La force dans les petits détails

Bien Chère Bertille,

            Les vacances ont une fin. La rentrée approche ou peut-être est-elle déjà faite ? La routine de la vie quotidienne va reprendre et, justement avant que les mauvaises habitudes nous rattrapent c’est l’heure des résolutions. Cet été, j’ai eu le plaisir pendant quelques jours de m’occuper des enfants lors d’une réunion de famille. Ils étaient nombreux et de tous les âges. J’ai pu ainsi avoir rapidement un aperçu sur la jeunesse actuelle.

            Ce que j’aime chez les jeunes c’est leur enthousiasme pour jouer. Si tu voyais l’énergie qu’ils avaient pour se battre contre l’équipe adverse lors de grand jeux. Ils n’avaient pas peur des égratignures, des coups, des roulades par terre. Tout était bon pour sauver le trésor. Si la jeunesse mettait cette même ardeur pour défendre notre Foi, notre Trésor, le démon serait un peu moins maître sur cette terre !

            La défense de la Foi ne nécessite pas un champ de bataille comme il y en a eu à certaines époques. Notre champ de bataille à nous c’est notre vie quotidienne. Ce que j’ai souvent constaté c’est la générosité chez les jeunes filles pour commencer certaines tâches, mais aussi le manque de force pour aller jusqu’au bout du travail bien fait. La suite du programme, le manque d’énergie, la lassitude du travail pénible commencé, font bâcler rapidement le travail commencé. Les jeunes, et tout particulièrement les jeunes filles, doivent apprendre à bien faire leur travail même si c’est dans l’ombre et que personne ne le verra sauf Dieu et la petite fourmi. C’est le travail de la future épouse, et il faut s’y préparer chaque jour. Si le cœur n’y est pas, dis-toi que tu prépares la joie future de ton foyer : mari, enfants.

            Regarde la Sainte Vierge à Nazareth, elle a toujours su dire oui à toutes les petites choses et lorsque l’ange Gabriel lui demanda d’être Mère de Dieu, elle sut dire FIAT, que votre Volonté soit faite. La persévérance dans les petites choses mène à la persévérance dans les grandes.

            Dans la vie quotidienne c’est pareil, il faut prendre cette habitude d’aller jusqu’au bout de ce que l’on commence : un devoir en cours bien fait jusqu’au bout, le ménage jusqu’au petit détail que l’on ne voit pas, la lecture d’un livre en entier, bien ranger les affaires et non tout mettre dans un panier et « on rangera ça plus tard », faire son lit le matin… Souvent on fait du cache misère. Un auteur dit : « Péguy admirera un jour sa mère, rempailleuse de chaises, parce qu’elle rempaillait celles-ci à la perfection. 

Jésus peut, de la même manière, admirer le labeur quotidien de Marie. Celle-ci est vraiment la femme forte et courageuse dont parle l’Ecriture. Elle ne bâcle rien, ne se débarrasse de rien. Elle sait qu’il n’est aucune œuvre petite et méprisable, à cause de la Majesté de Celui qui les accomplit en nous. Elle aime donc le travail achevé. » Mais se pose-t-on la question : que ferait la Ste Vierge ? « Ces tâches de chaque jour, les faisons-nous bien, avec sérieux, sans rechigner sur la besogne, avec fini, mettant notre point d’honneur à parfaire les moindres choses ? »

            La seule façon pour tenir dans le temps c’est d’utiliser  la vertu de force, et cette vertu de force nous l’obtenons en nous donnant à Notre-Dame. Donne-toi généreusement au Cœur de Marie, chère Bertille : Corps, âme, biens extérieurs, biens intérieurs. C’est un dépouillement universel : « Oh l’heureux dénuement ! Oh le riche appauvrissement ! Elle peut donner à notre pauvre corps plus de force et plus de santé[1] » le dépouillement procure la richesse éternelle.  « Heureux enfants de notre bonne Mère, voyez dans quel état de merveilleuse et douce dépendance nous pouvons nous placer à l’égard de Marie. Nous pouvons tout, absolument tout lui donner. Mais sachez bien que plus vous donnerez, et plus vous vous enrichirez.[2] »

            Sur ces bonnes paroles, ma chère Bertille, je te souhaite d’être généreuse. Le monde nous attire vers l’indépendance et nous devons contrecarrer par la dépendance. Le remède c’est le Cœur de Marie. Apprends à le connaître et tu y découvriras des ressources intarissables. Je te souhaite bon courage et sois forte. Je t’embrasse bien affectueusement,

Maïwenn

[1] Jean Ladame

[2] Père Giraud

L’esprit de Pauvreté

 

« Nous sommes absolument pauvres, et la grande tromperie de l’argent est de nous masquer que nous sommes pauvres. Rien n’est naturel. Même ce que nous appelons la nature n’est pas naturel. Si nous savions regarder la vie autrement qu’avec des yeux habitués, nous y verrions un miracle constant, et nous verrions aussi notre dénuement total ; mais nous n’apercevons pas le miracle, parce que nous ne voulons voir que nous : alors, ce que nous avons comme objet de contemplation, c’est un pauvre bonhomme assez pénible et maladroit, et il faut avouer qu’il faut de la complaisance pour se régaler de ce spectacle ! J’ai connu un homme qui trouvait décourageant de devoir être, selon le mot de l’Évangile, un serviteur inutile. C’est extrêmement consolant au contraire. Quelle liberté totale l’âme trouve dans la conscience de son dénuement et de son inutilité ! Quand on croit être quelque chose, on n’est quand même jamais content : on a toujours quelque chose à demander et on ne demande jamais ce qu’il faut. Quand on sait qu’on n’est rien, on n’a plus qu’à tout demander et on a l’assurance que tout nous sera donné. Se mettre dans l’esprit de pauvreté, c’est simplement se mettre dans la vérité. »

André Charlier L’esprit de pauvreté – « Itinéraires » n°109, Janvier 1967

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Le monde est malade ; avec toute sa richesse, ce monde dépérit et va aux abîmes ; il glisse sur une pente mortelle et étouffe dans son luxe. C’est la pauvreté qui le guérira. La vie évangélique, la vie pauvre de Jésus doit briller si clairement en nous que les hommes doivent Le reconnaître en nous.

Puisse toute richesse et tout luxe ne vous être qu’ennui et chagrin et puissent toutes les privations être votre nourriture, à la pensée qu’elles sont le même aliment dont Jésus, Marie et Joseph se sont nourris avidement durant toute leur vie.

Pauvreté est pénible au corps, mais elle est richesse quand elle est supportée pour Dieu.

Père Poppe – Sous le regard de Dieu

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L’esprit de pauvreté ne sera en toi ni durable ni profond, s’il ne se base pas sur la confiance en la Providence divine. Ce n’est que si tu te confies vraiment en Dieu et en sa parole qui ne failliront jamais, que tu auras le courage de mettre de côté toute préoccupation excessive pour les affaires temporelles. Alors s’accomplira pour toi la parole de Jésus : « Cherchez d’abord le Royaume de Dieu et sa justice, et tout le reste vous sera donné par surcroît »(Mt. VI, 33.)

Père Gabriel de Sainte Marie-Madeleine – Intimité Divine

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« A l’affamé appartient le pain que tu gardes. A l’homme nu, le manteau que recèlent tes coffres. Au va-nu-pieds la chaussure qui pourrit chez toi. Au miséreux, l’argent que tu tiens enfoui ».

Patrologie Grecque, XXXI, homélie 6

 

 

La tenue du dimanche

 

Quels que soient les goûts vestimentaires de chacun, il est une coutume à sauvegarder, qui est de « s’endimancher ». Si le mot prête désormais à rire pour beaucoup, sa réalité disparait malheureusement avec le style « casual », décontracté, qui est de mise dès le vendredi.

Une petite chose est oubliée : le Dimanche est le jour qui appartient au Bon Dieu. Et, par respect pour lui, pour l’honorer, nous nous devons de le fêter non seulement par l’assistance à la messe, qui est bien sûr le principal, mais également par une tenue vestimentaire digne de notre Créateur, plus raffinée qu’à l’ordinaire, et qui est la marque de la déférence que nous lui portons. Et cela vaut pour les hommes comme pour les femmes !

S’habiller « moins bien » le dimanche que les jours de semaine, n’est-ce pas la preuve d’une inversion des valeurs ? Dieu n’est-il pas infiniment plus important que le plus difficile de nos clients ou que notre patron lui-même ? De même pour les grandes fêtes religieuses, il est tout à fait normal de veiller à s’habiller avec davantage de soin, non pas par convenance mondaine, mais avant tout pour le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs.

Et ne croyez pas que cela soit anodin : non seulement, si nous le faisons sans vanité, cela nous met dans des dispositions de piété, mais ce seul témoignage peut convertir plus d’un passant à notre insu !

Alors, surtout le dimanche, n’hésitons pas à nous montrer tels que nous sommes : des Catholiques.

Ma Bibliothèque

 

Vous trouverez ici des titres que nous conseillons sans aucune réserve (avec les remarques nécessaires si besoin est) pour chaque âge de la famille.

En effet ne perdons pas de vue combien la lecture d’un bon livre est un aliment complet ! Elle augmente la puissance de notre cerveau, développe la créativité, participe à notre développement personnel, nous distrait, nous détend et enfin elle enrichit notre vocabulaire.

Il faut, dès l’enfance, habituer vos enfants à aimer les livres ! Mais, quel que soit l’âge, le choix est délicat tant l’on trouve des genres variés… N’oubliez jamais qu’un mauvais livre peut faire autant de mal qu’un mauvais ami !

 ENFANTS :

– Livre à lire à partir de 4 ans – Blancheline – Père Castor – 2019

– Dès 6 ans : L’apprenti sorcier – G. Müller – Ecole des Loisirs – 2019

– A partir de 8 ans : Légendes bretonnes – Editions des régionalismes – 2019

– Dès 10 ans : L’histoire d’Hellen Keller – L-A Hickok – 2019

– A partir de 12 ans : Jehannot et la petite sarrasine – H. Coudrier – Elor – 2019

 ADULTES (à partir de 16 ans)

– Hagiographie : Saint Joseph de Cotignac – Elise Humbert – Chiré – 2019

– Vie chrétienne : Le mariage chrétien – Pie XII- Clovis – 2019

– Spirituel : Le don de soi – P. J. Schrijvers – Clovis – 2018

– Politique : De la Prudence – La plus humaine des vertus – M. De Corte – DMM – 2019

– Roman : Nantes Rouge – X. Cebron de Liste – Persée – 2016

 

 Pour compléter cette liste, vous pouvez vous renseigner sur les Cercles de lecture René Bazin : cercleReneBazin@gmail.com  (à partir de 16 ans- Culture, Formation)

 La Revue : « Plaisir de lire » propose un choix de nouveautés pour toute la famille (distraction, histoire, activités manuelles) Envoi d’un numéro gratuit à feuilleter sur écran, à demander à : PlaisirdeLire75@gmail.com

 

Où sera ton cœur ?

Mercato : les 10 joueurs de football les plus chers du monde !

 Bertrand regarde les titres des journaux : Politique : « Forum de Davos : le PDG de JP Morgan loue Emmanuel Macron » ; Economie : « l’homme le plus riche du monde finalise son divorce » ; « Bernard Arnault garde la tête du classement des plus grandes fortunes » ; Sport : « Top 10 des plus gros transferts de l’histoire » ; « Kylian Mbappé est toujours le joueur le plus cher au monde !» …

La société actuelle nous pousse en permanence à considérer l’argent comme un but essentiel de la vie, ou tout au moins, le critère essentiel de sa réussite, à égalité avec les plaisirs du monde. Sommes-nous atteints par une nouvelle forme de la décadence romaine : « du pain et des jeux » ? Ne faut-il pas gagner plus et « se faire plaisir ? »  

Sommes-nous indifférents au regard que la société moderne porte sur nous : « il gagne bien sa vie, il a de la chance » ou au contraire « on se demande comment il fait avec son petit boulot ».

Qui dira de nous : « c’est une personne de valeur, profonde, tournée vers les autres, qui donne envie de lui ressembler » ?

Savoir de quel côté nous penchons

Alexandre Dumas fils rappelle que « l’argent est un bon serviteur et un mauvais maître ». (La Dame aux Camélias)

Considérons-nous l’argent comme une source de puissance ou une sécurité raisonnable ?

Y pensons-nous trop souvent soit parce que nous avons peur qu’il manque, soit parce que nous avons peur de ne pas le placer au bon rendement ?

Ne pensons-nous pas trop souvent au regard des autres sur notre voiture, notre métier, notre maison ou notre garde-robe ? 

Sommes-nous un éternel insatisfait de notre salaire, envieux des voisins, ne voyant que le nombre d’euros mensuels et le titre du poste ? N’oublions-nous pas que l’employeur peut valoriser aussi des qualités relationnelles et humaines, un esprit d’initiative au-delà du strict titre du poste, une bonne humeur préférable à notre pessimisme visible… Bien sûr, si nous souhaitons légitimement négocier notre salaire, il faut parfois faire des comparaisons. Appliquons alors les règles du discernement des esprits de Saint Ignace : si nous sommes troublés au lieu d’être sereins et positifs, c’est que nous sommes tentés de perdre l’esprit de pauvreté.

Au-delà de l’argent ! 

Ces questions nous montrent bien que l’esprit de pauvreté ne va pas de soi !

Cet esprit est une attitude de l’âme et de la volonté qui doit s’appliquer à tout ce que nous possédons au-delà de l’argent, même si ces possessions sont légitimes : biens matériels, notre temps, nos goûts et même notre réputation !  Oui, cet esprit peut et doit s’exercer chaque jour quelle que soit notre aisance financière. En voici cinq exemples :

  1. Savoir donner

« Quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite » (St Mat. VI-3). Un don, un cadeau, un service rendu doivent être vite oubliés. Acceptons les remerciements avec simplicité, sans coquetterie et passons à autre chose. C’est la meilleure manière de ne pas se dire plus tard… « quel ingrat, c’est toujours à sens unique » ou de se troubler parce qu’on n’aurait peut-être pas du donner. Donnons et oublions !

  1. Savoir demander :

Demander est plus difficile que donner ! Si l’inscription de nos enfants dans de bonnes écoles, fait peser trop de contraintes sur le budget de la famille, l’humilité et l’esprit de pauvreté nous commandent de demander des bourses, et de l’aide autour de nous, individuellement et par les divers réseaux d’entraide.

  1. Savoir rendre :

Anciens élèves qui avez tant reçus par des écoles qui sont restées bonnes, des mouvements de jeunes, des prêtres, de votre famille sachez rendre avec générosité par des dons, un soutien et de la reconnaissance visible !

Ce que nous avons reçu ne nous appartient pas, n’enterrons pas ce trésor comme un riche avare : transmettons-le !

  1. Se détacher du confort bourgeois :

La vie intérieure et le calme de la vie de famille sont indispensables. Pourtant, qui ne finit pas par s’attacher à ses petites habitudes, son train-train comme un riche à son trésor ?

Pantouflards pour certains, hyperactifs pour d’autres… Ne disons-nous pas trop souvent à nos enfants : « je n’ai pas le temps de t’écouter » au moment où eux en ont le plus besoin : lorsqu’ils rentrent de l’école et en week-end ?

Sachons accepter une idée du conjoint, ou un service à rendre à la paroisse, à l’école ou à quelqu’un qui en a besoin, sans dire « j’avais prévu autre chose ». Détachons-nous de notre temps et de notre confort parfois insensiblement égocentrique !

  1. Pauvreté spirituelle

L’esprit de pauvreté s’applique aussi dans ce domaine : il suffit de lire Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus. Tout est simple avec cet esprit !

Prenons conseil ! Un directeur spirituel saura nous aider à choisir les bons outils pour cultiver notre jardin spirituel, et nous éviter l’attachement à notre volonté propre.

Esprit de charité :

Soyons honnêtes, nous pouvons tous progresser sur l’un de ses cinq points… Avec cet esprit de pauvreté, qui est aussi un esprit de charité à pratiquer par chacun quel que soit son état, nous éviterons le reproche sévère de Léon Bloy : « je me suis demandé souvent quelle pouvait être la différence entre la charité de tant de chrétiens et la méchanceté des démons » (le sang du pauvre)

Au contraire, nous mériterons la promesse de Jésus-Christ pour tout ce que nous aurons fait: « ton Père qui voit dans le secret te le rendra ». 

Hervé Lepère

Carpe Diem

Que vient faire ici cette morale épicurienne connue pour être orientée vers la recherche du plaisir immédiat ?

Pourtant elle a un sens ou du moins une traduction Catholique : « Vis le jour d’aujourd’hui ».

Le temps des études et de la jeunesse est une période transitoire par nature où nous avons besoin de nous projeter dans l’avenir pour nous orienter et trouver la motivation dans les études parfois longues et pénibles. La perspective de l’autonomie financière, l’idée de pouvoir fonder une famille dans un avenir plus ou moins proche sont des moteurs à ne pas négliger. Cela nous permet année après année, d’évoluer, de commencer à bâtir un projet professionnel et de nous fait vivre à la cadence des stages, vacances, semestres à l’étranger… dans le mouvement et le changement perpétuel qui sont parfois très formateurs car ils nous obligent à savoir nous adapter facilement aux circonstances de la vie, mais qui, d’un autre côté, peuvent entraîner une certaine instabilité et l’illusion permanente des lendemains qui chantent.

Le bac en poche, c’est l’attente un peu fébrile pendant tout l’été de la « liberté » étudiante de la première année. A peine la rentrée arrivée et les premières habitudes prises, viennent les vacances avec les amis. Pendant ces vacances, on parle des prochains voyages à l’étranger qui nous maintiennent en haleine pendant tout le semestre.

Puis c’est l’attente du passage à l’année supérieure, de l’intégration dans tel ou tel master ou école qui paraît-il « est géniale », après quoi, la recherche du stage où enfin on va gagner sa vie pendant quelques mois, et vivement la fin des études, pour gagner de l’argent et faire de nombreux voyages ou plutôt, si Dieu veut, fonder une famille et trouver le bonheur tant attendu depuis toujours…

Oui ayons des beaux projets et de grandes aspirations, mais n’oublions pas de saisir le bonheur qui passe et que Dieu nous donne à l’instant présent. Ne soyons pas d’éternels insatisfaits en quête de lendemains plus beaux et de jours meilleurs. Sachons accepter et mettons-nous dans la disposition d’esprit d’apprécier et de trouver la joie dans chaque instant que nous envoie la Providence et nous serons beaucoup plus heureux et détendus dans les mains du Bon Dieu. Après tout, ces beaux projets que nous avons, c’est lui qui les permettra et nous y guidera, alors faisons confiance. Ayons cet esprit de pauvreté et d’abandon qui nous rendra vraiment heureux.

Charles

Gratin de ratatouille au thon et Biscuit au café

 

Gratin de ratatouille au thon

Pour 8 personnes


Faire une ratatouille avec 3 oignons revenus dans l’huile d’olive, 5 courgettes, 5 tomates, 3 aubergines, 2 poivrons. Saler poivrer et ajouter les herbes de Provence. Bien laisser mijoter.

Quand les légumes sont cuits, ajouter une boîte de thon au naturel en l’émiettant.

Dans un autre plat, faire une omelette avec 8 œufs, puis mélanger au tout.
Faire cuire au four à 180 degrés environ  1/2 heure. Vérifier la cuisson : le gratin doit être doré.

Bon appétit !!!!!

C’est un plat toujours très apprécié ….. A déguster avec une bonne salade !

 

Biscuit au café

Délicieux gâteau à faire la veille et sans cuisson

Ingrédients

500gr de biscuits à la cuillère mixés

200gr de sucre

2 jaunes d’œufs

1/4 l de café fort

200gr de noix hachées

125gr de beurre ramolli

Mélanger les biscuits mixés avec les noix hachées et le sucre, ajouter le beurre ramolli et les jaunes d’œufs puis le café. Bien malaxer le tout et mettre la préparation dans un moule en silicone de préférence. Garder au réfrigérateur toute une nuit.

Démouler le gâteau et ajouter dessus le glaçage suivant :

125gr de sucre glace

1 cuillère à soupe de café

1 cuillère à soupe de rhum

Décorer le gâteau avec des cerneaux de noix

C’est un délice! !!!!

 

Coke en stock !

Il est habituel d’aborder le sujet de la drogue, quelle qu’elle soit : cannabis, cocaïne, héroïne ou amphétamines, sous l’aspect des conséquences naturelles impactant les capacités physiques et psychologiques[1].

Il est un peu plus rare d’aborder le sujet sur l’aspect purement moral.

Il est encore plus anecdotique de s’interroger sur l’aspect économique.

Pour autant c’est sur ce dernier aspect, trop méconnu, que de nombreuses personnes s’approchent et tombent dans le monde des stupéfiants.

Entendons-nous bien, il ne s’agit pas d’explorer le poids du trafic de stupéfiants dans l’économie nationale, voire mondiale. Tous, nous avons connaissance et conscience que certains empires financiers sont bâtis sur la fabrication et la vente de produits stupéfiants. L’existence des cartels n’est pas anecdotique.

Non, il s’agit de se pencher sur la facilité financière qu’apporte la drogue, même au plus petit niveau, au cœur même de nos foyers. Voilà un danger bien méconnu. Les stupéfiants, c’est avant tout de l’économie ! Il y a de l’offre et de la demande ; c’est un commerce où l’argent, beaucoup d’argent, circule.

Or cette facilité s’inscrit parfaitement dans les rouages de notre société de consommation et du paraître :

La drogue, en consommer, c’est fuir la réalité de la vie et de ses peines.

En faire commerce, c’est fuir également la rigueur et la peine du travail…. c’est « gagner sa vie » sans effort.

Quoi qu’il en soit, consommer ou vendre des produits stupéfiants demeure pénalement et moralement répréhensible !

Pour comprendre l’origine de ce commerce facile, rappelons très succinctement ce qui se cache dans les stupéfiants ou plus exactement dans les substances psychotropes.

Il faut avoir conscience que le produit acheté dans la rue n’est jamais pur à 100 %. D’ailleurs, il ne se consomme pas tel quel. Deux raisons essentielles :

La première raison repose sur le fait que la quasi-totalité des produits ne sont pas des produits 100 % naturels. Peu de drogues peuvent se consommer « pures ». Si l’on veut être un peu ironique, le « label bio » ne pourrait être attribué qu’à la « beuh », c’est-à-dire l’herbe de cannabis (qui est de la famille du chanvre). En effet, des procédés chimiques sont nécessaires pour isoler, valoriser l’aspect psychotrope. De fait, l’organisme humain ne peut pas supporter un produit trop riche, trop « pur » en teneur. Une des conséquences pourrait être l’issue fatale par overdose.

  • La deuxième raison vient de l’aspect commercial. Les vendeurs augmentent le poids et baissent la qualité du produit afin de faire plus de bénéfices. Pour reprendre notre herbe de cannabis « bio », il a été retrouvé dans certains sachets d’herbes de marijuana des billes de verres microscopiques ! Fumer un pétard, ce n’est pas qu’inhaler du THC[2]!

            Aujourd’hui la teneur en substance active des drogues a tendance à augmenter ; la cocaïne consommée à ce jour oscille entre 20 et 30 % de pureté et 10 et 15 % pour l’héroïne. En effet, le stupéfiant vendu au détail (« dans la rue ») est un produit qui a été « coupé », c’est-à-dire qu’à la substance psycho active ont été ajoutés des produits plus ou moins « neutres », dans le meilleur des cas. La toxicité des stupéfiants provient donc du produit en lui-même, mais également du produit de coupe.

Examinons les compositions de votre produit vendu dans la rue.

 De la recette … culinaire

Rassembler les ingrédients :

Prenez des feuilles de coca[3]. Faites-les sécher plusieurs jours. Puis mélangez-les à un produit alcalin comme du carbonate de sodium ou de calcium. Ensuite, effectuez un nouveau mélange avec un solvant organique de type kérosène[4]. L’objectif est d’extraire de la plante, les alcaloïdes. Puis, il est nécessaire de faire une adjonction de soude afin d’obtenir une pâte : la pâte de coca. Faites-la reposer et mettez là à sécher.

  • Vous aurez à effectuer plusieurs opérations de nettoyage, de filtrage et de séchage avec à chaque fois l’incorporation d’ingrédients tels que du permanganate de sodium, de l’acétone et de l’acide chlorhydrique.
  • Vous aurez ainsi obtenu le chlorhydrate de cocaïne sous la forme d’une poudre blanche.

 Personnaliser votre recette :

  • Concernant le produit de coupe. Il représente les trois quarts généralement du produit consommé. Là, les analyses montrent que l’imaginaire des « vendeurs » et « revendeurs » n’a quasiment pas de limite.
  • Pour la cocaïne, les principaux produits de coupe sont la lidocaïne (anesthésique local), le lévamisole (vermifuge pour animaux) et la phénacétine (analgésique retiré du marché en 1983 car probablement cancérigène).
  • Mais on peut également trouver du talc, du paracétamol, de la caféine, et/ou de la farine, du lactose (ou lait pour bébé) notamment pour l’héroïne.
  • Dans la résine de cannabis, (ces savonnettes brunes, ou ces barrettes qui permettent de faire des « joints ») il est d’usage de trouver du henné, de la cire, de la paraffine, des colles, de l’huile de vidange, des déjections animales, des hydrocarbures aromatiques, du pneu …

Il faut donc avoir conscience que lorsqu’une personne achète un produit stupéfiant, elle ne connaît ni la qualité du produit (quelle est sa teneur réelle en produit psychoactif ?) ni sa composition (type des produits de coupe ?).

Ces produits :

  • se fument (se faire un joint, un pétard …)[5],
  • s’inhalent (se faire un alu, chasser le dragon, un rail, une ligne, une trace, une seute, une poutre, un sentier, un poteau  …),
  • s’injectent (se faire un fix, un shoot, un taquet, un tanker),
  • s’ingèrent.

La réaction avec l’organisme n’est jamais totalement prévisible.

L’usager recherche dans un premier temps :

  • le flash d’excitation (pour la cocaïne, et les amphétamines)
  • le bien-être ou un état d’apaisement (pour l’héroïne ou le cannabis).
  • Puis dans un second temps, il s’agit de faire durer la période d’effet maximal (appelée la planète ou le plateau), qui s’obtient généralement par la polyconsommation[6].

L’usager subit ensuite le troisième temps : la descente … qui génère une véritable angoisse.

Il n’est pas rare de ressentir des effets néfastes dits de bad trip, suite à une allergie ou à une intoxication.

Très rapidement s’installe le besoin de consommer plus et plus souvent pour éviter cette descente et retrouver les premières sensations. L’accoutumance est déjà là ! Et cela parfois dès la première prise selon le produit utilisé, l’organisme et le psychisme du sujet.

Il y en a pour tous les goûts … et il n’y a pas de règles dans ce marché !

 A la recette … budgétaire

Il existe toute une hiérarchie dans le monde du trafic de stupéfiants. Nous y retrouvons les règles habituelles de l’économie. Il y a des étapes de fabrications (laboratoire clandestin de chimie), de transports (go fast [7] par exemple, caissons maritimes, « mules » humaines [8], etc.), et puis celles de la vente. Il y a donc les importateurs qui se chargent de l’introduction de produits sur le continent. Puis les grossistes et les semi-grossistes qui assurent la distribution plus locale. Enfin il y a le détaillant. Tous ne sont pas consommateurs … mais tous ont un objectif : augmenter les bénéfices. Donc tous coupent le produit.

Pour illustrer ce point particulier, prenons deux exemples malheureusement communément rencontrés.

Premier exemple

Trois, quatre amis mettent en commun quelques économies et rassemblent la somme de 35 000€. Ils décident pour une fois de ne pas passer par leurs habituels vendeurs. Avec cette somme ils partent directement acheter un kilogramme de cocaïne pure dans le nord de l’Europe. Dans les faits le produit n’est jamais pur à 100 % … nous sommes plus près de 70 ou 80 %.

À ce moment-là, leur gramme de cocaïne vaut 35 € (mais ne peut être consommé étant trop pur).

Pour la rendre consommable, notre équipe investit alors 4000 € dans l’achat de 3 kilos de lidocaïne comme produit de coupe.

Ainsi pour 39000€ investis, l’équipe possède 4 kilogrammes de cocaïne à 20 % de pureté.

Le gramme dans la rue se vend 60€[9]. Ainsi en vendant 4000 doses, l’équipe obtient 240 000 € (4000 x 60). Une fois l’investissement déduit, ils se sont fait un bénéfice de 201 000€.

Notons que dans notre exemple, nos jeunes gens ont utilisé un des produits de coupe les plus chers (lidocaïne) et ont vendu un produit à 20 % ; la marge de bénéfice est donc la plus minime. Le bénéfice serait facilement plus important en utilisant du lait de bébé en produit de coupe et en vendant des doses à 10 % de pureté !

L’exemple peut vous apparaître trop gros : lequel de nos enfants, ou nous-mêmes, pourrait investir des sommes pareilles ? C’est exact … travaillons donc au « chrome ».

Deuxième exemple

Celui-ci vous permettra alors d’imaginer que dans une famille, un fils, une fille peut très rapidement, par appât de l’argent facile, se mettre à vendre.

Notre adolescent investit 400 € pour 10 grammes à 40 % de pureté chez un semi-grossiste.

De retour à la maison, il coupe ces 10 grammes pour moitié avec de la farine, du lactose et du sucre issus des placards de la cuisine. Il possède désormais 20 grammes à 20 % de pureté.

En vendant ses 20 grammes à 60 € le gramme, il obtient 1600 € et donc un bénéfice de 1200€ (1600-400).Certains diront qu’engager 400€ peut être encore difficile pour un adolescent dans une famille modeste. Certes, mais le milieu des stupéfiants, comme celui du commerce, utilise toute l’ingénierie de l’économie moderne. Les 10 grammes que votre adolescent rapporte à la maison, lui ont peut-être été donnés « en chrome », c’est-à-dire à crédit. Sur sa première vente et son premier bénéfice, il remboursera alors son fournisseur. Dans notre cas, le bénéfice s’élèvera quand même à 800 €. 800 € pour flamber, 800 € pour s’acheter, pourquoi pas, sa propre consommation … sans qu’un euro ne disparaisse de la maison ou de sa tirelire !

Nous avons connu un adolescent de 14 ans, qui au collège, dans une petite ville de province en Bretagne, avait récupéré un kilo de résine de cannabis en chrome.

Recettes à partager ?

Une bonne recette, généralement, rassemble les familles et les amis pour partager un moment de cohésion, de joie. Mais les recettes ici données n’apportent rien de bon ; y goûter c’est mordre à pleines dents dans la discorde, la tristesse, l’isolement, la maladie et les sanctions pénales. Quatre principales conséquences découlent de l’usage des produits stupéfiants :

  • la déchéance physique : elle est le résultat direct de la consommation de substances impropres à la consommation et néfastes pour l’organisme. Cancers, maladies respiratoires, cardiovasculaires, contamination par salives ou sang (herpes, SIDA ) apparaissent chez les consommateurs. Sans aucun doute, consommer des produits stupéfiants, c’est s’empoisonner !
  • les dommages psychiques : les substances psychoactives engendrent un état de manque[10] qui se traduit par des symptômes physiques, comme la douleur (opiacés), des tremblements, voire des convulsions, souvent accompagnés de troubles du comportement tels que l’anxiété, l’irritabilité, l’angoisse. Le besoin de consommer devient une idée fixe irrépressible, monopolisant toutes les énergies et les pensées. La vie quotidienne tourne largement ou exclusivement autour de la recherche et la prise du produit, entraînant une tension interne et une anxiété exacerbée. Cette sensation de malaise et d’angoisse peut conduire jusqu’à la dépression, bouleverse les habitudes, éloigne de toute vie sociale et affective. C’est un paradoxe de l’usage des stupéfiants : souvent les premières consommations se font entre « amis » mais rapidement, l’ami ne devient que le fournisseur. Il en est de même de l’illusion de l’aisance financière.
  • la dépendance vis-à-vis des fournisseurs et la crainte des règlements de comptes qui représentent des dangers physiques pour soi-même et pour sa famille car le milieu est impitoyable et n’aime pas ceux qui voudraient abandonner…
  • les condamnations, amendes et prisons : il faut savoir que la loi ne prévoit aucune différence entre les drogues (malgré le terme faussement utilisé de « douces ou dures ») et entre les usages (publics ou privés). De même contrairement à ce que pensent les consommateurs : vendre ou offrir des produits stupéfiants, même à des « amis » en petite quantité est assimilé à du trafic. Selon les codes, l’usage de stupéfiant comme le trafic sont des délits punis d’amendes et de peines de prison[11]. Pour autant, les juges tiennent toujours compte du danger de la substance et des circonstances lorsqu’ils déterminent la peine applicable à l’usager. Ainsi, la loi permet aux procureurs de la République de ne pas « poursuivre » l’usager et de choisir de mettre en œuvre des « mesures alternatives aux poursuites ». Ces mesures peuvent être le rappel à la loi, l’orientation vers une structure sanitaire ou sociale, l’obligation de suivre un stage de sensibilisation aux dangers de l’usage de stupéfiants, l’injonction thérapeutique, le retrait provisoire du permis de conduire ..

Trop souvent nous avons en tête une « image d’Épinal » qui illustre ce que l’on croit connaître du monde des stupéfiants. Elle est rarement éloignée de celle du jeune paumé qui commence par fumer des joints et finit par s’injecter des drogues plus fortes. Même après une cure de désintoxication, il se drogue de nouveau. C’est un jeune faible, irrécupérable, qui mourra d’overdose.

Malheureusement la réalité est beaucoup plus banale et commune. Nul milieu n’est épargné. Dans l’éventail des utilisateurs de drogues, tout l’univers social se trouve représenté. L’on y trouve aussi bien des filles que des garçons, des personnes âgées, des adultes, des jeunes, des adolescents, des enfants, des riches et des pauvres.

Alors mieux vaut un an trop tôt qu’une heure trop tard ! Les drogues, les stupéfiants ne doivent pas être un sujet tabou en famille. En parler, ce n’est pas en faire l’apologie, c’est parler de la réalité, c’est sensibiliser, c’est prévenir… c’est former et éduquer.

Aussi avec l’intelligence de situation nécessaire et la psychologie qui s’imposent, les parents aujourd’hui ont un devoir d’aborder ces questions avec leurs enfants. Sans forcement devenir un spécialiste, un certain nombre de documents permettent rapidement d’acquérir la connaissance (académique !) des produits, de leurs effets et des symptômes. À ce titre l’observatoire français des drogues et des toxicomanies apporte une base assez riche, abordant les sujets uniquement sur le plan naturel et les risques. Elle est consultable sur https://www.ofdt.fr[12]. Également les sites de prévention comme www.drogues-info-service.fr ou de la mission interministérielle de luttes contre les drogues et les conduites addictives (« MILD&CA »)[13] apportent beaucoup d’éléments et de réponses précises à diverses questions pratiques.

Soyez convaincu que l’usage des stupéfiants s’est largement banalisé, socialisé. Il suffit de se promener dans la rue et de sentir. Au-delà de la pollution habituelle, il vous arrive de constater que l’odeur de la cigarette de votre voisin est lourde, entêtante, légèrement douce-amère. C’est un usage de résine de cannabis, presque banalisé (les bureaux de tabac vendent même des feuilles à rouler spécifiques !) et pourtant il s’agit de la consommation d’une substance psychotrope interdite. Ce produit, pour l’instant illégal, déconnecte l’être humain de la réalité et fait prendre des risques, physiques et psychologiques, économiques et sociologiques importants, non seulement au consommateur, mais également à ses proches, à nos familles et à toute notre société. Fermer les yeux ne fera pas disparaître ce fléau.

Donc aucune excuse ; pas besoin d’être médecin, ni chimiste ni expert comptable pour en parler !

Griffon S.

[1] Article Foyers Ardents 3, du 14 juin 2017 : « La drogue ».

[2] THC : tétrahydrocannabinol, plus communément appelé THC, est le cannabinoïde le plus présent dans la plante de cannabis.

[3] Cocaïer : arbuste sud-américain, retrouvé essentiellement en Bolivie, en Colombie et au Pérou, pousse entre 700 et 1800 mètres.

[4] C’est peut-être pour cela que l’on plane !

[5] Le jargon du milieu stupéfiant est très riche, mais aussi très variable et changeant. Les termes donnés ici sont les plus courants.

[6] Optimisation des effets par adjonction d’alcool, ou la combinaison de plusieurs produits (speedball : cocaïne + héroïne).

[7] « aller vite ». Il s’agit d’une technique utilisée par les trafiquants pour transporter de grosses quantités de produits en utilisant des véhicules (voitures ou bateaux) puissants et rapides.

[8] Il s’agit d’une personne qui, à son insu ou non, transporte ou stocke des stupéfiants (dans ses bagages, sa maison, ou in corpo, etc.).

[9] Actuellement le gramme de cocaïne dans la rue est à 60€, celui d’héroïne se négocie à 40€, le gramme de cannabis est à 10€ comme celui d’un cachet d’ecstasy.

[10]           La dépendance peut s’installer de façon brutale ou progressive, en fonction de l’individu et du produit consommé. Le passage de l’usage simple à la dépendance n’est souvent pas perçu par la personne qui pense maîtriser sa consommation. Cette impression « d’auto-contrôle » n’est qu’une illusion : on devient dépendant d’un produit sans s’en rendre compte.

[11]            « L’usage illicite de l’une des substances ou plantes classées comme stupéfiants est puni d’un an d’emprisonnement et de 3 750 euros d’amende » (article L.3421-1 du Code de la santé publique). La plupart des actes de trafic de stupéfiants, de nature délictuelle sont punissables de 10 ans de prison et de 7 500 000 euros d’amende (articles 222-36 et 222-37 du code pénal). La cession ou l’offre illicite de stupéfiants à une personne en vue de sa consommation personnelle est moins sévèrement punie de 5 ans de prison et 75 000 euros d’amende (article 222-36 du code pénal). Certains actes sont punis de peines criminelles.

[12] Notamment dans l’onglet « produits et addictions ».

Également la consultation du site ASUD (www.asud.org), de l’INPES (https://www.santepubliquefrance.fr/) peuvent apporter des éléments complémentaires.

[13] https://www.drogues.gouv.fr/

Dame pauvreté

 Saint François sous le ciel d’Assise
Connut par un beau soir d’été
Tout pure dans sa robe grise
La noble dame Pauvreté

L’un à l’autre toujours fidèle
Ils s’en furent main dans la main
Au bord des choses éternelles
En suivant les plus durs chemins

Nous, hélas en un siècle avide
Sans amour et sans charité
Avons chassé de notre cœur vide
L’idée même de la pauvreté

Nous ne connaissions sur la Terre
Que deux maîtres tous deux puissants
Le premier s’appelait Misère
L’autre Richesse, homme de sang

Face à face, l’œil plein de haine
Sans cesse ils forgeaient à grands bruits
Ces armes, ces fléaux, ces chaînes
Qui nous ont plongés dans la nuit

Et nous, vautrés dans la matière
Tout abrutis par le confort
Phonos, baignoires, frigidaires
Ascenseurs, autos, coffres-forts

Magazines, journaux, romances
Cinémas, dancings et poker
Nous croupissions dans l’abondance
A moitié bouffés par les vers

Nous pouvons déchanter ma belle
Finie la foire aux voluptés
Tout est passé à la poubelle
Il faut rebâtir la cité

C’est bientôt la fin du voyage
Tout au bout de la satiété
Bel arc-en-ciel après l’orage
Voici la sainte Pauvreté

Elle nous dit, blasée, funèbre :
« C’est l’absence et la privation
Qui vous rendront dans vos ténèbres
Ce soleil, l’imagination

 

L’argent ne sera plus le maître
Je verserai, moi, Pauvreté
Dans votre âme qui va renaître
L’ivresse de la liberté

Quand la mort frappe à notre porte
Que sont les honneurs et l’argent ?
Ô riche quand ton âme est morte
Envie alors les pauvres gens !

Car pauvreté n’est pas misère
Elle est sagesse et dignité
Et sur les trésors qu’elle préfère
Vous pourrez mieux vous appuyer

Adieu donc ô triste cohorte
Des parvenus morts en sursis
Politicards, richards, cloportes
Gens en place, cœurs endurcis

Tout en vous serrant la ceinture
Vous vous demandez, stupéfaits
Au bout de la folle aventure
De quoi demain sera-t-il fait ?

Que sont les vrais trésors du sage
Que vous offre la pauvreté ?
Demain sera fait de courage
D’espérance et de charité

Demain sera fait de courage
D’espérance et de charité
Ce sont les vrais trésors du sage

Les cadeaux de la pauvreté. »

Texte de Jean Villard Gilles, poète, chansonnier, comédien, écrivain, compositeur et musicien suisse, né à Montreux le 2 juin 1895.

Vous avez des soucis?

« Le règne de Jésus Christ reçoit sa force et sa forme de l’amour divin : aimer saintement et dans l’ordre, voilà où il se fonde et se résume. Le reste en découle nécessairement : être inviolablement fidèle au devoir, n’attenter en rien au droit d’autrui, mettre les soucis terrestres à leur juste place, donner à l’amour de Dieu la priorité sur tout le reste[1] »

Voilà tout un programme que le Pape Léon XIII, comme un bon père, a établi pour ses enfants. C’est le secret du bonheur.

Cependant aujourd’hui lors des discussions avec les uns ou les autres, on peut constater, que, quelque soit le milieu social ou l’âge de l’interlocuteur, tous, nous avons tendance à nous laisser submerger par nos soucis.

Impossible alors de trouver la liberté d’esprit pour mettre chaque chose à sa place et parvenir à la joie des enfants de Dieu. Joie de s’émerveiller des beautés de la nature, paix donnée par l’amitié avec Dieu, sérénité devant l’avenir comme un enfant abandonné sur l’épaule de son père, bonheur d’appartenir à la grande famille que forme l’Eglise catholique, reconnaissance devant tous les dons reçus….

Non, tout cela échappe de plus en plus aux esprits envahis par l’angoisse de l’avenir, la peur de l’autre, la crainte de perdre, l’amertume vis-à-vis de la société et l’inquiétude pour ses enfants…

Pour faire simple, classons en trois parties les soucis qui se présentent :

A) Ceux qui rongent et qui nous font perdre de vue l’essentiel : Le réchauffement climatique, la pollution,… On dirait qu’on essaie de nous distraire en nous assénant avec force et ténacité ces assertions plus ou moins vérifiées… Certains en ont fait un véritable « dada » et y consacrent toutes leurs conversations ; ils en oublieraient même l’essentiel…

Combien de fois par jour consultons-nous notre téléphone portable, que – par un tour de force extra-ordinaire- nous autorisons à nous communiquer des informations « choisies »qui vont augmenter notre taux de cortisol[2] ?

B) Les considérations sur les mœurs actuelles, et même les questions politiques peuvent nous apparaître comme des questions essentielles et il est bon que ceux qui ont les moyens d’action fassent tout ce qu’il leur est possible mais quand nous sommes impuissants, n’oublions pas que le grand moyen accessible à tous, reste la prière. Dieu nous a montré de multiples fois dans l’histoire de l’humanité les vertus de ce moyen qui apaise le cœur en suppliant Celui qui est le maître de toutes choses.

C) Ceux qui nous touchent personnellement : problèmes personnels, famille, santé, travail, …

            Certains portent réellement une lourde croix : la perte d’un être cher, la maladie ou des épreuves fort douloureuses les accablent. A ceux-là nous ne pouvons que conseiller de pratiquer la dévotion aux Saintes plaies de Notre-Seigneur et de se mettre sous la protection de Notre-Dame avec confiance.

            D’autres se croient vraiment très éprouvés mais ne se rendent pas compte qu’ils se sont fabriqué à eux-mêmes une « croix »…  En effet en recherchant dans un moment de calme, la racine de tous nos soucis, nous nous apercevons que celle-ci se trouve bien souvent en nous-mêmes : nous ressassons comme des slogans des paroles de culpabilité, de manque de confiance, d’esprit vengeur, de regrets…

            – Prenons le temps  de retrouver la paix. C’est en particulier lors d’une bonne retraite[3] que nous pourrons faire un retour sur nous-mêmes en analysant les véritables causes des maux qui nous rongent.  

Avez-vous remarqué combien souvent quand nous analysons notre colère nous nous apercevons que, bien plus que le prochain, c’est nous-mêmes qu’il faudrait accuser ? Car bien souvent c’est nous qui, à l’origine, nous y sommes mal pris… 

Avez-vous noté combien de fois nous nous sommes fait des soucis inutiles en imaginant tant et tant de catastrophes, d’accidents ou de maladies qui pourraient arriver à l’un ou à l’autre, en prêtant tant et tant d’intentions à des gens qui n’en ont pas la moindre idée, en anticipant tant et tant d’événements sans penser que le pire n’arrive pas toujours… Si Dieu prenait au mot les fruits de notre créativité en matière de catastrophes… que d’épreuves !! N’oublions jamais quand « la folle du logis[4] » se met en route de la faire taire immédiatement en récitant lentement un Ave Maria qui nous remettra les idées en place ou la Prière à Saint Michel [5] qui saura éloigner les tentations et les dangers !

            – Ensuite prenons l’habitude de pardonner à tous ceux qui  nous ont blessés : « pardonnez-nous comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés »… Disons-nous vraiment cette prière avec sincérité ? L’être humain est capable de tomber gravement malade rien qu’en ressassant des amertumes…

            – Enfin demandons pardon à Dieu de tout notre cœur et soumettons-nous  à sa divine volonté.

En réalisant avec lucidité cette démarche nous nous exerçons à un véritable esprit de pauvreté : parvenir à nous détacher de notre volonté propre pour adhérer à celle de Dieu. Offrir son avenir à Dieu, non pas en se cachant la tête sous l’aile mais, après avoir fait tout ce que Dieu nous demande, Lui abandonner le reste en s’en détachant. Ne pas se laisser gouverner par nos incohérences mais commencer sa journée par un véritable acte d’abandon et la récitation de la Prière des Apôtres de tout notre cœur.

Mettons de l’ordre dans ces « soucis » pour ne pas perdre de vue l’essentiel et prenons conscience que notre seule véritable préoccupation doit être celle de notre vie éternelle en premier lieu, avec notre époux (se). Prions ensuite pour ceux qui sont sous notre responsabilité directe (enfants) et indirecte (parents, famille, amis, paroisse, voisin, village, collègues, Eglise, pays). Faisons en effet tout ce qui est en notre pouvoir  mais au seul niveau qui nous concerne : prière, sacrifice, exemple, devoir d’état et enfin confions tout  au Sacré-Cœur. Notre-Seigneur a gagné la course de relais : c’est notre secret puisque personne ne le sait plus et c’est ce qui nous aide à garder le sourire au milieu des pires tribulations !

Rayonnons de la vraie joie en esprit de gratitude envers notre Dieu qui nous a tant donné ! « Vis le jour d’aujourd’hui, Dieu te le donne, il est à toi.
Vis le en Lui.[6] » Le démon, quand il a épuisé toutes ses autres armes sans succès envoie l’épreuve du découragement… Alors ne nous laissons par prendre dans ce filet et recourons à la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus :

«  Le Sauveur nous a avertis : A cause des progrès croissants de l’iniquité, la charité d’un grand nombre se refroidira. En présence de tant de maux qui, aujourd’hui plus que jamais, troublent si amèrement les hommes, les familles, les nations, le monde tout entier, où chercher un remède, Frères ? Peut-on trouver une dévotion qui l’emporte sur le culte du Cœur de Jésus, qui réponde plus parfaitement au caractère propre de la foi catholique, qui soit plus apte à subvenir aux besoins actuels de l’Église et du genre humain ? Quelle dévotion plus noble, plus douce, plus salutaire que celle là, dont l’objet est la charité divine elle même ?[7] »

Confiance ! Un jour le Sacré-Cœur reprendra ses droits sur la terre toute entière ! Il viendra juger les vivants et les morts et son règne n’aura pas de fin.

Espérance Clément

[1]Encyclique «Tametsi futura prospiscientibus » du 1er novembre 1900 Sur Jésus-Christ Rédempteur – Léon XIII

[2] Le cortisol est considéré comme l’hormone du stress.

[3] Calendrier de retraites sur : https://laportelatine.org/activites/retrait/retrait.php

On peut aussi s’adresser au Couvent Saint François, 78 passage de la Marcille 69910 Villiers Morgon

[4]« L’imagination est la folle du logis.» Malebranche

[5] Prière à Saint Michel Archange que vous trouverez sur notre site : http://foyers-ardents.org/dans la rubrique : Les prières des familles catholiques.

[6] http://foyers-ardents.org/category/les-prieres-des-familles-catholiques/

[7] Encyclique Haurietis Aquas du Pape Pie XII sur le Culte du Sacré Cœur de Jésus