Sois prête pour ta mission

Ma chère Bertille,

 Jamais on n’a tant parlé de la femme, et pourtant jamais on n’a vu tant de désabusées, d’aigries et d’insatisfaites. On pourrait être surpris si on ne savait pas que le bonheur est fait de l’accord de toute vie avec ses tendances profondes, or il est clair que la femme n’a jamais été plus éloignée de sa vocation dans notre société dépravée ! Et pourtant Dieu seul sait combien le monde a besoin du cœur de la femme ! Je parle bien ici du cœur, de son cœur et non de cette sensibilité à fleur de peau dont on a fait trop souvent l’apanage du sexe féminin.

Créée pour porter la vie en son sein, (c’est tout son mystère), elle est faite pour porter aussi la vie en son cœur et en son âme. Quand on regarde aujourd’hui une jeune fille, on devine déjà quelle mère elle sera ; quand on la voit dure et soucieuse de ses seuls droits, sans aucune pitié, criant « moi, moi, moi, mon indépendance, mon épanouissement personnel, ma carrière… ! », on plaint l’enfant qu’elle mettra au monde, même si elle l’étouffe de baisers ou si elle se donne beaucoup de mal pour « compenser ». Mais quand on voit un cœur charmant qui cherche à faire plaisir, qui met du bonheur comme un bouquet de violettes sur la table, qui n’oublie ni la vieille tante grognon, ni l’exaspérant jeune frère, qui se glisse à la cuisine le soir pour faire discrètement la vaisselle et qui sait se retirer pour prier, on pense à la beauté unique de la vocation féminine, irremplaçable dans le monde.

La femme est faite pour l’accueil et pour le don, et quelle que soit sa destinée, bienheureuse sera celle qui se sera ainsi préparée !

Résumons donc quelles sont les principales qualités à développer ou à cultiver pour parvenir à remplir au mieux cette mission attribuée par Dieu Lui-même à chacune de nous en particulier.

 « Plus une femme est sainte, plus elle est femme1»

La femme est aux portes entre deux mondes, elle entend les voix de la terre et celles du ciel. Elle sera donc attentive et docile à l’Esprit-Saint qui parle en toute créature en apprenant à faire silence pour l’entendre. Venant de Dieu et allant vers Dieu, l’Inépuisable lui donnera tout ce qui est nécessaire en force, énergie, intelligence et douceur. Et pour mieux atteindre Dieu, elle se tournera vers Notre-Dame.

A Jésus par Marie : se laissant emporter de l’amour de Marie à celui de Jésus en contemplant les intimes relations qui existent entre la mère et le fils, trouvant non seulement en Marie une mère, mais découvrant qu’Elle est une vierge, une épouse et une mère dont le rôle ici-bas a été le même que le sien.

Le chapelet quotidien – accompagné de la méditation des mystères -, l’assistance à la Messe qui nourrira l’âme par la communion fréquente – non seulement le dimanche mais aussi en semaine dès que possible -, la dévotion aux premiers samedis du mois, l’habitude de l’oraison quotidienne qui rapproche l’âme de son créateur l’aideront à imiter autant que possible la Vierge Marie, qui doit servir de mère et de modèle, et apprend à chacune « à garder toutes ces choses dans leur cœur ».

 Des qualités de cœur

Si le cœur représente une faiblesse pour celles dont l’éducation a été négligée, il peut et doit devenir une force pour les femmes qui sont conscientes de leur mission.

Comment répondre au désir de donner beaucoup à tous ceux que l’on aime ? Multipliez vos richesses. Il faut tant de ressources pour animer un foyer, donner à chacun ce qu’il attend : force d’âme, tempérance, volonté, esprit de pénitence, générosité, loyauté, en renonçant à ses propres petits plaisirs, à son indépendance pour être capable d’ouvrir les vraies portes de la vie, de l’esprit, du cœur, de l’âme et distribuer l’amour et la foi.

Le vrai, l’indispensable charme de la femme est fait surtout du rayonnement, de la beauté morale, de la bonté qui modèle un être par l’intérieur et suggère instinctivement les attitudes et la tenue.          

Vous souffrez ? Ne vous repliez pas sur vous-même. La seule manière d’échapper à l’excès des peines >>> >>> est d’apprendre à sourire dans les épreuves et à se tourner vers les autres. C’est le sens de l’existence de la femme. Une jeune fille égoïste restera une femme égoïste, enfermée dans le vide horrible de son bien-être personnel, le vide de son cœur, la stérilité de sa vie. Oublions les paroles de ces féministes qui veulent se réserver pour leur épanouissement personnel : pour laisser fleurir la femme qui est en nous, donnons sans arrière-pensée et donnons-nous pour la joie de faire fleurir la joie, comme on plante des fleurs pour embellir un jardin, et pour cette joie de créer qui réjouit celui qui crée et ceux qui en profitent.

La femme au cœur épanoui et offert sera alors capable de comprendre, d’encourager, d’aider, de consoler, d’apporter parfois le frein modérateur ou de donner d’autres jours l’élan impulsif qui permettra de surmonter le découragement dans les épreuves.

 La formation intellectuelle

Dans l’éducation d’une jeune fille, aucun savoir n’est superflu du moment qu’il concourt à lui procurer une exécution plus parfaite du rôle que Dieu lui réserve. Instruction religieuse dépassant le simple catéchisme appris à l’école, Lettres, philosophie, éducation musicale et artistique, culture générale et ouverture d’esprit permettant de s’intéresser à tous : rien ne sera inutile. Pour avoir beaucoup à donner, enrichissons notre esprit. Apprenons à penser au lieu de nous contenter de sentir. L’intuition féminine ne suffit plus pour résoudre les problèmes complexes que l’on rencontre aujourd’hui. La culture n’est pas la conquête d’un examen, c’est l’application de sa pensée et aussi de son cœur à tout ce qui intéresse la vie. Ces richesses intérieures qu’apporte la culture permettent de se défendre contre les tentations qui viennent souvent de la monotonie de la vie, de l’ennui. Que de femmes ne se supportent pas entre les quatre murs de leur maison ! Mais si elles avaient une vie de l’esprit et de l’âme, elles ne s’ennuieraient jamais. Elles fuient non leur maison, mais leur vide intérieur. Que reste-t-il à l’âge du déclin aux femmes qui ont misé sur leur beauté ? Celles qui ont misé sur leur esprit et sur leur âme n’ont rien à craindre, elles ont un trésor à l’abri de la rouille et des voleurs, une possibilité d’engranger chaque jour, dans le champ de l’amour et de l’âme, de nouvelles récoltes qu’elles distribueront autour d’elles.

 Un corps sain

Quelle que soit ta mission, il te faut garder un corps sain ; pour cela inutile en général de faire beaucoup d’efforts quand on est jeune et en bonne santé ; cependant il faut prendre garde à ne pas ruiner sa santé par une alimentation déséquilibrée, des régimes insensés, des abus inconsidérés, des nuits sans sommeil qui ruineraient le capital santé ! N’oublie pas que si Dieu t’appelle à transmettre la vie, tu légueras aussi à tes enfants toutes tes carences ou tes empoisonnements…

Privilégie les activités saines comme la marche ou la natation ; découvre une activité manuelle qui te permettra d’occuper les heures calmes (couture, gravure, encadrement). Telle la femme forte de l’Evangile, apprends à faire toi-même tout ce qui te sera utile dans ta maison.

 Quelle que soit notre route humaine, mariage, célibat, vie religieuse, il n’y a qu’une manière d’être heureux, c’est de prendre la main du Seigneur et de se laisser guider par lui avec confiance. Lui seul connait la mission qu’il a prévue pour chacun sur la terre mais il est certain que celle qui aura développé ses qualités féminines et ouvert ainsi son cœur saura répondre à son appel avec générosité et amour.

 Je te souhaite de bonnes vacances, bien reposantes après cette année difficile ! N’oublie pas de prendre le temps de méditer sur toutes ces pensées afin de prendre de bonnes résolutions pour l’année qui vient.

Bien affectueusement,

 

Anne

 

L’Eglise, notre mère

Une mère affligée :

Avez-vous déjà vu une mère affligée parce qu’elle a perdu son enfant ? Elle ne sanglote pas nécessairement, ses yeux ne sont pas forcément rougis ni sa voix tremblotante : elle peut garder un silence hiératique et une immobilité passive devant l’épreuve, parce que sa peine est enfouie trop loin dans sa chair ou ses larmes retenues trop loin dans le temps. Qui la croise trop hâtivement dans la rue peut même n’entrevoir rien de sa douleur, tant ce n’est point sur le plan du seul présent qu’elle la ressent, mais en celui de sa vie même, dont elle est tout entière en secret ébranlée.

Il en va ainsi de notre mère l’Église, dont tant d’enfants se sont égarés : nous ne prierons jamais assez pour son unité, car nous ne comprendrons jamais suffisamment les conséquences de ses divisions. Tout ce que le démon gagne à jeter la division en son sein demeure proprement vertigineux ! Cette Église à qui nous avons demandé la foi, n’est-elle pas, en effet, la Mère d’une multitude ? Je voudrais humblement profiter du thème de ce numéro, la maternité, pour inviter chaque lecteur à s’interroger, dans l’intimité de soi-même, sur la relation qu’il nourrit avec l’Église et la nécessité de son unité.

Car elle est une, avant même d’être « sainte, catholique et apostolique » : elle est une comme toute mère l’est dans sa chair et dans sa vie ; dans le Credo, nous l’affirmons chaque dimanche. Or c’est dans son unité qu’elle est d’abord éprouvée. C’est ainsi que, dans la collecte du vendredi de Pentecôte nous prions pour que rassemblée par l’Esprit Saint, elle ne soit troublée par aucune attaque de l’ennemi. Et, dans la secrète de la Fête-Dieu, pour que le Seigneur accorde à son Église les dons de l’unité et de la paix, mystiquement signifiés par l’offrande de ces présents… Voyez à quel point cette unité est primordiale !

 

Une mère éprouvée

La crise de l’Eglise… Le « nouveau printemps » annoncé par Vatican II a répandu les glacis d’un interminable hiver sur notre Mère, et l’épreuve, de pontificat en pontificat, ne cesse de s’éterniser. Moderne, cependant, l’Église ne l’est-elle pas par nature dans son universalité, qui intègre évidemment notre temps ? Et traditionnelle, peut-elle cesser de l’être aujourd’hui, étant depuis le commencement fondée sur la perpétuation du témoignage apostolique ? Le diable se gausse pareillement des « modernistes », prompts à sacrifier au goût du siècle tout ce qui fonde la tradition catholique, que des « sédévacantistes », résolus à faire de la personne du pape la pierre angulaire de leur catholicité, alors que la pierre angulaire de notre foi doit demeurer Notre-Seigneur Jésus-Christ Lui-même.

À l’image des saints, on ne peut donc que souffrir des distorsions, des ruptures, des querelles, des contradictions qui traversent l’Église ; car elles ne proviennent jamais que des hommes ayant oublié que l’Église n’est pas membre de l’humanité, mais l’humanité membre de l’Église, par la volonté même de sa divine et souffrante Tête : « Afin que nous ne soyons plus comme de petits enfants ballotés par les flots et emportés çà et là à tout vent de la doctrine par la méchanceté des hommes et par l’astuce qui circonvient en vue de l’erreur ; mais que, pratiquant la vérité dans la charité, nous croissions en toutes choses en celui qui en est la tête, c’est-à-dire le Christ. C’est de lui que tout le corps tient son union et ses jointures subordonnées entre elles selon les fonctions de chaque membre, et c’est lui qui produit l’accroissement du corps pour son édification dans la charité. (Saint Paul, Éphésiens 4, 14-16).

Hier comme aujourd’hui, ce n’est donc qu’en servant l’Église qu’un chrétien peut surmonter l’épreuve et accomplir pleinement le dessein que le Dieu Trinitaire a posé sur lui : n’est-ce >>> >>>  point le sens le plus secret du terrible et merveilleux : « hors de l’Église, point de salut » ?

 

Une mère universelle

J’aime souvent me rappeler ce que Jack Kerouac, auteur de Sur la Route, chef de file des beatniks, plus connu pour sa vie dissolue que pour sa fidélité à son baptême, écrivit cependant à propos de la mort de son petit frère Gérard : « Jamais je ne dirai du mal de l’Église qui a donné à Gérard un baptême bienfaisant, ni de la main qui a béni sa tombe et qui l’a officiellement consacrée1 ». De l’Église, il ne retient au fond que l’essentiel, les sacrements qui encadrent la pauvre existence de tout chrétien. De là découle le sentiment de sa dette, et le fait que toute médisance serait indigne de sa part. On ressent là l’écho universel d’une sincérité magnanime, d’une reconnaissance et d’un attachement puissants qui sont bien ceux d’un fils à l’égard de sa mère, malgré l’éloignement dont témoigne et son œuvre, et le reste de sa vie.

Tous, ainsi, nous n’avons qu’une mère : l’Église, qui ne peut être qu’une, malgré tout ce qui voile cette unité : « L’hérésie s’oppose essentiellement à la foi, professe saint Thomas. Et le schisme s’oppose essentiellement à l’unité qui fait l’Église » (Somme III, question 39). En cet étonnant siècle d’éclipse que maintes prophéties ont plus ou moins explicitement annoncé, et malgré tous les schismes et toutes les hérésies, l’Église demeure donc l’Église comme le soleil demeure le soleil malgré la surface de la lune qui le couvre. C’est par son unité qu’elle demeure ainsi mère, celle de tous les hommes, de tous les temps, de toutes les nations, par son unité avant toute autre chose.

Par elle, nous avons reçu la foi. Souvenons-nous que tous les hommes, tous les temps, toutes les nations seront, par sa Tête, jugés. Et dans ce souvenir, puisons l’inspiration « pour que la Croix du Christ ne soit pas vidée de son contenu » (Cor. I, 17) » et « que Dieu Notre-Seigneur arrache à leurs erreurs les hérétiques et les schismatiques trompés par la ruse du démon, et daigne leur faire rejoindre notre sainte Mère l’Église catholique et apostolique » (grande oraison pour l’unité de l’Église de la messe du Vendredi saint).

G. Guindon

1 Jack Kerouac, Visions de Gérard, 1956

Ma bibliothèque

 

Vous trouverez ici des titres que nous conseillons sans aucune réserve (avec les remarques nécessaires si besoin) pour chaque âge de la famille.

En effet, ne perdons pas de vue combien la lecture d’un bon livre est un aliment complet ! Elle augmente la puissance de notre cerveau, développe la créativité, participe à notre développement personnel, nous distrait, nous détend et enfin elle enrichit notre vocabulaire.

Dès l’enfance, habituons nos enfants à aimer les livres ! Mais, quel que soit l’âge, le choix est délicat tant l’on trouve des genres variés… N’oublions jamais qu’un mauvais livre peut faire autant de mal qu’un mauvais ami !

ATTENTION : Quand nous conseillons un titre, cela ne signifie pas que tous les ouvrages du même auteur sont recommandables.

MAMAN VERS LE CIEL – Edition du Sel – réimp. 2021

Faisant suite à la collection des « Mamans » de Marie-France que nous vous recommandons chaudement (Mamans avec le sourire, avec énergie, avec tendresse, avec loyauté, avec moins de fatigue), ce petit livre aborde, grâce à la même pédagogie, les questions essentielles que toute Maman veut approfondir pour donner le meilleur à ses enfants et les mener vers le ciel. Un livre à offrir à toutes les jeunes mamans !

 

HISTOIRE DE SAINTE MONIQUE – Mgr E. Bougaud – Ed. Sainte Jeanne d’Arc – 2023

A notre connaissance, voici le livre le plus complet sur sainte Monique. Après une préface fort documentée, Monseigneur Bougaud présente la vie de la patronne des mères chrétiennes. Elle leur apprend comment ne jamais désespérer, comment prier sans se lasser en gardant toujours une confiance inébranlable en Celui qui peut tout !

 

LE GENERAL DE CHARETTE – J. de La Faye – Ed. Le Lys et le Lin – 2023

L’heureuse réédition de ce livre devenu introuvable nous fait revivre une grande page de notre histoire. Athanase de Charette, petit-neveu du « roi de la Vendée », est, avec Sonis et Lamoricière, un soldat de légende, un chef au charisme incontesté, un mystique à la foi chevillée au corps ; voilà un héros que nos fils peuvent prendre comme modèle !

 

L’HISTOIRE DES GRANDS COMPOSITEURS – Cl. Laurens – Librairie des écoles – 2023

Ce très joli livre permet de découvrir rapidement les principaux compositeurs, de Clément Janequin (1485) à Benjamin Britten (1913). Il est accompagné de son CD proposant d’écouter l’une des œuvres de chacun des 41 compositeurs présentés. Une petite anecdote et une jolie illustration nous les font connaître davantage. Un très beau cadeau qui augmentera la culture générale et donnera envie à tous d’approfondir leurs connaissances.

 

 

Pour compléter cette liste, vous pouvez vous renseigner sur les cercles de lecture René Bazin :

cercleReneBazin@gmail.com  (à partir de 16 ans – Culture, Formation).

 

La Revue « Plaisir de lire » propose un choix de nouveautés pour toute la famille (distraction, histoire, activités manuelles). Envoi d’un numéro gratuit à feuilleter sur écran, à demander à :

PlaisirdeLire75@gmail.com 

 

Alma Redemptoris Mater 

 

 

Notre citation pour juillet et août :  

« Chantez, chantez, magnarelles

Car la cueillette aime le chant. »

« Mireille », Charles Gounod

Le chœur des magnarelles

 

« Alma Redemptoris Mater »

Douce et sainte Mère du Rédempteur

 Francesco Cavalli, né le 14 février 1602, à Crema (Lombardie), est mort le 14 janvier 1676 à Venise.

Cavalli est surtout connu pour ses opéras publics, genre alors nouveau et en plein développement.

Mais il nous a aussi laissé des œuvres sacrées, dont des antiennes mariales, Ave Regina Caelorum ainsi que cet Alma Redemptoris Mater. Il vous est proposé ici afin d’honorer notre Mère du Ciel, celle qui est la Reine de toutes les mères et le plus parfait exemple de la maternité.

Alma Redemptoris Mater,

Sainte Mère du Rédempteur,

quae pervia caeli porta manes,

Porte du ciel toujours ouverte,
et stella maris,

Etoile de la mer

succurre cadenti,

Venez au secours de ceux qui sont tombés
Surgere qui curat, populo

et du peuple qui cherche à se relever

tu quae genuisti,

Vous qui avez  enfanté,
Natura mirante,

ô merveille de la nature

tuum sanctum Genitorem

 Celui qui vous a créée
Vierge prius ac posterius,

Vierge toujours vierge

Gabrielis ab ore sumens illud Ave,

Accueillant le salut de l’ange Gabriel

peccatorum miserere.

Prenez pitié de nous, pauvres pécheurs.

 

 

Honorons la maternité !

Chers grands-parents,

« Je dis souvent : présentez-moi une femme parfaitement éduquée qui aurait 7, 8 ou 9 enfants1.» Emmanuel Macron

« Le jour où les femmes n’aimeront plus leurs enfants, ce jour-là, il n’y aura plus de vertus surnaturelles.» Jérôme Lejeune

La recherche du « bonheur terrestre »

En 2022, 34% des femmes en âge d’avoir des enfants estiment que la maternité n’est pas « nécessaire ou souhaitable au bonheur d’une femme ». Vingt ans plus tôt, elles étaient 3 fois moins ! (12% en 2000)2. Que penser de tout cela ?

Aujourd’hui, on analyse la venue de l’enfant à l’aune de l’épanouissement de la femme ! Dans une société antichrétienne, cela est quasiment fatal ! Sans être considéré pour lui-même, l’enfant est pris en compte comme un besoin pour la femme, d’où le « droit à l’enfant » ou le refus de l’enfant qui mène à l’avortement… L’enfant n’est plus un don de Dieu mais un droit, et le mariage n’est plus premièrement destiné à la procréation mais à l’épanouissement des époux…

Par ailleurs, parmi les femmes ne voulant pas d’enfant, la moitié d’entre elles déclarent que c’est pour rester libres… Nous sommes donc vraiment à une époque où les vertus surnaturelles disparaissent complètement au profit d’un pseudo bonheur terrestre ! Cette volonté hédoniste peut être encore renforcée par les peurs modernes (éco-anxiété, insécurité…) bien que celles-ci viennent au second plan, elles parent d’une vertu factice ce qui n’est bien souvent que de l’égoïsme…

La maternité, œuvre de sanctification

« Croissez et multipliez-vous », dit Dieu dans la Genèse ! Depuis les origines, notre sainte religion promeut le mariage et la maternité. Le catéchisme place la maternité comme première fin du mariage et Notre-Seigneur a placé la Sainte Nativité comme source même de notre salut ! Notre Dieu a voulu naître d’une femme : quelle consécration pour cet événement !                                                                        Admirons donc la maternité comme le moyen que Dieu a donné à la femme pour poursuivre son œuvre. C’est par la maternité que le nombre d’adorateurs du Bon Dieu se multiplie. Au regard d’admiration que posait un curé de village sur une future maman d’un 11ème enfant, celle-ci répondit : « Si c’est un bon chrétien, adorateur du Bon Dieu, je ne pourrai que me réjouir ! » C’est bien cela ! La maternité chrétienne remplit la terre d’apôtres et le Ciel de nouveaux adorateurs : ainsi en a voulu notre Dieu !

Une culture de mort contre l’amour de la vie

Ne nous étonnons donc pas du combat que mènent nos ennemis contre la femme – qui doit devenir un objet – l’enfant – qui doit aussi devenir un objet – et finalement tous les êtres humains sur lesquels Dieu doit perdre ses droits de la vie à la mort.

De tristes personnages ont trouvé le moyen de prêcher l’inverse exact de la vérité que Dieu pose devant nous de manière évidente ! A la remarque méprisante de notre président sur les familles nombreuses, une soi-disant philosophe « faisant référence » telle que Simone de Beauvoir, affirme – entre autres paroles haineuses – que « l’amour maternel n’a rien de naturel. » Et tout cela est accepté sans difficulté et même avec admiration alors que toute la création témoigne de l’inverse !

Fidèles à notre foi, admirateurs amoureux de notre Maman du Ciel, honorons la maternité ! Comprenons qu’elle est partie intégrante du plan de Dieu, et aidons nos enfants et petits-enfants à accueillir la vie à bras ouverts quelles que soient les difficultés qui se présentent !

  Des grands-parents

1 Tribune de l’ONU, 26 septembre 2018

2 IFOP Janvier 2022

 

La maternité cachée des épouses sans enfants

C’est un témoignage, parmi d’autres, que nous vous livrons.

 

Quand chacune de nous s’est mariée, nous étions loin de penser être confrontées à cette épreuve et avions comme tout le monde le désir d’avoir des enfants ; pour nous, cela allait de soi.

Mais après des inquiétudes et des déceptions, quelle douleur quand nous avons compris que nous n’aurions pas cette joie !

Nous avons prié, confié notre peine à Dieu et espéré dans l’intercession de tant de saints, mais rien n’y faisait ; nous ne comprenions pas pourquoi le Bon Dieu ne nous écoutait pas.

Ce n’était pas sa volonté. Nous le récitons pourtant chaque jour dans le Notre Père… « Que votre volonté soit faite… » Y être confrontées, c’est autre chose !

Commence alors un long deuil, avec ses moments de douleur, d’incompréhension, de révolte…

Le deuil de ces enfants que nous aurions eus, le deuil de toute la vie maternelle que nous pensions connaître, avec des tout-petits, des enfants qui grandissent et qu’on élève, dans la chaleur de la vie de famille, avec ses fatigues, ses difficultés et ses joies.

Ce sentiment de vide, de solitude du cœur, et d’inutilité devient lancinant, obsédant, et il est bien difficile à notre entourage même de tenter de nous aider. Il faut vivre cette épreuve pour la comprendre. Toutes les paroles, tous les gestes, même pleins de bonne volonté, nous pouvons les ressentir comme des maladresses tant nous sommes blessées jusqu’au fond de notre cœur. Il nous faut affronter le regard des autres : nous nous sentons si différentes. Et que répondre lorsqu’on nous interroge sur nos enfants ?! Car c’est souvent la première question posée lorsque l’on fait connaissance…

C’est la Croix, notre croix, nous le savons ! Mais comment la porter ? Et la porter quotidiennement, heure après heure ? En effet, ce n’est pas possible de la saisir d’un coup. Alors nous avons essayé, sans voir où nous allions, « de porter doucement, chaque jour, la Croix de chaque jour, avec la grâce de chaque jour1 ».  Aujourd’hui après aujourd’hui sans regarder demain.

Quand, maintenant, nous  regardons en arrière, nous  constatons qu’avec le temps et la grâce, le Bon Dieu et la Vierge Marie nous aidaient jour après jour et nous soutenaient pour soulager nos souffrances.

En nous guidant pour avancer, dans l’obscurité, sur ce chemin d’humilité, ils nous ont poussées petit à petit à nous unir à la volonté de Dieu. Et après avoir d’abord aimé Notre-Seigneur en dépit de la Croix, à nous unir à Lui, avec sa Croix2. Oui, sans le ressentir, nous le croyons, la Croix est l’Arbre de Vie, l’Arbre de la Rédemption.

Par ailleurs, alors que tout, dans la société, nous fait croire que nous sommes maîtres de notre vie, la vérité est que la vie est un don de Dieu, et un don purement gratuit. « La fécondité n’est nullement un droit des époux, elle est un droit de Dieu qui en use comme il veut. Le foyer sans enfants qui porte vaillamment cette croix (…) chante à la face des anges que Dieu est maître de la vie3 ».

Cette épreuve, c’est aussi celle de notre foyer, même si chacun la porte différemment ; nous la vivons à deux. Par la grâce du sacrement de mariage, la peine partagée par les époux porte des fruits de sanctification ; et la même épreuve, bien vécue ensemble, renforce l’union des âmes.

L’expérience nous a depuis longtemps fait comprendre que, si nous nous apitoyons sur notre sort, nous tombons dans le piège du découragement.

Pour redonner un équilibre et un sens à notre foyer, il nous a donc fallu nous détourner de notre peine en nous tournant vers les autres, y trouvant une véritable source de joie.

Car l’expérience de la souffrance nous aide à mieux percevoir celle des autres, à nous mettre à leur place, pour les aider à notre manière, avec notre attention, notre compréhension, notre aide pratique… et bien sûr notre prière. Par notre sourire, notre écoute, nos conseils, nous nous donnons, et combien nous recevons en retour ! Que nous choisissions une activité directement orientée vers les enfants, ou dans tout autre domaine, qu’il soit caritatif ou professionnel, c’est là que nous pouvons soulager notre peine et nous épanouir au service des autres.

Ainsi, sans nous en rendre compte, naturellement, le Bon Dieu nous guide, Il nous fait comprendre que nous aussi, si nous le voulons, nous pouvons avoir un rôle auprès des enfants qui nous entourent (famille, amis…) Il nous fait évoluer vers une autre forme de maternité. Celle-ci est certes plus cachée, mais elle peut trouver sa place entre celle des mères de famille et celle des religieuses, à la fois concrète et spirituelle. Quelle joie quand nous nous apercevons que le lien d’affection que nous avons noué avec tel filleul ou telle nièce est devenu, grâce au temps et à l’attention que nous lui avons consacré, une relation de confiance, une amitié, et que nous contribuons, à notre place, à faire fleurir les talents et l’âme de ces enfants. Et il arrive parfois que leurs oreilles qui étaient imperméables au discours de leurs parents s’entrouvrent au nôtre, et que leur cœur soit touché.

Aujourd’hui, nous comprenons mieux ces paroles du Père Jean-Dominique : « Cette souffrance n’est pas vaine, elle n’est pas un amoindrissement ni un rejet de la part de Dieu, mais la porte ouverte vers la sainteté et vers une fécondité supérieure4

Nous avons expérimenté que la maternité ne se limite pas à porter des enfants, elle est l’essence de notre nature de femme, elle est un appel à aimer, à entourer de soins et à guider la jeune génération, et ceux qui, à tout âge, en ont besoin ; et nous avons compris que cet appel était le nôtre, que nous ayons enfanté ou non. Car nous savons aujourd’hui ce que c’est qu’être mère auprès des âmes en les menant doucement vers Dieu, et nous savons que cela est beau !

En espérant que ce témoignage apportera un soulagement, un réconfort, à celles qui sont dans la peine.

Claire et Constance

 

 

1 Monseigneur de Ségur

2 Citation de source inconnue… Si quelqu’un en connaît l’auteur, merci de nous en informer (malgré la Croix, avec la Croix, par la Croix).

3 Père Jean-Dominique, D’Eve à Marie, Editions du Saint Nom, p. 98

4 Même ouvrage, p. 97

 

 

 

 

 

Maladies de l’intestin ou colopathies

Les oligo-éléments (suite)

Sous le terme de colopathies, on regroupe des maladies de l’appareil digestif qui concernent l’intestin. Il s’agit de pathologies fréquentes, touchant aussi bien les adultes que les enfants, associées parfois à des causes organiques (infections ou tumeurs) mais aussi à des causes psychologiques, émotionnelles.

 

Tout d’abord la symptomatologie abdominale se traduit par :

– Des douleurs abdominales, soit diffuses sur tout le cadre intestinal, soit localisées en un point précis ;

– Des ballonnements ;

– Des troubles du transit à type de constipation, de diarrhée ou d’alternance des deux ;

– Elle est parfois accompagnée de troubles psychiques à type d’anxiété, de stress, de peurs, etc.

 

Il existe différents types de colopathies :

1°) des formes symptomatiques habituelles :

– Colopathies douloureuses spasmodiques,

– Colopathies avec constipation,

– Colopathies avec diarrhée,

– Colopathies avec insuffisance pancréatique.

2°) des formes selon la topographie : côté droit ou gauche.

3°) des colopathies compliquées, soit d’inflammations, soit après antibiothérapie, soit liées à l’abus de laxatifs.

 

TRAITEMENT GENERAL :

Les oligo-éléments prépondérants sont :

1°) le Manganèse-Cobalt : c’est le complexe de base dans toutes les colopathies.

2°) le Manganèse-Cuivre : il est indiqué dans les colopathies à prédominance gauche et dans les colites infectieuses.

3°) le Magnésium

4°) le Phosphore

5°) le Lithium

TRAITEMENT PARTICULIER :

1°) Colites spasmodiques : (maux de ventre avec des crampes abdominales) :

Manganèse-Cobalt : 1 prise par jour

Magnésium :  1 prise par jour

Phosphore : 1 prise par jour

Si besoin, Lithium en cas de troubles anxieux associés.

 

2°) Colites avec importants ballonnements :

Manganèse-Cobalt : 1 prise par jour

Cobalt : 1 prise par jour

Magnésium en alternance avec Phosphore : un jour sur deux

 

3°) Colopathies avec constipation :

– Manganèse-Cobalt. : 1 prise par jour

– Magnésium 1 jour sur 2 en alternance avec Phosphore 1 jour sur 2

– Cobalt : 1 prise par jour

 

4°) Colopathies avec diarrhée chronique :

Même schéma que précédemment mais en ajoutant Manganèse-Cuivre. (1 jour sur 2) ainsi que Manganèse-Cobalt (1 jour sur 2).

 

5°) Colopathies à prédominance gauche :

– Manganèse-Cobalt : 1 prise tous les deux jours en alternance avec

– Manganèse-Cuivre : 1 prise tous les deux jours.

– Lithium : une prise par jour.                     

 6°) Colopathies droites :

– Manganèse-Cobalt : 1 prise par jour

– Magnésium. :  1 prise par jour

– Soufre : 1 prise par jour

 

7°) Colopathies infectieuses :

– Manganèse-Cobalt : 1 jour sur deux en alternant avec

– Manganèse-Cuivre : 1 jour sur deux

– Soufre : 1 prise par jour

– Cuivre-Or-Argent : 1 prise par jour

 

8°) Colopathies avec insuffisance pancréatique :

– Manganèse-Cobalt : 1 prise par jour

– Nickel-Cobalt ou Zinc-Nickel-Cobalt : 1 prise par jour

– Magnésium : 1 prise par jour

– Si besoin, lithium.

 

Ces traitements proposés peuvent soulager de nombreuses douleurs abdominales, en particulier celles d’origine psychogène ; il ne faut pas hésiter à consulter votre médecin traitant en cas de persistance de la symptomatologie pour éliminer une cause organique, infectieuse ou tumorale.

 

Dr Rémy

 

Actualités culturelles

  • Frévent (France, Pas-de-Calais)

C’est au mois de mai dernier qu’un passionné de céramique, en visite au château de Cercamp, croit reconnaître parmi les œuvres exposées une pièce appartenant au Musée Sandelin de Saint-Omer, situé à une soixantaine de kilomètres de là. Il s’empresse alors de contacter le conservateur du musée qui se rend sur place au plus vite : à sa grande surprise, ce n’est pas une seule mais 83 œuvres d’art qu’il reconnaît comme faisant partie des collections muséales ! Un inventaire réalisé seulement quelques semaines plus tôt avait en effet souligné l’absence d’environ 280 pièces, probablement disparues entre 2009 et 2013 : ces pièces se trouvaient dans les réserves du musée ainsi que dans quelques églises des environs. Quelle surprise d’en retrouver plus d’un quart dans une propriété si proche de Saint-Omer et, qui plus est, exposé au public ! Les propriétaires du château de Cercamp, quant à eux, prétendent ignorer cette histoire de vol et avoir acheté leurs œuvres dans des brocantes. Une affaire mystérieuse qui mérite d’être suivie de près…

 

  • Paris (France)

Eternel sujet de débats, La Joconde achevée par Léonard de Vinci en 1519 fait encore parler d’elle. En effet, la géologue Ann Pizzorusso affirme avoir enfin identifié le paysage de l’arrière-plan : pour elle, il s’agit sans conteste de la petite ville de Lecco, située sur les rives du lac de Côme en Lombardie (Italie du nord). Cette déclaration repose essentiellement sur l’analyse des paysages montagneux de couleur gris-blanc qui ressemblent étrangement aux roches calcaires de la petite ville lombarde (sans compter bien sûr la présence du pont et du lac). Une théorie qui ne manque pas de cohérence si l’on se souvient que Léonard de Vinci a sillonné la région, comme l’indiquent les notes de ses carnets.

 

  • Pompéi (Italie)

Ensevelie sous les cendres du Vésuve en 79 après J.C., la ville de Pompéi n’a toujours pas fini de nous surprendre : sur les 22 hectares qu’elle recouvre, seuls les deux tiers ont été fouillés par les archéologues. Suite à une campagne de fouilles lancée en 2023, les spécialistes ont découvert une spectaculaire salle de banquet longue de 15 mètres et large de 6 mètres, entièrement décorée de fresques. Située dans une maison particulière, cette pièce témoigne du luxe dans lequel vivaient les habitants du lieu au début de notre ère. Caractéristiques du « troisième style » pompéien également appelé « style ornemental », les fresques représentent des personnages de la Guerre de Troie parmi lesquels Pâris, Hélène, Apollon ou encore Cassandre, tels qu’on les retrouve dans L’Iliade d’Homère ; les figures se détachent sur un fond noir qui permettait de ne pas voir les traces laissées par les lampes à huile allumées lors des banquets. Visibles par le public depuis le 11 avril dernier, ces œuvres réalisées entre 15 avant J.C. et 40-50 après J.C., sont en parfait état.

 

  • Vannes (France, Morbihan)

Avant de lancer l’installation du futur musée des Beaux-Arts de Vannes dans l’hôtel Lagorce, une vaste campagne de fouilles a été entreprise dans la cour et la cave de l’hôtel particulier. C’est ainsi que les archéologues ont pu faire ressurgir les ruines de l’ancien château de l’Hermine, construit par le duc Jean IV de Bretagne à partir de 1380. Alors qu’ils pensaient que la quasi-totalité des vestiges avaient disparu, les chercheurs ont eu la surprise de déblayer l’ensemble des fondations du monument sur une hauteur d’un mètre de haut ; à présent, il est donc possible de reconstituer les plans du rez-de-chaussée du logis ducal, qui présente la forme d’un « logis-porche ». La hauteur de l’élévation permet de discerner de nombreux décors sculptés ainsi qu’un bandeau mouluré qui s’étend sur l’ensemble de la façade. Disposition des pièces, douves, escalier d’apparat, fenêtre à coussiège, tour carrée ou encore emplacement d’un moulin intégré et du pont reliant la ville à l’entrée du château, plus rien n’a de secret pour les archéologues. Résidence favorite de Jean IV, le château de Vannes est délaissé par le duc François II au profit de celui de Nantes dans les années 1470, avant d’être définitivement abandonné aux XVIIe-XVIIIe siècles. Il est ensuite détruit et le château actuel (hôtel Lagorce) est construit sur ses vestiges à partir de 1784.

 

L’éducation de la jeune fille

La personne tout indiquée pour remplir cette délicate mission est la mère. Dans une famille chrétiennement constituée, la mère jouit auprès de ses enfants d’une espèce « d’infaillibilité » qui lui donne l’avantage d’être crue sans discussion, avec confiance. Si la Providence a confié aux mères une telle influence, c’est pour qu’elles s’en servent comme d’un stimulant puissant au Bien. Négliger d’user de ce pouvoir d’enseignement serait une faute inexcusable.

La mère a ensuite la « compétence », étant passée par toutes les phases que traverse l’âme de ses filles. Elle a éprouvé les mêmes craintes devant les mystères du changement de son corps ; elle s’attachera à procurer à ses filles le calme et la sécurité dont elle a peut-être eu le bonheur de profiter de sa mère, dans sa jeunesse. Si, au contraire, elle n’a pas reçu les éclaircissements utiles de sa mère, dont la bouche était probablement close par une pruderie exagérée, elle se rappellera ses anxiétés, ses hésitations, les périls courus, et elle se préoccupera de les éviter à ses enfants.

Elle obtiendra ce résultat avec facilité. Car à l’autorité et la compétence, la mère joint la « délicatesse ». Seuls les cœurs de mère savent révéler à des cœurs de jeunes filles les grandes vérités concernant les aspirations et les obligations de leur sexe. Une fille n’a habituellement pas de secret pour sa mère : tous les détails de santé qui accompagnent la profonde transformation corporelle de l’enfant en jeune fille, sont suivis par elle avec un intérêt discret et constant ; aucune des impressions de cette âme qui, sortant de sa chrysalide, voit pousser ses ailes de papillon, n’est ignorée de cette confidente providentielle, éminemment capable de les pénétrer et analyser. La mère intelligente et désireuse du bien aura, dans chaque circonstance, le mot voulu, la réponse précise, le conseil approprié au besoin présent. Elle ne dira rien de trop, rien de pas assez, mais ce qu’il faut.

Toute mère devrait comprendre ce rôle important qui lui incombe et s’en acquitter avec scrupule. La jeune fille elle-même recherchera ce cœur à cœur auprès de sa mère. Là, pas de contrainte, ni de réserve ; là, aucun péril d’une touche trop rude.

 

Créée pour être mère

Plus d’une mère, très désireuse du bien de ses enfants, déclare impossible d’aborder avec ses filles de pareils sujets. Certaines compulsent des livres sur ces graves questions et se déclarent découragées. Elles sont effrayées parce qu’elles s’imaginent qu’il faut tout dire en bloc et d’un seul coup. Elles reculent devant ce travail. Si le jeune homme, d’un tempérament positif et moins sentimental, peut être, à l’heure voulue, instruit en une seule fois des choses essentielles à la pureté, l’âme et l’imagination plus sensibles de la jeune fille, au contraire, réclament de bien plus grands ménagements. Aussi ne conseillera-t-on jamais assez aux mères de famille de procéder par degré. On réclame d’elles « patience, persévérance et savoir-faire. »

L’idée qui servira de pivot à toute l’éducation morale de la jeune fille sera qu’elle est créée pour être mère.

La maman aura su profiter depuis longtemps de toutes les circonstances pour favoriser l’instinct de maternité, encourageant sa petite fille à « jouer à la maman » avec ses poupées, dirigeant avec sérieux la toilette ou le coucher du « bébé » : « Il faut prendre bien doucement votre bébé, Madame, il est petit et fragile !… N’oubliez pas la prière avant de le coucher… Pauvre bébé tout déshabillé, ce n’est pas une bonne habitude de le laisser tout nu, vite il faut l’habiller ! » Ainsi encouragé, l’instinct maternel grandit peu à peu.

Vers douze ou treize ans, quand viendra l’heure, la mère entreprendra de faire suivre très naturellement à l’esprit de la petite jeune fille un développement parallèle à celui qui s’opère dans son corps. La mère ne doit pas craindre, vers l’époque où elle voit sa fille prendre des allures de femme, de lui parler ouvertement de cette grande chose qu’est la « maternité ». La Providence fournira un prétexte tout simple aux conversations révélatrices. La mère, à propos d’une question ou d’une réflexion de son enfant, prendra le temps de lui expliquer la raison des phénomènes surprenants et mystérieux qui, bientôt, troubleront périodiquement son organisme. Voici venue l’heure d’expliquer à la jeune fille quel rappel perpétuel elle porte en elle-même de sa destination à la maternité.

L’explication de la Salutation Angélique sera éloquente pour la jeune fille, parce qu’elle est essentiellement l’hommage de la Maternité. Notre Seigneur Jésus, venant en ce monde, a voulu se choisir une mère ; il a été formé dans le sein de Marie, miraculeusement fécondée par l’Esprit-Saint ; il y a résidé le temps assigné par la Providence… Admirable et divin mystère devant lequel la jeune fille s’émerveille. Quoi de plus facile à la mère de tirer de là les conclusions évidentes :  les enfants viennent de leur mère, comme le fruit sort de la fleur… Ils sont portés et nourris par elle durant de longs mois avant la naissance… Le miracle de l’opération du Saint Esprit dans le sein de la mère de l’Enfant Dieu ne s’est jamais renouvelé pour aucune autre femme, mais Dieu pourvoit à la fécondité des mères d’une façon merveilleuse quoique parfaitement naturelle par l’intervention de l’époux dans la pratique du saint mariage. Pourvu qu’elle ne soit pas brusquée, l’âme féminine, faite pour la maternité, en accueille les secrets avec enthousiasme.

La première grande pensée qu’il faut développer devant la future épouse est que le but principal de la femme ici-bas, c’est d’être mère ; elle est créée et mise au monde en vue de procurer la survivance du genre humain, et conduire ses enfants au Ciel. Aujourd’hui, sous couvert de féminisme, on cherche à arracher la femme à son véritable rôle en assignant d’autres directions à sa vie. L’enfant devient une femme, elle change d’allure et d’apparence…Pourquoi ? Il est facile de convaincre la jeune fille que cette métamorphose s’opère uniquement en vue de la maternité.

La vertu de pureté

À mesure que devant les yeux de la jeune fille se précisera davantage la vision de son rôle maternel, en même temps grandira dans son cœur le culte de la chasteté. Maintenant qu’elle sait apprécier la valeur de son corps et de son âme, tout naturellement elle craint pour un trésor si précieux, et cherche à le conserver intact. Dieu veut que les petits enfants naissent dans le mariage légitime, dès le jour béni où les deux jeunes époux scellent leur union devant Lui. La vertu de pureté entoure de charmes la future épouse en lui apprenant à garder précieusement le jardin intérieur de son âme durant les longues années de sa vie de jeune fille.

Si cette vertu est la parure des fiancées, que dire de l’éclat qu’elle procure aux jeunes filles, qui, renonçant aux espoirs temporels, ont résolu de sacrifier à Dieu ce que la femme a de plus précieux, son désir même de la maternité ? Alors chez celles-là, la chasteté brille d’une gloire encore plus étincelante, empruntée à celle de Marie belle comme la lune, brillante comme le soleil.

Ainsi avertie de ces grandes vérités, convaincue des graves obligations qui en découlent et aussi des soutiens que Dieu lui donne pour les remplir, la jeune fille marchera confiante sur ce sentier de la vie, si enténébré pour tant d’autres, si brillamment éclairé pour elle. Qu’elle travaille avec ardeur à cultiver et à défendre cet intérieur, qu’elle tâchera d’orner de toutes les vertus, afin de répondre aux désirs et à l’attente de celui qui, un jour, viendra en partager les charmes.

 

Sophie de Lédinghen

 

Inspiré de : « Futures épouses », Abbé Charles Grimaud.

 

Être mère

Être mère est une mission magnifique, très haute : celle d’élever les âmes de nos enfants pour les conduire à Dieu. C’est-à-dire y déposer les germes de l’adulte qui saura se conduire, avec la grâce, en sûreté vers l’Eternité.

Être mère, c’est prier pour les enfants que Dieu te donnera, puis pendant leur attente et enfin tous les jours de ta vie. Avoir conscience que malgré tes faiblesses, Dieu pourvoira par ta prière à tes imperfections.

Être mère, c’est prendre exemple sur Notre-Dame, la Mère par excellence, et imiter sa pureté, son humilité, son effacement, son devoir d’état accompli discrètement et simplement. C’est avoir, comme elle, une vie intérieure pour insuffler le plus haut.

Être mère, c’est donner et se donner sans cesse, se renoncer par amour et donc avoir cette discipline de vie qui domine ses caprices et fait acte de volonté. C’est penser toujours que nos enfants nous voient et nous imitent, aussi notre exemple doit-il être le meilleur possible. C’est continuer à former son âme et son esprit pour anticiper et guider sans faille, sachant se garder des erreurs et des modes de notre époque.

C’est avoir du bon sens et une vie équilibrée, cohérente avec ta foi, puisque tu seras le premier catéchisme vivant de tes enfants.

Être mère, c’est donner toute ta tendresse avec ton cœur qui se penche sur la faiblesse de l’enfant, qui le devine et l’aide à se dépasser, par amour. C’est savoir laisser à ton époux sa place de père, pleinement, sans lui demander de trop faire à ta place, afin que le rôle de chacun soit selon l’ordre naturel voulu par Dieu.

Être mère, c’est savoir créer un climat de joie et de confiance pour que la maison soit heureuse. C’est savoir prendre le temps d’un jeu avec les petits, de confidence ou d’activité avec les plus grands, et pour cela se rendre disponible.

Être mère, c’est accompagner ton enfant dans les étapes de sa vie de baptisé, et au fur et à mesure qu’il grandit, t’effacer sachant qu’il doit partir dans la vie. C’est savoir réfléchir sur toi-même avec lucidité et rectifier ce qui doit l’être. Savoir écouter ceux qui te précèdent et leur expérience. C’est ne pas vouloir te projeter dans ton enfant et le laisser libre. Accepter sa vocation et savoir l’éclairer si besoin dans ses choix.

Être mère, c’est parfois être crucifiée avec Notre-Seigneur, voyant son enfant souffrir ou souffrant à cause de lui, et ne jamais cesser de le ré-enfanter entre les mains du Père. C’est laisser le Saint-Esprit agir et offrir sa peine en réparation, en offrande, pour l’âme de ton enfant ou pour les âmes qui en ont tant besoin.

Être mère, c’est accepter généreusement d’avoir les enfants que Dieu donne, peu ou beaucoup, et le don total par le rappel à Lui de ceux qu’il a choisis pour nous précéder dans le Royaume.

Être mère, c’est l’être avec la grâce de Dieu, jusqu’à la fin…

 

     Jeanne de Thuringe