En face de l’évolution qui menace
la femme et la famille toute entière, il ne s’agit pas de se perdre en plaintes
stériles, en regrets éternels ou de choisir une attitude purement passive.
Toute maman aujourd’hui a pris conscience du danger qui menace cette
institution que l’on croyait intouchable. Pendant longtemps on a regardé les
femmes qui délaissaient leur foyer en s’interrogeant, en les enviant vaguement
–pour les plus fortunées- de laisser leurs tâches ménagères à d’autres ou en
plaignant celles qui étaient obligées d’assumer un double travail.
Aujourd’hui de nouvelles
habitudes se sont glissées dans nos maisons et c’est monnaie courante que de
voir nos jeunes mamans courir de la crèche au travail, faire leur ménage le
week-end, et recourir aux plats préparés pour nourrir la famille. Si les
inconvénients se résumaient à la nourriture cela serait un moindre mal –bien
que cela ait son importance- mais comme vous le lirez dans nos différents
articles, la mission prévue pour la femme dans le plan de Dieu est d’une autre
mesure…
Une mission spéciale auprès de la
famille, cellule de vie.
Permettez-moi de citer Napoléon
Bonaparte : « L’avenir d’un enfant est l’œuvre de sa mère »…
et non de la nounou ou de l’assistante maternelle aussi « parfaite »
soit-elle…
Imaginez votre mission en pensant
à vos 2, 3, 4, 6, 10 enfants… Quel avenir leur donnerez-vous ? Nos
grands hommes, nos saints ne sont –ils pas parvenus à ce degré grâce à leurs
mères ?
Et pourquoi donc une telle
influence ?
Le premier livre d’images de
l’enfant et ce, dès le premier jour, est bien le visage de sa maman et en
particulier son regard. Il est courant
d’entendre que les enfants sont souriants comme leurs parents… ce n’est pas
par hasard !
Mais comment transmettre cette
vie intérieure, ce regard, ce sourire si on est absorbé par un rendez-vous, un
souci au travail ?
Immédiatement l’enfant passera au
second plan par « conscience professionnelle ».
Quelle mission
enthousiasmante !
On la limite souvent aux petites
tâches matérielles, synonymes d’esclavage domestique. C’est méconnaître la
véritable « puissance » que la femme détient sur son foyer ! Les
petites actions, qu’elle doit en effet accomplir, seront grandes si elle-même
leur donne le souffle qui les élève ! Toute action secondaire a valeur
devant Dieu pour sanctifier sa maisonnée et il faut les considérer comme des
petits fruits confits que l’on ajoute dans un cake ! Ils perfectionnent la
matière… Mais l’action principale n’est pas là.
On le sait, la mère agit sur deux
plans, l’un matériel que l’on qualifiera de secondaire, – non pas qu’il soit
sans importance car il est essentiel – mais il l’est quant à son essence.
L’autre, primordial, il concerne tout ce qui touche à l’esprit : la transmission
de la foi, la formation de la conscience et du cœur. Les deux étant
naturellement mêlées au cours de la vie quotidienne.
La femme vit par
son cœur et dans son cœur, portant ses tendresses avec elle partout où elle se
trouve. Mais « la flamme que la femme a reçue s’éteint si elle ne la
communique pas[1]. »
Sa nature est ainsi faite qu’elle ne peut vraiment se réaliser que dans et par
l’autre. Partout où sa vocation la mène, la femme est faite pour donner ;
c’est son essence même.
On ne dira jamais assez
combien la femme qui « aime » véritablement son époux a un rôle
essentiel auprès de lui. Elle le fait monter ou elle le fait descendre suivant
ce qu’elle est, elle-même. Le mariage n’est-il pas intrinsèquement un don total ?
Auprès de ses
enfants, elle ne sera pas seulement, celle qui enfante mais celle qui ouvre les
vraies portes de la vie, de l’esprit, du cœur et de l’âme. La mère qui ne peut
ouvrir à son enfant les portes de l’espérance et de la foi est encore plus
pauvre que celle qui n’a pas un morceau de pain à lui donner ! Noble mais
difficile tâche, que combien voudraient fuir aujourd’hui pour la laisser à
d’autres ; l’enfant n’est bien souvent aujourd’hui qu’un jouet à câliner
ou à claquer selon l’humeur du moment… Toute évasion devant sa mission ne
cache-t-elle pas en fait, une
démission ?
Sur le plan spirituel
Quand la procréation devient le
but secondaire du mariage, on place naturellement les enfants au second
plan : C’est ce qui se passe quand les époux font de la joie de s’aimer,
la fin de leur amour. Considérons plutôt le mariage comme l’école d’une joie
d’aimer ensemble ! L’amour conjugal n’est pas un but en soi mais plutôt
« un chemin qui ouvre sur l’immensité de l’amour paternel et de l’amour
maternel, comme le fleuve ouvre sur l’océan[2]. »
Lors de la naissance du premier
enfant, l’heure de l’ultime métamorphose sonne, le mari devient père et sa
femme devient mère. Ils doivent y consentir sans réserve. Non pas par un
sacrifice partiel mais par un don total pour leurs enfants: intelligence,
volonté, temps, goûts, loisirs et souvent même moments d’intimité bien
légitimes. C’est se sacrifier non plus l’un pour l’autre, mais l’un avec
l’autre, ensemble et avec l’aide de Dieu.
Vous trouverez peut-être cela un
peu abrupt, quand tout vous sourit, que vous envisagez le mariage ou la
naissance de votre premier bébé avec joie, et que je vous parle de sacrifice…
Oui j’ai dit sacrifice mais un
sacrifice offert pour un but supérieur, avec amour et joie ! Je ne nie pas
que certaines heures et parfois certains jours nous paraîtront bien gris mais,
avec une vie spirituelle forte, ces sacrifices seront souvent réalisés sans
même y prendre garde.
Il ne faut pas nous laisser
happer par l’esprit actuel qui veut faire passer pour des arriérées ou des
femmes de ménage, les mères aux foyers, considérées administrativement comme
« sans activité ». N’ayez pas peur d’être regardée comme des
« rien du tout » ! Ne croyez pas non plus que vous rendrez
davantage service aux vôtres en gagnant de l’argent à l’extérieur. N’inversons
pas les valeurs ! Non, la société a tort et c’est vous, avec votre époux,
qui avez raison ! Notre revue est là aussi pour vous encourager ;
pour vous montrer que vous n’êtes pas seule, et que là est votre mission. Que
cet état des choses soit bien clair dans votre esprit afin de faire un barrage
inconditionnel et sans retour à tous les slogans qui pourraient vous
ébranler !
Oui, la réalité ne sera pas
toujours facile, oui la petite maison de vos rêves sera plus longue à acquérir
et il vous faudra revoir vos capacités d’emprunt en ne tenant compte que d’un
seul salaire, vous offrir une petite soirée à deux sera difficile car le budget
sera restreint, oui les sports d’hiver deviendront un rêve inaccessible, mais tout
cela et toutes les autres restrictions ne devront pas devenir sujets d’aigreur,
de rancune vis-à-vis de la société rejetée en bloc.
Je vous donne aujourd’hui le
secret du bonheur : il est uniquement dans la façon que vous aurez choisi à deux de vivre ce don ! Si vous
l’offrez dans la joie et pour le salut de l’âme des vôtres, vous trouverez le
bonheur dans l’accomplissement de votre devoir d’état ; si vous ne cessez
de comparer, de regretter, de trouver des responsables, des coupables… vous
ferez votre malheur et celui des vôtres !
Alors hauts les cœurs ! Ce
bel héroïsme quotidien sera, pour vous et les vôtres, gage de salut !
J’ajouterais juste quelques
secrets complémentaires…
– Cultivons notre vie
spirituelle: entretenons une intimité avec Dieu, notre Père ; parlons lui
des nôtres, de chacun en particulier, prions pour notre époux, prions pour
notre foyer. C’est la mesure de la victoire, notre foi doit s’entretenir
régulièrement par une étude renouvelée, dans la prière et le sacrifice.
– Entretenons notre pureté morale
par des vertus profondes : ordre, simplicité, paix, disponibilité et
sérénité.
– Ayons cette force chrétienne
qui donnera à notre éducation la cohérence nécessaire et la faculté d’expliquer
les principes inchangeables.
– Elevons nos enfants en leur
donnant le sens de l’effort et du sacrifice : ce sera plus facile pour eux
plus tard… L’éducation donnée par des parents attentifs aura dilaté le cœur
de nos jeunes filles ; entretenons en elles la générosité, le sens du
sacrifice, l’esprit de prière, le don de soi et aussi la soumission à
l’autorité. Nous en ferons ainsi des femmes capables d’assumer pleinement leur
mission.
Gardons l’espérance !
Ayons confiance ! « A
brebis tondue, Dieu ménage le vent », les difficultés financières
s’aplanissent bien souvent pour ceux qui, sans optimisme béat, mais avec ardeur
et générosité étudient les solutions adéquates[3].
Que Notre-Dame des Foyers Ardents
réchauffe vos cœurs et vous aide chaque jour à comprendre votre belle
mission !
Notre comportement a valeur
d’exemple, encore davantage aujourd’hui dans notre monde sans repère, auprès
des nôtres, mais aussi auprès de notre famille, de nos voisins, de la
société ; soyons le soleil qui rayonne !
Nous le savons, tout cela nous
vaudra une belle place au ciel car Dieu seul connaît la valeur de cet
héroïsme quotidien.
Marguerite-Marie
[1] Gina Lombroso – L’âme de
la femme
[2] Marcel Clément
[3] Ne pas
hésiter à se rapprocher du MCF qui pourra indiquer différentes solutions pour
aider les familles.