La crise de l’apostolat

« La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux.»1 Dire que ces mots, deux mille ans après Jésus-Christ, sont toujours d’actualité, relèverait du truisme. Force est cependant de constater que la situation actuelle est particulière, d’un côté en raison  du déclin du christianisme et de la montée en puissance des autres religions et de l’athéisme, et de l’autre côté du manque criant d’« apôtres », de religieux et de laïcs dévoués au service des âmes. Pourtant, nous ne pouvons pas dire que la générosité a disparu de nos milieux et que nous sommes démunis face au monde. Comment donc remédier à cette crise de l’engagement chez les jeunes, premiers concernés car souvent en première ligne de l’œuvre apostolique ?

Le champ et les moissonneurs

La tâche d’apostolat a une certaine ressemblance avec les premiers temps de l’Eglise : le nombre d’âmes à convertir à la vraie Foi est en effet extraordinairement élevé : près de 6 milliards de non-chrétiens contre près de 2 milliards et demi de chrétiens, mais la différence est encore plus grande lorsque l’on considère que le terme de « chrétiens » recouvre aujourd’hui aussi bien les catholiques (1.4 milliards), que les protestants (900 millions) et les orthodoxes (160 millions). Ajoutons à cela que les catholiques eux-mêmes sont divisés, et nous aurons alors une petite idée de la quantité de personnes à mener à Dieu. En France, face à cette tâche gigantesque et au déclin du clergé, initié depuis la Révolution et qui n’a fait que s’accélérer depuis le Concile Vatican II- les laïcs ont très tôt été adjoints aux prêtres et religieux pour pallier leurs carences,dues à leur nombre trop faible au vu du désert spirituel de la France post-révolutionnaire, et de leur difficulté à atteindre certains milieux comme celui des ouvriers.

Au XXème siècle, ces mouvements d’apostolat laïc se sont multipliés et ont connu un très fort succès (Sillon, Jeunesse Ouvrière Catholique, Association de la Jeunesse Catholique de France, Cercles Ouvriers, …), mais aujourd’hui, la plupart d’entre eux ont été soit dissous, soit dévoyés de leur but premier2. Peu d’entre eux ont subsisté, et peu de mouvements nouveaux ont vu le jour, tout comme les congrégations religieuses. Les vocations, notamment dans la Tradition, se font rares. En 2022, huit nouveaux prêtres ont été ordonnés au séminaire d’Ecône. Bien peu au vu de l’abîme spirituel de notre France moderne ! Pour ce qui est des mouvements d’apostolat laïc, le constat est partout le même : trop peu de chefs, trop peu de cadres, trop peu d’animateurs. On peut bien sûr récriminer contre notre temps, contre la société actuelle impie et corruptrice, ou contre les médias et les écrans qui affaiblissent nos jeunes : plaintes vaines si elles ne sont pas précédées d’un travail de fond que nous pouvons accomplir dans nos familles, là où grandissent les jeunes, où ils apprennent à devenir adultes.

La famille et le dévouement

La famille a un rôle de première importance dans le développement de l’esprit de dévouement chez les jeunes. Citons le Révérend Père Floch, dans son ouvrage Les élites et le sacerdoce : « La coopération des parents est tout à fait dans l’ordre pour l’étude et la détermination d’un état de vie, […]. Cette coopération a son rôle dans la recherche, l’éveil, la culture des dispositions naissantes ». Pie XII encourageait à « développer les qualités natives de chaque enfant, tout en aiguisant en lui la conscience de sa responsabilité en ses actes […], l’esprit d’initiative […], l’estime de la droiture et de la fermeté, en même temps que l’horreur de la duplicité et de toute sorte de mensonge »3. Ce développement des qualités naturelles et des vertus nécessite un soin particulier à créer et favoriser les conditions propices, ainsi qu’à écarter ce qui pourrait lui nuire. Le clergé et les experts avisés, ne cessent de rappeler le danger que représente pour une jeune âme Internet et les écrans, pour une question de morale évidente mais également pour le développement et l’équilibre personnel. Un écran est rapidement synonyme d’un renfermement sur soi qui favorise l’égoïsme et nuit au dévouement. Il est absolument nécessaire d’exercer un contrôle de l’usage des ordinateurs, smartphones et autres outils (sic) multimédias, causes de tant de ravages pour les vertus de charité et de pureté, sans lesquelles l’apostolat ne peut être qu’embryonnaire ou vain.

En parallèle, il convient d’exploiter, et même de créer les occasions qui peuvent concourir à l’affermissement des bonnes dispositions du jeune. Un chantier de jeunesse, un camp d’été, des travaux dans une école ou un prieuré sont autant d’opportunités favorables à cela. Ces dernières ne manquent pas et la plupart ont pour vocation d’aider à l’apostolat (MJCF, Légion de Marie, …). Il peut coûter de se séparer, même momentanément, de ses jeunes, ou de les confier à d’autres que soi. C’est pourtant là le but de la famille : élever des enfants pour les donner à l’Eglise et à Dieu, que ce soit dans le sacerdoce ou l’Action catholique dans la Cité. Faire d’eux des « bons citoyens » ou des « bonnes personnes » ne suffit pas : il faut en faire des saints : « ils (les parents) doivent se montrer plus désireux d’engager leurs fils à Dieu qu’au siècle4 Cette tâche dépasse bien sûr les simples forces humaines, aussi est-il nécessaire d’ajouter quelques moyens d’ordre spirituel aux moyens d’ordre naturel, certes nécessaires, mais insuffisants.

A l’école de la Grâce

L’esprit d’apostolat diffère de l’altruisme en ce qu’il est directement lié à la grâce divine, tandis que l’autre est une vertu humaine, certes belle mais limitée. Le premier dépend de Dieu et de la disposition de l’âme, le second dépend du tempérament. Des habitudes de vie pieuse permettent souvent d’éveiller une âme à l’appel de Dieu : le service de l’autel, l’assistance aux offices (Salut au Saint-Sacrement, chapelets ou rosaires médités, …), la dévotion aux âmes du Purgatoire, les sacrifices acceptés pour Dieu et le bien du prochain sont autant de pistes et de ressorts à la disposition des parents pour aider à la naissance des vocations et de l’esprit d’apostolat. L’enfant doit apprendre à aimer tout ce qui le rapproche de Dieu, en particulier par la prière. Il est tout à fait possible de l’encourager à l’oraison, à la méditation des textes saints, à la contemplation des grandeurs de Dieu. Loin de le rebuter ou de le décourager, l’oraison précoce est un outil d’une efficacité maintes fois prouvée pour développer un amour sincère de Dieu et des âmes.

Nous attachons peut-être trop peu de crédit à la puissance de la grâce et à sa capacité à transformer une âme. Le Bon Dieu ayant voulu nous adjoindre au salut des âmes, Il ne peut nous laisser sans Son aide pour accomplir notre part de cette mission surnaturelle. Nous ne sommes que ses instruments, mais Il s’est en quelque sorte abandonné à notre volonté d’œuvrer avec Lui, ou plutôt sous Lui. Il suffit de notre côté d’un seul Fiat pour que le reste s’accomplisse. Combien nombreux sont les exemples de conversions produites par la simple offrande d’une médaille miraculeuse, d’un tract invitant à une activité d’esprit chrétien, d’une parole pleine de Foi ? Aider une âme à se sauver est possible sans posséder la science des théologiens, ou la vertu des saints ermites. Il suffit, de notre côté, d’un peu de dévouement, même si ce dévouement s’apprend.

Soyons bien conscients que l’apostolat de demain commence avec nos jeunes, qui ne pourront transmettre que ce qu’ils ont reçu. Il nous faut être ambitieux pour eux, de cette ambition noble qui vise à faire d’eux des prêtres, des religieux, des chefs, des piliers de l’Eglise. Chacun d’eux a sa place dans l’œuvre apostolique, en fonction de ses capacités et de son amour de Dieu et de l’Eglise. Seulement, leur disposition à servir Dieu et les âmes dépend grandement de ce qu’ils auront reçu au sein de leur famille. Notre jeunesse est avide de se donner et de répandre le feu de Dieu à travers le monde. A nous d’avoir confiance en elle et de lui donner les moyens qui sont à notre portée pour qu’elle accomplisse la mission que Dieu lui a confiée.

R.J.                                              

 

1 Mat. IX, 35

2 Par exemple : la JOC est aujourd’hui considérée comme mouvement de gauche, voire d’extrême-gauche.

3 Pie XII, Menti Nostrae

4 Saint Gaudence, évêque de Brescia (IVème siècle)

                                                                                                

Laisser transparaître Dieu

Afin que les hommes puissent connaître Dieu à travers toi, pour trouver le chemin du Ciel, veux-tu bien le laisser transparaître ?

Point n’est besoin de grands discours, il suffit d’être…

Ton âme bien unie à celle de ton Seigneur, Sa Face toujours présente en toi, pour, presque malgré toi, imprimer Sa Bonté par ta charité sur ceux qui te rencontrent.

Ton sourire qui ne juge pas, ne condamne pas mais soutient et réchauffe surtout ceux qui sont isolés ou oubliés, encourage, comme celui du Divin Maître qui devait être si doux, si entraînant.

Ton regard qui voit plus loin, ne s’arrête pas à des vues trop humaines de vains enthousiasmes ou de craintes stériles et paralysantes, pour refléter Celui du Crucifié qui ne cessait de contempler la face de Son Père.

Ton oreille attentive qui sait prendre le temps d’écouter, même si le discours est lassant, et qui devine derrière lui la peine ou ce qu’il convient de doucement aplanir et orienter vers le Bien.

Ton oreille qui sait recevoir les conseils donnés, sans amour-propre, pour grandir.

Ta parole rassurante, ferme s’il le faut, sans faux-semblants, qui dit oui quand c’est oui, qui dit non quand c’est non, pour amener vers le Verbe de Dieu.

Ta parole qui évite toute condamnation tranchée, reste mesurée pour faire comprendre la Miséricorde du Seigneur, mesure ce qu’elle dit, parfois se retient pour ne pas blesser, tait le bien que tu fais, et ne se met jamais en avant.

Tes mains donnant sans compter et se joignant souvent pour la prière implorante, quand il n’y a plus que cela pour l’âme éloignée de Dieu.

Tes actions empreintes de calme, de silence, de grandeur cachée, surtout dans le devoir d’état, sans agitation stérile afin de faire deviner Celui que tu portes, qui donne la paix et ouvre à des horizons infinis.

Tes services spontanés devinant le besoin du prochain, offerts, surtout ceux qui coûtent un peu plus de temps ou de fatigue, sans s’offusquer s’ils ne sont pas vus ou remerciés.

Tes services rendus avec le sourire, sans maugréer malgré la peine ou la lassitude, surtout pour les plus humbles ou rebutants, à l’image de celui qui s’est fait Serviteur.

Enfin ta prière constante pour être droite, d’humeur égale, phare dans la tempête du monde, solide quand tout s’écroule, instrument divin et transparence de Dieu.

                         

                Jeanne de Thuringe

 

Mousse au chocolat

 

Ingrédients pour 6-8 personnes :

– 200 g de chocolat noir

– 2 sachets de sucre vanillé

– 6 œufs

 

Préparation :

Séparer les blancs des jaunes d’œufs. Faire ramollir le chocolat dans une casserole au bain-marie (ou faire fondre au micro-onde à basse température). Hors du feu, incorporer les jaunes et le sucre. Bien mélanger. Battre les blancs en neige ferme. Ajouter délicatement (pour ne pas les casser) les blancs au mélange avec l’aide d’une spatule. Verser dans un plat ou dans 8 verrines. Mettre au frais 2h minimum.

Bonne dégustation !

Conseils et astuces :

– Les enfants vont beaucoup apprécier d’y participer ; ils apprendront à séparer les jaunes des blancs… puis ils lécheront les plats avec plaisir ! Attention de bien séparer les jaunes des blancs car un peu de jaune peut empêcher que les blancs montent.

– Mettez un peu de sel dans les blancs avant de les battre, ils monteront plus facilement et seront plus fermes !

– Ce dessert peut très bien se faire la veille au soir.

 

Chausson au chèvre

 

Ingrédients pour 6-8 personnes :

– 2 pâtes feuilletées

– 2 fromages de chèvre frais de 200 g (ou bûches de chèvre)

– huile d’olive

– sel, poivre

Préparation :

Allumer le four à 200°C. Dérouler une pâte et y étaler les fromages de chèvre. Mettre un peu d’huile d’olive, du sel et du poivre. Puis recouvrir de la seconde pâte afin de faire un gros chausson. Bien pincer les bords avec le pouce et l’index et faire une cheminée (petit trou) au centre avec la pointe d’un couteau. Cuire 25 min. Attention de ne pas vous brûler la langue car le chausson garde la chaleur ! Attendez un peu, vous le dégusterez davantage !

Conseils et astuces :

Etaler au pinceau un jaune d’œuf battu sur le chausson : il sera tout doré !

Ajouter une courgette cuite et coupée en rondelles. La déposer sur le chèvre avec un peu de thym, c’est encore meilleur !

Servir avec une salade.

 

Actualités culturelles

 

  • Marseille (France, Bouches-du-Rhône)

Bonne nouvelle pour les Marseillais : le musée Notre-Dame-de-La-Garde rouvre ses portes ! Après une première ouverture en juin 2013, le complexe, situé sous le pont-levis de la basilique, avait été obligé de fermer en 2019 faute de visiteurs. C’est aujourd’hui dans un musée rénové que l’on peut appréhender les 800 ans d’histoire du sanctuaire. 300 m² de déambulation au cours desquels on découvre l’inauguration du lieu en 1214, sa reconstruction au XIXème siècle et les multiples pèlerinages qu’il a suscités au cours des ans… Le tout accompagné d’un grand nombre d’ex-voto, objets de culte et œuvres religieuses. Chaque année, deux expositions temporaires à thème religieux y seront présentées.

  • Château de Grignon (France, Yvelines)

C’est un véritable scandale qui anime les coulisses du château de Grignon depuis quelques mois. Occupé par l’école d’agronomie AgroParisTech depuis 1826, le site a été abandonné par les élèves, au profit d’un nouveau complexe à Saclay, à la rentrée 2022. C’est dans cette optique que le ministère de l’agriculture, propriétaire des lieux, a décidé la mise en vente de l’ensemble du mobilier en juin dernier. Vendues à petit prix sur le site du gouvernement comme mobilier « de style », les différentes pièces se sont avérées être en réalité « d’époque » (Louis XV à Napoléon III) ! Ayant découvert l’erreur, certains acheteurs ne se sont pas privés de revendre les meubles à leur prix véritable : par exemple cette ravissante console en chêne sculpté estimée 40 € par le gouvernement et revendue 13.000 € quelques mois plus tard…

  • Louxor (Égypte)

Les fouilles menées en Égypte ne sont jamais vraiment terminées… Et les découvertes non plus ! En témoigne la récente excavation d’une tombe royale sur les bords du Nil, à Louxor. D’après les recherches, l’hypogée daterait d’il y a 3500 ans et abriterait les restes de femmes appartenant à la famille royale de la XVIIIe dynastie : il pourrait s’agir d’une épouse royale ou, au moins, d’une princesse. La XVIIIème dynastie recouvre la période des débuts du Nouvel Empire, de 1550 à 1292 avant J.-C., c’est-à-dire l’ère la plus prospère de l’Égypte antique ; Akhénaton et Toutânkhamon comptent parmi les plus grands pharaons de cette époque.

  • Île de Siniyah (Émirats Arabes Unis)

Des recherches archéologiques menées sur l’île de Siniyah aux Émirats Arabes Unis ont permis la mise au jour d’un monastère chrétien vieux de 1400 ans : perdu au milieu de bandes de sable, le site comprend une église à nef unique accolée à plusieurs pièces dans lesquelles on trouve des fonds baptismaux ainsi qu’un four à pain. Un peu à l’écart, un bâtiment de 4 pièces – organisées autour d’une petite cour – pourrait être le logement du père abbé. Fondé entre 534 et 656 – c’est-à-dire juste avant la naissance de l’Islam -, ce monastère pourrait révéler de précieuses informations quant à la vie des Chrétiens dans la région à cette époque.

  • Le secret du béton romain

Les constructions romaines ont toujours impressionné par leur magnificence et leur extraordinaire longévité : l’exemple du Panthéon à Rome, détenteur du plus grand dôme en béton – non armé – au monde, ne fait que justifier cette admiration. Alors que certains aqueducs romains sont encore en fonctionnement de nos jours, de nombreux chercheurs s’interrogent sur le fait que les constructions en béton modernes, elles, s’effritent au bout de quelques décennies…

La clé de ce mystère vient d’être résolue par une équipe de chercheurs du MIT de l’université de Harvard. On a longtemps cru que la résistance du béton romain était due à la cendre volcanique qu’il contient ; on sait désormais que cela est en réalité tributaire du mélange à chaud de la chaux et du béton – ou chaux vive (sans mélanger auparavant la chaux avec de l’eau). Ce mélange très particulier permet non seulement un séchage plus rapide de l’ouvrage en construction, mais surtout une sorte d’auto-cicatrisation des fissures lors de contacts avec de l’eau (eau de pluie par exemple) : lorsque les fissures sont mouillées, elles recristallisent et rendent au bâtiment sa résistance première !

 

Sois apôtre!

Être chrétien, c’est être apôtre. Tout baptisé est appelé à travailler dans la « vigne » du Seigneur, à propager la doctrine et l’amour du divin Sauveur parmi les hommes car sa dignité de fils de Dieu l’oriente vers les autres, et l’associe en quelque sorte au sacerdoce du Christ. « Par la grâce de son baptême, le chrétien est appelé à sanctifier les autres, à défendre et à annoncer partout le message de la vérité révélée.» (Pie XI)

En règle générale, ce n’est pas à vingt-cinq ou trente ans qu’on se fait une âme d’apôtre. Combien de saints montrent à quel point des cœurs de huit ou dix ans peuvent s’enflammer au contact de ces vérités lumineuses et ardentes que nous appelons la solidarité des âmes, la communion des saints, la valeur impétratoire de la prière, la puissance réparatrice du sacrifice…! Il n’est pas difficile d’enseigner progressivement à l’enfant sa belle mission d’apôtre de Jésus-Christ.

Apôtre en union avec le Cœur de Marie :

Reine des apôtres, c’est elle qui obtient aux petits comme aux grands apôtres un apostolat fécond et béni. Si les apôtres ont converti des âmes par millions, c’est que Marie priait pour eux et, par-là, travaillait avec eux. Le grand apôtre missionnaire saint François-Xavier affirmait que tant qu’il n’avait pas parlé de Marie aux infidèles et tant qu’ils ne l’avaient pas priée, leur cœur restait fermé à la grâce : sans Marie, pas de conquêtes !

Apôtre par la prière :

La prière est le fondement de tout apostolat, la clé d’or qui ouvre tous les trésors divins que sont les grâces données à ceux qui prient. « Il faut toujours prier et ne jamais cesser » nous dit Notre-Seigneur dans son Évangile. C’est ce que font les « bons apôtres » qui prient sans cesse et transforment ainsi leur travail en prière. Prière dont Dieu se sert pour sauver des âmes. Que le petit apôtre prie beaucoup, pour les pécheurs, les païens, les agonisants, pour que Dieu les sauve !

Apôtre par la parole : 

Quand nous aimons beaucoup quelqu’un, nous ne pouvons nous empêcher d’en parler. Si le petit apôtre aime beaucoup Jésus-Hostie, tout simplement et tout naturellement il parlera de Lui et saura Le faire connaître et aimer. Don Bosco enfant attirait ainsi les enfants du voisinage par quelques tours de prestidigitation et acrobaties savantes… Et une fois le public assemblé autour de lui, il déclamait avec charme le dernier sermon de monsieur le curé, les exhortant tous à venir à l’église le dimanche !

Apôtre par l’exemple :

« Conseille le méchant par la beauté de tes actes » dit un proverbe arabe. On ne peut pas toujours faire de beaux discours, surtout quand on est jeune ! Mais on doit toujours et partout prêcher par de beaux exemples. Pour cela nous devons nous perfectionner, consolider nos qualités, avoir l’esprit de zèle, de sacrifice, nous montrer obéissants à nos supérieurs, aimables avec nos camarades, fidèles à nos engagements, porter partout à la maison, à l’école, à l’église, l’idée qu’un bon chrétien doit faire mieux que les autres s’il veut les entraîner à sa suite.

Apôtre par le sacrifice :

C’est sur le Calvaire que Jésus a fini d’acheter le salut du monde, et ceux qui lui gagnent le plus d’âmes sont ceux qui savent souffrir ou se faire souffrir. Souffrance du corps : merci mon Dieu puisque je peux ainsi vous donner des âmes ! Souffrance du cœur : on est méchant pour moi, on me fait de la peine, merci mon Jésus, puisque là je vous ressemble davantage et peux vous acheter des âmes. Les souffrances de l’apôtre en effet, toujours unies à celles de Jésus, sont une mine inépuisable de sanctification personnelle, et de mérites où Dieu puise pour convertir les âmes. Surtout faisons souffrir en nous ce qu’il y a de mauvais, nos défauts : notre orgueil en nous humiliant, notre égoïsme en nous oubliant pour les autres, notre paresse en travaillant avec application. Ah, quels bons sacrifices !

Apôtre par la Messe :

De tous les apostolats, c’est le plus fécond, parce qu’il s’appuie directement sur Jésus. Par la Messe tout apôtre peut glorifier Dieu à l’infini, être utile à toute l’Église : est-il un apostolat comparable à celui-là ? La messe entendue avec ferveur a donné à Dieu, par Jésus, tout l’honneur possible, et obtenu des grâces de contrition pour les pécheurs, de conversion pour les mourants, de délivrance ou de soulagement pour les âmes du Purgatoire, des grâces pour soi-même, pour sa famille, pour les prêtres, pour le Pape : que ne peut-on obtenir à la Messe ! Il faut la mettre autant que l’on peut dans notre vie.

Ma petite expérience de maman ne saurait que recommander très vivement la pratique de la Croisade Eucharistique, école de sanctification dans laquelle l’enfant, guidé par un petit bulletin mensuel, s’engage peu à peu dans une habitude de prière, d’offrande, de sacrifices, de bonnes communions et d’apostolat. Dans certains prieurés, des prêtres, frères ou religieuses animent des groupes de cette croisade où « le grand Sauveur veut beaucoup de petits sauveurs pour l’aider » à la conversion des âmes. L’âme des petits est en effet bien souvent plus conquérante et généreuse que celle des adultes ! L’expérience de ce mouvement, que j’ai eu la grâce de pratiquer quelques années dans une merveilleuse petite école, m’a maintes fois montré combien les enfants, par leur pureté d’âme, étaient zélés au point d’avoir une foi bien plus grande que la mienne. Ils croyaient si fermement que Jésus les exaucerait dans certaines intentions de prières qui leur tenaient à cœur, qu’on les voyait se surpasser dans la ferveur de leurs prières autant que dans le poids de leurs sacrifices ou la quantité de leurs communions, au point que, contre toute attente, des miracles ont plusieurs fois été arrachés au Ciel !

               

Sophie de Lédinghen

 

Secrétariat de la Croisade Eucharistique

Abbaye Saint Michel, 7 allée du château, 36290 Saint-Michel-en-Brenne

(T 02 54 38 14 38)

 

 

L’apostolat de Notre-Seigneur Jésus-Christ

« Fides ex auditu »1

La Foi vient de la prédication

On comprend bien que l’enseignement de la parole divine constitue le cœur de l’apostolat. Il s’agit avant toute autre chose de communiquer aux autres la doctrine divine. Tel est le grand devoir des apôtres que leur a laissé Notre-Seigneur : « Allez dans le monde entier, proclamez l’Evangile à toute la création »2. Mais, cependant, la vie du Verbe Incarné, envoyé par son Père pour nous annoncer la Bonne Nouvelle, ne manque pas de nous étonner. Que le temps que Notre-Seigneur a effectivement consacré à la prédication est réduit ! Que fait-il quand Il ne prêche pas ? Essayons de répondre à cette question en considérant les différentes périodes de son existence et de comprendre de quelle manière tout ce que fait Notre-Seigneur est au service de son apostolat.

A) Avant sa naissance :

Notre-Seigneur a voulu venir sur la terre comme le font tous les enfants des hommes, en commençant par passer neuf mois dans le sein de sa mère. Il y est cependant déjà le Dieu incarné, invisible aux yeux des hommes, mais déjà parfaitement opérant pendant cette retraite de neuf mois. Il y est le parfait adorateur de son Père. Chacun de ses instants s’y passe dans l’offrande de lui-même et dans la prière. Il inaugure en Marie et par Marie son divin apostolat qui se manifeste particulièrement dans l’épisode de la Visitation où il sanctifiera son cousin Jean-Baptiste, lui-même encore dans le sein d’Elisabeth. Notre-Seigneur Jésus-Christ nous fait ainsi comprendre que tout apostolat commence dans la prière et ouvre la voie aux âmes orantes et victimales qui passent leur vie à préparer les champs apostoliques par leur vie d’union à Dieu.

B) Au cours de sa vie cachée :

Comme cette vie cachée continuée jusqu’à l’âge de trente ans est significative ! Notre-Seigneur nous oblige à ne pas raisonner selon les canons de l’efficacité humaine. Ces trente années de silence ont été plus fécondes et plus apostoliques que ne l’eussent été trente années de prédication… Notre-Seigneur nous exprime ainsi l’extraordinaire valeur spirituelle de toutes ces menues actions répétitives de notre existence quotidienne lorsqu’elles sont offertes à Dieu avec amour. Personne ne saura jamais dire l’infinité des mérites qu’Il a ainsi acquis à Nazareth, auxquels il faut encore ajouter, d’une façon conjointe, ceux de Notre-Dame et de Saint Joseph. Quelle espérance et quelle consolation pour tous ceux qui sont invités à prendre part d’une façon si féconde à l’apostolat des apôtres tout au long de leurs journées ! Rien n’est petit et tout est même très grand quand les choses sont faites dans cette intention et avec cet amour.

C) Au cours de sa vie publique :

Notre-Seigneur parle et sa parole divine entre dans les profondeurs des âmes, s’y enracine, y grandit comme un grand arbre. Inclinons-nous devant les merveilles opérées par ce Verbe qui éclaire et enflamme les âmes. N’oublions cependant pas que la fécondité de la parole lui vient de son ensemencement dans la prière et la pénitence. L’âme apostolique ne fait de bien que dans la mesure où elle est d’abord contemplative : « Nous ferons d’autant plus de fruits que nous serons plus unis à Dieu et que nous nous rendrons plus dépendants de sa conduite »3. L’ouvrier apostolique doit sans cesse se souvenir que si c’est lui qui « sème » et qui « arrose », c’est « Dieu qui donne la croissance »4. Que, jamais, il ne se laisse emporter par la tentation de diminuer ses temps de prière en faveur de son apostolat.

D) Sa Passion et sa mort

Ces heures de souffrances indicibles, depuis l’agonie de Gethsémani jusqu’à l’instant de sa mort, sont les plus fructueuses de toute la vie de Notre-Seigneur. C’est là qu’Il opère l’œuvre de la Rédemption. Il est aux mains de ses bourreaux et ne prononce que peu de paroles. Mais Il offre son Sacrifice, instant après instant. Son exemple nous apprend que l’apostolat de la souffrance est le plus efficace de tous. Dieu accorde tout ce qui lui est demandé aux âmes qui offrent généreusement leurs peines et leurs douleurs. Ce n’est pas la parole qui aura réussi à amener au confessionnal un grand pécheur mais l’immolation inconnue de ce malade qui offre à Dieu ses souffrances. Notre-Seigneur l’avait dit, en annonçant sa mise en croix : « Lorsque je serai élevé de terre, j’attirerai tout à moi ». Mon Dieu, bénissez tous ceux qui souffrent et offrent leurs souffrances merveilleusement rédemptrices.

E) Après sa Résurrection et jusqu’à maintenant :

Notre-Seigneur n’est pas devenu inactif. Il veille sur nous. Il remonte auprès de son Père pour nous envoyer le Saint-Esprit. Il se tient devant son Père comme une hostie glorieuse et victorieuse et ne cesse de se faire notre avocat auprès de Dieu pour nous obtenir tout ce dont nous avons besoin pour opérer notre Salut. Comprenons-le : tout ne se fonde que sur Lui seul. Rien ne vaut qu’en Lui, par Lui et pour Lui. Ne songeons à aucune initiative et action qui ne soit pas toute imbibée et plongée en Lui. C’est dans l’unique mesure où nous lui demeurons intimement unis que notre apostolat sera fructueux.

Comme la vie de Notre-Seigneur est réconfortante pour nous tous ! Apostolat de la parole, apostolat de l’exemple, apostolat de la prière, apostolat de la souffrance, apostolat de notre devoir d’état quotidien, tout prend une valeur apostolique si nous orientons ce qui nous est demandé, ce que nous faisons, pour la gloire de Dieu et le Salut des âmes. A nous de demander la grâce et d’apprendre à être et à devenir ces ouvriers apostoliques assoiffés de donner à Notre-Seigneur Jésus-Christ des âmes à convertir.

R.P. Joseph

 

1 Rom. X, 17

2 Mc. 16, 15

3 Père Louis Lallemant : « doctrine spirituelle »

4 I Cor. 3, 17

 

Editorial

Chers amis,

Ne faut-il pas déceler une des armes du démon dans cette inquiétude qui nous envahit et nous empêche de nous préoccuper de l’essentiel ? Que d’énergie dépensée, de temps passé, de paroles inutiles, de recherches nauséabondes sur le net pour savoir de quoi demain sera fait ! Ne restons pas esclaves des dernières informations et libérons-nous de ce carcan qui nous enferme comme dans une toile…

Notre dernier numéro1 nous a fait constater que rien ne se passera sans être permis par Dieu et qu’Il est bien le maître de toutes choses, sinon le pire serait déjà arrivé. Recentrons-nous donc sur l’essentiel, occupons notre énergie retrouvée (car cette fièvre de savoir est épuisante et chronophage) ,et attachons-nous à la mission que Dieu nous a attribuée sur cette terre. Vous découvrirez dans cette revue comment suivre l’exemple de Notre-Seigneur en étant apôtre.

« On fait le bien, non dans la mesure de ce qu’on dit, mais de ce qu’on est » écrivait Charles de Foucauld. Et pour être l’homme que Dieu veut que nous soyons, il faut avoir des idées justes. Continuons donc à nous former (lecture des Evangiles, des encycliques) et ayons une véritable vie intérieure. C’est alors seulement que nous aurons la force d’être de véritables apôtres.

Apprenons aussi à cultiver en nous la grandeur d’âme (cf. FA n°21) ; cette qualité qui nous fait nous pencher sur les plus petits, sur ceux qui souffrent. Ils sont si nombreux ceux qui errent, courant après ce qu’ils sont parce que le monde s’est évertué à leur faire perdre foi et identité. Au lieu de nous enfermer dans notre petit cocon qui « sait », qui « connaît », protégé de tout, apprenons à voir en eux l’image du Christ, à aimer leur âme, à être bienveillants sans porter de jugement rapide sur ce qu’ils font sans même savoir ce qu’ils sont, et à les mener ainsi au Christ.

Soyons vrais ; soyons bons ; ouvrons notre cœur parce que toute créature a besoin d’amour et de vérité. L’apostolat ne se fera que dans la mesure où nous saurons que tout bien dans les âmes est l’œuvre de Dieu et que notre rôle à nous n’est que d’être un instrument docile entre ses mains. Mettons Dieu en nous chaque jour davantage afin de rayonner véritablement de notre foi, car la lumière ne passe pas à travers un verre opaque. Vivons en accord profond avec notre idéal au milieu de ceux qui nous regardent. Soyons les disciples du royaume de la joie : nous avons un Père qui nous a rachetés, que craignons-nous alors ? Je songe au mot sarcastique de Nietzsche envers les chrétiens : « Ils n’ont pas l’air sauvés ! » Que ce ne soit pas notre cas et qu’au milieu des tribulations de ce monde, nous sachions rayonner et transmettre la grâce de la foi que nous avons reçue !

Que Notre-Dame des Foyers Ardents nous guide dans notre apostolat quotidien !

 

Marie du Tertre

 

Quelle éducation dans le trouble et l’adversité ?  

Qu’il y ait actuellement un formidable chahut sur la terre, c’est indéniable ! Nous assistons de façon très claire à une destruction volontaire de ce que Dieu a ordonné si sagement pour notre sanctification, et le travail au salut de nos âmes sur cette terre : gender, wokisme, laïcité, féminisme… Tout est mis à l’envers et l’on voudrait nous faire croire que le monde s’est trompé depuis son origine. Où donc cela s’arrêtera-t-il ?! Comment aider nos enfants à vivre dans cette décadence sans s’y habituer ? Pouvons-nous leur épargner de grands troubles tant sur le plan moral que physique ou psychologique, et surtout spirituel ? Comment lutter tout en vivant « normalement » en famille et dans la société ?

Le plan de Dieu

Nous nous prenons alors à rêver que le bon Dieu, épuisé de trop de patience, remette enfin un grand coup d’ordre à tout cela en faisant éclater sa colère divine sur tous ceux qui l’ont déjà trop insulté ! Mais ce n’est pas ce qu’a prévu le bon Dieu qui préfère se servir des âmes qui lui sont fidèles pour rétablir son règne sur le monde. Il veut faire appel à leurs volontés, leurs sacrifices et aussi toute leur confiance traduite en une foi indéfectible pour ainsi purifier tant d’outrages.

Mais voyez-vous, nous sommes un peu à l’image de Marie-Madeleine qui, au matin de la Résurrection, voulait voir Notre-Seigneur en habit de gloire et non pas en un vil habit de jardinier ! Elle le reconnut enfin lorsqu’Il lui dit « Marie ! ». C’est Notre-Seigneur en habit de jardinier que nous rencontrons tous les jours çà et là, discret, mais bien parmi nous. Et ne croyez pas qu’Il nous dise « Marie, Marie ! », non. Avant que nous le voyions en gloire, « Il veut planter dedans notre jardin beaucoup de fleurs petites et basses, mais à son gré1 », c’est pourquoi Il est ainsi vêtu.

Il veut que nous lui donnions des preuves d’amour, de confiance, de fidélité, et que nous combattions. Aussi nous éprouve-t-Il déjà habituellement dans toute vie. Avant nous, Il a lui-même travaillé de ses mains, souffert les moqueries, les injustices, le trouble de l’âme, la tristesse, les souffrances physiques et la mort. Toutes ses peines faisaient partie de ce qu’Il devait souffrir pour le péché. Ses faiblesses volontaires faisaient partie du remède qu’Il devait apporter aux nôtres, et de l’exemple qu’Il devait nous donner pour les supporter et les vaincre. « Il fallait qu’il y eût en lui des infirmités, des détresses, des désolations auxquelles nous pussions nous unir pour porter les nôtres2 ».

Les âmes troublées n’ont donc qu’à s’unir aux troubles, aux infirmités, aux délaissements de Jésus, pour, par ce moyen, trouver leur soutien dans l’union intime de Jésus à son divin Père, et contribuer au rachat des péchés du monde.

Ne nous laissons donc pas gagner par le trouble, l’inquiétude, l’impatience. Combien sont pris de panique et transforment leur vie en une révolte apeurée, désespérée, aussi nuisible pour eux que pour leur entourage ! Au fond de cette peur qui perd ou rapetisse tant d’âmes, ne trouverait-on pas un manque de confiance en Dieu ? « Je le délivrerai parce qu’il a mis en moi sa confiance. Je le protègerai parce qu’il a connu mon nom3 » Cette confiance chrétienne supprime toute angoisse qui ronge vainement, enlève ce trop-plein d’activité fébrile qui encombre l’esprit. Elle abandonne à Dieu ce que le regard ne peut atteindre : l’avenir, et se contente d’être « dans une dépendance continuelle de Dieu, et dans une simple disposition à agréer ce qu’il voudra et ne voudra pas» comme le bon soldat qui gagne la bataille sans connaître le plan du général, mais simplement en remplissant bien son rôle.    

Voilà exactement la ligne de conduite de parents chrétiens :

Accomplir son devoir d’état quotidiennement et le mieux possible, et y entraîner sa famille sans souci des peines du lendemain, et pour lesquelles le bon Dieu enverra ses grâces demain !

Garder un climat paisible et joyeux à la maison, dans une sainte simplicité. Sans pour autant être naïf ou imprévoyant, mais sans regarder à ces dangers que l’on voit de loin et qui peuvent d’ailleurs se résoudre d’eux-mêmes, le temps passant !

La prière en famille est incontournable pour fortifier les âmes au pied du crucifix. Les intentions sont nombreuses et il est bon que les enfants entendent prier pour les ennemis de l’Église, les mauvaises lois, mais aussi pour rendre grâce lorsque l’on a été exaucé car lorsque notre demande correspond exactement à la volonté de Dieu, « Que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel » elle a vraiment chance d’être exaucée. Que nos enfants sachent la grandeur et la puissance de Dieu.

Plus que jamais le choix d’une école catholique avec des enseignements respectant la doctrine de l’Église est primordial pour l’âme et l’intelligence de nos enfants. C’est un moyen indiscutable pour les fortifier autant que les protéger.

Ne pas inquiéter les plus jeunes en leur faisant état d’actualité sombre et décourageante qui ne les regarde pas, mais en se montrant combatifs et pleins d’espérance en continuant à être généreux, serviables, ouverts sur l’extérieur. Si l’on veut que nos enfants soient forts et courageux plus tard, n’entretenons pas autour d’eux un climat de peur qui les ferait vivre repliés sur eux-mêmes sans rayonnement chrétien. Nos enfants doivent se sentir à l’aise dans le monde dans lequel le bon Dieu les a fait naître. Ils doivent être forts d’une éducation équilibrée, conquérante, fuyant tout ce qui abîmerait leur âme, mais heureux de travailler à la gloire de Dieu dans la prière et le sacrifice ! Un enfant auquel on fait sans arrêt part des dangers, et que l’on met en garde à tout va contre l’éventuelle malice de son entourage verra le mal partout et ne s’appuiera pas sur les grâces des sacrements. Ce n’est pas ce que la Providence attend de lui.

Il a besoin d’amis qui lui ressemblent, et même de faire l’effort de bien s’entendre avec tous, sans jugements téméraires notamment en classe. Il arrive que des camarades peu attirants se révèlent être de très bonne compagnie ! Entre catholiques, on se doit d’être solidaires face à tout ce qui rejette Dieu.

On aura de bonnes conversations avec nos plus grands enfants, les sensibilisant au sujet de la société, leur faisant part des défaites comme des victoires et démontrant combien la Providence veille à tout et se manifeste par de beaux encouragements. Parfois même on expliquera combien d’un mal peut souvent sortir un bien. N’hésitons pas à nous rendre en famille à des prières ou manifestations publiques, pour leur donner aussi ce sens-là du combat, même si cela peut coûter davantage à certains de nos enfants qu’à d’autres !

Soyons donc de ces âmes fidèles à Dieu et confiantes en sa grâce, sachant conserver le regard clair et endurer sans nous aigrir. Adoptons une certaine espérance, cette disposition de la vie à saisir les choses quotidiennes dans leur profondeur, en liaison avec le sens naturel que Dieu, qui est tout bonheur, amour, beauté, a donné au monde. Oui, l’espérance est possible de nos jours, son fondement est le don gratuit de la grâce de Dieu, et pour cela il ne nous demande qu’une chose, c’est d’être avec lui familièrement et intimement, sans aucune crainte, sans aucune exception.

Sophie de Lédinghen 

 

 

1 Saint François de Sales

2 Bossuet, méd. Évangéliques

3 Psaume XC

4 Père de Caussade