Souriez, vous êtes filmés !

Si le temps des vacances est un moment de détente, une petite résolution applicable à toute la famille le rendra encore plus agréable : sourire de mise en toute occasion, chez les petits et les grands dans les joies et les contrariétés. Pas de bouderie, de plainte, ni de crise de mauvaise humeur s’il vous plaît, mais un bon sourire qui rendra l’atmosphère plus légère et la paix familiale plus douce.

Exactement comme si vous étiez filmés !

Mais de fait, prenons garde que le film de notre vie ne soit une longue série de gros plans taciturnes et colériques que nous pourrions regretter un jour, quand il défilera sous les yeux de notre âme.

Alors dès cet été, souriez, vous êtes filmés !

Spiritisme, néo-spiritisme… Pour aller plus loin.

Qu’est-ce que le « spiritisme » ? :  c’est l’art d’invoquer les esprits, principalement ceux des morts, avec pour fin principale de deviner par leur moyen et celui d’un « médium » des choses occultes[1].

– « par spiritisme on entend proprement le commerce avec les esprits, l’évocation des esprits[2] »

– On parle aujourd’hui des  « néo-spirites » ; ces nouveaux évocateurs des défunts, d’une part, n’acceptent pas d’être rangés parmi les spirites et confondus avec eux et, d’autre part, se disent conformes à l’orthodoxie catholique dans leurs modes d’évocation des morts comme dans les messages qu’ils publient, et ils prétendent ainsi échapper aux réfutations des doctrines spirites antérieures et même aux condamnations répétées de l’Église catholique[3]. Il est cependant démontré[4] que les procédés d’évocation, même si la terminologie qui les décrit a changé, sont exactement les mêmes que ceux dont se servaient les fondateurs du spiritisme. Les « néo-spirites » tentent alors de rassurer les catholiques en avançant que la différence essentielle qui les distinguerait des spirites tout court, résiderait dans le contenu doctrinal des messages ; est rejetée en bloc toute la doctrine spirite concernant les Esprits, leur évolution, leur réincarnation… et est admise la doctrine catholique sur la grâce, la rédemption, les sacrements, l’enfer…

On assiste à une déviation croissante par rapport à la pensée catholique et à une adhésion de plus en plus évidente à la doctrine spirite originelle.

Nous trouvons dans la doctrine spirite :

– une croyance à la possibilité d’établir des communications régulières et organisées avec les morts.

– la négation des peines éternelles de l’enfer. «Voilà le dogme par excellence du spiritisme. Il semble que cela obtenu, tout est obtenu. Le reste n’est là que pour l’encadrement[5] ».

En effet pour le spiritisme, le corps humain n’est qu’un vêtement provisoire dont l’âme change successivement : il s’agit de la réincarnation, élément essentiel de sa doctrine.

« La religion spirite n’est qu’un déisme vague, un protestantisme rationaliste, sans rêve, sans chaleur de vie, où abondent les affirmations et les négations hérétiques, démunies de toute efficacité pour élever les âmes à Dieu. Religion sans esprit religieux…sans idéal…à la mesure d’une humanité très mesquine et très vulgaire[6]».

Dieu dans la Sainte Écriture condamne avec une sévérité extrême ceux qui provoquent ou entendent provoquer l’apparition d’âmes désincarnées, qu’elle soit vraie ou présumée: « Qu’on ne trouve chez toi personne … qui s’adonne à la divination, aux augures, aux superstitions et aux enchantements, qui consulte les évocateurs et les sorciers, et qui interroge les morts. Car tout homme qui fait ces choses est en abomination à Yahweh[7] ».

Il faut bien saisir par là le fond du problème : immédiatement après la mort, selon le dogme catholique, le sort de chaque âme est fixé pour l’éternité ; chacune d’elles « rentre » alors dans le plein pouvoir du Bon Dieu. Ce pouvoir divin sur les âmes désincarnées est absolu et différent de celui que Dieu se réserve sur les vivants, leur permettant une plus grande « latitude ».

  • NATURE de ce péché[8]:

Il s’agit d’une faute par excès contre la vertu de religion. Il fait donc partie des péchés de superstition. De même que la divination, la vaine observance,  la magie, la pratique du spiritisme met expressément ou implicitement en relation avec une « fausse divinité » en attribuant à une créature des pouvoirs que, d’après l’ordre de la nature et de la grâce, elle ne peut avoir.

A cela s’ajoute, pour un « néo-spirite » catholique :

– une faute contre la vertu de Foi : la pratique du spiritisme tendant à la négation de dogmes catholiques, comme la création de chaque âme, la grâce sanctifiante, le sort définitif à la mort, la Communion des Saints…

– une faute contre la vertu de Charité : « le spiritisme, en matérialisant ou du moins en faisant évaporer le dogme de la Communion des Saints en des rapports sensibles ou en sentimentalisme luxuriant, est aussi un péché contre la vraie piété et la charité envers les défunts. »[9]

De plus, la charité envers soi-même est aussi lésée : « dès les débuts, les médecins ont alerté de leur côté sur les effets nocifs de la pratique du spiritisme quant à la santé mentale de nombreux adeptes…

Toute conversation provoquée et vaine avec des esprits d’un autre monde, est absolument et gravement illicite.

« ITA omnes Catholici sertire debent… »

« Notre but n’est pas d’expliquer en détail l’action sensible et multiforme des princes de la cité du mal sur l’homme et les créatures. Toutefois les  circonstances actuelles ne permettent  pas de passer sous silence certaines manifestations démoniaques, d’autant plus dangereuses qu’on s’efforce d’en nier la véritable cause »[10]. Ce qu’écrivait Monseigneur GAUME en 1864, nous devons le reprendre comme tout-à-fait applicable de nos jours et même davantage. En effet, par la faute de l’homme, le monde est de plus en plus livré au pouvoir de Satan. Le RP. MATHIEU, exorciste capucin réputé, affirmait dans les années 1975 : « Malheureusement à Rome, ils ne croient plus à la possession diabolique ». Le RP. AMORTH parle dans le même sens : – « j’estime que 99% des évêques ne croient plus à l’action extraordinaire du démon » ; et à une autre occasion : « en France les évêques ont accepté de nommer des exorcistes, mais sur la centaine d’exorcistes français, il n’y en a que 5 qui croient au diable et font des exorcismes ; tous les autres envoient ceux qui s’adressent à eux au psychiatre »[11].

Gardons la tradition catholique qu’est la prière pour les défunts et l’assistance à la Sainte Messe qui reste un puissant exorcisme. Et si nous avons succombé à cette tentation                      :

  • Renonçons à Satan.
  • Pardonnons à ceux qui nous ont fait du tort.
  • Repentons-nous
  • Confessons-nous.
  • Implorons avec confiance Notre-Dame et Saint Michel pour qu’ils nous soutiennent à l’avenir et nous préservent de tout mal.

La miséricorde de Dieu est infinie, ne l’oublions jamais.

Capucinus

[1] ROJO MARIN T.I n° 365. 4

[2] DTC art. « spiritisme »

[3] RP. RÉGINALD ibid. p. 135 sq

[4] cf.  ibid p. 140 sq

[5] (DTC ibid. Col 2518)

[6] Dictionnaire de théologie catholique   – Col.25,19

[7] Deut. 18, 10-12  – Toute la Bible nous transmet des condamnations analogues : voir les textes suivants, Es. 22,17 ; Lév. 19,31 ; I Reg 28,3-7 ; Os. 4,12 . Is. 2,6 ; 3,2 sq ; Jér. 27,9 sq ; Zac. 10,2 ; Mal. 3,5 ; Act. 8,9 sq ; 13,8 ; Gal. 5,20 ; cf. aussi Act. 19,19 ; Apoc. 21,8.

      [8] MÜLLER «  Somme de théologie morale » n° 216+224+226.

 [10] Monseigneur GAUME « Traité du St Esprit » t. p. 250

[11] In « trente jours » n° 6 Juin 2001

Esprit es-tu là?

Dans notre société en mal de repères, le satanisme et tout ce qui s’y rapporte prend une ampleur impressionnante.

Certains de nos lecteurs seront peut-être surpris que nous abordions un tel sujet. Et pourtant … « 10 000 « guérisseurs » au moins travaillaient en 2015. Le nombre de voyants a plus que doublé, passant de 40 000 en 2003 à 100 000 en 2007. En 2016, l’abbé Prigent, exorciste, estimait que « deux jeunes sur trois touchent aux verres baladeurs et aux tables tournantes ». Depuis mai 2015, le jeu de« Charly Charly » banalise par internet le spiritisme auprès de millions de jeunes. On ne compte plus les films, BD, romans, sites internet, forums, jeux vidéo, articles concernant le diable. Outre le succès étonnant de Harry Potter, on connaît celui exorbitant du chanteur sataniste Marilyn Manson ou de chanteuses blasphématrices comme Lady Gaga, Mylène Farmer ou Madonna […][1]« 

Sans dramatiser, il nous faut analyser les faits réels et sans se voiler la face, aborder ce sujet « brûlant » avec nos adolescents afin de leur faire comprendre que tout ceci a son importance et ne doit pas être considéré comme un jeu sans danger. Nos enfants vivent au milieu d’une jeunesse sans repères et nous devons les mettre en garde contre ces pratiques afin de les en protéger.

Certes, « ce problème du spiritisme est aussi vieux que l’humanité. Il date de la première mort humaine. Observons pourtant qu’il ne s’est peut-être jamais posé en France avec autant d’actualité qu’à l’heure présente»[2] :

– Littérature enfantine infestée de vampires, de divination, magie blanche ou noire. On trouve même des exercices pratiques pour enfant de 8 ans leur apprenant à réaliser des séances de spiritisme[3].

– Fêtes en tous genres (Helfest, soirée Halloween, …)

– Profanation satanique dans les cimetières

– Musique métal et Gothic

– « Internet est sûrement aujourd’hui, et de très loin, la plus grande porte d’entrée vers les mouvances sataniques.[4] »

– Voyance (Salon de la voyance, démarchage téléphonique)

Le spiritisme s’est insinué dans les milieux catholiques et cela de façon plus évidente encore après le Concile Vatican II. – « Oui, l’Église permet de s’adresser à ces personnes très particulières  (= aux médiums), mais avec beaucoup de prudence et à quelques conditions. Les médiums auxquels on peut demander de l’aide doivent être des personnes qui mènent leur expérience, même si c’est avec des techniques modernes, en s’inspirant de la foi. S’ils sont prêtres, [sic], c’est mieux ».[5]

Démonologie ou explication PRÉTERNATURELLE :

Même s’il ne faut pas voir le démon partout, il ne faut pas non plus tomber dans l’excès inverse : « La plus grande ruse du démon, c’est de nous persuader qu’il n’existe pas », dit Baudelaire.

 Il existe bel et bien, et agit entre autres dans le spiritisme ; c’est ce qu’affirment :

  • Un Père de l’Eglise, Saint Augustin : « Ces Esprits, trompeurs, non par nature mais par malice, se donnent pour des dieux ou pour des âmes des morts, et non pour des démons, ce qu’ils sont réellement. »[6]
  • Le Magistère : Comme le phénomène du spiritisme s’était particulièrement développé aux États-Unis au XIXè siècle, il n’est pas étonnant que les évêques américains se soient préoccupés de la question, notamment au 2è Concile de Baltimore, en 1866.
  • Les moralistes catholiques : Reprenant l’enseignement du Magistère pour expliciter la valeur peccamineuse de l’exercice du spiritisme et de l’évocation des morts, ces moralistes concluent régulièrement en précisant qu’il y a risque réel, dans ces pratiques, d’ouvrir une porte à l’action extraordinaire du démon.
  • Les spirites : les sœurs Fox, dont le récit fut à l’origine du mouvement spirite, prises à la fin de leur vie d’une fringale de confessions publiques, déclaraient : « Le spiritisme est du commencement à la fin, une duperie. C’est la plus grande duperie du siècle… »
  • Satan : « Dans l’antiquité, Satan jouissait du culte intérieur et du culte extérieur : il en jouit encore chez les nations idolâtres. Or, Satan ne change ni ne vieillit, ce qu’il fut, il veut l’être, ce qu’il eut, il veut l’avoir. Il le veut d’autant plus que les oracles, les évocations, les apparitions, les guérisons[7], les prestiges étaient son principal instrument de règne et une partie intégrante de sa religion. Il était donc infaillible que tôt ou tard, il reviendrait avec tout ce cortège de pratiques victorieuses, habilement modifiées suivant les temps et les personnes ».[8]

Appuyés sur ces diverses affirmations, on peut conclure avec le DTC[9] que le spiritisme porte la marque de celui dont il a été écrit qu’il est trompeur dès le commencement. Cet « ange de lumière, comme lors de la première tentation, proposera à ses victimes, de fausses espérances ; et en même temps il jouera, par ses procédés, avec la crédulité des hommes et les conduira à sa fin. Certes, parfois dans les débuts, le spiritisme semblera respirer le vrai et le bien ; mais petit à petit filtreront quelques doutes sur la Religion, et finalement un dogme sera directement nié, comme celui de l’efficacité de la prière. »

Attiré par sa blessure, « le désir immodéré d’expérimenter et de connaître[10] » l’homme sera en péril d’erreur grave pour l’intelligence et en péril moral pour la volonté. » ?

L’homme ainsi lancé sur une route bien large vers la perdition, n’a plus qu’à suivre le mouvement que les « Esprits » attendent de lui : « aversio a Deo, conversio ad creaturam ». A jouer avec le feu, d’aucuns se brûlent parfois les doigts…; tables tournantes, « oui-ja », verres parlants… Ces techniques pas tout-à-fait démodées, (« oui-ja » vendus en commerce rayon « enfants » !) ne sont jamais tout-à-fait sans danger… Fuyons donc toute occasion qui se présenterait de jouer avec le Malin. La prudence nous demande de discuter avec nos enfants de toutes ces notions afin qu’ils ne se laissent pas prendre par surprise et si certains ont malheureusement déjà eu cette expérience, qu’ils se rapprochent d’un prêtre.

Rappelons que le premier moyen efficace et incontournable pour se libérer du démon, c’est la pratique fervente de la vie chrétienne : fidélité aux commandements, prière et vie sacramentelle ; réagissant ainsi aux attaques démoniaques, celles-ci coopèrent au bien de l’âme qui en est sujette.

N’oublions jamais que Satan a déjà perdu la guerre, confions-nous et confions nos enfants au Cœurs de Jésus et de Marie, nous serons bien protégés !

Capucinus

[1] L’homme Nouveau-12/05/2018

[2]Rp. Réginald-omez op.  « peut-on communiquer avec les morts ? » p.7

[3] Petit livres des soirées pyjama. Catherine Mory, Larousse 2011

[4] Ouest-France-27/09/2013

[5]Rp. Coretti (ofm) cité dans le Courrier de Rome Sept. 1998 p.4, 1°Col.

[6] « De civit.Dei » lib. 10 C. 11,2

[7] Que le démon fut actif de ce point de vue, les nombreux « ex-voto » suspendus aux murs des temples païens d’autrefois attestent la croyance et la reconnaissance des peuples.

[8] Monseigneur GAUME ibid. p.533

[9] Dictionnaire de Théologie Catholique

[10] Saint Augustin, Confessions

La bienveillance

Chers grands parents,

La maison des grands-parents est évidemment un lieu d’échanges de tous types et de conversations…

Ces échanges donneront forcément lieu à des désaccords qu’il appartiendra aux grands-parents de régler au mieux dans la charité et l’harmonie familiale… C’est fatal, voire nécessaire. Des familles différentes prennent presque obligatoirement des options différentes, la plupart du temps sur des sujets secondaires mais parfois sur des options plus graves. Le rôle des grands-parents est là essentiel pour faire la part des choses en ne transigeant pas sur l’essentiel ; les règles de la famille, les lois morales n’admettent pas d’approximation… tout ce qui peut mettre en péril la vie même de la famille doit être jalousement préservé ! Ce qui est mal ne doit jamais être qualifié de bien même si l’on croit cela nécessaire pour l’harmonie familiale. Ne soyons pas de ces mauvais guides dont parle Isaïe « qui nomment le mal bien et le bien mal et appellent paix ce qui est le coma ». Il est parfois nécessaire de critiquer, et la fermeté, quant à l’expression des principes, est un devoir ! Se taire ne peut que maintenir une paix apparente. Le coma dont parle Isaïe est bien loin de la vraie paix !

Mais, veillons à la manière ! Rappeler les principes n’est pas mettre de l’huile sur le feu ! Je pense qu’il faut surtout prévenir, c’est-à-dire utiliser toutes les situations dont nous sommes témoins pour rappeler les principes qui doivent régir une famille. Il est plus facile de rappeler les principes, par notre attitude et par nos paroles quand nous sommes amenés à commenter des situations extérieures à la famille que de le faire sur des situations nécessairement brûlantes nous concernant directement.

Dans une famille catholique, la fidélité, les obligations religieuses ne sont pas à option ! Même si on doit être charitable dans l’expression des choses, on s’abstiendra absolument de passer sur ce qui est contraire à la vertu. Une chose est de trouver des circonstances atténuantes à un mauvais choix, une autre est de l’approuver. Un divorce, une infidélité, un abandon de la pratique religieuse doivent être condamnés avec la rigueur qui s’impose ! Et tout devra être fait pour que le retour à la normale soit favorisé ! Plutôt que dire « elle a quitté son mari mais reste une femme merveilleuse ». On dira plutôt « elle a sûrement gardé de bons sentiments chrétiens et nous ferons tout pour qu’elle retrouve une situation régulière. Quand elle sera rentrée dans le droit chemin, nous sommes tout à fait prêts à l’accueillir. Mes petits-enfants, prenez-en de la graine ! Quand on se marie, on doit savoir que c’est jusqu’à la mort… ».

Avant que nos petits-enfants n’arrivent à l’âge du mariage, nous aurons malheureusement de multiples possibilités d’illustrer ce qu’il ne faut pas faire et quelles sont les causes et les conséquences des mauvais choix de la vie ! Utilisons-les, autant que de besoin, autant que la discrétion nous le permet, et en ayant soin de ne pas exaspérer les jeunes à qui nous nous adressons !

La bienveillance ne consiste pas à dire que tout est bien (on ne doit jamais transiger sur la vérité !) mais à parler avec la discrétion requise (ce qui est secret ne doit pas être révélé) quand c’est nécessaire (et les leçons à donner à nos jeunes sont nécessaires) et à juger les actes tout en étant indulgents pour les personnes.

Prions sainte Anne de nous conseiller dans ce délicat travail de grands-parents et de nous aider à piloter nos familles avec l’autorité et la délicatesse nécessaires.

Des grands-parents

Le portement de la Croix – Fruit de ce mystère : porter sa Croix avec Notre-Seigneur

La cause est entendue. Il ne reste plus qu’à exécuter la sentence arrachée à la lâcheté du gouverneur. Il n’y a plus qu’à apporter l’instrument du supplice et à se mettre en marche vers le lieu de l’exécution. Il n’est pas loin – cinq ou six cents mètres à vol d’oiseau -, mais combien loin pour Celui qui porte cette lourde croix sur des épaules déjà déchirées par les coups de fouets. Oh ! Comme nous les connaissons bien ces « stations » douloureuses que chaque carême et chaque chemin de Croix nous rappellent.

Et derrière, la foule marche. Les ennemis qui se repaissent du spectacle, les curieux ; ceux-là même qui l’acclamaient au jour si proche des Rameaux… Oh mon peuple que t’ai-je fait ? Comme ils sont peu nombreux les amis ! Quelle douleur que la solitude du cœur ! Mais Jésus, silencieux, doux et soumis, adhère de tout son cœur à la volonté de son Père. Il n’est pas la victime qu’on traîne mais la victime qui consent. O Mère, cachée dans la foule, dans le petit groupe des femmes fidèles, Mère étroitement voilée dans votre douleur et votre silence, vous seule avez su ce qui se passait dans l’âme de votre Fils sur ce chemin de la croix. Car seul l’amour devine, et pour lui il n’est pas besoin de paroles. Dans ce long regard échangé tout à l’heure, votre âme a pénétré la sienne. Pour lui, comme pour vous, l’heure sublime de la rédemption est venue. Vous seule savez avec quel amour Jésus a porté cette croix, instrument infamant du supplice, glorieux autel du sacrifice où la victime va monter pour sauver la pauvre humanité. Ah ! Cette croix lourde, coupante, est-elle autre chose que l’humanité, sa misère, son péché… lourde de ce que chaque génération accumule de péchés devant la face du Père ?

Porter sa Croix avec Notre-Seigneur.

La tête entre les mains, je me recueille car j’entends retentir la parole de Jésus : « Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive !… » O Vierge Marie, tandis que je prie près de vous, aidez-moi à comprendre. Vous savez bien comme j’ai peur de cette ombre de la croix sur ma vie et comme ce seul mot de souffrance m’épouvante.

Ce sont les hommes et leurs péchés et les conséquences de leurs péchés qui ont taillé, dans un même bois dur, toutes les croix. Une pour le Christ, une aussi pour chacun de nous… Mère, je me serre contre vous. Aidez-moi à comprendre que, moi aussi, je dois porter ma croix comme Jésus a porté la sienne. Peut-on s’y dérober ? Quand la vie la met elle-même sur vos épaules, elle s’y incruste ; et le mieux n’est-il pas simplement de chercher le secret de porter cette croix pour qu’elle soit moins pesante ?… Je vous entends, ô Mère, tout le secret est de porter sa croix avec Jésus, comme Jésus.

C’est vrai je ne suis pas seule ! Tout à l’heure, j’étais accablée et je pensais à toutes les croix que les autres n’ont pas…

Mais en vous voyant, ô Jésus,  sur le chemin du Calvaire, j’ai compris. Vous ne demandez pas de ne pas souffrir, et ces larmes de tout à l’heure, vous ne me les reprochez pas. Mais vous voulez que je porte courageusement mon fardeau à votre exemple. Car vous êtes là et vous marchez devant moi. Parfois je me sens si seule mais je me trompe. O mon âme, ouvre les yeux, tout près de toi, il y a Jésus, et ta croix repose sur son épaule. C’est Lui notre bon cyrénéen. Comment pourrai-je désormais me sentir seule puisque nous montons à deux cette rude montée ? Il n’y a pas une douleur humaine que vous n’ayez partagée avec nous, et si je trébuche dans la montée douloureuse, vous êtes là pour me soutenir et me dire : « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués, et je vous soulagerai… »

J’aimerai ma croix, ô mon Jésus, parce que vous avez aimé la vôtre. Quand vous êtes venu sur la terre vous n’avez choisi ni la richesse, ni le succès, ni le bonheur. Vous avez choisi la souffrance. Puis-je regarder chaque jour mon crucifix et ne désirer qu’une vie pleine de jouissances et de satisfactions ? Comme le grain qui ne peut germer sans mourir en terre, moi aussi je sais bien que je ne puis valoir quelque chose que si je traverse l’épreuve. Ce sont les mains qui ont eu mal qui sont les plus douces pour panser. Ce sont les yeux qui ont pleuré qui savent voir plus clair. Ce sont les cœurs qui ont broyé en eux leur égoïsme qui peuvent le mieux s’ouvrir aux autres.

Mais il ne suffit pas de souffrir, il faut bien souffrir. Le bon larron a regardé Jésus, il a imité sa douceur, son acceptation, son abandon.

Vierge Marie, faites que je ne gaspille jamais cette grâce précieuse de la souffrance, « cette grâce que nous n’avons pas méritée », comme dit Léon Bloy. Faites que j’ai le courage de ne pas murmurer, de m’offrir filialement à l’épreuve et de tendre avec amour mes épaules pour recevoir le poids dur de la croix quand il plaira à Dieu de me l’envoyer.

Vierge Marie, faites-moi comprendre que la joie chrétienne est le fruit savoureux de l’arbre de la croix. Oui, la vie est parfois rude et terrible. Nos cœurs saignent et notre chair souffre. Mais si je comprends l’amour, je découvrirai la joie. Dieu ne permet la souffrance et l’épreuve que parce qu’Il veut rendre ma vie féconde et belle. Il nous « taille » dans le vif comme le bon jardinier… Mais Il nous aime. Sans cesse Il nous serre dans les bras de son amour, et c’est peut-être parce qu’Il nous serre si fort à certaines heures que nous sommes tout meurtris par cette étreinte. Mais quelle joie ineffable d’aimer et de se sentir ainsi aimé !

Sainte Marie, Mère de Dieu, aidez-moi à comprendre que si je presse « ma croix » avec amour sur mon cœur, elle fleurira entre mes bras un jour, comme un buisson de roses.

D’après Paula Hoesl

Un pèlerinage familial

            Dans le tourbillon de nos vacances, une pause céleste s’impose. Voici une bonne solution qui convient à tous les membres de la famille : réserver une journée pour une visite dans un lieu de culte marial ou pour un pèlerinage local consacré à tel ou tel saint. La France foisonne de ces petites chapelles, anciennes abbayes, basiliques, ou lieux de martyre des saints qui ont construit la foi de notre pays.

Et, pourquoi pas ? Organiser une petite marche, pèlerinage familial à destination du lieu repéré ? Nous avons tous des intentions à confier à ces saints protecteurs et le Bon Dieu ne peut être insensible au fait que nous lui consacrions un jour de nos vacances. Alors reprenons notre bâton de pèlerin et notre livre de chant pour remettre au goût du jour tous ces pèlerinages de l’ancien temps qui ne demandent qu’à revivre.

Soyons de bons époux si nous voulons être de bons parents

            Il est facile pour des jeunes mariés de se consacrer mutuellement de l’attention et du temps…ils sont seuls !  Ils se regardent avec tendresse, guettent la moindre attention à se donner et saisissent toutes les opportunités pour se rendre service…sans jamais se lasser ! Ils se disent alors que le mariage est une chose merveilleuse et que, en ce qui les concerne, il est même une réussite !

   Les années passant, la famille s’enrichira peut-être d’un, puis de plusieurs enfants qui viendront inévitablement… perturber ?… non, le mot est mal choisi ! Disons plutôt : transformer le petit rythme confortable de ces premières années.

            Le quotidien de madame est alors bien affairé, la journée est fractionnée au rythme des biberons et repas… en une cadence aussi régulière que redoutable…et qui dit repas dit courses…et donc sortie en voiture jusqu’au supermarché …avec les petits qui ne peuvent rester seuls ! Et dès le retour il faut vite……….non, je ne vous détaillerai pas ici le quotidien d’une jeune maman, vous ne le connaissez déjà que trop bien : il se résume en un marathon quotidien d’une pièce à l’autre, d’un enfant à un autre….

-Et le mari dans tout ça, me direz-vous ?

-Le mari ?…Ah oui, le mari !…

Eh bien le pauvre mari, quand il rentre de son travail le soir, la tête encore toute pleine de ses soucis professionnels…il retrouve une maison un peu chaotique, des enfants tout excités de le retrouver qui lui sautent au cou, et une petite épouse un peu échevelée qui lui crie du fond du couloir :

-Chéri, tu veux bien vite éteindre le four ? Ça commence à sentir le brûlé !!!

Alors monsieur éteint le four, retire son imperméable, attrape le bébé que sa femme lui tend…et va s’asseoir dans le canapé, le temps de retrouver un peu ses esprits…ce qui peut parfois être un peu long…

Et les années passent, et monsieur et madame sont noyés dans leurs préoccupations ! Elle se consacre essentiellement à ses enfants, oubliant même de recoudre le bouton de la veste de monsieur qui le a lui pourtant signalé il y a…plusieurs semaines ! Et lui, passe ses journées au bureau, et occupe plusieurs de ses soirées entre quelques heures de sport avec des amis et une association caritative au sein de la paroisse.

Bien souvent, la vie de parents éloigne malgré eux les époux ! C’est que dans la journée d’une maman, les enfants prennent souvent plus de 80% du temps et qu’elle en vient trop souvent à négliger son mari, ce qui nuit immanquablement à l’entente conjugale. Le mari, de son côté, a parfois du mal à concilier sa vie familiale et sa vie professionnelle. Il doit donc veiller à préserver sa famille en ne rentrant pas trop tard le soir, et, autant que possible, ne pas se consacrer à ses affaires professionnelles à la maison. D’autre part, certains maris se désintéressent de l’évolution de leurs enfants et en abandonnent généreusement toute la charge quotidienne à leurs épouses. Voilà un engrenage qui s’installe subrepticement au sein du foyer et finit par effacer soit le rôle d’époux, soit celui de parents…mais alors comment faire ?

Beaucoup ignorent que c’est en étant de bons et saints époux qu’ils seront, de fait, la plupart du temps de bons et saints parents. Ils croient que les enfants seront mieux éduqués s’ils ont l’attention exclusive de leurs parents…sans se douter que, les années passant, cela se ferait au détriment de leur vie d’époux.

Combien de parents, après des années consacrées exclusivement à l’éducation de leurs enfants, les voient soudain quitter le foyer familial et se retrouvent tout désemparés, l’un en face de l’autre…pour prendre enfin conscience du fossé qui s’est peu à peu creusé entre eux deux ! Ils ont été parents … et non plus époux ! Je veux parler ici de vrais époux, qui se disent tout, ont gardé une belle complicité, n’ont jamais cessé de se soutenir  en se réservant des moments bien à eux! Au lieu de cela, ils sont presque devenus des étrangers l’un pour l’autre… et la petite flamme qui les unissait a fini par s’éteindre.

On ne dira jamais assez aux époux qu’il faut entretenir avec précaution et énergie à la fois cet amour mutuel qui les a unis ! C’est chaque jour de notre vie commune qu’il nous faut rester attentif l’un à l’autre, tant sur le plan temporel que spirituel. Un ménage qui ne prie pas ensemble, qui se retrouve le soir sans se donner de nouvelles de sa journée, qui ne se livre rien de ses préoccupations ou tourments, part, petit à petit, à la dérive !

Ce n’est pas toujours simple : les enfants grandissant sont de plus en plus présents, les repas sont pris en commun, il y a encore des devoirs à terminer après le dîner ou pendant le week-end, et nous voulons les superviser. Nos adolescents et étudiants deviennent envahissants, il faut beaucoup parler avec eux, les entraîner dans des activités… et nous n’avons  plus vraiment de temps à consacrer à notre conjoint!

Il est indispensable que les époux aient des habitudes de retrouvailles ! Cela peut être régulièrement (une fois par mois est l’idéal) un petit dîner en tête à tête dans un restaurant tout simple et détendu où l’on pourra refaire le monde et se livrer un peu l’un à l’autre. Mais le temps d’une soirée ne suffit pas pour « tomber les masques » et vraiment se retrouver…il faut partir, sortir de son cadre… oh aucun besoin de s’en aller trop loin ni trop longtemps : quelques jours en visite dans une autre région (et même à l’étranger si l’on veut faire un petit extra à l’occasion d’un anniversaire de mariage, par exemple). Cela permet de découvrir quelque chose de nouveau ensemble, de se reposer et d’oublier son rôle de parents pour se retrouver simplement « nous deux » comme au temps de ses fiançailles ! C’est l’occasion de prendre un nouveau départ, en ayant des conversations de fond qui permettront de rectifier ce que l’on jugera nécessaire.

Dès les premières années de notre mariage, prenons cette bonne habitude de partir ensemble, au minimum tous les deux ans mais chaque année est encore mieux car les jeunes enfants surtout « dévorent » littéralement leurs parents ! Il y a bien quelques grands parents dévoués qui seront ravis de nous permettre cette précieuse escapade…ou de bons amis qui prendront en charge nos enfants et qui nous laisseront ensuite les leurs en échange ! Il y a toujours moyen de s’organiser et sans trop de frais…il faut le décider !

Si vraiment on a des difficultés à se réserver un petit tête à tête pour une raison ou une autre, pourquoi ne pas prévoir une soirée tranquille à la maison, en faisant dîner les enfants plus tôt. Madame prépare un bon petit dîner et installe un joli couvert. Elle met une jolie petite robe pour accueillir son mari…qui lui aura réservé une petite surprise (…que je laisse à votre imagination, Messieurs !) Cela doit autant que possible rester exceptionnel car il est nécessaire de sortir du cadre habituel pour mieux « se retrouver ».

Nous avons une tendance naturelle à nous dire que nos enfants sont notre priorité, surtout nous, les mamans !  Mais c’est l’unité de notre ménage et sa bonne entente qui seront leur meilleur atout. Il n’y a qu’à voir le regard brillant de joie qu’ont nos enfants aussitôt que nous nous manifestons la moindre attention ou tendresse pour nous en rendre compte! Alors, chers amis soyons de bons époux, attentifs l’un à l’autre, patients l’un pour l’autre, pacifiques l’un avec l’autre…pour le plus grand bien de notre famille qui s’en trouvera elle-même plus unie et sainte, en vraie petite Eglise que représente notre foyer.

Sophie de Lédinghen

L’ordre

«La paix est le repos dans l’ordre[1]».

«  La paix demande d’abord l’ordre, c’est-à-dire elle exige que chacun demeure à sa place, que les inférieurs obéissent, que les chefs gouvernent, que tout être fasse son devoir, en respectant les droits des autres. C’est là le premier point. Mais la paix ne saurait s’accommoder d’un ordre maintenu seulement par la force : elle veut encore que les différents membres acceptent cet ordre, se tiennent pour satisfaits de la place qu’ils occupent, sans chercher à empiéter sur le domaine de leurs voisins et à bouleverser l’harmonie de l’ensemble. La paix ainsi entendue est un bienfait immense. Elle est, peut-on dire, le terme suprême de tous les efforts et de tous les désirs humains. Elle seule peut permettre l’épanouissement complet des facultés de l’homme, le progrès des sciences et des arts, le développement normal de la civilisation. [2]»

Dès la Création, Dieu a établi un ordre, une hiérarchie. S’Il a établi l’homme maître de la création, son but n’était pas d’en faire l’esclave du progrès. Si la femme a été tirée de la côte d’Adam ce n’est pas le fait d’une distraction de Dieu, ce n’est pas un simple détail. C’est le plan qu’Il a souhaité.

            Nous avons tendance à oublier bien souvent que l’ordre est le secret de la paix et même de la réussite matérielle. Le désordre, à l’inverse, entraîne les conséquences qui commencent sérieusement à apparaître dans notre monde sans boussole. C’est le cas dans nos familles quand les pères n’osent plus être la tête et que les mères oublient d’en être le cœur, et alors, les enfants – s’étant assurés qu’ils ne se heurteront plus à l’autorité – prennent eux-mêmes les rênes, et deviennent insensiblement des tyrans…

Nous avons abordé largement dans notre N° 5 la reconnaissance due à notre mari. N’hésitons pas à lire et relire cet article[3]. En effet les hommes d’aujourd’hui, imprégnés malgré eux des principes de la Révolution, ne reconnaissent plus leur valeur de chef. C’est alors à l’épouse, de par son intelligence du cœur, d’aider son époux à prendre confiance en lui et de délicatement l’orienter vers son véritable rôle. Les retraites de Foyers, des lectures choisies, les conseils des prêtres, la pratique de la méditation sont les moyens qui aideront chacun à prendre la place que Dieu, dans sa grande sagesse a réservée à chacun.

Ensuite naturellement les époux parviendront à établir un plan d’éducation et réussiront à concevoir leur plan de vie en lui donnant une  véritable cohérence.

Quand chaque chose est à sa place, la paix vient naturellement.

Ces notions sont les éléments essentiels d’une famille prospère et d’une éducation réussie.

Quand l’homme prend la tête, il comprend qu’il tient son autorité de Dieu et de ce fait il Lui rendra – et s’attachera à Lui faire rendre par sa famille -, les hommages qui Lui sont dus. Si la vie religieuse familiale est réelle, active, progressante, elle permettra à chacun de dépasser dans la prière commune son « moi » superficiel ; et l’idéal de chacun ne sera plus dans son petit plaisir personnel mais vers le bien de tous pour atteindre le but suprême.

Le père lui-même agit pour le bien de sa famille et en arrive à s’oublier lui-même. Les décisions familiales (vie chrétienne, écoles, vacances) sont prises en vue du bien commun.

La mère, femme forte de l’Evangile, cœur de la famille, exerce le mandat qui lui revient avec humilité, discrétion et sagesse; elle fait régner l’autorité du père sans le contredire ; elle exige l’obéissance, elle enseigne la vérité et distribue le pain de l’affection car l’homme a un immense besoin d’être aimé.

La jeunesse d’aujourd’hui se meurt d’avoir été mal aimée ; prenons garde de ne pas tomber dans le même travers : aimons nos enfants – ceux qui ne sont pas aimés iront vite chercher l’amour loin de la maison- mais aimons les d’ « un amour sain, équilibré ; un amour éclairé, sage, vertueux, pur, élevé, désintéressé, ferme, dévoué, indulgent et patient »[4] . Ceux qui n’ont pas été bien aimés sauront-ils jamais bien aimer eux-mêmes ?

Enfin n’oublions pas que ce pain dont la femme nourrit sa famille est trop exquis et trop blanc pour qu’elle puisse le fabriquer au milieu de la poussière du monde et près de la boue du péché. Il lui faut donc aller le chercher près de Dieu : dans la réception de l’Eucharistie bien sûr, mais aussi dans ses communions spirituelles, dans une intimité divine toujours renouvelée, dans la lecture de l’Evangile, dans sa méditation quotidienne et dans la récitation de son chapelet. C’est là que l’épouse, la mère trouvera la force pour donner à chacun ce qui lui est nécessaire grâce à l’intelligence du cœur que lui enverra le Saint Esprit.

            Confions nos familles à Notre-Dame des Foyers Ardents ; qu’elle nous aide à retrouver l’ordre et donc la paix dans nos familles.

Marguerite-Marie

[1] Saint Augustin – De Civit. XIX, 13

[2] Dom Jean de Monléon in Le Christ-Roi

[3] Foyers Ardent s n°5 Editorial : « Merci à nos maris »

[4] Mgr Gay – 7eme conférence aux Mères chrétiennes

 Salades de l’été …

Voici deux petites astuces utiles pour les adeptes des salades, si rafraîchissantes lors de journées torrides …

Il s’agit d’abord de la conservation des salades au réfrigérateur. Une salade qui attend risque de pourrir du fait de son humidité. La mère d’une de mes amies plaçait dans le récipient qui contient la salade (éventuellement un sac de plastique ou mieux un sac en coton) un morceau de papier absorbant (type sopalin). L’humidité viendra volontiers s’y loger, adieu les feuilles de salade noircies …

Afin d’optimiser la qualité de votre vinaigrette, pensez à la goûter … mais attention, ne la goûtez pas pure. Prenez un petit morceau de salade, et trempez-le légèrement dans votre vinaigrette. Vous saurez ainsi la saveur exacte que vous souhaitez pour vos convives. Et cela peut varier selon l’âge …

Je le redis : que les championnes de l’organisation n’hésitent pas à partager leurs trésors d’organisation en écrivant au journal. Partageons nos talents …

Plages de perdition

« Les bains de mer et jeux de plage sont licites. Non seulement la raison de santé, mais le simple motif de récréation les rend légitimes. Cependant, de nos jours, ces bains et ces jeux sont accompagnés de graves désordres :

  • Désordres dans les mentalités : les esprits sont plus ou moins pénétrés de naturalisme ; on prône le culte du Facilement le soin du corps est regardé comme le bien souverain qu’il faut assurer par tous les moyens, même dangereux.
  • Désordre dans l’intention : les fins honnêtes du bain sont aisément reléguées au 2ème plan ; ces fins, que l’on pourrait sans peiner obtenir dans un climat tout différent de celui de nos plages mondaines, ne sont qu’un détail sans importance, ce qu’on recherche dans le bain et la plage, c’est moins la santé et la récréation saine que la délectation sensuelle et sexuelle, dans le commerce entre personnes de différent sexe, légèrement vêtues, au cours de longues heures de
  • Désordre dans le vêtement : les costumes de bain et de plage sont par eux-mêmes provocateurs, car trop courts, trop clairs, trop peu nombreux, tellement collants qu’ils soulignent à l’excès les différences sexuelles. Ces tenues suscitent doublement le scandale : d’abord en excitant chez les autres les passions libidineuses et en les provoquant gravement et d’une façon prochaine, à la luxure ; ensuite en manifestant chez les personnes qui les porte un manque de pudeur outrancier et une audace effrontée. On peut ajouter qu’utiliser ces costumes et s’en accommoder volontiers, c’est contribuer à augmenter l’indécence générale. Porter ces costumes dans une intention explicitement provocatrice constitue, sans aucun doute, une faute

Mais, même sans cette intention mauvaise, il y a certainement dans le fait de porter ces tenues un désordre grave, à cause de l’incitation au mal que sont par eux-mêmes ces costumes, bien qu’il faille remarquer cependant que l’habitude émousse la curiosité malsaine et que l’accoutumance diminue le danger.

A cause de ce triple désordre, on n’hésitera pas à dire que bains et jeux de nos plages mondaines constituent, en eux-mêmes, un véritable péril de péché, sinon pour soi, du moins pour les autres spécialement pour les enfants.

Par conséquent :

Il y a certainement pour les parents une imprudence grave à conduire leurs enfants dans les plages à la mode : ils risquent de les troubler profondément et de rendre difficile leur formation à la chasteté. L’enfant est, en effet, doué d’une grande impressionnabilité et d’une délicate plasticité. Les spectacles de la plage ne peuvent que le marquer. On dit en parlant des enfants : ils sont innocents et tout est pur pour les purs. Mais ils sont extrêmement réceptifs et très vulnérables, et ils peuvent recevoir là un choc décisif.

D’autre part, la formation à la pureté requiert un milieu sain et chaste, car la pratique de cette vertu suppose plus que toutes les autres le contrôle des images et des associations d’images, et la garde des sens et de l’imagination.

Comment pourrait-on faire cette éducation dans cette ambiance de nudités, dans la fréquentation de personnes jeunes et pleines d’attraits, dans l’oisiveté et la mollesse des plages ? Tout ce climat ne peut qu’exciter l’imagination et intensifier les désirs malsains. (…) « Celui qui scandalise un de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux pour lui qu’on lui attachât au cou la meule qu’un âne tourne et qu’on le précipitât au fond de la mer ! » Mt 18 – 6 »

 Cet article est tiré de la revue « L’Ami du Clergé », année 1953, pages 218-219. Ses recommandations portent donc pour les plages d’il y a soixante-cinq ans … Celles qui étaient peut-être fréquentées par les personnes des générations de nos grands-parents, ou arrières grands-parents ! L’auteur les blâme sévèrement ainsi que les tenues des baigneurs … Il est pourtant probable que ces plages et ces  tenues d’alors nous paraîtraient à nous très pudiques et que l’auteur de l’article (qui signe E.G.) n’aurait pas les mots suffisants pour dénoncer les plages et les tenues d’aujourd’hui. Raison de plus pour nous affranchir de ces loisirs si dommageables pour la vertu.

Il n’est même pas besoin d’être chrétien pour le comprendre. Ennius, premier grand poète latin, l’avait bien notifié : « c’est le commencement de la débauche de dévêtir les corps en public » .

Et Sénèque, d’observer finement : « Souvent nous voyons vaincus en chasteté ceux qui ne seraient vaincus d’aucune autre manière ». R.P.J.