Une clé merveilleuse

Chères amies,

           Jeunes mariées, nous avons toutes rêvé de fonder une famille heureuse, épanouie, où chacun trouve sa place sous le regard de Dieu. Beaucoup ont souhaité aussi la réussite intellectuelle et la santé dans un certain confort matériel que notre société promet. Parfois les soucis et les croix se succèdent rapidement, mais c’est souvent quand les enfants parviennent à l’adolescence que survient un nouveau genre d’épreuves. Ne redoutons pas à l’avance cette période, essayons au contraire de nous poser les bonnes questions et de trouver aujourd’hui la racine de ce mal qui trouble nos adolescents.

Dans combien de foyers aujourd’hui trouvons-nous la cohérence et l’union entre les époux qui permet l’épanouissement de chacun ?

Sans revenir sur la cohérence1, – cet élément tellement capital pour l’éducation qu’il a été l’objet d’un numéro complet de notre revue – rappelons juste qu’elle ne peut exister sans la charité.

Et qui peut nier que la clé de toute union est dévoilée dans l’épitre de la messe de Mariage ? Pourtant sa véritable signification échappe à beaucoup : « Que les femmes soient soumises à leurs maris, comme au Seigneur ; car le mari est le chef de la femme, comme le Christ est le chef de l’Eglise, son corps, dont il est le Sauveur2

Cette phrase célèbre, qui irrite intérieurement de nombreux esprits et qui fit couler beaucoup d’encre porte pourtant la clé qui éviterait tant de malheurs !

Voltaire, précurseur des revendications féministes, écrivit même tout un pamphlet3 sur ces quelques mots. Plutôt que de la rejeter d’un seul bloc, plus ou moins ouvertement et à des degrés différents, penchons-nous quelques instants sur les véritables enjeux que cette révolte entraîne.

Le chef de famille

  En acceptant de prendre celui qui sera notre époux pour toujours, nous avons, de fait, accepté de renoncer à agir à notre guise… Nous avons remis entre ses mains notre destinée et nous lui avons confié les rênes, non pas pour qu’il nous mène à son gré mais bien afin qu’il conduise, par la grâce de Dieu, toute sa famille au ciel. Nous le savions, et en choisissant notre époux, nous le connaissions suffisamment pour savoir qu’il était capable et digne de prendre cette responsabilité, qu’il en avait les capacités morales. Plus que les qualités physiques, nous avons considéré celles qui correspondaient à notre attente : un guide, un protecteur, un homme de cœur, pieux et généreux. Nous avons reconnu en lui les valeurs qui font un homme : la masculinité, la force de caractère, une éducation qui correspond à la nôtre, une saine hérédité. Nous avons reçu la même foi, nous le savons capable de transmettre à nos enfants les valeurs familiales qui sont semblables aux nôtres. Nous lui avons fait une entière confiance. Nous lui avons dit « oui » pour toujours. Nous découvrirons au fil du temps, ses faiblesses et ses manquements, comme il découvrira les nôtres. Mais le « Oui » a été prononcé. Il ne s’agit pas de dire : « Je ne savais pas », l’engagement pris est définitif. Il faut plutôt reconnaître que tout homme a ses imperfections et que quoi qu’il arrive, il nous faudra vivre ensemble et construire notre famille sur cette base. Inutile de rechigner devant l’effort quand surviennent les difficultés. Posons-nous plutôt la question : Comment puis-je faire pour que notre union soit véritable et porteuse de fruits pour le ciel ? Le plus souvent la réponse est dans notre for intérieur. Il n’est pas dans nos capacités de changer l’autre, mais plutôt de nous changer nous-même. A nous donc de lutter contre nos propres défauts et par la grâce de Dieu, ceux de notre conjoint en seront transformés.

L’une des faiblesses féminines -presque générale- est bien celle de vouloir avoir raison ; de ce fait, la femme revient automatiquement sur la reconnaissance de l’acte de soumission au chef de famille qu’elle a pourtant réalisé. Et elle met en péril l’équilibre de ce qu’elle a fondé. Rien ne l’empêche – bien sûr – de donner son avis sur les sujets du moment. Nous ne le répèterons jamais assez : la communication entre époux est indispensable : parlez ensemble, réservez-vous des soirées, des moments d’intimité où vous confronterez vos points de vue dans la sérénité, donnez vos impressions, confiez vos inquiétudes, ce que vous pressentez, puis abandonnez tout à la décision finale qui ne vous revient pas ! Si vous saviez ce que c’est reposant ! Votre époux est le chef de famille. Dieu l’a voulu ainsi. A lui le verdict ultime ! Et si l’époux craint de prendre ses responsabilités, notre prière l’y aidera ; nos encouragements et notre confiance lui en donneront la force.

L’exemple vient de haut !

  Comment, en tant que catholiques, qui connaissons par cœur l’ordre de ce que Dieu a établi dès Adam et Eve et que l’Eglise comme une mère prudente, a redit lors de notre Messe de Mariage, comment pouvons-nous refuser de suivre cette règle ? Ne sommes-nous pas en train de nous unir au « Non serviam4 » de Lucifer ? Nous avons pourtant pu évaluer maintes fois les conséquences de cette phrase prononcée depuis des milliers d’années… mais l’orgueil flatté par les sirènes qui sifflent à nos oreilles est bien souvent le plus fort !

Et ainsi dès le plus jeune âge, nos enfants entendent altercations et oppositions empoisonner notre intimité familiale. Pourquoi, quand ils auront les capacités de forcer la voix, ne signifieraient-ils pas à leur tour leur opposition ? Pourquoi, puisque la maman a tant de fois évoqué ou relevé -plus ou moins discrètement – les faiblesses du père, ne montreraient-ils pas, eux aussi, qu’ils les ont perçues ? N’est-ce-pas d’ailleurs, à leur façon, une manière de manifester qu’ils « sont devenus grands » ?

Mais ne nous leurrons pas, dans leur esprit, ce ne sera pas uniquement celles du père qu’ils relèveront, mais bien aussi celles de leur mère, – qu’ils connaissent souvent d’ailleurs encore mieux parce qu’ils ont vécu plus proches d’elle -. Souvenons-nous que les conséquences de nos actes pourraient retentir de longues années plus tard !

C’est alors que naîtront des conflits interminables… Et si ce n’était que pour un temps… mais n’oublions pas que c’est à cet âge que se construit toute la personnalité, que se créent les grandes amitiés ; cet esprit de révolte ne va-t-il pas bien souvent polluer non seulement leur vie mais, de par l’esprit qu’il entraîne, abîmer des générations entières (manque de volonté, paresse dans le devoir d’état, mariage inconsidéré, etc….) Que d’énergie perdue ! Au lieu de mettre la force et les qualités des deux parents ensembles, sous le regard de Dieu, pour les orienter dans un même but, les voilà occupées par la discorde, les tiraillements et les oppositions !

Une union de tous les instants.

  Au cours de sa vie terrestre, Notre-Seigneur n’a cessé de recommander la charité et l’union fraternelle : « Efforcez-vous de conserver l’unité d’esprit dans le lien de la paix5 » La vocation du christianisme est bien une vocation d’amour dans l’ordre défini. Cet amour qui doit être le lien qui nous unit tous en un seul cœur, comme le Père et le Fils sont unis dans le lien de l’Esprit-Saint. Conserver l’unité dans le lien de la paix est tout à la fois, facile et difficile. Facile, car quand le cœur est vraiment humble, doux et patient, il supporte tout avec amour, prenant soin de se conformer aux dispositions, aux goûts de l’époux plutôt que de faire valoir les siens. Difficile car, tant que nous sommes ici-bas, l’amour-propre, même mortifié, tente toujours de ressusciter et d’affirmer ses droits, créant de continuelles occasions de froissement réciproque pour nous empêcher de renoncer à nous-mêmes et de faire preuve de délicatesse à l’égard de celui qui est pourtant la moitié de nous-mêmes. Soyons convaincues que tout ce qui trouble, affaiblit et détruit l’union entre époux, ne peut plaire à Dieu, même si nous le faisons sous prétexte de zèle (sauf en ce qui concerne le respect de la loi de Dieu).

L’excès de personnalité, le trop grand désir d’agir à sa guise, sont très souvent la cause de nos divisions internes. Pourtant il nous faut savoir que même si nos idées sont bonnes et lumineuses, notre époux, à qui nous avons donné notre confiance, peut avoir aussi son avis sur la question ; il a reçu les grâces d’état nécessaires et ses idées pourront être encore meilleures que les nôtres, même si nous ne percevons pas tout de suite leurs tenants et aboutissants. Et si parfois elles étaient moins bonnes, il serait toujours plus bénéfique pour le salut de tous d’y renoncer dès lors qu’elles sont source d’opposition. Il est plus sage, plus humble et charitable d’accepter les vues de son époux, plutôt que de les écarter pour ne point renoncer à des nuances trop personnelles. Ce personnalisme est l’ennemi de l’union, il empêche le succès des œuvres et même notre progrès spirituel. Et quel réconfort pour le catholique que de savoir que tous les renoncements à notre volonté propre seront des occasions de sacrifice à offrir à Dieu pour le salut de notre famille.

Ces germes de discordes semés par Lucifer le jour du « Non serviam » deviendront alors autant d’oiseaux du Paradis qui viendront se jeter aux pieds du Seigneur lors du jugement dernier.

Ces sacrifices ne seront pas les moindres de notre vie d’épouse, et, selon les tempéraments, ils seront parfois véritablement des épines crucifiantes, mais n’oublions jamais que le mot « sacrifice » signifie : « rendre sacré » et là seulement nous en comprendrons la valeur. N’est-ce pas là en particulier la mission de l’épouse et de la mère, âme du foyer, que de rendre à Dieu ceux qu’Il lui a confiés et de les mener vers le ciel en les ayant sanctifiés par ses larmes et ses prières ? Et si vraiment vous ne pouvez supporter ce que vous considérez comme un joug, offrez, comme un cadeau à votre mari, cette place et cette autorité dans un belle abnégation ; Notre-Seigneur tiendra compte de votre élan et le transformera progressivement pour le perfectionner. Ce combat personnel, assez contraignant pour les natures moins dociles, deviendra peu à peu naturel et même suave…quelle joie intérieure alors !

Courage donc chères amies ! Que cette période de l’Avent nous aide à examiner ce point toujours très sensible, afin que chacune d’entre nous parvienne à garder son foyer dans la paix, de la naissance à la mort, traversant plus facilement cette délicate période de l’adolescence si notre foyer rayonne dans l’union et la charité. Il n’est jamais trop tard pour s’y mettre ! Que le Saint-Esprit nous guide toutes. Que Saint Joseph nous aide, lui à qui Notre-Dame – pourtant plus sainte que lui- a obéi et fait confiance dans toutes ses décisions, même les plus surprenantes à vue humaine, telle que la fuite en Egypte. Qu’il donne aux époux les grâces pour être de véritables chefs de famille et aux épouses celles de savoir se remettre à leur autorité dans la confiance et une vraie paix de l’âme.

Marguerite-Marie

 

1 Foyers Ardents N°20

2 Ephésiens Chap. 5

3 Voltaire – Femmes, soyez soumises à vos maris – Œuvres complètes de Voltaire, Garnier, tome 26 (p. 563-566)

4 Je ne servirai pas

5 Eph – Chap. IV, 1-3

 

Seul…

Au milieu d’un monde hostile et d’une société qui court à sa perte, comment le catholique fervent ne pourrait-il pas se sentir « seul » bien souvent ! « Soyez dans le monde mais pas du monde. » Cette phrase nous appelle à la solitude.

Seul, l’élève qui n’a pas regardé ses trois films durant le week-end…

Seul, le jeune qui refuse de se joindre à une bande de copains qui vont fêter avec quelques bouteilles un peu trop joyeusement leur diplôme, ou qui partent en week-end d’intégration en oubliant la messe du dimanche…

Seule, la jeune fille qui garde une tenue digne d’une chrétienne dans sa vie d’étudiante et partout où elle va …

Seuls, les fiancés qui ont décidé de vivre leurs fiançailles dans la pureté au milieu d’un groupe d’amis…

Seuls, les jeunes parents qui s’installent à la campagne pour offrir le meilleur à leurs enfants…

Seuls, les parents qui refusent les invitations du week-end pour rester avec leurs enfants absents la semaine…

Seule, la maman qui a choisi de se consacrer à son foyer et à ses enfants…

Seul, le papa qui, de retour au travail, le lundi matin ne peut raconter à ses collègues ses exploits puisqu’il s’est simplement occupé avec amour de sa famille…

Seuls, les parents qui ont fait un choix religieux différents de leurs familles respectives et qui s’en trouvent ainsi rejetés…

Seul…

C’est le quotidien de ceux qui renoncent et se renoncent par amour de Dieu et pour un plus grand bien…

Il y a des jours où ce sacrifice pèse particulièrement.

Et pourtant… Si vous avez choisi dès vos fiançailles de vivre généreusement votre engagement, si vous voulez donner à Dieu et à la société des hommes et des femmes de qualité, ayant une colonne vertébrale solide, capables de construire la cité de Dieu, ce sera votre lot !

Faut-il pour autant vivre cette solitude comme un boulet à traîner ? Comme une souffrance qui nous ronge ?

Ne serait-ce pas plutôt un moyen de sanctification privilégié ? Comment bien vivre cette solitude de l’âme ?

Ayons des convictions communes et étayons-les par une formation solide.

 Il est très important de poser des choix en connaissance de cause et d’en être convaincus à deux. Quand au cours des années, les progrès spirituels feront grandir les applications pratiques, apprenons à monter ensemble. Si, à l’occasion d’une retraite, nous avons décidé de renoncer à telle ou telle habitude ou pris une nouvelle résolution, attachons-nous à la proposer et à défendre cette résolution avec des arguments solides pour que chacun des deux y adhère avec foi : 

  Pourquoi réciterons-nous dorénavant l’Angelus avant les repas ?

  Pourquoi n’irons-nous plus en vacances sur les plages du sud ?

Dès les jeunes années, un enfant se rend compte que ses parents ont un comportement différent de celui des parents de ses amis, voire d’une tante ou d’un oncle. Au début, on peut répondre par un simple : « chez nous cela ne se fait pas », mais très vite et dès l’âge où le raisonnement est vivant, il sera nécessaire d’étoffer la réponse et de lui donner un caractère surnaturel. Que l’enfant comprenne que cela ne vient pas d’un caprice mais que le sacrifice de ses parents vise le bien de la famille entière, dans le seul but de parvenir plus sûrement au ciel en donnant à Dieu des preuves de notre amour.

Forgeons des personnalités et apprenons le sacrifice.

 Petit à petit l’enfant commencera à comprendre que tout acte majeur doit être pensé et qu’il doit réfléchir avant de « suivre le troupeau » ; il remarquera qu’avant de prendre une décision, ses parents, pèsent le pour et le contre en vue du bien commun et ne font pas toujours « comme les autres ». C’est ainsi qu’il consolidera ses convictions et apprendra à prévoir les conséquences de ses actes : si Maman ne travaille pas à l’extérieur, la réalisation des travaux sera sans doute plus longue, mais elle sera présente pour veiller sur chacun. Si Papa a fait combler la piscine dans le jardin, c’est parce qu’il sait que ce sera une occasion de lascivité et d’oisiveté pour ses adolescents et leurs amis…

Le renoncement au luxe est l’une des raisons les plus fréquentes de l’isolement mais le chrétien sait qu’un luxe non maîtrisé entraîne une pauvreté extrême de l’intelligence et du cœur ; il amollit et mène à une vie lascive et à l’égoïsme, à l’amour du plaisir à outrance, au désir de plaire, au manque de volonté pour résister aux « amis » entraînants. C’est lui qui donne à la jeunesse cette vie oisive, brillante, dorée, jouisseuse à l’excès, voluptueuse, qui sait manger et non travailler, dormir et non veiller, céder et non vaincre, végéter et non vivre. 

Les sacrifices consentis sont réels mais dès ici-bas nous verrons les bienfaits qui les accompagnent.

Développons la charité en priant les uns pour les autres.

 Afin que ces sacrifices portent vraiment leurs fruits, il faut y joindre l’huile du bon Samaritain : cette fleur de la charité qui apprend à ne pas condamner ceux qui font autrement. Apprenons à nos enfants à ne pas juger les personnes ; seul Dieu connaît le cœur des hommes : peut-être y a-t-il des éléments que nous ne connaissons pas… Et si nous étions à leur place ne ferions-nous comme eux ou même pire… ? Peut-être ont-ils vécu des événements qui – Dieu seul le sait – excuseront leur comportement… Et n’avons-nous pas reçu bien davantage que lui ?

En revanche, prenons l’habitude de prier pour celui que nous aimerions condamner ; cela nous permettra de doser la gravité d’une faute. Et nos enfants comprendront alors la portée de cet acte qu’il ne faut pas imiter.

N’oublions pas la valeur de l’exemple qui sera le meilleur des apostolats en famille et entre amis.

  Chers amis, la solitude mène à Dieu. Et si elle demande bien souvent de l’héroïsme, elle est le chemin direct et indispensable pour atteindre le ciel. Sachons l’offrir quand elle vient à nous et l’accepter avec le sourire. Ce sera le joli ruban qui orne le bouquet de nos sacrifices pour les offrir à Dieu le Père, par l’intermédiaire de Notre-Dame des Foyers Ardents.

Dieu n’abandonne jamais celui qui le suit.

Marguerite Marie

 

Redonnons des ailes à notre jeunesse

          

           Que se passe-t-il aujourd’hui chez nos jeunes ? Ils ont peur de s’engager aussi bien dans les liens du mariage que vers la vie religieuse. Certains manquent de structure, de colonne vertébrale ; un rien les fait chanceler, les ébranle et les sentiments prennent bien souvent le dessus sur la raison. Il suffit que l’ambiance soit bonne et ils sont conquis sans chercher à savoir ce qui se cache derrière le « vernis » de leurs nouveaux amis ! Ils sont instables et papillonnent d’une activité à l’autre sans parvenir à se poser.

Comment faire de notre jeunesse des hommes et des femmes solides, fiers de rayonner de leur foi et de leurs convictions, sachant d’où ils viennent et où ils vont ?

L’éducation est une œuvre d’autorité.

 Par leur exemple les parents élèvent ou abaissent le niveau moral et religieux de leur famille. Ils entraînent leurs enfants soit vers le vrai et le bien soit vers le faux et le mal. C’est ainsi qu’ils donnent à l’éducation son caractère décisif et définitif. L’autorité qui entraîne, qui donne l’équilibre et met l’harmonie dans la famille.

N’ayons pas peur de notre rôle de parents !

Dieu a voulu que l’homme soit chef de famille ; certaines mères oublieraient facilement cette hiérarchie ; certains pères se passeraient volontiers de cette responsabilité or cette vocation leur vient d’en haut et s’ils la fuient, ils sèment le désordre et risquent de récolter des catastrophes. Les garçons doivent donc apprendre dès le plus jeune âge le rôle qui sera le leur et les filles s’entraîner à se soumettre à l’autorité. Ces considérations peuvent paraître à des années-lumière des théories actuelles et pourtant c’est bien un des secrets du bonheur.

N’ayons pas peur d’être fermes et de tenir à nos principes ; les enfants ont besoin de se tenir au « garde-fou » que les parents représentent. De plus, on ne respecte pas un père qu’on peut « mener par le bout du nez » : plus un père cède, plus il est méprisé ! Avec tact et soutenu par son épouse le père saura affirmer son autorité sans pour autant être un tyran.

Soyons cohérents avec nous-mêmes.

 Quand le bon exemple n’est pas donné, l’éducation est très vite défectueuse. Les causes invoquées sont nombreuses : les passions qui se sont déchaînées, la société corrompue, la crise de l’Eglise… mais sachons reconnaître que généralement la famille porte sa responsabilité.

Les parents sauront montrer l’exemple car on ne prend jamais assez conscience des conséquences de nos actes et de nos dires. Les enfants observent et retiennent tout ; ils savent ensuite tirer leurs conclusions.

Comment exiger que notre fils ne passe pas tout son week-end sur son ordinateur si son père y passe toutes ses soirées et que sa mère passe ses temps libres sur « pinterest » ?

Que pourrons-nous répondre à notre enfant qui ne comprend pas pourquoi nous exigeons de lui une vie morale irréprochable alors que nous avons reçu chez nous pour une nuit oncle K avec sa « copine » ?

Pourquoi sommes-nous déçus quand nos enfants partent en vacances sans penser à la Messe du dimanche si nous les avons envoyés faire des baby-sittings ou des vendanges sans nous préoccuper de savoir s’ils auraient la possibilité d’aller à la Messe qui est celle de nos convictions profondes ?

Comment leur inculquerons-nous la piété filiale si nous reprochons à leur grand-père dès qu’il a le dos tourné, sa façon de manger ou de s’endormir dans son fauteuil au beau milieu du salon ?

Si nous ne l’avons pas déjà fait, ne tardons pas à établir à deux un plan d’éducation ; mettons en commun nos idées sur les objectifs que nous voudrions atteindre pour notre famille. Bien sûr, tout est à adapter au fur et à mesure mais la ligne de conduite est tracée. 

Analysons-la régulièrement et redressons les mauvais plis ensembles.

L’enfant a besoin d’exemples positivement bons, éclatants de foi, de vérité et de soumission à la loi de Dieu. L’indifférence, la tiédeur des parents conduisent presque toujours les enfants de Charybde en Scylla. L’autorité qui réussit, c’est l’autorité qui entraîne en donnant l’exemple. N’hésitez pas à entreprendre des belles choses avec vos adolescents : excursion dans la montagne, rénovation d’un bâtiment, journée de services dans une école ou pour aider une personne dans le besoin… Tout cela laissera un souvenir indélébile dans les cœurs !

Votre vie est la meilleure des leçons : la parole indique ce que vous pensez mais l’exemple en est l’application pratique et vos enfants s’en souviendront.

Il ne suffit pas de dire : prie, communie, confesse-toi, fais une retraite ; il faut que l’enfant voit son père prier, communier, se confesser et faire une retraite. Là alors il entendra ce que vous dîtes. Aidons-les à s’engager, à être généreux pour qu’ils apprennent à donner d’eux-mêmes : ces œuvres méritoires formeront le cœur et la volonté. 

Chassons de nos conversations familiales ces sujets qui découragent ou attristent l’âme et le cœur. Où nos enfants trouveront-ils l’enthousiasme pour entreprendre de grandes choses s’ils n’entendent que catastrophes et prévisions les plus noires? Insufflons-leur plutôt l’espérance et la confiance en Dieu!

Aidons nos enfants à trouver leur identité et à en être fiers !

 Le monde moderne a fait écrouler les repères :

– les attaches géographiques n’existent plus : les obligations professionnelles ne sont pas propices à donner des racines. Les enfants ne savent même plus où sont inhumés leurs ancêtres.

– la destruction de ce qu’on appelle pudiquement « la famille traditionnelle » empêche la jeune génération de connaître l’histoire de leur famille. Qui bientôt pourra tenir son arbre généalogique ?

– Et maintenant on leur propose même des QCM pour découvrir s’ils sont davantage « homme » ou davantage « femme »…

Tout participe au fait que notre jeunesse recherche – parfois passionnément – son identité perdue… Qui suis-je ? D’où je viens ? Qui étaient mes ancêtres ? (Y a-t-il eu des héros, des saints, une grand-mère, veuve de guerre qui s’est sanctifiée en élevant seule ses enfants ? Un grand-père hors du commun ? Quel a été leur combat ? )

Être fier de son passé et le connaître donne à chacun la possibilité d’être le véritable maillon d’une chaîne et de transmettre à son tour. Voilà le rôle qu’il faut confier à nos enfants en leur montrant leur responsabilité par rapport à leur descendance.

Ils ont besoin de savoir pourquoi ils sont sur terre. Non pas pour jouir de la vie autant qu’ils le peuvent, non pas pour être riches ou avoir une belle situation et une belle voiture. Ils ont besoin d’un objectif ambitieux qui s’appuie sur du solide et regarde vers le ciel.

N’hésitons pas à parler avec eux ; si le contact est difficile au début profitons de la lecture commune d’un article, demandons-leur ce qu’ils lisent. N’ayons pas peur : notre bon sens et notre expérience seront nos meilleurs atouts.

Nos jeunes ont besoin de sentir l’affection et l’attention de leurs parents ; c’est pourquoi il est important que régulièrement ces derniers fassent le point sur chacun d’eux pour affiner leur regard et ajuster leur comportement. Des parents unis sont tellement plus forts à deux, en ayant confronté leurs points de vue et leurs analyses.

Vos enfants ont besoin de vous ; ne croyez pas que votre devoir est terminé quand vous les avez nourris, habillés et mis dans de bonnes écoles. Il faut qu’ils sentent la présence d’un cœur attentif pour les aimer et d’une autorité qui montre l’exemple, qui veille et entraîne pour leur montrer le chemin. N’hésitez pas à tracer ce sillon lumineux qui infuse la vertu dans les âmes et qui fera la France de demain.

 

Marguerite-Marie

 

 

 

La force du sourire

Il suffit de se promener en ville ou de passer quelque temps dans le métro pour s’apercevoir que le sourire est devenu une denrée rare… Quelle tristesse sur les visages ! Et quand à votre tour vous souriez, vous êtes bien souvent surpris de ne recevoir en retour que le regard noir de quelqu’un qui se sent agressé ! Le sourire va-t-il devenir un phénomène de société, une habitude régionale, familiale ?

 « Tu peux laisser ton sourire changer les gens, mais ne laisse pas les gens changer ton sourire ».

Sourire va bien au-delà d’une contraction des muscles. On sait maintenant que le bébé encore dans le sein de sa maman sourit ; c’est instinctif mais on croit bien souvent qu’un enfant nait aimable ou ronchon ! Détrompez-vous ! On peut apprendre dès le plus jeune âge à devenir souriant. Le sourire est trop souvent pesé et distribué avec parcimonie à ceux qui semblent le mériter.

Apprenons la force du sourire pour nous-mêmes et pour la transmettre ; il doit être à l’image de notre âme, heureux quand tout va bien, compatissant devant la douleur de l’autre, apaisant en face d’un cœur révolté ou meurtri.

L’art du sourire

 Il existe bien des sortes de sourires ; résumons les principales :

– Le sourire politique avec les lèvres fermées qui montre que l’on n’en pense pas moins… pas très sincère et qui cache souvent quelque chose.

– Le sourire forcé, qui n’a rien de naturel, facile à reconnaître car si la bouche laisse voir toutes les dents, les yeux eux, ne se plissent pas et restent froids. Ils ne montrent aucune joie ni émotion.

– Le sourire moqueur qui met mal à l’aise son interlocuteur avec un petit air de mépris. Les parents doivent l’éviter car qui sait combien ils peuvent blesser un enfant et ce ton ironique deviendra vite une habitude familiale qui nuira à la paix du foyer.

– Le sourire de bonheur, celui de l’enfant dans son berceau que l’on appelle aussi le sourire aux anges, offert volontiers par celui qui a décidé de voir la vie du bon côté. Le sourire de la maman heureuse d’avoir donné la vie. C’est un cocktail de joie, de paix et de bonheur que l’on est heureux de partager : le sourire qui pardonne mieux qu’une parole, le sourire de la générosité et de la bonté, le sourire de celui qui respire la paix divine, le sourire qui vient du cœur, celui d’un être aimé, et qui se sait aimé par les siens bien sûr mais surtout aimé de Dieu, car alors que craindrait-il ?

Les richesses du sourire

 Il a une puissance quasi magique pour détendre une situation tendue car il montre notre bienveillance et notre écoute. Il devient un langage aux vertus innombrables. Il étend un baume sur les cœurs meurtris que des mots risqueraient de blesser. Il apporte la sérénité, la bienveillance, il donne confiance en soi et montre notre empathie.

Avec le sourire la vie devient plus joyeuse, plus sereine, les crises peuvent être dépassées, les difficultés surmontées.

Nous sourions aux autres pour leur montrer que nous sommes bien disposés, prêt à écouter, à aider ceux qui en ont besoin. Le sourire devient une clé qui ouvre les cœurs, un signe d’empathie. Il appelle le sourire réciproque, la confiance et la bonne humeur. Notre choix de voir la vie sous un angle positif nous aide à construire des liens sociaux de plus en plus solides et nous aide ainsi à traverser les moments difficiles. Dans bien des situations, sourire suffit à transformer un temps mort en un sympathique moment, à contrer la mauvaise humeur des uns et à rallumer la bonne humeur chez d’autres.

Accueillez votre époux fatigué avec un grand sourire le soir, il vous en sera reconnaissant et sa fatigue s’envolera ; à l’inverse, ne levez pas la tête de vos casseroles et dites-lui bonsoir d’un air excédé, vous serez à peu près sûr de raviver en lui tous ses soucis ! Ce sera de même pour les enfants qui rentrent pour un week-end : s’ils arrivent pour entendre, dès qu’ils ont mis le pied dans la maison, les jérémiades et les plaintes de leur maman, craignez que leurs visites ne se fassent plus rares… Si au contraire vous les accueillez avec un bon sourire plein d’amour et de paix, ils se trouveront bien à la maison et seront alors capables d’avoir de vraies conversations avec vous. Cela ne vous empêchera pas ensuite de leur dire ce que vous avez sur le cœur mais avec un ton bien différent qui pourra alors avoir un effet positif sur leur comportement. Là est tout le rôle de la maman, gardienne de la paix et de la chaleur du foyer. Le sourire est son meilleur « outil » et quelle récompense pour une maman que le sourire des siens… 

Il doit être un compagnon rassurant et doit toujours être latent en nous, prêt à s’épanouir en toute occasion, même les pires. Quand une maman a perdu le sourire cela doit être le signal pour son époux qu’elle vit une difficulté à prendre en compte. Il doit y voir un appel de détresse.

Le sourire a aussi des vertus guérisseuses. Si nous prenons l’habitude de sourire dans les difficultés plutôt que de serrer les dents, cela mettra douceur et baume sur notre douleur. Même toute seule, prenez l’habitude de sourire ; sourire de vous-même avec un air un peu moqueur quand vous vous apercevez que vous vous êtes laissée aller ; sourire de bonheur quand vous apprenez une bonne nouvelle, … Tous ces sourires prendront le chemin de votre cœur et vous rendront meilleure.

L’éducation au sourire

 « Pour connaître ta mère, enfant, commence à lire dans le livre de son sourire », écrivait Virgile. Non seulement une maman doit savoir sourire mais elle doit parvenir à le transmettre aux siens et autour d’elle. Si une maman prend son bébé dans ses bras à chaque fois qu’il est grognon, naturellement l’enfant pensera qu’il faut râler pour que maman vienne faire un câlin ; changez de méthode et demandez-lui un sourire avant de le prendre (les mamans ont ce pouvoir magique…) alors, très vite l’enfant comprendra que le bon moyen pour être soulagé de ses misères est de faire un sourire… Et la vie de tous en sera transformée pour toujours ! De même quand un peu plus grand votre enfant aura quelque chose à vous demander, enseignez-lui qu’il n’obtiendra rien de vous en ronchonnant. Non pas qu’il faille tout lui donner s’il vient avec un sourire enjôleur… mais qu’il sache bien que la mauvaise humeur, l’air grognon n’auront aucun effet sur vous (à vous de distinguer naturellement si votre enfant a 40°C de fièvre et qu’il n’arrive plus à sourire…) Il est prouvé que l’enfant qui n’a pas échangé ces regards complices et ces sourires avec sa maman aura beaucoup plus de mal à voir la vie du bon côté à l’avenir. Le sourire est un mécanisme tellement élémentaire dans notre construction que son absence au début de la vie ne peut que déteindre sur la personnalité.

Apprenons à nos enfants que le pire n’arrive pas toujours, qu’une bonne nuit réparatrice aura souvent effacé les petits malheurs. Bien entendu il nous faut distinguer avec notre cœur de maman le gros chagrin qui a blessé l’âme, du petit coup de griffe qu’il faut apprendre à pardonner et du petit bobo qu’il faut offrir. Tout est une question d’échelle et il n’est pas bon de prendre à la légère ou de rire d’une peine qui nous paraît enfantine mais qui est peut-être grave pour lui. Sachons compatir d’abord, obtenir une confidence du cœur blessé, et bien souvent ce sera là l’occasion d’apprendre à pardonner même les injustices. Et tout doit finir par un beau sourire même s’il est au milieu des larmes… C’est le chemin pour obtenir une confiance entre la maman et son enfant qu’il faudra conserver pour toujours.

Tirons donc les bonnes conclusions pour adapter notre comportement ; tout le monde y sera gagnant ! C’est une affaire d’entraînement mais dont il faut connaître l’enjeu et c’est surtout une éducation du cœur. On sème des graines de joie à tout vent, chez soi, aux siens mais aussi aux autres, ailleurs, partout ! Qui sait combien alors auront reçu ce sourire comme un cadeau de Dieu. Plusieurs musulmans se sont convertis grâce à un sourire, à un geste compatissant ou en voyant la joie rayonner sur le visage des catholiques1 Qui connaît les voies de Dieu ?

Faut-il étudier, calculer ses sourires ? Non ! Bien sûr ! Mais il nous faut juste y penser davantage ; l’atmosphère de la maison en sera transformée, elle deviendra alors véritablement un foyer rayonnant de bonté, de paix et de véritable charité les uns envers les autres. La maison, au milieu de ce monde dur et sans joie, ne doit-elle pas toujours davantage rayonner ?

Alors souriez, sans modération !

Marguerite-Marie

 

 

L’élite de demain

Nous avons sur nos genoux, l’élite de demain ! Quand la France quittera cette mauvaise passe et retrouvera son rôle initial –et ce temps arrivera, nous n’en doutons pas – c’est la jeunesse d’aujourd’hui ou celle de demain qui devra déployer toutes les vertus nécessaires pour lui faire retrouver son âme.

Que ce rôle revienne à nos enfants, nos petits- enfants ou nos arrières petits-enfants, peu importe puisque nous croyons en la force de la transmission, nous pensons que chaque maillon de la chaîne a son rôle à jouer en tant qu’héritier du passé et constructeur de l’avenir, fidèle à la vocation propre de la France.

Il faut aujourd’hui mener nos enfants jusqu’à l’héroïsme ! N’ayons pas peur de ce mot ! Soit, ils seront des héros, soit ils seront mangés par l’amour de la facilité et le libéralisme ambiant. Nous vivons dans un monde passionnant dans lequel il y a tout à construire et à redresser mais pour cela il faut posséder l’étoffe d’un héros et marcher sans crainte, fier de sa foi et cohérent dans ses actes. L’éducation de la volonté en est un des secrets mais cela fera l’objet d’un autre article.

Nous ne voulons pas rentrer dans un constat froid et déprimant de ce qu’est notre jeunesse actuelle, nous voulons seulement montrer à chacun l’importance de former des femmes et des hommes capables et responsables.

Nous avons tendance aujourd’hui à nous satisfaire en voyant que les nôtres ont encore quelques règles de politesse, vont à la Messe le dimanche et réussissent plus ou moins bien leurs études… Mais est-ce suffisant pour être l’élite destinée à reconstruire sur les ruines morales, politiques, sociales et économiques de notre pays ?

Il ne suffit pas de les mettre à l’abri du mal, de les maintenir dans un univers protégé et que l’on croit sain ; si nous voulons en faire des chefs, il faut leur donner le double vêtement que nous avons décrit dans notre dernier numéro[1] . Nous tenir à l’écart ne suffit pas; nous serions plutôt très vite rattrapés –avec quelques années de retard peut-être – par tout ce contre quoi nous n’avons pas eu la force de lutter… Mais plutôt que d’être dans « l’agir contre » essayons plutôt de nous construire pour pouvoir « agir pour » ! N’hésitons pas à élever leurs cœurs vers les grandes vérités et donnons leur la chance de devenir des hommes !

Pardonnez  cette liste qui veut juste vous donner quelques pistes et évoquons aujourd’hui des actions toutes pratiques pour  donner à nos enfants « une colonne vertébrale » conséquente, leur faire acquérir un caractère fort, de sorte que les traditions chrétiennes redeviennent des actes posés avec conviction.

Tout d’abord donnez-leur des âmes hautes, généreuses ; non pas d’une sensiblerie poussée à l’excès et entretenue par les musiques actuelles romantiques et sans structure ; non pas non plus par des « musiques » – si elles sont encore dignes de ce nom- revendicatrices qui ne vantent que les droits en oubliant les devoirs de chacun.

Apprenez-leur à respecter le principe d’autorité sans discuter. Nous n’avons pas à justifier toutes nos décisions et il n’est nullement nécessaire de « négocier » avec eux…  Cependant il faut prendre soin de ne pas rompre la communication et éviter de fermer des portes définitivement parfois pour des peccadilles. L’art de commander est difficile (nous y reviendrons).

Ne les laissez pas être médiocres ; la bonne volonté ne suffit pas ! Entretenez autour d’eux un climat moral qui leur apprend à distinguer le bien du mal en vérité. Il faut qu’ils connaissent les réalités du monde qui les entourent, qu’ils sachent aider gratuitement ceux qui sont dans le besoin, sans croire pour autant qu’ils « se sont fait avoir » parce que les amis ont gagné, eux, beaucoup d’argent en trouvant un petit travail tranquille… Non le service gratuit est bien plus formateur ! Sans avoir peur de « se faire exploiter », qu’ils sachent donner et se donner sans compter. Ne comblez pas tous leurs désirs ; apprenez-leur à attendre le cadeau dont ils rêvent…

Ne les gâtez pas par l’abondance de nourriture, de mets de choix, de bonbons ; outre que cela soit mauvais pour leur santé, cela aiguise en eux ce sentiment de satisfaction gratuite de leurs instincts qui ne les aidera pas à la maîtrise d’eux-mêmes. Enseignez-leur à gérer leur argent de poche et à ne pas dépenser à tort et à travers.

Apprenez-leur à avoir de grands désirs : Qu’ils ne se contentent pas d’actions médiocres ; qu’ils sachent se détacher de leur « boîte mail », de leur portable, que cet outil ne soit pas leur maître ! Combien aujourd’hui en sont les esclaves ! Plutôt que de leur interdire (il faut reconnaître que s’il est vraiment tout à fait possible et bon de ne pas avoir de téléphone et d’adresse mail jusqu’au Bac, s’en passer est difficile aujourd’hui quand on est étudiant) discutons avec eux ; expliquons-leur les nuisances de cet esclavage et démontrons-leur combien ils seront plus riches en sachant « l’oublier » de temps en temps. Une interdiction stricte et sans explication ne peut entraîner que tricherie et dissimulation ; instituons des règles (cf. FA 5 et 6) et tenons-nous y.

Ne nous déchargeons pas de notre responsabilité d’éducateur sur l’école. Même quand le choix est excellent, notre rôle ne s’arrête pas là. A nous de marcher la main dans la main en accord avec son projet éducatif. Ne faisons pas de « mauvais esprit » avec nos enfants… (nous perdrions alors tout le bénéfice recherché !). Apprenons-leur à faire généreusement les petits sacrifices qui leur sont demandés et faisons-les avec eux.  Ne cherchons pas « à compenser »… Ce mot ne devrait pas nous venir à l’esprit. La vie est faite d’efforts, un « oui » entraîne toujours plusieurs renoncements ; étudions-les avant de prendre notre décision et une fois celle-ci prise en connaissance de cause, ne nous retournons plus et adhérons sans critique. Si notre choix est digne de nous, nous devons pouvoir y laisser en toute sécurité notre enfant. Sachons faire abstraction des détails- même s’ils nous agacent- pour le bien de celui-ci. (Naturellement cela ne nous empêche pas d’avoir un œil observateur et de parler au directeur si quelque chose nous surprenait).

Choisissons avec soin leurs lectures, discutons-en avec eux. Ayons des conversations enrichissantes pour leur culture générale (art, musique, etc).

Emmenons-les écouter un beau concert ; visitons avec eux les beaux monuments, faisons-leur aimer les traditions locales des régions visitées. Il y a un temps pour tout ; sans arriver à la saturation qui entraînerait un rejet général, transmettons-leur l’amour de leur pays, la compréhension des beaux objets. Donnons- leur le goût de l’effort physique et intellectuel ; organisons des joutes orales entre cousins ou amis pendant les vacances.

Laissons une place raisonnable au sport ; que cela ne devienne pas un culte irraisonné du corps. Comme pour tout apprenez-leur à donner des priorités. Il y a un ordre à respecter.

Se vautrer dans la médiocrité et la facilité est une habitude si facile aujourd’hui et d’aucun pense acheter sa tranquillité en évitant les conflits. Que l’on se détrompe : les grands soucis commencent alors car l’absence de désir est la source de toutes les lâchetés.

Apprenez-leur à faire la part des choses, à ne pas se laisser abattre par les « informations » écoutées en boucle ou transmises en direct sur le portable qu’ils ont accroché au bout des doigts… Leur équilibre émotionnel en deviendrait trop vite fragile et instable.

Mais pour que tout cela soit réalisable donnez-leur l’exemple ! Comment interdire d’aller sur internet si nous y sommes nous-mêmes toute la journée ? Comment leur montrer l’intérêt des activités familiales si nous-mêmes nous passons plusieurs heures à « jouer » sur notre téléphone ?

Notre jeunesse est notre espoir ! Ne nous décourageons pas et tenons bon ! Ce qu’il faut sauver aujourd’hui c’est l’âme de la France et c’est la chrétienté. Si  la tâche peut paraître ardue et ingrate, songeons que le ciel est au bout.  Les vraies joies s’achètent toujours au prix de sacrifices.  La France a les hommes nécessaires à la reconstruction d’une élite, elle peut reprendre un jour sa mission traditionnelle dans le monde. L’héroïsme et la sainteté en sont les clés. Il y a des grâces spéciales pour ceux qui n’ont pas peur !

 Marguerite-Marie

 

 

[1] Cf. FA 16 : D’hier à aujourd’hui in « Il fait froid… »

Il fait froid…

Les temps sont difficiles et les mamans sont inquiètes… Rien ne va plus ! Comment faire pour traverser les crises qui nous secouent et préserver nos enfants des dangers qui les menacent ?

Partir sur une île déserte ? Creuser un bunker en Bretagne ?

« Elle ne craindra pas pour sa maison la rigueur des temps de neige, parce que tous ceux dont cette maison se compose sont pourvus de doubles vêtements[1]. »

Nous avons reçu les grâces d’état le jour de notre mariage pour conduire, ensemble, toute notre famille vers le ciel. Il nous faut donc aujourd’hui implorer ces grâces afin d’accomplir cette tâche. Répandre autour de nous la sérénité et la joie des enfants de Dieu sans nous soucier de rien ; cela ne serait-il pas la politique de l’autruche ? Pas du tout !

Mais que faut-il donc entendre par ces « doubles – vêtements » ?

Je suis sûre que toutes les mamans sont très curieuses de cette « recette » donnée par Salomon !

Monseigneur Gay dans ses conférences aux mères chrétiennes nous éclaire.

« Ce double vêtement dont vous devez munir vos fils, c’est une double science, une double force et un double amour ».

UNE DOUBLE SCIENCE.

Science de la vie présente et de la vie future.

Lors de notre conception, nous avons reçu la vie de la nature. Le jour de notre baptême, c’est à la vie surnaturelle que notre âme s’éveille ; c’est elle qui nous unit à Dieu qui nous rend capables d’agir, de connaître, de vouloir, d’aimer et de nous consommer en Lui pour atteindre la vie éternelle.

La science de la vie n’est donc que la science de la vraie direction. Il s’agit de savoir où aller et comment nous conduire ; et c’est cela qu’en tant que mères chrétiennes nous devons apprendre à nos enfants : où Dieu veut-il que nous allions ? Par quel chemin nous emmène-t-il ?

La liberté humaine n’est pas de faire ce que nous voulons mais ce que Dieu veut…

Le but premier et essentiel doit orienter toute notre vie. Ce n’est pas pour autant qu’il faille mépriser les buts secondaires et temporels. Nos enfants doivent entretenir leur mémoire, connaître l’histoire de leur famille, de leur pays, aiguiser leur esprit, former leur jugement, choisir un métier, tenir la place qui est la leur, vivre en société… mais tout ceci sans perdre de vue le but pour lequel ils ont été créés.

Pour ne pas être pris au dépourvu, il ne faut pas négliger la formation de l’esprit : catéchisme, doctrine chrétienne, encycliques des grands papes ; ne croyons pas que seul notre bon sens nous donnera des arguments, pour être fermes dans la foi, il faut se former.

La formation intellectuelle doit aboutir à la formation morale et cette dernière achèvera la construction de l’homme chrétien : « Cherchez premièrement le royaume de Dieu et sa justice, et tout le reste vous sera donné par surcroît[2]».

UNE DOUBLE FORCE

Une conscience bien formée

Formons la conscience de nos enfants. Il y a souvent négligence dans cette éducation… En ces temps d’inversion des valeurs et de confusion il n’est pas rare de trouver des consciences fausses, incertaines et même des consciences mal faites… c’est pourquoi il est essentiel de donner toute son importance à cette formation ! Sous les noms menteurs de liberté, d’indépendance et de « charité », on nous parle des « droits de l’homme », au lieu de nous rappeler ses devoirs et on enseigne davantage le culte de l’homme que le culte de Dieu !

Détachons-nous des slogans à la mode qui veulent mettre la main sur notre jugement : la bonté ne flirte pas avec la « tolérance » ; la vérité n’a rien à voir avec la demi-mesure soit disant « charitable » ; l’amour conjugal ne se confond pas avec la sensualité et les mœurs libérés ; l’indépendance ne nous libère pas de Dieu : notre seule liberté étant celle de choisir Dieu ; l’écologie n’a pas été pratiquée uniquement à partir du XXe siècle car la véritable écologie respecte les dons offerts par Dieu… et nous pourrions facilement démonter une par une toutes les maximes à la mode !

Non ce n’est pas un péché que de jeter une pile aux ordures ; non, la vie d’un dauphin ou d’un panda géant en voie de disparition ne vaut pas plus que celle d’un seul de tous ces enfants que l’on fait disparaître en silence ; non, la femme n’a pas été « libérée » par la révolution ; non, nous ne pouvons pas disposer de notre corps et de celui des autres selon notre volonté ; non, ce qui était mal et mauvais hier n’est pas devenu bien aujourd’hui : Dieu ne change pas ! Et les exemples ne manquent pas…

Utilisez les enseignements de l’Evangile, servez-vous des paraboles, vous y trouverez la règle des mœurs et de la conscience. Il est indispensable que notre jeunesse acquière une conscience lumineuse, droite ferme et invincible afin qu’aucun souffle de l’erreur ne puisse l’ébranler.

La conscience chrétienne doit être une citadelle du haut de laquelle nos enfants pourront défier le monde, le démon et l’enfer et prendre les bonnes décisions. En sachant distinguer le mal du bien, ils découvriront le vrai bonheur !

Un caractère bien trempé

Pour résister aux pressions, donnons à nos enfants un caractère digne, ferme et bon.

Notre parenté avec le Christ et le prix dont il a payé notre salut nous montrent ce que nous valons aux yeux de Dieu ; pas question donc de nous avilir avec l’impureté et l’indignité qui envahissent notre monde. Ayons honte de tout ce qui est bas, grossier, vulgaire et mesquin. Combattons sans merci l’égoïsme, l’amour de soi et la sensualité. : rien n’est plus contraire à la dignité de la vie que la facilité à céder aux exigences et aux suggestions des sens. Soyons fiers ! Mais non pas de cette fierté qui repose sur la vanité mais fiers d’être frère de Notre Seigneur Jésus-Christ et digne d’être sauvés par son sang.

Que nos enfants soient forts ! Nous mourrons de faiblesse ; notre génération est sans colonne vertébrale et nous tombons au moindre souffle de vent, à la moindre épreuve ; un bon sentiment mêlé à quelques paroles adroites, et nous voilà entraînés à tout abandonner : effort, résolution, morale et parfois même pratique religieuse… On se laisse séduire, insensiblement ; et de petites concessions en grandes trahisons bientôt devenues des chaînes indéboulonnables nous mènent jusqu’aux peines du feu éternel… Que nos fils soient virils et que nos filles soient des femmes fortes, capables de résister aux tempêtes de la mondanité, de la sensualité sous toute ses formes (musique, ambiance, habillement,…)

Exercez vos enfants, habituez-les à des actes de volonté, à plier devant le devoir – même et surtout quand cela coûte-, à renoncer à un plaisir, à l’intérêt personnel. Et surtout qu’il ne cède pas à la divinité actuelle, contemporaine et des plus honorées : le bien être ! Il entraîne au culte du corps et de tout ce qui va avec : sport à outrance, lascivité, plaisirs des sens. Ce culte offre les âmes des baptisés comme une proie tellement facile à la chair et au démon.

Enfin, travaillez à leur faire un bon caractère ! Parfois il est reçu à la naissance et c’est une belle avance ; mais certains sont nés chagrins et difficiles et c’est un grand exercice de vertu que de l’acquérir ! Le bon cœur ne suffit pas, il faut y ajouter le bon caractère. C’est notre vitrine ; c’est lui qui paraît aux yeux des hommes et témoigne que l’on est enfant de Dieu. Que de personnes sont bonnes et pourtant sont insupportables ! Former à la douceur, à la retenue, à l’égalité, à la patience et à la bonté sont de rudes tâches quand toutes ces qualités ne sont pas naturelles mais si, comme Saint François de Sales, on parvient à les acquérir, quelle force alors ! Si l’on ne sait pas se vaincre, que l’on n’est pas fort contre soi alors quelle bataille serons-nous capables de remporter ? Mais sachons bien que seuls, nous n’arriverons à rien ; c’est dans notre union à Dieu que nous sera communiqué sa force et sa sérénité.

UN DOUBLE AMOUR

Amour de Dieu

Dès le plus jeune âge, ce sont aux mamans (sans jamais exclure les papas bien évidemment) d’orienter le cœur des touts petits : dirigez, réglez, ordonnez leurs amours. Vous connaissez la célèbre définition donnée par Saint Augustin : « la vertu c’est l’ordre de l’amour ». Que vos enfants aiment Dieu par-dessus toutes choses, et les hommes, tous les hommes, pour l’amour de Dieu.

Apprenez-leur à aimer Dieu et prenez soin de leur inspirer cette crainte religieuse de Dieu qui tient l’homme éloigné du péché. Cette « crainte » – qui a mauvaise presse aujourd’hui-, est « le commencement de la Sagesse » dit le Psaume[3]. Dites-leur que Dieu est le maître ; qu’ils ne redoutent rien tant au monde que de l’offenser. Sur ce fondement, posez alors l’amour de reconnaissance en leur montrant tous les bienfaits qu’ils ont reçu de Dieu ; montrez-leur tout ce que Dieu a fait pour eux, jusqu’à sa mort sur la croix pour nous racheter.

Enseignez-leur que même si notre amour est doux, il doit aussi être un amour volontaire, libre, agissant, effectif, un amour qui fait que l’on travaille, que l’on lutte, que l’on se dépense, que l’on souffre avec patience et que l’on persévère sans se lasser jusqu’au bout !

Amour des hommes pour Dieu

Enfin inspirez à vos enfants qu’ils doivent aimer les hommes. Il faut que le cœur humain s’élève mais aussi qu’il s’étende. Que l’enfant aime ses parents, ses frères et sœurs, d’un amour non seulement sensible mais efficace et dévoué comme on doit aimer Dieu, y joignant en plus un amour indulgent, qui supporte les défauts et pardonne les fautes. Donnez-leur l’amour de ceux qui souffrent, il y a tant de personnes autour de nous qui portent de si gros fardeaux ! Enseignez-leur la bienveillance, la reconnaissance, la compassion, le dévouement. Apprenez-leur à distinguer les actes mauvais – que leur conscience ne leur permettrait pas – de l’homme qui les a commis et qui est souvent faible et a besoin de nos prières. Aidez-les à former leur discernement : il y a ceux qui nous entourent et ont peut-être besoin de notre aide et ceux qui sont de vrais amis, solides et fidèles parmi lesquels on pourra un jour, si Dieu le veut, choisir notre conjoint. Enfin donnez-leur l’amour de l’Eglise de toujours et l’amour de leur patrie. En un mot, « revêtez-les de Jésus-Christ ![4] », avec le soutien de Notre-Dame jusqu’au pied de la Croix.

Ainsi vous n’aurez plus rien à redouter pour vos enfants, quoi qu’il arrive, grâce à ces doubles- vêtements, les ténèbres ne seront ni en eux ni pour eux car celui qui suit le Christ marche toujours dans la lumière. Et ne l’oublions jamais et prenez courage : le Christ a vaincu le monde[5] !

Marguerite-Marie

 

[1] Livre des Proverbes XXX-12

[2] Matth. VI – 33

[3] Psaume CX, 10

[4] Saint Paul aux Romains, XIII, 14

[5] Jean, XVI,33

Un secret dévoilé

En face de l’évolution qui menace la femme et la famille toute entière, il ne s’agit pas de se perdre en plaintes stériles, en regrets éternels ou de choisir une attitude purement passive. Toute maman aujourd’hui a pris conscience du danger qui menace cette institution que l’on croyait intouchable. Pendant longtemps on a regardé les femmes qui délaissaient leur foyer en s’interrogeant, en les enviant vaguement –pour les plus fortunées- de laisser leurs tâches ménagères à d’autres ou en plaignant celles qui étaient obligées d’assumer un double travail.

Aujourd’hui de nouvelles habitudes se sont glissées dans nos maisons et c’est monnaie courante que de voir nos jeunes mamans courir de la crèche au travail, faire leur ménage le week-end, et recourir aux plats préparés pour nourrir la famille. Si les inconvénients se résumaient à la nourriture cela serait un moindre mal –bien que cela ait son importance- mais comme vous le lirez dans nos différents articles, la mission prévue pour la femme dans le plan de Dieu est d’une autre mesure…

Une mission spéciale auprès de la famille, cellule de vie.

Permettez-moi de citer Napoléon Bonaparte : « L’avenir d’un enfant est l’œuvre de sa mère »… et non de la nounou ou de l’assistante maternelle aussi « parfaite » soit-elle…

Imaginez votre mission en pensant à vos 2, 3, 4, 6, 10 enfants… Quel avenir leur donnerez-vous ? Nos grands hommes, nos saints ne sont –ils pas parvenus à ce degré grâce à leurs mères ?

Et pourquoi donc une telle influence ?

Le premier livre d’images de l’enfant et ce, dès le premier jour, est bien le visage de sa maman et en particulier son regard.  Il est courant d’entendre que les enfants sont souriants comme leurs parents… ce n’est pas par hasard !

Mais comment transmettre cette vie intérieure, ce regard, ce sourire si on est absorbé par un rendez-vous, un souci au travail ?

Immédiatement l’enfant passera au second plan par « conscience professionnelle ».

Quelle mission enthousiasmante !

On la limite souvent aux petites tâches matérielles, synonymes d’esclavage domestique. C’est méconnaître la véritable « puissance » que la femme détient sur son foyer ! Les petites actions, qu’elle doit en effet accomplir, seront grandes si elle-même leur donne le souffle qui les élève ! Toute action secondaire a valeur devant Dieu pour sanctifier sa maisonnée et il faut les considérer comme des petits fruits confits que l’on ajoute dans un cake ! Ils perfectionnent la matière… Mais l’action principale n’est pas là.

On le sait, la mère agit sur deux plans, l’un matériel que l’on qualifiera de secondaire, – non pas qu’il soit sans importance car il est essentiel – mais il l’est quant à son essence. L’autre, primordial, il concerne tout ce qui touche à l’esprit : la transmission de la foi, la formation de la conscience et du cœur. Les deux étant naturellement mêlées au cours de la vie quotidienne.

La femme vit par son cœur et dans son cœur, portant ses tendresses avec elle partout où elle se trouve. Mais « la flamme que la femme a reçue s’éteint si elle ne la communique pas[1]. » Sa nature est ainsi faite qu’elle ne peut vraiment se réaliser que dans et par l’autre. Partout où sa vocation la mène, la femme est faite pour donner ; c’est son essence même.

On ne dira jamais assez combien la femme qui « aime » véritablement son époux a un rôle essentiel auprès de lui. Elle le fait monter ou elle le fait descendre suivant ce qu’elle est, elle-même. Le mariage n’est-il pas intrinsèquement un  don total ?

Auprès de ses enfants, elle ne sera pas seulement, celle qui enfante mais celle qui ouvre les vraies portes de la vie, de l’esprit, du cœur et de l’âme. La mère qui ne peut ouvrir à son enfant les portes de l’espérance et de la foi est encore plus pauvre que celle qui n’a pas un morceau de pain à lui donner ! Noble mais difficile tâche, que combien voudraient fuir aujourd’hui pour la laisser à d’autres ; l’enfant n’est bien souvent aujourd’hui qu’un jouet à câliner ou à claquer selon l’humeur du moment… Toute évasion devant sa mission ne cache-t-elle pas  en fait, une démission ?

Sur le plan spirituel

Quand la procréation devient le but secondaire du mariage, on place naturellement les enfants au second plan : C’est ce qui se passe quand les époux font de la joie de s’aimer, la fin de leur amour. Considérons plutôt le mariage comme l’école d’une joie d’aimer ensemble ! L’amour conjugal n’est pas un but en soi mais plutôt « un chemin qui ouvre sur l’immensité de l’amour paternel et de l’amour maternel, comme le fleuve ouvre sur l’océan[2]. »

Lors de la naissance du premier enfant, l’heure de l’ultime métamorphose sonne, le mari devient père et sa femme devient mère. Ils doivent y consentir sans réserve. Non pas par un sacrifice partiel mais par un don total pour leurs enfants: intelligence, volonté, temps, goûts, loisirs et souvent même moments d’intimité bien légitimes. C’est se sacrifier non plus l’un pour l’autre, mais l’un avec l’autre, ensemble et avec l’aide de Dieu.

Vous trouverez peut-être cela un peu abrupt, quand tout vous sourit, que vous envisagez le mariage ou la naissance de votre premier bébé avec joie, et que je vous parle de sacrifice…

Oui j’ai dit sacrifice mais un sacrifice offert pour un but supérieur, avec amour et joie ! Je ne nie pas que certaines heures et parfois certains jours nous paraîtront bien gris mais, avec une vie spirituelle forte, ces sacrifices seront souvent réalisés sans même y prendre garde.

Il ne faut pas nous laisser happer par l’esprit actuel qui veut faire passer pour des arriérées ou des femmes de ménage, les mères aux foyers, considérées administrativement comme « sans activité ». N’ayez pas peur d’être regardée comme des « rien du tout » ! Ne croyez pas non plus que vous rendrez davantage service aux vôtres en gagnant de l’argent à l’extérieur. N’inversons pas les valeurs ! Non, la société a tort et c’est vous, avec votre époux, qui avez raison ! Notre revue est là aussi pour vous encourager ; pour vous montrer que vous n’êtes pas seule, et que là est votre mission. Que cet état des choses soit bien clair dans votre esprit afin de faire un barrage inconditionnel et sans retour à tous les slogans qui pourraient vous ébranler !

Oui, la réalité ne sera pas toujours facile, oui la petite maison de vos rêves sera plus longue à acquérir et il vous faudra revoir vos capacités d’emprunt en ne tenant compte que d’un seul salaire, vous offrir une petite soirée à deux sera difficile car le budget sera restreint, oui les sports d’hiver deviendront un rêve inaccessible, mais tout cela et toutes les autres restrictions ne devront pas devenir sujets d’aigreur, de rancune vis-à-vis de la société rejetée en bloc.

Je vous donne aujourd’hui le secret du bonheur : il est uniquement dans la façon que vous aurez choisi à deux de vivre ce don ! Si vous l’offrez dans la joie et pour le salut de l’âme des vôtres, vous trouverez le bonheur dans l’accomplissement de votre devoir d’état ; si vous ne cessez de comparer, de regretter, de trouver des responsables, des coupables… vous ferez votre malheur et celui des vôtres !

Alors hauts les cœurs ! Ce bel héroïsme quotidien sera, pour vous et les vôtres, gage de salut !

J’ajouterais juste quelques secrets complémentaires…

– Cultivons notre vie spirituelle: entretenons une intimité avec Dieu, notre Père ; parlons lui des nôtres, de chacun en particulier, prions pour notre époux, prions pour notre foyer. C’est la mesure de la victoire, notre foi doit s’entretenir régulièrement par une étude renouvelée, dans la prière et le sacrifice.

– Entretenons notre pureté morale par des vertus profondes : ordre, simplicité, paix, disponibilité et sérénité.

– Ayons cette force chrétienne qui donnera à notre éducation la cohérence nécessaire et la faculté d’expliquer les principes inchangeables.

– Elevons nos enfants en leur donnant le sens de l’effort et du sacrifice : ce sera plus facile pour eux plus tard… L’éducation donnée par des parents attentifs aura dilaté le cœur de nos jeunes filles ; entretenons en elles la générosité, le sens du sacrifice, l’esprit de prière, le don de soi et aussi la soumission à l’autorité. Nous en ferons ainsi des femmes capables d’assumer pleinement leur mission.

Gardons l’espérance !

Ayons confiance ! « A brebis tondue, Dieu ménage le vent », les difficultés financières s’aplanissent bien souvent pour ceux qui, sans optimisme béat, mais avec ardeur et générosité étudient les solutions adéquates[3].

Que Notre-Dame des Foyers Ardents réchauffe vos cœurs et vous aide chaque jour à comprendre votre belle mission !

Notre comportement a valeur d’exemple, encore davantage aujourd’hui dans notre monde sans repère, auprès des nôtres, mais aussi auprès de notre famille, de nos voisins, de la société ; soyons le soleil qui rayonne !

Nous le savons, tout cela nous vaudra une belle place au ciel car Dieu seul connaît la valeur de cet héroïsme quotidien.

Marguerite-Marie


[1] Gina Lombroso – L’âme de la femme

[2] Marcel Clément

[3] Ne pas hésiter à se rapprocher du MCF qui pourra indiquer différentes solutions pour aider les familles.

La femme, missionnaire

Dieu a radicalement modifié le regard du monde sur la femme en faisant de l’une d’entre elles, sa Mère. Penchons-nous aujourd’hui sur la mission qu’Il nous a confiée.

Les sociétés païennes, les civilisations non chrétiennes se sont montrées souvent très dures envers les femmes. Mais le Christ, dès le début de sa vie publique les considéra, tout comme les hommes, en personnes humaines, aptes à recevoir son message. En tout premier lieu, c’est à sa Mère qu’il réserva une place toute particulière lors de sa vie cachée et jusqu’au Golgotha.

C’est l’Eglise qui, la première, considéra que la femme était un être à part entière. L’histoire ne le renia pas, on sait qu’il y eut des Abbesses, des princesses envoyées en ambassade par le Pape, des régentes ou des reines, et même de simples religieuses auprès desquelles des évêques n’hésitaient pas à demander conseil…

Toujours artisan de paix, l’Eglise sanctifia l’union des époux et réclama, en tant que matière du sacrement le « oui » de la femme – avec celui de l’homme – lui reconnaissant ainsi la faculté d’exercer sa liberté. Elle mit l’accent sur la complémentarité dans le foyer, mettant l’homme à sa place de chef de famille et réservant à la femme la responsabilité d’en être le cœur.

Dans l’Evangile, les femmes ont compris le message du Christ et plusieurs même le suivirent jusqu’au tombeau. Nombreux sont les prénoms féminins qui illustrent le martyrologe, trace indélébile et témoignage de ces âmes, semences de chrétienté.

L’Eglise se servit de la puissance de l’épouse croyante sur le cœur de son mari afin de convertir les peuples païens. Ce furent les femmes et les vierges chrétiennes qui civilisèrent les barbares en faisant passer le christianisme dans les mœurs. On connaît Clotilde, Geneviève, Radegonde mais souvenons-nous  aussi de toutes celles qui vivaient dans l’ombre, agissant seulement par leur exemple, leur bonté, leur puissance de don et leur beauté d’âme.

Aux époques troubles, elles apparaissent animées du souffle de Dieu : Catherine de Sienne traverse les Alpes pour arracher le Pape à son exil d’Avignon ; Colette de Corbie court les routes pour adjurer pape, cardinaux, monastères, de travailler à la réforme urgente de l’ordre de Saint François. Ces femmes n’ont pas peur. La force de Dieu est en elles.

Dieu ne parle qu’à travers les âmes limpides et claires, c’est pourquoi Il se sert si souvent des « bergères » : Geneviève, Jeanne, Bernadette, Thérèse. « Quand Dieu veut parler à la France, il fait monter des prés, sortir des bois, jaillir des sources, une jeune fille…[1] »

N’oublions pas non plus celles qui à l’intérieur de leur maison maintiennent la foi. Elles « plantent » inlassablement l’Eglise au cœur de leur mari, de leurs enfants. Elles sont des apôtres entre le foyer et la table. Au-dessus de la cheminée familiale, il y a le Christ qu’on prie en famille, matin et soir. Tout en salant la soupe, elles enseignent à leurs enfants le catéchisme et donnent la foi qui vit en elles, comme elles ont donné leur lait. Elles prêchent par l’exemple, elles prient et offrent pour leurs enfants. C’est la force de la Communion des Saints. Comme sainte Thérèse, « je marche pour un missionnaire », marchons nous aussi, offrons, prions pour notre Sainte Eglise. Ayons des âmes de missionnaires !

« Si tu ne peux être un firmament dans le ciel, sois une étoile dans ta maison », dit le proverbe. Bien souvent la seule façon pour nous de participer concrètement et efficacement à l’œuvre de l’Eglise est l’accomplissement parfois héroïque et souvent répétitif de notre devoir d’état quotidien. C’est ainsi que Sainte Sylvie veillait sur le futur Saint Grégoire le Grand, que Maman Marguerite forma Don Bosco, que Marguerite Sarto développa l’âme de celui que l’on nommerait Saint Pie X… C’est ainsi que se forgea la chrétienté… Tous ces martyrs, ces confesseurs, ces saints, ces docteurs de l’Eglise, ces papes, ces saints rois qui transformèrent le monde et participèrent au rayonnement de l’Eglise eurent de saintes mères, fidèles à leur devoir d’état.

Nous sommes des héritiers

L’Eglise révèle à toutes les générations le trésor de vérité qu’elle a reçu de son époux. Elle transmet un capital avec toutes ses richesses : son enseignement divin, sa sagesse politique, sa culture intellectuelle et scientifique, son patrimoine artistique, son rayonnement par les Croisades et l’expansion de ses missions, l’équilibre de vie enseigné à tous. Elle nous livre aussi le sang de ses martyrs, l’exemple de ses saints, l’héroïsme de ses âmes inconnues, les larmes de beaucoup, et les vertus des anciens.

A nous donc de recevoir cet héritage dans son ensemble, sans trier ce qui nous convient ou non… Il nous faut assimiler ce qui nous est transmis et en vivre au quotidien en puisant dans l’exemple de nos ancêtres qui ont appartenu à cette grande famille qu’est l’Eglise. A nous de faire fructifier les talents que nous avons reçus comme l’explique l’Evangile[2]. Car un bon héritier, loin de conserver pour lui tous ses biens, a les yeux tournés vers l’avenir et transmet à ses descendants le trésor qu’il a perçu en l’accroissant encore !

Montrons notre reconnaissance à cette Mère qui a tant fait pour nous, aimons-la dans son épreuve et apportons-lui, à notre niveau, notre soutien, notre réconfort et notre prière ; tel est notre devoir.

Marguerite-Marie


[1] Marie Noël

[2] Saint Mathieu Chapitre 25

Le foyer, royaume de charité

De part le sacrement de mariage et les grâces reçues, nous régnons sur notre foyer ; or une reine n’est-elle pas responsable de l’atmosphère générale de son royaume ? N’est-ce pas nous, qui, en tant que cœur de la famille, devons donner le « la » de l’ambiance générale pour que chacun ait plaisir à s’y retrouver ?

Bien sûr une maman aura à cœur, même avec de petits moyens, de donner une âme à sa maison en y mettant sa touche féminine et en l’imprégnant d’une note chaleureuse. Naturellement elle mettra tout son talent de cuisinière en soignant particulièrement les bons petits plats qui feront plaisir à chacun le dimanche ou le jour du retour des plus grands… Mais si tout ceci est nécessaire, ce n’est pas suffisant… Penchons-nous aujourd’hui sur l’atmosphère profonde de la maison, cette ambiance saine et toute imprégnée de charité qui doit régner au cœur de la famille.

Notre rôle est ici primordial. Il demande un grand équilibre et quelques notions pour garder le cap afin que notre foyer rayonne de la vraie charité.

L’une des conditions pour bien donner est, nous vous l’avons déjà dit, d’avoir personnellement trouvé un équilibre spirituel et affectif. Seul le trop plein se  répandra alors autour de nous.

Se remplir pour donner

Le premier élément est bien entendu de déceler les dons reçus  et de savoir en être reconnaissant :

-vis-à-vis de Dieu qui nous a tout donné et dont le don est encore permanent. Est-ce que je suis consciente que tout vient de Dieu ? Est-ce que je lui rends les honneurs qui lui sont dus ? Apprenons à regarder en arrière pour remercier la Providence de ses multiples interventions qui nous ont guidées tout au long de notre chemin. Si parfois, dans l’instant, nous n’avons pas compris les voies de Dieu, souvent,  à posteriori, nous ne pourrons que rendre grâce !

-vis-à-vis de nos parents. Bien souvent on rencontre des personnes qui ont gardé des amertumes et des aigreurs par rapport à leur famille. Si l’on veut construire et donner en vérité, ne doit-on pas pardonner, voir les éléments positifs qui ont marqué notre vie et nous grandir sans nier les imperfections mais s’en servant de tremplin pour rebondir ? Avons-nous pensé à remercier nos parents pour tout ce qu’ils nous ont transmis ? Pour la vie et la foi qu’ils nous ont données ? Leur sommes-nous gré d’avoir été le maillon d’une grande chaîne et de nous avoir transmis notre histoire familiale ?

-vis-à-vis de la société, de nos maîtres, de nos prêtres,… savons-nous reconnaître tout le bien qui nous a été fait ?

On ne peut soi-même devenir un maillon positif de la chaîne  que si l’on reconnaît ce que l’on a reçu, si l’on pardonne les erreurs qui ont été faites et si l’on tire les conclusions qui nous permettront de mûrir et de pouvoir construire à notre tour !

Ne nous berçons pas d’illusions : nous avons tous vécu des événements plus ou moins difficiles dans notre vie, été victimes d’erreur de jugement ou d’orientation mais la perfection n’est pas de ce monde et si nous ne reproduisons pas les impairs qu’ont faits nos parents, nous en ferons certainement d’autres… Notre nature n’étant pas parfaite, c’est la loi, l’important est de ne pas garder et ruminer des souvenirs indéfiniment ! Savoir pardonner nous aidera alors à donner à notre tour !

Après ce travail sur nous-mêmes, il nous faut être vigilant pour conserver ou acquérir une stabilité harmonieuse à tous les niveaux : une maman épuisée, excédée et de mauvaise humeur n’aura plus qu’une toute petite flamme pour rayonner…

Attention, messieurs, c’est bien vous qui êtes responsables de l’équilibre de votre femme ; vous devez donc veiller sur elle : « Maris, aimez vos femmes, comme le Christ a aimé l’Eglise et s’est livré lui-même pour elle (…). C’est ainsi que les maris doivent aimer leurs femmes, comme leurs propres corps. Celui qui aime sa femme s’aime lui-même. Car jamais personne n’a haï sa propre chair ; mais il la nourrit et l’entoure de soins, comme fait le Christ pour l’Eglise[1]. » La femme doit trouver son « épanouissement » dans son foyer et non « malgré » ou « en dehors de » celui-ci. Par le don qu’elle fait d’elle-même à tous, elle reçoit en plénitude et peut alors transmettre la joie des enfants de Dieu.

Pour que la flamme rayonne en vérité, il faut donc :

– Avoir une vie spirituelle riche car c’est le seul moyen de transmettre l’amour de Dieu.

– Respecter un rythme naturel équilibré (Sommeil, nourriture, exercice physique…) en connaissant ses faiblesses et ses limites.

– Occuper sainement ses temps libres (après son devoir d’état) en pratiquant les œuvres de miséricorde, puis aussi en exerçant l’une ou l’autre de ses « passions » (lecture, histoire, enseignement, encadrement, tapisserie…)

c’est ce que Saint Thomas appelait la vertu d’eutrapélie[2].

– Ménager des moments privilégiés avec son époux pour écouter ce qu’il a à dire et prendre le recul nécessaire.

C’est alors que l’épouse pourra véritablement Rayonner !

Elle aura à cœur de transmettre à ses enfants les qualités familiales, l’histoire de leurs deux familles : il y a toujours une belle âme, un héros ou une histoire à raconter…

Elle saura voir le positif, et leur apprendre à toujours considérer « le verre à moitié plein », examiner ce qui va bien, apprendre à ses enfants à dire merci (l’ingratitude est un défaut qui fait tellement souffrir !). Elle les aidera à analyser les échecs pour en faire une progression.

Elle veillera à ce que chacun puisse s’exprimer et « raconter » à son tour et que tout le monde l’écoutera avec bienveillance. Elle maintiendra un climat de paix en bonne harmonie.

Elle sera très vigilante pour éliminer les ruminations toxiques qui empoisonnent les âmes, bannir l’esprit de critique systématique : ces médisances et calomnies qui déforment le cœur. Elle leur enseignera les vertus de bénignité et de bienveillance  en opposition avec la jalousie et les rancœurs. Elle apprendra à ses enfants à critiquer les actes (il le faut bien malheureusement…)  et non les personnes.

Elle leur enseignera à recevoir la reconnaissance des autres sans mièvrerie. Chacun doit savoir accepter un compliment pour un acte bien fait quand il est dû, sans fausse pudeur mais avec humilité et la maman prendra garde à ne pas nuire à la formation du cœur de son enfant en recherchant elle-même les compliments. Ceux-ci doivent être justes mais on ne doit pas s’appesantir dessus. Elle doit exiger que les réflexions déplacées sur la « beauté » de l’enfant ne soient pas entendues par la personne concernée… qui n’en tirera que vanité et dureté de cœur.

Son rôle est bien de forger des cœurs droits et purs sans jamais tomber dans le sentimentalisme mais en ayant toujours pour objectif de former des âmes pour le ciel.

Ainsi la charité règnera profondément au cœur du foyer.

Que Notre-Dame des Foyers ardents vous aide en ce début d’année à faire le point sur ce qui doit être amélioré pour que votre famille reste ou devienne un lieu de paix où chacun aime à venir se ressourcer.

Marguerite-Marie


[1] Saint Paul ; Epitre aux Ephésiens- (5-25)

[2] «il est contraire à la raison d’être un poids pour autrui, de n’offrir aucun agrément et d’empêcher son prochain de se réjouir … ceux qui refusent de se distraire, qui ne racontent jamais de plaisanteries et rebutent ceux qui en disent, ceux-là sont vicieux, pénibles et mal élevés» (IIa IIae, Q168, a 4)

Merci!

Si dans Foyers ardents N° 5 (n’hésitez pas à le relire…), nous avons voulu remercier nos maris et pères de nos enfants, il est juste qu’en ce numéro consacré au don, nous offrions notre reconnaissance à celles qui ne sont que don.

Merci à celles qui dès leur plus tendre enfance ont cultivé les qualités de générosité en apprenant à donner le meilleur d’elles-mêmes.

Merci aux jeunes filles qui ont su préserver leur pureté, la clarté de leur regard et ont su adopter et conserver le comportement approprié afin de ne pas devenir femme-objet pour demeurer fidèle à leur vocation.

Merci à celles qui ont su, non par mièvrerie ou soumission, mais généreusement, garder une tenue féminine au milieu d’un monde difficile.

Merci à celles qui savent que Dieu nous a créés homme et femme, différents mais complémentaires et qui conservent la place que Dieu leur a préparée depuis toute éternité, à l’image de Marie, leur Mère.

Merci à celles qui ont offert leur vie dans le silence du cloître pour enfanter par leurs prières et leur rayonnement spirituel toute une génération d’enfants, pieux et généreux.

Merci à celles qui n’ont pas eu la joie d’enfanter dans leur corps mais à qui nos familles doivent tant de sacrifices et de prières offertes pour elles.

Merci à celles qui, à compter de leur mariage se sont offertes entièrement, conscientes de leur renoncement mais heureuses de participer ainsi à l’œuvre de Dieu.

Merci à celles qui dans leur foyer savent trouver la place qui est la leur en lui apportant féminité, sérénité, ordre et paix.

Merci à celles qui se donnent à leur époux et à leur foyer pour la vie, sans égoïsme, sans garder leur « jardin secret », chaste, soumise, fidèle, avec une générosité totale et un don complet « pour le meilleur et pour le pire » !

Merci à celles qui ont su choisir de devenir la reine de leur foyer, plutôt que de poursuivre un avenir professionnel, et qui s’engagent avec enthousiasme, toutes données au bien commun.

Merci à celles qui savent être le cœur qui réchauffe, l’âme du foyer, la conseillère fidèle de leur époux, l’aidant et le soutenant dans les épreuves de la vie.

Merci à celles qui veillent à progresser, à maîtriser leur caractère, à former leur intelligence, leur cœur, à fortifier leur vie de prière pour pouvoir mieux donner car « on ne donne que ce qu’on a ».

Merci à celles qui ont compris que l’avenir du monde est entre leurs mains : c’est sur leurs genoux que naissent les vocations, que les défauts sont maîtrisés et les caractères formés.

Merci à celles qui ne comptent pas leur temps et qui donnent sans compter, « chantant Matines » avec leurs tout- petits et « Complies » avec les plus grands…

Merci aux mamans des petits et aux mamans des grands ; donnant soins, amour et charité aux uns, disponibilité, discussions et prières silencieuses à tous.

Merci à celles qui prient et font célébrer des messes pour leur foyer, pour leurs enfants, menant ainsi vers le haut toute la maisonnée.

Merci à celles qui aux yeux du monde, ayant terminé leur mission,- les petits ayant quitté le nid- demeurent dans le silence et la prière, gardiennes du foyer, disponibles à tous, aux siens comme aux autres, toujours généreuses, toutes à tous…

Merci d’être celles qui écoutent et savent se taire, conseillent avec doigté, aident avec délicatesse, veillent dans la nuit, se sacrifient et toujours prient.

Merci enfin à celles dont les cheveux parsemés de fils blancs rayonnent par leur sérénité, par leur présence rassurante, leur fidélité quotidienne au devoir d’état, leur exemple et leur foi. Elles offrent leur famille par un Rosaire continu dans un appel plein d’espérance.

Que Notre-Dame des Foyers Ardents veille sur toutes ces femmes afin que d’elles jaillissent comme un soleil levant, des familles rayonnantes, montant vers le ciel.

Marguerite-Marie