Faire fondre le chocolat

 Réaliser un gâteau au chocolat rapidement … et facilement … en faisant fondre le chocolat, en douceur … C’est très facile et tellement plus simple !

Voici une méthode que j’emploie systématiquement.                                   

Cette astuce m’a été apprise par ma mère qui se l’était fait expliquer par une démonstratrice Tupperware.

  • Je fais chauffer un demi-litre d’eau dans la bouilloire.
  • Dans la terrine destinée à la pâte à gâteaux, je casse la tablette de chocolat en une dizaine de morceaux ;
  • je recouvre d’eau bouillante mes morceaux de chocolat, je couvre et je laisse fondre durant 3 à quatre minutes.
  • Pendant ce temps je coupe ma quantité de beurre à incorporer en petits cubes.
  • Je retire le couvercle, je vide l’eau bouillante (brunie par le chocolat) dans l’évier. Faîtes attention, mais ne vous inquiétez pas trop, l’eau et le chocolat ne partent pas ensemble !
  • Et vite, j’incorpore au chocolat fondu les morceaux de beurre qui fondent à leur tour au contact du chocolat bouillant (mélangez rapidement, car le chocolat en se refroidissant durcirait de nouveau).

Vous éviterez ainsi de salir une casserole ou de « cuire » le chocolat, et votre mélange chocolat-beurre est à la bonne température pour incorporer ensuite les jaune d’œufs (ou les œufs entiers).

                Je le redis : que les championnes de l’organisation n’hésitent pas à partager leurs trésors d’organisation en écrivant au journal. Partageons nos talents …

Le concept d’ordre naturel chez Saint Thomas d’Aquin 1/2

De l’intérêt de se fier en science politique à Saint Thomas d’Aquin plutôt qu’à d’autres politologues

La première question qui vient à l’esprit est : pourquoi s’adresser, en science politique, à Saint Thomas d’Aquin plutôt qu’aux nombreux penseurs d’hier et d’aujourd’hui, spécialistes de cette discipline ? En effet il ne manque pas de scientifiques proposant une pensée politique bien structurée sur la Cité et sa finalité. Mais la plupart d’entre eux sont des idéologues[1] alors que Saint Thomas d’Aquin est le docteur réaliste par excellence. Il propose en outre un cursus politique cohérent et exhaustif. Mieux encore, Saint Thomas est le découvreur du concept de « bien commun » politique, en tant que finalité de la Cité. Tant qu’à dépenser un peu d’énergie intellectuelle pour se former à la science de la Cité on a donc tout intérêt à s’initier à la pensée de l’aquinate plutôt que de privilégier les modernes.

Un écueil à éviter avant de débuter une étude du concept de bien commun politique chez Saint Thomas d’Aquin

La compréhension du concept de bien commun implique le dépassement d’un infran[2], comme disent les varappeurs : la compréhension du concept d’ordre naturel. L’expérience montre que des trésors d’énergie et de pédagogie seront dépensés inutilement si l’étude de l’ordre naturel ne précède celle du bien commun. Et c’est à ce travail préalable auquel nous allons maintenant nous atteler.

L’existence d’un ordre naturel affirmée par Saint Thomas d’Aquin

Saint Thomas d’Aquin écrit dans la Somme contre les Gentils : « On voit par conséquent que ce n’est pas seulement en vertu de l’énonciation d’une loi qu’il y a du bien et du mal dans les actes humains, mais en vertu d’un ordre naturel. […] Cela coupe court à l’erreur de ceux qui prétendent qu’il n’y a rien de juste ni de droit qu’en vertu d’une loi positive. »[3]

La notion d’ordre est liée à la notion de finalité.

Qu’est-ce qu’un ordre ?

Le mot ordre désigne un ensemble cohérent (aux yeux de l’esprit), organisé, soumis à des règles, éventuellement régi par des lois, fondé sur un rapport quantitatif, qualitatif, mécanique ou téléologique[4]. Par exemple, l’ordre des outils dans un atelier mécanique.

Mais plus précisément et dans le cas qui nous intéresse ici : « Tout ordre peut donc se définir : La juste disposition de plusieurs choses relativement à leur fin. » [5]  Par exemple, l’ordre d’une armée rangée en bataille. Saint Thomas d’Aquin parle dans le proème[6] de la Somme contre les Gentils de « ceux qui ont charge d’ordonner à une fin » dans le but d’établir le lien qui existe entre la notion d’ordre et celle de finalité : « Tous ceux qui ont charge d’ordonner à une fin doivent emprunter à cette fin la règle de leur gouvernement et de l’ordre qu’ils créent. »[7]  On perçoit aisément l’importance de régler l’ordre que l’Autorité politique va créer, sur la finalité de la Cité, à savoir sur le bien commun politique.

On doit contredistinguer les ordres, simples créations de l’esprit humain, de l’Ordre naturel créé par Dieu.

Un ordre est une véritable création ; mais il n’est la plupart du temps qu’une simple création de l’esprit humain, purement formelle. C’est le cas de l’ordre dans une bibliothèque dont le principe peut être, chez l’un, le classement des livres par auteurs et, chez l’autre, leur classement par thèmes. Ce type d’ordres est bien, selon ce qu’en dit Pascal, une création : « Qu’on ne dise pas que je n’ai rien dit de nouveau : la disposition des matières est nouvelle »[8]. À titre d’exemple, l’ordre des opérations en mathématique et l’ordre des flux physiques en logistique sont des éléments importants de ces sciences. Néanmoins, on peut dire sans risque de tous ces ordres : « il s’agit d’une création de l’esprit humain, dont il est difficile de tirer parti pour explorer les rapports de l’homme, tel qu’il est, à Dieu tel qu’il est ».[9] Ce type d’ordres, création de l’esprit humain, se contredistingue de l’Ordre naturel créé par Dieu. On ne doit pas concevoir l’Ordre naturel à la manière des ordres créés par l’esprit humain, qui sont comme « une classification effectuée a posteriori sur des objets préexistants »[10]. Par exemple, dans une bibliothèque il préexiste un donné, à savoir les livres.

L’Ordre naturel est un ordre intégralement réel

Il faut ajouter à tout ce qui vient d’être dit que l’Ordre naturel est intégralement réel. Cela est important car : « Dieu est ; les créatures sont, par la relation[1] qu’elles soutiennent avec lui : c’est la relation qui est ici logiquement antécédente au terme (la créature, c’est à dire l’être humain) dans lequel elle s’achève, et c’est cela qui donne la mesure de sa réalité. »[11]

Il faut donc restituer à la structure ternaire principe, relation, terme sa véritable économie :

« Le terme, c’est-à-dire la créature, n’étant au fond que ce qui termine la relation, est atteint au plus intime de lui-même par le principe de l’ordre, le Créateur : en sorte que l’ordre de la création est intégralement réel et formellement parfait.[12] »

L’enchaînement des causes

« La stabilité de l’univers, telle qu’elle est macroscopiquement constatable, étant rapportée à un déterminisme de nature, il resterait à expliquer comment ces différentes natures qui sont, chacune pour son compte, principe permanent d’un cycle d’opérations, sont également enchaînées les unes aux autres de telle manière que leur ensemble forme un tout organique. »[13] Une des caractéristiques de cet ordre naturel est cet enchaînement des causes, ce que l’on nomme, en terme technique, la concaténation, que l’on peut définir de la façon suivante : Concaténation, n. f. : Enchaînement, solide liaison, successions d’arguments, comme dans un syllogisme.[14] Cet enchaînement des causes aboutit à un ordre de finalités hiérarchisées nécessaire à la liberté humaine. Comme l’écrit J-H Nicolas : La liberté de l’homme « est fondée sur un déterminisme (l’ordre naturel), sans lequel elle serait impossible et vaine. »[15] Dit d’une autre manière, la liberté humaine – contrairement à ce que l’on peut croire en première approche – exige un ordre naturel. Si tout change tout le temps, la raison humaine ne peut produire la Cité.

 [à suivre…]

Bernard de Midelt et Louis Lafargue

[1] Idéologues professant l’idéalisme (par opposition aux réalistes) : En philosophie, l’idéalisme a désigné les systèmes qui faisaient consister le meilleur de la réalité des choses, ou même leur réalité tout entière, dans leur idée ou leur forme. Cf. A. Lalande, Vocabulaire de la philosophie, t. I, p. 318.

[2] Infran (-chissable) : Passage ou obstacle qui ne peut être franchi sans un entraînement approprié.

[3] Thomas d’Aquin, Somme contre les Gentils, Livre III, Ch. 129.

[4] Téléologie : Étude des finalités. Mourral et Millet, Petite encyclopédie philosophique, éd. Universitaires, 1995, p. 362.

[5] Gaetano Sanseverino, Cosmologie, 1876, § 350.

[6] Proème : terme didactique. Préface, entrée en matière, exorde, argument. Étymologie : en latin proemium vient du grec et signifie « avant » et « chemin ».

[7] Thomas d’Aquin, Somme contre les Gentils, proœmium. Par gentils, entendez païens. Attention, les païens ne sont pas, chez Thomas d’Aquin, des barbares.

[8] Pascal, Pensées, éd. Brunschvicg n°22.

[9] M-L Guérard op, Dimensions de la Foi, éd. Cerf, 1952, Tome 2, p. 169.

[10] M-L Guérard op, op. cit., T 1, p 394.

[11] M-L Guérard op, op. cit., Tome 1, p 394 et sq.

[12] M-L Guérard op, op. cit., Tome 1, p 394 et sq.

[13] M-L Guérard op, op. cit., Tome 2, p 225.

[14] Mourral et Millet, op. cit., p. 56.

[15] J-H Nicolas op, Les profondeurs de la grâce, éd Beauchesne, 1968, p. 342.

Nouvelles technologies

Chers grands parents,

           Notre monde est matérialiste… le bonheur y a été défini, par des principes étrangers à la chrétienté, comme subordonné à la richesse matérielle… pourtant, la porte étroite est très certainement étrangère à cette accumulation de biens ! De plus en plus, le confort et surtout les technologies de l’information, apparaissent comme des biens dont nos contemporains ne pensent plus pouvoir se passer « raisonnablement ». Face à cette profusion de moyens qui semble s’imposer de manière apparemment inéluctable, quelle peut être notre place de grands-parents dans la formation de la vertu de nos petits dans ce domaine ?

Pour comprendre cette place, il faut d’abord analyser les causes et mesurer l’empreinte de ce matérialisme sur nos familles… nous nous orienterons particulièrement dans cet article sur la façon de traiter de l’irruption des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC).

Depuis plusieurs siècles, chaque génération a dû faire face à des progrès, ou plutôt des « nouveautés » auxquelles  nos familles ont dû s’adapter ou s’opposer selon les cas. L’arrivée de la télévision, il y a maintenant près de deux générations, en est une illustration particulièrement instructive. Entre les rares familles qui l’ont refusée, celles qui l’ont limitée et celles, plus nombreuses, qui l’ont laissé envahir leur espace, les débats ont été virulents et les choix variés !

Ce qui caractérise notre époque est certainement la profusion soudaine de ces moyens et la manière nécessaire dont ils s’imposent dans nos foyers ! Aujourd’hui, on ne peut plus se passer du portable ou d’internet… De la carte grise à la déclaration d’impôts, tout se traite par internet ! Un père de famille en vacances doit pouvoir communiquer avec son travail par ces moyens modernes… Alors que faire ?

Il y a plusieurs décennies, bien avant l’arrivée de l’internet et du portable, le père Calmel exprimait clairement l’aspect nuisible de la « surcommunication » dans l’un de ses ouvrages : « A cause de moyens techniques nouveaux de communication entre les hommes, à moins d’une grande vigilance et d’une ascèse nourrie par la prière, la dissolution de toute vie personnelle est devenue un danger à l’échelle de la planète. » Plus loin il demandait à Notre Dame « cette réconciliation, non pas avec le temps, mais avec la vie que le Seigneur me demande de vivre en ce temps ». Il nous semble que ces deux phrases résument bien la question et l’orientation que doit prendre la réponse.

Le père Calmel expose la gravité de la situation ; il s’agit de la dissolution de « toute vie personnelle » c’est-à-dire de toute vie intérieure et donc de toute vie chrétienne ! Il propose une solution axée sur trois domaines : la vigilance, l’ascèse et la prière. Seule cette solution permettra à nos familles de mener la vie que le Seigneur leur demande de vivre « en ce temps ». Nous traiterons donc sommairement de ces trois domaines.

  • La vigilancecar ces moyens de communications ne sont pas anodins. Si c’est l’usage des moyens qui les rend bénéfiques ou nuisibles, mettre internet entre les mains d’un enfant est comme mettre un bulldozer entre les mains d’un enfant de 5 ans,  lui demander d’en faire bon usage puis s’étonner qu’il ait détruit la maison ! Nos familles doivent donc être informées des risques que présentent ces technologies par l’accès illimité qu’elles donnent à des informations inutiles voire des perversités presque inévitables… Le sujet doit être abordé en famille avec gravité !
  • L’ascèse, tant il est vrai que se passer de ces moyens exige une véritable ascèse ! Nous ne pensons pas que le mot soit excessif. Il faut une bonne dose d’héroïsme pour leur résister ! Il est nécessaire donc d’apprendre aux enfants à s’en passer le plus possible en en limitant l’accès autant que faire se peut (interdire l’accès à internet seul, avant tel âge et limiter les horaires par exemple), en imposant un accès public (l’ordinateur connecté étant placé dans un lieu de passage).
  • La prièrequi n’exclue évidemment pas les moyens pratiques ! Elle les accompagne ! Les grands-parents doivent prier pour que ces moyens ne pervertissent pas leur vie familiale et doivent, par leur exemple, encourager leurs enfants et petits-enfants à prier pour choisir la voie que Dieu leur demande de prendre dans ce domaine !

Les nouvelles technologies, par les facilités qu’elles apportent et par la mauvaise orientation que leur donne notre monde « Anti-Christ » sont un réel danger pour nos familles ! Nous avons bien conscience de n’avoir pu apporter de recettes mais seulement des éléments de réflexion car nous pensons qu’il est capital que les grands-parents aient réfléchi à ce sujet d’actualité. La nouveauté du temps est qu’il n’y a plus de sanctuaire préservé…

Puisse sainte Anne nous aider à faire les bons choix qui conduirons nos familles à la sainteté…

Des grands-parents

Photos et souvenirs

De retour des vacances, pourquoi ne pas passer quelques moments en famille à trier les photos et souvenirs rapportés par chacun ?

Vider les appareils photos, sélectionner les images à garder, rassembler les cartes postales ou billets d’entrée des monuments visités, inclure des légendes ou des cartes d’itinéraires, faire un petit compte rendu des différents camps…Et pourquoi pas, demander à un tel de faire le récit d’une anecdote ou d’un événement particulier ?

Si l’on ne le fait pas tout de suite, alors que les événements sont encore frais, il y a de fortes chances que cela ne se fasse jamais, et qu’une partie de la mémoire familiale passe à la « corbeille ». L’album des vacances, qu’il soit sous forme de photos tirées, ou si l’on a plus de temps pour la mise en page, imprimé au format livre, permet de se remémorer les bons moments passés ensemble, mais aussi de garder une trace de nos activités. Cet aide-mémoire est précieux pour les plus petits, qui se plaisent à feuilleter les albums-photos, et intègrent ce qui s’est passé avant eux ; mais pour les plus grands également, qui se souviendront mieux de tous ces bons souvenirs, grâce à ces photos qui en sont les meilleurs rappels.

                                                                                                                                                              

 

Réaliser un gâteau au chocolat rapidement … et facilement … en faisant fondre le chocolat, en douceur … C’est très facile et tellement plus simple !

 

Voici une méthode que j’emploie systématiquement.                                   

Cette astuce m’a été apprise par ma mère qui se l’était fait expliquer par

une démonstratrice Tupperware.

1)      Je fais chauffer un demi-litre d’eau dans la bouilloire.

2)      Dans la terrine destinée à la pâte à gâteaux, je casse la tablette de chocolat en une dizaine de morceaux ;

3)       je recouvre d’eau bouillante mes morceaux de chocolat, je couvre et je laisse fondre durant 3 à quatre minutes.

4)      Pendant ce temps je coupe ma quantité de beurre à incorporer en petits cubes.

5)      Je retire le couvercle, je vide l’eau bouillante (brunie par le chocolat) dans l’évier. Faîtes attention, mais ne vous inquiétez pas trop, l’eau et le chocolat ne partent pas ensemble !

6)      Et vite, j’incorpore au chocolat fondu les morceaux de beurre qui fondent à leur tour au contact du chocolat bouillant (mélangez rapidement, car le chocolat en se refroidissant durcirait de nouveau).

Vous éviterez ainsi de salir une casserole ou de « cuire » le chocolat, et votre mélange chocolat-beurre est à la bonne température pour incorporer ensuite les jaune d’œufs (ou les œufs entiers).

                Je le redis : que les championnes de l’organisation n’hésitent pas à partager leurs trésors d’organisation en écrivant au journal. Partageons nos talents …

PLUS RAPIDE, PLUS EFFICACE…PLUS ECONOMIQUE

 

Les 1001 astuces qui facilitent la vie quotidienne !                                                      

Une rubrique qui tente de vous aider dans vos aléas domestiques.

 

 

Sans verser dans le « selfie » à tout-va, il est important que les enfants puissent s’enraciner dans une lignée et une suite d’activités familiales qui, par les photos, leur permettent de garder une trace de leur histoire personnelle et de se créer ainsi des racines.

A notre place

     Il est difficile d’être à notre place, juste avec le devoir d’état monotone, répétitif, lassant.

     Nous voudrions tout posséder : 

     Un foyer heureux, un cercle d’amis présents, une réputation flatteuse, une position honorable, une honnête aisance, la reconnaissance de nos talents.

     Nous voudrions être une référence par les conseils avisés, admirées pour nos qualités intérieures, notre adresse manuelle, notre sens artistique ou notre élégance.

     Être au courant des dernières nouvelles et tout comprendre,

     Avoir raison en tout mais sans nous mettre en porte à faux avec le monde,

     Avancer en vertu, si possible sans la croix

     Sommes-nous alors pauvres en esprit ?

 

     Ce qui est visible dans la jeunesse, au fur et à mesure de l’âge se dissimule et si nous n’y prenons pas garde, enfle de façon cachée comme un abcès. Nous savons en effet de mieux en mieux masquer, dire ou paraître ce que les autres attendent de nous.

     De plus l’expérience acquise nous donne, à nos yeux, le droit de dominer, de juger.

     A celui ou celle qui ne partage pas notre point de vue, nous opposons nos besoins, notre âge, notre expérience, notre fonction, notre état, parfois jusqu’à l’impatience ou la colère.

     Comment alors être pauvre en esprit ?

 

     En regardant les saintes femmes tout à leur service du Maître, nous avons la réponse. Celle du service humble et caché dans le silence et la simplicité.

     Avec leur modeste besogne: nourriture, gite, entretien des tuniques déchirées, soins des pieds abîmés par les longues marches, elles recevaient dans leurs âmes l’enseignement et la douceur du Maître.

     Toutes à leur tâche, l’Evangile ne rapporte pas qu’elles se querellaient pour la première place comme les apôtres et Marthe avait compris comment joindre la prière et la contemplation à son activité.

     Elle qui avait tant souffert avec Lazare des désordres de Marie-

     Madeleine, jetant le déshonneur sur leur famille et faisant craindre pour son salut, avait accepté humblement que sa sœur l’ait dépassée en vie intérieure et s’était désormais mise à son école sans cesser d’être efficace.

     Marthe avait eu la grâce de la pauvreté du cœur.

 

     Ces femmes, pauvres d’elles-mêmes, accompagnaient les disciples de leurs soins attentifs et délicats, restant à leur place dans la prière, sans donner leur avis sur ce qu’il convenait de faire.

     Mendiantes de Dieu, elles recueillaient toute la journée les grâces du Divin Cœur et avec la Vierge Marie, apprenaient à méditer en repassant tout dans leur cœur.

     Sans respect humain et sans peur, elles ont tout donné, fait fi de leur réputation, seules sur le chemin du Calvaire pour s’y tenir avec la Vierge Marie, après que Véronique eut essuyé avec une immense compassion le visage du Sauveur.

     Quelle récompense leur fut-il donnée de cette humble fidélité sans inquiétude pour elles-mêmes ?

     La Sainte Face imprimée sur le linge, et d’être les premiers témoins de la Résurrection.

     A s’être totalement oubliées, par pur amour, elles ont été comblées bien au-delà de ce qu’elles auraient pu imaginer, car justement elles n’attendaient rien.

     Heureux les pauvres en esprit car le royaume des cieux est à eux.

                                                En la fête de Sainte Marthe, 29 juillet

                                                                       Jeanne de Thuringe

Pauvreté, qui es-tu ?

Pour ne l’imaginer que couverte de haillons, Dame Pauvreté fait peur. Aussi l’estimons-nous peu appropriée à nos foyers, qui à l’évidence ont besoin du vêtir et du loger, comme d’ailleurs de tant d’autres nécessités. Alors, volontiers, nous la laissons aux religieux : n’est-ce point à eux d’en faire le vœu, conjointement à ceux d’obéissance et de chasteté ?

Un tel regard, nous le sentons, relève de la caricature, peut-être même du mensonge avec soi-même. Il est le fruit d’un cœur vide, voire esclave d’un siècle avide. A confondre vœu et vertu, il n’encourage que la médiocrité. Si le vœu de ne rien posséder est propre au religieux et se trouve spécifié par la règle de ce dernier, la vertu est appelée à être partagée par tout chrétien, et son exercice multiforme s’adapte à chaque état en particulier. En ce sens, la vertu de pauvreté relève d’abord d’une disposition d’esprit : « Bienheureux les pauvres en esprit, car le Royaume des cieux est à eux » (Mt 5, 2).

Oui, la pauvreté chrétienne est une noble Dame, certes remplie de paradoxes. Quand le monde des ténèbres la traite en ennemie, objet de tous les mépris ; quand les têtes mitrées elles-mêmes ont pris ce mauvais pli, pour s’être croisés contre la pauvreté dans le monde, Jésus-Christ, lui, a dit : « Bienheureux les pauvres en esprit ». Autre paradoxe et non des moindres ; là où la pauvreté semble s’identifier au manque et à la privation, ses chantres chrétiens disent combien elle est souveraine possession : « Nous sommes considérés comme pauvres, nous qui enrichissons un grand nombre ; comme n’ayant rien, nous qui possédons tout » (2 Co 6, 10).

Dame Pauvreté, qui donc es-tu, de qui es-tu la parure ?

Cette pauvreté, l’Évangile l’appelle encore simplicité. Elle est la caractéristique du cœur qui n’a qu’un seul principe fondamental de vie, du cœur qui ultimement ne recherche qu’une seule chose : son Dieu, seul capable de la combler. Une telle âme sait que les véritables richesses ne sont pas celles du monde de la matière, mais de l’esprit. Et quand l’Esprit divin, maitre et créateur de tout, vient à se proposer, alors tout n’est plus rien. Assoiffée qu’elle est d’éternité, une telle âme relativise donc ce qui est passager. Parce que le temps est court (1 Co 7, 29), certes « elle use du monde, mais comme n’en usant pas » (1 Co 7, 31). Se sachant rachetée à grand prix, elle ne veut plus se rendre esclave des hommes (1 Co 7, 23), aussi son trésor est-il là où le voleur ne s’approche pas, là où la teigne ne détruit point, là où les bourses ne sauraient s’user (Lc 12, 33-34). Inépuisable, ce trésor relève non du paraître ni de l’avoir, mais de l’être ; de l’être divin qui se communique, parant l’être même de l’homme de divins reflets portant le beau nom de vertu. Alors oui, à la découverte d’un tel trésor proposé à tous et enfoui en chacun par la grâce baptismale, on comprend les âmes consacrées qui délaissent tout pour partir à son immense conquête : « Le royaume des cieux est comparable à un trésor caché dans un champ ; celui qui l’a découvert le recache et, dans sa joie, vend tout ce qu’il a pour acquérir ce champ » (Mt 13, 44). C’est la joie d’un saint François épousant promptement Dame pauvreté, mais c’est encore celle de tout chrétien que la vie aura lentement tourné vers les véritables biens, jusqu’à franchir enfin, au soir de sa vie, le seuil de la céleste Patrie.

Fondamentalement, cet esprit de pauvreté est donc caractéristique de celui qui se sait ici-bas étranger et voyageur (He 11, 13). Un tel constat en entraîne aussitôt un second. Notre pérégrination se faisant dans l’adversité – à raison même du premier péché – le détachement chrétien est encore celui du soldat qui, à chaque fois que le combat approche, ne garde que les armes nécessaires ; délibérément, il laisse en arrière tous les impedimenta, ces lourds bagages nécessaires au campement. Oui, l’Église ici-bas est militante, et la lutte est âpre : « Bien-aimés, je vous exhorte, comme des étrangers et des voyageurs, à vous garder des convoitises de la chair qui font la guerre à l’âme » (1 P 2, 11). Quant aux biens matériels, le monde pécheur – et initialement chacun de nos cœurs – est soumis à deux maîtres qui mènent la guerre à l’âme. Le premier répond au nom de Richesse, le second à celui de Misère ; chacun à sa manière tend à enfermer l’homme dans les préoccupations de la matière, et tous deux finissent souvent par opposer les hommes entre eux, détruisant tour à tour la paix familiale, sociale, ou internationale. Le disent suffisamment les querelles d’héritages, le règne de l’intérêt particulier propre au capitalisme comme l’histoire des conflits de ces dernières décennies. Et le règne de Mammon comme celui de Misère ne s’en répandent que plus. Le motif en est simple : le cœur humain laissé à lui-même est habité par un désir désordonné des biens matériels, par la convoitise des biens de ce monde. De cet esclavage destructeur, Dame pauvreté entend nous libérer. A celui qui, re-né avec le Christ, daigne l’écouter, elle s’adresse ainsi : « Si vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez les choses d’en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu ; ayez du goût pour les choses d’en haut, non pour celles qui sont sur la terre. […] Faites donc mourir […] l’avarice, qui est une idolâtrie » (Col 3, 1-5).

Comment mener cette lutte, comment faire régner Dame pauvreté en nos foyers ? « Faites l’aumône, faîtes-vous des bourses que le temps n’use pas, un trésor inépuisable dans les cieux » (Lc 12, 33). La règle de l’esprit de pauvreté est simple : les biens matériels sont là pour faire le bien. L’acte premier de cet esprit de pauvreté reste donc l’aumône. Heureux le foyer qui sait indexer en son budget prévisionnel une part, si minime soit-elle selon les possibilités, pour faire le bien ! Heureux le grand adolescent qui, dès son premier salaire reçu, saura en consacrer une partie à autre que lui-même ! Il ne saura le faire que si, auparavant, il aura appris de ses parents la pratique de l’aumône. La petite Thérèse de Lisieux volera d’autant mieux vers les sommets de l’union à Dieu que son père lui aura appris, encore enfant, à pratiquer chaque dimanche l’aumône envers les pauvres… Qu’est-ce encore que la pauvreté familiale ? Celle qui sait combattre le délétère esprit de consommation, celle qui à travers le respect du patrimoine se considère comme usager des biens de ce monde plutôt que comme propriétaire, et apprend aux enfants la fuite de tout gâchis, qu’il s’agisse de nourriture ou d’électricité. C’est encore elle qui enseigne à se mettre au service des pauvres, à aider les indigents.

Pour le foyer chrétien habité du désir d’éternité, il ne fait aucun doute que la prudence jointe à la générosité saura faire régner Dame Pauvreté en son sein. Alors oui, Bienheureux sont-ils, car le royaume des cieux est à eux (Mt 5, 2). Dès ici-bas, à travers le voile de la foi, Dieu leur donne le centuple en leur découvrant quelque chose de sa transcendance divine.

Chanson d’automne

Interprété par Jean Lumière (1895-1979)

Les paroles de cette chanson sont tirées de la poésie « Paysage d’octobre » (« Les névroses – 1183») de Maurice Rollinat (1846-1903). Rollinat n’est guère recommandable par sa vie (et sa conception de la vie, très sombre), mais c’est un poète qui chante la nature avec talent. N’écoutez pas cette chanson si vous êtes d’humeur mélancolique !  Si vous êtes touché par la leçon de dépouillement que donne l’automne, vous y trouverez de quoi méditer, sans tomber dans le pessimisme surtout ! Pour ceux qui souhaitent connaître le texte intégral du poème : https://fr.wikisource.org/wiki/Paysage_d%E2%80%99octobre

Les nuages sont revenus,
Et la treille qu’on a saignée
Tord ses longs bras maigres et nus
Sur la muraille renfrognée.
La brume a terni les blancheurs
Et cassé les fils de la Vierge,
Et le vol des martins-pêcheurs
Ne frissonne plus sur la berge.

Refrain

Viens cueillir encor un beau jour
En dépit du temps qui nous brise
Et mêlons nos adieux d’amour
Aux derniers parfums de la brise.

(couplet ajouté pour harmonisation, n’est pas de Rollinat)

Les arbres se sont rabougris ;
La chaumière ferme sa porte, 
Et le petit papillon gris
A fait place à la feuille morte.
Plus de nénuphars sur l’étang ;
L’herbe languit, l’insecte râle, 
Et l’hirondelle en sanglotant
Disparaît à l’horizon pâle.

https://open.spotify.com/search/results/jean%20lumi%C3%A8re%2C%20chanson%20d’automne

Les Saisons (Die Jahreszeiten) – L’automne – Oratorio profane (1799-1801) – Joseph Haydn

Notre citation pour septembre et octobre :

Le plus bel instrument, le plus vieux, le plus vrai, la seule origine à laquelle notre musique doit son existence, c’est la voix humaine ». Richard Wagner (1813 – 1883).

 Les Saisons (Die Jahreszeiten) – L’automne – Oratorio profane (1799-1801) – Joseph Haydn

Trio (Simon, Hanne et Lukas) avec chœur

(Texte tiré d’un poème de Thomson, c’est une vision « déiste » de la nature et du travail qui peut néanmoins nous inciter à bénir nos occupations et à rendre grâce à Dieu d’être propre à les accomplir).

Simon :

So lohnet die Natur den Fleiß;

ihn ruft, ihn lacht sie an,

ihn muntert sie durch Hoffnung auf,

ihm steht sie willig bei;

ihm wirket sie mit voller Kraft.

Ainsi la nature récompense le labeur ;

elle le sollicite, elle lui sourit,

elle l’encourage par l’espérance,

elle l’assiste de bonne grâce,

elle agit en sa faveur de toutes ses forces.

 

Hanne, Lukas :

Von dir, o Fleiß, kommt alles Heil.

Die Hütte, die uns schirmt,

die Wolle, die uns deckt,

die Speise, die uns nährt,

ist deine Gab’, ist dein Geschenk.

De toi, ô ! labeur, vient tout salut.

La chaumière qui nous abrite,

la laine qui nous habille,

les aliments qui nous nourrissent,

sont ton don, sont ton cadeau.

 

Hanne, Lukas, Simon :

O Fleiß, o edler Fleiß!

 Von dir kommt alles Heil.

O ! labeur, ô ! noble labeur !

De toi vient tout salut.

 Hanne :

Du flößest Tugend ein,

und rohe Sitten milderst du.

Tu inspires la vertu

et tu adoucis les mœurs grossières.

Lukas :

Du wehrest Laster ab

und reinigest der Menschen Herz.

Tu préserves du vice

et purifies le cœur de l’homme.

 Simon :

Du stärkest Mut und Sinn

zum Guten und zu jeder Pflicht.

Tu renforces le courage

et le sens du bien et du devoir.

  Hanne, Lukas, Simon avec Chœur :

 O Fleiß, o edler Fleiß,…    

O labeur, ô ! noble labeur…

https://www.youtube.com/watch?v=Il7QFtUYXBo

 

 

Le détachement matériel

Nous vivons un temps où « les valeurs » vantées publiquement, officiellement, sont celles de la consommation et du confort…Tout nous y pousse ! Ce monde s’oppose à celui de Dieu, il refuse la lumière de l’Evangile. Il recherche sans fin les plaisirs, les honneurs, les richesses matérielles. Or, si nous voulons vivre en enfants de Dieu nous devons renoncer aux convoitises de ce monde. Renoncer à toutes les choses qui nous éloignent ou même, pire, nous séparent de Dieu ! Réalisons-nous suffisamment le danger d’une telle tendance ? pour nous-mêmes d’abord et, plus encore, pour nos enfants ?

Ce n’est pas tout de « renoncer au mal et aux convoitises de ce monde », saint Paul définit en trois mots le comportement digne d’un « enfant de Dieu », d’un véritable catholique : vivre dans la tempérance, la justice et la piété

Arrêtons-nous sur le premier de ces trois points : la sobriété, la modération, notamment en ce qui concerne l’usage des choses matérielles, c’est-à-dire « vivre en hommes raisonnables », en gardant une maîtrise de soi mais aussi une prudence et une modération dans cet usage des choses créées.

Tournons-nous à présent vers ce petit enfant de la crèche couché sur la paille, le Fils de Dieu lui-même venu nous enseigner comment vivre en vrais enfants de Dieu… Sommes-nous prêts à l’imiter jusqu’à ce dénuement de Bethléem ? Aussi bien, sans aller jusqu’à pareil « extrême », n’avons-nous pas à puiser devant la crèche quelques leçons de simplicité ? Demandons-nous cette grâce de parfait détachement de toutes les choses créées dont la Sainte Famille nous donne l’exemple ?

Bien sûr il y a une consommation normale, juste, légitime, mais elle a des limites : à nous de fixer ces limites, à nous de ne pas les dépasser. Sachons nous faire, sur ces points, une « règle de vie » …et nous y tenir. C’est dans la mesure où nous aurons acquis une bonne maîtrise de nous-mêmes dans la tempérance que nous pourrons mieux les imposer à nos enfants.

Cela ne peut se faire sans un esprit de pénitence et un goût du sacrifice, en sachant accepter de bon cœur les sacrifices imposés ( peu de moyens financiers, une maladie qui prive de loisirs ou contraint à un régime alimentaire contraignant, pas autant d’enfants qu’on aurait souhaités , ou même pas d’enfants du tout parce que la Providence a voulu cet immense sacrifice pour nous…), mais aussi les sacrifices volontaires ( pas de Nutella tous les matins au petit déjeuner, se priver d’acheter un vêtement ou un repas tout fait en prenant le temps de le confectionner soi-même, refuser d’allumer l’ordinateur trop tôt dans la journée tant que l’on n’en a pas un besoin indispensable…).

Nous éduquerons nos enfants à ce détachement matériel :

Vers deux ans, prêter : doucement, l’encourager à prêter ses affaires, à s’en séparer (ce qui est loin d’être spontané à cet âge !). Cela se fera plus par persuasion que par contrainte en mettant en avant le « pour faire plaisir » à l’autre, en restant souple car cela reste du domaine facultatif.

Réparer : nous aurons à cœur de lui apprendre à ne pas abîmer ce qui lui a été prêté, (ou ce qu’il a pris…) ou, sinon de lui faire réparer avant de le rendre (nous le ferons avec lui tout en lui laissant faire lui-même ce dont il est capable).

Vers quatre ans, partager : à partir de trois ou quatre ans, un enfant devient plus disposé à la générosité : il aime faire plaisir aux autres. C’est donc maintenant que l’on peut développer encore cette générosité en reliant les efforts qu’il va faire à l’amour de Jésus : partager avec l’autre, c’est comme si on partageait avec Jésus. Les occasions matérielles ne manquent pas, mais surtout, rien ne sert d’exiger d’eux qu’ils partagent avec les autres ce qu’ils ont envie de garder pour eux si nous-mêmes ne leur en donnons pas l’exemple : maman se prive de dessert car il manque un fruit dans le compotier…papa prête ses outils au voisin…

A six ans et plus, ne pas gaspiller : nous baignons dans une société si poussée à la consommation que, bien souvent, nous n’avons plus conscience des occasions de gaspillage : dans l’alimentation, les vêtements, les fournitures scolaires, le gâchis du papier…A chacun de voir ce qu’il peut améliorer dans sa vie quotidienne pour moins gâcher en vrais enfants gâtés que nous sommes hélas devenus ! Expliquons à nos enfants que tout ce qui est ainsi gaspillé est perdu, alors qu’il pourrait servir à ceux qui n’ont rien…Apprenons-leur à réutiliser un morceau de papier encore vierge, à terminer le pain rassis avant d’entamer la baguette croustillante… accommodons de temps en temps les petits restes qui traînent dans le réfrigérateur, mettons une pièce sur le genou du pantalon troué, ou transformons-le en bermuda ! Nos enfants verront que le détachement matériel n’est pas nécessairement une question de budget, mais surtout un état d’esprit, celui de la pauvreté que nous demande Jésus, de la paille de sa pauvre crèche à son dépouillement sur la croix !

Après douze ans, se former : en plus de la pratique du détachement matériel dans la vie quotidienne, nous les dirigerons vers un apprentissage de la doctrine, au moyen de lectures (comme le catéchisme de St Pie X) et de conversations, meilleurs moyens de leur donner des idées claires et bien fondées.

En apprenant à nos enfants à savoir se contenter du strict nécessaire, sans se plaindre de ce qui leur manque (ou de ce dont ils rêveraient !), sans désirer ou rechercher le « superflu », ils adopteront un style de vie simple et modeste et comprendront que l’on est bien plus par ce que l’on est que par ce que l’on a !

Sophie de Lédinghen

Ces petits riens qui nous agacent…

 

            Ce sont parfois les plus petites choses qui nous irritent le plus facilement. Oh il s’agit surtout de ces petites choses anodines, qui tapent sur les nerfs, mais sans entamer l’amour mutuel des époux. Même un bon mariage offre ses petits défauts à supporter : une manie qui vire au « tic », un craquement de doigts, un raclement de gorge, une maniaquerie maladive dans le rangement d’une petite cuillère…

On avait la certitude d’avoir épousé l’homme parfait, la femme sans défaut, et voilà que peu à peu cesse notre vision du Mont Thabor devant l’époux idéalisé. A présent que nous avons le privilège de nous côtoyer jour et nuit, nous nous apercevons de bien des singularités, qu’elles soient drôles, gauches ou irritantes. Chacun de nous, examiné sous le microscope de la vie quotidienne, va révéler des petites manies personnelles qui, pour notre prochain, paraîtront bizarres ou agaçantes.

Le mariage présente constamment des occasions que nous pouvons utiliser pour ou contre notre amour mutuel. Lorsque nous considérons un défaut chez notre époux et que nous nous y attardons, nous faisons un rapprochement entre sa personnalité et cette manie, et nous commençons à le voir davantage comme un objet que comme une personne, nous le déformons. Or considérer quelqu’un de l’extérieur est manquer à la charité. Observer d’un œil critique celui que l’on aime est une forme de trahison ; cela brise peu à peu la douce intimité qui existe entre les époux. C’est pourquoi nous devons toujours nous efforcer de regarder par-dessus les particularités et considérer l’intérieur en nous attachant à la personnalité profonde de l’être aimé. Plus on y parviendra, plus les petites manies perdront de leur importance… peut-être même jusqu’à devenir quelque peu sympathiques !

Parfois un certain nombre d’agacements se sont accumulés au fond de notre cœur, et l’on se trouve soudain face à une foule de ressentiments qui feront bientôt place à des disputes successives, parties de faits pourtant insignifiants ! Fatigues, aigreurs accumulées…on se répond d’un ton sarcastique. Considérées séparément ces blessures sont anodines…prises toutes ensemble elles deviennent considérables, quoique petites ! Pour une seule vétille, il n’y a pas de problème ; quand il y en a cinquante en même temps c’est tout différent ! Une façon d’éviter leur accumulation est d’en parler en ménage dès qu’elles se produisent, et chercher le remède à ces incidents irritants. Et si une discussion calme ne suffit pas, il reste encore un moyen, en plus de la prière souvent efficace, que l’on peut utiliser intérieurement : au lieu de tenir mentalement un registre dans lequel on consigne toutes les « manies » de son conjoint, efforçons-nous de dissoudre chacune d’entre elles dans notre amour pour lui à mesure qu’elles se présentent. Chaque soir, avant de nous endormir, essayons d’effacer consciemment de notre esprit les petites difficultés de la journée en les offrant en sacrifices à Notre-Dame, en lui demandant de les prendre en charge pour nous ; ainsi pourrons-nous commencer la journée suivante avec un cœur neuf.

Quelle que soit la profondeur de notre amour, nos imperfections et des circonstances difficiles ternissent inévitablement la beauté de l’âme que nous avions d’abord perçue chez notre futur époux, et nous en venons à nous demander si cette vision du Mont Thabor n’était pas simplement une illusion à présent dissipée…

Dans ces moments plus difficiles, tournons-nous alors vers le « coffre aux trésors »de nos plus tendres souvenirs, et efforçons-nous de faire renaître un geste, une parole, un acte de générosité ou d’héroïsme qui nous avait révélé la véritable nature, l’unique beauté de cet amour. Cette simple contemplation fera perdre de l’importance à la difficulté du moment et ravivera votre amour ! Au fur et à mesure de notre vie, prenons bien soin de placer de nouveaux souvenirs dans notre « coffre aux trésors », les petits désaccords s’amenuiseront et nous reverrons notre époux dans toute sa splendeur !

Avez-vous constaté comme il est plus facile de remarquer les défauts des autres, tout en passant allègrement par-dessus les siens ? Il m’est tellement plus agréable de me voir comme un être exceptionnel et de m’installer confortablement dans toutes sortes d’illusions sur ma personne ! Je préfère m’attarder sur les défauts des autres qui ne me posent aucun problème (sauf si j’ai à en souffrir).

Vous avez noté un bon nombre d’imperfections chez celui ou celle que vous aimez, vous le trouvez paresseux, autoritaire, impatient…et au lieu d’en discuter calmement à deux, voilà que vous vous mettez à pointer du doigt ses défauts en indiquant que vous apprécieriez qu’il les corrige…

Non seulement vous n’obtenez pas grand-chose en le critiquant ainsi, mais il se met à répliquer en vous faisant remarquer vos propres défauts (dont, par exemple, votre facilité à le critiquer !), et le tout dégénère en dispute.

Dans la vie conjugale, c’est souvent en commençant à se réformer soi-même que l’on fait progresser les choses ; c’est alors que, chose étrange, on voit apparaître des solutions à nos problèmes, nous réalisons que nos propres actions provoquaient de mauvaises réactions que nous déplorions chez les autres, et nous découvrons que notre pratique des vertus permet aux autres de changer plus facilement.

-Contrairement à ses amis, son mari Patricius ne devint jamais violent, ce qui lui permit de continuer à s’efforcer de l’aimer convenablement.Prenons l’exemple de sainte Monique qui avait un mari dur et irascible. Au lieu d’essayer de changer son caractère par les critiques et les reproches (ce qui n’aurait fait qu’augmenter son irritation) elle maîtrisa son propre caractère et apprit la patience. Ce qui eut pour effet deux choses :

-Par l’exemple de sa bonté, Monique finit par avoir raison de son mari, si bien qu’elle eut la joie de voir ce païen se convertir peu de temps avant sa mort.

Elle vit qu’il était préférable de se concentrer sur l’ivraie de son propre jardin plutôt que d’arracher celle qui poussait dans celui de son mari. La sainteté est plus efficace que l’éloquence !Elle avait détourné son attention principale des imperfections de son mari pour se concentrer sur les siennes propres, en s’efforçant de devenir elle-même plus sainte.

Ce n’est pas ce qui est plus facile qui nous intéresse, c’est ce qu’il y a de plus beau !

SL