Les religieuses: de véritables « mères »

Si les religieuses contemplatives ou actives, méritent en plénitude le nom de « mères » que nous leur donnons, c’est que leur cœur a reçu de Dieu la grâce d’être, en plénitude, celles qui offrent leur vie, leur prière et leur dévouement, leur renoncement et leur activité, pour que d’autres, dans tous les domaines, reçoivent la vie, et la reçoivent en abondance. […] C’est toujours à la maternité de l’Église qu’essentiellement elles collaborent.

Marcel Clément, La femme et sa vocation

 

Le concours principal de Dieu lors de la conception.

Ainsi, non seulement Dieu vous a unie à un époux pour donner un père à votre fils, mais lui-même a dû s’unir et s’est réellement uni à vous deux, apportant à votre œuvre un concours principal et un indispensable appoint. Il y a là un mystère à donner le vertige. Le jour où vous avez pu et dû vous dire « je suis mère » est la date de ce grand prodige. Ce jour-là, quel qu’il soit, Dieu a créé une âme à cause de vous. Il l’a créée pour vous, il l’a créée en vous. Vous êtes devenue le lieu de cet acte ineffable.

Mgr Charles Gay – Conférences aux mères chrétiennes

 

Comment conserver ses encadrements à l’abri de l’humidité ?

L’encadrement de cette précieuse gravure a été onéreux ou vous a demandé des efforts et du temps, si vous l’avez réalisé par vous-même.

Mais il arrive parfois que ces objets si décoratifs se détériorent. Le papier de la gravure se gondole, ou se « pique ». La cause est l’humidité du mur sur lequel le cadre est accroché.

Comment se prémunir de cette détérioration ? Le conseil vient d’une professionnelle qui recommande l’utilisation des bouchons de liège.

Il vous suffira de découper en rondelles un bouchon de ce type (comme un saucisson) et de coller quatre rondelles aux quatre coins du cadre. La gravure sera ainsi isolée du mur, les rondelles permettant également la circulation de l’air entre le mur et le cadre.

Un peu de patience, c’est minutieux à réaliser, mais le résultat en vaut la peine, pour la bonne conservation de vos aquarelles, gravure ou photos les plus chères.

 

N’hésitez surtout pas à partager vos astuces en écrivant au journal !

 

De l’avortement à l’euthanasie

La reconnaissance du droit constitutionnel à l’avortement était-elle à peine achevée qu’une nouvelle réforme de société tout aussi mortifère était lancée avec l’adoption le 10 avril 2024 par le conseil des ministres d’un « projet de loi relatif à l’accompagnement des malades et de la fin de vie ». Au-delà de la pudicité des termes utilisés, c’est bien l’euthanasie et l’aide à mourir que ce texte veut autoriser. Celui-ci a été adopté le 17 mai 2024 par la commission spéciale de l’Assemblée Nationale chargée de l’examiner, et figure à l’ordre du jour de la séance plénière du 27 mai au 6 juin 2024. Son adoption définitive n’est pas prévue avant le milieu de l’année 2025 et nous aurons l’occasion d’examiner son contenu dans un prochain numéro de notre revue.   

Le lien entre avortement et euthanasie peut être facilement établi : après avoir porté atteinte à la vie lors de la conception, il est malheureusement logique de faire de même à la fin de celle-ci. Il ne s’agit pas dans cet article de comparer ces deux réformes dont la gravité et la transgression par rapport à la morale naturelle sont considérables, mais de réfléchir à la voie empruntée pour les faire aboutir. Plus de quarante ans séparent en France la mise en œuvre de ces deux « mesures de libéralisation ». Cet intervalle de temps a été plus réduit dans les pays du nord de l’Europe et même dans un pays anciennement catholique et dont la vie politique a longtemps été dominée par la démocratie chrétienne comme la Belgique. Il est toutefois possible de trouver des traits communs tant en ce qui concerne les motifs invoqués et surtout les moyens utilisés pour faire avancer ces deux causes.

Ces deux réformes sont en germe depuis les années 1970. La libéralisation de l’avortement est le prolongement inévitable de l’action du planning familial dans les années 1960. Pour l’euthanasie, des personnalités comme le sénateur Henri Caillavet et le docteur Pierre Simon ont contribué à introduire le sujet dans la vie politique. Le premier fut ancien ministre, Grand maître du Grand Orient de France et président de la Fraternelle parlementaire qui regroupe les députés et sénateurs francs-maçons de toutes obédiences et de tous bords politiques pour faire avancer les projets soutenus par les loges. Il fut un ardent promoteur de toutes les « libertés sexuelles » et proposa d’abaisser à treize ans la majorité dans ce domaine. Après la légalisation de l’avortement, en 1975, il déposa en avril 1978 une proposition de loi sur l’euthanasie. En 1986, il devint président de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité qu’avait fondée en 1980 un autre dignitaire franc-maçon Pierre Simon, Grand maître de la Grande loge de France, auteur d’un ouvrage intitulé de façon contre intuitive « De la vie en toute chose », dans lequel il défend la liberté de l’avortement et de l’euthanasie. Ce fut aussi un défenseur de la procréation médicale assistée. Pierre Simon était très proche de Lucien Neuwirth, député puis sénateur de la Loire, qui fut à l’origine du vote de la loi de 1967 libéralisant la contraception. Il fut aussi collaborateur dans des gouvernements « de droite » de plusieurs ministres de la santé comme Robert Boulin, Michel Poniatowski et Simone Veil. Pour lui, la vie est un « agencement de cellules » qui peut être déclenché sur commande et arrêté de la même façon.       

Ces deux causes – avortement et euthanasie – furent introduites en même temps mais aussi défendues avec les mêmes arguments reposant sur le droit de disposer de son corps et les mêmes méthodes que sont la dramatisation de cas particuliers, l’acquittement des personnes violant la loi, les appels des « grandes consciences » et la progression par étape.

Pour l’euthanasie, nous avons eu plusieurs cas individuels médiatisés comme celui de Vincent Humbert, jeune pompier de 21 ans, victime en 2000 d’un accident de la route qui l’avait rendu tétraplégique, aveugle et muet. Le médecin qui a mis fin à ses jours en 2003, ainsi que sa mère qui peut être considérée comme sa complice furent acquittés. Près de vingt ans plus tard, avec le cas de Vincent Lambert, victime lui aussi d’un grave accident de la circulation, une nouvelle étape fut franchie puisque l’arrêt de toute alimentation fut ordonné en justice, face à une famille malheureusement divisée. Le lien entre avortement et euthanasie fut bien mis en évidence par le procureur général de la Cour de cassation, saisie au bout d’un très long parcours judiciaire, lorsqu’il a mis en garde les juges tentés de soutenir la position prise par la cour d’appel de Paris en faveur de la reprise de l’alimentation de Vincent, en leur disant que celle-ci aboutirait à remettre en cause le droit à l’avortement.

Parmi les appels des « grandes consciences », nous pouvons citer le manifeste des Prix Nobel en faveur de l’euthanasie lancé dès 1974, et l’avis du comité national consultatif d’éthique de mars 2000 qui admettait déjà une « exception d’euthanasie ». Ce même comité, en mars 2022, alors présidé par un catholique pratiquant dont l’épidémie du covid a assuré la notoriété, admettait, de façon strictement encadrée, « la possibilité d’un accès légal à une assistance au suicide », permettant l’aide à mourir non seulement des personnes en fin de vie mais aussi de celles « atteintes de maladies graves et incurables provoquant des souffrances réfractaires dont le pronostic vital est engagé à moyen terme ». Au-delà du jargon employé, il y a bien la mort sur ordonnance.

La progression par étape se vérifie pour l’euthanasie comme pour l’avortement. Pour celui-ci, la loi, a d’abord mis en œuvre une libéralisation temporaire, dans un délai limité, applicable à la femme en situation de détresse, avant de le consacrer par un droit constitutionnel. Pour l’euthanasie, la loi Léonetti du 22 avril 2005, avait pour objet d’empêcher également l’acharnement thérapeutique, qualifié d’« obstination déraisonnable » dans le traitement des malades en fin de vie et permettait ainsi au patient de demander, dans un cadre défini, l’arrêt d’un traitement médical trop lourd. Cette volonté peut notamment être exprimée par le biais de directives anticipées ou par le recours à une personne de confiance. Onze ans plus tard, la loi Léonetti-Clayes, du nom des parlementaires UMP et PS qui en furent à l’origine, promulguée le 2 février 2016, instaure un droit à la « sédation profonde et continue jusqu’à la mort » pour les malades en phase terminale, ainsi que des directives anticipées contraignantes pour le médecin. En 2024, la suppression par la commission spéciale de l’Assemblée Nationale de beaucoup des timides garde-fous présents dans le projet du gouvernement montre que celui-ci n’est qu’une nouvelle étape vers une plus grande libéralisation. Humainement parlant, l’histoire est malheureusement déjà écrite. 

Thierry de la Rollandière

 

Ose être toi-même

« Je suis maître de moi comme de l’univers ;

Je le suis, je veux l’être. Ô siècles, ô mémoires

Conservez à jamais cette illustre victoire.»

Ces quelques vers d’Auguste dans le Cinna de Corneille n’ont-ils jamais fait rêver les plus timides d’entre nous ? Quelle plus grande victoire que la victoire sur soi-même ? La victoire dont parle Auguste ici, est une victoire sur son esprit de vengeance lorsqu’il accorde de façon magnanime le pardon à Cinna, son assassin. Mais n’est-ce pas une victoire aussi grande sur soi-même que celle de surmonter sa timidité quand, introverti, le manque de confiance en nous peut aller jusqu’à nous paralyser ?

La timidité est une difficulté temporaire qui concerne principalement les plus réservés d’entre nous à l’âge où ils n’ont pas encore acquis suffisamment d’estime d’eux-mêmes pour pouvoir s’adresser aux autres sans crainte de leur regard. Elle concerne donc beaucoup de jeunes, et la bonne nouvelle c’est que l’on peut en sortir assez facilement à condition de le vouloir.

Si nous sommes timides, nous n’avons souvent que peu d’estime de nous, et nous avons tendance à chercher l’estime qui nous manque dans le regard des autres. Le problème est que nous ne sommes pas certains de l’obtenir et cela risque de blesser notre orgueil. Nous préférons donc plus souvent ne pas nous exposer à ce regard pour ne pas mettre en danger le peu de confiance en nous qu’il nous reste. Ayant de ce fait peu d’occasions de rentrer réellement en relation avec nous et de découvrir notre personnalité, les autres peuvent donc avoir tendance à nous méjuger un peu rapidement ce qui, de ce fait, diminue encore notre estime personnelle et alimente le cercle vicieux de la timidité.

Petit à petit, si ce défaut n’est pas combattu pied à pied, nous nous renfermerons sur nous-même et nous irons de tristesse en dépression. Une timidité excessive est ainsi un véritable frein au développement de notre personnalité d’homme et de chrétien libre et autonome, et peut aller jusqu’à nous bloquer sur le plan professionnel ou personnel.

Alors comment lutter contre ? Puis-je réellement me sortir de cette timidité qui me paralyse ?

– Non, c’est fichu, je suis né comme cela, je suis condamné à supporter ma timidité et ses tristes conséquences jusqu’à la fin de ma vie !

– Eh non ! Ce n’est pas vrai. N’écoute pas l’esprit menteur qui cherche à t’enfoncer en utilisant les faiblesses de ta nature ! Au fond, c’est sur l’orgueil et le respect humain qu’il joue sa gamme.

– Au contraire, compte sur ton ange gardien qui est le mieux placé pour te sortir de cette ornière. Quand tu n’oses pas ou que tu as peur de t’adresser à quelqu’un, invoque son ange gardien pour qu’il le dispose favorablement, et le tien pour qu’il t’inspire les bons mots. Demande-lui, ainsi qu’au Saint-Esprit, de t’envoyer le don de Force. Et armé des secours du ciel et de la communion fréquente, qui est le meilleur moyen d’obtenir de l’aide pour grandir dans cette vertu de Force, il ne te reste plus qu’à passer à l’action.

Sache pour commencer qu’au moins 50% des gens ont été timides à divers degrés dans leur vie et que 80% d’entre eux ont réussi à beaucoup progresser en vieillissant.

Ensuite, exerce-toi chaque jour à faire une action que tu n’oses pas faire par timidité, en la considérant comme le petit défi du jour.                   

 Commence par des choses assez faciles :   

– Te regarder dans la glace et remercier Dieu pour tout ce qu’il a fait pour toi,

– Dire quelques mots au clochard que tu croises le matin,

– Faire un compliment à la boulangère,

– T’obliger à développer quand on te pose une question,             

– Expliquer tes choix,

– Décrire à ton entourage ce que tu ressens devant une situation,

– Lever la main en cours pour poser une question devant tout le monde,

– Quand tu es devant une situation qui te paraît ridicule, rire de toi et dédramatiser,

– Répondre au téléphone,

– Appeler spontanément un ami, etc.

Et lors de ton examen de conscience, remémore-toi les réussites que tu as eues durant la journée. Cela te permettra de te rendre compte progressivement que tu es capable de surmonter cette peur du regard des autres, et ainsi d’augmenter ta confiance en toi.

Le cercle vertueux se met alors en place : c’est ainsi plus facile de s’adresser aux autres qui de ce fait, te connaissent mieux et t’estiment davantage parce qu’au fond tu es un chic type, et ils te le disent, tu en prends ainsi conscience et tu n’as donc plus peur de ne pas l’être, etc, etc…

 

Un autre moyen qui peut aussi t’aider, c’est d’imaginer tout ce que tu pourrais faire si tu osais t’adresser aux autres sans crainte. Cela ne te donne-t-il pas envie d’y parvenir ? Ah si seulement j’osais …

Oui tu en es capable, avec l’aide du Ciel et un peu d’exercice, tout est possible ! Il faut simplement le vouloir. Et la volonté, c’est comme un muscle qu’il faut exercer et entraîner pour qu’il révèle toute sa puissance.

Parles-en aussi à un bon ami. Cela fera d’abord un bon exercice pratique, et tu découvriras sans doute qu’il a eu ou qu’il a les mêmes difficultés. Cela vous permettra de vous entraider et de vous lancer des défis d’audace.

Enfin, si tu suis ces quelques conseils, au bout de quelques mois, les progrès seront déjà tangibles et dans quelques années, personne ne pourra deviner que tu es un « ancien timide ». Ta confiance en toi ne dépendra plus du regard des autres, mais sera placée sous le regard de Dieu.

Et souviens-toi que « l’audacieux se trompera parfois, le timide toujours, l’audacieux pourra échouer, le timide n’ayant rien entrepris, rien risqué, ne réussira jamais ».

Devenir audacieux, c’est tout le bien que je te souhaite, cher ami, en « situation temporaire de timidité ».

Bon courage et en avant, le jeu en vaut vraiment la chandelle !

Antoine

 

Septième station

« Bien vivre n’est rien d’autre qu’aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de tout son esprit, » et comment aimer Dieu si nous ne le connaissons pas ? Aimer Dieu ! Vaste programme ! Et l’aimerons-nous jamais assez ?

La maman pourra lire ou simplement s’inspirer de ces pensées pour entretenir un dialogue avec ses enfants ; elle l’adaptera à l’âge de chacun mais y trouvera l’inspiration nécessaire pour rendre la présence de Dieu réelle dans le quotidien matériel et froid qui nous entoure. Elle apprendra ainsi à ses enfants, petit à petit, à méditer ; point n’est besoin pour cela de développer tous les points de ce texte si un seul nourrit l’âme de l’enfant lors de ce moment privilégié.

Ainsi, quand les difficultés surgiront, que les épreuves inévitables surviendront, chacun aura acquis l’habitude de retrouver au fond de son cœur Celui qui ne déçoit jamais !

Après la contemplation du Notre Père et de la Salutation angélique, nous vous proposons celle du Chemin de Croix. En effet, sa méditation, source de nombreuses grâces, est un exercice souvent négligé hors du temps du Carême, elle est pourtant source de nombreuses grâces. Une illustration facilitera le recueillement des plus jeunes.

 

Septième station : Jésus tombe pour la deuxième fois

 

C’est le cœur bien lourd que je viens à vous, ô mon Jésus, pour méditer votre deuxième chute sur le chemin de la Croix. Mais je désire trouver dans la honte qu’elle représente la grâce de me relever avec une plus grande humilité de toutes mes fautes.

Composition de lieu

Le chemin ne paraît pas si long entre le Prétoire et le Calvaire : et pourtant Jésus tombe une seconde fois, malgré l’aide que lui apporte Simon de Cyrène. Quelle douleur physique supplémentaire, quelle souffrance éprouve notre Sauveur, qui se relève malgré tout, au milieu des quolibets et des insultes. Lui que l’on croyait si fort, il est encore tombé !

Corps de la méditation

Oh Jésus, c’est par ma faute que vous tombez. C’est sous le poids de mes rechutes, peut-être tout particulièrement celles qui ont suivi de belles résolutions de Carême, ou de retraite, ou tout simplement prises à la suite d’une bonne confession… Je voudrais me cacher tant j’ai honte de ma faiblesse. J’ai tenu si peu de temps dans le bien. Mais peut-être ai-je eu trop confiance dans mes propres forces, et pas suffisamment en vous. J’ai pris de bonnes résolutions, et j’ai oublié que je ne suis capable de rien de bon sans votre aide ! Voilà une belle leçon pour moi : je veux aujourd’hui reconnaître que je ne suis rien sans votre grâce, je veux m’abandonner avec confiance à votre cœur miséricordieux. Je vous offre ma misère, et mes nombreuses imperfections.

« Veillez et priez », avez-vous dit à vos Apôtres au soir de votre agonie. Oui, c’est le seul remède à mes chutes : je veux dorénavant être vigilant, faire attention à ne pas me mettre dans des occasions où je pourrai retomber, fuir les tentations et vous garder toujours dans mon cœur par le recueillement de mon âme le plus souvent possible. Je veux pleurer humblement mes fautes, comme saint Pierre l’a fait avant moi, après son triple reniement. Aussitôt après sa chute, il a regardé Notre-Seigneur, et a pleuré son péché. Non pas le lendemain, ou plus tard… « Il sortit et pleura amèrement.»

Chacune de mes chutes doit me donner l’occasion de venir me jeter dans les bras de la miséricorde divine avec confiance, car je sais que le Bon Dieu m’aime et veut me tirer de ma misère. Je ne me sauverai pas seul, mais le Bon Dieu veut que je le comprenne, que je le supplie de me sauver malgré moi ! Chacun de mes péchés est une offense directe au Seigneur, qui est infiniment parfait. Je mériterais cent fois par jour d’être précipité en enfer, si je ne pouvais compter sur le sang de Jésus répandu pour moi. Encore une fois, il me montre le chemin : une chute, une autre chute… Toujours je dois me relever avec confiance et continuer à avancer avec courage sur le chemin du Ciel. L’humilité que je tâche d’acquérir me permet à chaque fois d’avancer avec l’espérance d’être un jour délivré de moi-même pour n’appartenir qu’à Jésus.

Colloque

Sainte Vierge Marie, ma chère Maman du Ciel, vous souffrez tant à la vue de votre divin Fils s’écroulant une fois de plus sous le poids de la croix. Mais vous endurez chaque jour mes nombreuses rechutes, qui sont autant d’offenses faites au Sacré-Cœur de Jésus, et par conséquent au vôtre. Pourtant, vous êtes là, vous me tendez la main, et si je veux la prendre vous êtes prête à la tenir ferme pour me guider jusqu’au ciel. Alors obtenez-moi la grâce de me laisser guider par vous, par mon ange gardien, sans vouloir tout décider par moi-même ni croire que je sais, ou que je fais mieux que les autres.

Mon doux Jésus, gardez-moi dans l’espérance de votre miséricorde, afin que je ne tombe jamais dans le découragement après mes fautes. Je ne veux pas oublier que vous êtes tombé une deuxième fois, afin que je sache comment me relever. Merci mon doux Sauveur.

 

Germaine Thionville

 

Distrait de Dieu

Il est très intéressant de relire quelques passages du bulletin paroissial du Curé de Domqueur, Monsieur l’abbé Philippe Sulmont, prêtre de la campagne picarde1 qui dès l’année 1972, et pendant près de 40 ans, écrivit tous les mois ses réactions face à l’évolution de l’Eglise et de la société. On s’aperçoit qu’avec sa verve pittoresque, il traite les mêmes sujets que ceux que nous connaissons encore de nos jours. C’est une lecture revigorante et tonique, dont je vous livre un extrait qui vous fera sans doute sourire.

 

Mai 1975 

Il n’y a peut-être pas aujourd’hui beaucoup plus d’athées véritables qu’il y en avait jadis, mais le nombre est énorme des gens « distraits de Dieu » (Tresmontant). Les « distractions » sont innombrables. Les manières d’occuper ses loisirs sont infiniment variées sur terre et sous terre, au bord de l’eau, sur l’eau et sous l’eau, sur la neige et sur la glace, dans les airs et sur la lune.

Il est loin le temps où l’Evangile n’avait à signaler comme distraction dommageable à la religion que le fait d’avoir acheté trois bœufs ou le fait de se marier.

Le grain de la Parole de Dieu a aujourd’hui neuf chances sur dix de tomber au milieu des broussailles touffues : forêts de skis, de drapeaux olympiques et de bien d’autres choses…

L’esprit de renoncement, de sacrifice, la modération des plaisirs…, la vertu de tempérance en un mot devient d’urgente nécessité si l’on veut que la pensée de Dieu trouve encore une petite place et qu’une vraie joie vienne illuminer ces occupations et tous ces plaisirs qui, sans Dieu, seront bien vite sentis comme creux et sans but.

 Etonnamment d’actualité, ne trouvez-vous pas ?

 

1Bernard GOULEY, Un curé picard en campagne, Fayard, 1978