Chanter, c’est prier deux fois.

Comment réserver davantage de place au chant dans notre maison ?

Tout d’abord, en n’hésitant pas à couper le son… de tout ce qui émet du bruit en permanence à nos oreilles blasées qui en deviennent quasi sourdes, et à notre cerveau encombré qui s’enfonce progressivement dans « l’autisme ».

Couper le son et se mettre à fredonner un petit air entraînant connu de tous : pendant la vaisselle, en préparant les repas, et surtout en voiture. C’est le lieu privilégié pour améliorer le répertoire familial, en feuilletant et refeuilletant les carnets de chants qui y traînent à cette intention. On peut également s’inspirer de la rubrique « Chanter en famille » de Foyers Ardents.

Si l’on va à la messe en voiture, pourquoi ne pas répéter certains chants de l’ordinaire pendant le trajet de l’aller, ce qui permettra à toute la famille de progresser et aidera à la « mise en voix » des petits et des grands.

Chanter en famille, c’est le sourire assuré, mais chanter pour le Bon Dieu, c’est prier deux fois, et entretenir nos âmes dans la vraie joie.

Témoignage

J’avais repris le travail neuf mois après la naissance de notre fille parce que nous souhaitions acheter une maison pour quitter notre petit appartement. Un deuxième enfant, un congé parental: me voila plongée dans le quotidien d’une mère au foyer! Au fil des semaines, toutes mes appréhensions se sont envolées: c’est bien là ma place!

                J’aimais mon travail pour lequel j’avais fait des études, l’ambiance y était bonne, mais après la naissance de notre aînée, une partie de moi-même n’était plus à mon bureau. De plus, le rythme était devenu trop rapide: quitter le travail à 18h30, passer chez l’assistante maternelle récupérer notre minette, rentrer vers 19h à la maison où mon mari, à peine arrivé était déjà en train de préparer le dîner et le déjeuner du lendemain, puis commencer le rituel « bain, dîner, coucher » avant de nous retrouver tous les deux à table à notre tour. Comme l’impression d’avoir deux journées en une chacun. C’était faisable mais tout était chronométré pour que notre fille ne se couche pas trop tard! Oui, c’était faisable, mais maintenant, quand mon mari rentre, le dîner est prêt, les filles sont prêtes à aller au lit. Le rituel du coucher n’est plus une corvée mais plutôt un bon moment de retrouvailles avec papa. Papa qui, en rentrant avec ses soucis professionnels, n’a plus à ajouter les soucis logistiques de la maison. Pour lui, la maison redevient un havre de paix. Les questions administratives et l’intendance sont gérées, les repas sont prêts (et j’ai parfois eu le temps de faire un repas qui sort de l’ordinaire). Je suis plus disponible pour l’écouter me raconter sa journée de travail et il est content de savoir comment s’est passée la mienne. Finalement, j’ai des choses à lui raconter et suis bien loin de m’ennuyer!

                J’appréhendais le manque de stimulation intellectuelle. Finalement, en m’organisant bien, je peux trouver le temps de lire pendant la sieste des petits ou d’écouter une conférence pendant le repassage ou la cuisine. Participer à un cercle MCF me permet aussi de continuer à me former intellectuellement et spirituellement et d’entretenir des amitiés solides! Les amitiés sont importantes: je redoutais un peu la perte de « vie sociale ». Finalement, celle-ci est apportée entre autre par l’école et, quand on est mère au foyer, on peut discuter en déposant ses enfants ou s’organiser pour un café, une promenade au parc avec les plus petits, un atelier couture ou autre. On peut aussi participer à la vie de l’école ou de la paroisse…

                 Evidemment, cela fait un salaire en moins, il faut que nous fassions plus attention, mais merci mon Dieu de nous avoir permis d’avoir la possibilité de vivre sur un seul salaire! C’est vraiment une chance à l’heure actuelle! Un salaire en moins, mais plus d’équilibre au sein du foyer, plus de temps pour se retrouver à deux le soir et le week-end, plus de temps pour les enfants, pour les voir grandir et les faire grandir. J’aurai été désolée de m’apercevoir un jour que le temps était passé trop vite et qu’ils avaient grandi sans moi !

                Naturellement, il y a des journées plus difficiles, mais c’est le cas dans toutes les situations, quel que soit le travail!

Avoir travaillé après la naissance de notre aînée m’a fait réaliser beaucoup de choses et me permet de n’avoir aucun regret aujourd’hui en étant convaincue  que je fais le bon choix de me mettre à temps complet au service de ma famille.

Vie intérieure et action politique

« Vous, en Europe, vous êtes dans une éclipse de l’intelligence. Vous allez souffrir. Le gouffre est profond. Vous êtes malades. Vous avez la maladie du vide. Toutes vos élites ont perdu le sens des valeurs supérieures. Le système occidental va vers son état ultime d’épuisement spirituel : le juridisme sans âme, l’humanisme rationaliste, l’abolition de la vie intérieure. » Ces propos de Soljenitsyne confiés à Philippe de Villiers[1] situent avec exactitude le problème politique actuel que nous rencontrons. Face au nihilisme de nos contemporains et à la barbarie islamiste qui s’installe progressivement dans notre pays, nous n’avons plus le choix. Nous devons coûte que coûte maintenir notre vie intérieure pour ne jamais perdre de vue notre idéal et notre doctrine. Sinon nous n’échapperons pas à la sentence lapidaire du socialiste Jean Jaurès qui apostrophait ainsi les députés catholiques à l’Assemblée nationale peu après le vote de la loi de séparation de l’Église et de l’État en 1905 : « Nos adversaires nous ont-ils répondu ? Ont-ils opposé doctrine à doctrine, idéal à idéal ? Ont-ils eu le courage de dresser contre la pensée de la Révolution l’entière pensée catholique qui revendique pour Dieu, pour le Dieu de la révélation chrétienne, le droit non seulement d’inspirer et de guider la société spirituelle, mais de façonner la société civile ? Non, ils se sont dérobés ; ils ont chicané sur des détails d’organisation. Ils n’ont pas affirmé nettement le principe même qui est comme l’âme de l’Église.[2] » Nous avions rappelé dans notre article sur le Christ-Roi la nécessité pour les dirigeants politiques de protéger l’Église Catholique et de faire en sorte qu’un culte public à la vraie religion soit rendu dans la société. Nous voudrions insister ici sur l’importance de la vie intérieure, particulièrement pour celui qui veut se consacrer à la chose publique aujourd’hui. Car il est manifeste que les persécutions que les catholiques subissent dans notre société athée et matérialiste sont principalement morales et spirituelles. Or il est absolument nécessaire de se libérer en esprit du conditionnement et de l’idéologie globale de cette société pour pouvoir ensuite se consacrer au service du bien commun.

Une vie intérieure riche doit être la condition première de notre agir politique dans la Cité. On pourrait objecter : pourquoi cette primauté de la prière et de la contemplation si l’on est appelé au combat, à l’action ? Ne doit-ont pas laisser la contemplation aux hommes d’Église et à tous ceux qui consacrent leur vie au Seigneur ? C’est un lieu commun que de considérer que l’homme d’action, qu’il soit dans les affaires ou impliqué dans la vie politique de son pays, n’aurait pas le temps de méditer et d’avoir une vie intérieure. Mais ces raisonnements à courte vue passent à côté du lien fondamental entre l’accomplissement de ses devoirs de chrétien envers Dieu et l’engagement dans les œuvres temporelles[3]. L’ordre dans la charité exige que nous adorions Dieu en premier avant de nous consacrer aux travaux du jour. « Messire Dieu premier servi » disait Sainte Jeanne d’Arc. Il nous faut également d’abord marquer notre confiance en la Providence divine avant de compter sur l’usage de nos propres forces dans le combat politique. Le catholique connaît la condition première et dernière de son action : il s’agit de l’humilité. L’humilité provient du latin humus, la terre : « Souviens-toi homme que tu es poussière et que tu retourneras en poussière.[4] ». Raison pour laquelle tout le succès de nos actes ne revient qu’à Dieu qui le permet et le veut. Cette connaissance de notre état doit nous conduire à nous abandonner en sa toute puissance. Saint Ignace disait à ce titre qu’il nous faut prier comme si tout dépendait de Dieu et agir comme si tout dépendait de nous. De toute façon, tous nos savants calculs sur nos chances de l’emporter dans telle ou telle bataille ne sont rien au regard de ce que décide la volonté divine. Ce qui faisait dire à Chesterton : « Les plans de l’économiste distingué sont à chaque instant modifiés et remis en question par le soldat qui donne sa vie, par le laboureur qui aime sa terre, par le fidèle qui observe les règles et les défenses dictées par sa religion, – toutes gens qu’inspire non des calculs mathématiques, mais une vision intérieure. » Ainsi l’homme politique catholique ne recherche pas d’abord l’efficacité extérieure de son action, c’est-à-dire un résultat, un succès, quoiqu’il en coûte, mais à être vertueux, c’est-à-dire à entretenir une disposition intérieure stable, affermie, à rechercher et faire le bien. L’étude des vertus naturelles[5] (particulièrement les quatre vertus cardinales de justice, prudence, force et tempérance) est capitale à ce stade pour savoir de quoi il s’agit au plan politique. Voilà une proposition radicalement différente de celle à laquelle se range l’homme politique moderne, trop soucieux de « réussir dans la vie » par ses propres forces (de « faire carrière » pour le professionnel de la politique d’aujourd’hui en passant par le cursus honorum de Sciences Po, l’ENA puis la haute fonction publique), de rechercher dans les biens extérieurs la perfection pour elle-même et pour lui-même et non pour Dieu. À l’opposé, nous pouvons nous appuyer sur Dom Marmion qui écrivait que « la vie intérieure devient bien simple, du moment que l’on comprend qu’elle consiste toute entière à se perdre en Jésus Christ, ne faisant plus qu’un cœur, qu’une âme, qu’une volonté avec les siens ».

Bernanos affirmait dans La France contre les robots voilà plus de 70 ans que l’« on ne comprend rien à la civilisation moderne si l’on n’admet pas d’abord qu’elle est une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure. » Le temps a passé et le constat s’est vérifié. Nous voyons chaque jour davantage le règne de la technique sur nos vies modernes au détriment de la vraie politique, phénomène qui s’accompagne du recul toujours plus marqué de la religion dans la société. Il suffit de prendre un métro ou un bus pour observer des foules entières d’individus la tête baissée vers un écran numérique, un casque vissé sur la tête, connectés en permanence et fascinés par le défilement continu de milliers d’informations. Nos contemporains vivent jour et nuit dans l’enfermement numérique de la tablette ou de la télévision chez eux, de l’écran d’ordinateur au travail, du téléphone partout. À l’illusion de la multitude « d’amis » ou de « contacts » avec lesquelles les relations sont généralement pauvres et bien souvent basées sur l’apparence fait en réalité place une véritable solitude qui ne masque pas le vide engendré par la perte de toute intériorité. Le silence a pratiquement disparu. Au mieux reste-t-il quelques exceptions, comme lors de l’hommage rendu aux morts : nos dirigeants sont alors bien en peine de proposer autre chose qu’une « minute de silence » en lieu et place d’une prière. Mais pour pouvoir se recueillir convenablement, encore faut-il pratiquer régulièrement le seul à seul avec Dieu, attitude contre laquelle luttent toutes les forces des médias. Dans ce tourbillon d’informations qui épuisent nos facultés de concentration et de méditation, il est plus que jamais facile d’oublier, de perdre de vue notre raison de vivre ici-bas et le sens ultime de notre destinée. Car le système en place veut que nous soyons correctement « adaptés », toujours « connectés » et prêts à répondre à toutes ses sollicitations. À l’inverse, si nous voulons faire renaître la chrétienté, il apparaît nécessaire de commencer par se libérer de l’asservissement dans lequel nous place cette société de l’information globale. Deux moyens peuvent nous être utiles pour cela :

  • La méditation sur les fins dernières
  • La pratique des exercices spirituels de Saint Ignace.

Nous pouvons nous souvenir de la sagesse des Empereurs romains qui, lors de leur triomphe, entendaient l’esclave brandissant le laurier au-dessus de leur tête leur répéter inlassablement : « cave ne cadas » et « memento mori », à savoir respectivement « prends garde de ne pas tomber » et « souviens-toi que tu vas mourir ». Penser en se levant le matin qu’il pourrait s’agir du dernier jour de notre vie est déjà un puissant moyen pour correctement évaluer si nos actions, nos engagements du jour ne sont pas vains au regard de notre fin naturelle et surnaturelle.

Quant aux Exercices spirituels de Saint Ignace, ramenés à 5 jours par le père Vallet, ils condensent l’enseignement et la pratique indispensables du soldat du Christ appelé à défendre la Cité. Ils nous apprennent à nous placer sous l’étendard du Christ-Roi pour libérer l’espace social de l’athéisme et lui faire retrouver l’amour de la loi de Dieu. Ils nous feront surtout entrer en dissidence pour devenir les Soljenitsyne de notre temps. Et la dissidence commence par la vie intérieure. – Car c’est d’abord dans les moments que nous consacrons à Dieu que nous échappons à l’emprise du système et que nous trouvons les ressources morales et spirituelles nécessaires au combat temporel.

Louis Lafargue


[1] Entretien de Philippe de Villiers au Figaro, journal du vendredi 3 août 2018.

[2] Chanoine A. Roul, L’Eglise Catholique et le Droit commun, Éditions Doctrine et Vérité, 1931, p. 521, repris dans Pour qu’Il Règne de Jean Ousset, éditions Dominique Martin Morin, 1998.

[3] On se reportera à ce sujet au n°73 de la revue Itinéraires paru en septembre 1963 et intitulé Primauté de la contemplation.

[4] Phrase prononcée lors de l’application des Cendres sur le front des fidèles le Mercredi des Cendres

[5] Nous recommandons ici les petits ouvrages de Marcel De Corte sur les vertus édités par Dominique Martin Morin et initialement parus sous la forme d’articles dans la revue Itinéraires.

La mission de la femme

Les exemples de mères de famille que j’avais pu rencontrer dans mon existence ne m’avaient laissé comme souvenirs (modernité oblige) que ceux de femmes assurant les deux rôles en même temps : mères de famille et femmes actives. Et la cohabitation de ces deux emplois du temps n’avait apporté, à ma connaissance, pour les protagonistes, qu’un certain nombre de contraintes qui s’ajoutaient aux obligations familiales.

 Par la suite, l’expérience concrète des urgences hospitalières, m’avait amenée à constater les conséquences désastreuses sur la santé des femmes de l’hyperactivité imposée par un style de vie moderne où les femmes portent en permanence les deux «casquettes» pendant de nombreuses années : instabilité, surmenage, troubles du sommeil et par la suite, mésentente inévitable avec le conjoint. Parfois même, c’est le cycle de violences conjugales qui débutait avec drames familiaux et vies brisées.

Parmi ces foyers déséquilibrés, aux soucis des parents, venaient s’ajouter ceux des enfants qui grandissent seuls : instabilité, anxiété, inattention, désobéissance, troubles du sommeil et retard scolaire. La défaillance des parents, le défaut de présence maternelle étant souvent responsable d’un manque chronique d’affection à l’origine de ces troubles variés.

  Ce surmenage constant des femmes est à l’origine d’un syndrome dit de Burn Out souvent rencontré à notre époque en médecine générale, comme un  syndrome d’épuisement professionnel se traduisant par un «épuisement physique, émotionnel et mental qui résulte d’un investissement prolongé dans des situations de travail exigeantes sur le plan émotionnel.»

 Ce syndrome peut se traduire par des manifestations plus ou moins importantes, d’installation progressive et souvent insidieuse, en rupture avec l’état antérieur, notamment émotionnelles : anxiété, tensions musculaires diffuses, tristesse de l’humeur ou manque d’entrain, irritabilité, hypersensibilité, absence d’émotion  et les personnes expriment leur trouble de cette manière : Je me sens épuisée ; mes pensées tournent en boucle ; tout me stresse et m’angoisse ; je tourne les situations dans tous les sens, mais en vain, je ne trouve pas de solution.

Mais il existe aussi :

  • des manifestationscognitives comme des troubles de la mémoire, de l’attention, de la concentration, des fonctions exécutives : Je n’arrive plus à me concentrer, même faire un planning est une épreuve ;
  • des manifestions comportementales : repli sur soi, isolement social, comportement agressif, parfois violent, diminution de l’empathie, ressentiment et hostilité à l’égard des collaborateurs ;
  • des  comportements addictifs au sucre, au café ou autres ;
  • des manifestions  de désengagement progressif,  de baisse de motivation et du moral, d’effritement des valeurs associées au travail ; 
  • des doutes sur ses propres compétences (remise en cause professionnelle, dévalorisation) ainsi que d’autres troubles physiques non spécifiques : asthénie, troubles du sommeil, troubles musculo-squelettiques (type lombalgies, cervicalgies, etc.), crampes, céphalées, vertiges, anorexie, troubles gastro-intestinaux.

 Devant ces constatations, quels conseils pouvais-je donner aux mères de famille ?

 J’ai pu me rendre compte que les recommandations ou les traitements médicaux prescrits pour des situations de crise, s’ils étaient un moyen de sortir de la phase aigüe, ne permettaient pas de résoudre les problèmes installés de longue date.  Il fallait qu’il y eût un changement de mentalité, une prise de conscience réelle de ces femmes qui n’en pouvaient plus.

Et ce changement des mentalités indispensable imposait de comprendre que la modernité a porté atteinte à la famille et que le but du monde moderne était justement de détruire la famille. Ce n’est qu’en prenant conscience du rôle fondamental que possède la femme dans le foyer familial qu’il sera possible de revenir à ces valeurs traditionnelles où la femme est présente dans la famille et où elle y tient une place centrale, comme le pilier de soutien d’un édifice. Enlevez le pilier et l’édifice s’effondre. L’équilibre des foyers passe par la famille ; l’équilibre des enfants passe par la présence de la mère de famille au centre du foyer.

 Il m’apparaît maintenant indispensable d’attirer l’attention sur le rôle merveilleux et bienfaisant d’une femme équilibrée au sein d’une famille. Cet équilibre prend sa source dans le don constant qu’une femme fait d’elle-même à la fois pour son époux et pour ses enfants. Une femme s’épanouit mieux dans le cadre familial, sous le regard de l’homme qu’elle aime et dont elle partage l’existence. Elle est heureuse de travailler pour lui et pour ses enfants, de les aider à chaque instant, d’avoir avec chacun d’eux cette proximité d’affection et d’amour maternel, sans chercher de reconnaissance. Elle se trouve dans le don constant et permanent d’elle-même.

 C’est bien là le but d’une vie accomplie  puisque  le Seigneur Lui-même nous apprend qu’il n’y a pas de plus grand bonheur sur cette terre que de donner sa vie pour ceux que l’on aime.

Dr. N. Rémy

Déniché chez le brocanteur …

Quelles trouvailles merveilleuses l’on peut faire en fouillant dans les brocantes. Lors des dernières vacances, j’avisais, posé à la diable, sur l’herbe qui jouxtait une brocante, un ensemble de verreries qui venait d’essuyer une ondée …

Le soleil revenant les faisait briller. Hélas, dans l’une d’elle, un bouchon de bouteille de bière coulait des jours tranquilles, et avait passablement rouillé et tâché le verre.

J’emportais pour une bouchée de pain ma verrerie, persuadée que cela ne serait rien … et je me suis escrimé à plusieurs reprises avec toutes sortes de produits. La rouille résistait !

 Jusqu’à ce que du jus de citron pur en vienne à bout, mais il faut le laisser à l’attaque 24, voire 48 heures, le retirer et ensuite frotter avec un papier absorbant sec pour emporter les derniers résidus.

Certaines d’entre vous ont plus efficace ? Je suis preneuse bien sûr.

Je le redis : que les championnes de l’organisation n’hésitent pas à partager leurs trésors d’organisation en écrivant au journal. Partageons nos talents …

Chef d’entreprise à taille humaine…

Benoît, un père de famille de 7 enfants de 32 à 19 ans, pourtant éprouvé par la grave maladie de son épouse, me disait récemment : « Je rends grâce à Dieu pour ma famille, quelle joie ! Mes enfants s’entendent bien ; ils sont contents de se retrouver en famille et nous entourer. Tous dans le droit chemin, catholiques pratiquants et engagés ! » .

Pouvoir dire cela après 30 ans de mariage ou plus, n’était–ce pas notre rêve de fiancés et de jeunes mariés ? Ce rêve doit devenir un projet concret : construire une famille épanouie, solide et qui rayonne dans la société ; une famille qui conduit ses membres vers le Ciel, qui transmet et fait grandir ce qu’elle a reçu.

Si des imprévus surviennent, si certains enfants sont plus difficiles, rien n’est perdu à condition que nous sachions revenir à l’essentiel, et nous faire aider par l’Eglise et de bons amis.

Le soutien mutuel, indispensable à la réussite

Le soutien mutuel est la seconde finalité du mariage, c’est dire son importance essentielle dans la réussite du projet familial et de l’éducation des enfants.

L’épouse de Benoît, elle-même ingénieur d’une grande école, a consacré la plus grande partie de son temps à sa famille, sans travail extérieur rémunéré, avec le soutien de son mari, et ils en sont récompensés !

Dans ce choix, le mari a eu un rôle essentiel: il a établi avec son épouse un projet partagé de la complémentarité de leurs rôles, et de leur niveau de vie.

Chef d’entreprise à taille humaine

Lorsqu’on m’interroge au bureau, j’aime présenter mon épouse comme « chef d’entreprise », polyvalente: elle assume effectivement les rôles irremplaçables de directrice des ressources humaines, psychologue, responsable des achats et de la logistique, animateur formateur, directrice de la communication externe et interne, gestionnaire et Secrétaire Générale. Elle est parfois également responsable de l’innovation, éditeur, artisan, décoratrice, aide-soignante, animatrice de réseau associatif, enseignante…   Ces travaux à forte valeur ajoutée sont-ils moins précieux parce qu’ils ne sont pas rémunérés par un salaire ? Une garde d’enfants salariée les fera- t-elle mieux que ma femme ?

Maris, ayons un regard positif sur nos épouses pour les défendre, les valoriser, les consoler lorsqu’elles auront entendu des phrases qui les déstabilisent !

Equilibre et lien social

Le mari veillera à l’équilibre de son épouse et la soutiendra dans la recherche d’activités qui emplissent son cœur au-delà des travaux directement liés au foyer et aux enfants.

Ainsi, l’épouse établira des liens entre leur famille et les communautés voisines : entraide entre familles de l’école ou de la paroisse, mouvements ou cercles de formation et de soutien entre ménages, associations, formation, kermesse…

Lorsque le mari exerce une profession indépendante (artisan, agriculteur, cabinet, commerce…), souvent l’épouse soulage son époux, selon ses talents, avec des responsabilités convenues ensemble et un temps limité respectant la priorité à la vie de famille et à ses travaux au service du foyer.

Attention ! Un travail même non rémunéré, dans des œuvres ou associations, s’il devient prédominant dans l’emploi du temps, sera aussi néfaste à l’équilibre familial qu’un travail salarié à l’extérieur… 

L’argent, source fréquente de discorde.

Commençons par ne pas tout compter en argent: quelle que soit notre fortune réelle, détachons nous du matérialisme qui peut nous faire manquer de délicatesse envers notre épouse… Ne nous plaignons jamais d’être le seul à « gagner » de l’argent, ni d’être fatigué (pourquoi plus qu’elle ?) quand nous rentrons le soir.

Il faut faire comprendre que l’argent gagné est à nous deux et pour le bien de tous. Organisons-nous et faisons confiance pour les dépenses que l’épouse gère alors sans penser « mon mari ne me donne pas assez »… le mari s’interdisant de dire  « fais attention »…ce qui ne peut qu’inciter l’épouse à chercher à « gagner plus » à l’extérieur !

Déléguer, c’est néanmoins se tenir au courant du budget, s’intéresser aux dépenses et aux besoins, éviter les conflits en décidant à deux sur les sujets importants : quelles économies ? Sur quoi et pourquoi ? Quels investissements et quand ? C’est aussi s’intéresser à tous les aspects non financiers de la vie de famille et des enfants !

Si la situation est trop difficile, c’est ensemble que l’on réfléchira à ce que le mari pourrait faire pour améliorer sa situation, et aux éventuels travaux réalisables par l’épouse, de préférence à domicile.

La motivation et la reconnaissance au travail

Le rôle de l’épouse, maîtresse de maison, est donc aussi un véritable travail. Le chef de famille, comme le chef d’entreprise envers ses collaborateurs,  aura à cœur de travailler la motivation et d’exprimer sa reconnaissance ! Ce sont des moteurs et des conditions indispensables à l’équilibre de l’épouse.

L’époux peut s’inspirer des trois engagements réciproques qu’une grande entreprise française demande à ses directeurs et ses collaborateurs :

  • Être attentif : s’intéresser, coopérer, reconnaître les efforts;
  • Evoluer ensemble, c’est-à-dire progresser ensemble, partager les idées;
  • Permettre à chacun de donner le meilleur de lui-même, selon ses talents et sa personnalité.

S’il est besoin de demander ces engagements, c’est que l’individualisme et le matérialisme contemporains, détruisent le lien social et la capacité à réussir au travail comme en famille!

Admirer, encourager son épouse, ses enfants

 « Souvent, le regard d’admiration de l’homme pour son épouse et pour ses filles manque ; la reconnaissance paternelle manque, ou au moins n’est pas suffisamment exprimée dans le cadre familial, en public et en privé. L’épouse puis ses filles seront tentées d’aller chercher dans le monde professionnel cette reconnaissance qui leur a manqué. La place de la mère de famille au foyer est alors dévalorisée aux yeux des filles d’autant plus qu’elles ont parfois mis la main à la pâte sans jamais en recevoir de reconnaissance de la part du père de famille pour qui cela était seulement « normal », d’où une envie de trouver un autre « modèle de vie ». Là où la mère de famille devrait être considérée comme une princesse (à la mesure de son don et pour alimenter ce dernier), elle n’est quelquefois traitée que comme une bonne, même si l’intention n’est pas là, c’est évident, la plupart du temps. On oublie que la mère au foyer est également maîtresse de maison ! Ce rôle ne lui est pas reconnu lorsque le mari est trop intrusif dans la gestion quotidienne des choses, sous prétexte de faire valoir son autorité » (conseils d’un prêtre), ou par inquiétude et manque de confiance sur les capacités de son épouse. 

L’exemple du père, et ses discussions avec ses fils seront déterminants pour que les fils eux-mêmes sachent valoriser et encourager leur épouse dans leur rôle de maîtresse de maison, âme du foyer. Le père les motivera et les aidera à être courageux dans leurs études et leur travail, quelles que soient leurs facilités, afin de pouvoir subvenir au mieux aux besoins de leur future famille ! 

Hervé Lepère

Bob ou capeline

Chères amies                                                                                                            ,

Dans ce numéro des premiers beaux jours nous vous proposons de coudre un chapeau réversible, il peut servir de chapeau de soleil ou dans un joli tissu de couvre-chef pour vos petites filles à la messe.

Nous vous souhaitons beaucoup de plaisir à préparer le retour du soleil derrière vos machines à coudre !

                                                                                     

Isabelle et Marie- Hélène

http://foyers-ardents.org/wp-content/uploads/2019/05/Tuto-Bob-Capeline.pdf

L’épouse, clé de voûte du foyer

Dans le sacrement de mariage, l’Eglise demande le libre consentement de l’homme et celui de la femme, condition indispensable à sa validité. On peut donc dire que, si l’on fait abstraction des nombreuses diversités de la nature de l’homme et de la femme, ils sont égaux en tant que personnes humaines ayant la même dignité de par leur origine et leur fin. Cependant, l’autorité revient à l’époux. Nulle part nous ne voyons deux personnes diriger au même niveau un pays, une communauté, une association…cela engendrerait des discordes, des divisions, cela n’est pas possible ! On trouve alors des conseillers, des ministres, des assistants…qui remplissent leur rôle auprès de celui qui est investi de l’autorité, et qui seul tranchera, prendra les décisions après avoir pesé et réfléchi à tous les conseils proposés. Ce chef sera ensuite respecté s’il est sage, mesuré et sûr de lui dans son autorité. C’est exactement ce que Dieu a voulu pour la famille : l’époux est chef du foyer qu’il dirige et protège avec prudence, dans un esprit chrétien ; son épouse lui est soumise en le soutenant, le conseillant et acceptant ses décisions avec humilité. Cela ne veut bien sûr pas dire subir et se taire en toute circonstance…non, elle tient une place indispensable dans la construction de l’édifice qu’est la famille, elle en est la clé de voûte, c’est sur elle que repose celui qui doit la dominer pour parfaire une construction forte et équilibrée. Sans elle, rien de solide, rien d’élevé…tout risque de s’effondrer !

Si chacun des époux respecte son propre rôle, ils peuvent alors réaliser de grandes choses à eux deux ! Pas de comparaisons, de compétitions, de comptes d’apothicaires…si chacun tient sa place, le foyer deviendra alors un lieu solide de paix, de bonne entente et de joie.

Il est indispensable d’avoir convenu avant le mariage ce que l’on jugera plus favorable à la vie de famille que l’on souhaite fonder : est-il mieux d’élever nos enfants en ville, à la campagne ? Si Dieu le permet, sommes-nous prêts à accepter de nombreux enfants? Quels seront nos choix d’écoles ? L’épouse devra-t-elle travailler ?…On pourra demander conseil aux parents de l’un ou de l’autre des époux, qui sont là aussi pour cela, à condition qu’ils ne prennent pas les décisions à la place du ménage, n’imposent pas leur façon de voir les choses et respectent leur indépendance comme leurs choix.

L’unité des époux doit être très grande pour une confiance mutuelle, et une habitude de communication très régulière permettra d’être sur la même longueur d’ondes, préservant des « non-dit » et quiproquo. C’est là une clé précieuse pour éviter bien des ennuis et être plus forts ensemble face aux adversités, modes ou influences extérieures !

La mère de famille, clé de la voûte familiale, se sait précieuse et indispensable, elle aime être discrète pour susciter les confidences, et pouvoir soutenir, encourager, rediriger. Efficace à l’ouvrage, elle ne se plaint pas trop…oh ce n’est pas que tout est facile, mais pour l’amour des siens elle est prête à l’effort, dans les tâches agréables comme dans les plus ingrates ! Elle aime à élever son esprit vers Dieu pour rendre son travail meilleur …comme lorsqu’elle s’aperçoit que la chemise de Jean a les boutons fermés en sortant du lave-linge : « Mon Dieu, bénissez Jean qui n’a toujours pas défait ses boutons ! »…que Camille n’a encore pas fait son lit : « Dîtes à ma petite Camille d’écouter sa maman ! »…que la salle de bain est une pataugeoire : « Seigneur, donnez –moi une patience de chaque instant ! »….à l’image de Maman-Marguerite, mère de saint Jean Bosco, qui, régulièrement lançait un « courage, mon âme, l’éternité approche ! » pour  se motiver à la tâche. Elle n’oubliera pas son mari, plus présent que les autres dans son cœur, et pour lequel elle est capable d’offrir un travail joyeux, lui qui peine aussi à gagner le pain quotidien de la maisonnée en supportant un patron autoritaire, des réunions ennuyeuses et éternelles ou des employés lents et paresseux ! Il y a même des jours où elle se dit : « Loué soit Dieu de me garder à la maison où je peux mieux me consacrer aux miens dans les choses matérielles, mais aussi réfléchir à la situation de chacun et prier encore pour eux, plutôt que d’être assise derrière un bureau ou de tenter de dérider des clientes aigries ! »

Pour être sereine, l’épouse a besoin d’être rassurée, de savoir que la situation professionnelle de son mari est stable et sûre. Elle a également besoin d’admirer son mari dans son travail, son talent, ses responsabilités, son courage, sa persévérance, et son époux fera tout ce qu’il peut pour assurer cette sérénité de sa femme. Une épouse inquiète s’imagine facilement le pire ; ses pensées peuvent être dans l’exagération dès qu’une petite épreuve s’annonce…ce qui est annonciateur d’orages fréquents !

En dépit des efforts, et Dieu sait si l’époque actuelle est difficile pour les familles accablées par de lourds loyers, un coût de la vie en augmentation constante, des écoles à payer…il peut arriver que l’épouse soit amenée à prendre un travail pour aider à subvenir aux besoins de la famille. Dans la mesure du possible, cela ne devrait être qu’une solution provisoire, mûrement réfléchie à deux, peut-être même à l’occasion d’une retraite spirituelle ou en demandant le conseil d’un prêtre. Il faudra sérieusement discerner le nécessaire du superflu, ce qu’il y a de meilleur pour l’éducation des enfants, pour l’équilibre de la famille…il s’agit là, en effet, d’une décision qui peut avoir une grave répercussion sur la vie de toute la famille.

Il arrive que la mère de famille croit étouffer dans son foyer et aspire à aller voir ailleurs si l’air y est plus frais… surtout si elle a des enfants en bas âge, et que le rythme effréné de ses journées est surtout fait de tâches ménagères très matérielles. Petites mamans, si vous sentez monter la fatigue, faite de mauvaise humeur et de pensées négatives sur votre quotidien ou votre entourage…ralentissez le rythme et organisez votre temps de façon plus équilibrée, souvenez-vous qu’une maman fatiguée cède aux caprices et n’est pas de bon conseil. Il est normal de consacrer un moment tout à vous (pendant la sieste des enfants, par exemple), un temps de lecture, une occupation qui vous détendra (surtout pas l’ordinateur !) ou même un petit somme réparateur… prenez une heure chaque jour pour refaire vos forces et vous verrez comme votre cœur à l’ouvrage renaîtra pour finir la journée ! Dites-vous que même dans les couvents, où la vie est si organisée et équilibrée, il y a un temps de récréation !

Chers époux, tenez chacun votre rôle tout en vous soutenant l’un l’autre, ne sous-estimez pas la valeur et la beauté de votre place dans la famille ! Prenez exemple sur des époux qui vous semblent de bons modèles et qui peuvent vous encourager, n’hésitez pas à les aborder pour vous confier à eux, leur poser quelques questions précises…ils sont là pour vous aider. Et soyez à votre tour « missionnaires » en laissant rayonner l’équilibre et la sérénité de votre foyer, montrez comme la clé de voûte est indispensable et précieuse à la construction d’une famille où l’époux s’appuie sur son épouse à laquelle il se fie sans ambages !

Sophie de Lédinghen

Parle-moi de ma mère

Notre citation pour mai et juin :

« Sache donc cette triste et rassurante chose que nul,

Coq du matin ou Rossignol du soir, n’a tout à fait le chant qu’il rêverait d’avoir ! »

Edmond Rostand ; Chantecler, IV, 6 (1904)

Afin de participer à notre manière, à la fête de toutes les mamans …

Parle-moi de ma mère

Carmen – Georges Bizet (1838-1875)

José : Parle-moi de ma mère ! Parle-moi de ma mère!
Micaëla : J’apporte de sa part, fidèle messagère, cette lettre…
José : Une lettre!
Micaëla : Et puis un peu d’argent, pour ajouter à votre traitement. Et puis…
José : Et puis ?…
Micaëla : Et puis… vraiment je n’ose… Et puis… et puis, encore une autre chose
qui vaut mieux que l’argent ! et qui, pour un bon fils aura sans doute plus de prix.
José : «Cette autre chose, quelle est-elle ? Parle donc …
Micaëla : Oui, je parlerai. Ce que l’on m’a donné, je vous le donnerai.
Votre mère avec moi sortait de la chapelle, et c’est alors qu’en m’embrassant :
Tu vas, m’a-t-elle dit, t’en aller à la ville ; la route n’est pas longue ; une fois à Séville,
Tu chercheras mon fils, mon José, mon enfant ! (bis)
Et tu lui diras que sa mère songe nuit et jour à l’absent,
qu’elle regrette et qu’elle espère, qu’elle pardonne et qu’elle attend.
Tout cela, n’est-ce pas, mignonne, de ma part tu le lui diras ;
et ce baiser que je te donne, de ma part, tu le lui rendras.
José : Un baiser de ma mère !

Micaëla : Un baiser pour son fils!…
José : Un baiser de ma mère !
Micaëla : Un baiser pour son fils!… José, je vous le rends comme je l’ai promis !
José : Ma mère, je la vois! Oui, je revois mon village !
O souvenirs d’autrefois ! doux souvenirs du pays!
O souvenirs du pays ! O souvenirs chéris !
O souvenirs! O souvenirs chéris,
Vous remplissez mon cœur de force et de courage!
O souvenirs chéris! Ma mère, je la vois, je revois mon village !

Micaëla : Sa mère, il la revoit ! Il revoit son village!
O souvenirs d’autrefois ! Souvenirs du pays !
Vous remplissez son cœur de force et de courage !
O souvenirs chéris ! Sa mère, il la revoit, il revoit son village !
José : (les yeux fixés sur la manufacture, à lui-même)
Qui sait de quel démon j’allais être la proie !
Même de loin, ma mère me défend, et ce baiser qu’elle m’envoie,
ce baiser qu’elle m’envoie, écarte le péril et sauve son enfant !
Micaëla Quel démon? quel péril ? je ne comprends pas bien … Que veut dire cela ?
José : Rien ! Rien ! Parlons de toi, la messagère ; Tu vas retourner au pays ?
Micaëla : Oui, ce soir même … Demain je verrai votre mère.
José : Tu la verras! Eh bien! tu lui diras :

Que son fils l’aime et la vénère et qu’il se repent aujourd’hui.

Il veut que là-bas sa mère soit contente de lui !
Tout cela, n’est-ce pas, mignonne, de ma part, tu le lui diras!
Et ce baiser que je te donne, de ma part, tu le lui rendras ! (Il l’embrasse).
Micaëla : Oui, je vous le promets… de la part de son fils, José, je le rendrai, comme je l’ai promis.

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Un secret dévoilé

En face de l’évolution qui menace la femme et la famille toute entière, il ne s’agit pas de se perdre en plaintes stériles, en regrets éternels ou de choisir une attitude purement passive. Toute maman aujourd’hui a pris conscience du danger qui menace cette institution que l’on croyait intouchable. Pendant longtemps on a regardé les femmes qui délaissaient leur foyer en s’interrogeant, en les enviant vaguement –pour les plus fortunées- de laisser leurs tâches ménagères à d’autres ou en plaignant celles qui étaient obligées d’assumer un double travail.

Aujourd’hui de nouvelles habitudes se sont glissées dans nos maisons et c’est monnaie courante que de voir nos jeunes mamans courir de la crèche au travail, faire leur ménage le week-end, et recourir aux plats préparés pour nourrir la famille. Si les inconvénients se résumaient à la nourriture cela serait un moindre mal –bien que cela ait son importance- mais comme vous le lirez dans nos différents articles, la mission prévue pour la femme dans le plan de Dieu est d’une autre mesure…

Une mission spéciale auprès de la famille, cellule de vie.

Permettez-moi de citer Napoléon Bonaparte : « L’avenir d’un enfant est l’œuvre de sa mère »… et non de la nounou ou de l’assistante maternelle aussi « parfaite » soit-elle…

Imaginez votre mission en pensant à vos 2, 3, 4, 6, 10 enfants… Quel avenir leur donnerez-vous ? Nos grands hommes, nos saints ne sont –ils pas parvenus à ce degré grâce à leurs mères ?

Et pourquoi donc une telle influence ?

Le premier livre d’images de l’enfant et ce, dès le premier jour, est bien le visage de sa maman et en particulier son regard.  Il est courant d’entendre que les enfants sont souriants comme leurs parents… ce n’est pas par hasard !

Mais comment transmettre cette vie intérieure, ce regard, ce sourire si on est absorbé par un rendez-vous, un souci au travail ?

Immédiatement l’enfant passera au second plan par « conscience professionnelle ».

Quelle mission enthousiasmante !

On la limite souvent aux petites tâches matérielles, synonymes d’esclavage domestique. C’est méconnaître la véritable « puissance » que la femme détient sur son foyer ! Les petites actions, qu’elle doit en effet accomplir, seront grandes si elle-même leur donne le souffle qui les élève ! Toute action secondaire a valeur devant Dieu pour sanctifier sa maisonnée et il faut les considérer comme des petits fruits confits que l’on ajoute dans un cake ! Ils perfectionnent la matière… Mais l’action principale n’est pas là.

On le sait, la mère agit sur deux plans, l’un matériel que l’on qualifiera de secondaire, – non pas qu’il soit sans importance car il est essentiel – mais il l’est quant à son essence. L’autre, primordial, il concerne tout ce qui touche à l’esprit : la transmission de la foi, la formation de la conscience et du cœur. Les deux étant naturellement mêlées au cours de la vie quotidienne.

La femme vit par son cœur et dans son cœur, portant ses tendresses avec elle partout où elle se trouve. Mais « la flamme que la femme a reçue s’éteint si elle ne la communique pas[1]. » Sa nature est ainsi faite qu’elle ne peut vraiment se réaliser que dans et par l’autre. Partout où sa vocation la mène, la femme est faite pour donner ; c’est son essence même.

On ne dira jamais assez combien la femme qui « aime » véritablement son époux a un rôle essentiel auprès de lui. Elle le fait monter ou elle le fait descendre suivant ce qu’elle est, elle-même. Le mariage n’est-il pas intrinsèquement un  don total ?

Auprès de ses enfants, elle ne sera pas seulement, celle qui enfante mais celle qui ouvre les vraies portes de la vie, de l’esprit, du cœur et de l’âme. La mère qui ne peut ouvrir à son enfant les portes de l’espérance et de la foi est encore plus pauvre que celle qui n’a pas un morceau de pain à lui donner ! Noble mais difficile tâche, que combien voudraient fuir aujourd’hui pour la laisser à d’autres ; l’enfant n’est bien souvent aujourd’hui qu’un jouet à câliner ou à claquer selon l’humeur du moment… Toute évasion devant sa mission ne cache-t-elle pas  en fait, une démission ?

Sur le plan spirituel

Quand la procréation devient le but secondaire du mariage, on place naturellement les enfants au second plan : C’est ce qui se passe quand les époux font de la joie de s’aimer, la fin de leur amour. Considérons plutôt le mariage comme l’école d’une joie d’aimer ensemble ! L’amour conjugal n’est pas un but en soi mais plutôt « un chemin qui ouvre sur l’immensité de l’amour paternel et de l’amour maternel, comme le fleuve ouvre sur l’océan[2]. »

Lors de la naissance du premier enfant, l’heure de l’ultime métamorphose sonne, le mari devient père et sa femme devient mère. Ils doivent y consentir sans réserve. Non pas par un sacrifice partiel mais par un don total pour leurs enfants: intelligence, volonté, temps, goûts, loisirs et souvent même moments d’intimité bien légitimes. C’est se sacrifier non plus l’un pour l’autre, mais l’un avec l’autre, ensemble et avec l’aide de Dieu.

Vous trouverez peut-être cela un peu abrupt, quand tout vous sourit, que vous envisagez le mariage ou la naissance de votre premier bébé avec joie, et que je vous parle de sacrifice…

Oui j’ai dit sacrifice mais un sacrifice offert pour un but supérieur, avec amour et joie ! Je ne nie pas que certaines heures et parfois certains jours nous paraîtront bien gris mais, avec une vie spirituelle forte, ces sacrifices seront souvent réalisés sans même y prendre garde.

Il ne faut pas nous laisser happer par l’esprit actuel qui veut faire passer pour des arriérées ou des femmes de ménage, les mères aux foyers, considérées administrativement comme « sans activité ». N’ayez pas peur d’être regardée comme des « rien du tout » ! Ne croyez pas non plus que vous rendrez davantage service aux vôtres en gagnant de l’argent à l’extérieur. N’inversons pas les valeurs ! Non, la société a tort et c’est vous, avec votre époux, qui avez raison ! Notre revue est là aussi pour vous encourager ; pour vous montrer que vous n’êtes pas seule, et que là est votre mission. Que cet état des choses soit bien clair dans votre esprit afin de faire un barrage inconditionnel et sans retour à tous les slogans qui pourraient vous ébranler !

Oui, la réalité ne sera pas toujours facile, oui la petite maison de vos rêves sera plus longue à acquérir et il vous faudra revoir vos capacités d’emprunt en ne tenant compte que d’un seul salaire, vous offrir une petite soirée à deux sera difficile car le budget sera restreint, oui les sports d’hiver deviendront un rêve inaccessible, mais tout cela et toutes les autres restrictions ne devront pas devenir sujets d’aigreur, de rancune vis-à-vis de la société rejetée en bloc.

Je vous donne aujourd’hui le secret du bonheur : il est uniquement dans la façon que vous aurez choisi à deux de vivre ce don ! Si vous l’offrez dans la joie et pour le salut de l’âme des vôtres, vous trouverez le bonheur dans l’accomplissement de votre devoir d’état ; si vous ne cessez de comparer, de regretter, de trouver des responsables, des coupables… vous ferez votre malheur et celui des vôtres !

Alors hauts les cœurs ! Ce bel héroïsme quotidien sera, pour vous et les vôtres, gage de salut !

J’ajouterais juste quelques secrets complémentaires…

– Cultivons notre vie spirituelle: entretenons une intimité avec Dieu, notre Père ; parlons lui des nôtres, de chacun en particulier, prions pour notre époux, prions pour notre foyer. C’est la mesure de la victoire, notre foi doit s’entretenir régulièrement par une étude renouvelée, dans la prière et le sacrifice.

– Entretenons notre pureté morale par des vertus profondes : ordre, simplicité, paix, disponibilité et sérénité.

– Ayons cette force chrétienne qui donnera à notre éducation la cohérence nécessaire et la faculté d’expliquer les principes inchangeables.

– Elevons nos enfants en leur donnant le sens de l’effort et du sacrifice : ce sera plus facile pour eux plus tard… L’éducation donnée par des parents attentifs aura dilaté le cœur de nos jeunes filles ; entretenons en elles la générosité, le sens du sacrifice, l’esprit de prière, le don de soi et aussi la soumission à l’autorité. Nous en ferons ainsi des femmes capables d’assumer pleinement leur mission.

Gardons l’espérance !

Ayons confiance ! « A brebis tondue, Dieu ménage le vent », les difficultés financières s’aplanissent bien souvent pour ceux qui, sans optimisme béat, mais avec ardeur et générosité étudient les solutions adéquates[3].

Que Notre-Dame des Foyers Ardents réchauffe vos cœurs et vous aide chaque jour à comprendre votre belle mission !

Notre comportement a valeur d’exemple, encore davantage aujourd’hui dans notre monde sans repère, auprès des nôtres, mais aussi auprès de notre famille, de nos voisins, de la société ; soyons le soleil qui rayonne !

Nous le savons, tout cela nous vaudra une belle place au ciel car Dieu seul connaît la valeur de cet héroïsme quotidien.

Marguerite-Marie


[1] Gina Lombroso – L’âme de la femme

[2] Marcel Clément

[3] Ne pas hésiter à se rapprocher du MCF qui pourra indiquer différentes solutions pour aider les familles.