Prions bien l’un pour l’autre

Ma chère femme, prions bien l’un pour l’autre. J’ai demandé à Dieu et je lui demande souvent qu’aucune prière ne sorte de mon cœur sans que vous n’en receviez quelques applications, pourtant il m’est doux de penser que vous êtes toujours présente à ma prière, toujours présente chaque fois que je joins mes mains ou que je m’agenouille, chaque fois que de mon âme monte une pensée reconnaissante ou d’action de grâces. 

Lettre de Gérard de Cathelineau à sa femme quand il était Capitaine en Indochine

 

Irai-je seul ?

Demain, bientôt… la mort.

Je gagnerai les cieux, je l’espère.

Mon cœur sera dilaté de reconnaissance et d’amour. Irai-je seul ?

Ah non ! Jésus, je ne veux pas pénétrer seul chez vous, je veux vous amener tout le monde à votre image toujours…

Instruisant par mon exemple et payant de mon sang ce peu, ce rien que j’aurais fait pour vous, en regard de ce que vous avez fait pour moi… 

Extrait du carnet de retraite du collégien, Gérard de Cathelineau – 16 ans

 

Sans la communion des saints, pas de cité catholique

Sans la communion des saints, la cité catholique serait-elle possible ? Envisager son existence, c’est croire que dans la charité, tous les chrétiens forment un unique corps, celui dont le Christ est la tête. Et que s’y peuvent retrouver aussi bien les vivants que les morts, les jeunes que les vieux, les malades que les bien portants, les clercs que les laïcs.

Rôle de la communion des saints

La grande erreur de l’humanisme fut de penser que la commune nature des hommes pouvait suffire à créer entre eux un vivre ensemble harmonieux. Nous payons à présent le prix fort de cette imposture. Pour qu’une paix réelle et un amour juste règnent dans la cité, plus que leur nature, les hommes doivent en effet partager une substance commune, afin que s’ordonnent à une volonté unique et à une intelligence supérieure leurs volontés et leurs intelligences particulières. C’est ce bel édifice surnaturel que la communion des saints rend réel, à travers le sacrement de l’amitié spirituelle offert par Dieu : l’Eucharistie.

« On ne peut déplorer le déclin des valeurs occidentales et se refuser à son rite fondateur », écrivait autrefois dans son Journal le polémiste Léon Bloy. C’est aussi ce que souligne le psaume 128 : « Si le Seigneur ne bâtit la maison, en vain travaillent ceux qui la bâtissent.» Le dogme de la communion des saints est donc constitutif de la cité catholique, tel que chacun d’entre nous se trouve appelé, par son baptême, à laisser Dieu la bâtir en lui et autour de lui. Ceci étant posé, si l’on observe la société actuelle de ce point de vue, on peut à juste titre s’interroger devant l’inquiétante simultanéité de deux crises : celle de l’Etat, celle de l’Eglise.

Corruption des états

France, Pologne, Irlande, trois nations jadis catholiques : un Premier Ministre (Gabriel Attal) pratiquant une forme de népotisme homosexuel en plaçant son ex-compagnon (Stéphane Séjourné) au quai d’Orsay pour la représenter sur la scène internationale dans la première ; un gouvernement fraîchement élu anéantissant toute opposition en limogeant les dirigeants des chaînes publiques et en emprisonnant l’ancien ministre de l’Intérieur ainsi que son adjoint dans la deuxième. Un prochain référendum organisé sur « l’égalité des genres » dans la troisième pour abolir toute référence « archaïque » et « sexiste » aux femmes au foyer. Dans les trois, une politique de la « santé » mettant en place une même répression du catholicisme : constitutionnalisation de l’avortement en France, et, partout, les mêmes lois sur l’euthanasie, l’égalité des orientations sexuelles, l’immigration. Mais il y a plus grave.

Décomposition de l’Église romaine

À Rome, le Dicastère pour la Doctrine de la Foi encourage les prêtres du monde entier à bénir les couples « en situation irrégulière », ce qui inclut les homosexuels. Le pape lui-même approuve ce document rédigé par un cardinal ayant écrit un traité sur l’art d’embrasser. Fiducia supplicans (« Confiance suppliante ») représente ainsi un soutien implicite aux lois iniques promues par les Etats. Comment des éducateurs pourront-ils expliquer à des jeunes gens que le Seigneur réprouve un vice que son Eglise bénit par ailleurs et que des chefs d’Etat pratiquent ostensiblement ?  Le pape François soutient par ailleurs publiquement le forum de Davos qui encourage le délitement des nations dans un gouvernement totalitaire mondial. Tout est ainsi inversé : plutôt que la communion des saints, c’est bien celle des malsains que les deux puissances censées garantir partout l’autorité, partout, encouragent.

Renverser l’imposteur

Tous les travaux entrepris sur l’ingénierie sociale nous enseignent que c’est d’abord dans les intelligences qu’il faut renverser l’Imposteur. Affirmer, comme le président Macron le fait, qu’il y a une crise de la fertilité française en cherchant la solution du côté de l’immigration sub-saharienne relève de l’imposture politique. Affirmer qu’il y a une crise démographique tout en constitutionnalisant le droit à l’avortement relève de l’imposture intellectuelle. Affirmer que l’oisiveté des jeunes est une cause aux émeutes est une imposture morale. Affirmer qu’on peut rétablir l’autorité à l’école en faisant porter des uniformes à des gosses déstructurés est une imposture symbolique. Cela revient à chaque fois à prendre les conséquences de la décadence française pour les causes de cette décadence afin de couvrir ses propres exactions, ses propres mensonges, sa politique réelle. Affirmer qu’il peut y avoir une souveraineté industrielle et numérique (titre de Bruno Lemaire), alimentaire (titre de Marc Fesneau) et plus généralement européenne (déclarations macroniennes), mais jamais nationale, relève de l’imposture linguistique. On pourrait à l’infini multiplier les exemples d’impostures intellectuelles pratiquées par cette caste, issue de Davos et totalement corrompue…

Des loups et des louves déguisés en agneaux, qui, sous le vernis d’une éducation pseudo bourgeoise, d’une philosophie pseudo française et d’une culture post-moderne prétendument humaniste, détruisent non seulement la nation, mais aussi la société et son avenir, la personne humaine et ses droits fondamentaux. Dans un contexte si désastreux en apparence, s’il demeure une chose à laquelle ils ne peuvent toucher ni s’attaquer, c’est bien la communion des saints. Si l’apparent triomphe du relativisme paraît signifier une forme d’omniprésence du mal dans les sociétés liquides1 post-modernes, cette dernière témoigne d’une forme de résistance absolue à ce mal. Et c’est sans doute la principale raison d’être de ce numéro, foyer plus que jamais ardent, dans un monde si glacial, que d’affirmer l’impérieuse nécessité que le Bien se fasse sentir aussi dans tous les esprits.

G. Guindon

 

1 Concept créé par le sociologue Zygmunt Bauman pour désigner une société où ni la famille, ni l’amour, ni le travail, ni l’amitié ne sont plus des structures solides et où l’information éphémère a supplanté l’histoire durable dans la conscience collective.

 

 

Rien ne sert « à rien »

L’historien catholique qui se prend à réfléchir en essayant de comprendre l’économie du Bon Dieu à travers l’Histoire, peut être pris de vertige !

Tout d’abord, l’idée que toute action de l’Histoire de l’Homme a des conséquences innombrables au point de vue politique, économique, spirituel, sur des millions de vies, laisse perplexe !

Si tel chef d’Etat n’avait pas réagi ainsi, le cours de l’Histoire en aurait été changé.

Si telle décision avait été prise, cette guerre aurait été évitée.

Si l’ascension de tel tyran avait été freinée, combien de vies auraient été sauvées…

Cela a d’ailleurs été le thème de maintes dystopies plus ou moins réussies. En effet, avec notre intelligence humaine très limitée, nous ne mesurons qu’après coup, quelles catastrophes auraient pu être évitées, quel apostolat aurait pu être réalisé, quel bien aurait pu être fait.  Quel dommage ! 

Notre vertige est d’autant plus grand quand on réalise que le Bon Dieu a permis cela, qu’Il n’est pas intervenu, que le Mal n’a pas été endigué, comme nous l’aurions souhaité.

C’est le mystère de la grande économie du Salut, et nous sommes tout à fait incapables de le concevoir, mais Dieu, dans sa toute-puissance, a tout entièrement organisé : nous savons, par les vertus de Foi et d’Espérance, que la volonté divine a permis que tout se passe ainsi, que si le scandale de la Croix paraît se renouveler fréquemment par le triomphe apparent des malfaisants sur cette terre, cependant Dieu vaincra le monde !

Tout compte pour le bonheur éternel de l’Homme, et c’est grâce à la souffrance des bons et aux mérites de la Croix que le triomphe du Bien est assuré.

C’est cela qui fait la fierté et la stabilité de nos convictions !

Nous savons en tant que catholiques que tout concourt à la victoire du Bien, que cette victoire nous a été promise par notre Créateur et parachevée par Lui sur la croix, et que rien ne sert « à rien ».

 

Anxieux comme une mère!

Un jour nous verrons comment Dieu était attentif pour nous, anxieux comme une mère ayant peur de perdre son enfant ; nous verrons comment un péché mortel est un vrai drame mettant les anges en émoi, les saints en prière, la Vierge dans l’angoisse… Ce sont des choses auxquelles nous n’osons pas croire… Elles nous paraissent trop grandes et elles sont si vraies pourtant. Nous sommes enveloppés dans un océan de bonté sainte. N’y a-t- il pas de la joie dans le ciel quand nous nous repentons ?  Là-haut le chrétien saura ce que Dieu faisait pour lui, les stratagèmes auxquels il avait recours pour l’empêcher de se perdre, les appels incessants qu’il adressait, les refus qu’il essuyait. Il verra l’intervention d’âmes qu’il ignorait et qui se sacrifiaient pour lui. Il se sentira solidaire d’une foule d’élus qui auront travaillé à son salut. D’adorables mystères de piété céleste seront dévoilés. L’âme étonnée les découvrira partout : dans les prêtres qu’elle frôlait sans les comprendre, dans les hosties qu’elle recevait sans les goûter, dans les messes, dans les sermons, dans les absolutions… Il découvrira toutes ces merveilles où Dieu se cachait, où Il nous cherchait inlassablement ! Alors ce sera l’extase, l’enivrement de l’esprit ! Extase d’autant plus grande qu’elle sera décuplée par la présence de nos bien-aimés retrouvés au ciel et associés éternellement à notre bonheur ! Voilà la fête qui nous attend Là-haut ! Fête que Dieu nous a préparé en retour de quelques pauvres prières et sacrifices que nous donnons ici-bas dans ce tout petit temps que dure la vie humaine.

Abbé P. Marc – Le don de vous-même

 

Lettre à une amie malade

Je vous gronde de parler de votre vie inutile… Inutile, une âme chrétienne, une âme qui prie !… Mais vous seriez seule sur la terre et incapable de tout mouvement, que vous seriez encore plus utile que le soleil, la lune et les étoiles, car vous pourriez prier pour les âmes du purgatoire, vous seriez comme sur un champ de bataille, parmi des blessés dévorés de fièvre, et portant dans vos mains un verre d’eau fraîche dont une seule goutte peut désaltérer chacun de ces mourants !

Lettre de Louis Veuillot à une amie malade

 

Préparer les dictées à la maison

Préparation de dictées à la maison : tout se passera bien désormais !

Chacun sait qu’une dictée préparée doit être préparée et quand la famille est nombreuse, qu’il est compliqué de dicter plusieurs fois le même texte à un seul tandis que les autres attendent en se disputant !


La solution presque miracle :

le dictaphone ou enregistreur vocal

Economique en coût (certains ne valent qu’une trentaine d’euros) et en temps.

Expliquez la dictée et ses difficultés, et votre enfant sera ravi de manier ce dictaphone en s’enregistrant, en écoutant le texte, en l’écrivant, en se relisant et en se corrigeant dans le calme.

Tout fier de son autonomie acquise par ce biais.


Pendant ce temps, Maman peut faire réciter les leçons à un deuxième, vérifier le travail écrit du troisième, ou écouter la lecture d’un quatrième… Une maman bien plus sereine.

 Tous nos remerciements à Madame R. W. pour cette excellente idée.


N’hésitez surtout pas à partager vos astuces en écrivant au journal !

 

Ma bibliothèque

LE LINCEUL DE TURIN – ENQUÊTE SUR UNE ÉNIGME – M. l’abbé B. Labouche – Ed. Géorama – 2023

Ce petit livre agrémenté de photos se propose de faire la lumière sur tous les éléments concernant le linceul. Pari réussi ! La démonstration est claire et sans appel : la sindonologie (science du linceul de Turin) étudiant les éléments allant de la botanique, la numismatique jusqu’à la minéralogie et encore tant d’autres sciences sont unanimes. Ce linge mortuaire a bien recouvert le corps du Christ. Cette petite étude passionnera tous les lecteurs à partir de 15 ans.

 

ANNE DE GUIGNÉ – Documents authentiques – A. Wilher – H. Moullin – Ed. Téqui – 2023

Plus qu’une biographie, ce livre est une réédition des éléments étudiés pour la béatification de cette enfant morte « à 11 ans moins le quart » qui voulait tant faire plaisir au Bon Dieu ! Préfacé par le postulateur de sa cause en béatification, le Père Nicolas Hedreul tient à souligner l’importance de cette réédition en vue de montrer aux enfants la voie du ciel en cette période où la pureté est particulièrement attaquée. « Que reste-t-il de l’optimisme et des certitudes du mouvement conciliaire qui nous caractérisaient il y a 50 ans ? »

 

PENSER LA GUERRE MODERNE – Institut universitaire Saint Pie X – Vu de Haut N°28/ Institut Universitaire Saint-Pie X-2023

Cet opuscule de 250 pages, contenant 15 contributions variées, porte un regard pluridisciplinaire, réaliste et chrétien sur l’évolution de la guerre, sa moralité et celle des armes employées, sa finalité, son empreinte enfin dans la société, la littérature et l’art. Les réflexions sur la guerre juste sont-elles encore adaptées ? Comment considérer les différents types de conflits qui agitent le monde contemporain, partout dans le monde ? Comment une attitude authentiquement chrétienne peut-elle éviter, ou du moins contenir les malheurs de la guerre et procurer les conditions propices à une juste paix ? Des articles accessibles pour réfléchir et discuter de ces sujets d’actualité.  

 

LE CAREME DES BAPTISÉS, AU JOUR LE JOUR – M. l’abbé Patrick Troadec – Ed. Via Romana – 2024

  1. l’abbé Troadec, une fois encore, nous offre le moyen de nous rapprocher de Dieu par ce petit livre facile à mettre dans sa poche. Il accompagnera les fidèles tout au long du Carême en les préparant au renouvellement des promesses de leur baptême lors de la Nuit Pascale. En effet, n’avons-nous pas tendance à négliger ces promesses qui sont pourtant la base de notre vie de chrétien ? Explications, méditations et résolutions sont à la portée de tous : catéchumènes et catholiques pratiquants à partir de 12 ans.

 

Pour compléter cette liste, vous pouvez vous renseigner sur les cercles de lecture René Bazin :

cercleReneBazin@gmail.com  (à partir de 16 ans – Culture, Formation).

 

La Revue « Plaisir de lire » propose un choix de nouveautés pour toute la famille (distraction, histoire, activités manuelles). Envoi d’un numéro gratuit à feuilleter sur écran, à demander à :

PlaisirdeLire75@gmail.com 

 

Notre-Dame du Oui

La fête prochaine de l’Annonciation commémore l’humble et fervente réponse que Marie fit à Dieu : Fiat… Oui ! C’est la fête du consentement de la Vierge à l’inimaginable proposition de Dieu. C’est le oui de l’Épouse à l’Époux, le consentement joyeux et grave, par lequel le cœur se livre, cède toute la place à l’autre présence : Marie a dit oui à Dieu et le Verbe s’est fait chair en son sein. Toute la vie de la Vierge-Mère, engagée par le oui de l’Annonciation, fut une continuelle ascension d’amour, aussi est-ce bien auprès d’elle que les foyers chrétiens apprendront à prononcer une première fois, et puis toute leur vie, le oui qui est l’âme de leur amour.

C’est Marie, l’humble servante du consentement, qui apprend à leurs âmes comment on redit et comment on vit chaque jour le oui du premier jour. Le oui de Marie n’évoque-t-il pas irrésistiblement le foyer du « oui parfait » que fut la maison de Nazareth, que fut et qu’est toujours le cœur de Marie ? C’est en regardant de ce côté que les époux apprendront le secret du oui vraiment chrétien, fidèle et constant, du oui des heures d’anxiété et des heures d’allégresse, du oui qui consent à l’autre, à l’autre tel qu’il est, du oui répondu à ses demandes et parfois à ses exigences, du oui qui participe à ses joies et assume ses peines, à l’exemple même du Christ et de la Vierge de Compassion, du oui de toute abnégation, sans nulle avarice ni réticence. « Je veux apprendre avec Dieu à être cette chose toute bonne et toute donnée qui ne réserve rien et à qui l’on prend tout.» (Claudel)

Non seulement la Vierge enseignera aux époux à vivre ce mystère du oui, d’un oui toujours plénier, mais elle leur révèlera d’abord que nul ne peut dire oui, vraiment, à un autre s’il n’a pas d’abord dit oui à Dieu. C’est l’amour même de Dieu qui passe par son cœur pour rejoindre un autre cœur. Qu’il consente plus pleinement, qu’il s’ouvre plus largement et l’amour divin sera en lui une source jaillissante, intarissable. L’amour vient de Dieu, va à Dieu et ne peut vivre parfaitement qu’en Dieu. Celui qui répudie l’amour divin ignorera toujours la plénitude de l’amour humain, quoi qu’il en pense. « Les amants ne sont jamais seuls, écrit Gustave Thibon, si Dieu n’est pas en eux pour les unir, il est entre eux pour les séparer. » Et quand, aux heures sombres, ils ne voient plus la route, quand la présence divine les intimide, il leur reste de recourir à la toute proche et tendre présence de la Vierge Marie.

Le foyer aussi, comme chacun des époux, doit dire oui à Dieu. Le cœur du foyer, ce cœur nouveau, unique, issu de ces deux cœurs qui se sont donnés l’un à l’autre, doit consentir à Dieu et se donner à Lui. Alors le oui que l’amour dit à Dieu et qu’il renouvellera bien des fois, appelle ce oui de Dieu qui deviendra source de vie au foyer, fleuve de vie plus tard, et suscitera au cours des siècles un peuple d’enfants de Dieu. Parce que le foyer a dit oui, la vie est en lui et va féconder la terre, mystère tout proche de celui de l’Annonciation. La Vierge a engendré le Chef, le foyer engendre les membres. Le foyer connaît avec émerveillement qu’en joignant son oui à celui de Marie, il collabore avec elle et contribue à donner le Christ au Père et aux hommes.

Il importe toutefois de noter que les parents ne transmettent que la vie naturelle et que leur oui dit au Dieu créateur, doit être doublé d’un oui dit au Rédempteur présent en son Église. Humblement, ils doivent venir solliciter pour leur enfant cette vie divine que la paternité humaine ne peut donner, mais que l’Église possède et qu’elle communique par les sacrements, et d’abord par le Baptême.

Présenter un enfant aux fonts baptismaux, c’est l’initier au consentement, c’est le mettre déjà en disposition de oui à l’égard de Dieu. A partir du baptême, toute l’éducation de l’enfant va consister à lui enseigner le mot de l’amour.

C’est en apprenant à l’enfant à dire oui à son père et à sa mère qu’on l’initiera à cette vie de consentement aux vouloirs divins. Apprendre à l’enfant à ne pas refuser et à ne pas se fermer, lui enseigner l’obéissance alerte et joyeuse, le don de soi sans marchandage, lui faire découvrir et vivre l’allégresse du consentement à ses parents, c’est déjà l’acheminer par étapes à ces consentements que Dieu lui demandera. L’enfant est engagé dans la voie du consentement à Dieu par la docilité à ses parents. Parfois ceux-ci éprouvent une angoisse à la pensée qu’en apprenant à l’enfant à dire oui à Dieu, ils s’obligent eux-mêmes à l’avance à dire oui à ces appels de Dieu qui le leur prendra. Mais leur inquiétude s’apaise en contemplant la Vierge de l’Annonciation. Elle aussi pressentait bien qu’un jour Dieu appellerait son Fils loin de la maison de Nazareth, pour l’envoyer sur les routes de Palestine et le livrer aux foules, qu’un jour Dieu le convoquerait au Calvaire et sur le Mont de l’Ascension, et que le oui du Fils exigerait le plein consentement du cœur de la Mère.

Auprès d’elle et comme elle, les parents vraiment chrétiens comprennent que leur enfant n’est pas pour eux. Il y a fête en leur cœur, si déchiré soit-il, le jour où l’enfant, préparé par une éducation chrétienne, répond par un oui généreux à la vocation que Dieu lui signifie.

Invoquons Notre-Dame du Oui. C’est elle, cette mère consentante, s’ils la veulent intimement présente en leur demeure, qui leur enseignera le consentement et qui veillera sur leur amour.

 

Notre Dame, qui par votre oui
Avez changé la face du monde,
Prenez en pitié ceux qui veulent

Dire oui pour toujours. 
Vous qui savez à quel prix

Ce mot s’achète et se tient, 
Obtenez-nous de ne pas reculer 
Devant ce qu’il exige de nous. 
Apprenez-nous à le dire comme vous, 
Dans l’humilité, la pureté, la simplicité 

Et l’abandon à la volonté du Père. 
Demandez à votre Fils Jésus,

Que les « oui » que nous dirons après celui-là, 
Tout au long de notre vie 

Nous servent, à l’exemple du vôtre,
À faire encore plus parfaitement

La volonté de Dieu 
Pour notre salut et celui du monde entier. 
Ainsi-soit-il.