Inhumation, incinération ou humusation… A vous de choisir!

En ce mois de novembre où l’Eglise nous fait honorer nos morts, une question revient souvent : pourquoi préférer l’inhumation à l’incinération ?

Les principes écologiques nous répètent à qui mieux mieux combien l’incinération préserve notre planète[1] ; nous avons même entendu récemment des nouveautés en la matière qui montrent que le pire est à venir : « Faisons don de notre corps à la terre en faisant de notre dépouille du… compost ! » Cela a pour nom l’humusation : un an après la mort de notre proche ce système nous permettra de récupérer 1 m3 d’humus pour fertiliser notre jardin… On entend parler aussi de liquéfaction par une dissolution du corps dans un bain chimique qui serait transformé en engrais… Jusqu’où irons-nous ? Pour l’instant en France, seules deux solutions sont autorisées par la loi : l’inhumation ou la crémation (nouveau nom donné au mot incinération utilisé davantage pour les déchets…).

Ces quelques lignes vous aideront à argumenter les discussions avec ceux qui, autour de vous, cherchent des réponses.

Penchons-nous tout d’abord sur la pratique de la crémation.

La crémation est un acte d’une rare violence qui réduit le corps du défunt en un peu de cendres. Entouré jusqu’alors des meilleurs soins et affections, ce corps est livré au supplice du feu, dans un four préchauffé à 850°C en soixante-quinze minutes…

Ne veut-on pas par là détourner le sens de la mort et éloigner des hommes les salutaires pensées qui le font réfléchir régulièrement à sa destinée ? Ne veut-on pas nous faire croire par cette destruction que tout s’arrête après la mort ?

63 % des personnes interrogées préféreraient être incinérées qu’enterrées.[2] 

37 % des défunts sont aujourd’hui incinérés ; cette pratique rentre dans les mœurs progressivement avant de parvenir à l’humusation…

Certes l’intention de tous ceux qui se font incinérer aujourd’hui n’est pas de nier la résurrection des corps. Dieu est Tout-Puissant et saura reconstituer les corps pour la résurrection finale ; mais cette pratique ne participe-t-elle pas à la perte de la foi et de l’espérance après la mort en manquant aussi à la charité chrétienne qui réclame le respect dû au corps, temple du Saint-Esprit ? Que répondre à l’argument « tu es poussière et tu retourneras en poussière » ?!

27 % des « utilisateurs » de cette méthode le demandent pour participer ainsi à « sauver la planète ». 31 %[3]  le font afin de ne pas embarrasser leur famille : la mort serait-elle un fardeau qu’il faudrait alléger pour laisser tranquille nos proches ? L’hygiène, l’économie sont aussi invoquées. On sait qu’au moment des grandes épidémies la crémation fut une pratique visant à éviter la contagion ; mais est-ce bien d’actualité ?

Si c’est parfois l’ignorance qui est à l’origine de cette pratique, on ne peut nier que cela devient un acte public ayant une grande force symbolique dans le cœur des hommes, visant à détruire la civilisation chrétienne en laissant croire que tout s’arrête à la sortie du funérarium. Il ne nous reste plus qu’à « faire notre deuil » et l’on oublie que la vie n’est pas terminée, qu’on a le devoir de prier pour nos défunts qui sont peut-être au purgatoire et réclament nos supplications. Cette disparition totale trouble d’ailleurs certains endeuillés qui se plaignent d’avoir l’impression de s’être débarrassé de leur défunt… Il ne restera plus qu’une petite boîte dans « le jardin du souvenir » ou le « colombarium » : doux mots qui veulent faire oublier la violence du feu mais qui font renier en acte les trois vertus théologales de foi, d’espérance et de charité.

Cherchons plutôt à savoir d’où vient cette mise à l’honneur et quels sont les véritables penseurs qui ont abusé les esprits crédules.

La pratique de la crémation devint à la mode en Europe à la toute fin du XIXe siècle quand les sociétés de franc-maçonnerie obtinrent du gouvernement la reconnaissance officielle de ce rite : « Nous devons employer tous les moyens pour répandre l’usage de la crémation. L’Eglise en défendant de brûler les corps, affirme ses droits sur les vivants et les morts, sur le vulgaire, les vieilles croyances aujourd’hui dissipées à la lumière de la science, touchant l’âme spirituelle de la vie future.[4]»

C’est encore une des conséquences de la Révolution dite française qui parvint à changer les esprits à force d’autoriser des actes impies.

 Notre Dame libératrice des âmes du purgatoire-Montligeon

Ne voudrait-on pas faire croire que l’homme doit maîtriser sa mort comme sa vie ? Il se croit maître de tout et voudrait oublier la Toute-Puissance de Dieu, alors les saintes pensées sur notre propre vie éternelle s’échappent en fumée…

 

Pourquoi préférer  l’inhumation ?

L’inhumation est tout d’abord un acte de Foi, Foi en la vie éternelle et dans la résurrection finale à la fin des temps.

C’est le rite qui respecte le mieux ce corps autrefois animé par l’âme chrétienne ; l’Eglise elle-même l’encense et le bénit par respect pour celui qui fut, par son baptême, le temple du Saint-Esprit. Le prêtre accompagne ce corps jusqu’à sa dernière demeure ; en grec cimetière signifie dortoir, lieu où l’on dort en attendant le réveil éternel. C’est un lieu d’Espérance

Ce corps a combattu pour remporter la victoire finale. Il était joint à l’âme pour conquérir le ciel. Ce n’était pas une simple enveloppe et l’Eglise nous dit qu’il participera plus tard au sort éternel heureux ou malheureux de l’âme. Il mérite donc notre respect.

Ensevelir les morts fait partie des miséricordes corporelles ; c’est un acte de charité que nous accompagnons de nos prières pour l’âme de notre défunt.

Par l’inhumation le corps retourne à la poussière, cette dissolution n’atteint pas le principe de la vie car notre âme est immortelle.

Que disent les traditions et l’Eglise du respect dû aux corps de nos défunts ? 

Déjà l’Ancien Testament nous parle de Tobie qui ensevelissait les morts au péril de sa vie. L’Antigone de Sophocle préfère mourir que de laisser son frère sans sépulture. Sous Charlemagne en 789 la crémation est interdite et est un châtiment réservé aux hérétiques. Ce n’est que lors des périodes de décadences que les Romains ont adopté la crémation. Cet usage a été conservé sans interruption et universellement dans l’Eglise.

Le droit Canon[5] stipule qu’« il est interdit à un chrétien de demander à être incinéré et nul n’est tenu de respecter cette volonté. »

Le 19 mai 1886, le Saint Office[6] promulgua un décret interdisant la crémation des corps. Le Pape Pie XI écrit le 19 juin 1926 que la crémation est « un rite barbare, impie et scandaleux, gravement illicite qui répugne non seulement à la piété chrétienne mais à la piété naturelle[7]. »

Dans le code promulgué par le Pape Jean-Paul II en 1983, on trouve cette nouvelle loi, contradictoire avec la tradition constante de l’Eglise : « l’Eglise recommande vivement que soit conservée la pieuse coutume d’ensevelir les corps des défunts ; cependant elle n’interdit pas l’incinération, à moins que celle-ci n’ait été choisie pour des raisons contraires à la doctrine chrétienne[8]. »

            Préférerons-nous obéir à la tradition millénaire ou sacrifier au nouveau dieu de l’écologie par un retour anonyme dans le giron de la Terre-mère ?

            Face à un monde de plus en plus hostile au christianisme et à ses pratiques, ne cédons pas aux forces occultes qui voudraient nous faire perdre de vue la vie éternelle qui n’aura point de fin.              Marguerite-Marie

[1] Argument très discutable  si on compare avec une inhumation en pleine terre.

[2] Le Monde – 4/10/2018

[3] CAIRN Info

[4] Note de Mgr Chollet, archevêque de Cambrai – 1887

[5] Droit canon 1917

[6] Congrégation de la Curie romaine

[7] Actes de Pie XI, T. III

[8] Canon 1176

Visiter les cimetières

Dans les villes, l’éloignement des cimetières n’incite pas à y entrer et à y faire une petite prière pour nos défunts. Cependant, il est une pieuse coutume de prier pour eux pendant ce mois de novembre et de leur gagner ainsi des indulgences qui leur épargneront des jours ou des années de Purgatoire(voir les conditions pour la période du 1er au 8 novembre dans notre rubrique : Le saviez-vous ?).  C’est ainsi que l’on se crée un trésor dans le Ciel, avec toutes ces âmes délivrées, qui auront à cœur de nous prendre sous leur pieuse protection.

 L’entretien des cimetières reste cependant une œuvre de charité, à laquelle il est bon d’associer les enfants, même tout petits, si vous en avez la possibilité. Désherber, fleurir, nettoyer les tombes, repeindre les lettres effacées, entretenir les grilles ou croix en fer forgé, chacun peut trouver une occupation pendant les vacances de la Toussaint, pour honorer dignement le souvenir de nos Anciens disparus. Et si la besogne vient à manquer, de nombreuses tombes non entretenues peuvent aussi recevoir vos soins charitables.

C’est une œuvre pie qui attire les grâces célestes et qui contribue à apaiser les craintes concernant les fins dernières en permettant à tous de comprendre comment l’Église militante (les fidèles sur la Terre), et l’Église souffrante et triomphante (les âmes dans le Purgatoire, puis dans le Ciel) sont intimement liées et solidaires. De plus, le soin que nous apportons à l’entretien de nos cimetières, manifeste aux yeux de tous la vivacité de notre Foi et de notre Charité, ainsi que notre Espérance en la résurrection des corps. Rien de triste en somme.

Qu’ils sont beaux les cimetières des pays vraiment catholiques !

Les âmes du Purgatoire

Le saviez-vous ?

Du 2 au 8 novembre, tout fidèle peut gagner une indulgence plénière au profit des âmes du Purgatoire.

Œuvre prescrite :      Le 2 novembre : visiter une église en y récitant un Pater, un Credo pour les défunts.

                                   Du 1er au 8 novembre : visiter un cimetière en y priant pour les défunts.

Conditions générales :

 – Se confesser dans les huit jours précédents ou suivants.

 – Communier le jour même.

– Prier aux intentions du Souverain Pontife (Pater, Ave, ou autre prière).

Les intentions du Souverain pontife sont établies par l’Eglise : exaltation de la Sainte Église, extirpation des hérésies, propagation de la foi, conversion des pécheurs, paix entre les princes chrétiens.

 – Etre détaché de toute affection même au péché même véniel (si cette dernière condition n’est pas remplie, l’indulgence sera seulement partielle).

Actualités culturelles

 

  • Moulins (03) :

« La sculpture bourbonnaise », jusqu’au 8 mars 2020 au Musée Anne de Beaujeu. A la fin du Moyen Age et au début de la Renaissance la sculpture est inégalée dans le duché des Bourbons. Allez découvrir en famille ces chefs-d’œuvre réalisés par les  « imagiers » de l’époque…

  • Ornans (25) :

Jusqu’au 5 janvier 2020, intéressante exposition de clôture du bicentenaire du peintre Courbet (1819-1877). Musee-courbet.doubs.fr

 Montargis (45) :

Très belle exposition « Girodet face à Géricault, ou la bataille romantique du salon de 1819 ». Après six ans de fermeture, ce musée tente le pari fou de réunir dans ses salles des pièces inestimables pour le patrimoine français : une telle réunion de tableaux relève de l’exploit ! Jusqu’au 12 janvier 2020, 2 rue du faubourg de la Chaussée.

  • Chantilly (60) :

Du 19 octobre au 23 février seront exposées 50 œuvres de Robert Nanteuil selon un parcours chronologique retraçant la carrière du portraitiste, pastelliste, dessinateur et graveur du siècle de Louis XIV.

  Paris (75 008) :

Ne manquez surtout pas l’exceptionnelle « Exposition Alana », l’une des plus secrètes collections privées d’art italien (Fra Angelico, Le Tintoret, Véronèse, Uccello…) présentée au public pour la première fois, dans les somptueux salons du Musée Jacquemart-André, qui, à eux seuls, valent déjà la visite ! Jusqu’au 20 janvier 2020, 158 bd Haussmann.

  Musée d’Orsay (75 006) :

Jusqu’au 19 janvier 2020, Degas vous invite dans « Les coulisses de l’opéra ». A travers l’œuvre d’un immense artiste, le portrait de l’Opéra de Paris au XIXe siècle. Eclairages contrastés, vérité du geste, légèreté…

                            

  • Paris (75 001) :

« Léonard de Vinci » : A l’occasion des 500 ans de la mort de Léonard de Vinci, le Louvre présente une incontournable rétrospective sur ce génie de la Renaissance, du 24 octobre 2019 au 24 février 2020. Vous y découvrirez les principales œuvres du maître tout en comprenant mieux les techniques artistiques qui sont les siennes. N’oubliez pas de réserver vos billets au préalable !

 

  • Metz (57000) :

« La Lanterne du Bon Dieu » : Du 21 novembre 2019 au 5 janvier 2020, vous pourrez assister au son et lumière projeté sur la façade de la cathédrale Saint-Etienne de Metz à l’occasion des 800 ans de son édification. Pour la première fois, ce joyau d’architecture se pare de ses plus beaux atours afin de retracer l’histoire de sa construction : ainsi seront mis à l’honneur les bâtisseurs et les artisans de la « Lanterne du Bon Dieu ».

 

  • Paris (75 001) :

 « Marie-Antoinette, métamorphose d’une image » : Dernier lieu de détention de Marie-Antoinette avant sa mort, la Conciergerie vous propose une exposition pour revenir sur cette icône de l’histoire. Du 16 octobre 2019, date anniversaire du décès de la reine, au 26 janvier 2020, contemplez un fabuleux rassemblement de portraits de la dernière reine de France : ceux-ci furent réalisés aussi bien de son vivant que de nos jours, à travers le cinéma par exemple.

 

 

 

 

Alerte aux écrans !!!

                     Chers amis lecteurs, vous savez comme j’aime conserver les choses belles ou intéressantes dans mes petits trésors…En fouillant un peu dedans récemment, j’y ai retrouvé cette étude que je voudrais partager avec vous. Elle date des années 1990, et n’a pas pris une ride !

                                                                                    Sophie de Lédinghen

 

            Lorsqu’on aborde le problème des écrans, la première réaction des familles est de considérer d’emblée le temps que leurs enfants passent devant un écran, et la moralité de ce qu’ils y regardent. Chers parents, vous avez conscience de ces difficultés de nocivité pour la santé morale et physique de l’usage hors contrôle des écrans, nous traiterons ici d’un aspect beaucoup plus fondamental, celui des effets des écrans sur notre psychisme. Je vous parlerai plutôt du danger de perversion de l’esprit et de l’imagination, moins spectaculaire que la corruption du sens moral, mais beaucoup plus profond.

 L’imagination

 Ce qui passe sur l’écran s’adresse d’abord à l’imagination : elle remplit la tête d’images. Pour mieux comprendre : L’imagination est un sens interne, dont l’organe est le cerveau cognitif, qui conserve les sensations reçues par les sens et les rappelle par les phantasmes. Elle fait partie de notre sensibilité intérieure comme le sens commun, le sens du discernement et la mémoire auxquels elle est étroitement liée. Elle est située entre les sens externes (vue, ouïe, odorat, tact et goût) et l’intelligence. De cette sensibilité intérieure dépendent la vie affective, la vie intellectuelle, l’inspiration créatrice et la construction de notre « moi psychologique ». Disons que l’imagination nourrit notre affectivité, meut nos passions ; elle est pour notre intelligence la source féconde d’objets de connaissance à partir de laquelle vont se former par abstraction les idées, les concepts et contribue ainsi à façonner notre personnalité, notre comportement, notre style… Enfin, l’imagination conserve la sensation en fonction de la mesure où elle est marquée par elle.

Trois facteurs vont conditionner cette mesure : la répétition de la sensation, l’émotion qui l’accompagne et la disposition du cerveau. Le premier conditionnement de ce cerveau, c’est l’âge : plus l’imagination est jeune, plus elle est indéterminée et donc malléable. La vue a bien sûr une grande importance pour l’imagination, elle l’enrichit constamment. L’ouïe influence l’imagination par l’intermédiaire des « passions sonores » (bruitages, mots ou musiques).

On comprend pourquoi les passions sont indispensables à la formation des jeunes imaginations- les belles, bonnes et vraies images- puisque c’est grâce à ces images que va se former la réserve mentale des idées, des informations, des références.

  • Saturation de l’imagination par l’écran

Les images produites par l’écran (même si elles étaient toujours belles, bonnes et vraies) ne peuvent parvenir à la formation des jeunes imaginations pour plusieurs raisons. Tout d’abord il s’agit d’images artificielles caractérisées par un manque de stabilité, une variation rapide de brillance, des images sautillantes, spécialement dans les dessins animés.

La structure des images lumineuses intermittentes provoque une hyperstimulation de l’œil et du cerveau qui entraîne une « fascination » des enfants qui les amène à regarder fixement l’écran. Ainsi la télévision ne suscite pas l’attention : elle hypnotise ! (Ce qui entraîne fatigue physique, fatigue visuelle, agitation, altération du sommeil). Ces stimulations finissent par perturber la vigilance diurne et altérer ainsi les capacités d’attention de l’enfant. Cette hyperstimulation est vraiment comparable à une drogue qui entraîne une dépendance.

En second lieu ces images se succèdent si rapidement et en telle abondance qu’elles provoquent une sorte d’indigestion ne permettant pas une véritable assimilation des connaissances. Il y a trop de choses, trop vite.  

Cette indigestion d’images endort l’attention trop sollicitée, si bien que l’attitude ordinaire du téléspectateur est la passivité. Cette passivité a une conséquence redoutable chez l’enfant : elle amollit la volonté ! On a constaté chez les enfants consommateurs de télévision une diminution sévère des capacités de mémorisation et une difficulté pour associer images, idées et paroles…

 L’écran a, pour l’enfant, un effet destructeur sur la perception du réel

Rappelons que la limite entre le réel et l’imaginaire se constitue peu à peu au cours de l’enfance et qu’elle reste floue jusqu’à l’adolescence. Les jeux et films sur écran effacent progressivement la frontière entre le réel et l’irréel et provoquent chez l’enfant un décollement par rapport au monde réel. Même sans violence, la télévision détache l’enfant de la réalité et le rend inapte à mesurer la conséquence de ses actes. Chez l’enfant de moins de six ans en particulier, il existe une difficulté naturelle à distinguer l’actuel du passé, la fiction de la réalité. Pour l’enfant, l’image projetée est vivante et actuelle et il a beaucoup de mal à se situer à une époque passée ou fictive.

C’était sans doute le cas des contes de notre enfance, mais ils commençaient toujours par cette phrase magique : « Il était une fois… ». D’autre part il existait une relation privilégiée entre le parent-conteur et l’enfant, qui n’existe plus avec le film.

Ce flou entre le réel et l’irréel peut favoriser une instabilité émotionnelle et des difficultés relationnelles. Fascinés, les enfants négligent de plus en plus leur cadre de vie réel au profit du cadre imaginaire des écrans. La vie excitante et sensationnelle proposée par les écrans est une tentation permanente d’échapper à la réalité quotidienne.

                                                                                     

La suite dans le prochain numéro :

– L’écran remplace leur propre rêve par le rêve organisé.

– L’écran contribue au modelage de l’enfant.

– Influence de l’écran sur l’intelligence.

 

 

 

 

 

Grandeur de la mission procréatrice

   « Mais Onan savait que cet enfant ne serait pas pour lui, aussi, quand il s’unissait à la femme de son frère, il se retirait et se souillait à terre pour ne pas donner de descendance à son frère. En agissant ainsi, il déplut à Yahvé qui le fit mourir lui aussi.[1]»

            Le péché solitaire ou onanisme[2] est certainement, à l’adolescence, la faute responsable de la perte de l’état de grâce, la plus répandue. Si l’effet de surprise peut constituer une excuse réelle au début, il ne peut plus ensuite être admis comme une raison qui exonère du péché et du péché grave. L’adolescent sent qu’il fait mal. Mais l’attrait du plaisir découvert est puissant de telle manière que nul péché ne tourne plus rapidement à l’habitude vicieuse. Ce sont des générations entières qui sont ravagées les unes après les autres par ce mal dissimulé qui atteint l’homme dans ce qu’il y a de plus intime et qui l’enchaîne parfois pour très longtemps. Le mariage lui-même ne l’en délivre pas toujours. Or, aujourd’hui, l’aggravation de cette lèpre morale de la jeunesse, déjà si terrible, provient de l’extrême facilité à trouver, grâce aux écrans, toutes les images les plus dégoûtantes qui soient. Voilà pourquoi nous voulons souligner, dans cet article, la malice de ce péché, par opposition à la grandeur de la mission procréatrice (I). Nous évoquerons ensuite les moyens à prendre pour ne pas y tomber ou en sortir (II). Enfin, nous nous interrogerons sur la légitimité de conserver la propriété ou l’usage d’appareils électroniques, s’ils constituent des occasions prochaines de péché. (III).

I – Grandeur de la mission procréatrice et péché solitaire :

Nous croyons que de nombreux adultes auraient du mal à expliquer pourquoi l’onanisme est un péché. Et, s’ils ne savent que bredouiller, il n’est pas étonnant que leurs enfants demeurent dans un brouillard encore plus épais. Pourtant, il est certainement capital de le savoir pour en mesurer la turpitude et en avoir horreur. Gageons que si chacun se rendait compte de la perversité de ce péché, cette connaissance serait à elle seule un puissant remède pour ne pas y tomber ou pour en sortir.

Dieu, notre créateur, nous a pourvus de la puissance de transmettre notre nature humaine. Il a dit à Adam et Eve : « Croissez et multipliez-vous » et Il les a dotés de la semence de vie. C’est une incomparable dignité qui fait de l’homme et de la femme des procréateurs. S’ils ne créent pas l’enfant qu’ils engendrent car Dieu seul est créateur, ils agissent en vue de disposer la matière en laquelle Dieu infusera l’âme. D’un point de vue naturel, c’est la plus élevée des puissances dont l’homme soit pourvu.

Or il est facile de comprendre avec quel respect l’homme traite toute semence que ce soit. La semence, c’est l’espérance ; la semence, c’est la vie. Le paysan ne l’enfouira pas dans le sol qu’après avoir soigneusement travaillé la terre, pour qu’elle puisse lever. Il ne la dissémine pas à tout vent ; il ne la gaspille pas ; il sait bien qu’elle est son trésor et qu’elle conditionne l’avenir.

Est-il donc besoin de dire avec quel religieux respect doit être traitée la plus noble de toutes les semences, celle qui porte en elle l’espérance de la vie humaine ? Ce que portent en eux-mêmes les hommes et les femmes, c’est tout ce qui permet la perpétuation de la race humaine, la conception de nouvelles personnes, c’est l’éminente aptitude de coopérer à la création et, dans l’espérance du sacrement de baptême, d’offrir à Dieu de nouveaux enfants régénérés par son Sang.

Attardons-nous encore un instant sur l’incomparable grandeur de cet ordre que Dieu a voulu, qui n’a pas été remis en cause par le péché originel, et qui élève l’homme et la femme, dans l’institution du mariage, à devenir les  coopérateurs de Dieu dans son art créateur ! Qui prend conscience de cette dignité ne peut que magnifier la munificence divine envers ses créatures humaines et découvrir en même temps avec quel respect il doit considérer cette prérogative.

C’est de cette hauteur qu’il faut maintenant considérer la sévérité avec laquelle Dieu punit le péché d’Onan qui se retirait et se souillait en répandant sa semence à terre. En se conduisant de la sorte, Onan dispersait dans la boue la plus précieuse de toutes les semences, celle qui fait les hommes. Il gaspillait ce trésor contenu dans ses reins, et la déversait à terre comme si c’eût été de l’eau sale. Il manifestait en cela tout l’aveuglement de son cœur, sa méconnaissance coupable du don de la vie. Son refus de donner à la femme de son frère, qui était veuve, des enfants, alors que la loi juive du lévirat le lui imposait, exprimait sa désobéissance et son égoïsme. Il traitait comme rien, comme un excrément, cette puissance de vie que Dieu a remise aux hommes.

Il importe de faire donc comprendre à l’adolescent, à un moment donné, que le liquide séminal ne doit vraiment pas être considéré comme les autres sécrétions ou excrétions du corps humain. A la différence de tous les autres qui sont des déchets, il porte au contraire en lui-même une puissance procréative. Telle est sa nature voulue par Dieu. Dès lors, tout acte volontaire qui va contre cette fin, qui empêche d’y parvenir, est un acte contre-nature. Et c’est en cela que consiste le péché.

Certes, Dieu a associé un plaisir naturel à l’acte d’union de l’homme et de la femme. Mais ce plaisir n’est légitime que dans la mesure où il est précisément joint à un acte qui, dans l’union conjugale, est ordonné aux fins du mariage. En dehors du mariage, dans le célibat, la recherche de ce plaisir, dissocié de toute espérance procréatrice, est comparable à l’excès du gourmand qui ne mange pas pour vivre mais qui vit pour manger. Mais il faut dire que le mal est ici beaucoup plus grave car le plaisir dérobé est obtenu au mépris des lois procréatrices.

II – Remèdes au péché solitaire

Comme nous l’avons déjà dit, il nous semble que beaucoup d’adolescents sentent bien que le péché solitaire est un péché et un péché grave mais ont du mal à l’expliquer. Leur fournir cet éclairage est cependant  nécessaire pour qu’ils ne  finissent pas par se révolter contre un interdit qu’ils ne comprennent pas. Le bénéfice d’une explication bien franche permet en même temps de souligner la grandeur de la vocation humaine. Dieu a remis aux êtres humains la puissance de perpétuer la race humaine. Il appartient aux hommes de discerner la noblesse de la matière que permettra l’œuvre procréatrice.

De cet exposé, il résulte clairement que l’homme ne doit pas utiliser sa semence pour une autre fin que celle que Dieu lui a donnée. Toute déperdition volontaire du liquide séminal s’oppose donc à l’ordre divin en matière évidemment grave.

La chasteté parfaite est donc l’état normal dans lequel doivent demeurer tous ceux qui ne sont pas liés par le mariage.

On ne cachera pas aux adolescents que les combats qu’ils doivent mener dans ce domaine sont plus ardus que beaucoup d’autres. Il faut qu’ils le sachent et qu’ils s’attendent à devoir utiliser des moyens un peu vigoureux. On ne leur demande pas, comme l’ont fait Saint Benoît ou Saint François d’Assise, de se jeter dans des buissons d’épines quand les tentations se font violentes … Mais on peut, par exemple, leur dire que sortir de son lit pour marcher un peu en priant, le temps que s’apaise la violence de la chair, est souvent le seul moyen pour en venir à bout.

Il faut encourager les adolescents, les engager à la réception fréquente des sacrements de la confession et de la Sainte Eucharistie, leur recommander une dévotion mariale bien présente tous les jours, depuis les trois « Je vous salue Marie » du matin à ceux du soir en passant par le chapelet. La joie des premières victoires qu’ils remportent sur eux-mêmes les stimulera pour combattre avec plus de détermination. Le beau triomphe de la pureté et de l’état de grâce n’est pas si éloigné qu’ils le pensent souvent.


III – L’aggravation provoquée par la multiplication des écrans.

Nous l’avons dit : la lèpre du péché solitaire n’est malheureusement pas un phénomène nouveau. Mais il est absolument clair que la connexion rendue possible à chaque instant, par tant d’individus, en groupe ou solitaires, de jour comme de nuit, dans le métro ou sous les draps, à tous les films et à toutes les images, constitue une tentation prochaine et facile d’une excessive gravité. La recherche des illustrations érotiques et pornographiques ne prend que quelques instants. Toute la débauche la pire s’obtient en deux ou trois clics. Et voilà le bain excitateur dans lequel se trouvent alors plongés ces millions d’adolescents qui avaient déjà tant de mal à résister auparavant à la tentation du péché solitaire.

Soyons nets : la connexion sur internet des téléphones portables constitue un danger pour le plus grand nombre. Il faut, hélas, admettre que beaucoup d’adultes sont aujourd’hui dans l’obligation d’avoir ce branchement pour des motifs professionnels. Mais, il n’en va pas de même pour les adolescents. Leur donner cette connexion, alors qu’ils n’en ont pas réellement besoin et qu’ils sont sujets aux chutes contre la pureté consiste à les mettre en occasion prochaine et NON nécessaire de péché grave. Or se placer soi-même ou a fortiori, placer ses enfants en une occasion prochaine de péché grave, lorsqu’il n’y a pas un motif proportionné, est péché grave. Les parents doivent en avoir conscience et les confesseurs refuser l’absolution lorsque, de façon répétée, des adolescents viennent s’accuser de péchés solitaires consécutifs à la vue de mauvaises images sur leur téléphone portable alors qu’ils n’ont aucune raison nécessaire pour être connectés et qu’ils refusent de se déconnecter. Et cette conséquence ne vaut pas seulement pour les adolescents mais pour tous ceux qui récidivent dans ces péchés alors qu’ils n’ont aucune nécessité d’être connectés.

Conclusion

Il va sans dire que l’éducation des enfants, avant l’adolescence, est déterminante. Une maman faible, qui cède aux caprices de ses bébés, qui n’oblige pas à terminer ce qu’il y a dans une assiette, qui se montre excessive dans ses caresses, qui ne cherche pas la formation réelle au caractère, prépare des adolescents mous. Ces malheureux, nullement préparés aux combats contre eux-mêmes dans ces petites choses, auront le plus grand mal à remporter ces batailles plus rudes de l’adolescence. On ne dira jamais assez le rôle fondamental que joue la mère de famille dans la formation des hommes. Mamans, n’agissez pas sans réfléchir sur la portée de vos actions et de vos réactions sur vos bébés et vos petits. Demandez conseil et priez.

Papas, investissez-vous dans l’éducation de vos enfants pour agir de concert avec vos épouses. Alliez la fermeté à la bonté.

Père Joseph

[1] Gen.38, 9-10

[2] Nous n’entrerons pas dans certaines distinctions suivies par quelques auteurs.

L’économie familiale

Chers amis,

S’il est un sujet de conflit récurrent dans les familles, c’est bien la question d’argent. Un seul salaire exige souvent un véritable tour de force pour parvenir à payer toutes les charges qui s’accumulent. L’inquiétude, voire l’angoisse du lendemain, lancinante à souhait,- revenant à chaque fois qu’il faut donner sa carte bancaire- devient vite la mère de disputes aigres douces… Et si vous réservez avec soin ces discussions à vos tête-à – tête – car vos enfants ne doivent jamais être témoins de votre discorde- il n’en reste pas moins que ces soucis vous rongent !

Certains de nos articles sont là afin de vous aider et de vous donner des idées pour assainir des situations difficiles. Revenez déjà à notre numéro sur l’esprit de pauvreté et vous saurez dans quel esprit il nous faut vivre cette « épreuve » qui ne lâche pas certains de nos foyers.

Qui comprendra l’angoisse de cette maman qui sait qu’elle est à découvert et qui pourtant doit bien aller faire ses courses de la semaine ? Qui supportera le regard un peu méprisant de cette amie qui prend pour une « radine » celle qui n’acceptera pas d’aller prendre un petit café au coin de la rue ou de participer au cadeau de départ d’une voisine ? Régulièrement ces petites humiliations blessent les cœurs de celles qui se souviennent avec bonheur des jours faciles où leur paye tombait tous les mois, n’ayant pour but que de servir « d’argent de poche » à une célibataire. Mais s’il est vrai que c’est la mère de famille qui, le plus souvent, fait les courses incompressibles, reconnaissons aussi combien il est dur pour le papa de ne pouvoir se permettre aucun achat : même cette planche avec laquelle il aimerait tant bricoler…

Nos articles s’adresseront aujourd’hui à ceux qui peinent pour gérer leur budget -et que quelques petites idées aideront au quotidien-, mais aussi à ceux qui ne connaissent pas ces soucis et qui découvriront ici comment accomplir délicatement une œuvre de charité en faisant preuve de générosité.

Profitez donc de cette lecture pour faire le point aussi bien sur l’esprit de pauvreté, sur la petite vertu d’économie que sur la noblesse de cœur; avivez en vous la vertu de charité en changeant de regard sur ceux qui peinent et examinez comment discrètement venir en aide aux plus démunis. Il y a beaucoup de vrais pauvres qui se cachent autour de nous ; nul n’est besoin d’aller dans les pays du Tiers-Monde pour soulager de grandes détresses. Ne perdez pas une occasion de faire œuvre de miséricorde, avec discrétion bien sûr et surtout beaucoup d’amour : « Ce que vous aurez fait au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous l’aurez fait ».

D’autre part,  notre aumônier, le Père Joseph, avec son cœur de prêtre soucieux des âmes en péril, a traité dans ce numéro d’un sujet délicat.  Il faut bien avouer qu’à l’heure où sont traités à l’Assemblée des sujets tels que la GPA et la PMA, à l’heure où les plus hautes autorités dénaturent les actes les plus nobles, à l’heure où les sujets les plus graves et dont on ne parlait, il y a encore quelques temps qu’avec respect, sont bafoués, méprisés et tenus pour nuls, il est temps pour nous d’oser dire et redire que la loi de Dieu n’a pas changé, que les actes qui touchent à la procréation sont des actes d’une portée supérieure. En effet à force d’entendre dire les pires insanités d’un ton superficiel et dégagé, on pourrait se laisser prendre à relativiser la portée et la conséquence de ce qui était prêché jusqu’alors. Il nous faut donc appeler les choses par leur nom et utiliser cet article pour prévenir ou guérir les âmes de ceux qui en ont besoin sans fausse pudeur en se souvenant de notre responsabilité d’éducateur. Cependant afin que ces feuilles ne tombent pas entre les mains des plus jeunes, nous avons choisi de les insérer en format séparé afin que vous puissiez les retirer facilement de la Revue posée sur la table du salon.

Que Notre-Dame des Foyers Ardents nous guide et nous soutienne. Qu’elle donne à ceux qui ont le courage de devenir pauvres volontairement en donnant la vie généreusement ou en choisissant des écoles hors contrat, la force et l’abnégation  nécessaires pour vivre le quotidien avec le sourire et dans la paix des enfants de Dieu.

 

Marie du Tertre

Les tables de salon…

Vous le savez, notre revue est destinée aux adultes, mais nous savons qu’elle est bien souvent déposée sur la table du salon afin que chacun puisse y lire la page qui l’intéresse au gré d’un temps calme…

Aujourd’hui nous préférons imprimer le Mot du Père Joseph en feuillets détachés; cependant nous attirons votre attention sur ce fait que les parents lisent leur revue avant de la laisser entre toutes les mains afin de vérifier que leurs enfants (selon leur âge) y trouveront un bénéfice. Il y va de votre responsabilité.

Les nappes de l’autel

L’autel est vêtu, comme une table, comme un tombeau, par souci de protection, par souci de beauté et parce qu’il représente le Christ.

Pour la célébration de la messe, trois nappes sont requises. Trois nappes et non une seule, pour parer au grave inconvénient qui pourrait résulter de la chute du calice et de l’effusion du précieux sang. Les nappes suggèrent celles dont la table de la Cène a dû être couverte. Elles figurent le saint suaire dont le corps du Christ fut entouré lors de sa sépulture.

Extraits de « La messe expliquée aux fidèles » M. l’abbé Joly – Ed. Clovis

Tapis à langer

Chères amies,

Pour reprendre en douceur en ce mois de rentrée nous vous avons préparé un petit tutoriel pour faire ou renouveler la housse de votre tapis à langer. Ce peut être aussi une jolie idée de cadeau de naissance si vous prenez comme base les tapis les moins chers du commerce que vous personnaliserez avec notre cousette.

Les mesures sont celles d’un tapis de grande surface standard soit environ: 73cm de longueur, 43cm de largeur, et entre les boudins 43cm de longueur, 21cm de largeur.

Tuto tapis à langer tuto

Nous vous souhaitons beaucoup de plaisir à coudre pour nos chers tous -petits !

Le style Louis Philippe

            Lorsque la Restauration prend fin en 1830, le roi Louis Philippe instaure une monarchie constitutionnelle rompant avec les principes ancestraux de la monarchie française. Cet avènement correspond aussi à celui de la révolution industrielle et de la montée en puissance de la bourgeoisie d’affaire, qui désormais impose cette évolution aux fabricants de meubles. L’aristocratie ne sera plus désormais commanditaire, et dès lors, l’élégance à la française qui avait tant fait pour le rayonnement artistique de notre pays, décline peu à peu.

La volonté de cette époque est à un mobilier de belle apparence mais à prix raisonnable et solide. Le développement de l’industrie permet donc la fabrication de meubles en série grâce aux nouveaux procédés mécaniques.

            Les formes restent très proches de celles du mobilier Restauration mais tendent à plus de lourdeur pour des meubles robustes, simples, confortables et pratiques qui sont parvenus jusqu’à nous sans souci.

            La marqueterie est très rare, les décors du meuble sont davantage obtenus par le jeu de bois clairs : citronnier, houx, buis qui se détachent sur un fond sombre, placage de palissandre ou d’acajou. Ce dernier est très prisé, sombre et plutôt violet, là où précédemment on lui préférait des tonalités plus blondes. Le noyer sert abondamment pour les productions de qualité courante, et le bois noirci se développe beaucoup, pour atteindre son apogée sous Napoléon III.

            Les sièges ont des dossiers ajourés à croisillons ou colonnettes, mais aussi garnis pour être confortables. Le fauteuil bureau très répandu, est le symbole du chef d’entreprise bourgeois, tandis que la chaise basse à dossier haut est celle des soirées familiales au coin du feu et prend donc le nom de « chauffeuse ».

            Les pieds avant sont souvent en balustre, en fuseau, en console tandis que les pieds arrières sont en sabre ; les roulettes se répandent beaucoup.

         Louis-Philippe ayant passé plusieurs années avec sa famille en Angleterre, le style anglais influence son style et certains meubles semblent sortir tout droit des ateliers d’outre-Manche comme les guéridons à fut central renflé dont le plateau peut basculer ou certaines chaises qui possèdent des filets de cuivre sur de l’acajou et sont très élégantes.

            Autre influence : celle du style médiéval en vogue sous la Restauration. Celui-ci perdure non seulement sur les meubles mais aussi les portes, murs, plafonds et fenêtres à vitraux.

            Puis cette influence cède le pas peu à peu au style Renaissance, créant un style néo-Renaissance, dit aussi Henri II, qui sera très répandu dans le mobilier de salle à manger ou de cabinet de travail.

              Enfin le XVIIème siècle et même le XVIIIème inspireront le style Louis Philippe. C’est ainsi que triomphe le bois noirci avec incrustation de bronze doré pour imiter le style Boulle emprunté au règne de Louis XIV (cf. Foyers Ardents numéro 8 ) et des sièges d’apparat en bois doré pour des appartements des fils de Louis Philippe, directement inspirés de sièges Louis XV ou Louis XVI.

            Mais parallèlement à ce déploiement de copies des siècles précédents, il existe aussi une note de fraîcheur donnée par la mode des jardins d’hiver (« ancêtres directs de nos vérandas) avec un mobilier léger d’inspiration naturelle, dans le goût romantique pour la nature, qui débouchera ensuite sur notre mobilier de jardin tel que nous le connaissons.

En conclusion, un style dont les exigences ne sont plus celles de l’Ancien Régime ni même de l’Empire, avec la perte d’un ton raffiné au détriment de la mécanisation et de la fabrication en série. Cependant les ébénistes font preuve dans les meubles de luxe d’une très grande qualité d’exécution.

            Le style suivant, Napoléon III continuera sur cette lancée, mais avec profusion de tissus, tentures, passementerie jusqu’à atteindre la démesure.

                                                                                                                                                     Jeanne de Thuringe