Rions un peu

            Don Camillo raconta un jour cette petite fable : Un loup féroce et mourant de faim errait dans la campagne. Il arriva dans un pré qui était entouré d’une très haute clôture grillagée. Des brebis paissaient tranquillement dans l’enclos. –Le loup essaya par de multiples moyens d’entrer dans l’enclos mais cela lui fut impossible.- Alors il se présenta à la porte de l’enclos et cria :

-Paix ! paix ! Nous sommes tous des créatures de Dieu et nous devons vivre selon ses lois !

Les brebis s’approchèrent et le loup, d’une voix inspirée continua :

-Vive la légalité ! A bas le règne de la violence ! Faisons une trêve !

– Bien répondirent les brebis, faisons une trêve !

Et tranquillement elles se remirent à brouter l’herbette.

Le loup se coucha devant la porte avec un air plein de douceur ; il restait là et passait son temps à chanter de joyeuses petites chansons. De temps en temps, il se levait et allait brouter l’herbe (…).

– Oh ! regarde, regarde, il mange de l’herbe lui aussi, comme nous. On ne nous avait jamais dit que les loups mangeaient de l’herbe.

– Je ne suis pas un loup, je suis une brebis comme vous. Une brebis d’une autre race.

Puis il expliqua que les brebis de toutes les races auraient dû s’unir et faire cause commune.

– Pourquoi, dit-il enfin, ne fondons-nous pas un Front Démocratique des brebis ? (…) Il est temps que nous nous unissions pour faire cause commune contre l’ennemi commun qui nous tond, vole notre lait, puis nous envoie chez le boucher !

– Il parle bien, remarquèrent quelques brebis, il faut faire cause commune.

Et elles adhérèrent et un beau jour elles ouvrirent la porte au loup qui pénétra dans l’enclos, et, devenu le chef du petit troupeau, commença au nom de l’Idée, l’épuration de toutes les brebis antidémocratiques.

Pour lire la suite se reporter à « Don Camillo et ses ouailles » de Giovanni Guareschi.

On peut aussi relire avec profit la fable de La Fontaine : « Le loup et les brebis ».

Les âmes des saints

Ma chère Bertille,

Nous venons de fêter la Résurrection, nous allons bientôt solenniser ces grands jours de l’Ascension et de la Pentecôte. Aussi, mieux que toutes les lettres que je pourrais t’écrire, je préfère laisser parler les âmes des saints.

Dans les extraits ci-dessous que je t’envoie, tu y retrouveras l’âme vibrante de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus selon le témoignage d’une de ses novices sœur Marie de la Trinité.

Je t’en laisse apprécier le suc afin que ton âme vive du Christ et que tu vives pour Lui.

Bien affectueusement.

AZILIZ

Aveugle et ignorant le calcul.

Je lui demandais si Notre Seigneur n’était pas mécontent de moi, en voyant toutes mes misères. Elle me répondit:   « Rassurez vous, Celui que vous avez pris pour époux a certainement toutes les perfections désirables; mais, si j’ose le dire, il a en même temps une grande infirmité: c’est d’être aveugle ! Et il est une science qu’il ne connaît pas: c’est le calcul. Ces deux grands défauts, qui seraient des lacunes fort regrettables dans un époux mortel, rendent le nôtre infiniment aimable.

 « S’il fallait qu’il y voie clair et qu’il sache calculer, croyez vous qu’en présence de tous nos péchés, il ne nous ferait pas rentrer dans le néant ? Mais non, son amour pour nous le rend positivement aveugle !
« Voyez plutôt : si le plus grand pécheur de la terre, se repentant de ses offenses au moment de la mort, expire dans un acte d’amour; aussitôt sans calculer, d’une part, les nombreuses grâces dont ce malheureux a abusé, de l’autre, tous ses crimes, il ne voit plus, il ne compte plus que sa dernière prière, et le reçoit sans tarder dans les bras de sa miséricorde. « Mais, pour le rendre ainsi aveugle et l’empêcher de faire la plus petite addition, il faut savoir le prendre par le cœur ; c’est là son côté faible… »

Au moment de communier…

« Au moment de communier, je me représente quelquefois mon âme sous la figure d’un petit bébé de trois ou quatre ans qui, à force de jouer, a ses cheveux et ses vêtements salis et en désordre. – Ces malheurs me sont arrivés en bataillant avec les âmes. – Mais bientôt la Vierge Marie s’empresse autour de moi. Elle a vite fait de me retirer mon petit tablier tout sale, de rattacher mes cheveux et de les orner d’un joli ruban ou simplement d’une petite fleur… et cela suffit pour me rendre gracieuse et me faire asseoir sans rougir au festin des anges. »

 Mon secret : invoquer la Sainte Vierge.

    Les novices lui témoignaient leur surprise de la voir deviner leurs plus intimes pensées:   « Voici mon secret, leur dit-elle: je ne vous fais jamais d’observations sans invoquer la Sainte Vierge, je lui demande de m’inspirer ce qui doit vous faire le plus de bien; et moi-même je suis souvent étonnée des choses que je vous enseigne. Je sens simplement, en vous les disant, que je ne me trompe pas et que Jésus vous parle par ma bouche. »

Combattre sans courage

    Je me désolais de mon peu de courage, ma chère petite sœur me dit : « Vous vous plaignez de ce qui devrait causer votre plus grand bonheur. Où serait votre mérite s’il fallait que vous combattiez seulement quand vous vous sentez du courage ? Qu’importe que vous n’en ayez pas, pourvu que vous agissiez comme si vous en aviez ! Si vous vous trouvez trop lâche pour ramasser un bout de fil, et que néanmoins vous le fassiez pour l’amour de Jésus, vous avez plus de mérite que si vous accomplissiez une action beaucoup plus considérable dans un moment de ferveur. Au lieu de vous attrister, réjouissez-vous donc de voir qu’en vous laissant sentir votre faiblesse, le bon Jésus vous ménage l’occasion de lui sauver un plus grand nombre d’âmes ! »

Comment Jésus nous reçoit après une faute.

    Je lui avais fait de la peine, et j’allais lui en demander pardon. Elle parut très émue et me dit: « Si vous saviez ce que j’éprouve ! Je n’ai jamais aussi bien compris avec quel amour Jésus nous reçoit, quand nous lui demandons pardon après une faute ! Si moi, sa pauvre petite créature, j’ai senti tant de tendresse pour vous, au moment où vous êtes revenue à moi, que doit-il se passer dans le cœur du bon Dieu quand on revient vers lui ?… Oui, certainement, plus vite encore que je ne viens de le faire, il oubliera toutes nos iniquités pour ne plus jamais s’en souvenir… il fera même davantage: il nous aimera plus encore qu’avant notre faute !… »

Subir ou servir

Victor Lexemple parle avec son fils, 12 ans:

  • La semaine prochaine, tu viendras avec moi à la manifestation !
  • Une manif ?… comme les grands ?
  • Tu as grandi, tu es confirmé, tu peux aider à défendre la loi de Dieu et à faire revenir la chrétienté en France. Les catholiques doivent se battre pour avoir de bonnes lois.
  • Je sais, en janvier, nous avons été tous ensemble à une veillée de prière dans la rue. C’est pour la même chose ?
  • Cela continuera tant que le monde ne sera pas redevenu chrétien : notre devoir est de servir, comme Sainte Jeanne d’Arc, toute notre vie : « les hommes d’armes batailleront, et Dieu donnera la victoire ».
  • Grand’père me dit souvent cette citation ! Et il dit aussi « à la fin, mon Cœur Immaculé triomphera ! »
  • Ton grand’père est un exemple ! A plus de 80 ans, il ne rate jamais une procession, une veillée de prière, ni une manifestation ! Nous pouvons bien faire un effort nous aussi !

Victor Lexemple a raison : il faut initier les enfants dès leur jeunesse aux différentes formes d’engagement d’un catholique dans la société.

 Le devoir de l’engagement catholique.

 La famille est comme une pierre de taille : le chef de famille doit en prendre soin et l’embellir. Mais la plus belle pierre de taille ne trouve sa finalité que dans le mur de la cathédrale ou de la cité !La famille est une « société imparfaite » qui a besoin de l’Etat et de l’Eglise pour pouvoir atteindre ses fins naturelles et surnaturelles. La société civile et l’Eglise sont composées de familles et ont à leur tour besoin de leur contribution !

L’Eglise rappelle donc régulièrement le devoir des laïcs à s’engager au service de l’Eglise (paroisse, chorale, écoles, œuvres) et de la Cité (associations civiques et culturelles, quartiers, communes ou davantage pour ceux qui ont des talents particuliers).

Les laïcs doivent œuvrer pour « la formation de meilleures structures économiques, politiques, juridiques et sociales » mais aussi « veiller à ce que rien ne vienne  léser les intérêts de la vraie religion » et « intervenir par tout moyen licite, pour que la législation sur la famille, les normes pour une plus équitable distribution de la richesse et pour l’éducation de la jeunesse, et toutes dispositions qui touchent le champ de la Foi et de la morale, soient mises à exécution selon les postulats de la pensée chrétienne et l’enseignement de l’Eglise » (Pie XII, allocution aux comités civiques, 14/04/1953).

Bien sûr, l’action temporelle des laïcs doit être réglée par la vertu de prudence, dont le rôle propre est de « faire dériver les conclusions particulières, c’est-à-dire les actions pratiques, des règles morales universelles » (J. Madiran)

S’engager dans des œuvres visibles.

Dès le jeune âge, il est souhaitable d’emmener les enfants aux veillées de prières pour des intentions politiques telles que celles pour la protection des écoles libres, ou la défense de la vie ; ainsi qu’aux processions (Fête-Dieu, 15 Août,…). Même si la famille prie à ces intentions à la maison, l’exemple de l’effort des parents pour sortir de chez eux marquera les esprits. Un des parents emmènera les plus grands pendant que l’autre gardera les petits à la maison.

Dès 7 ans, les enfants feront avec profit des pèlerinages adaptés. En particulier, le pèlerinage de Pentecôte est une occasion unique d’un temps fort spirituel annuel, dans un esprit familial et l’enthousiasme du nombre. Si le pèlerinage devient un thème des jeux de vos enfants, vous avez réussi quelque chose !

Dès 12-13 ans, le jeune adolescent participera à des manifestations publiques telles que le Rosaire dans les cathédrales (contre l’avortement, la PMA/GPA, l’euthanasie), les prières publiques de SOS Tout-Petits, ou celles organisées contre des spectacles blasphématoires (films, théâtres). N’ayons pas peur des injures ou de l’intimidation des éventuels contre-manifestants ! Elles nous associent aux souffrances de Notre Seigneur pendant sa Passion. La prière exercée dans ces circonstances a une valeur encore plus grande ! Nous connaissons des contre manifestants ou des passants récemment convertis à la suite de tels chapelets publics ! C’est bien avant son bac que le jeune doit prendre conscience, en étant accompagné par des adultes, de la réalité de l’opposition entre la Cité Catholique et l’esprit du monde condamné dans l’Evangile ; et de l’importance du témoignage en public.

Se former dans un esprit catholique 

« Pour donner à cette action, une plus grande efficacité, il est indispensable d’étudier et de faire connaître toujours davantage les problèmes sociaux à la lumière de la doctrine de l’Eglise » (Pie XI, Divini Redemptoris, 1937)

C’est le moment de vous inscrire, ou d’inscrire vos grands enfants, à une activité appropriée cet été ! Universités d’été, congrès des familles, camp de cadres, camps itinérants… plusieurs formules existent selon les âges et les goûts. Au-delà de la formation, elles offrent toutes de vrais temps de détente et l’occasion de développer des amitiés solides ! La plupart offrent également des rendez-vous réguliers pendant l’année scolaire.

Apprendre à sortir du confort et se donner.

 Si le foyer doit être le havre de paix où se construit l’esprit de famille, et où chacun se ressource, il ne doit devenir ni un cocon de mollesse ni un ghetto assiégé. Les personnalités de nos enfants, et les nôtres ont besoin de rayonner et se confronter au monde pour se développer. Le levain doit être mis dans la pâte pour la faire lever.

Le scoutisme, dès 6-7 ans, et les mouvements de jeunes (croisade eucharistique, chorale, étudiants, jeunes professionnels, jeunes ménages,…) offrent le mélange idéal d’activités et d’amitiés pour apprendre à sortir de son confort et se donner au service de la société et de l’Eglise, avant de prendre éventuellement d’autres engagements dans des milieux professionnels ou civiques moins protégés.

Ces activités exercées en milieu catholique, seront un complément vital aux activités sportives ou artistiques malheureusement souvent exercées en milieu athée.

Nous sommes la jeunesse de Dieu !

Plutôt que de nous épancher sur les malheurs qui touchent la France, l’Église, nos familles, nos écoles, soyons de ceux qui cherchent à reconstruire et à entraîner nos enfants, afin de forger l’avenir que nous souhaitons leur laisser en héritage !

Hervé Lepère

 

L’esprit d’initiative

On se plaint que beaucoup de jeunes gens de nos écoles soient perdus pour l’armée catholique dès leur entrée dans le monde. A qui la faute ?

Ces défections, si douloureuses parfois, ont des causes multiples,….mais quelques fois, ne pouvons-nous pas nous dire que si nous avions orienté ces jeunes gens vers un autre idéal que le succès de carrière, si nous les avions entraînés vers les œuvres, ils auraient peut-être été fidèles aux principes que nous leur avions inculqués. Nous ne leur avons pas assez montré que leur vie de collège n’est que l’apprentissage de leur vie d’homme ; qu’entre ces deux vies, en apparence si différentes, il n’y a pas une solution de continuité, mais une harmonie admirable, puisque la seconde n’est que le développement rationnel de la première.

On objectera sans doute que cette préparation au rôle social peut distraire les élèves de leurs études ; que nous n’avons pas le droit de sacrifier le présent à un problématique avenir ; qu’il y a beaucoup à redouter pour les jeunes gens de cette extériorisation ?

Tout d’abord vous ne sacrifiez pas le présent puisque vous l’employez à la préparation de l’avenir. N’est-ce pas votre but ? La conscience du rôle qu’ils auront à remplir un jour dans la société, loin d’être pour vos élèves un obstacle au travail, sera, je l’ai remarqué souvent, un encouragement, un stimulant à l’étude. (…)

Quant à vous, jeunes gens, qui soit aux Universités, soit dans les affaires, êtes maîtres de votre temps et de vos actes, votre devoir est de développer chaque jour d’avantage cet esprit d’initiative, afin d’être capables de prendre une part prépondérante dans l’activité du monde moderne, afin de ne pas vous laisser embrigader sous toutes les bannières, afin d’être les premiers et les plus actifs dans l’œuvre de la régénération sociale et religieuse.

Selon vos moyens et vos forces, donnez-vous généreusement aux œuvres ; n’attendez pas que d’autres commencent. Soyez entreprenants tout en restant prudents. Entraînés par votre foi ardente, entrez dans la voie que vous trace l’Eglise : elle est belle et large. Guidés par elle, vous pouvez, sans courir le danger de tomber dans de téméraires nouveautés, être utiles intellectuellement et moralement à vos frères, tout en travaillant au perfectionnement et à l’achèvement de votre formation.

Soyez des Hommes ! Fr. Ferdinand-Antonin Vuillermet, Ed. Parthénon-2013

 


 

Que reste-t-il du communisme aujourd’hui ?

            De toutes les révolutions politiques connues dans l’histoire humaine, la révolution d’Octobre rouge en Russie en 1917 est la pire. Les communistes ont persécuté les chrétiens et exterminé des dizaines de millions de personnes dans le monde pendant tout le 20ème siècle (plus que tout autre totalitarisme). Encore aujourd’hui plus d’un cinquième de l’humanité vit officiellement en terre rouge. Nous pouvons citer des pays comme la Chine (1 milliard et demi d’habitants), la Corée du Nord, le Vietnam, ou Cuba. Mais au-delà des persécutions, la Sainte vierge, lors de ses apparitions à Fatima au Portugal, à l’été 1917, a précisément désigné les erreurs communistes comme celles qui feront le plus souffrir les hommes et l’Église. De l’Orient à l’Occident,

Le projet communiste, qui s’appuie sur l’œuvre de Karl Marx (révolutionnaire allemand d’origine juive né en 1818 et mort en 1883), est la forme la plus aboutie, la plus claire des utopies subversives qui visent à détruire l’homme. Marx a publié avec son ami Engels en 1848 le Manifeste du Parti Communiste pour préparer l’avènement de cette révolution satanique. Marx l’annonce : « le communisme commence dès que commence l’athéisme ». Dans plusieurs pays de l’Est devenus communistes, les enfants devaient apprendre dès le plus jeune âge à l’école un catéchisme révolutionnaire à l’envers, sous la forme de questions-réponses : « Est-ce que Dieu existe ? Non Dieu, n’existe pas, etc. ». La République populaire d’Albanie se déclarera, le 29 décembre 1967, le premier État officiellement athée de l’histoire. Nous devons bien voir que l’idéologie marxiste qui est à la source du communisme est une erreur de nature d’abord religieuse. Elle prétend disposer d’une explication complète de la réalité et offrir le « salut » ici-bas, par des moyens humains, sans Dieu.ces erreurs sont non seulement toujours présentes mais continuent de se répandre et de détruire de l’intérieur les dernières bases de nos sociétés autrefois chrétiennes comme celles de l’Église Catholique. Ou en sommes-nous de la révolution communiste aujourd’hui ?

En effet, pour Marx, « Les philosophes n’ont fait qu’interpréter le monde de diverses manières ; ce qui importe, c’est de le transformer ». L’objectif est clair. Il s’agit de construire un monde nouveau, un homme nouveau, une société nouvelle et un dieu nouveau, la collectivité, à partir des seules exigences de la raison humaine. Afin d’édifier ce monde nouveau, les communistes ont élaboré une doctrine économique qui prône la suppression de la propriété privée au profit de la propriété collective. Dans ce système social, tous les biens matériels sont mis en commun (d’où le nom de communisme) ainsi que les moyens qui ont permis de les produire (usines, exploitations agricoles, entreprises). L’objectif est de parvenir à l’égalité absolue de tous en instaurant une société sans classes sociales. Dans la société communiste, il ne doit plus y avoir d’inégalités de richesses entre les hommes (suppression du profit), ni de rapports de domination entre eux. Il faut donc faire disparaître les patrons et les ouvriers, les gouvernants et les gouvernés, et surtout les familles, car ces communautés naturelles sont foncièrement inégalitaires et fondées sur le pouvoir d’un chef, le père de famille. Pour les communistes, l’égalité de tous les hommes ne pourra se faire que dans une confrontation violente, appelée « lutte des classes », à l’issue de laquelle la classe des propriétaires, désignés par « les bourgeois capitalistes » (parce qu’ils possèdent le capital), sera renversée par les ouvriers dits prolétaires (ne possédant pas de capital) : ce sera la « dictature du prolétariat ».

Enfin, le communisme est international, c’est-à-dire sans identité nationale (« les prolétaires n’ont pas de patrie »). Comme le relève P. Bernardin, l’État-parti marxiste en Russie et en Chine a conduit à :

  • L’abolition de l’héritage et la disparition du droit d’aînesse
  • La confiscation des biens de tous les rebelles au système
  • Un impôt lourd progressif
  • La centralisation du crédit entre les mains de l’État, au moyen d’une banque nationale, dont le capital appartiendra à l’État et qui jouira d’un monopole exclusif.
  • La combinaison du travail agricole et du travail industriel ; mesures tendant à faire graduellement disparaître la distinction entre la ville et la campagne, puis dans nombre de pays communistes, extermination de millions de paysans.
  • Une éducation publique et gratuite de tous les enfants. […] et la combinaison de l’éducation avec la production matérielle.

 Et aujourd’hui ?

Le mur de Berlin est tombé le 9 novembre 1989, l’URSS s’est effondrée en décembre 1991, le parti communiste n’existe quasiment plus dans le paysage politique français et la Chine communiste s’est largement ouverte au marché et aux économies occidentales. Est-ce la fin de l’histoire communiste ? Les erreurs répandues par la Russie n’ont pas simplement cessé d’exister une fois l’Union soviétique officiellement dissoute. La version actuelle du projet communiste s’appelle le marxisme culturel, et cette idéologie est promue partout dans le monde. Ce marxisme culturel se manifeste aujourd’hui comme étant encore plus révolutionnaire que le marxisme classique — il prétend réinventer la famille, l’identité sexuelle et la nature humaine, alors que le communisme économique prétendait réinventer la société d’abord sur la base d’une violente captation de la propriété. A l’Est, la Russie ne s’est pas convertie à la seule vraie religion catholique. Ce pays continue de connaître l’un des taux d’avortement les plus élevés au monde. La gestation pour autrui y est légale et profite notamment aux homosexuels (rappelons que Lénine avait dépénalisé l’homosexualité et l’avortement dès les années 1920). Le divorce y est endémique… Enfin, la Russie perd 1,7 millions d’habitants tous les ans du fait d’un taux de natalité très bas. En France, l’athéisme virulent de notre système républicain reformé en 1945 par les communistes et les gaullistes, conformément au projet marxiste, a expulsé Notre Seigneur Jésus Christ et la religion catholique de toutes les institutions publiques, des cours de justice comme des écoles, des hôpitaux comme des administrations ou des entreprises au nom du laïcisme. L’institution naturelle de la famille a été détruite dans le droit (on ne reconnait plus un père et une mère) et plus de 60% des enfants naissent hors mariage chaque année d’après l’INSEE. L’éducation publique totalitaire crée et conditionne des millions d’enfants. Dix millions d’enfants sont scolarisés chaque année dans les écoles athées de l’Éducation Nationale, les deux millions restants étant instruits d’une religion libérale dans des écoles privées appliquant le même programme d’enseignement public. La paysannerie est quasiment morte et moins d’un pour cent de notre population travaille encore la terre (on compte un suicide de paysan pratiquement tous les deux jours en France). Enfin l’identité nationale et la mémoire de notre peuple ont été largement dissoute par une immigration massive depuis 50 ans, surtout africaine et musulmane, qui a changé en profondeur notre population. Un véritable totalitarisme de l’égalité est aujourd’hui véhiculé par la propagande médiatique qui entretient encore le mythe révolutionnaire en créant artificiellement des classes, des catégories d’individus en lutte pour les mêmes droits (par exemple les migrants, les femmes, les homosexuels) afin d’achever la destruction des dernières communautés naturelles restantes. L’analyse le montre indiscutablement : c’est bien la dialectique marxiste mise en œuvre par le projet communiste qui est depuis un siècle le dissolvant le plus puissant des restes de notre civilisation.

Louis Lafargue

Le communisme et le message de Notre-Dame de Fatima

Lorsque nous considérons les événements de la vie du monde et de l’Eglise à la lumière de la Foi, nous savons que l’histoire n’est pas le fruit du hasard ou de l’obscure dialectique des forces économiques et politiques, comme le pensait Marx. Rien n’échappe à la Providence et au Gouvernement divin et tous les événements sont voulus ou permis par Dieu dans les moindres détails. Ainsi, de toutes les apparitions de la Sainte Vierge au XXème siècle reconnues par l’Église, Fatima est de loin la plus importante. La Sainte Vierge y est intervenue de façon décisive et nous pouvons affirmer sans nous tromper que le Cœur Immaculé de Marie est la clé du siècle que nous vivons depuis 1917. Les apparitions de Fatima établissent un lien nécessaire entre la conversion de la Russie, la sauvegarde de la Chrétienté et le triomphe du Cœur Immaculé de Marie. Notre Dame indiqua à Sœur Lucie à Fatima, le 13 juin 1917 « Jésus veut se servir de toi afin de me faire connaître et aimer. Il veut établir dans le monde la dévotion à mon cœur Immaculé ». Le Christ lui-même lui déclara, le 18 mai 1936 : « Je veux que toute mon Église reconnaisse cette consécration comme un triomphe du Cœur Immaculé de Marie, afin d’étendre son culte et placer à côté de la dévotion à mon divin Cœur, la dévotion à ce Cœur Immaculé ». Quel rapport pourrait-il y avoir entre une dévotion, celle du Cœur Immaculé de Marie, et les forces économiques, politiques et idéologiques en présence dans le monde à ce moment-là, et comme nous l’avons vu, encore à l’œuvre dans les évènements actuels ? Pour comprendre ce lien, il ne faut pas oublier que c’est la Sainte Vierge qui écrasera la tête du serpent. Comme le confiait Sœur Lucie au P. Fuentes : « La très Sainte Vierge m’a dit que le démon est en train de livrer maintenant une bataille décisive avec la Vierge… ». Certes, l’inimitié entre la femme et le démon dure depuis l’origine. Mais dans cette dernière bataille commencée avec la révolution communiste, le diable a jeté toutes ses forces pour entrainer les hommes avec lui dans sa chute. C’est pourquoi la Très Sainte Vierge Marie a décidé d’intervenir directement pour informer dès avant la Révolution rouge d’Octobre 1917 le peuple chrétien du danger inouï qui se préparait pour la Russie et pour le monde et pour nous proposer plusieurs remèdes.

Le 13 juillet 1917, à Fatima au Portugal, la Sainte Vierge apparaît ainsi à des petits bergers.

A l’un d’entre eux, Lucie, elle fera la révélation suivante :

« Quand vous verrez une nuit illuminée par une lumière inconnue, sachez que c’est le grand signe que Dieu vous donne qu’il va punir le monde de ses crimes, par le moyen de la guerre, de la famine et des persécutions contre l’Eglise et le Saint-Père.

Pour empêcher cela, je viendrai demander la consécration de la Russie à mon Cœur Immaculé et la communion réparatrice des premiers samedis du mois. Si l’on écoute mes demandes, la Russie se convertira et l’on aura la paix. Sinon elle répandra ses erreurs à travers le monde, provoquant des guerres et des persécutions contre l’Église. Les bons seront martyrisés, le Saint-Père aura beaucoup à souffrir, plusieurs nations seront anéanties. A la fin mon Cœur Immaculé triomphera. Le Saint-Père me consacrera la Russie qui se convertira, et il sera donné au monde un certain temps de paix ».

Il faut bien considérer le contenu politique du message de la Sainte Vierge :

  • Le salut des nations prises dans leur ensemble par la consécration de la Russie aux Cœurs de Jésus et de Marie (tant qu’elle n’aura pas été consacrée, la Russie continuera à répandre ses erreurs et à provoquer des guerres).
  • Le salut particulier de chaque nation par sa propre consécration au Cœur Immaculé de Marie.

Un exemple patent de salut d’une nation est celui du Portugal. C’est le 13 mai 1931 que les évêques du Portugal consacrent leur pays au Cœur Immaculé́ de Marie. Dès lors, le pays va connaître (jusqu’à la fin du gouvernement de Salazar en  1968) un renouveau religieux et politique miraculeux. Salazar combattit le communisme et la franc-maçonnerie (qui fut dissoute en 1935). Il laissa à l’Église pleine et entière liberté tout en aidant son action. Il rectifia la législation du mariage pour la rendre plus conforme à la doctrine catholique et au droit canon. Grâce à la consécration du Portugal, le pays a été protégé contre la guerre mondiale de 1939-1945. Sœur Lucie l’écrira le 18 août 1940, dans une lettre au P. Gonçalves :

« La preuve que Dieu nous fournit est la protection spéciale du Cœur Immaculé de Marie sur le Portugal à cause de la consécration qui lui a été faite. ». A un journaliste américain qui, en 1946, l’interrogeait sur la Russie, Salazar fit cette réponse remarquable, parce qu’elle nous ramène au cœur même du Secret de Fatima : « D’après ce que nous savons des affaires intérieures de Russie, une révolution y paraît improbable pour le moment. Mais il y a une espérance de paix : c’est que la Providence fasse en Russie ce qu’elle a fait ici au Portugal».

Depuis la demande de Notre Dame à Sœur Lucie, il y eut 5 tentatives de consécration de la Russie au Cœur Immaculée de Marie en 1942, 1952, 1964,1982, 1984, et aucune ne respecta les indications précises de la Sainte Vierge. Ces consécrations ont été effectuées soit par le pape seul, soit par le pape avec le concours d’un certain nombre d’évêques (mais pas avec les évêques de monde entier) et très souvent avec un texte de consécration insuffisant (il ne faut pas dire « monde, genre humain, humanité, toutes les nations, tous les peuples », mais dire uniquement « consécration de la Russie »). Un siècle s’est écoulé depuis l’avertissement de Notre Dame à Fatima et son exactitude a été prouvée par les faits : guerres mondiales, immenses désordres, les erreurs de la Russie répandues dans le monde entier, massacres de chrétiens par millions. On comprend que la Russie, qui a été le symbole de l’indépendance à l’égard de Dieu et l’instrument actif en même temps que la première victime du processus d’athéisation du monde moderne, ait besoin, pour être guérie, d’une consécration spéciale qui la remettra dans la voie de dépendance dont elle n’aurait jamais dû s’écarter. Cette consécration ayant lieu par Marie, sera en même temps une réaffirmation solennelle de la médiation universelle de Notre-Dame. Dieu, comme il le fait habituellement, retournera contre Satan son propre plan : la Russie, l’instrument de notre malheur, convertie, deviendra l’instrument du retour du catholicisme dans le monde entier, comme l’a souligné en son temps Dom Guéranger :

« La Russie catholique, c’est la fin de l’Islam et le triomphe définitif de la Croix sur le Bosphore, sans péril aucun pour l’Europe ; c’est l’empire chrétien d’Orient relevé avec un éclat et une puissance qu’il n’eut jamais ;  c’est l’Asie évangélisée, non plus seulement par quelques prêtres pauvres et isolés, mais avec le concours d’une autorité plus forte que Charlemagne. C’est enfin la grande famille slave réconciliée dans l’unité de foi et d’aspirations pour sa propre grandeur. Cette transformation sera le plus grand événement du siècle qui la verra s’accomplir, et changera la face du monde. »

La Très Sainte Vierge Marie attend toujours que les autorités responsables fassent ce qui leur a été demandé, et c’est pourquoi nous devons plus que jamais continuer à prier pour que le pape, en union avec les évêques du monde entier, consacre la Russie au Cœur Immaculé de Marie, et que chacun de nous s’efforce de pratiquer la communion réparatrice des premiers samedis du mois.

Louis Lafargue

Références utilisées pour l’article :

  • Arnaud De Lassus, Fatima, un éclair dans le Ciel, éditions de l’Action Familiale et Scolaire, octobre 2003
  • Le Sel de la Terre, n°53, été 2005 : Fatima, notre espérance (notamment les articles de P. Bernardin et de frère Innocent Marie)
  • Toute la vérité sur Fatima – Frère Michel de la sainte Trinité Éditions C.R.C.
    • Tome I La science et les faits
    • Tome II Le secret et l’Église (1917-1942)
    • Tome III Le troisième secret (1943-1983)

La conférence d’Anca-Maria Cernea sur le “marxisme culturel” au Rome Life Forum 2016 (traduction par Jeanne Smits, http://leblogdejeannesmits.blogspot.fr/2016/05/anca-maria-cernea-denonce-le-marxisme.html

Pour approfondir :

  • L’encyclique Divini Redemptoris du Pape Pie XI, publiée le 19 mars 1937.
  • Jean Ousset, (préf. Mgr Ivan Bučko), Le Marxisme-léninisme, La Cité catholique, 1960. Réédition refondue : Marxisme et Révolution, Éditions CLC, 1992.

Troisième Mystère Douloureux

Le couronnement d’épines

Fruit de ce mystère : Le désir de l’humilité

« Il le leur livra pour être crucifié. » C’est ainsi que commence cette scène, la plus odieuse de la Passion. Les soldats se sont emparés de Jésus. Il faut bien s’amuser un peu ! Il a dit qu’il était roi, qu’il était Dieu ? Alors voilà un lambeau d’écarlate pour jeter sur ses épaules déchirées, cela figurera l’image de César. Il faut une couronne ? Il y a dans les chemins des épines à foison ; il est facile d’en tordre une poignée et de l’enfoncer à grands coups sur sa tête. Et maintenant amusons-nous, puisqu’on l’a livré à nos caprices…

Scène de dérision, soufflets, crachats… Le sang coule sur ce visage, le sang suinte de chaque trou d’épine et lentement descend, emplissant les yeux, entraînant cette sueur glacée….Rires grossiers, larges soufflets : « Tu es roi, tiens ; voilà pour toi !… » Comme c’est drôle de souffleter à son aise le visage d’un rival de César ! La haine est peu inventive. C’est la troisième fois depuis la nuit que la scène se répète : chez Caïphe et chez Hérode aussi, on a craché au visage de Jésus, on l’a souffleté…

Voici ton Dieu Ô mon âme, regarde-le bien… celui dont le visage ravit les anges et devant lequel ils se couvrent de leurs ailes, ne pouvant en supporter l’éclat ! Qu’il est difficile de reconnaître le Dieu derrière cette face avilie, tuméfiée et salie. Il est des supplices où la majesté des martyrs se révèle ; des condamnés qui devant la mort peuvent porter très haut le prestige de l’homme.

O Marie ! Où étiez-vous dans cette matinée tragique ? Tout à l’heure vous allez rencontrer votre fils, à ce coin de rue où notre piété s’arrête pour vénérer la quatrième station. Vous le verrez avec son visage couvert de poussière, la sueur de l’agonie, la souillure immonde des crachats, le sang collé comme par plaque, ce visage que Véronique n’a pas encore, le cœur battant follement d’amour, essuyé pour l’éternité dans les plis de son voile ! Vous seule, parce que vous êtes sa Mère, devant ce visage avili, pouvez retrouver sa beauté première. O Marie ! Visage qu’un seul regard de votre amour va laver de toutes souillures avant que Véronique n’emporte pour nous, pour toujours, l’empreinte sacrée de cette face mystérieusement humiliée.

Mais il ne faut pas que seule Véronique l’emporte avec elle ! Il faut que je l’aie devant les yeux pendant que je récite cette dizaine et que je comprenne le sens de ces mystérieux abaissements. Jésus ne s’est livré aux outrages que pour nous mieux montrer les ravages de l’orgueil. Entre tous les péchés du monde, c’est l’orgueil qui, en ces heures tragiques, bafoue le Christ et lui crache au visage. Les autres péchés ont pu déchirer ses épaules avec les fouets mais ils n’ont pas osé toucher à la noblesse du visage.

Est-ce que je sais ce que c’est que l’orgueil ? Est-ce que je ne me refuse pas d’appeler par son vrai nom ce que je nomme : dignité, respect de soi, que sais-je ? Et l’humilité ne me semble-t-elle pas comme la plus étroite des vertus du christianisme ? Et ma dignité humaine ? Et mon épanouissement personnel ? Je veux grandir, je veux m’élever, qu’on ne me demande pas de me ratatiner en compagnie de cette humilité aux yeux baissés !

Humilité, vertu de grandeur et non de petitesse ! Je n’ai rien compris si je pense que l’humilité rapetisse. C’est l’orgueilleux qui n’est qu’un nain grimpé ridiculeusement sur un pauvre escabeau et qui se contorsionne pour faire croire à la grandeur de sa taille. Les plus grands sont ceux qui le sont en Dieu, et les plus fiers, et les plus nobles. Oh ! Humilité des saints qui permet à Jeanne d’Arc de regarder ses juges avec un si fier sourire et une si crâne audace…

L’humilité, c’est simplement la vérité, celle qui d’un coup d’épingle dégonfle toutes les illusions derrière lesquelles nous dissimulons notre vraie nature. C’est ce regard tranquille et audacieux que nous jetons dans notre miroir intérieur. Je suis cela et pas autre chose. Voici en moi ce qui est de moi-même et ce qui est de Dieu. De Dieu, je tiens toutes mes qualités. Le bien, je ne le fais qu’avec Lui. Le mal seul m’appartient en propre.

Que de fois ai-je dit en regardant un de mes frères : « Seigneur, je vous remercie de n’être pas cet homme là ! » Mais qu’est-ce que je suis au fond ? Avoir été préservée de la tentation, voilà peut-être tout mon secret à moi qui me pavane dans ma grandeur factice… Et ceux que je juge m’auraient devancée à la course s’ils avaient reçu les mêmes grâces ! L’orgueil est si souvent à la racine de mes actes ; c’est lui qui dresse tant de barrières entre les autres et moi, suscite mes impatiences, mes susceptibilités, ces petits mots aigres et vifs qui me montent aux lèvres, ces lourdes rancunes que je rumine longtemps derrière un front en apparence oublieux, ou bien ces impatients besoins de me justifier à tout prix et d’avoir le dernier mot : c’est moi qui ai raison n’est-ce pas ?… C’est lui qui arrête sur mes lèvres les mots d’excuses qui aplaniraient bien des difficultés. C’est lui qui m’empêche de pardonner… Voyons, il en va de ma dignité… Est-ce à moi de faire le premier pas ?

Vierge Marie je veux réciter mon chapelet en votre compagnie. Mère chérie apprenez-moi à prendre, non pas de ces belles résolutions qu’on inscrit avec fierté, mais suggérez-moi les résolutions pratiques qui feront lentement dissoudre en moi la carapace de mon orgueil secret. Aidez-moi pour qu’à la fin de cette dizaine je sache sourire désormais avec un cœur pacifié et que quand les mots amers me monteront devant un reproche, une humiliation, une injustice, faites que je revoie le divin visage que Véronique me tend dans les plis de son voile.

Celui dont l’humilité s’appuie sur la force de Dieu n’a jamais eu peur de rien ni de personne, ni de lui-même ! Il est à l’abri de tous ces découragements qui prennent leur source dans un orgueil subtil. Je ne peux rien mais Dieu peut tout. On ne bâtit rien de durable sur l’orgueil. Je veux construire sur Dieu seul ma petite vie d’amour, être avec Lui un cœur lumineux et compatissant qui comprend et ouvre le cœur des autres, et sait créer de la joie et de l’amour.

D’après Paula Hoesl

Jupe d’été  » Flamine »

C’est avec joie que nous vous offrons patron et tutoriel de la jupe « Flamine » pour l’été.
Lisez bien les instructions avant de vous lancer! Elles sont très claires; il suffit de suivre!
Nous attendons vos photos, vos remarques et vos souhaits…
A très bientôt!
Les couturières

Tutoriel; explications : Jupe Flamine

Patron Taille 36 :JUPE 36

Patron taille 38 :JUPE 38

Complément instructions T40 et 42

Patron taille 40 : JUPE Flamine 40

Patron taille 42 : JUPE Flamine 42

Chasse aux trésors du printemps.

Le soleil brille cet après-midi et le petit air frais qui accompagne le retour du printemps ne nous empêche pas de partir à la chasse aux trésors du printemps. Sitôt après le déjeuner, le matériel est rassemblé : ciseaux, sécateurs, canifs, petits morceaux de ficelle, ruban adhésif, appareil photo, et un seau ou un petit panier par personne, pour rapporter les trésors.

La règle du jeu est simple : ramasser le plus d’objets possible, que l’on ne trouve qu’au printemps. Feuilles tendres, bourgeons, premières fleurs de primevères, jonquilles, narcisses, jacinthes sauvages, crocus, perce-neiges, tulipes et autres fleurs des champs. Récolter un peu de sève, dénicher un nid d’oisillons, sans y toucher, pour le prendre en photo, ou simplement trouver des coquilles d’œuf cassées. Trouver une chrysalide. Prendre en photo les arbres fruitiers en fleurs et autres arbustes précoces, en cueillir une petite branche.

Chacun trouve de quoi remplir son panier ou son stock de photos au fur et à mesure des découvertes. Quand les explorateurs sont lassés, on peut terminer l’après-midi par une bonne promenade familiale, avant de rentrer à la maison et découvrir les trésors de chacun. Les plantes seront séchées et présentées dans un grand cahier : Le livre du Printemps, où l’on aura soin de noter le nom des espèces en français (ou même en latin pour les plus savants). Les photos viendront compléter le tout, et si l’on retourne sur les mêmes lieux un peu plus tard, on pourra en suivre l’évolution au fil des saisons.

L’accueil des pièces rapportées

Chers grands parents, (ou plutôt beaux-parents)

Quelles doivent être les principales qualités d’une belle-mère ?

Elle doit être sourde, muette et aveugle !

Cette facile plaisanterie sur les belles-mères illustre la difficulté qu’il peut y avoir à faire vivre sous le même toit des familles d’origines différentes. Elle montre aussi la complexité qu’il peut y avoir, dans une famille qui a trouvé son équilibre, à intégrer une nouvelle pièce, qui a nécessairement reçu un héritage au moins légèrement différent.

Pourtant, l’intégration des époux de nos enfants est capitale si l’on veut préserver l’unité familiale nécessaire à la bonne entente et à l’épanouissement de nos familles !

En la matière, il n’y a certainement pas de recette unique. Il nous paraît cependant utile de réfléchir aux conditions nécessaires pour créer les meilleures conditions d’intégration puis de parler de la manière de régler les difficultés.

Le premier souci des nouveaux beaux-parents sera de réserver le meilleur accueil au nouvel arrivant, quitte à « avaler quelques couleuvres ». Celui-ci devra être valorisé autant que faire se peut. Dans les débats familiaux, on prendra soin de le soutenir de façon qu’il ne se trouve pas seul face au reste de la famille. Un enfant ne reprochera jamais à ses parents d’avoir soutenu son époux même contre lui-même ! En revanche, voir son époux mis en difficulté face à ses beaux-frères et belles-sœurs est de nature à générer de l’aigreur voire des inimitiés[1]. Par cette action charitable, les parents favoriseront l’unité familiale au bénéfice de tous.

Il est bon, pour conforter cet accueil que les parents cultivent des relations amicales avec la famille du nouvel arrivant (cartes de vœux, téléphone pour partager les heureux événements…)

Il y a, bien sûr, les inévitables « réglages » de l’intégration. Dans ce domaine, la discrétion et la délicatesse seront de mise. Sur les aspects secondaires, on informera discrètement le nouvel arrivant des usages de la famille en étant aveugle sur les résultats immédiats. Dans bien des cas, le mieux sera de faire passer cette information par l’enfant de la famille. Si le défaut n’est pas corrigé, il conviendra, avant d’intervenir de vérifier que la gravité de la chose le justifie… il peut être nécessaire d’accepter des imperfections pour conserver la cohésion de la famille… L’unité familiale justifie certainement quelques approximations !

Il y a malheureusement des situations plus graves qui peuvent exiger des décisions plus radicales. Si la morale de la famille est mise en danger, il pourra être nécessaire de prendre ses distances vis-à-vis du ménage concerné ! Là aussi ces mesures devront être prises à regret, en créant le moins de fractures possibles et en faisant savoir que le retour au bercail est intensément désiré. On prendra soin, tout en étant ferme sur les principes, de limiter les paroles de condamnation au strict nécessaire !

Prions sainte Anne de nous conseiller dans ce délicat travail de beaux-parents et de nous aider à piloter nos familles avec l’autorité et la délicatesse nécessaires.

Des grands-parents

[1] Dans un même ordre d’idée, jamais on ne dira du mal des pièces rapportées dans leur dos !

L’éducation du respect

Dans le contexte social actuel, le mot et la pratique du « respect » n’ont pas vraiment bonne presse. Les gestes, les attitudes, le vocabulaire, la tenue…toutes ces  manifestations extérieures de respect n’ont que trop tendance à disparaître pour faire place à l’insolence, la désinvolture, l’arrogance… oui, il est bien certain que l’environnement ne nous facilite pas la tâche et nous pousse même à aller à contre-courant car, dans un souci de véritable éducation catholique, nous avons à lutter contre les mauvais exemples que nos enfants voient à l’extérieur.

Le respect dû à Dieu est la base fondamentale – de là découle ensuite le respect dû aux personnes et aux choses-. Sur lui repose la valeur morale de l’influence que les éducateurs exerceront sur le comportement de l’enfant. C’est dans la mesure où les parents comprendront que l’enfant est un être sacré depuis son baptême, qu’ils le traiteront avec la délicatesse et les précautions qui conviennent aux créatures de Dieu. Ils ne tromperont donc pas sa confiance, et formeront sa conscience en lui apprenant à distinguer le bien du mal sans l’abandonner à ses caprices ou instincts. C’est parce que l’enfant est destiné à  la perfection que nous devons d’abord le respecter.

Ce respect dû à l’enfant ne va pas sans réciprocité, et celui-ci apprendra le respect de lui-même : tenue vestimentaire, effort de bonne tenue et de langage châtié, propreté, rangement… Un enfant qui n’est pas habitué à se respecter lui-même, ni dans son corps, ni dans ses actes, ni dans ses paroles, est un enfant voué d’avance à toutes les déviations et perversions de la nature. C’est surtout en lui rappelant qu’il est une créature de Dieu et en l’habituant à vivre en Sa présence que l’on apprendra à l’enfant le respect de lui-même.

Au respect de soi, l’enfant ajoutera le respect des personnes : ses parents, grands-parents, professeurs, mais aussi frères et sœurs, camarades, s’effacer devant une porte pour laisser passer quelqu’un le premier, aider à porter un panier ou à traverser la rue, laisser sa place dans le métro ou le bus, se lever quand le professeur entre dans la classe … Il respectera en premier lieu les personnes qui sont chargées de son éducation. Les parents exigeront que leur enfant soit toujours respectueux à leur égard. Mais ils l’habitueront aussi à se montrer poli et bienveillant avec tout le monde, riches ou pauvres, savants ou ignorants, vertueux ou pécheurs…Dieu est leur Créateur et Il les aime tous. Par respect du prochain l’enfant ne triche pas aux jeux, respecte le travail de ses camarades, ne prononce pas de paroles blessantes ou injustes.

Parce qu’ils sont créatures de Dieu aussi, l’enfant aura le respect des animaux, mis au service de l’homme. S’il a le droit de les soumettre, voire de les tuer pour sa nourriture ou pour sa défense, il n’a pas celui de le faire par plaisir ou par cruauté. Il en est de même du respect des choses, créations de Dieu ou oeuvres du travail des hommes. L’enfant apprendra à s’en servir sans les détruire ou les abîmer, il ne jettera pas de papiers par terre et respectera la nature, prendra soin de ses vêtements…

Mais tout n’est pas respectable dans la vie, et l’on apprendra à mépriser le mal sous toutes ses formes, en veillant à ne pas confondre le mépris du mal avec le mépris des personnes. C’est là une éducation délicate d’apprendre à respecter les personnes, tout en méprisant le mal qu’elles font !

Savoir se faire respecter fait partie de notre devoir de parents. C’est imposer aux enfants des limites à ne pas dépasser. Ne laissons jamais passer une insolence, un geste agressif, un haussement d’épaules ou des yeux levés au ciel avec un énorme soupir ! Vis-à-vis de qui que ce soit, il faut tout de suite réagir : rectifier et demander des excuses. Deux pièges sont alors à éviter :

  • Soit trop de faiblesse: si on laisse passer une insolence, elle sera vite suivie de beaucoup d’autres, et nous serons vite submergés, dépassés…Il faut tout de suite demander des excuses (tout de suite, pas demain car l’enfant vit dans le présent). La faiblesse des parents dans ce domaine n’est que démission de l’autorité ; cette faiblesse est coupable.
  • Soit trop de dureté : on croit montrer son autorité en criant plus fort que l’enfant…il se taira peut-être, mais la tension est montée : s’il n’a pas demandé pardon et fait la paix avec sincérité, son cœur restera fermé, mal disposé à notre égard…le mal reste et se manifestera de nouveau à la première occasion. Il est capital que l’autorité se fasse respecter. Une autorité qui n’est pas respectée est pratiquement sans influence. Le respect est une sorte de crainte admirative qui prépare et facilite la docilité de l’enfant. Pour faire naître le sentiment du respect, l’autorité ne doit pas encourager des familiarités qui suppriment les distances ; elle doit s’adapter aux besoins de l’enfant sans, pour autant, rien perdre de son « prestige », ce qui n’empêche pas, bien sûr, le rire et la complicité !

Comment voulez-vous que l’enfant respecte la supériorité morale de ses parents si ceux-ci ne pratiquent pas eux-mêmes ce qu’ils exigent de leurs enfants : un père mal rasé avachi dans le canapé, une mère qui arbore une tenue vestimentaire irrespectueuse d’elle-même ou de son entourage, ou qui néglige son devoir d’entretien et d’ordre dans son foyer…Les parents ont bien souvent des attitudes de grands adolescents très « cool », c’est une des maladies actuelles où les générations ne se différencient plus, on se sent soi-disant « plus proches », or cela désoriente profondément les enfants ! Il y a deux générations distinctes qui ont chacune leur place propre dans la famille.

Souvenons-nous que l’on ne respecte que ce que l’on admire, et l’éducateur doit être, une fois encore, irréprochable ! Nos enfants sont nos miroirs, ils se permettront tout ce que nous nous permettons…mais s’interdiront aussi tout ce qu’ils nous voient nous interdire ! Nous restons leurs meilleurs exemples ! Et cet exemple passe inévitablement par nos discours, tout autant que par nos actions, notre aspect extérieur et notre langage.

Demandons bien les grâces dont nous avons besoin pour être respectables nous-mêmes, pour respecter  nos enfants et leur inculquer les valeurs de ce respect. Ainsi aurons-nous la certitude de faire d’eux les adultes que nous voulons qu’ils soient demain…

Sophie de Lédinghen