La souffrance

Chers amis,

           Depuis le péché originel tout homme souffre sur cette terre. Cette loi dont nous aimerions bien nous passer restera le lot de chacun jusqu’à la résurrection !

Souffrance physique bien sûr, mais aussi souffrance morale et psychologique. Regardons autour de nous ; personne ne peut dire qu’il ne la connaît pas : celui-ci vient de perdre son épouse, celui-là est atteint d’une maladie grave, un autre sera au chômage, son voisin a un fils qui vit loin de tous sacrements, … arrêtons-là la liste et n’oublions jamais de prier pour notre prochain !

Dieu nous aime. Il nous a montré l’exemple : « Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il renonce à soi-même, qu’il prenne sa croix et me suive1. »

Que ces divers articles sur la souffrance nous aident à vivre avec toujours plus de foi les épreuves qui parsèment notre vie, qu’ils nous assistent pour supporter la croix que Dieu nous a prévue. Peut-être apprendrons-nous aussi à ouvrir les yeux sur les autres et à devenir plus compatissants ; en effet qui n’a pas entendu à droite ou à gauche des paroles dénuées de charité montrant surtout une profonde ignorance de la pratique de la bienveillance :

– Quelle tête il fait encore celui-là ! Quel ours ! Il ne dit même plus bonjour !

– Mais, tu ne sais pas qu’il a perdu son travail et que sa famille sera expulsée demain ?

Ou bien :

– Oh, tu as vu, Juliette, elle a encore changé de coiffure ! Cela ne lui va pas du tout !

– Ah, tu n’a pas appris qu’elle a un cancer et que son traitement l’oblige à porter une perruque ?

Mais encore :

– Mme Untel n’était encore pas à la messe aujourd’hui ; cela fait trois dimanches ! Quel exemple pour ses enfants !

– Oui, justement il faut bien prier pour eux, elle s’occupe avec beaucoup de dévouement de son papa mourant qui est venu passer ses derniers jours chez eux. Monsieur l’abbé ira tout à l’heure lui porter la Sainte Communion et essaiera de ramener le papa à de meilleures dispositions afin qu’il puisse recevoir les derniers sacrements. Ce n’est pas facile car c’est un franc-maçon notoire.

Oups ! Voilà quelques réflexions qui ne peuvent que nous faire réfléchir. Même si nous ne nous laissons pas aller à de tels propos acerbes, essayons de prendre l’habitude de compatir et de prier pour ceux à qui nous aimerions bien décocher une flèche pour faire rire l’un ou l’autre. Combien de souffrances que nous n’avons pas su distinguer – et qui ne nous regardent d’ailleurs peut-être pas  – mais qui nous font pécher par la langue au lieu de nous faire pratiquer la communion des saints !

N’augmentons pas les peines des autres par nos manques de charité ! D’autant plus que ces jugements téméraires et hâtifs sont toujours contagieux et que nos enfants auront vite fait de prendre la même habitude! Apprenons-leur plutôt à sourire, non pas d’un air supérieur, mais avec tout notre cœur. Dieu seul sait combien de souffrances aura soulagé ce petit acte qui ne coûte rien !

Chers amis, que cette année qui s’ouvre devant nous soit toujours plus sainte ! Qu’elle nous permette de monter quelques échelons vers le ciel afin que nous nous y rencontrions tous après avoir supporté et même offert nos croix de chaque jour par amour pour Dieu et sa sainte Mère !

Que Notre-Dame des Foyers Ardents soit notre réconfort et notre soutien !

Marie du Tertre

 

1 Saint Matthieu, 16-24

 

L’économie familiale

Chers amis,

S’il est un sujet de conflit récurrent dans les familles, c’est bien la question d’argent. Un seul salaire exige souvent un véritable tour de force pour parvenir à payer toutes les charges qui s’accumulent. L’inquiétude, voire l’angoisse du lendemain, lancinante à souhait,- revenant à chaque fois qu’il faut donner sa carte bancaire- devient vite la mère de disputes aigres douces… Et si vous réservez avec soin ces discussions à vos tête-à – tête – car vos enfants ne doivent jamais être témoins de votre discorde- il n’en reste pas moins que ces soucis vous rongent !

Certains de nos articles sont là afin de vous aider et de vous donner des idées pour assainir des situations difficiles. Revenez déjà à notre numéro sur l’esprit de pauvreté et vous saurez dans quel esprit il nous faut vivre cette « épreuve » qui ne lâche pas certains de nos foyers.

Qui comprendra l’angoisse de cette maman qui sait qu’elle est à découvert et qui pourtant doit bien aller faire ses courses de la semaine ? Qui supportera le regard un peu méprisant de cette amie qui prend pour une « radine » celle qui n’acceptera pas d’aller prendre un petit café au coin de la rue ou de participer au cadeau de départ d’une voisine ? Régulièrement ces petites humiliations blessent les cœurs de celles qui se souviennent avec bonheur des jours faciles où leur paye tombait tous les mois, n’ayant pour but que de servir « d’argent de poche » à une célibataire. Mais s’il est vrai que c’est la mère de famille qui, le plus souvent, fait les courses incompressibles, reconnaissons aussi combien il est dur pour le papa de ne pouvoir se permettre aucun achat : même cette planche avec laquelle il aimerait tant bricoler…

Nos articles s’adresseront aujourd’hui à ceux qui peinent pour gérer leur budget -et que quelques petites idées aideront au quotidien-, mais aussi à ceux qui ne connaissent pas ces soucis et qui découvriront ici comment accomplir délicatement une œuvre de charité en faisant preuve de générosité.

Profitez donc de cette lecture pour faire le point aussi bien sur l’esprit de pauvreté, sur la petite vertu d’économie que sur la noblesse de cœur; avivez en vous la vertu de charité en changeant de regard sur ceux qui peinent et examinez comment discrètement venir en aide aux plus démunis. Il y a beaucoup de vrais pauvres qui se cachent autour de nous ; nul n’est besoin d’aller dans les pays du Tiers-Monde pour soulager de grandes détresses. Ne perdez pas une occasion de faire œuvre de miséricorde, avec discrétion bien sûr et surtout beaucoup d’amour : « Ce que vous aurez fait au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous l’aurez fait ».

D’autre part,  notre aumônier, le Père Joseph, avec son cœur de prêtre soucieux des âmes en péril, a traité dans ce numéro d’un sujet délicat.  Il faut bien avouer qu’à l’heure où sont traités à l’Assemblée des sujets tels que la GPA et la PMA, à l’heure où les plus hautes autorités dénaturent les actes les plus nobles, à l’heure où les sujets les plus graves et dont on ne parlait, il y a encore quelques temps qu’avec respect, sont bafoués, méprisés et tenus pour nuls, il est temps pour nous d’oser dire et redire que la loi de Dieu n’a pas changé, que les actes qui touchent à la procréation sont des actes d’une portée supérieure. En effet à force d’entendre dire les pires insanités d’un ton superficiel et dégagé, on pourrait se laisser prendre à relativiser la portée et la conséquence de ce qui était prêché jusqu’alors. Il nous faut donc appeler les choses par leur nom et utiliser cet article pour prévenir ou guérir les âmes de ceux qui en ont besoin sans fausse pudeur en se souvenant de notre responsabilité d’éducateur. Cependant afin que ces feuilles ne tombent pas entre les mains des plus jeunes, nous avons choisi de les insérer en format séparé afin que vous puissiez les retirer facilement de la Revue posée sur la table du salon.

Que Notre-Dame des Foyers Ardents nous guide et nous soutienne. Qu’elle donne à ceux qui ont le courage de devenir pauvres volontairement en donnant la vie généreusement ou en choisissant des écoles hors contrat, la force et l’abnégation  nécessaires pour vivre le quotidien avec le sourire et dans la paix des enfants de Dieu.

 

Marie du Tertre

Les tables de salon…

Vous le savez, notre revue est destinée aux adultes, mais nous savons qu’elle est bien souvent déposée sur la table du salon afin que chacun puisse y lire la page qui l’intéresse au gré d’un temps calme…

Aujourd’hui nous préférons imprimer le Mot du Père Joseph en feuillets détachés; cependant nous attirons votre attention sur ce fait que les parents lisent leur revue avant de la laisser entre toutes les mains afin de vérifier que leurs enfants (selon leur âge) y trouveront un bénéfice. Il y va de votre responsabilité.

Mendiants de Dieu  

 

N’est-ce pas là le résumé de ce que nous devons être pour acquérir l’assurance de la vie éternelle ?

Etre mendiants de Dieu, c’est redevenir comme un petit enfant qui attend tout de ses parents ; c’est vivre dans la confiance, la paix et la joie sans se préoccuper de façon désordonnée des biens matériels… Est-ce à dire qu’il ne faut pas que des parents s’inquiètent d’avoir le nécessaire pour leur famille ? Bien évidemment ce serait travestir la pensée de Dieu. Non, ce n’est pas cela ! Etre mendiants de Dieu, c’est mettre de l’ordre dans ses affections. : « Dieu, premier servi[1] », ne nous laissons pas posséder par nos trésors matériels (qui peuvent d’ailleurs parfois être de toutes petites choses n’ayant qu’une valeur sentimentale), libérons-nous des préoccupations qui alourdissent l’âme, et alors nous pourrons atteindre la vraie liberté du cœur : libre pour aimer Dieu !  Un pauvre peut être obnubilé par son manque de moyens, aigri par ce qu’il prend pour une injustice ou un riche hanté par la peur de perdre et de rater ses placements, l’un comme l’autre parviendront-ils à acquérir le détachement qui donne la vraie liberté ?

Dans le discours sur la montagne[2], Notre-Seigneur s’adressait à tous : « Ne vous amassez point de trésors sur la terre, où la mite et le ver consument, où les voleurs perforent et cambriolent. Mais amassez-vous des trésors dans le ciel (…) Car où est ton trésor, là aussi sera ton cœur. » Le Fils de Dieu ne demandait pas à tous ceux qui ont entendu ce discours de faire vœu de pauvreté -la vie de famille ne le permet pas- . Il désirait que chacun cependant s’efforce d’acquérir et de pratiquer « l’esprit de pauvreté » en parvenant au détachement affectif des biens de la terre, de manière à ne point en faire son trésor et à ne pas les rechercher avec avidité et esprit de cupidité. Les pères de famille ont le devoir d’administrer leurs biens et même de les accroître au moyen d’un honnête travail mais doivent le faire dans l’ordre, en évitant que leurs affaires ou leurs intérêts matériels ne les distraient des affaires de Dieu : « Que servira-t-il à l’homme de gagner le monde entier, s’il ruine sa propre vie ?[3] »

L’esprit de pauvreté est donc une disposition de l’âme qui tend à nous libérer de l’attachement à la richesse et aux biens qu’elle procure. C’est un état d’esprit et non une classe sociale que Notre-Seigneur vante. Ceux qui possèdent peu et vivent dans la gêne matérielle l’acquerront en acceptant sereinement et patiemment leur condition ; ils trouveront la paix en méditant sur la pauvreté que Notre-Seigneur Jésus-Christ pratiquait sur la terre. Ceux à qui Notre-Seigneur a donné beaucoup obtiendront de nombreux mérites en vivant comme ceux qui ont peu ; en détachant leur cœur des biens terrestres, l’esprit de pauvreté les rendra généreux envers les nécessiteux.

Laissons Saint François d’Assise parler de son épouse Dame Pauvreté :

 « La Pauvreté demeure plongée dans la tristesse, elle est repoussée de tous les hommes. Elle, la Reine de l’univers, la voilà devenue semblable à une veuve délaissée ; elle apparaît vile, digne de mépris, alors qu’elle est la Reine de toutes les vertus. Assise dans la fange, elle se plaint d’avoir vu ses amis la mépriser et se transformer en ennemis.[4] »

Si Saint François a tant aimé « Dame pauvreté » c’est qu’il voyait là un élément essentiel pour atteindre le ciel : faire le vide en soi de tout ce qui n’est pas Dieu, se libérer de toutes affections désordonnées au sens propre puisqu’elles ne mettent pas Dieu en premier lieu. C’est le chemin de la vraie joie car elle trouve son origine dans cette totale liberté vis-à-vis des biens qui permet un abandon complet à la Providence divine. L’âme est alors uniquement guidée par la volonté de Dieu.

  Le mérite sera de demeurer fidèle à la pauvreté et de la supporter avec joie, lorsqu’à cause d’elle on nous méprisera, lorsqu’on nous abandonnera, qu’on refusera de nous secourir et que nous demeurerons seuls. Quand la santé nous fera défaut et que même parfois l’âme, privée de toutes consolations sera en proie aux angoisses et se croira abandonnée de Dieu, alors là vraiment nous approcherons de la pauvreté de Notre-Seigneur sur la Croix et nous pourrons renouveler avec foi, notre acte d’espérance en suppliant la Très Sainte Vierge de demeurer avec nous, puisqu’elle est restée au pied de la Croix !

Ce numéro vous donnera plusieurs éléments pour mieux comprendre et vivre cette vertu.

Que Notre-Dame des Foyers Ardents nous aide tous à acquérir cet « esprit de pauvreté » qui nous fera parvenir aux joies éternelles,

Marie du Tertre

 

[1] Sainte Jeanne d’Arc

[2] Mt. VI, 19-21

[3] Mt, XVI, 26

[4] Saint François d’Assise (1182-1226) – Commentaire du Sermon XIII

D’hier à aujourd’hui…

« Du passé faisons table rase », chante l’Internationale ; et ces mots sont devenus pour certains une devise ! On a voulu nous faire oublier nos racines, renier notre passé, brasser nos cultures. Aurons-nous le courage de revenir sur nos pas ? Les psychologues s’accordent cependant pour dire que l’homme a besoin de son histoire pour se construire.

L’une des causes de cette rupture entre le passé et l’avenir pourrait bien être que nous ne prions plus pour nos défunts. Dès le jour de l’inhumation, on nous persuade que le « cher disparu » est au Ciel ; alors pourquoi faudrait-il prier pour lui ? Or sommes-nous conscients que si nos anciens ont besoin de nos prières pour quitter le Purgatoire, ceux qui sont restés sur terre jouiront de leur intercession dès qu’ils seront parvenus aux joies éternelles ? Combien d’âmes de nos familles attendent ainsi nos prières ? De ce fait nous sommes privés de leur aide, de leur soutien. La grande chaîne qui reliait le ciel et la terre, entre eux et nous, est comme coupée ! Prions donc, faisons célébrer des Messes pour ceux qui nous ont précédés. « Un bienfait n’est jamais perdu » : leurs âmes sauront être reconnaissantes quand elles seront sauvées.

Ne nous coupons pas de notre passé. « Oublier ses ancêtres, c’est être un ruisseau sans source, un arbre sans racine » dit le Proverbe chinois.  Nos parents, grands-parents, les personnes âgées qui nous entourent, représentent une vraie richesse, trop souvent oubliée. Leur sagesse, leur expérience nous font progresser vers la connaissance. Et si parfois les entourer nous demande patience, renoncement et abnégation, n’oublions pas que c’est en donnant que l’on reçoit…Point n’est question de biens matériels mais bien plutôt des grâces qui entoureront les sacrifices offerts avec générosité. Naturellement il ne s’agit pas de mettre en péril son foyer, sa propre famille ou sa santé ; là comme ailleurs il faut savoir trouver équilibre et mesure en discernant le devoir d’état mais il est bon de donner à nos enfants un esprit de famille toujours reconnaissant du passé tout en restant tourné vers l’avenir.

C’est cet esprit de famille que notre Revue voudrait répandre comme la traînée de lumière de l’étoile filante pour enflammer nos foyers. Et nous voudrions étendre cet esprit de famille à tous nos chroniqueurs et nos abonnés afin que nous nous rassemblions tous sous le manteau de Notre-Dame des Foyers Ardents.

Nous ne pourrons malheureusement pas réaliser la grande journée que nous avions envisagée, aussi nous vous proposons de réciter chez vous, en union avec le Père Joseph et toute notre équipe, notre Consécration en ce 15 août 2019. Unissons nos foyers : parents et enfants, aux pieds du Sacré-Cœur et de Notre-Dame afin que tous, nous nous rassemblions et fassions de notre mission une véritable œuvre apostolique qui rayonne toujours davantage.

Vous trouverez le texte de cette Consécration, écrite par notre aumônier, le Père Joseph, en page 12. Je compte sur vous afin que le ciel tout entier entende nos prières en cette grande fête de l’Assomption !

Que Notre-Dame des Foyers Ardents veille sur nous, aumônier, chroniqueurs et lecteurs, comme elle l’a toujours fait depuis notre premier numéro, et qu’elle nous aide à devenir une véritable œuvre apostolique qui rayonne toujours davantage.

Marie du Tertre

PS. Nous vous souhaitons d’excellentes vacances, bien reconstituantes, et nous vous conseillons de vous reporter à nos numéros 4 et 10 pour profiter au mieux de ces bons moments familiaux !

Mission spéciale!

Mission spéciale ? Oui véritablement si on la considère dans toute son ampleur et telle que Dieu l’a prévue ! Mission de la femme au cœur du foyer, mais agissant aussi sur la société toute entière ! Mission belle, entre toutes puisqu’elle offre à celle qui la remplit, l’opportunité d’exercer ses plus grandes facultés auprès de cette petite société qu’est la famille. C’est à la femme que Dieu a laissé le soin d’exercer sur la terre un reflet de son amour puisque toutes ses aptitudes, bien ordonnées, ne sont qu’une action de son cœur.

Mais la société actuelle s’essaie depuis plusieurs siècles à occulter ce rôle et à faire briller aux yeux de tous une fonction qui pourrait sembler plus attirante mais qui en fait, n’est qu’un leurre. N’oublions jamais que la féminité commence et s’achève en Dieu. Toute femme sent, – même si cela peut être confus-, que tout son amour est issu et remonte à l’Amour essentiel. Quand on ne vit qu’à la surface de soi-même ou qu’on se laisse emporter par le torrent tumultueux de la vie trépidante, on risque de se laisser dominer par ses « démons intérieurs » : orgueil, vanité, égoïsme, sensualité et besoin d’accaparer. La femme ne peut devenir un être d’offrande que si elle s’ouvre largement au souffle du Saint Esprit. Aux portes de deux mondes, il lui faut entendre les voix de la terre et du ciel. C’est le secret de son équilibre. Puiser sans cesse à la Source unique pour avoir quelque chose à donner. Dieu est l’inépuisable. Il nous accorde tout ce qui nous est nécessaire : force, énergie, intelligence et douceur. « Plus une femme est sainte, plus elle est femme[1]. »

Aujourd’hui notre Revue voudrait redonner ses lettres de noblesse à cette vocation. Il est vrai que dans une société difficile, il est possible que la femme soit amenée à abandonner ses missions premières pour privilégier d’autres aspects. Ceux-ci sont parfois réels, nous ne le nions pas. Mais nous voudrions aider nos foyers ardents à prendre ces décisions capitales pour leur famille en toute connaissance de cause, ou leur donner des arguments pour être à même de pouvoir conseiller amis ou entourage sur ce sujet. Le but n’est nullement de porter ou de faire porter un jugement sur des personnes ou des cas particuliers. Nous voulons aider chaque foyer auquel, pour des raisons multiples le problème du  travail de l’épouse peut se poser un jour ou l’autre, à réfléchir à tous les aspects d’une décision lourde de sens pour leur famille. Nous voulons leur montrer que le rôle de la femme, ordonné par Dieu, dépasse amplement l’action qu’elle peut avoir en travaillant, – son travail fût-il d’être premier ministre… Nous voulons aussi leur faire découvrir ce qu’est la féminité et ce que n’est pas le féminisme, qui veut à tout prix rendre égal ce qui ne l’est pas, et concurrent ce qui est complémentaire.

Nous pensons que ce dossier doit pouvoir être une matière d’étude pour notre jeunesse, -et en particulier nos jeunes filles – pour les fiancés, pour les jeunes foyers qui ne se posent peut-être pas encore cette question mais qui se prépareront ainsi à y répondre si le cas se présentait, tant la société actuelle peut réserver de surprises. Ils seront ainsi armés pour affronter cette épreuve et prendre les décisions avec lucidité, trouvant la solution qui préserve au mieux la mission spéciale de la femme, pour un bien supérieur voulu par Dieu : celui de leur famille.

Soyez assurés que c’est dans cet esprit que nous avons travaillé sur ce sujet si sensible. Nous remercions les nombreuses personnes qui nous ont aidés à préciser notre pensée et à bien étudier tous les aspects du problème (prêtres, religieux, religieuses, foyers). Il est possible que certaines de nos réflexions vous surprennent. Nous vous prions d’aller jusqu’au bout de la lecture de notre dossier pour que vous puissiez suivre exactement le cheminement global de notre pensée qui ne veut en aucun cas blesser quiconque.

Que Notre- Dame des Foyers Ardents et le Saint Esprit vous aident à comprendre notre belle mission féminine.

Marie du Tertre


[1] Léon Bloy

Editorial

Nos églises de France sont vides, « 5% de catholiques vont à la messe régulièrement, 1.8 % de la population française a une pratique hebdomadaire[1] »… Certains pourraient croire que l’Eglise est presque morte, et d’autres chantent déjà la victoire du laïcisme… Certes oui, il y a de quoi « perdre cœur » comme dit Pascal et pourtant l’Eglise a les promesses de vie éternelle. Il nous faut donc garder, envers et contre tout, sérénité et paix.

L’Eglise a vécu au cours de ses 2019 années d’histoire de nombreuses périodes difficiles, voire très difficiles et toujours elle a surmonté les crises car elle est l’Epouse du Christ et elle détient en elle la force et la puissance pour vaincre les épreuves !

Nous n’avons pas le droit de perdre confiance : « Les forces de l’Enfer ne prévaudront pas contre elle » ; Notre-Seigneur a déjà remporté la victoire contre les forces du mal et si parfois Il autorise des éclipses, nous savons, de source sûre, que notre Mère, la Sainte Eglise, reviendra triomphante dans toute sa gloire au jour fixé par Dieu! Oui, notre Mère est belle ; elle est l’épouse du Christ !

Loin de nous arrêter sur les faiblesses humaines qui marquent la grande fresque de l’Eglise comme autant de tâches qui défigurent un tableau de maître, contemplons plutôt la force divine qui habite la Sainte Epouse du Christ qui toujours la fait se relever miraculeusement de ses épreuves. Les faiblesses des hommes font resplendir la puissance de Dieu et la sainteté immuable de son épouse.

Qu’est-ce que l’Eglise ?

Notre-Seigneur parla et fonda ainsi l’Eglise : «  Allez, enseignez toutes les nations, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, et leur apprenant à observer toutes les choses que je vous ai commandées. Et voici que je suis avec vous jusqu’à la fin du monde ».

Les premiers chrétiens ont compris l’étroite union qui unit le Christ à son Eglise comme un époux à son épouse ; ils ont perçu immédiatement que la Sainte Eglise était l’objet de l’amour du Christ et que ce n’était que par elle qu’Il voulait obtenir des enfants. On sait qu’immédiatement après la Pentecôte, Saint Pierre et les apôtres partirent pour leur mission évangélisatrice.

Bien vite les persécutions fécondèrent la communauté naissante du sang des martyrs et l’Eglise triomphante soutint l’Eglise militante encore naissante.

Puissent les articles de notre Revue vous aider à retrouver votre fierté d’appartenir à l’Eglise et vous amener à prier pour notre Mère défigurée mais toujours  une, sainte et apostolique et ce jusqu’à la fin des temps !

Que Notre-Dame des Foyers ardents bénisse tous les foyers catholiques, les prêtres, les communautés religieuses, les évêques et supérieurs qui, grâce à leur baptême appartiennent à l’Eglise de toujours !

Marie du Tertre


[1] Enquête IPSOS, juin 2016, pour le Groupe Bayard, la Croix

Savoir recevoir

Chers amis,

            L’équipe de Foyers Ardents  vous souhaite une bonne et sainte année, toute remplie d’espérance… car « que sert à un homme de gagner le monde entier, s’il vient à perdre son âme[1]… ».  Que la sérénité et la paix de Noël envahissent nos cœurs et y demeurent ! Que peut-on souhaiter de meilleur?

            A partir de ce mois de janvier, nous vous offrons quatre pages supplémentaires avec une nouvelle rubrique de philosophie politique. En effet cette notion, peu abordée de nos jours, mérite d’être étudiée et la formation de nos chefs de famille le réclame. Vous découvrirez dans ce premier numéro : « Le devoir d’état et la politique ».

            Nous traitions dans notre numéro précédent du fait de « savoir donner », aujourd’hui Foyers Ardents voudrait permettre à chacun de comprendre la notion plus subtile et pourtant capitale de « savoir recevoir ». En effet, de même que la grâce passe et que nous ne savons pas toujours la recevoir, de même il nous faut être en des dispositions particulières pour recevoir toutes les sortes de dons. Or la vie n’est-elle pas faite toute entière de dons ? Don de la foi, tout d’abord, de la vie, de la famille, de l’enseignement, des soins… Dons reçus de Dieu, de ses ancêtres, de ses parents, de son époux, de l’Eglise, de la société, de ses professeurs, des soignants, des frères et sœurs, des amis…

En tout premier lieu, n’avons-nous pas tout reçu de Dieu ? Aussi l’homme se doit de Le reconnaître comme son bienfaiteur universel, l’adorer et en conséquence suivre ses lois.

Comment donc recevoir ces dons ? Bien souvent nous les considérons comme un dû et nous n’avons pas même l’idée de remercier. Il arrive aussi que nous soyons gênés de recevoir car si donner demande générosité et délicatesse, recevoir demande beaucoup d’humilité et de gratitude. Nous nous cachons derrière un : « c’était pas la peine », « je ne le méritais pas ! » qui nous dévalorise et met mal à l’aise le donateur.

Chacun d’entre nous est à la fois donneur et receveur, c’est ainsi que Dieu l’a voulu et cela nous permet d’examiner plus concrètement les devoirs que cela entraîne de part et d’autre afin que la joie du ciel rayonne dans nos vies.

Que Notre-Dame des Foyers Ardents nous aide à être à la fois, délicats, généreux, humbles et reconnaissants envers chacun et envers Dieu en tout premier lieu.            

Marie du Tertre


[1] Saint Matthieu 16,26

Savoir donner

            En ces jours qui précédent la fête de Noël, fête du don par excellence, penchons-nous ensemble sur l’acte de donner afin que nos présents soient véritablement conformes à la volonté divine.

Nous allons fêter l’anniversaire du plus beau de tous les dons : celui qui a été réalisé par Dieu le Père en nous donnant son Fils bien-aimé. C’est le don parfait. « Si scires donum Dei !» : « Si tu savais le don de Dieu », dit Notre-Seigneur à la Samaritaine près du puits de Jacob (cf. notre couverture).

A notre niveau essayons de tendre à imiter la perfection de cette offrande même si nous ne sommes que les ministres de Dieu puisque nous ne pouvons transmettre que ce que nous avons reçu.

Bien souvent les intentions qui encadrent notre don sont incomplètes ou même faussées : nous donnons pour faire plaisir (c’est souvent le cas à Noël), pour consoler, par coutume, et aussi parfois pour compenser un don supérieur que l’on a pas su ou voulu donner… sans vraiment réfléchir au véritable sens du don. Et pourtant, pour porter de véritables fruits, notre don doit être l’expression de notre charité – au vrai sens du terme- .

Il demande, selon Saint Thomas :

– de la bonté ; c’est une marque d’amitié que de donner par amour quelque chose que l’on aurait pu garder pour soi.

– de la miséricorde, quand on a le cœur compatissant et que l’on vient au secours du prochain. Dieu nous a accordé ses bienfaits par suite de son amour pour nous.

– de la libéralité : donner sans attendre de retour. Le don est gratuit.

– et de la justice : donner à chacun ce qui lui est dû.

            Le premier des dons – et celui-ci peut être fait sans lésiner -, c’est la prière (œuvre de miséricorde spirituelle) : prier pour nos proches, pour l’Eglise, pour notre patrie, pour ceux qui souffrent dans leur âme ou dans leur corps, pour la conversion des pécheurs… On peut aussi faire célébrer des Messes à toutes ces intentions. On oublie si souvent la valeur d’une Messe ! Attachons-nous à cette sainte pratique pour notre foyer, pour nos enfants, pour nos parents et à toutes nos intentions.

Il peut aussi être fait d’œuvres de miséricorde corporelle consistant en actes généreux (services rendus sans compter, temps offert pour les autres), ou de dons pratiques (argent, cadeaux,…).

A des degrés différents ces actes sont bons mais leurs fruits ne seront pas les mêmes.

La noblesse du don est faite davantage de désintéressement que de quantité ; pensons à l’offrande de la pauvre veuve dans l’Evangile (Saint Marc 12, 41-44) qui donna très peu mais c’était tout son nécessaire.

            Doit-on pour cela donner sans distinction ? Saint Thomas nous dit que l’on doit venir en aide au pécheur pour sustenter sa nature mais non pour qu’il pèche plus aisément. Offrons donc plus facilement une baguette de pain qu’une bouteille de vin… Pensons aussi à donner le nécessaire avant d’offrir le superflu…

            Comme tout ce qui concerne la vie du chrétien nous devons respecter un certain ordre qui a été établi par la loi divine :

– Les époux effectuent le don total d’eux-mêmes à partir du jour de leur mariage.

– Les parents le vivent quotidiennement et connaissent la charité et la grandeur d’âme que cela exige d’eux.

– Une famille sera unie si les enfants entre eux savent donner et se donner sans compter avec générosité. Envers leurs parents ils sauront montrer leur reconnaissance.

C’est en second lieu que le don concernera la famille élargie, les personnes proches par la pensée, les voisins, les œuvres, écoles et associations sympathisantes ; et viendra ensuite le reste de la société (sauf naturellement cas d’extrême nécessité).

Cette magnanimité est comme le ciment qui soude la famille et la société en solidifiant les rapports humains. La charité nous demande de ne pas nous sauver seul mais avec notre entourage et tous ces dons vont unir les personnes entre elles en soutenant les uns et les autres pour gravir les marches du ciel.

            « Et quiconque donnera seulement un verre d’eau fraîche à l’un de ces petits parce qu’il est de mes disciples, je vous le dis en vérité, il ne perdra point sa récompense. » [1] ». Comme Notre-Seigneur est bon de récompenser ainsi tous nos actes vertueux !

            Alors « donner sans compter ? », oui mais sans oublier que nos dons doivent être à l’image de celui de notre Divin Maître !

Je vous souhaite un bel Avent, rempli de dons, images de la véritable charité !

Bien amicalement,

Marie du Tertre

[1] Saint Mathieu, 10-42

Que le Christ règne !

« Tu le dis ! Je suis Roi ![1]», Notre-Seigneur lui-même l’a affirmé devant Pilate le vendredi Saint. Il veut régner sur la terre comme au ciel. Et chaque jour nous récitons –bien souvent sans y prendre garde – : « Que votre règne arrive. »

Certains auront vite fait d’affirmer haut et fort que c’est impossible aujourd’hui…

Et pourtant il est certain que Dieu nous demande, non pas seulement de réciter cette prière enseignée par Son Fils, mais de la vivre. Ce sont nos actes de volonté pour tendre vers ce but qui accéléreront Sa venue sur terre. Les dernières révélations à Sainte Marguerite-Marie et au Père Matéo ne datent pas des premiers siècles… Au contraire, elles sont très récentes et pour notre temps. A nous donc de savoir les entendre et de travailler activement à Le faire régner toujours plus dans nos vies !

            Il doit régner dans nos cœurs par notre adhésion au plan divin ; c’est le vrai sens de la liberté que Dieu nous a donnée : voulons-nous laisser Notre-Seigneur régner dans notre vie, dans notre quotidien, dans toutes nos actions, nos décisions, nos choix ?

            Il doit régner dans nos familles, au cœur du père de nos enfants, à la place d’honneur dans la maison.

            Il doit régner dans nos écoles car toute vérité vient de Dieu et c’est sous Son regard que les intelligences doivent s’éveiller.

            Il doit régner dans nos entreprises. Les professionnels doivent rayonner autour d’eux, non seulement par l’exemple qu’ils donnent d’un devoir d’état bien fait, d’une loyauté et d’une justice à toute épreuve, d’une vie morale exemplaire mais aussi dès qu’ils le peuvent en prenant des responsabilités.

            Il doit régner dans nos villages et nos cités; c’est là aussi que l’action doit prendre toute sa réalité. Les hommes ont un rôle à tenir selon leurs aptitudes et certains à l’échelon local parviennent à de très beaux résultats et possèdent ce courage sans faille. Nous ne devons jamais nous décourager car le désespoir est un péché. Et même si la victoire n’apparaît pas à nos yeux, n’oublions pas les actions de Garcia Moreno, de Salazar, du Général de Sonis, des Cristeros, de la Cité catholique… Quand Dieu le jugera bon, il faut qu’Il nous trouve prêts et Son heure va venir, Il nous l’a promis !

Cette cause qui nous dépasse infiniment doit nous exalter toujours plus et nous aider à dépasser tous les tiraillements qui chatouillent notre volonté propre et qui voudraient nous faire pencher vers la facilité, synonyme bien souvent de la fin du combat…

Quoi de plus exaltant que de servir un pareil maître ? Cependant l’heure du martyre sanglant n’est pas arrivée et celle de l’héroïsme discret qui nous est demandé ne nous semble pas aisée…

Qui reconnaîtra les véritables sacrifices réalisés quotidiennement pour donner à nos enfants une éducation saine et imbibée de foi ? Qui verra le courage quotidien du père de famille tenu de travailler dans un milieu hostile ? Qui contemplera ceux de nos jeunes luttant pour sauvegarder leur pureté et celle de ceux qui les entourent en gardant une tenue décente, une vie de prière fervente au milieu de leurs amis moqueurs ou indifférents ?

Aujourd’hui c’est un dîner que l’un se doit de refuser parce qu’il sait que l’alcool y coulera à flot, demain ce sera un week-end d’intégration car il pressent une ambiance plus que délétère quitte à se faire ridiculiser, après-demain ce sera pour la jeune fille une humiliation reçue à cause de longueur de sa jupe ou de son comportement refusant les plaisanteries grivoises… Ce sera parfois des relations à rompre, des « amitiés » souvent refusées… Que sais-je ? Il faut le reconnaître : le comportement général de tout catholique convaincu demande aujourd’hui un héroïsme discret, non sanglant mais tout aussi méritant.

Il nous faut aujourd’hui le considérer comme tel.

Deux comportements se distinguent : Les uns se recroquevillent et s’isolent, tout en gardant bien claires leurs idées et leurs âmes fortes ; c’est une attitude de protection. D’autres essaient au contraire, de composer et de conserver leurs âmes fraîches tout en trouvant un compromis avec le monde (comportement extérieur, vêtement, etc…) pour ne pas paraître trop ingénus aux yeux de tous. Ils pensent faire du bien autour d’eux en parvenant à être du monde ; malheureusement ils se brûlent très vite les ailes car « Il faut vivre comme l’on pense, autrement l’on finit par penser comme l’on vit[2]

Ces deux comportements, (même si le premier est moins dangereux pour l’âme que le second), ne sont pas ceux qu’ont suivis les soldats du Christ.

Il nous faut reconnaître, sans nous cacher les yeux, que l’attitude du chrétien aujourd’hui réclame beaucoup de force et c’est uniquement avec l’aide de Dieu et de ses sacrements que nous parviendrons, sans jouer avec le feu et sans demi-mesure, à surmonter les obstacles et à monter vers le ciel.

C’est à un véritable réveil catholique que nous vous appelons ! Aujourd’hui « une honnêteté médiocre ne suffit pas »[3] car chaque compromission nous fait irrémédiablement tomber un peu plus bas et le démon est à l’affût de nos fragiles concessions.

Nous devons être fiers et courageux. Fiers de nous montrer catholiques convaincus et sans compromission ; courageux car les ennemis du Christ-Roi sont nos ennemis ; il faut donc les combattre par tous les moyens.

Gardons le juste équilibre entre un esprit chagrin et un optimisme inconsistant : Aux uns manquent l’espérance : « Vous n’osez plus rien et l’on ose tout contre vous »[4] ; aux autres la véritable charité, semence de vérité.

« Quand on combat pour Dieu, pour son Eglise et son pays, on est sûr de vaincre. Aimez assez votre cause pour que la joie de servir soit, s’il le faut, pour vous, une suffisante récompense. »[5]

Partons donc en Croisade, soyons les héros du XXIe siècle, avec la grâce de Dieu! Et que Notre-Dame des Foyers Ardents nous soutienne jusqu’à la victoire du Christ-Roi car nous le savons, la bataille est déjà remportée et c’est Lui le vainqueur !

                                                                                               Marie du Tertre

[1] Evangile de Saint Jean. XVIII, 39

[2] Paul Bourget

[3] Jean Ousset. Pour qu’il règne

[4] J de Maistre

[5] R.P. de la Gorce

Editorial

Chers amis,

Nous voici à la veille de cette grande période de vacances, occasion de repos bien mérité pour les enfants et les étudiants mais aussi pour tous ceux qui exercent une profession, qu’ils soient jeunes professionnels ou pères de famille.

Pour les mamans, ces deux mois représentent un changement de rythme car les enfants seront présents tout au long de la journée (sauf pendant les camps et quelques absences occasionnelles) et il faudra les occuper, jouer avec eux, prendre le temps de discuter… Les articles de ce numéro vous donneront toutes les idées nécessaires.

Comme nous vous l’avions conseillé dans notre N° 3 organisez ces temps libres afin que tout se passe au mieux. (Nous lancerons dans peu de temps une version papier pour nos premiers numéros, n’hésitez pas à passer commande en nous envoyant un message).

Le Père Joseph, à la demande de certains d’entre vous, commence aujourd’hui une série d’articles pour éclairer les foyers sur des questions essentielles : les fins du mariage et les questions relatives à la procréation ; n’hésitez pas à lui écrire ou à mettre un message à la rédaction qui lui transmettra.

Enfin, puisque les mois d’été nous offrent souvent des moments privilégiés pour discuter avec nos plus grands, permettez-moi de vous donner un thème de conversation essentiel aujourd’hui.

Au milieu de notre société quelque peu perturbée, il arrive très souvent que l’un ou l’autre de nos enfants reçoive des confidences d’un ou d’une amie en difficulté. Cela va tout naturellement, d’un objet perdu, d’un examen raté, aux difficultés vécues avec leurs parents ou parfois à des problèmes plus graves. Les soirées sont longues et propices aux confidences…

Notre enfant généreux, écoutera avec attention, s’apitoiera, essaiera de trouver des solutions… mais quelquefois, sa « bonté » se laissera attendrir et le voilà parti dans un rôle de chevalier servant, appelé parfois « Saint Martin », qui pourra l’entraîner rapidement dans des situations qu’il n’avait pas prévues.

Sans pour autant nous alarmer ni dramatiser, profitons de ces discussions estivales pour mettre en garde nos enfants sur ces « amitiés » qui, sous couvert de soutien au plus fragile, entraînent chaque année des jeunes sur une pente glissante.

Un bon principe, me semble-t-il, est de recommander à nos enfants de diriger les âmes en peine (qui peuvent en effet rencontrer de réels soucis) vers leurs parents, un prêtre et si besoin vers leur parrain, marraine ou tout autre adulte de confiance, en insistant en priorité pour que les garçons se soutiennent entre garçons et les filles entre elles. Cela est une règle qui semble capitale et qu’il ne faut pas oublier de rappeler maintes et maintes fois, car si l’amitié fille-garçon est quelque chose de délicat, le soutien moral en cas de difficultés représente un danger certain. « Un homme prévenu en vaut deux » et « mieux vaut prévenir que guérir » sont des maximes intemporelles !

Je vous souhaite à tous de bonnes vacances bien reconstituantes pour votre âme, votre foyer, vos enfants et vos familles, et si vous vous sentez parfois las, n’hésitez pas à aller relire « L’éloge de la fatigue » dans notre N° 5 !

Bien amicalement,

Marie du Tertre