Où s’en vont ces gais bergers ?

(Noël traditionnel du XVIe siècle)

  1. Où s’en vont ces gais bergers
    Ensemble coste à coste (bis)
    Nous allons voir Jésus-Christ
    Né dedans une grotte ;
    Où est-il le petit nouveau-né,
    Le verrons-nous encore ?

 

  1. Tant ont fait les bons bergers
    Qu’ils ont vu cette grotte (bis)
    En l’estable où n’y avait
    Ni fenestre ni porte
    Où est-il le petit nouveau-né,
    Le verrons-nous encore ?

 

  1. Là ils ont vu le Sauveur

Dessus la chevenotte (bis)

Marie est auprès pleurant

Joseph la réconforte

Où est-il le petit nouveau-né,
Le verrons-nous encore ?

  1. Les pasteurs s’agenouillant

Tous chacun d’eux l’adorent (bis)

Puis s’en vont riant, dansant

La courante et la velte

Où est-il le petit nouveau-né,
Le verrons-nous encore ?

Le chasseur (1974)

Michel Delpech (1946-2016)

Il était cinq heures du matin
On avançait dans les marais
Couverts de brume
J’avais mon fusil dans les mains
Un passereau prenait au loin
De l’altitude
Les chiens pressés marchaient devant
Dans les roseaux.

 

Par-dessus l’étang
Soudain j’ai vu
Passer les oies sauvages
Elles s’en allaient vers le midi, la Méditerranée
Un vol de perdreaux par-dessus les champs
Montait dans les nuages
La forêt chantait
Le soleil brillait au bout des marécages.

 

Avec mon fusil dans les mains
Au fond de moi, je me sentais
Un peu coupable
Alors je suis parti tout seul
J’ai emmené mon épagneul
En promenade
Je regardais le bleu du ciel
Et j’étais bien.

Par-dessus l’étang, soudain j’ai vu
Passer des oies sauvages,

Elles s’en allaient vers le midi, la Méditerranée
Un vol de perdreaux par-dessus les champs
Montait dans les nuages,

La forêt chantait
Le soleil brillait au bout des marécages.


Et tous ces oiseaux qui étaient si bien
Là-haut dans les nuages
J’aurais bien aimé les accompagner
Au bout de leur voyage

Oui tous ces oiseaux qui étaient si bien
Là-haut dans les nuages, j’aurais bien aimé les accompagner
Au bout de leur voyage.

Le chasseur (Les oies sauvages) • Michel Delpech (spotify.com)

 

Quitter l’autoroute (1993)Didier Barbelivien, Anaïs

On est parti les chiens devant  et les chevaux derrière,
À la poursuite d’un cerf-volant d’une kermesse populaire.
Comme disent tous les moulins à vent,

Faut faire mais pas s’en faire,
Les trains arrivent toujours à temps,

Monsieur le garde-barrière.


À l’auberge du Panier Fleuri, déjeuner de soleil,
Un verre de rosé, des radis, la chanson des abeilles.
Y’ a des moutons dans la prairie, des nuages dans le ciel,
On roule depuis deux heures et demie, à l’allure coccinelle.

 

Refrain : 

Quitter l’autoroute,
Pour voir les maisons, les saisons, les moissons,
Des villages de France.
Quitter l’autoroute,
Pour voir les ruisseaux, les oiseaux, les châteaux,
Des années d’enfance.
Quitter l’autoroute,
Pour voir les lapins, les chemins, le bon pain,
Des villages de France.
Quitter l’autoroute,
Pour voir les fontaines, les châtaignes, les Verlaine,
Des années d’enfance.

 

C’est fou ce que ça peut être joli une départementale,
C’est fou ce que les gens sont gentils loin de la Capitale.
Les rossignols et les marquis dorment à la belle étoile,
Elle est numéro un ici, la musique des cigales.

 

À l’auberge du Panier Fleuri, on rencontre un poète,
Qui nous dit « j’ai quitté Paris par la Nationale sept »,
J’effeuille du lundi au lundi les roses et les pâquerettes.
Je vous invite au bal de la nuit, venez sur ma planète.

 Au refrain deux fois

 

 

 

Nana Mouskouri (née en 1934)

« Tant que tu seras heureux, tu compteras beaucoup d’amis.

Que le ciel s’obscurcisse et tu seras tout seul. » Ovide

 

Afin d’illustrer le thème de ce numéro, voici une chanson composée par Léo Ferré à partir d’extraits poétiques de Rutebeuf (vers 1250-1260, « les poèmes de l’infortune »).

Que sont mes amis devenus
Que j’avais de si près tenus
Et tant aimés
Ils ont été trop clairsemés
Je crois le vent les a ôtés
L’amour est morte
Ce sont amis que vent emporte
Et il ventait devant ma porte
Les emporta

 

Avec le temps qu’arbre défeuille
Quand il ne reste en branche feuille
Qui n’aille à terre
Avec pauvreté qui m’atterre
Qui de partout me fait la guerre
L’amour est morte


Ne convient pas que vous raconte
Comment je me suis mis à honte
En quelle manière

 

Que sont mes amis devenus
Que j’avais de si près tenus
Et tant aimés
Ils ont été trop clairsemés
Je crois le vent les a ôtés
L’amour est morte

Le mal ne sait pas seul venir
Tout ce qui m’était à venir
M’est avenu

 

Pauvre sens et pauvre mémoire
M’a Dieu donné le roi de gloire
Et pauvres rentes
Etroit sur moi quand bise vente
Le vent me vient, le vent m’évente
L’amour est morte
Ce sont amis que vent emporte
Et il ventait devant ma porte
Les emporta, les emporta.

 

 

 

Afin d’illustrer le thème de ce numéro, voici une chanson composée par Léo Ferré à partir d’extraits poétiques de Rutebeuf (vers 1250-1260, « les poèmes de l’infortune »).

 

Le vœu à saint Yves

 Théodore Botrel (1868 Dinan – 1925 Pont-Aven)

 

Une complainte de piété, pour illustrer le thème de ce numéro.

Le recours à Saint Yves obtient la grâce du retour du marin auprès de sa mère veuve.

 

Un jour sur un gros navire
Vire au vent, vire, vire,
La veuve embarqua son gars
Le marin ne revint pas.

Fit vœu de faire un navire
Vire au vent, vire, vire,
De l’offrir à saint Yvon
Patron de ceux qui s’en vont.

Pour la coque du navire
Vire au vent, vire, vire,
La pauvre vieille aux abois
A pris son sabot de bois.

Pour le grand mât du navire

Vire au vent, vire, vire,
La misaine et l’artimon
A pris trois branches d’ajonc.

Pour les vergues du navire
Vire au vent, vire, vire,
A rompu tout aussitôt
Ses aiguilles de tricot.

Pour les voiles du navire
Vire au vent, vire, vire,
Tailla le beau tablier
Qu’elle eut pour se marier.

Pour les agrès du navire
Vire au vent, vire, vire,
Les étais et les haubans
Coupa ses beaux cheveux blancs.


Pour achever le navire
Vire au vent, vire, vire,
Le baptisa de ses pleurs
Puis y mit les trois couleurs.

Pour porter chance au navire
Vire au vent, vire, vire,
Elle planta sur l’avant
Sa petite croix d’argent.

Enfin prenant le navire
Vire au vent, vire, vire,

S’en fut le porter nu-pieds
À saint Yves de Tréguier.

Pour la veuve et le navire
Vire au vent, vire, vire,

Saint Yvon tant pria Dieu
Qu’Il lui ramena son fieu.

Le vœu à Saint Yves • Robert Perrin (spotify.com)

(Version assez « vieillotte » mais suffisante pour mémoriser la mélodie.

 Attention, certains couplets ont été supprimés, ce qui est dommage).

 

Little donkey    Petit âne

(Christmas carrol) – Interprétation : Nina & Frederik (Copenhague -1960)

Little donkey, little donkey, on the dusty road
Got to keep on plodding onwards with your precious load
Been a long time, little donkey, through the winter’s night
Don’t give up now, little donkey, Bethlehem’s in sight.

Ring out those bells tonight
Bethlehem, Bethlehem
Follow that star tonight
Bethlehem, Bethlehem

Little donkey, little donkey, had a heavy day
Little donkey, carry Mary safely on her way.

 

Petit âne, petit âne, sur ce chemin poussiéreux

Avance, persévérant, avec ton fardeau précieux

Depuis longtemps déjà, petit âne, dans cette nuit d’hiver.

Ne t’arrête pas maintenant, petit âne, Bethléem est en vue.

Retentissent les cloches ce soir,

Bethléem, Bethléem

Suis l’étoile cette nuit,

Bethléem, Bethléem

Petit âne, petit âne, tu as eu une rude journée

Petit âne, porte Marie sûrement en son chemin.

Do not falter little donkey, there’s a star ahead
It will guide you, little donkey, to a cattle shed
Ring out those bells tonight
Bethlehem, Bethlehem

Follow that star tonight
Bethlehem, Bethlehem

Little donkey, little donkey, had a heavy day
Little donkey, carry Mary, safely on her way.

 

Petit âne ne fléchis pas, l’étoile te précède

Elle te guidera, petit âne, vers la bergerie

Retentissent les cloches ce soir.

Bethléem, Bethléem

Suis l’étoile cette nuit

Bethléem, Bethléem.
Petit âne, petit âne, tu as eu une rude journée

Petit âne, porte Marie sûrement en son chemin.

 

Ar Baradoz      Le Paradis

En ce temps de la Toussaint, voici un cantique bien connu des bretons, « Ar Baradoz », chanté lors des enterrements, particulièrement émouvant et solennel. Il comporte vingt-neuf couplets, ce qui ne nous permet pas de le transcrire intégralement.

Vous en trouverez donc quelques-uns, emblématiques des vertus de Foi, d’Espérance et de Charité qui imprègnent les paroles.  A méditer pour nous aider dans notre marche vers le Ciel.

  1. Jezuz ! Pegen bras eo
    Plijadur an eneoù,
    Pa’z int dirak Doue, (bis)
    Hag en e garantez (bis)

Jésus ! combien est grand

Le bonheur des âmes,

Quand elles sont devant Dieu,

Et dans son amour !

 

  1. Berr gavan an amzer,
    Hag ar poanioù dister,
    O soñjal deiz ha noz,
    E gloar ar baradoz.

Je trouve le temps court,

Et légères les peines,

En songeant nuit et jour

A la gloire du Paradis.

 

  1. Pa sellan en neñvoù,
    Hag etrezek va bro,
    Nijal di a garfen,
    Evel ur goulmig wenn.

Quand je lève les yeux vers le ciel,

Vers le ciel ma patrie,

Je voudrais y voler

Comme une petite colombe blanche.

 

  1. Pa vo pred ar marv,

Neu e me gimiado

Ouzh ar c’hig ankenius,

Enebour da Jezuz.

Quand viendra l’heure de la mort,

Alors je quitterai

Cette chair douloureuse,

L’ennemie de Jésus.

(non compris dans l’extrait spotify) :

 5 Gant joa e c’horto’an

An tremen diwezhañ ;
Hast am eus da welet

Jezuz, va gwir bried.

J’attends avec joie
Le dernier passage,
J’ai hâte de voir Jésus,

Mon véritable époux.

http://Kantig ar baradoz – Version longue • Yann-Fañch Kemener, Florence Rousseau, Aldo Ripoche (spotify.com)

 

 

Sur la route blanche

Reda Caire (1905-1963)

Opérette « Destination inconnue » (1939)

Que je vous aime, d’amour extrême, dimanches d’autrefois

Dans ma mémoire, c’est votre histoire que souvent je revoie

Simples aventures pures, mais touchantes pour moi.

 

Sur la route blanche

Un petit âne trottinait

C’était un dimanche

Tu nous emmenais promener

Parfois tu me prêtais le fouet

Joyeux, je le faisais claquer

Le petit âne s’en moquait

ça ne le faisait pas presser

 

Et la route blanche

Sous ses sabots se déroulait

C’était un dimanche

Dans les champs, les fleurs embaumaient

Et cahin-caha

Toujours au petit trot

Pour moi nous arrivions

Toujours trop tôt.

 

Mais on augmente jusqu’à cent trente le rythme des parcours

Sur des bolides lourds et rapides, on fonce, on file, on court

Et moi je songe, songe à l’âne des vieux jours.

 

 

J’entends une chanson (les petits chanteurs à la croix de bois)

 

Ainsi que vous l’entendrez dans cet extrait, l’accompagnement rythmé de tambourins peut être un excellent exercice à proposer aux enfants.

J’entends une chanson qui me réveille,

Est-ce un oiseau lointain ?

Je vois dans le carreau qui s’ensoleille

Les reflets du printemps.

Dans mes yeux qui sommeillent,

Les rêves de la nuit sont incertains.

Quelle est cette chanson qui me réveille,

Est-ce un oiseau lointain ?

 

Est-ce un pinson qui chante dans la treille

La gloire du raisin ?

Est-ce un pâtre égaré qui s’émerveille,

Retrouvant son chemin ?

Si doux à mon oreille,

L’amour ne serait-il ce musicien ?

Quel est celui que l’amour ne réveille

De son flûtiau divin ?

 

Il nous vient le gai printemps !

Refrain :

Oui c’est lui, le voici, le gai printemps
Qui nous vient le visage ensoleillé.
Sur ses pas, les enfants émerveillés,
Chantent, joyeux, le retour du mois de mai charmant. (bis)

Son cortège, avec solennité,
Passe auprès des bois de sapins verts.
Et, bientôt, partout dans l’univers,
On n’entend plus que les cris,
Des chants, de la gaieté. (bis)

Quels ravissants ramages
Surgissent des buissons;
Oiseaux des verts bocages,
C’est vos chansons. (bis)

La fanfare du printemps Plage 16 https://open.spotify.com/album/7ll51Mpjn3ues8LE90lI5g