Révolution et contre-révolution

Une grande famille française a pour devise ; « Si omnes, ego non » ; « Si tous, moi pas » ! Si tous choisissent le mal, si tous choisissent la médiocrité, moi, non. C’est admirable. Je crois que, pour la jeunesse, rien n’est plus exaltant, au fond, de pouvoir se dire quelquefois : si tous, moi pas ; si tous y consentent, moi+ non ; si tous capitulent, moi non. (…) La vraie révolution, maintenant c’est de défendre l’ordre ! Nous pouvons nous permettre d’être « révolutionnaires » dans le bon sens, si on peut dire, car le bon sens est devenu le paradoxe, précisément, on n’en veut plus. 

Gustave Thibon – Congrès de Lausanne – L’éducation des hommes

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La contre-révolution doit être le contraire de la Révolution. Non une révolution contraire. C’est dire qu’il lui faut renouer les liens sociaux au lieu de les briser, qu’elle doit exercer une action coordinatrice au sens inverse de l’action désorganisatrice de la Révolution. 

Joseph de Maistre

 

Le témoignage du catholique

C’est un porteur de poussière que le diable, et toutes les fois qu’il le peut, il jette cette poussière par les ouvertures de l’âme, afin de troubler la limpidité de ses pensées et la pureté de ses actions. Si la joie sait se défendre et subsister, le « malin » en est pour son « venin », mais si le serviteur du Christ devient chagrin, le diable est sûr de triompher. Tôt ou tard, cette âme désarmée sera déprimée et anéantie dans sa tristesse, ou bien alors elle cherchera de fausses consolations. »

Saint François d’Assise

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La trame de notre vie est tissue à la fois de bien et de mal. Nos vertus seraient fières si nos fautes ne les flagellaient pas ; et nos vices désespéreraient s’ils n’étaient pas relevés par nos vertus. 

Shakespeare

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Par la sérénité que je veux acquérir, je prouverai que la vie chrétienne est belle, et qu’elle apporte la joie avec elle. En vue d’un bien plus grand, d’une fin plus haute, veiller même sur mon attitude, sur ma toilette ; me faire « séduisante » pour le Bon Dieu. Rendre mon foyer attrayant en faire un centre d’influences bonnes et salutaires. Que jamais une âme ne s’éloigne découragée de la mienne parce que les agitations et les complications humaines lui en auraient caché les abords. Que mon âme se fasse souriante à tous, ainsi que mes lèvres ; et que votre Verbe, mon Dieu inspire mon humble verbe et lui donne la fécondité.

Elisabeth Leseur – Journal et pensées.

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Dieu reprochera à beaucoup de chrétiens leur tristesse parce que cette tristesse donne une fausse idée de la religion.

Monseigneur Gay

 

Le salut pour tous.

Mon Dieu, faites que j’approche de vous, ceux qui s’approchent de moi. 

Saint François de Sales

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Mon Dieu, est-il rien de plus froid qu’un chrétien qui n’a cure du salut des autres ! Pour m’en dispenser, je ne puis alléguer la pauvreté, Pierre disait : je n’ai ni argent, ni or ; Paul était si pauvre qu’il souffrait de la faim. (…) Mon ignorance ne peut même pas m’excuser, Ô Seigneur, car eux aussi étaient ignorants (…) Je ne peux objecter la maladie car Timothée aussi était souvent malade…

Que votre lumière me fasse comprendre, Ô Seigneur, que moi aussi je puis être utile au prochain si j’accomplis mon devoir, c’est-à-dire si j’observe votre loi et particulièrement la loi de l’amour par laquelle nous apprenons à ceux qui nous offensent ce qu’est la bonté. Une vie sainte touche davantage les mondains que les miracles. »

Saint Jean Chrysostome

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Chacun peut être utile au prochain, s’il accomplit son devoir. Il n’y aurait plus de païens si les chrétiens étaient ce qu’ils devraient être, s’ils observaient vraiment les préceptes. La vie bonne est une voix plus aigüe et plus forte qu’une trompette. Le bon exemple s’impose par lui-même, il a une autorité et exerce un attrait fort supérieur à ceux de la parole.

Saint Jean Chrysostome

 

Tout passe…

 

Que rien ne te trouble, que rien ne t’épouvante, tout passe, Dieu ne change pas, la patience obtient tout ; celui qui possède Dieu ne manque de rien : Dieu seul suffit. Elève ta pensée, monte au ciel, ne t’angoisse de rien, que rien ne te trouble. Suis Jésus Christ d’un grand cœur, et quoi qu’il arrive, que rien ne t’épouvante. Tu vois la gloire du monde ? C’est une vaine gloire ; il n’a rien de stable, tout passe. Aspire au céleste, qui dure toujours ; fidèle et riche en promesses, Dieu ne change pas. Aime-Le comme Il le mérite, Bonté immense ; mais il n’y a pas d’amour de qualité sans la patience. Que confiance et foi vive maintiennent l’âme, celui qui croit et espère obtient tout. Même s’il se voit assailli par l’enfer, il déjouera ses faveurs, celui qui possède Dieu. Même si lui viennent abandons, croix, malheurs, si Dieu est son trésor, il ne manque de rien. Allez-vous-en donc, biens du monde ; allez-vous-en, vains bonheurs : même si l’on vient à tout perdre, Dieu seul suffit. Amen. 

Sainte Thérèse d’Avila 

 

Pensées de Saint François de Sales

 

L’âme est quelquefois pressée de tant d’afflictions intérieures […], ainsi, à l’imitation du Sauveur elle commence à s’ennuyer, à craindre, à s’épouvanter, puis à s’attrister d’une tristesse pareille à celle des mourants, dont elle peut bien dire : « mon âme est triste jusqu’à la mort ». Et du consentement de tout son intérieur elle désire, demande et supplie que « s’il est possible, ce calice soit éloigné d’elle », ne lui restant plus que la fine suprême pointe de l’esprit, laquelle, attachée au cœur et au bon plaisir de Dieu, dit par un très simple acquiescement : « O Père éternel, que toutefois ma volonté ne soit pas faite, mais la vôtre. »

Saint François de Sales

 

La mort, les afflictions, les sueurs, les travaux dont notre vie abonde, qui, par la juste ordonnance de Dieu sont les peines du péché, sont aussi, par sa douce miséricorde, des échelons pour monter au Ciel.

Saint François de Sales

 

Ne vous inquiétez pas du lendemain : demain s’inquiètera de lui-même ! A chaque jour suffit sa peine. N’ayons soin du lendemain, pensons seulement à bien faire aujourd’hui ; et quand le jour de demain sera arrivé, il s’appellera aussi aujourd’hui, et alors nous y penserons. Il faut avoir une grande confiance et résignation en la providence de Dieu.

Saint François de Sales

 

Ne prévenez point les accidents de cette vie par appréhension, mais prévenez-les par une parfaite espérance qu’à mesure qu’ils arriveront, Dieu, à qui vous êtes, vous en délivrera. Il vous a gardée jusqu’à présent ; tenez-vous seulement bien à la main de sa Providence, et il vous assistera en toutes occasions, et où vous ne pourrez pas marcher, il vous portera !

Saint François de Sales

 

 

 

La lecture

Une heure de lecture par jour, Mesdames, une heure de lecture par jour, laissez-moi vous supplier de vous la réserver ! (…) Le temps vous manque, assurez-vous ? Je vous jure que vous pouvez le trouver. Quand un homme d’Etat, quand un directeur de revue ou de journal cherche quelqu’un à qui confier un travail important, urgent, délicat, à qui pensez-vous qu’il s’adresse s’il est intelligent ? Il s’adressera non pas à un oisif, mais à un homme très occupé. Seuls les gens occupés ont du temps à eux, parce que seuls, ils savent travailler. Laissez-moi vous traiter comme ces êtres merveilleux qui découvrent du loisir dans leur vie multipliée. Plus vous avez dans votre journée des choses à faire, plus nous pouvons compter sur vous pour les expédier. Vous saurez les ranger, les presser avec soin, avec ordre, comme on range dans une valise du beau linge afin qu’il ne soit pas froissé. Et voici que vous trouverez enfin de la place dans votre journée : une heure d’affilée qui complètera la toilette – et devons-nous négliger la toilette morale ? – ou même une demi-heure ici et une demi-heure là. Alors, prenez un beau livre et lisez.

Vous lirez ainsi cinq ou six livres par mois. Ce n’est guère, et c’est déjà beaucoup. Ils vous auront amenées à mieux comprendre la vie, à goûter un plaisir d’art, à mieux vous connaître vous-mêmes. Car on se cherche dans les livres et l’on se découvre. Alors, nous croirons vraiment que vous aimez la littérature et que vous êtes les plus charmantes femmes du monde…

Henri Bordeaux

 

Respecter la beauté de l’être humain

 

Femmes admirables d’esprit, de charme, de grâce, de mille talents, mais dont l’impudeur -inconsciente souvent, admettons-le – trouble ou consterne. Trouble ? Quand elles sont jolies. Consterne ? Quand elles ne le sont pas. Alors qu’il suffirait d’une élémentaire décence pour faire de leur présence, de leur entretien une joie aussi douce pour le cœur qu’enrichissante pour l’âme et pour l’esprit. (…)

Quelle peut-être, quelle doit être, en effet, la fin (et donc la plénitude de la beauté) d’un vêtement ? Elle est de VÊTIR le corps humain HARMONIEUSEMENT !

VÊTIR ! Donc voiler. Mais sans escamoter (…), s’attachant à faire en sorte que l’ensemble soit agréable, harmonieux. VÊTIR ! Donc voiler ce qui risque d’affoler une concupiscence toujours prompte à se manifester. VÊTIR… à cause de ce que nous savons du péché originel et des ravages de l’impudeur. Vêtir ! Mais sans escamoter. HARMONIEUSEMENT ! Par amour du beau. D’autant plus que nous n’avons pas tous des corps d’Adonis ou de Vénus. Charité donc de certaines modes !

(…) La solution ne peut être que dans une « esthétique de plis » ; entendez : une esthétique de vêtements, disposés, drapés, coupés de telle sorte qu’ils soient harmonieux (…). Mais la beauté de l’être humain ne tient pas à la seule harmonie, à la seule élégance. Noblesse du maintien, dignité des attitudes, légèreté de la démarche, grâce des gestes, délicatesse de la tenue, charmes de la politesse ; autant de formes de cette beauté de « tous les mouvements extérieurs » évoqués par saint Thomas.

 

Jean Ousset, A la découverte du beau

 

Le château de Versailles

 

Le château de Versailles reprend d’année en année une nouvelle jeunesse. (…) Ce chef-d’œuvre est une image de la France, de son génie d’ordre, de mesure et de clarté. Ici, disait Pierre de Nolhac, « le royaume se mire en son ouvrage.» On vient en foule visiter les salles dorées et parcourir les jardins fleuris. On s’émerveille aux images et aux spectacles qui exaltent la noblesse de cette architecture et la majesté de ses souvenirs. A certains jours, les allées du parc ressemblent à des chemins de pèlerinage. Les visiteurs des deux mondes affluent. Toutefois, le symbolisme de cet ensemble prestigieux leur échappe. Les marbres du parc n’ont pas de voix pour eux ; ils ne disent point leur nom et, quand ils le diraient, cela n’avancerait guère les choses car la culture classique latine qui imprégnait l’esprit des hommes d’autrefois est de plus en plus reléguée au nombre des nobles inutilités. De la pensée antique, c’est le laïcisme même qui nous éloigne. Le paganisme était profondément religieux et le matérialisme des technocrates et des communistes devine en lui un adversaire et un obstacle. Mgr Calvet écrivait que ce fut l’adresse des éducateurs des XVIème et XVIIème siècles de promouvoir l’humanisme gréco-latin dont le danger était exorcisé par la vérité chrétienne mais qui gardait le sens de l’étroite relation des choses divines et humaines. Quelque chose de mystérieux et de sacré pouvait faire des antiques légendes une matière éminemment poétique ; toute une philosophie affleurait à travers les rêves des Anciens et un amour profond de la nature. 

 

Révérend Père Édouard GUILLOU (1911-1991)
Moine bénédictin

 

Juste une minute…

 

Je me souviens encore : j’avais quatre ans. Maman m’emmenait parfois faire un tour au magasin près de l’église. Elle me prenait par la main et me disait : « Entrons ! Juste une minute !»

Et puis quand j’ai commencé à aller à l’école, c’était toujours elle qui m’emmenait ; mais avant, nous montions les marches de l’église : « Entrons ! Juste une minute !»

Et puis, maintenant, je suis grand : onze ans ! Alors je vais seul à l’école, mais Maman me dit toujours : « Quand tu passes devant l’église, n’oublie jamais de faire une petite visite au bon Dieu pour lui parler de ton travail, de tes leçons, de tout… : juste une minute !»

Alors, quelquefois, je cours sur le chemin de l’école, ou bien je rencontre de vieux amis… et je m’arrête ! Mais je réussis toujours à avoir assez de temps pour entrer à l’église, tout suant, tout soufflant… Juste une minute !

Mais parfois, je vois un grand gars qui ricane…alors je deviens un peu hésitant ! Je passe devant la porte de l’église… mais il me semble entendre une voix qui me dit : « Alors ? Tu ne rentres pas aujourd’hui… Juste une minute !»

Il y a en moi des choses mauvaises et bonnes que personne ne connaît, que personne ne devine, sauf Notre Seigneur ! Et je suis content qu’Il le sache et qu’Il m’aide, lorsque je viens lui rendre une visite… « Juste une minute !»

Je sais bien ce qui arrive lorsque les gens meurent, mais ça ne m’inquiète pas, et voici pourquoi : lorsque Notre-Seigneur jugera mon âme, Il se souviendra de toutes les fois où je suis venu m’agenouiller devant Lui, « juste une minute !»

 

D’après un poème néo-zélandais

 

Pour ceux qui ne peuvent pas trouver le sommeil

 

La souffrance d’un esprit fatigué incapable de se régénérer par un sommeil réparateur égale n’importe quelle douleur physique. Comme les heures passent lentement pour ceux que l’insomnie épuise ! Le Seigneur notre Dieu ne dort jamais et veille toujours sur vous. Il est tout près de vous si vous vous tournez vers Lui avec confiance en oubliant les soucis et les tracas de la journée.

Prière : Saint Joseph, protecteur de la Sainte Famille, dont le sommeil fut si souvent interrompu pour l’œuvre de Dieu, intercédez pour moi dans ma détresse. Aidez-moi ainsi que tous ceux qui ont besoin de calme, de paix et d’un sommeil reposant pour que nous puissions nous réveiller l’esprit et le corps revigorés, et servir votre Fils avec reconnaissance.