Les handicapés dans la famille

           S’il est des personnes qui requièrent nos soins et notre charité, pour lesquelles le Bon Dieu nous demande d’exercer ne serait-ce qu’un pâle reflet de son extrême libéralité, par notre patience et une certaine grandeur d’âme, ce sont bien les personnes diminuées par un handicap physique ou mental.

Mais plutôt que de voir combien elles pèsent sur une vie de famille, nous avons choisi d’observer, avec le recul, les immenses bienfaits que cette situation apporte à chaque famille concernée.

Il n’est pas question de minimiser le poids quotidien que représente l’éducation d’un enfant handicapé, physique ou mental, charge qui est d’ailleurs très variable selon les handicapés et les périodes de leurs vies ; ni non plus d’idéaliser ces familles qui ont su surmonter cette croix, portée chrétiennement. Notre propos est plutôt de mettre en éclairage tous les bénéfices naturels et spirituels que l’entourage a pu recevoir de cette situation « anormale » permise par le Créateur.

Nous nous sommes appuyés, entre autres, sur l’expérience de Dominique Thisse, président de la Fondation Sainte Jeanne de Valois, qui travaille sur un livre témoignage à paraître prochainement. Les citations qui jalonnent ce texte, en sont des extraits qu’il a bien voulu nous transmettre en exclusivité. Qu’il en soit vivement remercié !

Le premier des bienfaits amené par la naissance d’un enfant handicapé, c’est la nécessité d’accepter le fait que le Bon Dieu nous envoie un petit être plus faible que les autres, pour lequel nous devrons exercer encore davantage notre responsabilité de parents, en complète soumission à la volonté divine. Ce que nous ne comprenons pas dans l’instant, nous en verrons les fruits plus tard. Cette acceptation est absolument nécessaire de façon naturelle, afin de voir les choses positivement et de surmonter l’angoisse de cette nouvelle, mais spirituellement, c’est de s’en remettre à la Providence et la laisser tenir les rênes d’une situation que l’on ne maîtrise pas.

On ne peut rien prévoir pour l’avenir, et les médecins qui nous aident au jour le jour, ne savent pas non plus comment chaque handicapé va évoluer, tant les formes de handicaps sont nombreuses, et tant leur évolution diffère selon les ambiances familiales. Il faut se mettre dans l’état d’esprit de prendre les choses comme elles viennent, sans se poser de questions, de régler les problèmes quand ils apparaissent, sans se créer de soucis supplémentaires à vouloir anticiper le futur. Bref, le Bon Dieu nous apprend ainsi à vivre dans le présent, en ayant confiance qu’il enverra les grâces nécessaires en temps voulu, ce qui est réellement bien le cas tout au fil des années ! Ces enfants si confiants en nos capacités, nous donnent l’exemple de la profonde et véritable confiance que nous devons avoir en la sollicitude divine.

« Une chose est absolument certaine, c’est que tout dans cette naissance est fait pour rapprocher les parents, mais aussi leurs autres enfants. Les difficultés resserrent les rangs, l’orgueil est rabaissé, l’égoïsme affaibli. »

Quand toute la famille se prend au jeu de veiller sur cet enfant infirme, cette tâche est une véritable école de patience, de générosité, de renoncement : il faut accepter de répéter plusieurs fois la même chose, de montrer et remontrer comment on fait les gestes les plus simples de la vie quotidienne, en ayant parfois l’impression que cela ne sert à rien. Se dévouer à aider quelqu’un qui n’a pas les mêmes capacités que soi, permet de réfléchir et de remercier la Providence qui nous a octroyé un sort plus enviable. « Aussi, par leur maladresse et leur absence d’autonomie, ils (ces enfants) font littéralement se dissoudre l’égoïsme et accepter comme légère la lenteur des tâches mille fois répétées. Ils nous font ordonner l’emploi du temps. Ils suscitent le don de soi. Enfin, par leur absence d’inclination au mal, par leur pureté et leur innocence, ils sont la source d’une contamination du bien. Ecoles de perfection, ils sont les messagers de la grâce et nous inspirent des pensées et des actions vertueuses. »

En effet, la duplicité est compliquée pour ces enfants qui souffrent, ou qui restent avec un esprit d’enfance et de simplicité tout au long de leur vie. C’est pourquoi ils nécessitent d’autant plus d’être traités avec déférence, une extrême gentillesse, seule capable de les faire progresser. Comme ils ont un 6ème sens qui leur permet de capter les atmosphères, dès qu’il y a un conflit ou une agressivité, cela leur devient insupportable, et ils ressentent cela comme une blessure violente à l’harmonie affective dans laquelle ils se complaisent et qui est nécessaire à leur équilibre.

« Ces enfants ont une vertu réconciliatrice. Nos filles ne supportent pas les disputes, devant lesquelles elles nous sermonnent ou fondent carrément en larmes, nous donnant honte de nous-mêmes et nous faisant aussitôt cesser celles-ci. Quand chacun va séparément se réfugier un moment auprès d’elles, elles rétablissent spontanément les liens temporairement brisés, messagers silencieux qui ramènent les uns vers les autres les membres de la famille peinant à se pardonner spontanément. Ce sont des êtres d’ordre. A leurs yeux, les disputes sont une transgression de la justice. Ce sont aussi des êtres remplis d’un amour profond pour leurs proches, qu’elles ne veulent pas voir souffrir et encore moins se faire souffrir. Leur influence est si puissante qu’elle agit même sur la profondeur et la sincérité de notre pardon. Si nous n’accordons celui-ci que du bout du cœur ou des lèvres, leur seule présence nous rappelle à l’ordre. Leur droiture et leur innocence nous font considérer comme tromperie à leur égard cette demi-acceptation et, pris de confusion, nous révisons aussitôt notre attitude. »

Ces enfants, qui adultes conservent leur cœur d’enfant, sont une leçon d’humilité permanente pour leur entourage proche, ainsi que pour les personnes que la Providence met sur leur passage :

« A ceux qui se demandent pourquoi le Bon Dieu laisse concevoir des enfants infirmes, à ceux qui ont du mal à comprendre et accepter les souffrances qui en découlent, nos trois filles et leurs congénères apportent une réponse éclatante. De tels êtres sont nécessaires pour le progrès des âmes. Leur caractère apparemment inadapté à un monde qui les rejette majoritairement mais où elles avancent avec insouciance, oblige justement leur entourage à remettre en cause ce monde dans ses aspects peccamineux. Si l’infirmité de leur corps, elle-même issue du péché originel, leur fait une pesanteur qui bride leurs capacités physiques ainsi que leur intelligence, nous sommes nous-mêmes beaucoup plus gravement englués dans nos péchés. Les marques visibles de leur infirmité rappellent à ceux qui les croisent leurs propres faiblesses. Elles les incitent à la pénitence. « Ayez pitié de moi, Seigneur, parce que je suis infirme. Guérissez-moi, parce que mes os sont ébranlés » (Ps VI, 3) Et encore : « Pitié, Seigneur, guérissez mon âme ; j’ai péché contre vous. » (Ps XL, 2)

De plus, s’il est un domaine où l’exemple a une force considérable, c’est bien celui-ci. Le calme, le naturel et la gaieté des parents et des frères et sœurs font vraiment se poser des questions à l’entourage. Dans un monde où tout va en sens contraire, le cas impressionne. En particulier, on ne peut imaginer de défense plus puissante du caractère sacré de la vie et des bienfaits apportés par une famille chrétienne maintenue envers et contre tout. C’est dire la responsabilité considérable de la famille dans cet apostolat par l’exemple. S’il possède la mobilité nécessaire, en s’abstenant bien évidemment de toute vanité déplacée et s’assurant de ne mettre personne mal à l’aise, il ne faut pas hésiter à emmener son enfant avec soi chez ses amis, ni à aller avec lui faire ses courses. Outre que ces sorties favorisent son éveil, on multiplie pour l’entourage les occasions d’observer le comportement de cet enfant en compagnie des siens et de lui en faire tirer des pensées salutaires. »

« Ces enfants sont une modeste couronne d’épines par les sacrifices qu’ils imposent. Ils sont aussi comme la litanie des Béatitudes par la reconnaissance de l’œuvre de Dieu et des promesses attachées à l’épreuve, promesses à la fois de consolations terrestres et de récompenses célestes, et bien sûr par la contemplation des supériorités résidant chez les humbles de cœur, les doux, les justes, les cœurs purs, les pacifiques, les affligés et les persécutés. Ils sont un antidote parfaitement adapté à la triple concupiscence : détachement d’une chair meurtrie, frein à une vie facile, abaissement de l’orgueil face à un corps et une intelligence diminuée. Au milieu d’une époque caractérisée par la confusion, l’égarement et l’erreur, ils nous permettent, à la manière de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus demandant à Dieu de réordonner ses préférences, d’étalonner nos perceptions et nos jugements en nous aidant à voir vrai et à hiérarchiser nos priorités. Ils sont un remède extraordinairement puissant contre le monde artificiel que s’est fabriqué l’homme oublieux de son Créateur. »

C’est donc une grande œuvre de charité de leur permettre de s’épanouir à l’âge adulte, dans un milieu entièrement cohérent avec l’esprit familial et leur éducation, catholique dans toute l’acception du terme, tant dans les mœurs, que dans l’emploi du temps de tous les jours, qui facilite l’élévation de leur cœur et les besoins de leur âme, si réceptive aux inspirations divines et à la piété. C’est dans cet esprit que la Fondation Sainte Jeanne de Valois a été créée et veut se développer, afin de protéger ces êtres si faibles pour l’homme moderne, mais si forts dans le cœur de Dieu.

A.-C. de Bussy

Projet Sainte Jeanne de Valois : « Maison Saint Raphaël », dans le Pas-de-Calais.

 

La Fondation Sainte Jeanne de Valois, œuvre catholique de compassion fondée par des pères et des mères de famille confrontés au handicap, vise à offrir en France pour des personnes adultes atteintes de différents handicaps un maillage de lieux de vie à taille humaine, gérés comme des maisons familiales, à proximité géographique des familles en maintenant des liens étroits avec celles-ci. Après une première maison de dix pensionnaires fonctionnant avec un plein succès depuis trois ans dans l’Indre, elle a pour objectif d’ouvrir deux nouvelles maisons similaires dans le Pas-de-Calais et dans les Côtes d’Armor.

BP 50973  75829 PARIS Cedex 17

Téléphone : 01-75-50-84-86     

Site             : http://www.jeanne-de-valois.fr

Courriel      : contact@jeanne-de-valois.fr

 

 

 

 

S’aimer pour l’amour de Dieu

           « C’est par la qualité du cœur que nous valons, non par une sensibilité de surface, mais par l’aptitude à un grand amour, désintéressé, pur et fidèle. C’est là ce qui nous permet de dépasser l’égoïsme, c’est là ce qui nous introduit à une vie supérieure, c’est là ce qui finalement nous accorde à Dieu. »

Oh comme nous devrions faire nôtre cette belle pensée de Madeleine Daniélou !

Depuis le baptême, notre âme a soif de grandeur, elle aspire à Dieu et à tout ce qui lui ressemble…recherchant la perfection qu’elle s’efforce d’imiter à sa petite mesure. « La grandeur de l’âme consiste dans sa vertu » nous dit saint Augustin. Oui, c’est bien en travaillant les vertus chrétiennes que nous tendrons le mieux vers cet idéal, que nous deviendrons des saints pour l’amour de Dieu !

Dans le mariage, si notre amour mutuel est pur, loyal, si chacun se retrouve riche des beautés de l’autre, ajoutées aux siennes, vivant pour Dieu, alors cet amour ne sera pas de ceux qui périssent ! « Nous avons beaucoup à faire ensemble. Je crois fermement que c’est ensemble que nous arriverons à une meilleure connaissance de Dieu, et à vivre mieux dans son amour… J’ai demandé à Jésus de faire de notre foyer un Béthanie où il vivrait en ami au milieu de nous. Et je sais que déjà il aime notre foyer et veut nous réunir » écrivait le jeune Gérard de Cathelineau à sa fiancée. Forts de cette vie « ensemble », ne sommes-nous pas prêts librement, totalement, à concevoir cette vie commune sous la forme la plus sainte, la plus sacrifiée ?

Cela commence par une grande confiance car nous avons foi en le guide choisi : Notre-Seigneur. Ainsi, dès le départ nous acceptons les épreuves, les souffrances, tout ce qu’il a déjà prévu pour nous… et même la mort que nous ne craignons pas.

Notre amour est désintéressé, il ne pense qu’au bien de notre conjoint, gratuitement, quels qu’en soient les avantages, les honneurs, les conséquences. Il n’est ni envieux, ni critique, ni indélicat que ce soit en pensée, en parole ou en acte !

 « Affection qui trouve parfois chez nous tant d’écho de reconnaissance, de respect, d’élan, de retenue admirable et franche… 1»

Dans la vie de tous les jours, nous travaillerons notre volonté en ayant le goût du difficile (parce qu’il sanctifie davantage), la maîtrise des passions, la générosité d’âme en rendant les choses difficiles, aimables, désirables, leur ôtant leur austérité. Rien n’est plus beau que d’accomplir ces choses difficiles avec élégance et sans retour sur soi-même : aucune vulgarité, rancune, arrière-pensée…un don de soi total.

Qui dit don total, dit capacité d’un entier pardon. Il est parfois bien difficile de se montrer magnanime, et celui qui l’est véritablement, pardonne sans aucune aigreur intérieure, il excuse ceux qui le peinent avec compréhension. Les êtres capables de pardon sont vraiment des pacifiques ! Et le pardon, quand il est entier, purifie l’atmosphère, redécouvre les êtres, recrée la tendresse…N’oublions pas non plus la grandeur de celui qui se tait alors qu’on l’accuse injustement ou interprète faussement une attitude ou une parole. On pourrait l’accuser d’être lâche…Jésus a-t-il été lâche en ne répondant pas à Hérode ?! Traitons de même notre époux ainsi que tout notre entourage, et souvenons-nous que Dieu aura envers nous cette même mesure que nous aurons eue envers les autres.

Cet amour conjugal, que nous protégeons comme un trésor, nous ne pourrons le garder pour nous, tout naturellement il rayonnera dans notre famille, car il est communicatif ! Nos enfants seront imprégnés par la joie, et l’entente paisible et généreuse de leurs parents.

Amour fait de communion de pensée, de dévouement, d’harmonie, de compréhension, de prières ferventes et confiantes, d’une tendre affection qui ne cherchent qu’à se conformer au plan de Dieu.

« Nous serons riches d’amour, de générosité, de gaieté, nous aurons table ouverte à qui cognera, nous serons vraiment dans le royaume, le nôtre, et ce sera aussi le domaine de Dieu…1»

Ainsi comme toujours celui qui donne de la joie a plus de bonheur que celui qui en reçoit !

Inévitablement, cet amour conjugal vécu dans l’amour de Dieu rayonnera aussi à l’extérieur de notre foyer, répandant une joie paisible, entraînant par un exemple non ostentatoire et pur de tout orgueil ou intérêt personnel.

« Il y a l’apostolat par l’action, par la souffrance, par la prière. Il y a aussi l’amour des époux qui est, en soi, un apostolat. Mais il faut que ce soit un authentique amour. » (François Varillon)

Soyons assurés, par ailleurs, que cet apostolat aura de profondes répercussions sur notre vie intérieure elle-même, mais aussi sur notre vie conjugale et personnelle. Il nous incitera à un très grand effort de sanctification. Il nous formera à la patience, au détachement, à l’amour pur du prochain. Il nous apportera aussi les grandes et petites croix sans lesquelles une union vraiment intime avec Notre-Seigneur ne serait guère possible ! Ainsi le mariage est vraiment un entrainement réciproque à la sainteté.

Si les époux poursuivent côte à côte le même idéal, une harmonie parfaitement accordée émanera de leur vie tout entière. Le mariage est une chose si simple, si belle quand il y a union d’amitié…accord des volontés et des intelligences…quand deux cœurs tendent vers un même but, Dieu seul !

S. de Lédinghen

1 « Un officier français, Gérard de Cathelineau » Michel Gasnier, op (Nouvelles Editions Latines)

 

Le sac à tarte

Chères amies,

Les beaux jours semblent arriver, nous avons préparé une cousette de circonstance : un sac pour emporter vos tartes en pique-nique ou chez les amis pour le barbecue.

La réalisation est vraiment simple, peut-être que certaines de vos demoiselles seront heureuses de s’initier à la couture !

http://foyers-ardents.org/wp-content/uploads/2020/05/FA-21-sac-à-tarte-tuto.pdf

Nous vous souhaitons de passer un bon moment avec nos amies les aiguilles !

Isabelle et Marie-Hélène

 

La noblesse d’âme

Ayant eu la grâce de croiser des femmes à la noblesse d’âme si rare et si belle, sœurs admirables dans le monde ou le cloître, je voudrais t’en dire la beauté.

           Noblesse d’âme : deux sœurs, issues d’une illustre famille de France, étaient la simplicité même. Leur humilité était d’autant plus remarquable, que leur nom était grand. Le secret résidait en une éducation où Dieu était premier, Sa Volonté recherchée naturellement, pour tout guider. L’intime compréhension de l’exemple comme vocation, sans affectation.

  Noblesse d’âme n’était pas s’enorgueillir d’une histoire glorieuse au service du royaume, mais tenir leur place d’épouse et de mère, ouvrant leur porte au solitaire. Trouver normal que celui-ci ne puisse leur rendre le bien offert, mais lui proposer, à son tour de donner généreusement aux autres ce qu’il avait reçu.

  Noblesse d’âme de ne pas rendre le mal pour le mal quand cela arrivait, mais au contraire, de continuer à faire le bien prévu, gardant son cœur bien haut pour dominer ses passions.

Ne pas se montrer mesquines ou rancunières quand d’autres étaient injustes ou indélicates, et ne pas s’étonner d’être traitées parfois sans égards. Accepter de ne pas être comprises et parfois soupçonnées à tort, sans vouloir se justifier ou s’expliquer. Ne pas chercher à se faire justice soi-même, et savoir obéir sans comprendre, avec docilité, à l’autorité, en tout ce qui n’est pas péché.

Reconnaître ses fautes sans dissimuler ni prétexter et en accepter paisiblement les conséquences sans les rejeter sur les autres. Demander pardon et repartir le cœur léger pour continuer à aimer.

  Noblesse d’âme de ne pas penser tout savoir, mais donner son temps et ses talents joyeusement au service du bien commun, avec générosité et simplicité. S’efforcer de faire de son mieux, à sa place, et acquérir les compétences nécessaires, sans jamais se mettre en avant.

Ne chercher nul avantage, même de façon détournée, mais se renoncer paisiblement.

  Rester digne au milieu de l’affolement et au besoin sacrifier sa vie comme la duchesse d’Alençon dans le feu du bazar de la Charité.

  Noblesse d’âme de la moniale, attentive aux grands comme aux petits, au sourire toujours présent, sans jamais montrer ni son ennui, ni le temps donné sur sa charge. Ne pas faire sentir ce qui avait été reçu par l’éducation ou la grâce, que l’on découvrait au hasard, avec l’admiration profonde de cette humilité. Taire et pardonner le mal, digne au milieu des vicissitudes et des attaques. S’oublier sans cesse, sans le montrer.

           Noblesse d’âme de ne pas se laisser envahir par la réaction première, inhérente à notre nature blessée, mais offrir un visage serein qui puise sa force d’un regard levé vers le Ciel, car voyant La Main Divine dans tout événement.

Prier et mériter pour ceux qui nous blessent, sans s’étonner de leur fragilité, comme de la nôtre et repartir après avoir pardonné, sans dépit, sans amertume, sur le chemin.

  Noblesse d’âme, qui ne se découvrira pleinement qu’au Ciel. Combien d’actes apparemment insignifiants, se montreront alors parés de cette belle vertu. Que Notre Seigneur nous la donne et la fasse grandir en nous, à son Image et à celle de sa Mère.

 

Jeanne de Thuringe

 

 

 

Les rogations

Lundi, mardi et mercredi des Rogations

 Au Vème siècle, des calamités de tout genre étaient venues désoler l’Eglise de Vienne récemment conquise par les Burgondes. Des tremblements de terre, des incendies, des phénomènes effrayants agitaient les populations, comme autant de signes de la colère divine. Saint Mamert, évêque du lieu, désirant relever le courage de son peuple, en le portant à s’adresser à Dieu dont la justice avait besoin d’être apaisée, prescrivit trois jours d’expiation durant lesquels les fidèles se livreraient aux œuvres de la pénitence, et marcheraient en procession en chantant des psaumes. Les trois jours qui précèdent l’Ascension furent choisis pour l’accomplissement de cette pieuse résolution. Sans s’en douter, le saint évêque de Vienne jetait ainsi les fondements d’une institution que l’Église entière allait adopter en 811 sous le pape Léon III.

La Procession était alors formée du clergé et du peuple de plusieurs églises d’un rang secondaire, qui marchaient sous la croix d’une église principale dont le clergé présidait la fonction. Tout le monde, clercs et laïcs, marchait nu-pieds. On chantait les Litanies, des Psaumes, des Antiennes, et l’on se rendait à quelque basilique désignée pour la Station, où l’on célébrait le saint Sacrifice. Tels étaient à l’origine, et tels ont été longtemps les rites observés pour les Rogations.

Ces prières (rogare signifie prier) ont pour but d’éloigner de nous les fléaux qui sont les conséquences du péché et d’attirer les bénédictions de la miséricorde divine sur les champs et les cultures, mais aussi sur toutes les entreprises des hommes, sur leur vie matérielle et spirituelle. Elles sont complétées par une Messe spéciale, prière confiante qui s’appuie sur la promesse du Seigneur : « Demandez et vous recevrez ».

On ne saurait trop estimer les Litanies des Saints, à cause de leur puissance et de leur efficacité. L’Église y a recours dans toutes les grandes occasions, comme à un moyen de se rendre Dieu propice, en faisant un appel à la cour céleste tout entière.

Si l’on ne peut prendre part aux Processions des Rogations, que l’on récite du moins ces Litanies en union avec la sainte Église : on aura ainsi part aux avantages d’une si sainte institution, et on contribuera à obtenir les grâces que la chrétienté sollicite de toutes parts en ces trois jours ; enfin on aura fait acte de catholique.

 

 

Actualités culturelles

 Cheverny (41)

Ne manquez pas les derniers moments de l’exposition LEGO présente au château de Cheverny depuis bientôt un an : jusqu’au 23 juin, admirez les reconstitutions en LEGO des plus beaux chefs d’œuvres de la Renaissance. Une occasion idéale pour faire découvrir le patrimoine de la Renaissance aux plus jeunes, le tout de façon ludique.

 Paris (75 008)

A partir du 25 mars et jusqu’au 8 juin 2020, le Grand Palais propose une expérience immersive au cœur de la ville de « Pompéi ». Grâce aux reconstitutions 3D et à la présence d’œuvres issues des fouilles archéologiques du site, découvrez cette ville antique demeurée quasiment intacte depuis l’éruption du Vésuve en 79 après J.C.

Paris (75 004)

« La police des Lumières. Ordre et désordre dans les villes au XVIIIe siècle » : Du 11 mars au 29 juin 2020, les Archives Nationales exposent 200 documents originaux témoignant de la naissance et du développement d’une police dans les villes au XVIIIe siècle. Face à l’expansion de Paris, mais aussi d’autres villes du royaume, les problèmes d’insalubrité, d’approvisionnement et de circulation ne font que s’accroître : ceci conduit les autorités à mettre en place un nouvel organisme capable de l’assister dans ces domaines, à savoir la police. Une exposition accompagnée de cycles de conférences pour ceux qui le souhaitent.

 

¨ Paris (75 012)

Louis de Funès : ce nom évoque celui qui, de tous temps, a su faire rire petits et grands. La Cinémathèque Française n’ignore pas à quel point cet acteur représente pour tous une icône cinématographique hors du commun : c’est pourquoi on peut y assister, du 1e avril au 2 août prochains, à une rétrospective sur cet homme unique.

Epinal (88)

« Loup qui es-tu ? » du 30 novembre 2019 au 31 mai 2020 au Musée de l’Image : qui n’a jamais été effrayé par la figure du loup, rencontrée si souvent dans les contes et légendes de notre enfance ? A travers différentes estampes, l’exposition se propose de revenir sur l’évolution culturelle qui a fait de cet animal la bête féroce par excellence.

A l’occasion du confinement, la plupart des musées sont malheureusement fermés. Néanmoins, l’accès à la culture n’est pas totalement interrompu car certains musées ouvrent leurs collections de façon virtuelle sur Internet : c’est ainsi que vous avez actuellement possibilité de visiter l’exposition Pompéi du Grand Palais, ou encore le Musée du Louvre et autres musées du monde : profitez-en !

 

Lorsque l’enfant s’en va…

           Des enfants sont venus. Un, plusieurs… Vous les avez élevés, soignés, servis comme si vous n’aviez que cet intérêt au monde. Ils ont occupé toutes vos pensées, chacune de vos heures du jour, et souvent même celles de la nuit. Ils vous ont fait rire…mais parfois aussi pleurer. Pour eux, vous avez été prêts à tous les sacrifices, à toutes les fatigues…Puis ils partent, l’un après l’autre…qui en études supérieures ou en apprentissage, qui au séminaire ou au couvent. Ils doivent vous quitter et vous rappellent que vous ne les avez pas eus pour vous…que leur chemin doit continuer hors de votre présence pour « grandir » autrement et construire leur propre vie.

  Cette étape de la séparation est aussi grande qu’éprouvante tant pour vous parents, que pour vos enfants qui quittent le nid familial si confortable et organisé, pour une vie plus précaire et encore pleine d’inconnu ! Cette étape douloureuse, il faut bien le dire, sera moins pénible si vous avez su d’abord y préparer vos cœurs et vos âmes…les vôtres, mais aussi ceux de vos enfants.

  Une vie de pension, des camps d’été ou gardes d’enfants vous auront déjà quelque peu « endurcis » à la séparation. Longtemps avant son départ, par vos conversations, vous aurez pris le temps de répondre aux mille questions que votre enfant se pose sur son avenir, ses choix, son futur mode de vie, les habitudes qu’il devra précieusement conserver et les nouvelles qu’il lui faudra adopter. L’air de rien, vous aurez semé des petits cailloux de recommandations et conseils qui, petit à petit, auront imprégné son jeune esprit.

  Nous avons déjà insisté, chers parents, sur l’importance de l’éducation des apprentissages tant dans le quotidien d’une maison que dans celui de la tempérance (confort, écrans, dépenses…), d’une vie spirituelle nourrie et quotidienne, tout cela sera source de tranquillité pour vous comme pour lui !

  Dans sa recherche de logements plusieurs choix s’offrent à vous : chambre chez l’habitant, colocation en appartement…à vous de voir quelles seront les meilleures conditions pour votre enfant et pour son travail. Il est préférable de ne pas le laisser habiter seul la première année, qui est celle où se prennent les habitudes de cette nouvelle vie, ni dans une ville trop éloignée, si possible, pour un retour chaque week-end à la maison. Il vaut mieux proscrire les foyers pour étudiants, sauf cas exceptionnels, car les jeunes d’aujourd’hui (issus de tous milieux) mènent souvent des vies de débauche sans horaires ni restrictions (les fameux jeudi soir…) ! Vous aurez vérifié avec le centre d’études et votre CAF, la possibilité de bourses et d’allocation logement. Notez que le bénéfice de ces allocations avant les 21 ans de l’enfant (ou 20 ans selon les cas), peut réduire les allocations familiales de la famille. Faites le calcul pour connaître la formule la meilleure. Si vous ne connaissez pas la ville où étudiera votre enfant, renseignez-vous sur la localisation des quartiers tranquilles et de ceux qui sont dangereux. L’idéal serait un endroit pratique pour aller en cours, pas trop loin d’une chapelle où il puisse aller à la messe (au moins une fois par semaine en plus du dimanche) et rejoindre quelques jeunes de son âge.

           Vous aurez discuté d’un budget, même s’il a droit à une bourse, pour l’aider à être économe. Apprenez-lui à bien noter ses dépenses sur un carnet ou un fichier Excel, afin de mieux évaluer ses besoins mensuels ou hebdomadaires (loyer, transports, nourriture, fournitures scolaires…). En l’emmenant faire des courses montrez-lui comment lire les prix, les promotions, comparer les prix au kilo, les quantités, et apprenez-lui à n’acheter que l’indispensable…

  Si vous n’êtes pas allés visiter son futur logement avec votre étudiant, allez au moins l’aider à s’y installer. C’est important que vous puissiez l’imaginer ensuite, et en discuter avec lui ; et lui sera ravi que vous connaissiez son nouveau « chez lui » ! Ne l’abreuvez pas d’une liste sans fin de précautions et conseils en tous genres ! Montrez-lui plutôt qu’il a votre confiance et que vous êtes fiers de pouvoir la lui accorder. Les conseils de dernières minutes ne valent rien !  Vous aurez depuis longtemps fait vos recommandations pour sa vie temporelle comme spirituelle…

  Ensuite, gardez le contact ! Téléphonez-vous régulièrement, pas forcément longtemps mais restez bien présents, bien au courant, surtout la première année. Ecoutez les mots qu’il vous dit…mais écoutez aussi ce que vous dit sa voix : est-elle paisible, posée, joyeuse ? ou plutôt inquiète, tendue, nerveuse, agacée ?

  Il y a un tel fossé entre chez vous et sa vie d’étudiant, dans laquelle il doit prendre souvent sur lui pour faire face, qu’il a vraiment besoin de rentrer souvent pour se ressourcer « à la maison » ! Avec les années il prendra davantage d’indépendance et son propre rythme. Lorsqu’il rentre, laissez-le un peu respirer et se détendre…avant de pouvoir trouver un petit moment de conversation seul à seul. Observez-le : est-il amaigri ? Pâle ? Défiguré par un teint qui trahit une mauvaise alimentation ? Ses ongles sont-ils soignés…ou particulièrement rongés ? Vous regarde-t-il dans les yeux ? Son rire est-il franc et joyeux ? Au premier coup d’œil une mère voit toutes ces choses-là !

  Lorsque votre enfant est au loin, il reste pourtant près de vous. Sa chambre à la maison est vide, mais il est bien présent dans chacune de vos pensées. Votre prière ne faiblit pas pour lui…comme pour chacun de ceux de vos « petits » déjà partis ! Priez, chers parents, priez sans cesse ! Vous êtes leur garde-fou, leur paratonnerre…dans l’ombre et le secret. Et grandissez avec eux en offrant votre sacrifice de détachement, tout en partageant avec eux la joie de cette nouvelle « promotion sociale » !

               

S. de Lédinghen

 

 

 

La contrition

« Puisque Dieu veut le salut de tous les hommes, il doit leur donner à tous la grâce et les moyens nécessaires pour se sauver1. »

 

           Bien chers parents,

 

           Les circonstances inattendues et inédites dans lesquelles nous avons été brutalement plongés et dans lesquelles il nous faut cependant apprendre à vivre nous contraignent dans tous les domaines à rechercher des solutions ou des palliatifs aux difficultés nouvelles face auxquelles nous nous trouvons confrontés. Il s’agit pour nous tous d’imaginer, de mettre au point, de découvrir ou de redécouvrir des procédés visant à préserver au mieux les biens naturels et surnaturels qui sont nécessaires à nos vies sans nous laisser aller et sans négliger aucun de nos devoirs. S’il vous faut veiller au difficile quotidien de vos maisonnées, votre sollicitude de parents chrétiens ne doit pas non plus perdre de vue l’essentiel qui est le souci surnaturel de vos âmes et de celles de vos enfants. Cette préoccupation, qui est toujours la vôtre, pèse plus fortement encore sur vos épaules au cours de cette période d’une durée inconnue durant laquelle vos familles ne peuvent plus bénéficier des secours sacramentels et de la proximité des prêtres. Elle requiert donc que vous connaissiez les recours surnaturels qui existent dans de semblables cas pour que vous en viviez vous-mêmes et que vous sachiez aider vos enfants à les comprendre et à en vivre. La présente lettre a pour objet d’exposer ce qu’il faut savoir et ce qu’il faut faire lorsqu’on n’a plus la possibilité de se confesser pour un temps indéterminé.

 

  1. Rappels de doctrine concernant la contrition

 

« L’homme ne voit que ce qui paraît au dehors, mais le Seigneur regarde le cœur2. »

 

  1. Nous avons l’habitude que nos péchés nous soient remis au confessionnal. Nous croyons fermement en effet, lorsque le prêtre nous donne l’absolution et alors que nos cœurs sont réellement contrits, que Dieu, dans sa miséricorde, nous pardonne nos péchés. Nous savons cependant que nos péchés ne seraient pas remis si nous n’avions pas les dispositions intérieures de contrition. C’est elle qui est rigoureusement nécessaire pour obtenir le pardon de nos péchés. Et, si elle est parfaite, elle obtient même de Dieu la rémission immédiate de nos péchés, avant même l’absolution.
  2. On comprend donc l’importance de la contrition et la nécessité de bien l’expliquer dans la situation présente. Elle consiste dans la douleur intérieure des péchés que l’on a commis et dans le bon propos de ne plus recommencer. Aussi, il y a toujours un double mouvement qui existe dans l’acte de contrition : l’un vers le passé, pour détester les péchés commis et le second vers l’avenir pour se déterminer à lutter courageusement dans les tentations.
  3. Pour qu’elle soit réelle, il faut que la contrition possède quatre qualités. Elle doit être intérieure, surnaturelle, souveraine et universelle. Expliquons en quelques mots ces quatre caractères.

 

– En disant qu’elle doit être intérieure, nous voulons dire qu’elle doit être une véritable douleur du cœur et ne pas être seulement l’expression de quelques mots extérieurs de repentir qui ne signifieraient pas notre état intérieur.

– Elle doit être ensuite surnaturelle tant dans son principe qui est l’inspiration du Saint-Esprit agissant en nous que dans nos motivations qui doivent être la douleur d’avoir offensé Dieu, les souffrances et la mort de Jésus-Christ sur la croix à cause de nos péchés, la crainte des châtiments dont nous sommes passibles, la perte du Paradis ou la laideur du péché.

 

– Elle doit encore être souveraine en ce que notre raison doit comprendre le péché comme étant le plus grand de tous les maux et le détester comme tel.

 

–  Elle doit être universelle car elle doit s’étendre à tous les péchés sans aucune exception ni réserve.

 

  1. Le bon propos est le second élément de la contrition. Il est la volonté sincère de ne plus pécher à l’avenir. La contrition ne peut être véritable qu’à la condition d’exclure toute affection au péché, toute volonté de pécher. Ne laissons pas dire à nos enfants que, de toute façon ce bon propos est impossible car ils savent qu’ils vont retomber. Expliquons-leur que ce qui leur est demandé consiste à courageusement vouloir se relever et à lutter avec l’aide de la grâce divine. Et c’est en faisant toujours ainsi qu’ils avanceront. Si le petit enfant qui apprend à marcher restait par terre sous prétexte qu’il va encore faire des chutes, il n’y parviendrait jamais. Il en va de même dans l’ordre surnaturel.
  2. Le bon propos doit aussi être universel et s’étendre à tous les péchés mortels. Il doit amener à prendre tous les moyens pour les éviter et, par conséquent, pour travailler à s’en corriger. Il doit aussi fuir les occasions prochaines du péché dans toute la mesure où elles ne sont pas nécessaires car « Celui qui aime le péril y périra3.»
  3. Il est encore nécessaire de savoir qu’il y a deux degrés dans la contrition, la contrition parfaite et la contrition imparfaite également nommée attrition. Toutes les deux sont bonnes mais seule la contrition parfaite obtient de Dieu le pardon immédiat de tous les péchés même mortels. Il est donc nécessaire de bien les distinguer et d’aider les enfants à se placer dans des dispositions de contrition parfaite, surtout si l’on craint qu’ils aient commis des péchés graves.
  4. La différence entre les deux contritions se fait d’après les motifs qui en sont à l’origine. L’attrition ou contrition imparfaite amène à regretter les péchés que l’on a commis soit à cause de la laideur du péché soit par crainte des châtiments éternels ou temporels que l’on mérite tandis que la contrition parfaite est inspirée par la douleur d’avoir offensé un Dieu si bon, si aimable et si digne d’être aimé. L’effet de la contrition imparfaite est de disposer le pécheur à recevoir la grâce de Dieu dans le sacrement de pénitence mais ne suffit pas en elle-même pour obtenir la destruction du péché dans l’âme.
  5. Conclusion : il faut donc comprendre que la contrition parfaite est de nécessité de salut pour tout pécheur ayant commis un péché mortel s’il ne peut accéder aux sacrements de baptême ou de pénitence. Elle est alors la condition sine qua non pour retrouver l’état de grâce.
  6. Si le pécheur ne peut accéder au sacrement de pénitence, il doit donc s’efforcer d’entrer dans les dispositions de la contrition parfaite en y joignant le désir d’aller se confesser lorsque cela sera redevenu possible4. Le devoir demeure en effet, même si on pense avoir obtenu la contrition parfaite de confesser tous les péchés mortels commis. Et le pardon des péchés obtenu par la contrition parfaite avant une confession est en réalité toujours à attribuer à cette contrition liée au sacrement que l’on désire recevoir.
  7. Nous rappelons que le troisième commandement de l’Eglise demande de se confesser au moins une fois de l’an sans préciser de temps prescrit pour le faire.
  1. Moyens pour obtenir la contrition parfaite

 

« Est-ce que je veux la mort de l’impie, dit le Seigneur Dieu, et ne veux-je pas plutôt qu’il se convertisse et qu’il se retire de sa mauvaise voie, et qu’il vive5 ? » 

  1. De lui-même, l’homme ne peut obtenir la contrition parfaite, parce qu’il ne peut rien dans l’ordre surnaturel sans la grâce de Dieu. Mais, avec cette grâce, qu’il doit solliciter par une humble prière, il peut l’obtenir facilement.

 

  1. Il peut espérer l’obtenir facilement et de la bonté de Dieu et parce que les motifs de la contrition parfaite sont aisés à comprendre et à concevoir.

 

  1. Il est très important que les pécheurs n’interprètent pas mal le qualificatif de « parfait » et se découragent en pensant qu’ils n’y arriveront jamais. La contrition « parfaite » demande en réalité de savoir simplement concevoir le péché comme le plus grand mal et de le détester en tant que tel à cause de l’amour que l’on a pour Dieu. Il n’est donc pas requis de « sentir » une très grande douleur du péché ou un très grand amour de Dieu.

 

  1. Saint Charles Borromée proposait trois stations pour faciliter l’accès à la contrition parfaite. La première était la considération des châtiments terribles que méritent nos péchés. La deuxième, la perte du Ciel que l’on risque. Enfin, la troisième consiste à se représenter les souffrances de Jésus Crucifié à cause de nos péchés et de réaliser l’amour infini qu’il nous a témoigné par sa passion et par sa mort.

 

  1. S’il est vrai qu’un seul instant peut suffire pour accéder à la contrition parfaite, on fera bien de ne pas être présomptueux et d’y passer le temps que l’on passerait pour régler une affaire temporelle d’importance. Si le moindre degré de contrition parfaite suffit à obtenir de Dieu le pardon de ses péchés, désirons cependant grandir dans une componction toujours plus intense.

 

  1. Bien entendu, la pratique de l’examen de conscience est un moyen nécessaire pour connaître ses péchés et la récitation de l’acte de contrition doit naître spontanément sur les lèvres de celui qui est réellement contrit.

 

III. Conseils aux parents pour l’heure présente

 

« Je ne saurai jamais trop recommander à un père de ne jamais se permettre devant ses enfants aucune action qui puisse l’avilir à leurs yeux6. » 

 

  1. La connaissance de cette doctrine de la contrition et des moyens pour l’obtenir est nécessaire dans cette période de confinement pour que vous-mêmes, chers parents, et que vos enfants, vous ne viviez pas sur la fausse et décourageante pensée que vos péchés ne seront pas pardonnés avant la prochaine confession.

 

  1. Elle l’est spécialement pour ceux qui sont tombés dans le péché mortel et qui doivent donc savoir qu’ils peuvent retrouver l’état de grâce et qu’ils doivent même tout mettre en œuvre pour y arriver dès à présent. Il faut bannir l’idée diabolique qui consiste à se dire, une fois que l’on est tombé gravement une fois que ce n‘est plus la peine de lutter et que l’on n’a plus qu’à se laisser aller. Illusion funeste que l’on trouve trop fréquemment !

 

  1. Elle est également source d’une grande

    consolation pour les âmes ferventes qui savent que leurs péchés véniels peuvent facilement être pardonnés grâce à cette contrition de l’âme. La vigilance des mères doit toujours rester sur le qui-vive pour faire attention à chacun de ses enfants. 

     

    1. Nous pensons que le rappel de cette doctrine par les pères de famille, dans les circonstances présentes, peut avoir un poids considérable et que les enfants ne peuvent être que très favorablement impressionnés et touchés d’entendre la voix paternelle prendre le temps de leur donner cet exposé, de manifester ainsi sa foi et de montrer cette sollicitude pour l’âme de ses enfants.

     

    1. Il est cependant certain qu’il doit lui-même montrer l’exemple pour être crédible. Qu’il ait conscience, s’il est fautif, qu’il ne pourra pas « tenir longtemps sa conduite cachée à ses enfants ; le plus léger indice en livrera certainement un jour le secret à leurs oreilles curieuses, et la triste vérité, une fois connue, fera plus de mal en quelques instants que toutes les leçons n’avaient pu jusque-là produire de fruit…7»

     

    1. Enfin, après l’utilisation intensive des moyens virtuels qui ont été mis en œuvre par l’école pour les cours, que la période des vacances, même si elles vont se passer dans le confinement, marque une nette coupure avec l’utilisation de l’internet, vrai nid de frelons dans les maisons pour la plupart d’entre nous.

     

      Chers parents, il me semble que nous ne faisons ici que commencer à balbutier les leçons que nous devons extraire des événements que nous vivons. Nous avons évoqué dans cette lettre la question de la contrition en raison de l’urgence où peuvent se trouver certains. Mais la réflexion doit s’étendre bien plus loin : cette crise sanitaire actuelle nous oblige, sur le plan spirituel, à évaluer notre capacité de continuer à vivre chrétiennement et avec ferveur dans des circonstances devenues tout à coup nettement moins favorables et en recherchant même à tirer le bien du mal. Nous vous assurons de notre religieux dévouement dans le Cœur Douloureux et Immaculé de Marie et nous portons vos familles dans nos prières au cours de ce temps Pascal en nous tenant toujours à votre disposition.

     

    Père Joseph

     

    Appendice : Acte de contrition parfaite selon saint Alphonse :

    Mon Dieu ! Je vous aime de tout mon cœur et par-dessus toutes choses parce que vous êtes infiniment bon et infiniment digne d’être aimé. Je me repens de tous mes péchés parce qu’ils vont ont offensé, ô Bonté infinie ! Je m’en repens de tout mon cœur et j’en ai plus d’horreur que de tous les maux ; je suis résolu de mourir plutôt que de jamais vous déplaire, moyennant votre grâce que je vous demande pour maintenant et pour toujours. Je me propose en outre de recevoir les saints sacrements pendant ma vie et à ma mort.

     

 

 

La noblesse d’âme

           Chers amis,

           Les évènements que nous avons vécus et que nous allons vivre après cette crise exigent des cœurs vaillants et résolus, des cœurs désintéressés et dévoués. Jamais il n’a été plus urgent de cultiver cette belle qualité qu’est la noblesse d’âme.

C’est elle qui caractérise le chrétien puisque celui-ci veut imiter le Christ. L’un de ses plus grands messages n’a-t-il pas été : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé » ?   De lignée royale certes, mais sans jamais en faire état, Notre-Seigneur est l’exemple même de Celui qui rayonne par l’âme et par le cœur. A son exemple, l’Eglise par sa bénignité, par sa compassion, sa charité a su conquérir le romain orgueilleux comme le barbare sanguinaire.

Imitons donc, à notre mesure, ces exemples en vue de notre progrès personnel mais aussi pour donner à nos enfants cette éducation de cœur qui leur manque bien souvent. Nombreux sont ceux qui prennent soin de former l’intelligence de leurs enfants, encore plus nombreux sont ceux aujourd’hui qui prennent soin de leur corps, mais qui pense vraiment à leur donner la noblesse d’âme nécessaire ?

Certains pensent que notre jeunesse a un cœur débridé et une sensibilité suraiguë, d’autres trouvent qu’elle est sans cœur et ingrate… Elle est à la fois l’une et l’autre car cette éducation a trop souvent été oubliée ! Celle-ci est certes rendue difficile par la présence du péché originel dans chaque âme dès la naissance : si Dieu mit la bonté dans le cœur de l’enfant, Satan y mit l’égoïsme… La difficulté réside donc dans le fait qu’il faut partir en guerre contre ce dernier mais sans dresser un mur d’incompréhensions entre l’enfant et l’éducateur. Avec doigté, il nous faut à la fois développer la spontanéité du cœur tout en le contrôlant, développer les forces viriles mais aussi les sentiments délicats…

Pour donner à l’âme cette noblesse, nous devons former un cœur à la fois :

¨ sensible : délicat, élevé, accessible aux nobles sentiments,

¨ fort : habitué à conserver sa liberté et sa sérénité,

¨ fidèle malgré les circonstances et les heurts,

¨ généreux : dépouillé de lui-même et empli de grands désirs,

¨ enthousiaste : capable de vibrer pour une noble cause.

 

N’est-ce pas ces qualités qui ont caractérisé saint Louis, sainte Jeanne d’Arc ou Maximilien Kolbe ?

N’est-ce pas ce dont nous avons besoin pour reconstruire notre pays ?

Les épreuves sont souvent des révélateurs des défauts d’une société ; nous avons vu ici ou là de magnifiques exemples de générosité, mais qui dira combien dans l’intimité des foyers, l’égoïsme a régné ces derniers temps !  Cet individualisme que l’on retrouve à tous les niveaux de la société et qui, comme un termite, ronge le cœur des hommes…

La vie d’époux, les familles nombreuses sont des lieux privilégiés pour cultiver la générosité, l’oubli de soi mais nous voudrions vous donner quelques pistes pour faire éclore ces fleurs de charité au cœur de nos familles ! N’oublions pas aussi de continuer à les cultiver car elles transformeront notre vie de foyers chrétiens qui rayonnera sur tout notre entourage. « Voyez comme ils s’aiment ! », c’est le fruit que nos efforts devraient produire tout autour de nous.

En ce beau mois de mai que Notre-Dame des Foyers Ardents vous donne la force et vous guide dans cette merveilleuse et essentielle mission ! Prions bien les uns pour les autres.

Marie du Tertre

 

Petit concours d’inventivité !

      Nos marmots et autres ados se plaignent souvent de ne pas trouver ce qu’ils veulent dans nos tiroirs, que certains stylos, balais, éplucheurs et outils en tous genres, sont très malcommodes. « Rien ne fonctionne dans cette maison ! »

Alors cet après-midi, chacun se creuse la tête pour trouver une amélioration à apporter au quotidien de la famille. Les inventeurs en herbe redécouvrent le stylo magique qui ne fuit pas, le rangement et la suspension idéale pour le placard à balais, l’astuce pour trier le linge en moins de deux, la réorganisation optimale de la cuisine…

Tout cela doit être soumis au Comité de Direction, et après approbation et modifications éventuelles des plans initiaux, mis à exécution dans les plus brefs délais. Ceci afin d’éviter que la réorganisation prévue ne change la maison en vaste champ de bataille.

Cela peut même devenir amusant de ranger, quand on se découvre une âme d’inventeur !