Mon argent ? Notre argent !

            Lorsque Béatrice et Gérard se fréquentaient, il n’était jamais venu à l’idée de Gérard de réfléchir avec elle à la manière dont ils gèreraient leur budget une fois mariés. De toute façon, ils n’avaient pas d’argent… Après leur mariage, ils ne gagnaient pas beaucoup mais cela suffisait pour payer le loyer, les factures, l’essence et la nourriture. Pendant les premières années, ils n’avaient pas de problème d’argent, puisqu’ils n’avaient pas d’argent !

Aussi longtemps que vous acceptez ensemble de faire des sacrifices financiers pour atteindre un objectif donné (par exemple payer des études, acheter une maison), et aussi longtemps qu’il y a suffisamment d’argent pour payer les produits de première nécessité, vous ne risquez pas vraiment de vous disputer au sujet des finances.

Lorsque les ressources augmentent ou que le temps des efforts se prolonge, il n’est pas rare que ce sujet des finances devienne une source de tension dans le ménage. Chacun finit par avoir des idées différentes sur les achats à faire et le moment qui convient pour les faire.

Notre argent : construire l’unité

La première étape consiste à vous mettre d’accord sur le fait que vous ne parlerez plus de « mon argent » et de « ton argent », même si l’un des deux est le seul à avoir un revenu régulier. Le désir d’unité est au cœur du mariage, « pour le meilleur et pour le pire ». Cela implique de partager vos revenus et de réfléchir à ce que vous voudrez faire de votre argent.

Economiser, donner, dépenser

Pour parvenir à une vision commune sur la question des finances, déterminez ensemble quel pourcentage de vos revenus vous voudrez allouer à l’épargne, aux dons ou cadeaux, et à vos dépenses courantes.

L’épargne

Il est sage d’abord, d’économiser 10% de son revenu total. Cela permet de disposer d’une réserve en cas d’urgence, comme un accident de voiture, une grosse réparation ou un licenciement. L’épargne permet de mettre de l’argent de côté pour les achats importants comme une maison ou une voiture. Le moment venu, elle permet de préparer sa retraite.

Les dons

Ensuite, si les charges scolaires ne sont pas trop lourdes, on peut allouer 10% aux dons, surtout lorsqu’on paye des impôts et que l’on peut défiscaliser jusqu’à 66% du don. Donner, c’est exprimer notre reconnaissance pour ce que nous avons nous-mêmes reçu. Les gens les plus heureux au monde ne sont pas les plus fortunés, mais ceux qui ont appris à donner avec joie pour aider les autres. Le soutien des prêtres et de l’Eglise est un devoir en remerciement des dons de la Foi et de la Grâce, et pour aider à la propagation de la Foi (denier du culte et quêtes, œuvres). Mettez-vous d’accord sur le pourcentage que vous souhaitez consacrer à ce sujet.

Les dépenses

Il faut distinguer les dépenses programmées, les dépenses de fonctionnement courant, et les investissements.

  • Dépenses programmées :

le remboursement de l’emprunt pour la maison ou le loyer, les assurances, les charges (eau, électricité, chauffage…), les véhicules, les scolarités, les éventuels impôts, les abonnements….

  • Fonctionnement courant :

alimentation, habillement, déplacements, santé, loisirs…

  • Investissements :

ameublement, décoration, matériel et ustensiles pour les travaux ménagers, le bricolage….

C’est à vous de décider des montants à allouer à chacun de ces postes budgétaires. Plusieurs erreurs sont à éviter : des charges de logement trop élevées, des abonnements téléphoniques, internet, TV, magazines ou loisir qui se cumulent (faites le total annuel !), des achats à crédit (sauf ceux qui sont indispensables et que l’on saura rembourser), des achats impulsifs lorsque l’on est un peu juste sur son budget.

Si vous n’avez pas l’habitude, demandez conseil à un ménage de 3 à 5 ans plus expérimenté que vous. 

Je sais qu’il y a certaines choses « indispensables » dans notre société, mais pourquoi de jeunes mariés devraient-ils avoir, dès leurs premières années de vie commune, ce que leurs parents ont mis 10 ou 20 ans à se procurer (Lave-vaisselle, deux voitures, canapé…) ? Pourquoi devriez-vous avoir le plus beau et le meilleur maintenant ? Avec une telle conception des choses, vous vous privez de la joie qu’il y a à obtenir un objet désiré après avoir attendu. Réjouissez-vous de ce que vous avez aujourd’hui !

Faire les courses avec sagesse, en échangeant les bonnes adresses, permet de faire de bonnes économies. Pour éviter bien des problèmes, convenez entre vous que vous ne ferez jamais un achat important sans en parler d’abord à l’autre. Il faut pour cela préciser la somme à partir de laquelle vous estimez qu’un achat est important. 50 € ? 100 € ?… Bien des appareils high tech resteraient au magasin si les ménages suivaient ce conseil ! Et bien des ménages seraient plus heureux.

Qui tient les comptes ?

Décidez entre vous qui tiendra les comptes. Ce peut être différent selon les grandes catégories exposées ci-dessus et les compétences de chacun.  Souvent, l’épouse est en charge, au moins, du fonctionnement courant, et dispose d’un budget mensuel régulier qu’elle gère avec autonomie et responsabilité. Elle peut avoir un compte bancaire spécifique pour ce but.

Cependant, assurez-vous que celui qui ne tient pas les comptes est au courant de la situation financière de la famille et associé aux décisions. Vous formez une équipe, ne l’oubliez pas !

Hervé Lepère

 (inspiré de Gary Chapman, pasteur baptiste américain, dont certains ouvrages sont à prendre avec une grande réserve).

Où sera ton cœur ?

Mercato : les 10 joueurs de football les plus chers du monde !

 Bertrand regarde les titres des journaux : Politique : « Forum de Davos : le PDG de JP Morgan loue Emmanuel Macron » ; Economie : « l’homme le plus riche du monde finalise son divorce » ; « Bernard Arnault garde la tête du classement des plus grandes fortunes » ; Sport : « Top 10 des plus gros transferts de l’histoire » ; « Kylian Mbappé est toujours le joueur le plus cher au monde !» …

La société actuelle nous pousse en permanence à considérer l’argent comme un but essentiel de la vie, ou tout au moins, le critère essentiel de sa réussite, à égalité avec les plaisirs du monde. Sommes-nous atteints par une nouvelle forme de la décadence romaine : « du pain et des jeux » ? Ne faut-il pas gagner plus et « se faire plaisir ? »  

Sommes-nous indifférents au regard que la société moderne porte sur nous : « il gagne bien sa vie, il a de la chance » ou au contraire « on se demande comment il fait avec son petit boulot ».

Qui dira de nous : « c’est une personne de valeur, profonde, tournée vers les autres, qui donne envie de lui ressembler » ?

Savoir de quel côté nous penchons

Alexandre Dumas fils rappelle que « l’argent est un bon serviteur et un mauvais maître ». (La Dame aux Camélias)

Considérons-nous l’argent comme une source de puissance ou une sécurité raisonnable ?

Y pensons-nous trop souvent soit parce que nous avons peur qu’il manque, soit parce que nous avons peur de ne pas le placer au bon rendement ?

Ne pensons-nous pas trop souvent au regard des autres sur notre voiture, notre métier, notre maison ou notre garde-robe ? 

Sommes-nous un éternel insatisfait de notre salaire, envieux des voisins, ne voyant que le nombre d’euros mensuels et le titre du poste ? N’oublions-nous pas que l’employeur peut valoriser aussi des qualités relationnelles et humaines, un esprit d’initiative au-delà du strict titre du poste, une bonne humeur préférable à notre pessimisme visible… Bien sûr, si nous souhaitons légitimement négocier notre salaire, il faut parfois faire des comparaisons. Appliquons alors les règles du discernement des esprits de Saint Ignace : si nous sommes troublés au lieu d’être sereins et positifs, c’est que nous sommes tentés de perdre l’esprit de pauvreté.

Au-delà de l’argent ! 

Ces questions nous montrent bien que l’esprit de pauvreté ne va pas de soi !

Cet esprit est une attitude de l’âme et de la volonté qui doit s’appliquer à tout ce que nous possédons au-delà de l’argent, même si ces possessions sont légitimes : biens matériels, notre temps, nos goûts et même notre réputation !  Oui, cet esprit peut et doit s’exercer chaque jour quelle que soit notre aisance financière. En voici cinq exemples :

  1. Savoir donner

« Quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite » (St Mat. VI-3). Un don, un cadeau, un service rendu doivent être vite oubliés. Acceptons les remerciements avec simplicité, sans coquetterie et passons à autre chose. C’est la meilleure manière de ne pas se dire plus tard… « quel ingrat, c’est toujours à sens unique » ou de se troubler parce qu’on n’aurait peut-être pas du donner. Donnons et oublions !

  1. Savoir demander :

Demander est plus difficile que donner ! Si l’inscription de nos enfants dans de bonnes écoles, fait peser trop de contraintes sur le budget de la famille, l’humilité et l’esprit de pauvreté nous commandent de demander des bourses, et de l’aide autour de nous, individuellement et par les divers réseaux d’entraide.

  1. Savoir rendre :

Anciens élèves qui avez tant reçus par des écoles qui sont restées bonnes, des mouvements de jeunes, des prêtres, de votre famille sachez rendre avec générosité par des dons, un soutien et de la reconnaissance visible !

Ce que nous avons reçu ne nous appartient pas, n’enterrons pas ce trésor comme un riche avare : transmettons-le !

  1. Se détacher du confort bourgeois :

La vie intérieure et le calme de la vie de famille sont indispensables. Pourtant, qui ne finit pas par s’attacher à ses petites habitudes, son train-train comme un riche à son trésor ?

Pantouflards pour certains, hyperactifs pour d’autres… Ne disons-nous pas trop souvent à nos enfants : « je n’ai pas le temps de t’écouter » au moment où eux en ont le plus besoin : lorsqu’ils rentrent de l’école et en week-end ?

Sachons accepter une idée du conjoint, ou un service à rendre à la paroisse, à l’école ou à quelqu’un qui en a besoin, sans dire « j’avais prévu autre chose ». Détachons-nous de notre temps et de notre confort parfois insensiblement égocentrique !

  1. Pauvreté spirituelle

L’esprit de pauvreté s’applique aussi dans ce domaine : il suffit de lire Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus. Tout est simple avec cet esprit !

Prenons conseil ! Un directeur spirituel saura nous aider à choisir les bons outils pour cultiver notre jardin spirituel, et nous éviter l’attachement à notre volonté propre.

Esprit de charité :

Soyons honnêtes, nous pouvons tous progresser sur l’un de ses cinq points… Avec cet esprit de pauvreté, qui est aussi un esprit de charité à pratiquer par chacun quel que soit son état, nous éviterons le reproche sévère de Léon Bloy : « je me suis demandé souvent quelle pouvait être la différence entre la charité de tant de chrétiens et la méchanceté des démons » (le sang du pauvre)

Au contraire, nous mériterons la promesse de Jésus-Christ pour tout ce que nous aurons fait: « ton Père qui voit dans le secret te le rendra ». 

Hervé Lepère

Soyons des passeurs

Notre-Dame de Paris est en flamme ce 15 Avril… « Pourquoi la France s’est-elle sentie, soudain, touchée au cœur comme par un coup de poignard ? (…) L’émotion qu’a suscitée la catastrophe, à l’heure où le catholicisme est devenu minoritaire (…) relève de ce besoin de l’âme humaine qu’avait identifié Simone Weil (…) : le lien vital qui nous unit à notre passé. Promis à une vie brève, l’homme ne serait qu’un météore, à l’horizon de l’histoire, s’il n’avait la capacité de placer sa destinée individuelle dans la longue mémoire de ses devanciers : ceux qui sont venus avant lui et qui lui ont procuré, en naissant, un capital de connaissances, de souvenirs, d’expériences sans lesquels il ne serait qu’un animal nu, misérable, analphabète et désarmé. Si tous les Français se sont sentis atteints, (…) c’est peut-être surtout parce que cette cathédrale résume notre histoire, (…) qui nous inscrit dans un héritage, une lignée, qui fait de nous des passeurs d’un dépôt que nous sommes conscients de devoir à notre tour transmettre, tant nous sentons à quel point, nous dépassant, il nous oblige ». Cet extrait de l’éditorial de Michel de Jaeghere dans le Figaro Hors-Série d’Avril 2019, rappelle un des rôles essentiels des parents : transmettre ce que nous avons reçu, si possible en améliorant certains aspects de notre héritage.

Savoir où nous allons et d’où nous venons

L’Espérance et l’espoir sont des moteurs de la vie que nous devons apprendre à nos enfants : ils vont vers le Ciel, ils ont l’ambition d’obtenir un métier qui leur plaise, ils vont franchir des étapes dans leurs choix de vie… la motivation des enfants grandit lorsqu’ils savent vers quoi ils vont.

Ces buts étant clairs, ils doivent prendre conscience de qui ils sont, « être quelqu’un de bien », car, selon l’adage antique, « l’Agir suit l’Etre ». 

Pour cela, apprenons-leur d’où ils viennent ! Nos parents, grands-parents et aïeux, notre région et nos terroirs, leurs métiers et savoir-faire ; leur savoir-être, l’esprit spécifique de nos familles et de nos fréquentations, certains évènements nous ont imprégnés et nous ont fait ce que nous sommes et ce que nous communiquons à nos enfants… En être conscient, en parler, en vivre -lorsque ces influences sont bonnes- sera profitable à toute la famille.

Transmission spécifique par le père de famille

Parlons donc à nos enfants de ce qui nous a formé : nos familles, notre pays, notre vie spirituelle, notre travail. La transmission doit commencer dès le jeune âge et se poursuivre sans relâche en s’adaptant à l’âge. L’effet n’est pas visible immédiatement, mais nous donnons ainsi à nos enfants, un socle, des références qui les structurent et les marquent pour toute leur vie même s’ils ne les adoptent pas en totalité.Avons-nous remarqué comme les jeunes enfants sont contents de connaître l’endroit où papa a habité, les jeux auxquels il jouait ?

Concrètement, lors de vacances, visitons des lieux historiques ou religieux adaptés à leur âge en racontant l’Histoire, en montrant comment quelques personnes, de conditions diverses, ont changé le cours de l’Histoire, ou ont laissé une trace – tels les bâtisseurs de monastères. Pourquoi pas eux ?

Racontons l’histoire des grands-parents et des aïeux. Renseignons-nous sur eux auprès des personnes âgées toujours en vie. Il y a toujours quelque chose à retirer de l’histoire familiale quel que soit le niveau social ou d’aisance de nos aïeux. Nous y verrons certainement de beaux exemples de courage, d’humilité, de piété, d’entraide, d’initiative ou de savoir-faire à raconter. Peut-être des exemples d’influence sur la vie religieuse, sociale et politique locale -ce qui était plus fréquent autrefois qu’aujourd’hui ? Des comportements courageux pendant les crises religieuses (1880-1905 ; post Vatican 2), les crises économiques ou les guerres. 

Nous évoquerons les épreuves de la famille – la Croix fait partie de la vie- en montrant comment elles ont, malgré tout, fait grandir ceux qui ont su se confier à la Providence.  

Si, malheureusement, des chutes morales ou des discordes existent – c’est le cas dans toutes les familles de manière plus ou moins proche, nous en parlerons le moins possible. Nous pourrons expliquer la fragilité de la nature humaine sans la grâce, en faisant prier pour ces intentions. Peut-être aurons-nous la chance de pouvoir montrer le progrès des générations suivantes, qui retrouvent l’amour miséricordieux de Dieu malgré cet héritage négatif.

Pour les plus grands, faisons une liste des 10 meilleurs livres de votre bibliothèque, ceux qui nous ont marqués et dont nous avons envie de transmettre le contenu.

 Enraciner dans une communauté

Au citoyen cosmopolite, individualiste, isolé, noyé dans la masse et manipulé, nous préférons l’homme enraciné dans un héritage, des traditions, une communauté de destin et de valeurs.

Les grands parents et les anciens sont de précieux auxiliaires pour enraciner nos enfants. Ils ont des points communs avec les plus jeunes, ce qui facilite la connivence : la capacité d’étonnement, de confiance, le temps qui s’écoule plus lentement. Pour les plus grands, ils sont la permanence et le rempart sécurisant ; l’endroit où l’on a le temps de parler. Un bon grand-parent saura écouter et affirmer calmement sa pensée pour orienter notre enfant, faire naître en lui les questions qu’il doit se poser ou poser.  Le grand-père racontera l’histoire de la famille, portera témoignage de sa Foi, et construira le lien familial entre hier et demain, entre l’expérience et l’espérance.

Sachons solliciter les anciens en qui nous avons confiance : au-delà du service qu’ils nous rendent, ils trouvent dans ces contacts un nouveau sens à leur vie.

J’ai transmis ce que j’ai reçu

Puissions-nous faire nôtre cette sentence au soir de notre vie. Pour cela suivons les conseils de Platon (IV° siècle av. JC) : « Aux enfants, il faut laisser un bel héritage de conscience plutôt que d’or ». Et un éducateur du XX° siècle : « Enfin, que pouvons-nous faire pour que nos enfants soient en mesure d’affronter la situation qui les attend ? Le monde change tellement vite !

Vous ne pouvez faire qu’une chose réellement efficace : former le caractère de vos enfants de telle sorte qu’ils soient capables de trouver eux-mêmes (les solutions) »

Avec la grâce du Sacrement de Mariage, que nous invoquerons régulièrement, et la consécration de nos foyers au Sacré-Cœur, tout est possible !

Hervé Lepère

Chef d’entreprise à taille humaine…

Benoît, un père de famille de 7 enfants de 32 à 19 ans, pourtant éprouvé par la grave maladie de son épouse, me disait récemment : « Je rends grâce à Dieu pour ma famille, quelle joie ! Mes enfants s’entendent bien ; ils sont contents de se retrouver en famille et nous entourer. Tous dans le droit chemin, catholiques pratiquants et engagés ! » .

Pouvoir dire cela après 30 ans de mariage ou plus, n’était–ce pas notre rêve de fiancés et de jeunes mariés ? Ce rêve doit devenir un projet concret : construire une famille épanouie, solide et qui rayonne dans la société ; une famille qui conduit ses membres vers le Ciel, qui transmet et fait grandir ce qu’elle a reçu.

Si des imprévus surviennent, si certains enfants sont plus difficiles, rien n’est perdu à condition que nous sachions revenir à l’essentiel, et nous faire aider par l’Eglise et de bons amis.

Le soutien mutuel, indispensable à la réussite

Le soutien mutuel est la seconde finalité du mariage, c’est dire son importance essentielle dans la réussite du projet familial et de l’éducation des enfants.

L’épouse de Benoît, elle-même ingénieur d’une grande école, a consacré la plus grande partie de son temps à sa famille, sans travail extérieur rémunéré, avec le soutien de son mari, et ils en sont récompensés !

Dans ce choix, le mari a eu un rôle essentiel: il a établi avec son épouse un projet partagé de la complémentarité de leurs rôles, et de leur niveau de vie.

Chef d’entreprise à taille humaine

Lorsqu’on m’interroge au bureau, j’aime présenter mon épouse comme « chef d’entreprise », polyvalente: elle assume effectivement les rôles irremplaçables de directrice des ressources humaines, psychologue, responsable des achats et de la logistique, animateur formateur, directrice de la communication externe et interne, gestionnaire et Secrétaire Générale. Elle est parfois également responsable de l’innovation, éditeur, artisan, décoratrice, aide-soignante, animatrice de réseau associatif, enseignante…   Ces travaux à forte valeur ajoutée sont-ils moins précieux parce qu’ils ne sont pas rémunérés par un salaire ? Une garde d’enfants salariée les fera- t-elle mieux que ma femme ?

Maris, ayons un regard positif sur nos épouses pour les défendre, les valoriser, les consoler lorsqu’elles auront entendu des phrases qui les déstabilisent !

Equilibre et lien social

Le mari veillera à l’équilibre de son épouse et la soutiendra dans la recherche d’activités qui emplissent son cœur au-delà des travaux directement liés au foyer et aux enfants.

Ainsi, l’épouse établira des liens entre leur famille et les communautés voisines : entraide entre familles de l’école ou de la paroisse, mouvements ou cercles de formation et de soutien entre ménages, associations, formation, kermesse…

Lorsque le mari exerce une profession indépendante (artisan, agriculteur, cabinet, commerce…), souvent l’épouse soulage son époux, selon ses talents, avec des responsabilités convenues ensemble et un temps limité respectant la priorité à la vie de famille et à ses travaux au service du foyer.

Attention ! Un travail même non rémunéré, dans des œuvres ou associations, s’il devient prédominant dans l’emploi du temps, sera aussi néfaste à l’équilibre familial qu’un travail salarié à l’extérieur… 

L’argent, source fréquente de discorde.

Commençons par ne pas tout compter en argent: quelle que soit notre fortune réelle, détachons nous du matérialisme qui peut nous faire manquer de délicatesse envers notre épouse… Ne nous plaignons jamais d’être le seul à « gagner » de l’argent, ni d’être fatigué (pourquoi plus qu’elle ?) quand nous rentrons le soir.

Il faut faire comprendre que l’argent gagné est à nous deux et pour le bien de tous. Organisons-nous et faisons confiance pour les dépenses que l’épouse gère alors sans penser « mon mari ne me donne pas assez »… le mari s’interdisant de dire  « fais attention »…ce qui ne peut qu’inciter l’épouse à chercher à « gagner plus » à l’extérieur !

Déléguer, c’est néanmoins se tenir au courant du budget, s’intéresser aux dépenses et aux besoins, éviter les conflits en décidant à deux sur les sujets importants : quelles économies ? Sur quoi et pourquoi ? Quels investissements et quand ? C’est aussi s’intéresser à tous les aspects non financiers de la vie de famille et des enfants !

Si la situation est trop difficile, c’est ensemble que l’on réfléchira à ce que le mari pourrait faire pour améliorer sa situation, et aux éventuels travaux réalisables par l’épouse, de préférence à domicile.

La motivation et la reconnaissance au travail

Le rôle de l’épouse, maîtresse de maison, est donc aussi un véritable travail. Le chef de famille, comme le chef d’entreprise envers ses collaborateurs,  aura à cœur de travailler la motivation et d’exprimer sa reconnaissance ! Ce sont des moteurs et des conditions indispensables à l’équilibre de l’épouse.

L’époux peut s’inspirer des trois engagements réciproques qu’une grande entreprise française demande à ses directeurs et ses collaborateurs :

  • Être attentif : s’intéresser, coopérer, reconnaître les efforts;
  • Evoluer ensemble, c’est-à-dire progresser ensemble, partager les idées;
  • Permettre à chacun de donner le meilleur de lui-même, selon ses talents et sa personnalité.

S’il est besoin de demander ces engagements, c’est que l’individualisme et le matérialisme contemporains, détruisent le lien social et la capacité à réussir au travail comme en famille!

Admirer, encourager son épouse, ses enfants

 « Souvent, le regard d’admiration de l’homme pour son épouse et pour ses filles manque ; la reconnaissance paternelle manque, ou au moins n’est pas suffisamment exprimée dans le cadre familial, en public et en privé. L’épouse puis ses filles seront tentées d’aller chercher dans le monde professionnel cette reconnaissance qui leur a manqué. La place de la mère de famille au foyer est alors dévalorisée aux yeux des filles d’autant plus qu’elles ont parfois mis la main à la pâte sans jamais en recevoir de reconnaissance de la part du père de famille pour qui cela était seulement « normal », d’où une envie de trouver un autre « modèle de vie ». Là où la mère de famille devrait être considérée comme une princesse (à la mesure de son don et pour alimenter ce dernier), elle n’est quelquefois traitée que comme une bonne, même si l’intention n’est pas là, c’est évident, la plupart du temps. On oublie que la mère au foyer est également maîtresse de maison ! Ce rôle ne lui est pas reconnu lorsque le mari est trop intrusif dans la gestion quotidienne des choses, sous prétexte de faire valoir son autorité » (conseils d’un prêtre), ou par inquiétude et manque de confiance sur les capacités de son épouse. 

L’exemple du père, et ses discussions avec ses fils seront déterminants pour que les fils eux-mêmes sachent valoriser et encourager leur épouse dans leur rôle de maîtresse de maison, âme du foyer. Le père les motivera et les aidera à être courageux dans leurs études et leur travail, quelles que soient leurs facilités, afin de pouvoir subvenir au mieux aux besoins de leur future famille ! 

Hervé Lepère

Maris, aimez vos femmes…

…comme le Christ a aimé l’Eglise… Si Saint Paul utilise cette comparaison dans l’épître de la messe de mariage, c’est pour qu’elle soit une source d’inspiration pour chacun.

Retournons cette comparaison : si nous sommes de bons maris – ou essayons de l’être- aimons l’Eglise à l’imitation de l’amour que nous avons envers notre épouse ! Prenons quelques exemples :

Connaître et regarder pour aimer

Qui peut aimer sans connaître ? Avant de s’aimer et se marier, il faut déjà se connaître et s’apprécier ! L’étude du catéchisme et de la doctrine de l’Eglise est un point de départ. Méditons ensuite le mystère de Dieu fait homme et nous laissant son Eglise pour nous guider. Rappelons-nous que l’Eglise est le Corps Mystique du Christ dont chacun de nous est un membre. Ce corps unit les membres « militants » dont nous sommes, avec les membres douloureux et l’Eglise triomphante de ceux qui sont déjà arrivés au ciel ! Comment ne pas aimer cette magnifique entraide de la communion des saints ? A chaque fois que nous faisons une bonne action, un sacrifice, une prière, nous embellissons le Corps Mystique !

Prier pour elle, prier avec elle

Ces recommandations sont une des clés du bonheur familial. C’est aussi une clé de l’amour de l’Eglise. Même les plus saints prêtres ont besoin de nos prières.

Ecoutons Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus (Histoire d’une âme) : « Pendant un mois, j‘ai vécu avec de saints prêtres et j’ai vu que, si leur sublime dignité les élève au-dessus des anges, ils n’en sont pas moins des hommes faibles et fragiles. Si de saints prêtres que Jésus appelle dans son Evangile ‘le sel de la terre’ montrent dans leur conduite qu’ils ont un extrême besoin de prières, que faut-il dire de ceux qui sont tièdes ?! » Et c’est ainsi que le motif de son entrée au Carmel s’affirme : « je suis venue pour sauver les âmes et surtout afin de prier pour les prêtres».

Lorsque l’Eglise ou certains de ses chefs sont en mauvaise situation, le devoir de la prière est d’autant plus impératif comme nous l’enseignent les Actes des Apôtres: « pendant que Pierre était ainsi gardé dans la prison, l’Eglise ne cessait de prier Dieu pour lui », ce qui a amené sa délivrance miraculeuse.

Prier avec l’Eglise, c’est prier dans et par la Liturgie. Aimons les belles cérémonies, processions, adorations, les prières liturgiques et donnons-en le goût à nos enfants ! A la messe, s’unir aux prières du prêtre, a davantage de valeur – la valeur de la prière de l’Eglise- que  de rester dans nos prières personnelles.

Attentions et services

L’amour familial s’entretient par des attentions de chaque jour : paroles, écoute, services rendus, petites attentions multiples … Notre amour pour l’Eglise doit se manifester de la même façon. N’attendons pas que le clergé nous demande notre aide, mais proposons-la avec humilité et simplicité selon nos compétences et nos possibilités.

Bienveillance

Que penserions-nous d’un mari qui raconterait à qui veut l’entendre toutes les maladresses ou erreurs de son épouse ? (et réciproquement !). L’ambiance familiale en serait vite abîmée, et les enfants choqués. Ils garderaient une image négative de l’un ou des deux parents… Alors, stop aux commentaires négatifs sur la qualité de tel sermon, tel défaut du prêtre ou de la religieuse !

Comme le dit si bien Mgr Chevrot (Les petites vertus du foyer) : la bienveillance « est un signe de force morale et une condition de bonheur… La bienveillance nous fait accorder aux autres le préjugé favorable. N’avez-vous pas observé cette tendance instinctive qui pousse tant de gens à croire au mal plus facilement qu’au bien ?…. l’homme bienveillant, au contraire, commence par refuser de croire à la faute tant qu’il n’en aura pas de preuves certaines ; puis s’il a la certitude que ce tiers a réellement commis un acte répréhensible, il s’impose de ne point en parler, à moins que ce ne soit pour lui trouver une excuse ou des circonstances atténuantes ; ne condamnez pas disait Notre-Seigneur, et vous ne serez pas condamnés. Sans doute, lorsque vous interprétez favorablement la conduite d’autrui, l’indulgence risque de vous tromper ; mais si vous le jugez avec sévérité, votre jugement est presque sûrement entaché d’erreur ». 

Soigner la malade en se protégeant

Pour aimer et soigner un malade, il faut déjà se fortifier soi-même contre la contagion ; puis agir avec douceur, chacun selon son état et son autorité: mari, enfant ou médecin !

Face à la crise de l’Eglise et aux faiblesses de certains de ses membres, il est essentiel de séparer les actes –qui peuvent être condamnés- des personnes que nous ne devons pas juger, mais respecter selon leur état. Notre devoir est d’aimer l’Eglise même si elle est défigurée ou handicapée ; prier, la servir, dénoncer les erreurs qui font souffrir l’Eglise, mais uniquement lorsque cela est nécessaire.

« Il faut distinguer avec soin entre l’esprit critique et l’esprit de critique. Le premier est louable : grâce à lui, nous distinguons le vrai du faux, le juste de l’injuste, le bien du mal ; il nous met à l’abri des impulsions téméraires, des engouements naïfs et des condamnations prématurées. Tout autre est l’esprit de critique, la manie de ne voir, de ne chercher que le mal…. De même que le médisant s’intoxique de toute l’amertume qu’il distille, de même le bienveillant s’enrichit de toutes les beautés qu’il admire. En admirant, inconsciemment, on s’élève vers Dieu, principe de toute grandeur et de toute beauté. N’est-ce pas parce que l’admiration est une forme de la prière qu’elle nous procure la paix et la force ? » Cherchons donc de bons prêtres, de bons religieux, de bonnes œuvres pour grandir avec  eux et par eux.

Espérance et confiance inébranlables

Nous sommes membres du Corps Mystique du Christ qui est l’Eglise : du progrès de notre sainteté personnelle et en ménage dépend la sainteté de notre famille et le progrès du Corps Mystique !

Comme les apôtres dans la barque, prions, et Notre-Seigneur maîtrisera toutes les tempêtes : celles de notre âme, celles de la société, celles de l’Eglise car les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre elle… comme l’a promis Notre-Dame à Fatima : « A la fin, mon Cœur Immaculé triomphera » et les grâces puisées au trésor de l’Eglise surabonderont.

Hervé Lepère

Le mot qui change la vie !

Un dîner entre parents, on y partage ses expériences et ses soucis d’éducation…

  • Pendant que je faisais des courses, sans que je le leur demande, mes fils Guillaume et Louis ont fait la vaisselle et rangé le garage pour me faire plaisir
  • Ombeline me fait de jolis dessins avec des grands cœurs et des gros mercis !
  • Séverine cueille des fleurs dans le jardin dès qu’elle peut pour embellir la maison.
  • Mon aîné, étudiant à Paris, me téléphone régulièrement pour donner des nouvelles et me remercier de mes lettres régulières.
  • Mon mari m’apporte souvent des fleurs, il sait que cela me touche.
  • Mon épouse a toujours un mot gentil lorsque je l’aide aux taches de la maison.
  • Comment faites-vous ? Mon Laurent est en plein âge ingrat…au sens propre du mot : la terre ingrate, c’est celle qui ne dédommage guère de la peine qu’on se donne, des efforts qu’elle coûte…. Jamais un sourire, une attention et des remerciements bien rares…
  • Je te plains, l’ingratitude est difficile à vivre, c’est difficile de ne pas réagir brutalement, ce qui n’arrange rien.
  • Parles-en avec lui, un jour au calme, montre lui ton affection et ton envie de l’aider à progresser !

« La reconnaissance a la mémoire courte »

disait Benjamin Constant (1767-1830), l’ingratitude est ainsi fréquente, par négligence ou par indifférence. Lorsqu’elle vous touche, sachez offrir la contrariété, car « S’il fallait condamner tous les ingrats qui sont au monde, à qui pourrait-on pardonner ? » ( J. de La Fontaine – L’homme et la couleuvre-1668). Mais cultivez vous-même la gratitude et apprenez-la à vos enfants.

La gratitude, c’est voir et se souvenir des bienfaits reçus. Elle nous amène à être reconnaissants envers Dieu, qui nous a tout donné, et envers le prochain.

Mais, si nous n’y prenons pas garde, notre mémoire, égoïste, sera comme un tonneau des Danaïdes qui se vide aussi vite qu’il se remplit… Tous les bienfaits que nous recevons, sont vite oubliés, les bons évènements ignorés… et nous sommes alors tentés par le pessimisme, la démoralisation, l’impression de solitude…. Cette tendance peut venir de notre tempérament ou de blessures de notre jeunesse. La remarquer et l’accepter, c’est boucher quelques trous du tonneau et remonter notre moral pour progresser !

« MERCI !»

Un Professeur de Psychologie, R. Evans, de l’Université de Californie, l’a démontré : ces 5 lettres peuvent changer notre vie ! Lors d’une expérience de 10 semaines, un groupe de personnes devait noter chaque soir, la liste des évènements dont elles pouvaient être reconnaissantes ; alors qu’un autre groupe témoin ne le faisait pas. Le groupe qui notait a été repéré comme nettement plus positif, enthousiaste au quotidien et optimiste sur l’avenir !

Cette pratique de s’entraîner voire s’obliger à voir et noter les évènements positifs est recommandée dans les périodes difficiles, et même pour se guérir du burn-out (Le Burn-Out, une maladie du don – Pascal Ide, 2015). Même si vous êtes en forme, essayez au travail et à la maison : notez !

Faites l’exercice en ménage régulièrement : une fois par mois, ou par trimestre, prenez un moment au calme, à deux sans témoin: au cours d’un repas, d’une promenade ou d’un moment réservé. Remerciez la Providence ou les personnes qui vous ont fait du bien. Sachez aussi  remarquer les attentions de votre conjoint et lui montrer que vous y êtes sensible.

Au travail, comme les rugosités et les aspects pénibles passent mieux lorsqu’on voit le positif, qu’on en est fier et qu’on remercie ceux qui nous aident !

Sachez voir le Bon dans vos enfants pour les encourager, et ne remarquez pas seulement les défauts à corriger. Lorsque vous recevez le carnet de notes (sauf exception méritée), ou lors de services rendus à la maison, valorisez les progrès et remerciez, vous obtiendrez souvent plus qu’en faisant la litanie des défauts !

Tempéraments et gratitude

Monsieur le sanguin, vous savez vous enflammer pour remercier avec force superlatifs pour un détail… mais un autre jour,  vous allez ignorer un gros effort de votre conjoint ou sa persévérance quotidienne !

M. le mélancolique, pratiquez plus souvent l’exercice de noter les événements positifs et ne prenez pas les choses de manières trop personnelle !

M. le flegmatique, n’oubliez pas qu’en étant agréable à votre entourage par davantage de visibilité dans vos attentions, et en manifestant votre joie, vous ferez plaisir tout en gardant la paix !

M. le bilieux, enfin, lorsque vous avez décidé ou compris quelque chose, vous passez à la suite pour ne pas vous encombrer de détails… utilisez votre caractère pour être persévérant dans l’attention aux émotions des autres, et au temps nécessaire pour remercier et savourer ! Sinon, ne vous étonnez pas d’avoir des résistances…

Les manières de remercier sont multiples et à adapter aux personnes concernées : paroles aimables, petits cadeaux, service en retour, mais aussi des moments de qualité passés ensemble, des gestes de tendresse ou d’affection… Sachez vous adapter au destinataire de votre gratitude !

La gratitude fait partie de la charité

Etre reconnaissant envers quelqu’un nécessite l’humilité d’accepter qu’il nous a apporté quelque bien que nous n’aurions pas eu seul, et témoigne de la justice et de la charité.

Ainsi, selon Cicéron : «  la reconnaissance n’est pas seulement la plus grande des vertus, mais la mère de toutes les autres.»

Et Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus témoigne : « Ce qui attire le plus de grâces du Bon Dieu, c’est la reconnaissance, car si nous le remercions d’un bienfait, Il est touché et s’empresse de nous en faire dix autres….J’en ai fait l’expérience, essayez et vous verrez ! » (Conseils et souvenirs- Sr Geneviève

Soyez donc plus attentifs à remercier, même pour les petites choses, et à le faire du fond du cœur !

Hervé Lepère

Donner ?… Encore ?…

– Paul, nous avons besoin d’aide samedi pour repeindre une classe à l’école !… Ce serait bien que tu viennes aussi à la manif contre la PMA et la GPA dans un mois !

– Ah, tu sais, j’ai un boulot prenant… Le week-end, je n’ai pas le temps, j’ai plein de choses à faire à la maison… Les manifs; ça ne sert à rien, d’autres iront pour moi !…

Une heure après, Paul a du temps….

  • Allo Régis, ici Paul…tu viens voir le match Toulouse-Clermont ? As-tu vu les débats sur Twitter ?

N’avez-vous jamais remarqué autour de vous ces personnes qui donnent rarement de leur temps ? Et celles qui en font trop au détriment de leur vie de famille ?

L’équilibre est délicat mais repose sur quelques principes simples.

La nécessité de donner

Donner avec générosité, est un acte de charité, la plus haute des vertus.

Donner, c’est faire bon usage des talents, des biens et du temps que Dieu nous a donnés. Les biens matériels ne sont qu’un usufruit que la Providence a confié aux riches  pour en faire ses ministres et dispensateurs.

Donner, c’est se faire des amis dans le ciel avec les biens de la terre !

La générosité est indispensable pour lutter contre l’égoïsme, l’attachement aux biens de ce monde, à son confort personnel, aux vanités et futilités et développer l’oubli de soi pour remplir son cœur de l’amour de Dieu et du prochain.

Le père de famille apprend à se donner par amour pour son épouse, dans les affections nobles comme dans les petites choses de la maison, pour sa famille, pour le prochain, pour la société afin de contribuer à laisser un monde meilleur à ses enfants.

Le père a un devoir d’exemplarité essentiel pour apprendre la générosité à ses enfants en les y associant dès le plus jeune âge : services rendus à la maison, aux grands-parents, aux amis mais aussi à la communauté paroissiale, à l’école et à la société. Le père emmènera ses enfants dès 6 ans, et continuera régulièrement à l’âge de l’adolescence et au-delà. Les familles généreuses et unies transmettent avec cohérence les valeurs morales qu’elles prêchent. Aussi ne faut-il pas s’étonner que les vocations, le sommet du don à Dieu, y éclosent plus facilement qu’ailleurs. Le don doit être gratuit, non rémunéré sinon il tournera vite à l’égoïsme intéressé : « je lave la voiture, ou je tonds la pelouse si tu me donnes 5 € ! »

Donner : l’argent, le temps, du cœur.

Plus on a d’argent, plus on aimerait le faire fructifier, plus on s’en inquiète…

Moins on a d’argent, plus on en parle, plus on s’y attache aussi…

Luttez contre ces risques en donnant de vos biens matériels superflus !

votre don :100 €
Déduction fiscale :66 €
coût réel du don : 34 €

Le fait de payer des impôts sur le revenu est un signe que vous pouvez aussi donner financièrement ! Pour de nombreuses causes (culte, école, association), vous ne ferez en fait qu’un effort de 1/3 de la somme donnée, le reste étant une affectation de vos impôts à la cause que vous soutenez.

Que vous soyez financièrement à l’aise ou pas, donnez un peu de temps et d’attention aux autres ! Le bon fonctionnement des sociétés familiales, religieuses et civiles dépend de ces échanges gratuits !

Qui dira le bienfait d’une oreille attentive, d’un moment donné, d’une parole aimable et d’un service rendu ?

 Veiller à la pureté du don !

Combien de dons de soi sont habités par un désir secret de reconnaissance ! Cette attente de retour est souvent inconsciente et involontaire. Sans rêver à accéder immédiatement à un don parfait, sachez interpréter les signes que tel don que vous avez fait était impur :

  • L’amertume, le murmure, la colère envers la personne ou l’instance accusée de manquer de reconnaissance…
  • Les calculs d’apothicaire, l’attente douloureuse de retour…Vous vous surprenez à compter ou comparer le temps, l’argent ou l’énergie…

« Le Burn-Out, une maladie du don »

Cet ouvrage de Pascal Ide rappelle qu’un excès de don de soi sans respecter des règles de prudence et d’équilibre peut conduire à des conséquences graves. Médecins et personnels soignants, « aidants », éducateurs, prêtres en sont les premières victimes. Leur action est tellement utile aux autres, qu’ils peuvent en oublier le besoin de recevoir avant de donner; de respecter le rythme de la nature humaine que Dieu nous a donnée (sommeil, repos hebdomadaire, vraies vacances,…). Leur solitude peut leur peser ; ils oublient de prendre conseil (directeur spirituel, vrais amis).

Ce n’est pas nécessairement l’excès de don, mais la manière de donner qui est en cause ! Si vous vous reconnaissez dans cette tentation, vous devez abaisser votre niveau de perfectionnisme, consentir aux limitations du réel, faire preuve de discernement. Gardez votre idéal, mais donnez-vous avec une confiance accrue que la Providence de Dieu pourvoira au-delà de vos limites voulues par Lui.

Apprendre à donner…et à recevoir !

St Bernard rappelle les conditions du don méritoire : « Un canal reçoit l’eau et la répand tout de suite. Une vasque attend d’être remplie et communique ainsi sa surabondance sans se faire de tort. La charité veut cette abondance pour soi-même, afin de pouvoir partager avec tous ; elle en garde pour soi une mesure suffisante ».

Notre vasque se remplit par la prière et les sacrements, l’étude, les vraies amitiés, l’équilibre de notre vie.

Pour bien donner, il faut se connaître : involontairement contaminés par l’individualisme contemporain, beaucoup ont besoin de s’entraîner à davantage de générosité (l’eau d’une vasque qui ne se donne jamais va croupir), mais certains ont besoin de se freiner et de consentir à leurs limites !

Ceux qui sont dans le besoin, doivent apprendre à demander avec simplicité…sans oublier de remercier ou de rendre service ultérieurement.

Ceux qui donnent doivent accepter les remerciements éventuels avec simplicité, sans les rechercher : « ne rien demander, ne rien refuser » (St François de Sales). Ces marques de reconnaissance nous encouragent à continuer !

Soyons donc généreux, sans compter, mais dans la Volonté de Dieu en gardant ce conseil à l’esprit :

« Si tu as beaucoup, donne beaucoup ; si tu as peu, donne peu ; mais donne de bon cœur ! » (Tobie.C.IV)

Hervé Lepère

Le Christ-Roi dans les familles

– Le Christ-Roi dans la famille ? Quand même, ce n’est pas un monarque absolu, le Louis XIV de la famille !

– Le Christ-Roi, c’est d’un autre âge ! pourquoi-pas le Christ Président ?

Reprenons l’étymologie :

  • Président vient de « prae », avant, et « sederer », être assis : celui qui occupe le premier rang dans une assemblée.
  • Roi vient de « Rex, Regere » : conduire, diriger vers le bien. Jésus-Christ est bien roi !

Nous disons chaque jour : « Notre Père,… que votre règne arrive »: Dieu est Père et Roi simultanément ! La Royauté du Christ est le Règne de l’Amour, du don parfait, l’Amour du Père,  qui nous conduit au Bien, au Ciel !

 Royauté intérieure

Pour que le Christ règne dans la famille, il doit régner dans le cœur du père de famille (et de la mère).  Fils de Dieu, le père est conscient de sa mission et sait que « sans moi, vous ne pouvez rien faire ! » et « je puis tout en Celui qui me fortifie »

Le père de famille cherchera donc à développer sa vie de prière, étape par étape, selon son point de départ : d’abord la fidélité aux prières quotidiennes, la prière en famille et avec son épouse, puis le chapelet, la méditation, une retraite périodique…  Il sait que la communion fréquente lui donnera Jésus-Roi  lui-même, avec qui tout devient possible malgré nos imperfections.

 Royauté dans la famille

Le père rend concrète la Royauté du Christ sur la famille: il établit les usages et coutumes qui favorisent l’ordre et la paix entre les membres, il prend soin d’être uni à son épouse, il protège sa femme et ses enfants.

Cette protection est non seulement physique : procurer la subsistance et la sécurité, les assurances suffisantes; mais aussi morale : garantir une atmosphère de paix, de bonté et de pureté dans la maisonnée en triant les influences : internet, magazines, contacts et amitiés. Que ce qui entre dans la maison, soit digne de ce que nous aimerions en voir sortir !

Le père conduit ou –au moins- encourage la prière de la famille en y participant. L’Eucharistie l’aidera à développer la sobriété, la joie et la paix dans sa famille.

Le père comprend que sanctifier le dimanche, c’est en faire un jour pas comme les autres !  Le dimanche, on va à une belle messe, en étant bien habillés. Le dimanche est un jour de calme, un jour où la famille se retrouve, échange, se soutient mutuellement, et fait quelques activités communes : jeux, promenade, bricolages. Ce jour-là, le père pourra aussi raconter des vies de saints, l’histoire de France ou l’Histoire Sainte.

 Rayonner dans la société

La première contribution au règne social du Christ reste l’exemplarité de la famille. Les époux chercheront l’amitié ou les conseils d’autres époux auxquels ils aimeraient ressembler. La fréquentation de bonnes écoles par les enfants, est souvent l’occasion d’engager de saines amitiés.

La société étant d’abord un regroupement de familles, et non pas le « vivre-ensemble » d’individus indépendants dans un équilibre conjoncturel de leurs individualismes égoïstes, les familles doivent s’unir pour soutenir les écoles, les paroisses, les mouvements de jeunes, chacune selon ses capacités. Comment ne pas vouloir transmettre aux jeunes ce que nous avons reçu ? Nous voulons tous que nos enfants et petits enfants vivent dans un monde meilleur. Ne restons pas consommateurs, n’attendons pas que d’autres gèrent ces œuvres parce que « c’est leur travail » ou que « nous ne sommes pas capables»… Ce qui compte, c’est de participer avec générosité ! Chacun doit donc trouver un équilibre entre le temps nécessaire en famille et à la maison; et un engagement à l’extérieur.

Les pères de famille ont également un rôle à jouer dans leur profession, occasion de créer des solidarités naturelles pour se perfectionner ou s’entraider dans un réseau professionnel.

« Le rôle social de l’officier » (Mal Lyautey) est connu de tous, n’oublions pas le rôle social du « manager » dès que nous avons 2 ou 3 personnes –ou plus- sous notre direction ! Les pères doivent donc contribuer à la recherche du Bien Commun par un engagement de responsable (« manager ») chrétien, ou d’entraide par exemple syndicale. Par une implication dans le comité d’entreprise, on peut avoir une influence réelle sur le choix des ouvrages de la bibliothèque,  ou des organismes éligibles à des subventions (mouvements de jeunes, BAFA, écoles…).

Donner au monde malade, le goût de la santé !

Dans nos réseaux professionnels, nous pouvons détecter les bonnes volontés, suffisamment généreuses pour donner de leur temps pour les autres. Elles peuvent être mieux disposées que d’autres à chercher des conseils d’éducation, un idéal et peut-être la Foi.

Ne ratons pas les occasions de leur parler de Dieu ! Nous pouvons aussi montrer à nos collègues, notre joie de préparer mariage, baptême, communion ou pèlerinage; ou notre esprit de compassion et de prière dans les souffrances ou les deuils. Soyons apôtres avec la grâce de Dieu !

Des résolutions concrètes pour la rentrée

La rentrée est l’occasion de passer en revue, avec notre épouse, nos règles de vie familiale et spirituelle et d’en améliorer une ou deux…: prière entre époux, en famille, éléments concernant l’ordre, la paix ou les amitiés….(voir FA-10, Soyons de bons époux !)

Pensons à inscrire nos enfants au catéchisme, dans le scoutisme ou la croisade eucharistique avant même de penser au sport ou à la musique. Encourageons nos grands à participer aux activités d’étudiants,  « de jeunes pros » ou de bienfaisance en milieu catholique. Il ne faut pas rester seul !

Pourquoi ne pas rejoindre un cercle d’étude ou de formation? Même si nous ne pouvons pas faire beaucoup, soyons attentifs à lire un minimum ou à assister à quelques conférences dès que l’occasion se présente !

Répondons à l’appel de Dieu et de l’Eglise en plaçant le Christ-Roi dans notre cœur, dans nos familles et en le servant dans la société et dans nos métiers !

Hervé Lepère

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 Donner au monde le goût de la santé !

 « Si l’on croit que Dieu a appelé les hommes à une destinée surnaturelle, on ne peut se contenter de les voir tendre vers une perfection humaine. Si l’on croit que Dieu a voulu que son Fils fût pour eux le moyen de salut, on ne peut se résigner à les voir vivre dans l’ignorance du Sauveur. Si l’on croit que Dieu a institué l’Eglise pour réaliser l’unité des hommes dans le Christ, on ne peut se contenter d’une solidarité humaine d’où le Christ serait absent, où l’Eglise n’aurait pas sa place(…), on ne pourra rester en paix tant que tous les hommes n’auront pas reconnu cette autorité, cette vérité, cette source de vie divine. »

Bien sûr, il est permis d’hésiter sur les moyens à prendre, la rapidité avec laquelle franchir les étapes, mais le chrétien se reposera sur sa Foi, le désintéressement, l’humilité et son amour de Dieu.  Il se souviendra, que devant la gravité de la maladie qui affecte le monde, la famille, les individus, (…) « il faut beaucoup d’amour.  Il faut beaucoup de fermeté et beaucoup de douceur, de la patience aussi avec un sens judicieux des étapes. Il faut certes, un remède énergique, mais dont le choc ne soit point trop violent. Charité donc, bénignité, sens chrétien d’une sainte tolérance. Et d’abord, s’efforcer de rendre à ce monde malade le sens et le goût de la santé.

Donc vérité d’abord. Lui faire prendre conscience de son état, du désordre où il est, et le lui faire détester ». (…)

Pour cela, « il faut avoir la Foi ! Sans elle, point d’espérance…, point de force non plus (…)

Nous n’osons plus rien parce que nous ne croyons même plus, trop souvent, que la Royauté Sociale de Notre Seigneur soit seulement souhaitable. Notre idéal, c’est la neutralité, le confort d’un inter-confessionnalisme sans histoires, où les fidèles des religions les plus diverses voisineraient en se congratulant. Voilà ce que beaucoup d’entre nous prétendent même appeler « charité » !

(…) Ne sachant plus tout regarder à la seule lumière de la foi, nous ne pouvons plus avoir conscience de la force qu’elle découvre, force qui n’est autre que celle même de Dieu.

Aussi tout nous inquiète t’il : notre indigence personnelle, notre pauvreté, notre petit nombre !  Que n’avons-nous la foi de Sainte Jeanne d’Arc ! (…) Le Bon Dieu se plaît à confier le succès de Sa cause à de minuscules bataillons. Le diable, rageusement, lançait au curé d’Ars : « S’il y en avait trois comme toi sur la terre, mon royaume serait détruit ! » (…)

« Notre foi est trop souvent débile. Mais n’y a-t-il pas aussi comme un étiolement de vertus beaucoup plus élémentaires ? Et l’on songe à cette réflexion du Père de Foucault au général Laperrine : J’avais cru, en entrant dans la vie religieuse, que j’aurais surtout à conseiller la douceur et l’humilité ; avec le temps, je vois que ce qui manque le plus souvent, c’est la dignité et la fierté ! »

Soyons dignes et fiers des grâces que nous avons reçues et, avec Foi, répondons à l’appel de Dieu et de l’Eglise !

Extraits de « Pour qu’Il règne » de Jean Ousset.

Plages de perdition

« Les bains de mer et jeux de plage sont licites. Non seulement la raison de santé, mais le simple motif de récréation les rend légitimes. Cependant, de nos jours, ces bains et ces jeux sont accompagnés de graves désordres :

  • Désordres dans les mentalités : les esprits sont plus ou moins pénétrés de naturalisme ; on prône le culte du Facilement le soin du corps est regardé comme le bien souverain qu’il faut assurer par tous les moyens, même dangereux.
  • Désordre dans l’intention : les fins honnêtes du bain sont aisément reléguées au 2ème plan ; ces fins, que l’on pourrait sans peiner obtenir dans un climat tout différent de celui de nos plages mondaines, ne sont qu’un détail sans importance, ce qu’on recherche dans le bain et la plage, c’est moins la santé et la récréation saine que la délectation sensuelle et sexuelle, dans le commerce entre personnes de différent sexe, légèrement vêtues, au cours de longues heures de
  • Désordre dans le vêtement : les costumes de bain et de plage sont par eux-mêmes provocateurs, car trop courts, trop clairs, trop peu nombreux, tellement collants qu’ils soulignent à l’excès les différences sexuelles. Ces tenues suscitent doublement le scandale : d’abord en excitant chez les autres les passions libidineuses et en les provoquant gravement et d’une façon prochaine, à la luxure ; ensuite en manifestant chez les personnes qui les porte un manque de pudeur outrancier et une audace effrontée. On peut ajouter qu’utiliser ces costumes et s’en accommoder volontiers, c’est contribuer à augmenter l’indécence générale. Porter ces costumes dans une intention explicitement provocatrice constitue, sans aucun doute, une faute

Mais, même sans cette intention mauvaise, il y a certainement dans le fait de porter ces tenues un désordre grave, à cause de l’incitation au mal que sont par eux-mêmes ces costumes, bien qu’il faille remarquer cependant que l’habitude émousse la curiosité malsaine et que l’accoutumance diminue le danger.

A cause de ce triple désordre, on n’hésitera pas à dire que bains et jeux de nos plages mondaines constituent, en eux-mêmes, un véritable péril de péché, sinon pour soi, du moins pour les autres spécialement pour les enfants.

Par conséquent :

Il y a certainement pour les parents une imprudence grave à conduire leurs enfants dans les plages à la mode : ils risquent de les troubler profondément et de rendre difficile leur formation à la chasteté. L’enfant est, en effet, doué d’une grande impressionnabilité et d’une délicate plasticité. Les spectacles de la plage ne peuvent que le marquer. On dit en parlant des enfants : ils sont innocents et tout est pur pour les purs. Mais ils sont extrêmement réceptifs et très vulnérables, et ils peuvent recevoir là un choc décisif.

D’autre part, la formation à la pureté requiert un milieu sain et chaste, car la pratique de cette vertu suppose plus que toutes les autres le contrôle des images et des associations d’images, et la garde des sens et de l’imagination.

Comment pourrait-on faire cette éducation dans cette ambiance de nudités, dans la fréquentation de personnes jeunes et pleines d’attraits, dans l’oisiveté et la mollesse des plages ? Tout ce climat ne peut qu’exciter l’imagination et intensifier les désirs malsains. (…) « Celui qui scandalise un de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux pour lui qu’on lui attachât au cou la meule qu’un âne tourne et qu’on le précipitât au fond de la mer ! » Mt 18 – 6 »

 Cet article est tiré de la revue « L’Ami du Clergé », année 1953, pages 218-219. Ses recommandations portent donc pour les plages d’il y a soixante-cinq ans … Celles qui étaient peut-être fréquentées par les personnes des générations de nos grands-parents, ou arrières grands-parents ! L’auteur les blâme sévèrement ainsi que les tenues des baigneurs … Il est pourtant probable que ces plages et ces  tenues d’alors nous paraîtraient à nous très pudiques et que l’auteur de l’article (qui signe E.G.) n’aurait pas les mots suffisants pour dénoncer les plages et les tenues d’aujourd’hui. Raison de plus pour nous affranchir de ces loisirs si dommageables pour la vertu.

Il n’est même pas besoin d’être chrétien pour le comprendre. Ennius, premier grand poète latin, l’avait bien notifié : « c’est le commencement de la débauche de dévêtir les corps en public » .

Et Sénèque, d’observer finement : « Souvent nous voyons vaincus en chasteté ceux qui ne seraient vaincus d’aucune autre manière ». R.P.J.

A la plage !

  • Papa, quand va-t-on à la plage ?
  • On va sauter dans les vagues !
  • Et faire un château de sable !
  • Non, plutôt un barrage !
  • Les enfants, nous allons attendre que les bébés aient fini leur sieste. En attendant, venez avec moi nous allons aider Grand- père à désherber son potager, ou Grand- mère à ramasser ses légumes et son

En été, la plage exerce un attrait naturel chez les enfants : elle est synonyme de soleil, de jeux, et pour les parents d’un moment de détente facile à organiser. La maman peut s’adonner à la conversation avec ses amies, voire prendre un temps de lecture facile ou faire quelques mots-croisés entre amis, pendant que les enfants jouent entre eux ou avec leur père.

S’occuper sainement

Aller à la plage, comporte des aspects très positifs à condition de s’occuper sainement et de ne pas tomber dans les pièges de l’oisiveté ou de l’impudicité.

Le jeune enfant apprend à apprivoiser l’eau, à dompter sa peur, d’abord dans les bras de ses parents, dans un petit bassin, puis en donnant la main et enfin seul tout en restant à portée de main d’un adulte. Certains seront tout de suite familiers avec l’eau et les vagues,  d’autres auront peur : occasion de découvrir des tempéraments (téméraire, peureux), de les faire progresser en prenant bien garde de ne pas les brusquer au risque de les dégoûter ou les fragiliser.

Entre les baignades, au moins l’un  des  parents aura à cœur de jouer avec ses enfants : construction d’un château, d’un barrage pour faire un petit bassin, d’un trou pour sauter dedans, d’un bateau en sable, jeux de ballons, de pétanque. Les idées ne manquent pas… Avec les plus grands, on pourra aller à la  pèche : chercher moules ou crabes dans les rochers, crevettes et coquillages à marée basse… voire faire du bateau en mer.

Evitons absolument les périodes d’oisiveté au- delà de quelques dizaines de minutes éventuellement nécessaires à se sécher en sortant de l’eau. Deux ou trois heures à la plage sont largement suffisantes pour égayer une journée. En rentrant à la maison, nous pourrons encore faire des jeux, sans oublier d’aider ceux qui rangent les affaires et préparent le dîner ! N’oublions  pas les dangers physiques, en gardant un œil sur les enfants et du bon sens ! Ne jamais creuser des trous plus grands que la taille des petits ! Se méfier des rouleaux, lames de fond ou trous d’eau : la force des éléments a eu raison de plus d’un costaud orgueilleux !

Où aller à la plage ?

La pureté est une vertu fragile et essentielle qu’il convient de préserver, même au prix de sacrifices : « Bienheureux les purs, car ils verront Dieu ! ».

Il est évident que de nombreuses plages offrent aujourd’hui un étalage de personnes dénudées, et de mauvaises tenues. Elles sont à fuir absolument ! Que reste-t-il ?

Certaines plages sur la Manche ou dans des endroits reculés, des horaires tôt le matin ou tard le soir… Si vous êtes dans une région difficile, préférez la piscine d’une location, d’amis ou de parents (en respectant les mêmes principes) ! Et profitez du bord de mer pour des promenades à pied ou en vélo sur les sentiers côtiers, des sorties pour pêcher ou faire du bateau, observer les couleurs, les bruits et odeurs au rythme de la nature en dehors des périodes d’affluence.

Pour les tout-petits, une petite piscine gonflable, un arrosage de pelouse et un bac à sable seront déjà une grande joie !

Même dans les régions fréquentables, nous prendront soin de choisir un coin familial, un peu à l’écart, et des horaires appropriés.

Le devoir de protéger la pureté

Dès l’âge de raison (6 – 7 ans, âge de la première communion), l’enfant remarque les mauvaises tenues même s’il n’en parle pas.

L’enchaînement mécanique se met en marche : curiosité malsaine des regards, habitudes de fréquenter l’impudeur, rêveries et pensées malsaines, habitudes de tolérer la contradiction entre le discours des éducateurs (la pudeur, fuir les occasions,…), et la pratique (fréquentation habituelle de situations mauvaises), péché et affaiblissement de la volonté, perte du sens du danger sur le plan  de la pureté.

Le danger est bien sûr pour nos enfants, mais tout autant pour les adultes même s’ils se prétendent indifférents.

La bonne ou la mauvaise tenue devient quelque chose de relatif aux circonstances, presque un détail. Comment s’étonner ensuite que les garçons et filles, grands adolescents,  ne comprennent plus l’importance des tenues et attitudes respectueuses de leurs corps et âmes ?

Tout gaspillage du cœur, des regards, des émotions excitées par des tenues impudiques, porte atteinte à la délicatesse de leurs sentiments présents et futurs.

Les adolescents

Alors que son corps se transforme, l’adolescent a une curiosité naturelle envers toute forme de nudité. Elle est à combattre énergiquement par la volonté et les sacrements. La curiosité, les habitudes amènent naturellement à la volupté.

« La volupté va plus loin encore,  elle  s’attaque au cœur du jeune homme. Chacun pour soi, voilà la devise des jouisseurs. En dehors de cette maxime, érigée en principe, il n’y a plus rien. Ne leur demandez pas d’avoir l’âme assez grande pour travailler et pour se dévouer au bien de leurs concitoyens ;  n’exigez  pas  de ces êtres  qui  ne  vivent  que pour  eux  d’avoir le cœur largement    ouvert ! »    (Soyez    des Hommes, Fr. F-A Vuillermet-2013)

Pour garder la pureté, il faut de la volonté, s’y habituer et l’exercer chaque jour !

Au plus tard à l’âge de la préadolescence, les parents choisiront des lieux de vacances et, au minimum, des activités qui facilitent la détente, le dépassement de soi dans un bon esprit, au lieu de rester dans un environnement qu’il faut surveiller en permanence sans arriver à maîtriser son influence négative.

Il faut savoir être attirant et dynamique pour créer une adhésion positive et de bons souvenirs :

  • Montagne avec de belles randonnées, escalade, repas montagnards, lacs et rivières…
  • Sports : tennis, volley, vélo, marche, cheval,…
  • Voile, descente de rivière en canot, pèche,
  • Visites et spectacles culturels et historiques.
  • Sans oublier les congrès ou universités d’été qui accueillent parfois les familles. Les grands-parents peuvent avoir un rôle déterminant par l’aménagement de leur maison pour y attirer les adolescents, davantage qu’à la plage, ou par le choix de leur lieu de leur lieu de vacances.

Hervé Lepère