A l’école de Marie…

« Marie conservait toutes ces choses en elle-même, les repassant dans son cœur.» Pour faire siennes toujours plus les volontés divines manifestées par les événements, Marie n’éprouve pas le besoin de parler. Bien loin de discourir sur l’opportunité de tel ou tel fait, elle se tait.

Et si nous apprenions à nous taire comme elle ?

Même et surtout quand tout paraît un peu extraordinaire, même quand nous sommes déroutés par la marche des choses.

« Pourquoi Dieu permet-il ceci ? À quoi cela peut-il servir ? » Nous le répétons tant et tant.

Si elle nous apprenait à conserver tout cela en nous ? Si elle nous apprenait à tout repasser dans notre cœur et à contempler et à adorer comme elle, cela irait tellement mieux malgré tout !

Agnès Richomme – Marie – Simples regards

 

Prière de Mère Marie-Joseph de la Miséricorde

Si vous abandonnez par le plus sévère châtiment, les coupables à leur propre esprit, je tremble, Ô mon Dieu, que les maux de votre Eglise, déjà si grands, ne soient encore qu’à leur commencement. C’est pour prévenir, Seigneur, de si grands effets de votre colère que je viens mettre sous vos yeux tous ceux qui vous ont outragés. On amenait aux pieds du Sauveur des malades qui n’y venaient pas d’eux-mêmes, et dans son infinie bonté, Il les guérissait… Vous êtes encore, et vous serez toujours notre Sauveur. Votre bonté n’est point altérée. Je vous présente donc les malades qui méconnaissent leur état et ignorent ce que vous m’inspirez. En leur nom, je vous demande pardon des crimes de la France, j’en fais l’aveu authentique. Je déplore surtout ces horribles sacrilèges qui ont outragé votre divinité et votre sainte humanité à la face du ciel et de la terre. En leur nom, je m’écrie : nous avons péché contre le ciel et contre vous, nous ne sommes plus dignes d’être appelés vos enfants. Que l’aveu et le repentir des plus criminelles offenses vous engagent à laisser tomber quelques gouttes de votre sang précieux sur les coupables. Qu’il arrose désormais la France pour la laver et la purifier. Qu’il y fasse germer la foi, l’obéissance à vos lois Saintes, et surtout l’amour de Jésus-Christ, que j’implore avec ardeur dans son auguste et très saint sacrement. Ô amour, puissant amour, cette France infortunée vous demande par ma bouche la grâce de sa conversion, le pardon de ses forfaits et le secours de son infinie miséricorde. Ne soyez pas sourd à mes prières, Dieu, trois fois saint et mille fois bon ; nous vous en supplions au nom et par les mérites de Jésus-Christ, Notre-Seigneur. Ainsi soit-il.

 Louise-Adelaïde de Bourbon Condé +1824

 

Les dons des mages

Les Mages apporteront à la crèche l’or, l’encens et la myrrhe. Ce sont les dons les plus intimes qu’une âme virginale puisse apporter à Jésus-Christ.

Votre or, c’est votre amour.

En ce beau temps de Noël, purifiez-le, réservez-le totalement à Jésus.

Votre encens, c’est votre oraison. Que personne ne la trouble, ne l’arrête. Portez l’Enfant-Dieu dans vos bras, portez-le continuellement ; portez-le partout où vous allez, à tous ceux et celles que vous rencontrez.

Votre myrrhe, c’est votre mortification. En ce temps de Noël et pour honorer les souffrances de l’Enfant-Jésus incapable encore de parler, ne vous plaignez jamais en rien et de personne.

Donnez cet or, cet encens, cette myrrhe, abondamment, généreusement, sans compter. 

Don Eugène Vendeur. La Vierge chrétienne dans la famille.

 

Le sommeil

 

Il y a des hommes qui ne dorment pas. Je n’aime pas celui qui ne dort pas, dit Dieu. Le sommeil est l’ami de l’homme. Le sommeil est l’ami de Dieu. Le sommeil est peut-être ma plus belle création. Et moi-même je me suis reposé le septième jour. Celui qui a le cœur pur, dort. Et celui qui dort a le cœur pur. C’est le grand secret d’être infatigable comme un enfant. Or on me dit qu’il y a des hommes qui travaillent bien et qui dorment mal. Qui ne dorment pas, comme l’enfant se couche innocent dans les bras de sa mère, ainsi ils ne se couchent point innocents dans les bras de ma Providence. Ils ont le courage de travailler. Ils n’ont pas le courage de ne rien faire. De se détendre. De se reposer. De dormir. Les malheureux, ils ne savent pas ce qui est bon. Ils gouvernent très bien leurs affaires pendant le jour. Mais ils ne veulent pas m’en confier le gouvernement pendant la nuit. Comme si je n’étais pas capable d’en assurer le gouvernement pendant une nuit… Comme si plus d’un, qui avait laissé ses affaires très mauvaises en se couchant, ne les avait pas trouvées très bonnes en se levant, parce que peut-être j’étais passé par là.                                         

Charles Péguy, Le Mystère des Saints Innocents

 

Du danger de la tristesse

La mauvaise tristesse jette l’âme dans le trouble, l’inquiétude et les peurs irraisonnées. Elle dégoûte de l’oraison, assoupit l’esprit ou l’accable ; elle désoriente l’âme, elle la paralyse dans ses jugements comme en ses décisions et en son courage… Elle prive l’âme de toute paix et engourdit ses facultés.

Saint François de Sales

 

Le sourire

« Les âmes intérieures rayonnent la joie. Cela se traduit par un sourire tout surnaturel. Ce sourire est à la fois un culte et un apostolat. C’est un culte envers Dieu : « Dieu aime celui qui donne avec joie.» Sourire ainsi, c’est proclamer que Dieu est bon. Quand on sourit, même dans l’épreuve, la croix au lieu de paraître lourde est légère. Sourire est un apostolat. Trop souvent autrefois, les chrétiens semblaient se cacher. Ce temps est passé. On est fier d’afficher sa foi et sa joie. Ce sourire continuel, même au milieu des difficultés, est la preuve d’un abandon confiant en Dieu. À cause de lui, les incroyants se convertissent ; c’est le meilleur apostolat. Les âmes enthousiastes rayonnent ainsi par leur sourire, leur vie avec Dieu. L’âme joyeuse est apôtre, elle attire à Dieu les hommes en manifestant aux hommes ce que produit en elle la présence de Dieu. »

Dom Godefroy Bélorgey

 

Avoir le temps

« Quel rêve pour tant d’hommes et de femmes tombés sous le joug de la « vie moderne » ? Ne savions-nous pas que le propre de la tyrannie c’est d’empêcher les peuples de penser ; et pour cela, de ne plus leur en laisser le temps ? Ce qui s’obtient en les abrutissant de travail ; mais mieux encore, et plus sournoisement, en leur occupant l’esprit de curiosités vaines ; en leur faisant croire qu’ils pensent, alors qu’on les fait s’épuiser sur de faux problèmes ; en les égarant pour les détourner des problèmes vrais qui leur feraient prendre conscience de leur servitude. »

Père Paul Doncoeur – Cahiers Sainte Jehanne, mars 1958

 

Réjouissez-vous

Nous, chrétiens, nous avons un idéal infini, un idéal qui ne nous décevra jamais et vers lequel nous pouvons tendre de toutes nos forces. Enfants de Dieu, nous sommes faits pour participer à sa vie propre. Nous avons un idéal élevé, sublime, qui nous maintiendra toujours dans l’enthousiasme, tant que nous le garderons présent à l’esprit pour le réaliser de tout notre pouvoir. Il est dès lors impossible d’en douter : dans sa bonté, Dieu donnera tous les moyens nécessaires. Ces âmes garderont toujours confiance, elles verront toujours le bon côté des choses, n’apercevront en tout que la main paternelle de Dieu. Ces âmes enthousiastes seront par suite des âmes heureuses. Elles seront en effet conscientes de ne vivre que pour Dieu, pour Le glorifier. Leur unique désir sera de Lui donner tout ce qu’Il peut attendre d’elles. Ces âmes enthousiastes seront enfin joyeuses. L’idéal : c’est la grande force, le grand bienfait, la grande joie de la vie. C’est Dieu qui est la source de leur joie. « Réjouissez-vous dans le Seigneur, toujours », malgré tout, quoi qu’il arrive.

Dom Godefroy Bélorgey

 

la mission de la mère chrétienne

C’est en devenant mère que la femme se sauvera, dit saint Paul, pourvu qu’elle persévère dans la foi, dans la charité et dans la sainteté, unies à la modestie.

Pie XII, allocution 25 fév 1942

 

Votre mission, mère chrétienne, c’est de coopérer au salut de votre mari et de vos enfants. Cherchez donc avant tout, pour eux comme pour vous, le salut, et alors, selon la promesse positive des livres sacrés, Dieu bénira vos sollicitudes, Il exaucera vos désirs. Et les assistances temporelles aussi bien que les consolations célestes ne vous manqueront jamais. (…) Que la mère s’applique à écouter la voix de Dieu, et Dieu à son tour, écoutera sa prière. Qu’elle soit fidèle à sa conscience, et Dieu sera fidèle à ses promesses. Qu’elle justifie son titre de mère chrétienne et Dieu sera son père et le protecteur de sa maison.

R.P. M-T Ratisbonne in Nouveau manuel des mères chrétiennes

 

L’éducation d’un homme commence par celle de sa mère. Napoléon

Une âme comme baignée en Dieu

L’attente d’un enfant serait le temps, j’ose le dire, d’une mortification discrète, spirituelle, sinon corporelle et à tout le moins de la sobriété la plus exacte, de la tempérance sous toutes ses formes. Ce serait aussi le temps des pensées sérieuses, des actions de grâce fidèles, des saints désirs, des prières assidues, des offrandes généreuses, des confessions bien faites, des communions fréquentes et ferventes. Il faudrait que la jeune mère tînt son âme comme baignée en Dieu dont elle contient, dont elle nourrit déjà l’ouvrage, l’image, le bien, l’enfant. Il faudrait qu’elle ne fût à son fruit qu’un temple, un sanctuaire, un autel et comme un tabernacle. Qu’elle vécût de lumière et de grâce, d’humilité, de pureté, de charité. Qu’elle s’ouvrît tout entière au Saint-Esprit et l’aspirât sans cesse de toutes ses forces. Je me demande s’il est possible d’exagérer la grandeur et l’étendue des intérêts que Dieu vous met là dans les mains, intérêts de vos enfants, intérêts de votre famille, intérêts de la patrie terrestre et de la société, intérêts de l’Église sur la terre et dans le ciel. 

Mgr Charles Gay – Conférences aux mères chrétiennes