Saint Michel, protecteur des âmes

L’Eglise invoque l’archange saint Michel surtout comme protecteur de la vie des âmes, autrement précieuse que celle du corps et toujours menacée par le contact du mal. L’Eglise a l’assurance inébranlable que les puissances de l’enfer ne prévaudront point contre elle. Mais elle sait aussi que la vie chrétienne des individus et des peuples ne se conserve que par l’aide de Dieu, qui a les anges pour ministres. D’où la prière que le prêtre fait à la fin de la messe avec les fidèles : « Saint Michel archange, défendez-nous dans le combat… Repoussez en enfer Satan et les autres esprits malins qui rôdent dans le monde pour la perte des âmes.»

Rarement cette prière ne fut plus urgente qu’à l’heure actuelle. Empoisonné par le mensonge et la déloyauté, frappé par les excès de la violence, le monde a perdu la paix, la santé morale et la joie. Si, à la suite du péché originel, la terre ne peut être un paradis, du moins elle pourrait et devrait rester un séjour de concorde fraternelle entre les hommes et les peuples. 

Pie XII – 8 mai 1940

 

Atteindre l’idéal

Vouloir atteindre l’idéal, c’est brûler du désir ardent de « servir » (…)

Les vrais fils du ciel sont aussi les fils de la terre, les plus humains et les plus joyeux : la vie intérieure éclaire l’âme et la nourrit de ses riches substances reçues de Dieu par le canal de la prière, de l’oraison, des sacrements et des exercices de charité. C’est elle qui rend possible la pratique des vertus qui nous font amis de Dieu. 

Claude Prudence

 

« Fils de Dieu »

Vous êtes des « fils de Dieu », savez-vous ce que cela signifie ? Osez vous en souvenir et n’ayez pas peur. Car vous avez toujours peur qu’on veuille vous priver de quelque chose : alors vous vous empressez de vous saisir de l’immédiat et vous laissez perdre l’essentiel. Mais on veut vous donner tout car être « fils de Dieu » cela ne signifie aucune mutilation, aucune diminution de vous-même, mais au contraire l’exaltation de ce qu’il y a de meilleur en vous dans la joie et la lumière ! 

André Charlier – Lettres aux capitaines

 

La répartition des rôles dans le foyer

Dieu a donné à la femme plus qu’à l’homme, avec le sens de la grâce et de la beauté, le don de rendre plus aimables et familières les choses les plus simples, et cela précisément parce que, créée semblable à l’homme pour former avec lui une famille, elle est faite pour répandre le charme et la douceur au foyer de son mari et y assurer une vie à deux féconde et florissante.

Pie XII – Allocutions aux jeunes époux 25/02/1942

Maris, vous avez été investis de l’autorité. Dans vos foyers, chacun de vous est le chef, avec tous les devoirs et toutes les responsabilités que comporte ce titre. N’hésitez donc point à exercer cette autorité ; ne vous soustrayez point à ces devoirs, ne fuyez point ces responsabilités. La barre de la nef domestique a été confiée à vos mains : que l’indolence, l’insouciance, l’égoïsme et les passe-temps ne vous fassent pas abandonner ce poste. Mais, envers la femme que vous avez choisie pour compagne de votre vie, quelle délicatesse, quel respect, quelle affection votre autorité ne devra-t-elle pas témoigner et pratiquer en toutes circonstances, joyeuses ou tristes ! 

Pie XII – Allocutions aux jeunes époux 10/09/1941

 

Soumission et désinvolture

Quand l’épouse, refusant plus ou moins consciemment la soumission à laquelle elle est appelée, anéantit l’autorité de son mari en lui déniant, pratiquement, le pouvoir d’être la tête de la nouvelle cellule spirituelle qu’ils forment ensemble, elle absorbe sa vocation. Il n’est peut-être pas sans signification profonde que tant d’hommes aujourd’hui abdiquent leurs responsabilités, alors que tant de jeunes filles et de femmes portent le pantalon avec une inconsciente désinvolture.

Marcel Clément – Un seul cœur, une seule âme, une seule chair.

 

L’homme moral

C’est à notre sexe qu’il appartient de former des géomètres, des tacticiens, des chimistes, etc. ; mais ce qu’on appelle l’homme, c’est-à-dire l’homme moral, est peut-être formé à 10 ans ; et s’il ne l’a pas été sur les genoux de sa mère, ce sera toujours un grand malheur. Rien ne peut remplacer cette éducation. Si la mère surtout s’est fait un devoir d’imprimer profondément sur le front de son fils le caractère divin, on peut être à peu près sûr que la main du vice ne l’effacera jamais.

Joseph de Maistre – Les soirées de Saint Pétersbourg

 

Vivre en chrétien!

Vivre en chrétien, sentir en chrétien, penser en chrétien dans une société qui n’est pas chrétienne, alors que nous ne voyons, n’entendons et ne lisons presque rien qui n’offense le christianisme ou ne le contredise ; alors surtout que la vie nous fait une obligation, et que la charité nous fait souvent un devoir de ne pas rompre en visière avec des idées et des mœurs que nous réprouvons, c’est chose difficile et à peine possible. C’est aussi pourquoi la tentation nous assiège sans cesse de diminuer ou d’adapter notre vérité, soit pour diminuer la distance qui sépare nos manières de penser de celles du monde, soit même, et parfois en toute sincérité, dans l’espoir de rendre le christianisme plus acceptable au monde… Certains espèrent même qu’on dise d’eux : ‘c’est un catholique, mais il est vraiment très bien : on ne croirait pas qu’il l’est !’ 

Etienne Gilson

 

Perfectionner le christianisme

Il ne s’agit pas de perfectionner. Il s’agit de tenir, de garder le point fixe. Et quand on a essayé, on trouve que ça n’est pas déjà si facile. Tenons, mon ami, gardons ce point fixe. Il y a des gens qui veulent perfectionner le christianisme. C’est un peu comme si l’on voulait perfectionner le nord, la direction du nord. Le malin qui voudrait perfectionner le nord. Le gros malin. Le nord est naturellement fixe ; le christianisme est naturellement et surnaturellement fixe. Ainsi les points fixes ont été donnés une fois pour toutes dans l’un et l’autre monde, dans le monde naturel et dans le monde surnaturel, dans le monde physique et dans le monde mystique. Et tout le travail, tout l’effort est ensuite au contraire de les garder, de les tenir. Loin de les améliorer au contraire. 

Charles Péguy – Véronique – Dialogues de l’histoire et de l’âme charnelle.