Le style Louis Philippe

            Lorsque la Restauration prend fin en 1830, le roi Louis Philippe instaure une monarchie constitutionnelle rompant avec les principes ancestraux de la monarchie française. Cet avènement correspond aussi à celui de la révolution industrielle et de la montée en puissance de la bourgeoisie d’affaire, qui désormais impose cette évolution aux fabricants de meubles. L’aristocratie ne sera plus désormais commanditaire, et dès lors, l’élégance à la française qui avait tant fait pour le rayonnement artistique de notre pays, décline peu à peu.

La volonté de cette époque est à un mobilier de belle apparence mais à prix raisonnable et solide. Le développement de l’industrie permet donc la fabrication de meubles en série grâce aux nouveaux procédés mécaniques.

            Les formes restent très proches de celles du mobilier Restauration mais tendent à plus de lourdeur pour des meubles robustes, simples, confortables et pratiques qui sont parvenus jusqu’à nous sans souci.

            La marqueterie est très rare, les décors du meuble sont davantage obtenus par le jeu de bois clairs : citronnier, houx, buis qui se détachent sur un fond sombre, placage de palissandre ou d’acajou. Ce dernier est très prisé, sombre et plutôt violet, là où précédemment on lui préférait des tonalités plus blondes. Le noyer sert abondamment pour les productions de qualité courante, et le bois noirci se développe beaucoup, pour atteindre son apogée sous Napoléon III.

            Les sièges ont des dossiers ajourés à croisillons ou colonnettes, mais aussi garnis pour être confortables. Le fauteuil bureau très répandu, est le symbole du chef d’entreprise bourgeois, tandis que la chaise basse à dossier haut est celle des soirées familiales au coin du feu et prend donc le nom de « chauffeuse ».

            Les pieds avant sont souvent en balustre, en fuseau, en console tandis que les pieds arrières sont en sabre ; les roulettes se répandent beaucoup.

         Louis-Philippe ayant passé plusieurs années avec sa famille en Angleterre, le style anglais influence son style et certains meubles semblent sortir tout droit des ateliers d’outre-Manche comme les guéridons à fut central renflé dont le plateau peut basculer ou certaines chaises qui possèdent des filets de cuivre sur de l’acajou et sont très élégantes.

            Autre influence : celle du style médiéval en vogue sous la Restauration. Celui-ci perdure non seulement sur les meubles mais aussi les portes, murs, plafonds et fenêtres à vitraux.

            Puis cette influence cède le pas peu à peu au style Renaissance, créant un style néo-Renaissance, dit aussi Henri II, qui sera très répandu dans le mobilier de salle à manger ou de cabinet de travail.

              Enfin le XVIIème siècle et même le XVIIIème inspireront le style Louis Philippe. C’est ainsi que triomphe le bois noirci avec incrustation de bronze doré pour imiter le style Boulle emprunté au règne de Louis XIV (cf. Foyers Ardents numéro 8 ) et des sièges d’apparat en bois doré pour des appartements des fils de Louis Philippe, directement inspirés de sièges Louis XV ou Louis XVI.

            Mais parallèlement à ce déploiement de copies des siècles précédents, il existe aussi une note de fraîcheur donnée par la mode des jardins d’hiver (« ancêtres directs de nos vérandas) avec un mobilier léger d’inspiration naturelle, dans le goût romantique pour la nature, qui débouchera ensuite sur notre mobilier de jardin tel que nous le connaissons.

En conclusion, un style dont les exigences ne sont plus celles de l’Ancien Régime ni même de l’Empire, avec la perte d’un ton raffiné au détriment de la mécanisation et de la fabrication en série. Cependant les ébénistes font preuve dans les meubles de luxe d’une très grande qualité d’exécution.

            Le style suivant, Napoléon III continuera sur cette lancée, mais avec profusion de tissus, tentures, passementerie jusqu’à atteindre la démesure.

                                                                                                                                                     Jeanne de Thuringe

Le style Restauration

                Après l’Empire qui prend fin avec la défaite de Waterloo en 1815, la France est saignée à blanc, tant économiquement qu’humainement, ivre d’un rêve sans lendemain.

                Les deux frères de Louis XVI, Louis XVIII (Comte de Provence) de 1815 à 1823 et Charles X (Comte d’Artois) de 1823 à 1830 essaieront, sans succès de faire revivre l’Ancien Régime, tant politiquement que pour le décor et la manière de l’ancienne cour.

                Il existe quand même une élégance, un raffinement que le style Empire, pompeux rêvant de grandeur (style de parvenu…) avait mis de côté.

                C’est pourquoi plutôt que l’acajou, les bois clairs sont utilisés, les meubles ont des dimensions plus réduites et sont finement incrustés ou découpés.

                Cependant le style précédent est encore très présent par son influence.

                A côté de cela, les esprits sont agités d’idées nouvelles, le romantisme est à la mode avec Lamartine, Victor Hugo, Berlioz et les inspirations littéraires ou musicales cherchées dans le Moyen Age, créeront un style de meubles gothiques où l’on retrouve ogives, dentelures, clochetons et rosaces.

                Le mobilier Restauration est confortable, gracieux et maniable. Les bois clairs (frêne verni, orme, platane moiré, hêtre, peuplier, thuya moucheté, racine de buis, oranger, citronnier, acacia, olivier) sont souvent incrustés de bois foncés (acajou, palissandre) et leurs dimensions, plus petites, s’adaptent à des intérieurs plus restreints.

                Ces incrustations sont très finement réalisées : lyres, palmettes, cygnes, angelots et rosaces. Elles visent à remplacer les bronzes de l’Empire, souvent accompagnées de moulures qui n’existaient plus. Cela adoucit la surface et l’arête du meuble.

                Le lit est toujours destiné à être placé le long du mur, « bateau » il possède deux dossiers souvent d’égale hauteur avec des montants légèrement incurvés vers l’extérieur, terminés en haut par une volute.

                Les tables se multiplient rappelant celles de l’Empire mais plus légères et très variées : à l’anglaise avec un plateau rectangulaire complété par deux abattants à chaque extrémité, guéridons toujours très présents et servant parfois de tables de salle à manger.

                Les bibliothèques sont élancées et simples, leurs montants sont droits et deux ou trois portes sont vitrées aux deux tiers haut avec le tiers bas en bois. Cartonniers et classeurs viennent compléter ces rangements.

                 Le bureau ministre est grand, le secrétaire à abattant est souvent recouvert d’un plateau de marbre qui repose sur un tiroir supérieur. De petits tiroirs et compartiments soulignés de filets sont cachés derrière l’abattant.

                Pour les sièges, c’est l’apparition vers 1825 des ressorts, dont les premiers spécimens avaient été utilisés sous Louis XVI, technique perdue ou abandonnée du fait de la Révolution.

Ils donnent un confort certain et les ébénistes créent des structures avec des ceintures assez hautes, capables de les supporter.

                Ils sont pleins de grâces, maniables et solides. Les bois sont cintrés pour donner plus de douceur aux lignes empruntées aux styles Directoire et Empire. Les pieds arrière « en sabre » donnent la stabilité tandis que les pieds avant sont droits ou en console.                                                         

                La forme en gondole, qui épouse la forme du dos avec accotoirs galbés, a du succès et dauphins ou cygnes décorent fréquemment les accotoirs.

                Les dossiers peuvent être ajourés ou garnis d’étoffes.

Apparition du fauteuil « Voltaire » avec un haut dossier rembourré, que la cambrure à la hauteur des reins rend très confortable. Il est encore très présent dans bien des familles.                 Sa version en chaise est « la chauffeuse dont le siège est assez bas.

                Les chaises suivent le style des fauteuils, étant toujours très appréciés dans nos intérieurs modernes. Les tabourets en X sont toujours présents, certains rappelant les sièges curules sont alors très élégants.

                Enfin les méridiennes et canapés adoptent des formes variées : causeuses, dormeuses, baigneuses, sofas : banquette rembourrée garnie des coussins reposant sur un socle en bois.

                Le style suivant sera dans la continuité, plus massif, bourgeois, à l’image du roi Louis Philippe, le roi bourgeois.

                                                                                                                                                             Jeanne de Thuringe

L’Empire

               L’Empire est un style qui veut marquer la réussite de Napoléon Bonaparte, en gardant toujours l’inspiration antique si chère aux styles Directoire et Consulat précédents. L’existence d’une cour d’Empire et l’institution d’une noblesse propre à ce règne vont entraîner beaucoup de commandes pour les hôtels parisiens ou les châteaux des proches de l’empereur.

                Jacob-Desmalter est le grand ébéniste de cette époque. Les châteaux de Fontainebleau, Compiègne et les trianons de Versailles, démeublés à la Révolution, vont être à nouveau garnis selon une étiquette très stricte dans le type de meubles et leur aspect. Ainsi pour les souverains, le bois est obligatoirement doré.

Les bois peuvent être peints avec des couleurs claires, parfois rechampies d’or, gris pâle ou blanc. Mais si l’usage des bois indigènes, orme, if, noyer ou hêtre devient fréquent, il voisine avec l’acajou souvent orné de bronzes dorés.              

                La symétrie de décor, de construction et la prédominance de la ligne droite sont caractéristiques de ce style comme une certaine lourdeur, les meubles sont vite imposants. Mais cela est tempéré par des étoffes d’une grande richesse de couleurs souvent ornées de passementeries aux couleurs opposées. Ainsi les soieries lyonnaises produisent de somptueux damas ou gourgourans.

Les sièges Empire conservés sont très nombreux. Une chambre à coucher d’appartement impérial se composait de sièges, lit, commode, secrétaire, guéridon et, pour la garde-robe , chaise d’affaire (ou d’aisance), bidet et table de nuit. Dans le salon nous trouvons un canapé, deux bergères, quatre à douze fauteuils, chaises et tabourets de pieds. Quant à la salle à manger le modèle de chaise est simple avec des dossiers ajourés avec différents décors, l’assise en est souvent cannée ou couverte de crin.

                Le dossier est quasiment droit, carré comme l’assise, les pieds arrière sont épais, peu courbés et les pieds avant forment avec le support de l’accotoir une seule ligne décorative.

Le lit bateau devient de plus en plus fréquent, et le lit en corbeille apparaît. Ils sont accompagnés de « somnos », tables de nuit  carrées avec une plinthe qui vient cacher les roulettes.

Les meubles de rangements comme les secrétaires ou les commodes gardent une forme simple et architecturée. Les tiroirs des commodes masquent la traverse qui les sépare mais souvent il existe des vantaux qui les rapprochent de petites armoires. Les secrétaires sont droits, imposants, et un abattant dévoile un caisson pour ranger les papiers, et une série de petits tiroirs dont certains à secrets.

Les consoles sont très présentes, servant à poser les candélabres pour l’éclairage des pièces, leurs lignes sont droites et souvent enrichies de bronzes.

Le guéridon est composé d’un pied central ou d’un tripode, et le diamètre d’un dessus de marbre est facilement d’un mètre.Mais un plus petit peut servir de table à déjeuner. Ils sont très utilisés, et existent là aussi encore en grand nombre.

Ce style invente un grand miroir pour se voir en pied : la psyché qui peut être richement ornée.

                Enfin les petits meubles apparus aux styles précédents sont toujours très appréciés, jardinières, « athéniennes en lavabo », petites tables rectangulaires : vide-poches, table à dessiner, table à ouvrage. Leur ligne souple, en bois clair assurera une continuité en ce style Empire et le suivant : le style de la Restauration.

                                                                                                                                                       Jeanne de Thuringe

Les styles Directoire et Consulat

             La révolution française crée un bouleversement sans précédent et la vente des biens des émigrés profite à une population nouvellement enrichie, tandis que ceux-ci, obligés de vivre modestement du fait de tout ce renversement,  habitent en ville et de plus en plus dans des appartements. C’est l’époque où les immeubles de rapport de plusieurs appartements répartis par niveaux, avec des commodités à chaque étage, se multiplient.

          Les meubles vont être désormais fabriqués dans des ateliers où sont travaillés bois, sculpture, dorure, bronzes. Cela résulte de l’abolition des corporations par la loi Le Chapelier de 1791, qui permet donc à un même artisan de pratiquer plusieurs activités. Le niveau de compétences reste le même car tous ont été formés sous l’Ancien Régime. Par contre l’estampille n’est plus obligatoire.

          Imiter l’antique est le grand défi dans la fabrication des meubles, c’est ainsi que l’on voit apparaître les sièges « curule » et des bronzes d’ornement représentant des sphinx ou sphinges, des bustes coiffés à l’égyptienne, des pattes, des têtes ou mufles de lions également, des masques ou des chimères ailées.

L’acajou, récemment venu suivant la mode anglaise, va être très utilisé, mais le plus souvent en placage, du fait de son coût très important. C’est l’époque où apparaît le sciage mécanique, qui va permettre de réduire son épaisseur et d’en tirer toutes les facettes.

          Le blocus continental de 1806 interdit d’importer des bois exotiques, mais il faudra plusieurs années pour finir le stock très important qui en avait été fait. Alors les bois produits en France retrouveront un intérêt : loupe d’orme, frêne, platane, if réservé aux meubles de grand prix.

          Le Directoire (1795-1799):

          Les meubles sont assez rares sous la Révolution, du fait des évènements. Ils sont surtout remarquables par les attributs révolutionnaires : pique, bonnet phrygien, leurs formes restent celles du règne de Louis XVI.

          Peu à peu les dossiers rectangulaires des sièges s’enroulent vers l’arrière (en crosse), les pieds hauts et fins sont différents à l’avant et l’arrière où ils sont courbés, « en sabre ». La ceinture est peu décorée et le support d’accotoir est dans le prolongement des pieds.

          Ils sont en acajou, ou en bois peint en couleur très claire, voire blanche.

Les lits de repos connaissent beaucoup de succès par leur ressemblance avec les lits antiques. Certains lits sont démontables (campagnes militaires) et pour cela sont en acier, mais d’autres dans cet alliage seront très ornés et destinés aux chambres à coucher.

          Les commodes ou secrétaires sont dans la lignée du style précédent, souvent en acajou, avec un décor rectiligne et sobre.

          Les petits meubles utilitaires que nous avions déjà rencontrés continuent à être très demandés et le métal permet de créer de petits guéridons très fins, inspirés des tripodes antiques.

          La salle à manger étant devenue une pièce permanente, divers meubles comme les consoles dessertes, rafraichissoirs y prennent place. La table se dote de rallonges pour accueillir de nombreux convives.

          Le Consulat (1799-1804)

          Les dates retenues pour ce style ne sont pas strictes, empiétant un peu sur la période précédente. Les bois clairs sont beaucoup utilisés comme le citronnier ou l’amarante, même si la plupart des meubles sont en acajou. Des motifs en ébène, étain, os, ivoire ou cuivre y sont incrustés. Les formes inspirées de l’antique sont toujours présentes.

          Le dossier des sièges n’est pas toujours garni d’étoffe et le bois en est donc ajouré, ou découpé à grille.

          La forme nouvelle qui se prolongera sous l’Empire est celle du pied avant et support d’ accotoir ne formant qu’une seule ligne. Une figure égyptienne le plus souvent  terminée au sol par des griffes de lion est très fréquente.

          La forme gondole apparaît sur des petites bergères.

          Les tissus employés sont unis avec des tons vifs et clairs inspirés des fresques romaines, et souvent soulignés de broderies ou galons noirs.                             

Les lits sont toujours prévus pour être parallèles au mur avec donc une seule face ornée.

dont le décor est en rapport avec les symboles de la nuit et de l’amour. La table de nuit est faite pour être vue de face en forme d’autel antique ou de piédestal.

             Les portes des commodes dissimulent les tiroirs, et les secrétaires tout comme elles, sont soutenus par des pieds de fauve. Pieds de fauve que l’on retrouve en jarret, ou pieds tournés sur les bureaux, simples plateaux recouverts de cuir vert.

             Les petits guéridons toujours inspirés de modèles antiques  deviennent aussi vide-poches, table à ouvrage, « lavabo » avec une cuvette en porcelaine ou argent pour se laver les mains. Certains ébénistes réussissent à faire des pieds très fins en bois ressemblant à du bronze.

             Un ébéniste comme Riesener avait sous Louis XVI fabriqué plusieurs meubles à secrets avec des mécanismes très ingénieux. La vogue en sera encore plus grande sous le Consulat (et l’Empire) en raison des secrets d’Etat à conserver. Ainsi, à son exemple, Biennais et Mansion concevront des secrétaires, commodes ou malles de voyage avec une multitude de cachettes, de tiroirs secrets, ou des malles de voyage pour les campagnes militaires. La maison Hermès possède encore celle faite pour Cambacérès avec coffre-fort intégré, image ci-dessous…

             Ces « artistes » seront toujours honorés par Napoléon sous l’Empire dont le style sera plus lourd, magnifiant la puissance du régime.                          

                                                                                                                                                         Jeanne de Thuringe

Le style Louis XVI

          Comme nous l’avons vu, le passage du style Louis XV au style Louis XVI se fait en douceur sur une vingtaine d’années avec le style Transition.

          Nous retrouvons les mêmes ébénistes, ou du moins les mêmes familles d’ébénistes, qui travaillent de plus en plus ce style à l’antique se caractérisant par tous les charmes du XVIIIème siècle.

          Ainsi fleurs au naturel, en bouquets, en corbeille, en guirlandes, rubans, nœuds, cocardes viennent égayer la sobriété des lignes droites et de la symétrie, avec également des références à l’exotisme avec beaucoup de « chinoiseries ».

          C’est un style plein de charme et raffiné.

          Le mobilier dans une même pièce est rigoureusement assorti, c’est à dire que les rideaux, tentures sur les murs ou tissus des sièges sont faits de la même étoffe, beaucoup de toile de Jouy (manufacture de Jouy en Josas) avec des décors bucoliques ou dits « à l’indienne » avec ramages et guirlandes.

          Les pieds des sièges et des lits sont cannelés, parfois spiralés, avec un dé de raccordement à la ceinture marqué d’une rosace. Il existe une grande variété de dossiers: droit : « à la reine », en chapeau de gendrame, , en hotte, ovales dits « en médaillon », et pour les chaises en forme de lyre ou de montgolfière.

          Ils sont en bois peints ou dorés comme pour les deux styles précédents et recouverts d’étoffes claires en soie, velours, tapisserie ou toile imprimée.

          Le décor sculpté est léger avec des motifs de perles, de rubans tournants, rais de cœurs, feuilles d’eau, que l’on retrouve aussi sur les glaces.

            A la fin du règne de Louis XVI, l’influence anglaise se fait sentir ( l’anglomanie), avec l’adoption de dossiers ajourés dans le style Chippendale (du nom de l’ébéniste anglais du XVIIIème siècle, Thomas Chippendale).

          La bergère est aussi très présente comme sous le règne de Louis XV, de même que les cabriolets, fauteuils faciles à manier au gré de la conversation. Les types de lits sont les mêmes qu’à la période précédente.

          Nous retrouvons également les consoles avec plateau de pierre ou de marbre, rectangulaire ou en demi-lune, ainsi que les petites tables, bureaux cylindriques, secrétaires, armoires et buffets en chêne ou noyer.

          Enfin à cette époque, sous l’influence anglaise, la table de salle à manger apparaît enfin, de forme circulaire ou ovale, en acajou pouvant être agrandie avec des rallonges.

          Au début du règne de louis XVI, le caractère « archéologique » du style pris dans les années 1760, a été oublié pour un aspect  plus aimable et fleuri. L’aspect antique reprendra sur la fin, dans les années 1780 avec des lignes plus raides et anguleuses qui annoncent déjà un peu l’Empire, à travers les styles Directoire et Consulat que nous verrons bientôt.

    Jeanne de Thuringe

Sur la Revue imprimée ou sur la version pdf vous trouverez les photos d’illustration

Le style Louis XV

          Le style Louis XV est aussi appelé rocaille du fait d’une profusion de guirlandes de fleurs et d’un aspect parfois pittoresque. Mais il reste sobre dans son originalité, contrairement aux styles de même époque en Allemagne ou en Italie qui sont très exubérants. Cela lui confère une élégance certaine.

          Très influencé par les femmes – hélas les maîtresses de Louis XV-,  ce style est aussi révélateur d’une époque où le mode de vie se veut plus intime. C’est ainsi que les maisons auront des pièces plus petites avec des plafonds abaissés, l’intérieur vise à être mieux chauffé et douillet, avec des pièces dédiées aux usages particuliers. C’est notamment l’apparition de la salle à manger vers 1740. Côté décoration les parquets marquetés apparaissent au lieu du dallage de pierre jugé trop froid, et les boiseries sont peintes dans des tons pastel avec des panneaux travaillés de façon gracieuse.

           Le souci est au bien-être, et tout est choisi en fonction d’une harmonie.

Cette époque est certainement la plus grande du mobilier français avec des matériaux très variés, des astuces de fabrication uniques, les meubles devenant très maniables, sans cesser d’être élégants. Des familles entières travaillent de pères en fils, transmettant ainsi le savoir-faire.

          Les matériaux utilisés pour les meubles sont  le chêne et le noyer, le merisier, le frêne, le prunier, l’olivier, le châtaignier. Le hêtre, le tilleul et le noyer sont destinés aux sièges.

          Le bâti des très beaux meubles est en chêne, sapin ou peuplier.

          Le bois est davantage peint que doré. Les peintures sont en harmonie avec celles des pièces à vivre.

          Beaucoup de marqueterie avec des compositions de bouquets, gerbes, branchages ou dessins géométriques. Les marbres utilisés sont très beaux et donnent de belles couleurs au mobilier, sous forme de tablettes épaisses  et suivant les courbes du meuble.

          La laque venue d’Orient inspire des essais de copie mais malheureusement ne résistera pas au temps.

          L’exotisme est présent avec l’influence chinoise ou japonisante. Les bronzes, l’orfèvrerie ou les bois se parent tous de coquilles, de colombes ou de dauphins, de fleurs stylisées en bouquets ou guirlandes. Elles sont partout présentes.

          La ligne courbe est systématiquement utilisée assouplissant les formes et les motifs, en forme de S ou de C. Si nous retenons que le style Louis XV reproduit les formes féminines, il est facile de le reconnaître.

         Le fauteuil cabriolet apparaît, plus petit, plus maniable et donc facile à être déplacé dans une pièce pour les commodités de la conversation.

          La bergère est rendue confortable avec un coussin épais reposant sur le fond du siège ; le fauteuil de paille très répandu, plus simple avec quatre pieds cambrés et des traverses en fuseau, se voit beaucoup en Provence.

          Enfin apparaissent des chaises dites voyelles avec un dossier bas surmonté d’un accoudoir sur lesquels les hommes s‘assoient à califourchon pour suivre une partie de cartes, tout comme la bergère ponteuse.

Le canapé est très répandu, de même que les chaises longues dites duchesse (en bateau d’un seul tenant, ou brisées en plusieurs parties séparables).

          Il existe une grande diversité de tables : de toilette, de chevet, chiffonnières, à écrire. Elles sont raffinées, de petite taille et comportent souvent des astuces.

          De même pour les bureaux : plats, à dos d’âne, à cylindre.

          Enfin pour les objets du quotidien comme la vaisselle, les horloges, il n’y a plus rien de carré ou de rond, mais tout est chantourné, mouluré, torsadé.

          Le style Louis XVI reviendra à des lignes plus épurées, cette fantaisie baroque, exubérante ayant un peu lassé, mais cela se fera peu à peu par le style « Transition » qui assurera un passage en douceur entre les deux.

                                                                                                                      Jeanne de Thuringe

Histoire des Styles 5

La régence

 De 1715 à 1723, en attendant la majorité de Louis XV, arrière-petit-fils de Louis XIV, la Régence est assurée, par « Monsieur », Philippe d’Orléans, frère de Louis XIV.

Mais le style « Régence » a commencé dès le début du XVIIIème siècle, donc il couvre en réalité un peu plus de 25 ans, de 1700 à 1730 environ et annonce le style Louis XV, plus intime, plus chaleureux que celui du Roi Soleil, pompeux et solennel.

C’est donc un style de transition comportant encore des éléments du style XIV mais aussi ceux qui figureront sous Louis XV.

Les meubles des pièces d’apparat sont encore imposants mais les dimensions se réduisent vers moins de solennité et les lignes courbes adoucissent la rigueur des formes héritées de Louis XIV. Ce style correspond à la fuite de l’étiquette pesante instituée à Versailles et considérée comme asphyxiante. Les commandes de meubles viennent donc davantage de riches ou nobles particuliers que de la Cour, et s’adaptent à la taille des pièces qui se réduisent vers plus d’intimité.

L’ornementation des meubles est plus fantaisiste que le style précédent et le placage notamment en bois de violette (palissandre) ainsi que le bronze sont plus fréquents. Celui-ci cerne le plateau des meubles pour le consolider, sert pour les « mains » (poignées) des tiroirs et protège notamment les pieds, sous forme de sabots.

Le chêne est employé pour les beaux meubles, le peuplier et le sapin pour les plus courants. Les bois fruitiers, noyer, hêtre et tilleul servent pour les sièges, le bois doré se trouve sur les consoles, les encadrements et les sièges d’apparat.

Les motifs décoratifs que l’on retrouve tant sur le bois que les bronzes sont:

  • les jeux de fond : quadrillage, losanges, fleurettes
  • les motifs d’origine humaine : masques et mascarons, têtes de faune ou de femme
  • les motifs d’origine animale : la coquille est très caractéristique de ce style, l’aile de chauve-souris qui ressemble un peu à la coquille, placée aux mêmes endroits, les singes, dauphins, dragons, oiseaux, chimères
  • les motifs d’origine végétale : palmettes composées de cinq feuilles réunies à la base, feuille d’acanthe allongée et assouplie, feuille aquatique plate et à  nervures.

Si en début du style les sièges ont encore des traverses en X reliant les pieds, à la fin ils auront disparu comme nous le voyons sur les deux photos ci-dessus où le bois de noyer simplement ciré est très apprécié. Ils sont garnis (rembourrés) recouverts de tapisserie, cuir ou riches tissus. Parfois les garnitures sont amovibles pour changer les tissus selon les saisons.

Les sièges cannés ou dits « foncé de canne » se développent et sont appréciés pour leur simplicité. Ils sont laissés tels quels l’été et recouverts d’ « un carreau » (coussin plat) fixé par des rubans l’hiver.

La commode dite « tombeau » portée par des pieds très bas, est vraiment caractéristique de l’époque, mais la commode à arbalète due à l’ébéniste Cressent, aux lignes plus légères, est rapidement adoptée.

La table bureau est très fréquente, de grande taille avec plateau rectangulaire ceinturé d’un jonc en cuivre, et trois tiroirs avec poignées de bronzes.

Celle de salle à manger n’existe pas encore (simple planche posée sur tréteaux) et  les tables dites de « milieu » très petites et très élégantes sont rares.

Quant aux buffets ils sont encore dans la ligne de ceux du style Louis XIV, de même que les armoires, sauf que leurs façades peuvent être galbées.

Le style Louis XV principalement féminin dans les courbes, la délicatesse des  motifs, est donc peu à peu annoncé et les familles d’ébénistes développeront un savoir- faire de plus en plus abouti avec une profusion de petits meubles.

Jeanne de Thuringe

L’esprit du XVIIIème siècle

L’époque du style Louis XIV se caractérisait par une grande créativité de meubles et de décors, mais aussi par un style très chargé comme nous l’avons vu.

Le XVIIIème siècle qui recouvre le style Régence, Louis XV et Louis XVI marque un tournant important par son raffinement, peu égalé depuis.

Attardons-nous donc sur ses caractéristiques avant de poursuivre dans nos prochains numéros plus en détail.

Pendant tout le XVIIIème siècle, la prospérité est générale, les clients exigeants dépensent donc largement, et incitent ainsi les architectes et les décorateurs, à proposer des productions de grande qualité avec toujours plus de talent.

L’architecture civile reste marquée de classicisme et symétrie, gardant le goût sobre de l’antique. Les appareillages de pierre sont parfaitement agencés, le fer forgé orne avec grâce les balcons et la justesse des proportions garantit une harmonie peu égalée jusque-là. Cela est vrai tant à la campagne qu’en ville et vous pouvez encore admirer cet équilibre à Bordeaux, Compiègne, Nancy, Aix en Provence, et dans bien d‘autres villes en France.

Les jardins viennent « présenter les demeures » leur offrant un écrin de verdure pour les mettre en valeur, c’est la grande époque des jardins dits « à la Française », auxquels vont succéder à partir du milieu du XVIIIème siècle les jardins dits « à l’anglaise », marqués par une nature apprivoisée même si elle ne paraît pas, ce qui est là tout leur art…

Les murs sont souvent recouverts de boiseries très recherchées ou plus modestes selon le rang et la fortune du propriétaire, et leurs couleurs commandent celles des meubles et des étoffes. Rien n’est laissé au hasard et si les couleurs blanc et or dominent dans les pièces les plus luxueuses, les plus usitées sont le bleu ou le vert, le jonquille, lilas, diverses nuances de gris et aussi les décors peints avec des singeries, des chinoiseries, des fleurs ou des scènes champêtres.

L’organisation du métier des artisans du meuble obéit aux règles strictes des corporations et si une même corporation peut ainsi réunir menuisiers et ébénistes, d’autres seront distinctes dans un même art, selon l’orientation du travail. Les marchands merciers passent commande aux artisans et vendent ensuite les meubles à leur clientèle de plus en plus désireuse d’être à l’avant-garde. Beaucoup de petits meubles astucieux voient le jour, combinant plusieurs fonctions en une et comportant aussi des secrets (caches).

Enfin en 1743 (enregistré en 1751) il est fait obligation aux menuisiers et ébénistes de  marquer leurs meubles de leur nom ou initiales, « l’estampille ».  Souvent celle-ci n’est pas facile à trouver, soit qu’elle ait été omise, ou en partie effacée  (on parle alors de trace d’estampille), soit qu’elle ait été effacée.

Les bois utilisés pour les sièges sont le noyer, puis le hêtre doré ou peint.

Pour les meubles d’ébénisterie ce sera du chêne pour les montants, sapin ou tilleul. Ensuite nous trouvons divers bois fruitiers comme le poirier, prunier, merisier (cerisier sauvage), noyer, houx, olivier.

Les bois exotiques viennent d’Amérique du Sud, même s’ils sont appelés bois des Indes et appréciés pour leurs couleurs vives : bois violet (dite de violette), rose (dit bois de rose), citron, etc…

Les assemblages sont à tenon et mortaise, à rainure et languette, et à queue d’aronde pour les tiroirs.

Le bâti du meuble est souvent recouvert de bois exotiques dont les feuilles sont de plus en plus minces, technique du placage jusqu’à pouvoir arriver à 2mm d’épaisseur…

Puis suivent le cas échéant, la marqueterie et les bronzes pour orner les meubles (pieds, poignées, chutes pour protéger les angles) qui peuvent être simplement cirés mais sont souvent vernis pour exalter la couleur du bois et les protéger.

Quant aux sièges, ils sont très souvent peints de couleurs claires déclinant les gris pâles verts et bleutés, recouverts de velours, de soies, de tapisseries représentant des chinoiseries, des entrelacs de fleurs, des scènes de fables.

Le XVIIIème siècle se caractérise donc par un grand raffinement, des dimensions plus réduites, des lignes courbes pour adoucir les formes rigides du XVIIème siècle, des couleurs pastelles. Les styles qui le rythment deviennent progressivement de plus en plus légers et féminins comme nous le verrons.

Jeanne de Thuringe

Histoire des styles : Louis XIV (3)

                Louis XIV restera toujours profondément marqué par la Fronde qu’il a vécue enfant, dormant sur la paille lors de la fuite du château de Saint Germain. Cela explique son désir d’asseoir sa puissance pour éviter les déchirements entre les grandes familles du royaume et les tentatives de soulèvement contre l’autorité royale.

                Le style qui porte son nom est donc tout empreint de cette magnificence, qui aura pour conséquence de développer les arts en France, les manufactures, et un savoir-faire de luxe, encore inégalé et toujours envié.

                Il se distingue par l’ampleur de ses formes, l’éclat des dorures et des matières chatoyantes : l’écaille de tortue, la marqueterie colorée, le bronze doré, et les bois précieux.

                Colbert et Le Brun mettront tout cela en ordre en créant la manufacture des Gobelins et la compagnie des Indes, c’est donc à cette époque que les bois exotiques sont introduits en France : amarante, bois de rose ou de violette. Depuis 1660 (un an avant le règne de Louis XIV) le développement du commerce a entraîné l’enrichissement de la bourgeoisie qui souhaite vivre dans des demeures meublées avec élégance, ce qui jusque-là était la seule préoccupation des grandes familles nobles.

                Versailles est même meublé avec le magnifique mobilier d’argent qui sera fondu en raison des difficultés économiques et militaires de la fin du XVIIème.

C’est ainsi qu’apparaît la marqueterie Boulle (du nom de l’ébéniste qui la développe) avec de véritables décors de feuillages, d’animaux, et des découpes d’une précision remarquable.

               Les décors des alcôves, plafonds et cabinets (meubles sur pieds) sont richement ornés de sujets inspirés de l’Antiquité, trophées et divinités, au début du règne du roi Soleil (figure d’Apollon) et ensuite dans la seconde moitié de guirlandes, draperies dites à la Berain (du nom du dessinateur en vogue à l’époque, dont l’atelier était voisin au Louvre de celui de Boulle, d’où une influence réciproque).

                Les sièges sont de plus en plus massifs, avec des sculptures imposantes. Les pieds sont au début, carrés, sculptés en balustres et reliés par une entretoise en X. Les accotoirs incurvés se terminent par une crosse souvent en forme de feuille d’acanthe.

                  A la fin du XVIIème siècle les pieds sont incurvés en « console », les sculptures plus fines et les dossiers arrondis.

                Si la bourgeoisie utilise des tissus de laine pour recouvrir les sièges, à la Cour la garniture des sièges et du lit, assortie à la tenture murale et aux rideaux, est changée deux fois par an, été (soieries claires et fleuries) et hiver (velours épais, damas ou brocarts).

                Les lits sont magnifiques, certaines cérémonies ayant lieu dans la chambre du Roi ; le mimétisme d’un lit imposant recouvert d’étoffes très riches se répand.

                Une grande variété de tables apparaît en noyer ciré pour les plus simples, d’autres dorées avec dessus de marbre ou de marqueterie de pierres dures pour les plus sophistiquées.

                Le bureau apparaît vers 1670,  caractérisé par huit pieds, des tiroirs et un grand plateau. Toutes les faces sont richement ornées du même décor que le plateau, car il est placé au centre de la pièce.

                Enfin, le bureau en évoluant, donnera naissance à la commode, placée dans la chambre, avec un décor très varié.

                Cette époque se caractérise donc par une grande créativité de meubles et de décors, mais aussi un style très chargé qui s’affinera beaucoup au XVIIIème siècle comme nous le verrons.

                                                                                                                      Jeanne de Thuringe

Histoire des Styles 2 : Louis XIII

            Sous le règne d’Henri IV, avec l’accalmie qui suit les guerres de religion, un certain confort va se développer touchant le mobilier et les objets du quotidien. Avec le règne de Louis XIII, les grandes demeures sont davantage tournées vers l’agrément que la défense, les fenêtres s’ouvrent sur le monde et la symétrie s’impose. Pour relancer l’économie française, Henri IV fait venir à la cour, en son palais du Louvre, des artistes étrangers chargés de former des apprentis français dans des domaines aussi variés que l’ébénisterie, le tissage de tapisserie ou de la soie.

            A sa mort son épouse régente, Marie de Médicis, poursuivra dans le même sens ainsi qu’ensuite leur fils Louis XIII, malgré les difficultés politiques.

            Avec Louis XIV et le faste de la cour de Versailles, la France développera un savoir-faire en tous domaines, qui deviendra un modèle pour l’Europe entière.

            L’architecture du XVIIème siècle est marquée par la symétrie, avec d’amples bâtiments, des façades régulières sur lesquelles se trouvent parfois des éléments issus de l’antiquité comme colonnes, pilastres, frontons, balustrade. Les pièces d’habitation sont au premier étage, et le plus souvent en enfilade, tendant à se réduire à la fin du XVIIème siècle pour être plus commodément chauffées.

            Les corporations s’enrichissent de nouveaux métiers qui se diversifient : l’ébéniste se distingue du menuisier ; le tapissier garnit les sièges et crée d’amples décors de tentures.

            Le chêne est toujours utilisé comme au Moyen âge pour la fabrication des meubles, mais on trouve également des bois blancs plus légers pour des plateaux de table. Noyer et poirier sont aussi travaillés.

            Sous Louis XIII les bois sont cirés, et les premiers sièges apparaissent, garnis de crin de cheval et recouverts de velours, cuir, damas, ou de tapisserie, remplaçant les coussins mobiles. Ils sont fixés par de gros clous à tête de cuivre. Les pieds sont tournés en chapelet ou torsade, et la chaise à bras prend le nom de fauteuil en 1640. Certaines innovations comme la chaise de malade datent de cette époque.

Les tables sont toujours dressées sur des tréteaux pour les repas mais ce sont des petites tables très sobres au début, elles auront des pieds tournés par la suite.

Les meubles de rangement sont l’armoire, et le buffet à deux corps très apprécié depuis le milieu du XVIème siècle, parfois très richement orné.

            Les ustensiles pour le repas restent simples avec coupe, assiette, écuelle, pichet, en étain ou en argent. Il n’y a quasiment pas de verre, si ce n’est ceux des artistes italiens venus en France.

           En conclusion, le style Louis XIII se reconnaît à :

 Des meubles en bois foncés, massifs, d’allure sobre et architecturée.

Des pieds de table en spirale, en balustre ou en chapelet avec toujours un entrejambe en H.

Des sièges garnis avec également un entrejambe en H.

Des moulures importantes en pointe de diamant, en gâteau (en parts), en tas de sable sur les armoires.

Des ornementations de feuille d‘acanthe, de pied d’aiglon, de chimères.

                                                                                  Jeanne de Thuringe