu’une réponse à cette tendance masculine innée de ne la prendre que pour un corps3 ». Autrement dit, bien plus qu’une honte, il s’agit d’une incitation pour l’homme de considérer la femme d’abord en son âme et sa personne, sachant qu’elle a aussi un corps.

La pudeur masculine est différente, et concerne davantage la relation qu’il entretiendra à l’égard des jeunes filles, prouvant par son regard et sa retenue dans ses effusions qu’il considère avec respect la personne féminine, refusant de l’offenser par la réduction à l’état de corps pour laquelle le sien est programmé. Dans une formule très schématique, je dirais que la pudeur féminine avertit « que la femme n’est pas qu’un corps » quand le garçon devra alerter « qu’il n’est pas qu’une âme ».

 

Pour l’éducation, le combat culturel allié au combat spirituel

Ces considérations psychologiques peuvent sembler très théoriques, mais elles sont indispensables pour guider une saine éducation à la pureté. Lues à l’aune des dangers de notre époque, elles mettent en exergue le fait que le combat est général, autant personnel et spirituel que social et civilisationnel, tant le vice a infiltré la plupart des codes de conduite, des jeunes comme des adultes. On pourrait d’ailleurs étudier avec précision les effets que ce phénomène produit dans les milieux catholiques traditionnels, dont les murs moraux sont d’efficaces remparts contre la déferlante, mais ne sauraient empêcher des infiltrations insidieuses. Certes, c’est Dieu qui donne la victoire, mais la lutte nous revient, et ôtons de nos têtes la tentation de recettes magiques qui permettraient de résoudre le problème sans mouiller la chemise. Il est temps. Grand temps.

 

Odoric Porcher

 

1 A. Bergevin, Révolution permissive et sexualité, François-Xavier de Guibert, 2003. Beaucoup de notions de ce texte sont issues de cet ouvrage de référence, dont je ne saurais que trop conseiller la lecture !

2 Voir les travaux de Roger W. Sperry, prix Nobel de médecine, sur les rôles de hémisphères cérébraux droit et gauche et leur répartition (majoritaire sans être exclusive) chez l’un et l’autre sexe.

3 A. Bergevin, Révolution permissive et sexualité, op.cit., p. 82.

 

Des moufles et une écharpe

Pour préparer l’hiver

Chères couturières,

La cigale ayant chanté tout l’été, se trouva fort dépourvue quand la bise fut venue !

Heureusement, le temps de l’automne n’est pas terminé et nous laisse encore quelques semaines pour couvrir nos tout-petits ou préparer de chaleureux petits cadeaux de naissance.

La sieste commence ? Hop hop, à nos machines, pour un ouvrage accessible à toutes.

Nous vous présentons les explications et le patron pour réaliser des moufles et une écharpe en 1 et 2 ans. A réaliser idéalement dans une polaire bien chaude…

Bonne couture !

Atelier couture

https://foyers-ardents.org/category/patrons-de-couture/

 

Marie ma exaucée…

Un ex-voto du passé

À l’intérieur de la chapelle de la Vierge de Fourvière à Lyon, le vingtième ex-voto en comptant du bas sur le deuxième pilier droit arrête le regard : Marie ma exaucée. Comme beaucoup d’autres, il date du Second Empire. Gravée dans le marbre, la faute d’orthographe n’est pas sans en rappeler une autre, tracée avec du sang en 1991, le fameux Omar m’a tuer, et tant d’autres vilénies qui farcissent copies d’élèves, colonnes de journaux, menus de restaurants ou affichettes publicitaires, tant les « ma » pour des « m’a » et les « tuer » pour les « tué », sans compter les « mon » pour les « m’ont » et autres barbarismes sont encore légions au XXIe siècle.

Marie ma exaucée : il y a donc, se dit-on tout d’abord, comme un marqueur de classe ou d’ignorance dans la disparition de l’apostrophe. La faute provient-elle du graveur ou de la commanditaire de cette plaque ? On pourrait s’en tenir là si ne résonnait pas dans l’énoncé une sorte de franchise et de probité qui le rend presque poétique : je ne sais plus quel linguiste rappelait que toute faute individuelle de langage, si choquante soit-elle, est souvent motivée par une signification en partie consciente du sujet qui la commet, à la manière d’un acte manqué. Le regard s’attarde à nouveau sur le propos, au tiers supérieur du pilier : Marie ma exaucée.

On songe que ce ma pourrait aussi bien être un déterminant possessif, et qu’ainsi ce serait fort joli : Marie ma exaucée, comme Marie ma bien-aimée. Dans cet emploi, exaucée serait un participe passé substantivé, juxtaposé au prénom de la Vierge ; évidemment cela contrarie l’intention première de l’ex-voto puisque c’est Marie qui a exaucé le vœu de la personne qui le fit graver. Or Marie sujet ne peut devenir objet du vœu. Mais en même temps, cela renforce le lien de familiarité, d’intimité, voire de dévotion qui s’exprime alors.

En effet, se souvient-on, Marie ne fut-elle pas, elle aussi, exaucée ? Si l’on en croit le splendide Magnificat, nulle personne ne le fut même davantage qu’elle ! La faute nous fait aussitôt passer d’un vœu exaucé, celui de la personne qui commanda l’ex-voto, à un autre, celui de la fille d’Anne et de Joachim.

 

Une faute poétique

Certes, c’est sans compter sur la règle qui veut que devant un nom féminin commençant par une voyelle, pour éviter un hiatus disgracieux, on emploie les formes masculines (mon, ton, son, au lieu de ma, ta, sa : ma femme, mais mon épouse). Il eût donc fallu graver dans ce cas Marie mon exaucée.

Mais la faute, justement, prend un caractère poétique qui commence à me charmer.

J’imagine cette lyonnaise de la deuxième partie du XIXe, une mère de famille à la fois pieuse et bonne-vivante, dans le genre de celles qui faisaient leur marché sur le quai Saint-Antoine et qu’on voit sur les tableaux de petits maîtres régionaux dans certaines brocantes. Longue jupe de coton, corsage à rayures, fichu noué, chaussures entre la sandale et le sabot, dans cette époque où l’on allait encore à pied.

Et puis son garçon soudain saisi d’une mauvaise grippe, ou quelque chose de plus grave encore du côté de l’époux. Alors on se tourne vers Marie ; Marie, Mère de l’esprit de famille, recours dans la douleur, Mère de toutes les grâces, que l’on prie pour les siens. On prie un jour, neuf jours, s’écoulent deux, trois neuvaines… Et voilà que tout finit par s’arranger. Le garçon guérit, le mari se relève… J’imagine les longues visites qui précédèrent l’heureux dénouement, les montées à Fourvière comme disaient alors les petites gens de Vaise ou de Saint-Jean, dans cette chapelle emplie d’histoires de familles murmurées, devant ce haut retable baroque où trône encore cette Vierge en bois vêtue d’étoffes chatoyantes. Je crois l’entrevoir remerciant, repentante et agenouillée dans la fumée des cierges d’antan, son chapelet coulant entre ses doigts, cette femme d’un autre temps devant l’autel.

Pour qui veut bien lire et s’attarder, il y a tout cela, plus même, dans cette faute.

Le garçon, un compagnon un peu lourdaud qui d’une main rugueuse la grava définitivement, cette faute d’orthographe, dans l’atelier d’un faubourg, songeait probablement à sa belle à lui, sa bien-aimée, une petite Marie du quartier qu’il épouserait bientôt, quand son ciseau passa de « m’a » à « ma »… Marie ma exaucée. Après, c’était trop tard ! Le patron a fermé les yeux en se disant que ce n’était pas si grave, que ça passerait… Il faut imaginer aussi le moment où un prêtre maigre et sérieux finit par découvrir la faute. Au prix que coûtait le marbre, on jugea que ce n’était pas si grave, que le Seigneur, c’est bien connu, ne regarde pas le degré d’instruction de ses ouailles lorsqu’Il juge les intentions. Et on fixa quand même cet objet de reconnaissance parmi les autres, qui demeure, le vingtième en partant du bas sur le deuxième pilier droit, comme le témoignage d’une certaine France que nous aimons.

 

Beauté du français

Toute faute d’orthographe étant, au même titre qu’un trope, un écart, n’est-elle pas aussi, d’une certaine façon, une figure poétique ? Dans ses Études de style, le philologue Léo Spitzer rudoie cette « linguistique behavioriste, antimentaliste, mécaniste, matérialiste, qui voudrait faire du langage ce qu’il n’est pas : un agglomérat sans signification de choses inertes, un matériel verbal mort, des habitudes des paroles automatisées ». Un langage de simple communication, dirait-on à présent, au service de l’IA qui porte bien son nom d’artificiel et n’a pas fini d’abuser les crédules.

Car l’intelligence artificielle ignorera toujours la signification interne que prennent les mots, les figures de style et jusqu’aux fautes d’orthographe de chacun. Quel plaisir, quel réconfort de retrouver ce qu’elle manifeste à travers les époques de la belle polysémie propre à notre langue, sur les piliers bruissants d’autrefois, qui soutiennent, à Lyon, la chapelle de Fourvière.

Avec cet ex-voto insolite, en effet, nous nous trouvons à la croisée d’une prière et d’une mémoire, d’une histoire singulière qui s’efface et d’une civilisation qui perdure, d’un dire aussi beau que maladroit, celui qui témoigne que Marie est la protectrice des familles et la garante du pardon entre les hommes.

 

« Marie, exaucée,

m’a exaucée.

Marie ma exaucée… »

 G. Guindon

 

Troisième station : Jésus tombe pour la première fois.

« Bien vivre n’est rien d’autre qu’aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de tout son esprit, » et comment aimer Dieu si nous ne le connaissons pas ? Aimer Dieu ! Vaste programme ! Et l’aimerons-nous jamais assez ?

La maman pourra ainsi lire ou simplement s’inspirer de ces pensées pour entretenir un dialogue avec ses enfants ; elle l’adaptera à l’âge de chacun mais y trouvera l’inspiration nécessaire pour rendre la présence de Dieu réelle dans le quotidien matériel et froid qui nous entoure. Elle apprendra ainsi à ses enfants, petit à petit, à méditer ; point n’est besoin pour cela de développer tous les points de ce texte si un seul nourrit l’âme de l’enfant lors de ce moment privilégié.

Ainsi, quand les difficultés surgiront, que les épreuves inévitables surviendront, chacun aura acquis l’habitude de retrouver au fond de son cœur Celui qui ne déçoit jamais !

Après la contemplation du Notre Père et de la Salutation angélique, nous vous proposons celle du Chemin de Croix. En effet, sa méditation, source de nombreuses grâces, est un exercice souvent négligé hors du temps du Carême, elle est pourtant source de nombreuses grâces. Une illustration facilitera le recueillement des plus jeunes.

A genoux au pied du crucifix, je fais le silence autour de moi, puis dans mon cœur, afin que vous trouviez la place libre et que vous puissiez y faire votre demeure, ô très sainte Trinité ! Soyez avec moi tout le temps de cette méditation, et restez en mon âme pour toujours.

 

Troisième station : Jésus tombe pour la première fois.

 Composition de lieu

Ecrasé par le poids de sa lourde croix, qui vient approfondir les plaies douloureuses de la flagellation et du couronnement d’épines, Notre-Seigneur s’effondre. Il tombe dans la poussière, sa tête heurte une pierre avant d’être à nouveau frappée par la croix qui tombe au-dessus d’elle, enfonçant un peu plus la sanglante couronne dans sa chair bénie.

 

Corps de la méditation

Quelle humiliation pour Notre-Seigneur, cette première chute ! Lui, le Fils de Dieu, gît à terre, le visage maculé de sang et de poussière. Il n’est plus rien aux yeux des hommes, qui le regardent avec dégoût et mépris. Mon Jésus, je vois bien que votre chute est là pour me rappeler les miennes, ces premières fois où j’ai refusé de vous servir par paresse ou par lâcheté, ou bien parce que je me croyais trop fort ! « Que celui qui est debout prenne garde de tomber, » dit saint Paul (1Cor,X,12) ! À présent je sais que je suis faible et méprisable, et que je ne peux rien sans votre secours.

C’est bien le poids de mes fautes qui vous accable et vous fait ainsi tomber. Et vous vous relevez sans une plainte, sans m’abreuver de reproches, moi qui si souvent cherche des excuses à mes mauvais agissements : le caillou sur la route, le petit frère qui fait trop de bruit, le camarade un peu vif… je cherche à diminuer ma faute en accablant ceux qui m’entourent.

Mais je vous regarde vous relever avec courage, levant les yeux au Ciel vers votre Père afin d’obtenir pour votre nature humaine la force d’aller jusqu’au bout de votre mission. A mon tour je me relève, avec votre grâce, et je veux reprendre avec ardeur le chemin qui mène au ciel. Je veux, comme vous, étreindre à nouveau la croix qui sera l’instrument de mon salut.                         

Colloque

Sainte Vierge Marie, vous étiez vous aussi sur le chemin du Calvaire, voulant accompagner votre Fils béni dans son sacrifice rédempteur. Je vous offre la douleur et l’humiliation de mes premières chutes, afin d’obtenir par votre intercession un plus grand regret de mes fautes et la force de m’en relever. Mon Saint Ange, venez à mon aide, aidez-moi à garder l’innocence de mon baptême ou à la retrouver bien vite auprès du saint tribunal de la Pénitence. « C’est en vous, Seigneur, que j’ai espéré ; je ne serai pas confondu à jamais ; dans votre justice, délivrez-moi. » (Ps XXX ;2)

 

Germaine Thionville

 

Union, respect, amour mutuel, volonté.

 

On mesure l’union d’une famille à sa capacité à traverser ensemble les étapes difficiles.

Clément Auray

Le respect, c’est la douceur de l’ordre, dans la famille, c’est la plus vitale condition du bonheur.    

Eugène Chapus

Ayez un même sentiment, un même amour mutuel, une même âme, une même pensée. Point de disputes, point de vaine gloire. Que chacun, par humilité, regarde les autres comme supérieurs à soi. Ayez en vous les sentiments qui étaient dans le Christ Jésus.

Ph 2,2-5

Les parents indisciplinés ne sont pas, ne peuvent pas être des éducateurs. Ils auraient besoin, dit-on, de conférences pédagogiques. Sans doute pour connaître la vérité. Mais ils ont encore plus besoin de volonté pour accomplir la vérité connue. Ce n’est pas tant la science du devoir qui leur manque que le courage.

Père F. Charmot

 

 

 

 

 

Le soleil du matin

Faisons rayonner dans la maison la clarté de l’optimisme surnaturel. L’optimisme est le soleil du matin : à lui les beaux jours. On ne saurait assez dire l’immensité du bien que l’on fait aux enfants en les habituant à vivre dans une atmosphère de confiance assurée. De tous les climats, il est le seul vraiment sain et réconfortant.

La confiance, comme la défiance, comme le scrupule, comme la peur, se propage d’une âme à l’autre. Il y a de bonnes contagions comme il y en a de mauvaises. Dans une ambiance de tristesse et de découragement, bien loin de préparer les enfants au dur combat de la vie, on en ferait par avance des vaincus. Ils seraient écrasés parce qu’ils auraient l’âme défaitiste. Le pessimisme quotidien est contagieux.         

Père F. Charmot

 

Je t’aime bien, P’pa !

Il ne suffit pas à un fils de dire à son père : « Je t’aime bien, P’pa ! » pour lui payer sa dette filiale. Cette dette est un amour fait de respect et de subordination, non pas seulement de tendresse et d’éventuels secours. Nous avons un peu oublié ces choses.

P. Sertillanges

 

SONNET AUX ENFANTS

(tiré de E.-G. Hervet, Notre-Dame des Enfants, histoire de l’église de Châteauneuf-sur-Cher et de l’archiconfrérie de Notre-Dame des Enfants)

Chers enfants, vous dont l’existence

Est douloureuse, — et vous aussi

Qui ne savez point la souffrance,

Chers enfants, — écoutez ceci :

Le vieux serpent du mal s’avance,

Semant partout mort et souci.

Enfants, vous êtes l’espérance,

Dans cet avenir obscurci.

 

Vous pouvez relever le monde,

Et votre œuvre sera féconde,

Et Dieu sur vos fronts triomphants

 

Mettra la couronne immortelle,

Si vous vivez sous la tutelle

De Notre-Dame des Enfants.

 

L’invocation à Notre-Dame des Enfants :

« Notre-Dame des Enfants, protégez-nous, protégez nos parents, protégez l’Église, protégez la France et le monde entier. »

 

La vie familiale

Nous vous livrons ici quelques pensées tirées du livre du Père A.D. Sertillanges (1863-1948), La vie familiale.

Notre idée générale de la vie catholique : union à Jésus-Christ en tout, de telle sorte que par l’infusion de son Esprit dans tous les cas humains qu’il adopte, Jésus-Christ se poursuive en nous tout au long du temps.

Voyez comme Jésus-Christ dépend du foyer où naissent et s’alimentent toutes les existences. Le foyer, point de départ de tout, siège d’une humanité en raccourci : la famille.

Pour que Jésus vive dans l’humanité et pour que l’Église, sa continuation authentique, subsiste, il faut que le foyer l’abrite et l’adopte ; il faut que la vie, qui meurt, soit sans cesse renouvelée, que l’avenir sorte du passé, que l’amour procrée et que l’éducation achève d’enfanter ceux que le baptême et les autres sacrements auront pour rôle de régénérer, c’est-à-dire d’engendrer à la vie de la grâce.

Jésus attend, pour naître en nous tous, que la famille chrétienne lui donne vie ; qu’elle fasse éclore sa nouvelle flamme et ne la tienne pas sous le boisseau ; qu’elle lui procure la chaleur vitale d’où procèdent les jaillissements, d’où partent les élargissements qui répandront la vie sur la terre.

Miracle du foyer ! L’humanité sans cesse fléchissante assure à Dieu qui ne meurt pas une perpétuité temporelle pour son œuvre. 

De génération en génération, de baptême en baptême, de mariage en mariage, d’esprit en esprit et de cœur en cœur comme de chair en chair, de maison en maison, de domaine en domaine, de fortune en fortune, de situation en situation, de famille élargie en famille plus complète et plus ample : cité, peuple ou famille de peuples, la chrétienté avance. La route des âges voit se dérouler le cortège ainsi qu’une procession. Jésus est en tête avec sa croix ; Jésus est en arrière en son Sacrement ; Jésus aussi est tout du long, comme une eucharistie humble et grande, comme un Dieu spirituellement incarné en tous ses enfants ; car ce n’est pas seulement sur le pain, c’est aussi sur les hommes que la consécration se prononce, et c’est bien une réalité, l’appel de tous à devenir dans l’Église comme un « corps de Dieu ».

Les vagissements des berceaux préluderont au murmure des prières, aux paroles de vérité et de vie, et toute l’activité chrétienne portera promesse d’immortalité pour ce que notre vie s’incorpore et entraîne.

Toute famille est une sainte famille ; tout père rappelle Joseph ; toute pieuse mère

Marie, et tout enfant Jésus.

Après tant d’autres sur la terre et avant tant d’autres, qu’il est donc grand de marcher en famille vers le ciel !

Pour les parents, toute la vie familiale est un dévouement ; ceux qui y chercheraient uniquement leur propre bonheur n’en seraient pas capables ; en tout cas le bonheur qu’ils goûteraient ne serait pas celui d’aimer ainsi que père et mère. L’amour des père et mère est un amour de don ; il coule, il ne remonte pas ; il n’exige pas de retour.

Voici le père qui peine : car il faut peiner pour faire face à une situation qui engage plusieurs êtres et qui est ambitieuse du fait que la famille ouvre sur l’avenir. La vie du père, sa vie catholique, c’est d’être père en tous les sens du mot ; c’est d’être pourvoyeur, défenseur, gardien, modérateur ou excitateur, justicier au besoin, correcteur en tout cas, nourricier pour le corps et l’âme. C’est ensuite d’être époux chrétien, c’est-à-dire d’enfermer l’amour dans un ordre qui en assure l’emploi paisible et utile, loin des passions malsaines, dans une exacte discipline du cœur et des sens, domptant, en même temps qu’il la satisfait, la nature physique.

De son côté, la mère trouvera dans Nazareth la femme qui lui offre et lui intime doucement l’idéal des mères. Unie à son époux et formant avec lui en faveur de l’enfant un unique principe ; sachant aider, patienter, régenter et organiser, acceptant au besoin de souffrir ; vivant pour ses enfants en vivant avec ses enfants, pour son mari en vivant la vie de son mari qu’elle double au-dedans et qu’elle secourt ou conseille plus d’une fois au dehors. Elle est reine de l’intimité. C’est à elle de veiller à ce qu’une même attirance fixe au foyer celui que sollicite le dehors, y ramène l’inconstant, y attache la parenté, y invite ceux que l’amitié peut élire au profit commun.

Les frères, les sœurs, enfants principalement doivent demeurer aussi sous la loi qui veut que tout soit donné, au foyer, à l’heureuse poussée des êtres. Ils obéissent pour être formés ; ils travaillent ou s’efforce(nt) en de petits services, ce que doit être chrétiennement une association de frères. On joue ensemble avec entrain, car le jeu est la vie de l’enfance ; mais peu à peu le jeu cède et le sérieux s’installe. On se connaît à fond ; on se rejoint sans peine ; on se complète l’un par l’autre, additionnant les ressources et soustrayant les défauts que le frottement réduit ; on partage les mêmes soins ; on se réjouit des mêmes affections ; on n’est jaloux qu’en faveur de l’un ou de l’autre ; on évite les disputes ; on se porte secours ; on se sert de lien entre enfants et avec les parents ; on s’aide à mieux juger et à se mieux disposer ; on sourit au présent qui est paisible encore et, en face d’une croix minuscule, on apprend à souffrir.

La famille est un départ de vie, et la famille chrétienne divinise cette vie par sa jonction avec celle du Christ qui l’adopte et l’inspire. Elle se fait des trésors dans le ciel. Et elle s’en fait également sur la terre. En acceptant l’harmonie des devoirs on assure la vie tout entière. On ne peut en bannir la souffrance, qui est le lot inévitable et d’ailleurs utile.

Avant l’éternité, rien ne donne une sécurité plus grande, parmi les arrangements humains, qu’une famille étroitement unie, adonnée à tous ses devoirs, et chrétienne.

Dans ce modèle réduit de l’existence, il y a tout ce qu’il faut pour donner le chef-d’œuvre ; car Dieu est un sculpteur qui essaie dans la glaise et qui ébauche sur la sellette étroite du foyer les marbres destinés aux avenues de la terre et aux pavillons du ciel.

 

Père A. D. Sertillanges (1863-1948)

Extraits de La vie familiale

 

Le nettoyage du four

 

Le nettoyage du four, une corvée sans fin aux résultats décevants (pour celles qui n’ont pas de four à nettoyage automatique/ pyrolyse) ? Fini tout cela ! Le nettoyage du four sera plutôt rapide et parfaitement efficace.

Une amie de ma fille nous a donné ce truc : l’emploi du film étirable (employé classiquement pour emballer les sandwichs, par exemple).

Un nettoyage qu’il faut entreprendre une fois le dîner pris, la cuisine rangée et vide d’occupant, à cause de l’odeur irritante du décap’four. Il est vivement conseillé d’ouvrir la fenêtre.

– Sortez une grille encrassée de votre four.

– Etirez le film pour deux fois la superficie de la grille et étalez-le sur le carrelage de votre cuisine (ou dehors, par terre, si vous avez un jardin).

– Posez la grille du four sur la moitié du film.

– Pulvérisez abondamment de « décap’four » sur la grille (ne craignez rien pour le film, il résiste très bien).

– Retournez la grille et recommencez la pulvérisation.

– Et ensuite, rabattez l’autre moitié du film sur la grille.

– Procédez de la même façon pour chaque grille de cuisson.

 

Pour la porte du four :

– Ouvrez la porte de votre four.

– Pulvérisez et emballez de film.

– Vous pouvez refermer la porte du four, le décap’four ne coulera plus, et son efficacité sera décuplée.

Et dans le four, pour les parois salies, vous pouvez aussi les recouvrir de film (moins facile à réaliser).

Laisser agir toute la nuit. Le lendemain, fenêtre ouverte, rincez abondamment (avec peut-être un ou deux frottages sur les grilles pour les croûtes les plus résistances, qui céderont très vite). C’est l’opération la plus longue. Aérez bien cuisine et four. Résultat nickel. Un four presque neuf !


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