La prière des époux, un fleuve de grâces

                      Un être nouveau est né : un foyer. Comme dit l’introït de la messe de mariage, « Dieu a eu pitié de deux enfants uniques ». Les voici qui ont reçu le pouvoir de dire « nous ». Une mystérieuse fusion de leur vouloir les a mis en dépendance l’un de l’autre. Fusion complète des âmes, des volontés, des intelligences, des cœurs et des corps, car ce ne sont pas deux volontés qui se rapprochent l’une de l’autre, et peuvent par conséquent se séparer ensuite, mais au contraire deux volontés qui se fondent et se confondent en une volonté nouvelle où les deux premières se sont comme perdues.

  Et Dieu, sur l’invitation de ces deux « oui », ouvre déjà le trésor de ses grâces. Ainsi, la famille est-elle une chose divine, chose bien haute et bien sacrée pour que saint Paul aille jusqu’à dire que « ce mystère est grand ; je veux dire par rapport au Christ et à l’Église », l’épouse représentant l’Église, et l’époux Jésus-Christ lui-même. On peut dire que la famille chrétienne, comme le sacrement de mariage, provient d’un acte surnaturel, et qu’elle doit être maintenue par une action surnaturelle continuelle. Dans le mariage, le Christ se fait le ciment d’une union par laquelle deux époux deviennent à partir de ce moment, un seul être vivant en deux personnes.

  Vivre saintement notre mariage, c’est donc se rendre toujours moins indigne de cette présence du Christ, et s’élever, se rapprocher toujours davantage de lui, cela se fait en menant « une vie de prière » !

  De même qu’« aucune branche ne peut verdir sans racines, aucune œuvre ne peut porter de fruits si elle n’est unie à la charité comme à sa racine». C’est dans leur amour de Dieu que les époux puiseront en abondance les grâces nécessaires à la sanctification de leur foyer. Toutes les actions, comme leurs conséquences vont en découler.

  Le jeune homme et la jeune fille qui ont déjà fait une large place à cet amour de Dieu dans leur cœur, voient que leur union et leur nouvel amour seront, par le sacrement, un appel nouveau à la grâce. Pour cela l’union des époux devra être aussi totale que possible et se réaliser sur les plans du corps, du cœur, de l’esprit, mais également spirituellement par l’union des âmes.

  Cette intimité des âmes se prépare doucement pendant la période des fiançailles, par une habitude de prière commune, encouragée par des conversations qui deviendront peu à peu des cœur à cœur où l’on s’ouvre l’un à l’autre avec confiance. Selon les tempéraments, cela se fera plus ou moins naturellement. Au départ, cette nouveauté de se confier à l’autre, de s’écouter, demande toujours un petit effort… puis, progressivement, on devient complice, heureux de rire ensemble, de se taquiner… et l’on se sent enfin si bien que l’on échafaude des projets d’avenir, passant en revue tous nos désirs pour la solidité de notre future famille. C’est en priant ensemble, en assistant à la messe et recevant la communion côte à côte et d’une seule voix, que se perpétuera cette présence de Notre-Seigneur dans notre foyer.

  Ces moments bénis de prière commune perdureront pendant le mariage, seront cette respiration spirituelle de notre foyer que nous devrons entretenir non seulement quand l’élan spontané des cœurs nous y poussera avec enthousiasme, mais aussi lorsque les égoïsmes inviteront à se fermer, ou à s’isoler. Cette intimité des âmes, cette union dans la prière est absolument nécessaire à notre sanctification mutuelle, et donc à celle de notre foyer dans ses membres et dans ses œuvres.

  Dans la mesure du possible, les deux époux se retrouveront ensemble à genoux, au pied du crucifix, au moins chaque matin et chaque soir, en plus des prières familiales. Cette prière à deux, qu’ils enrichiront de dévotions ou neuvaines, selon leurs souhaits, les impératifs du moment, les joies ou les épreuves… les verra déposer leur fardeau, exprimer leurs inquiétudes, exulter leurs actions de grâce ! Dieu nous demande de prier, et nous lui devons ce culte tout au long des jours et jusqu’au dernier jour. Ces grâces toutes particulières reçues le jour de notre mariage, sont actuelles dans chaque moment de notre vie. Tout est à recommencer sans cesse, mais toujours notre sacrement est là, qui entretient, nourrit et grandit notre amour mutuel, dans l’amour de Dieu. « Demandez et vous recevrez » !

  Les époux qui veulent réellement se sanctifier, ne se contenteront pas d’une prière matin et soir et de la récitation de leur chapelet quotidien. Désireux d’abreuver davantage leur âme qui semble insatiable de cet amour du bon Dieu, ils chercheront encore à connaître mieux cette Providence, qui les comble déjà tant, par des lectures pieuses qui les élèveront… et peut-être même qu’ils pousseront l’effort à méditer quelques minutes ces lectures pour en tirer un bénéfice plus profond. Dans cet exercice, chacun choisira ses lectures en fonction de sa personnalité ou de ses besoins, quitte à recommander ensuite sa lecture à son époux, mais passer ce moment à prier ensemble dans la même pièce, est d’un grand profit pour les deux. « Celui qui veut être toujours avec Dieu doit souvent prier et lire, dit saint Augustin. Quand nous prions, c’est nous qui parlons à Dieu ; mais quand nous lisons, c’est Dieu qui nous parle ! »

Lorsque cette respiration spirituelle fait partie de notre quotidien, ou presque, il est moins difficile de voir s’agrandir la famille et augmenter les activités ménagères ou charges professionnelles. Il faut bien sûr un peu ajuster les horaires ou les durées, mais l’habitude est plus facile à garder, même si chaque nouvelle étape de notre vie est toujours une belle occasion de progrès en décidant de prendre des résolutions neuves. Il est bien sûr dangereux et condamnable de passer tout son temps en prière, au détriment de son devoir d’état. « Il est dans l’âme, poursuit saint Augustin, une autre prière incessante, qui est le désir. Quoi que vous fassiez, vous ne cessez point de prier, si vous ne désirez le repos du ciel. Que celui donc qui ne veut pas interrompre sa prière, n’interrompe pas son désir. Un désir incessant est une voix continuelle. Se taire, ce serait ne plus aimer. » Nous pouvons ainsi faire de notre vie une prière continuelle, ponctuée, pourquoi pas, d’oraisons jaculatoires, ces petites prières que notre cœur lancera vers Dieu aussi souvent que possible.

  Il va de soi que les époux rechercheront ensemble leur équilibre spirituel. Une perfection individualiste qui ne se soucierait pas de la perfection des deux époux n’est pas dans l’esprit du mariage. S’il y a un petit décalage dans le ménage, on fera preuve de patience pour amener l’autre à progresser avec douceur. Dans tous les cas une grande délicatesse est nécessaire, de l’humilité aussi. L’harmonie véritable ne se cherche pas en dehors du plan divin. Qui se fie à Dieu, à la répartition qu’il fait de ses grâces, ne tarde pas à comprendre que la véritable union des âmes dépend de cet acte de foi. Mystérieusement, Dieu fait alors goûter à ceux qui lui offrent sa place, toute sa place, une douceur, une paix dont la stabilité ne relève pas d’ici-bas. La durée des unions terrestres est toujours brève. Mais ceux qui auront su s’aimer au niveau de l’invisible « pour l’amour de Dieu », auront inauguré leur amour éternel.

 

Sophie de Lédinghen

 

Prions!

           « Les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité » (Saint Jean 4,22). Au-delà de l’obligation de la messe dominicale, de nombreuses pratiques de prières sont recommandables pour les pères de famille (chapelet, prière en famille, messe…), mais leur accumulation n’est pas un critère de sainteté. Selon les circonstances, en faisant attention à l’harmonie avec son conjoint, chacun prendra conseil d’un bon prêtre pour choisir ses dévotions régulières. Cet article attire l’attention seulement sur le début et la fin de la journée du père de famille, et sur son attitude face aux difficultés.

 L’énergie pour commencer sa journée

   Il est 6h45, les enfants réveillés un peu avant l’heure du lever chuchotent :

– « C’est allumé dans le salon depuis un moment… tu crois que c’est normal ? »

– « Mais oui, tu sais bien que c’est papa qui fait sa prière avant de partir travailler ! Il fait même une méditation. »

  « Cherchez d’abord le Royaume de Dieu et sa justice, tout le reste vous sera donné par surcroît ! » Jean-Pierre, le père de cette famille, a médité cette phrase lorsqu’il était étudiant et la met en pratique avec succès ! Il a compris que la prière était la sève d’une vie d’homme catholique et la condition de son bonheur dès ici-bas sur terre et bien sûr ensuite au ciel.

Lors d’un camp de jeunes, il a été frappé par un de ses camarades qui pratiquait 15 minutes d’oraison quotidienne au lever. Ce qu’on conseille en retraite est donc possible ! Depuis ce moment-là, il donne donc 15 minutes de son temps au Bon Dieu chaque matin.

Il a connu des difficultés professionnelles, des soucis pour l’éducation des enfants, le découragement… Il trouve que sa prière est souvent pauvre, sèche ou distraite par ses préoccupations… Peu importe : il donne 15 minutes de son temps à Dieu, son Créateur, son Sauveur, son Père. Il aime cette phrase de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus : « Ce qui attire le plus de grâces du Bon Dieu, c’est la reconnaissance, car si nous le remercions d’un bienfait, il est touché et s’empresse de nous en faire dix autres… J’en ai fait l’expérience, essayez et vous verrez. »

Il donne du temps à Dieu, comme il donne du temps à son épouse, sans se préoccuper de savoir ce qu’il va en retirer pour lui-même, simplement par amour. Parfois, c’est une conversation, parfois une écoute, ou une présence en silence…

Plus tard, ses enfants devenus adultes se souviendront d’avoir vu leur père à genoux devant Dieu, malgré toutes ses occupations… ou plutôt à cause d’elles. Belle leçon qu’ils n’oublieront pas.

Si vous n’avez pas ce temps ou ce courage, faites au moins une vraie prière du matin à genoux devant la statue du Sacré-Cœur ou au « coin prière » de la maison ! Ces 2 ou 3 minutes consacrées au Bon Dieu vous seront rendues au centuple !

Face au rythme de l’activité professionnelle moderne, les spécialistes en management et les psychologues prônent ouvertement la méditation (bouddhiste, yoga, pleine conscience). Nous avons beaucoup mieux : la méditation catholique qui, au-delà de nous dépouiller des perturbations extérieures, est la seule à nous remplir de la joie et de la grâce de Dieu !

Lorsque vous êtes deux ou trois….

   Le soir, Jean-Pierre prie avec son épouse : à deux, renforçant ainsi l’unité des cœurs et des âmes sanctifiées par leur mariage. Ce moment clôture saintement leur journée en ravivant les grâces du sacrement, même lorsqu’ils ont dit la prière en famille avec les enfants. Si besoin, il est aussi l’occasion de pardon mutuel ou de remerciements particuliers.

 Et dans les difficultés ?

   Le père de famille, comme tout responsable, a nécessairement ses moments de doutes, de fatigue et ses difficultés. Ils sont le signe qu’il prend sa mission à cœur, et sont l’occasion de progrès dans la grâce de Dieu.

Le chef, l’homme peut-être plus que d’autres doit alors reconnaître sa faiblesse et montrer sa Foi, son Espérance et son amour de Dieu en se confiant à sa Providence, par les mains de sa sainte mère, Notre-Dame.

Qui dira les grâces et les consolations reçues par la prière humble et persévérante ? Marie est notre mère, elle attend nos prières et ceux qui ont recours à elle ne seront jamais déçus !

N’hésitons pas à prendre la suite de Péguy, père de famille éprouvé à une époque de sa vie, et dont la prière sous ses apparences désordonnées n’en était pas moins exemplaire :

« Il avait dit, par la prière, il avait dit : Je n’en peux plus. Je n’y comprends plus rien. J’en ai par-dessus la tête. Je ne veux plus rien savoir. Ça ne me regarde pas1. »

« Prenez-les. Je vous les donne. Faites-en ce que vous voudrez. J’en ai assez.

Celle qui a été la mère de Jésus-Christ peut bien être aussi la mère de ces deux petits garçons et de cette petite fille.

Qui sont les frères de Jésus-Christ. Et pour qui Jésus-Christ est venu au monde.

Qu’est-ce que ça vous fait. Vous en avez tellement d’autres.

Qu’est-ce que ça vous fait, un de plus un de moins.

Vous avez eu le petit Jésus. Vous en avez eu tant d’autres.

(…) Il faut que les hommes en aient un aplomb, de parler ainsi. A la Sainte Vierge.

Les larmes au bord des paupières, les mots au bord des lèvres il parlait ainsi, par la prière il parlait ainsi. (…)

Comme il s’applaudissait d’avoir eu le courage de faire ce coup-là. Tout le monde n’aurait pas osé.

Il était heureux, il s’en félicitait en riant et en tremblant. Il n’en avait pas parlé à sa femme. Il n’avait pas osé. (…)

Depuis ce temps-là tout marchait bien. Naturellement. Comment voulez-vous que ça marche autrement. Que bien. Puisque c’était la Sainte Vierge qui s’en mêlait. Qui s’en était chargée.

Elle sait mieux que nous. (…)

Il est même curieux que les chrétiens n’en fassent pas autant. C’est si simple. On ne pense jamais à ce qui est simple2. »

 

  Il n’est pas de difficulté personnelle, familiale, professionnelle, sociale qui ne puisse être résolue par Marie. Les moyens sont multiples : chapelet, prière personnelle, messe en semaine, pèlerinage, neuvaine… Comme l’a répété Notre Dame à Pontmain, il y a 150 ans, « mais priez, mes enfants, mon Fils se laisse toucher !».

Dans les joies, comme dans les soucis, soyons proches de notre mère du ciel !

 

Hervé Lepère

 

1 Il faut que France, il faut que chrétienté continue

2 Le Porche du Mystère de la Deuxième Vertu

 

Actualités culturelles

 

  • Cheverny (41)

Dès la réouverture du château de Cheverny, précipitez-vous dans sa magnifique salle des gardes : vous y découvrirez la nouvelle exposition « Les Dragons de Cheverny », désormais permanente. Par cette exposition, les propriétaires de la demeure mettent à l’honneur leurs ancêtres qui ont su associer le nom de Vibraye à un régiment de Dragons, ces fameux soldats du roi.

 

  • Nantes (44)

« LU 1846-1957, un siècle d’innovation ». Qui ne connaît pas les petits beurres LU ou encore le fameux Petit Ecolier de la même marque ? Jusqu’au 16 mai 2021, le château des ducs de Bretagne se lance dans la présentation d’une des plus grandes entreprises nantaises, à savoir LU. A travers plus de 1500 objets authentiques, redécouvrez l’histoire de cette entreprise familiale créée par la famille Lefèvre-Utile en 1846 et dont le logo définitif apparaît en 1957. Une expo pour les gourmands !

 

  • Sèvres (92)

Jusqu’au 16 mai 2021, pénétrez le monde de la gastronomie à travers l’exposition « A table ! Le repas, tout un art » de la manufacture de Sèvres. Une nouvelle façon de découvrir les traditions gastronomiques françaises, qu’il s’agisse de la préparation des plats, de leur consommation, des arts de la table ou encore de l’art de la conversation. Un amusant voyage à travers le temps, de l’Antiquité jusqu’à nos jours !

 

  • Google Arts and Culture

En ces temps particuliers, nous sommes hélas conscients des difficultés d’accès à la culture… Sachez néanmoins que depuis 2011, le site Google Arts and Culture permet de visiter différents musées de façon virtuelle : les photographies des œuvres sont d’excellente qualité et accompagnées d’explications rapides et claires. Libre à vous de faire une recherche par artiste, par musée, par mouvement artistique, par personnage, par thème… (plus de 7 millions d’œuvres y sont aujourd’hui répertoriées).

 

 

Les bénédictins et l’Europe

           Qui sont les vrais pères de l’Europe ? Quels sont ceux qui, à travers les siècles, ont concouru à former l’esprit européen et la civilisation occidentale ? Nous ne parlons pas ici de l’Europe d’après-guerre ou de l’Europe de Bruxelles, non, mais de l’Europe chrétienne, bimillénaire, sortie du travail laborieux de construction matérielle et spirituelle des Bénédictins, puis de toutes les communautés religieuses qui s’en sont inspirées.

  C’est saint Benoît de Nursie qui est le vrai Père de notre Europe. La Règle qu’il a instaurée, qui codifie la vie des moines en partageant leur vie en trois tâches essentielles : oraison, travail intellectuel et travail manuel, est à l’origine de l’esprit européen et du brio de sa civilisation.

  En imposant à ses clercs un tiers de temps consacré à la prière, il savait très bien que ce temps ne serait pas perdu, que c’est le point d’ancrage dans le Ciel qui permet aux facultés spirituelles de décupler, et aux capacités intellectuelles de s’ouvrir à une connaissance divine qui permet de mieux appréhender les réalités matérielles.

  De plus, ce sont les Bénédictins qui ont été les premiers gardiens de l’histoire européenne, les passeurs de mémoire de la Grèce et de la Rome antiques, vers notre Haut Moyen-Age, grâce à leur travail de copistes et à leur étude des textes anciens. Ils ont enseigné et transmis ces rudiments de culture, de la Scandinavie à l’Andalousie, se servant de la langue de l’Eglise comme ciment intellectuel et spirituel des peuples convertis. Parallèlement, ce sont eux qui ont pu retransmettre les coutumes et légendes des pays du Nord qu’ils évangélisaient en les retranscrivant en latin, comme dans l’Histoire ecclésiastique des peuples anglais, de Bède le Vénérable, au VIIIème siècle.

  Ce sont eux qui ont transmis leur esprit de prière aux peuples, même les plus rudes, leur apprenant ainsi comment éclairer leur intelligence à la source même du Savoir, par l’oraison.

  Dans cette harmonie entre prière, travail intellectuel et manuel, ils ont permis à l’Europe occidentale de bénéficier d’un extraordinaire développement technique et économique. Grâce à leurs chantiers de défrichage, de déboisement, d’assèchement des marais, ils ont multiplié les ressources de régions entières, leur permettant par là même de sédentariser les peuples nomades et appauvris, et de leur procurer une prospérité que l’Europe n’avait pas connue auparavant. Les abbayes développaient également des techniques innovantes, tant en architecture qu’en agronomie, ainsi que l’étude approfondie des sciences, des arts et des lettres.

  Refuges contre les invasions barbares et contre l’esprit du paganisme, ce sont elles qui ont réconcilié les anciens panthéistes avec l’univers. En délivrant l’homme païen de sa peur du cosmos qui paralyse l’intellect devant l’arbitraire d’une divinité incompréhensible, l’instruction des moines lui a expliqué que le Vrai Dieu est un Dieu personnel, créateur mais aussi amour incarné, atteignable par la raison. Il est le meilleur allié de l’expansion du génie humain.

  Alors ce n’est pas par hasard que la civilisation chrétienne occidentale a eu ses siècles de gloire, aussi longtemps que le génie du christianisme a été transmis par ces générations de religieux catholiques. C’est cette alliance entre la liberté et les forces humaines orientées vers le Ciel, et l’action du Créateur, qui a permis l’épanouissement et le rayonnement de l’Europe chrétienne.

  Plaise à Dieu que l’ancienne flamme des bâtisseurs de l’Europe puisse rapidement renaître de ses cendres encore fumantes ! C’est certainement l’intention de prière et le sujet de l’oraison de nombreux d’entre nous…

 

La Prière

Chère Bertille,

           J’ai relu récemment un texte du Père Garrigou-Lagrange sur la prière que je trouve très intéressant et que je souhaite te faire partager. Il explique ce qu’est la prière et quelle est notre place vis-à-vis de Dieu.

« Demandez et vous recevrez » a dit Notre-Seigneur. « Il faut toujours prier » ajoutait-Il. Il importe donc de se faire une juste idée de l’efficacité de la prière, de la source même de cette efficacité et du but auquel toute vraie prière doit être ordonnée. Voici ce que saint Thomas à la suite de saint Augustin nous enseigne sur ce grand sujet1.

  Nous avons l’air de croire parfois que la prière est une force qui aurait son premier principe en nous, et par laquelle nous essayerions d’incliner la volonté de Dieu, par manière de persuasion. Et aussitôt notre pensée se heurte à cette difficulté, souvent formulée par les incrédules, en particulier par les déistes : la volonté de Dieu, personne ne peut la mouvoir, personne ne peut l’incliner. Dieu sans doute est la bonté qui ne demande qu’à se donner, Dieu est la miséricorde toujours prête à venir au secours de celui qui souffre et qui implore, mais il est aussi l’Etre parfaitement immuable. La volonté de Dieu de toute éternité est aussi inflexible qu’elle est miséricordieuse. Personne ne peut se vanter d’avoir éclairé Dieu, de lui avoir fait changer de volonté. « Ego sum Dominus, et non mutor ». Par son décret providentiel, fortement et suavement, l’ordre du monde, la suite des événements, sont irrévocablement fixés d’avance.

  Faut-il conclure que notre prière ne peut rien, qu’elle vient trop tard, que si nous prions, aussi bien que si nous ne prions pas, ce qui doit arriver arrivera ?

 

  La parole de l’Evangile demeure : « Demandez et vous recevrez, cherchez et vous trouverez, frappez et l’on vous ouvrira ». – La prière, en effet, n’est pas une force qui aurait son premier principe en nous, ce n’est pas un effort de l’âme humaine, qui essaierait de faire violence à Dieu, pour lui faire changer ses dispositions providentielles. Si l’on parle ainsi quelquefois, c’est par métaphore, c’est une manière humaine de s’exprimer. En réalité la volonté de Dieu est absolument immuable, mais c’est précisément dans cette immuabilité qu’est la source de l’infaillible efficacité de la prière.

  C’est au fond très simple : la vraie prière par laquelle nous demandons pour nous, avec humilité, confiance et persévérance, les biens nécessaires à notre sanctification, est infailliblement efficace, parce que Dieu, qui ne peut se dédire, a décrété qu’elle le serait, et parce que Notre Seigneur nous l’a promis2.

  Un Dieu qui n’aurait pas prévu et voulu de toute éternité les prières que nous lui adressons, c’est là une conception aussi puérile que celle d’un Dieu qui s’inclinerait devant nos volontés et changerait ses desseins. Non seulement tout ce qui arrive a été prévu et voulu ou tout au moins permis d’avance par un décret providentiel, mais la manière dont les choses arrivent, les causes qui produisent les événements, tout cela est fixé de toute éternité par la Providence. Dans tous les ordres, physique, intellectuel et moral, en vue de certains effets, Dieu a préparé les causes qui les doivent produire. Pour les moissons matérielles, il a préparé la semence ; pour féconder une terre desséchée, il a voulu une pluie abondante ; pour une victoire qui sera le salut d’un peuple, il suscite un grand chef d’armée ; pour donner au monde un homme de génie, il a préparé une intelligence supérieure, servie par un cerveau mieux fait, par une hérédité spéciale, par un milieu intellectuel privilégié. Pour régénérer le monde aux périodes les plus troublées, il a décidé qu’il y aurait des saints. Et pour sauver l’humanité, depuis toujours la divine Providence avait préparé la venue du Christ Jésus. Dans tous les ordres, du plus infime au plus élevé, en vue de certains effets, Dieu dispose les causes qui les doivent produire. Pour les moissons spirituelles comme pour les matérielles, il a préparé la semence, et la moisson ne s’obtiendra pas sans elle.

  Or, la prière est précisément une cause ordonnée à produire cet effet, qui est l’obtention des dons de Dieu, nécessaires ou utiles au salut. Toutes les créatures ne vivent que des dons de Dieu, mais la créature intellectuelle est seule à s’en rendre compte. Les pierres, les plantes, les animaux reçoivent sans savoir qu’ils reçoivent. L’homme, lui, vit des dons de Dieu, et il le sait ; si le charnel l’oublie, c’est qu’il ne vit pas en homme ; si l’orgueilleux ne veut pas en convenir, c’est qu’il n’y a pas de pire sottise que l’orgueil. L’existence, la santé, la force, la lumière de l’intelligence, l’énergie morale, la réussite de nos entreprises, tout cela est don de Dieu, mais par-dessus tout la grâce, qui nous porte au bien salutaire, nous le fait accomplir, et nous y fait persévérer.

  Faut-il s’étonner que la divine Providence ait voulu que l’homme, puisqu’il peut comprendre qu’il ne vit que d’aumônes, demandât l’aumône ? Ici comme partout Dieu veut d’abord l’effet final, puis il ordonne les moyens et les causes qui le doivent produire. Après avoir décidé de donner, il décide que nous prierons pour recevoir, comme un père, résolu d’avance d’accorder un plaisir à ses enfants, se promet de le leur faire demander. Le don de Dieu, voilà le résultat, la prière voilà la cause ordonnée à l’obtenir ; elle a sa place dans la vie des âmes pour qu’elles reçoivent les biens nécessaires ou utiles au salut, comme la chaleur et l’électricité ont leur place dans l’ordre physique.

  Jésus, qui veut convertir la Samaritaine, lui dit, pour la porter à prier : « Si tu savais le don de Dieu, c’est toi qui m’aurais demandé à boire, et je t’aurais donné de l’eau vive…jaillissant en vie éternelle ».

  De toute éternité, Dieu a prévu et permis les chutes de Marie-Madeleine, mais il a ses desseins sur elle ; il veut rendre la vie à cette âme morte ; seulement il décide aussi que cette vie ne lui sera rendue que si elle le désire, que l’air respirable ne sera rendu à cette poitrine, que si cette poitrine veut s’ouvrir, que si Madeleine veut prier, et il décide aussi de lui donner une grâce actuelle très forte et très douce qui la fera prier. Voilà la source de l’efficacité de la prière. Soyez sûrs que lorsque Madeleine aura prié, la grâce sanctifiante lui sera donnée, mais soyons sûrs aussi que sans cette prière elle restait dans son péché.

  Il est donc aussi nécessaire de prier pour obtenir les secours de Dieu dont nous avons besoin, pour observer la loi divine et y persévérer, qu’il est nécessaire de semer pour avoir du blé.

  Ne disons donc pas : « Que nous ayons prié ou non, ce qui devait arriver arrivera » : ce serait aussi absurde que de dire : « Que nous ayons semé ou non, l’été venu, si nous devons avoir du blé, nous en aurons ». La Providence se préoccupe non seulement des résultats, des fins, mais aussi des moyens à employer, et elle sauvegarde la liberté humaine par une grâce aussi douce qu’elle est forte, « fortiter et suaviter ». « En vérité, en vérité, je vous le dis, ce que vous demanderez à mon Père en mon nom, Il vous le donnera ».

Anne  

1 Cf Iia IIae, q 83, a.2.

2 Iia, IIae, 83,15

 

La prière, clef du bonheur

          Y a-t-il une découverte plus extraordinaire à faire sur cette terre que celle de prendre conscience de la faculté qu’on a de pouvoir parler à Dieu ? Comme il faut souhaiter que l’homme se rende compte le plus tôt possible de cette opportunité inouïe que la vie d’ici-bas lui offre déjà pour en profiter davantage !

  Il me semble cependant que peu nombreux sont les hommes qui ont vraiment réalisé la capacité qui leur a été communiquée d’entrer en relation avec Dieu car il n’arrive presque jamais que l’on entende dire qu’on ait été obligé d’arracher quelqu’un à sa prière.

Or, si les hommes avaient vraiment compris à quels rapports intimes avec Dieu ils sont appelés, il faudrait se gendarmer pour les ramener aux autres obligations qu’ils doivent remplir. Comme l’a écrit saint Jean Chrysostome : « Voyez quel est votre bonheur et votre gloire : vous pouvez entrer dans un doux commerce avec Dieu, vous entretenir familièrement avec Jésus, désirer ce que vous voulez et lui faire connaître vos désirs. »

  Nous ne pouvons vraiment rien vouloir de meilleur pour nos frères et sœurs humains que d’entrer très avant dans ces explorations et révélations sans rivales que procure le dialogue de l’âme avec Dieu. Et à ceux qui y sont entrés, nous leur disons de ne pas demeurer seulement immobiles sur le perron d’un palais qui ne demande qu’à accueillir dans ses chambres intérieures tous ceux qui le désirent.

  En réalité, le chrétien ne devrait pas être surpris de comprendre que le plus doux agrément de la terre est dans la prière. Il croit en effet que la récompense essentielle qui est réservée à ceux qui entrent dans l’éternité en état de grâce est la vision béatifique. Le bonheur parfait, qui comblera tous les désirs de ceux qui peinent sur la terre, consistera dans cette intimité définitive qui les unira à Dieu. Si donc la félicité sans ombre est de voir Dieu, comment douter que la plus grande allégresse qui vienne après cette vision, pour ceux qui ne peuvent encore voir, se trouve dans l’union à Dieu par la foi ? Ils ne voient pas encore mais ils croient !

  Et ils sont déjà comme béatifiés au sens où leur esprit est à même de vivre en Dieu comme Dieu vit déjà en eux. A tous les hommes, qui cherchent nécessairement le bonheur, il faut dire et répéter que le bonheur est en Dieu, que le bonheur est Dieu, et puisqu’il en est ainsi, que la prière, qui est le moyen d’entrer en relation avec Dieu, y mène infailliblement.

  On gémit devant les difficultés de la prière. Comme c’est difficile de devoir parler à quelqu’un que l’on ne voit pas et dont les réponses ne parviennent pas à nos tympans. Quel effort que celui de ce recueillement en lequel l’âme doit se trouver pour élever son esprit vers Dieu ! Et, même dans ces conditions, quelle lutte contre les distractions… Enfin, comme il est fréquent que les retours divins ne correspondent pas aux demandes répétées. Mais on ne pense jamais aux facilités de la prière ! Qui est toujours disponible pour toujours écouter, de nuit comme de jour, tout ce qu’on a à lui dire ? Qui ne se rebute et ne se lasse jamais ? Qui s’intéresse à tout ce qui lui est dit et répond en réalité de la manière qui est la plus favorable à l’avancement des âmes ? Qui allie en lui-même la parfaite sagesse à la Toute-Puissance et la Miséricorde infinie ? Eh bien ! Celui-là seul qui est Dieu est cet interlocuteur qui possède toutes les qualités et les perfections. Or, il est à la disposition à chaque instant de qui le veut sans qu’il soit besoin de patienter dans les salles d’attente ou dans les antichambres !

  Et la toute-puissance de la prière se révèlera progressivement à ceux qui y persévèreront et découvriront l’invasion, l’envahissement divin de l’âme. A l’école de Notre-Seigneur Jésus-Christ, Maître de la prière, par la médiation de la Très Sainte Vierge Marie, Première Orante, ils chanteront le Magnificat, ils attesteront, oui, ils s’écrieront : la prière, c’est la clef du bonheur !

Père Joseph

 

La prière

Chers amis,

           « Mais priez mes enfants, Dieu se laisse toucher… »

           Quelle consolation en ces temps difficiles et quelle délicatesse du Bon Dieu que de nous offrir le cent cinquantième anniversaire des apparitions de Notre-Dame de Pontmain cette année où nous avons tant besoin d’un message d’espérance !

Nous ne pouvions laisser passer cet évènement sans vous offrir un numéro spécial sur la prière !

Non pas que nous imaginons que nos lecteurs ne prient pas, mais bien plutôt pour raviver les ardeurs qui, au fil du temps, pourraient s’affadir : « Vous êtes le sel de la terre ; mais si le sel s’affadit, avec quoi le salera-t-on ?1 »

  Comment montrer à nos contemporains que la prière n’est pas une recette pour se consoler dans la détresse, pour demander le bonheur sur cette terre ou pour obtenir une liaison avec des puissances plus ou moins occultes. Elle est vraiment la respiration de l’âme de tout catholique ! Et si nous sommes tenus de brider l’oxygénation de nos poumons par un masque, personne ne pourra empêcher notre âme de respirer librement et d’être en union avec son créateur. Si le gouvernement a fait mine de nous empêcher de nous mettre à genoux physiquement dans la rue, personne n’a pu nous empêcher de faire voler nos prières vers le ciel, à tire d’aile !

  Dieu utilise souvent les épreuves pour nous aider à retrouver le chemin du ciel. L’homme l’oublie si vite quand tout va bien… Mais souvenons-nous que notre prière ne doit pas seulement être une supplication, elle doit surtout parvenir à une véritable union d’âme avec Notre-Seigneur. Et quand le ciel se fait muet, ne nous décourageons pas, implorons Notre-Dame afin qu’elle nous apprenne à prier comme une maman l’apprend à ses petits.

  « L’amour avec lequel nous devons aller à Dieu, ne consiste pas dans le sentiment : c’est un acte de la volonté. Mon Dieu, apprenez-moi à vous chercher dans la prière, à mettre mon cœur en contact avec le vôtre, à savoir me retirer, non seulement matériellement mais aussi spirituellement de tous les attraits de cette terre. Que de fois je suis à genoux, tandis que mon esprit erre sur les routes du monde2 ! » N’hésitons pas à demander à Dieu lui-même d’augmenter notre foi ; sans Lui nous ne parviendrons à rien.

  Dans notre époque tumultueuse où nous sommes manipulés comme des pions sur un échiquier sans connaître la règle du jeu, notre curiosité ne sert qu’à nous faire perdre du temps, à mettre notre sensibilité à fleur de peau, à augmenter notre inquiétude d’homme impuissant jusqu’à son paroxysme… Ne mettons pas notre espoir dans l’homme, nous serions inévitablement déçus, mettons plutôt notre espérance en Dieu et pour cela augmentons notre foi et notre amour par ce moyen infaillible qu’est la prière. Il nous aidera à garder la sérénité et la joie chrétienne des enfants de Dieu qui sont sous sa protection jusqu’à la dernière heure. Nous savons qu’Il ne nous abandonnera jamais ! Alors, « Ne crains point, petit troupeau3 ».

  Que Notre-Dame des Foyers Ardents nous guide sur le chemin qui mène à Dieu !

Marie du Tertre

 

 

Consécration des familles au Cœur Immaculé de Marie, reine de France et du monde.

Nous tenons à votre disposition ce document en format pdf, prêt à l’impression. N’hésitez pas à le demander.

Neuvaine préparatoire à l’intronisation du Cœur Douloureux et Immaculé de Marie

 

Cœur Douloureux et Immaculé de Marie, venez chez nous, parce que nous vous aimons. Entrez chez nous afin que, aux côtés du Cœur Sacré de Jésus, Vous soyez notre Médiatrice car nous savons qu’il faut passer par Vous pour aller à Jésus.

O Marie qui avez formé en votre sein le Sacré Cœur de Jésus, nous voulons Vous introniser en notre foyer car Vous êtes toute puissante sur le Cœur de votre divin Fils à cause de votre Maternité et de votre Immaculée Conception.

Comme Vous êtes notre Mère et notre Corédemptrice, Vous êtes aussi notre Reine. Prenez donc place auprès de votre Fils sur le trône que nous voulons Vous ériger.

Faites que le jour de votre intronisation dans notre famille soit pour vous et pour nous une journée de joie et le début d’une vie d’intimité et de soumission à vous. Nous voulons être vos esclaves d’amour et Vous appartenir tout entiers afin d’apprendre de Vous l’art d’aimer véritablement Dieu et notre prochain.

Dans ce monde païen ignorant de votre amour et de votre puissance, que par notre foyer qui veut totalement Vous appartenir, d’autres foyers s’embrasent de votre charité et qu’ainsi, de famille en famille l’univers entier s’abandonne à Vous.

Cœur Immaculé de Marie, parfait modèle de dévouement à Jésus et d’intimité avec Lui, étendez et fortifiez dans nos cœurs et dans notre famille le règne de la charité, le règne du Sacré-Cœur de Jésus.

Ainsi-soit-il

(d’après le cérémonial de l’Intronisation)

 Consécration des familles au Cœur Immaculé de Marie, reine de France et du monde

 Cérémonial de l’intronisation et texte de consécration

 

  • Récitation de 3 dizaines de chapelet :

 

la 1ere, pour honorer l’amour mutuel du Père éternel et de sa fille bien-aimée, et pour communier spirituellement à cet amour.

– la 2eme, pour honorer l’amour mutuel du Verbe incarné et de sa tendre Mère, et pour

communier spirituellement à cet amour.

– la 3eme, pour honorer l’amour mutuel du Saint Esprit et de sa virginale épouse, et pour communier spirituellement à cet amour.

  • Un cantique en l’honneur de la Sainte Vierge, si cela est possible.
  • Bénédiction par le prêtre de l’image ou statue (du rituel) à moins que l’objet ne soit déjà bénit.

 Allocution du prêtre pour expliquer la portée profonde de cette consécration, les obligations qu’elle entraîne et les grâces qu’elle promet. (À défaut du prêtre, le chef de famille peut donner lui-même ces explications).

 Le chef de famille prononce lui-même l’acte de consécration, tous étant agenouillés autour de lui.

 

Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. Ainsi soit-il.

Cœur Immaculé de Marie, tabernacle vivant de la Sainte Trinité et foyer du pur amour, nous proclamons la royauté que Jésus vous a donnée sur toute créature. Nous l’avons peut-être méconnue et méprisée, mais voici qu’en ce jour, humblement prosternés devant vous, nous vous en demandons

pardon et reconnaissons avec joie les droits absolus que vous avez sur nous. Pour que vous les exerciez librement, cette famille se consacre volontiers à vous pour être la part bénie de votre héritage.

En union avec votre chaste époux saint Joseph, père, protecteur et modèle de toute famille chrétienne, nous nous jetons en vous pour que vous triomphiez ici par le rayonnement du pur amour. Communiquez au chef la prévoyante bonté et la ferme douceur du Père éternel, faites participer la mère à la tendresse éclairée du Saint-Esprit et donnez aux enfants la sagesse de Jésus, le Verbe incarné.

Nous nous offrons tous à vous, ô cœur maternel, pour que vous nous gardiez tous bien unis dans la charité vraie et que vous formiez ce foyer à l’image de celui de Nazareth, dont il veut reproduire la simplicité, la pureté ineffable, le dévouement généreux et le rayonnement bienfaisant.

Cœur très miséricordieux, daignez partager notre vie de chaque jour : soyez l’entrain de nos joies, mais aussi notre refuge aux heures douloureuses ; permettez-nous alors de puiser en vous le courage, le calme confiant et la consolation.

Cœur très puissant, nous sommes sûrs de vous et nous nous fions à vous jusqu’au miracle s’il était nécessaire. Nous abandonnons tous nos soucis à votre providence, afin d’avoir l’âme libre pour aimer. Nous vous confions aussi ceux que la vie ou la mort ont déjà dispersés ; faites que, malgré les séparations, nous demeurions tous unis en vous.

Cœur triomphant, nous vous promettons de mener avec vous le bon combat contre l’enfer et le monde, et de gagner d’autres foyers à votre royauté.

Cœur Immaculé, embrasez de plus en plus cette famille de l’amour infini qui vous consume, afin

qu’elle devienne par vous, avec vous et en vous, une réponse vivante d’amour au Cœur de Jésus et à la très Sainte Trinité. Ainsi soit-il.

 

  • Le Salve Regina pour saluer la reine nouvellement intronisée.

 

  • Trois Ave Maria pour honorer en Marie le chef-d’œuvre de la très Sainte Trinité, aux intentions de la famille, spécialement pour les absents.

 

  • Prière à saint Joseph, père de toute famille chrétienne :

 

ô glorieux saint Joseph, après nous être consacrés à votre sainte épouse, nous venons célébrer

votre gloire et nous réjouir avec vous de votre prédestination à être l’ombre du Père éternel auprès de Jésus, et l’époux virginal de Marie.

Confiants en votre bonté si puissante, vivant reflet de celle du Père, nous vous demandons humblement d’étendre jusqu’à nous la paternelle providence dont vous avez entouré Jésus et Marie. Le baptême nous plonge dans le cœur de votre épouse et nous fait membres de votre divin Fils ; nous voulons donc, comme eux, nous abandonner totalement à vos soins.

Daignez nous aider à vivre à votre exemple en leur intimité habituelle qui nous introduira dans la vie familiale de la très Sainte Trinité.

Mais, comme les difficultés de la vallée de larmes pourraient nous distraire de cet unique amour, nous vous remettons tous nos soucis et toutes nos préoccupations. Soyez donc pour nous, comme vous le fûtes pour Jésus et Marie, le pourvoyeur du pain, du vêtement, du gîte de chaque jour et le médecin de nos pauvres corps, soustrayez-nous aux attaques diaboliques comme vous avez évité les recherches d’Hérode ; mais surtout, soyez comme à Nazareth le voile qui nous dérobe à la curiosité du monde, pour que nous puissions nous épanouir en paix dans le pur amour.

O saint Joseph, nous glorifierons votre paternelle bonté par notre calme confiant et notre amour filial, et nous sommes sûrs que votre providence attentive ne manquera pas à vos enfants et qu’elle nous conduira dans une intimité toujours plus grande avec Jésus et Marie et, par eux, avec le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Ainsi soit-il !

 

  • Magnificat pour les grâces accordées à Marie et à cette famille.

 

  • Bénédiction du prêtre représentant Jésus et Marie.

 

(abbé Jean-Marie Jacquier)

Cérémonial de l’intronisation du Sacré-Coeur dans les familles et son renouvellement.

Vous trouverez ici le document à télécharger en PDF, prêt à imprimer :

http://pheon.ovh/wp-content/uploads/2024/04/consecration-au-Sacre-Coeur-et-au-CIM.pdf

 

 

 

 

On choisit pour la cérémonie d’intronisation un jour ayant une spéciale signification pour la famille (anniversaire de mariage, par exemple) ou une fête liturgique appropriée, ou toute date permettant au prêtre d’être présent, si possible.

 Préparation de l’intronisation

 Plus sérieuse et meilleure sera la préparation de la cérémonie d’intronisation, plus abondantes aussi seront les grâces et les bénédictions qui en découleront sur la famille. Cette préparation peut s’étendre sur trois jours (Triduum) ou sur neuf (neuvaine). Elle peut consister en la récitation des litanies du Sacré-Cœur, accompagnées, per exemple, de la prière suivante :

 PRIERE PREPARATOIRE

Divin Cœur de Jésus, venez chez nous, parce que nous vous aimons. Entrez chez nous comme jadis Vous êtes venu chez vos amis à Cana et à Béthanie et chez le publicain Zachée. Nous voulons placer notre vie de famille sous votre conduite et la mener en union intime avec vous.

Cœur Sacré de Jésus, Vous êtes notre très fidèle ami. Personne ne nous a jamais aimés comme Vous. Nous voulons Vous aimer pour ceux qui ne Vous aiment pas.

Comme vous êtes notre Dieu et notre Sauveur, vous êtes aussi notre Seigneur et notre Roi. Puisque tant d’hommes méprisent votre Royauté, nous voulons l’appeler sur notre famille. Vous prendrez possession de ce foyer où nous voulons Vous réserver la place d’honneur, Vous ériger un trône.

Faites que le jour de votre intronisation dans notre famille soit pour Vous et pour nous une journée de joie et le début d’une vie d’intimité et de soumission à Vous. Toutes nos pensées et nos actions doivent être à l’unisson de votre sainte loi. Nous voulons nous défaire de l’amour désordonné de nous-mêmes et aimer nos semblables comme Vous nous avez aimés et nous aimez toujours.

Vivant dans un monde redevenu en grande partie païen et qui ne Vous connait plus, ô divin Cœur de Jésus, nous demandons de votre présence de grâce parmi nous la charité des premiers chrétiens, des apôtres et des martyrs. Que par ce foyer qui veut Vous appartenir tout entier, d’autres foyers s’embrasent de votre charité et qu’ainsi, de famille en famille l’univers entier se soumette à votre Royauté.

Cœur immaculé de Marie, parfait modèle de dévouement à Jésus et d’Intimité avec Lui étendez et fortifiez dans nos cœurs et dans nos familles le règne de la charité, le règne du Sacré Cœur de Jésus. Amen.

  1. Cérémonie d’intronisation

 Le jour de l’intronisation, on recommande de faire célébrer une messe a l’intention de la famille, ou du moins d’assister en famille au saint Sacrifice et d’y communier (ou du moins le dimanche précédent).

 Ad libitum, bénédiction de la maison (ou de l’appartement)

 Si la maison (ou l’appartement) n’est pas encore bénie, le prêtre procède alors d’abord à sa bénédiction.

 Adjutorium nostrum in nomine Domini V. Notre secours est dans le nom du Seigneur

  1. Qui fecit caelum et terram R. Qui a fait le ciel et la terre
  2. Dominus vobiscum V. Le Seigneur soit avec vous
  3. Et cum spiritu tuo. R. Et avec votre esprit.

Oremus                                                             Prions.

Bene + dic Domine, Deus omnipotens, domum istam : ut sit in ea sanitas, castitas, victoria, virtus, humilitas, bonitas, et mansuetudo, plenitudo legis, et gratiarum actio Deo Patri, et Filio, et Spiritui Sancto : et hæc benedictio maneat super hanc domum et super habitantes in ea nunc et in omnia sæcula sæculorum. Amen.

Bénissez +, Seigneur, Dieu tout puissant, cette maison pour que réside en elle la santé, la chasteté, la victoire, la vertu, l’humilité et la mansuétude, la plénitude, la loi et l’action de grâces à Dieu le Père et au Fils et au Saint Esprit, et que cette bénédiction demeure sur cette maison et sur ceux qui l’habitent maintenant et dans les siècles ces siècles. Amen.

  1. Bénédiction de l’image (ou de la statue) du Sacré-Cœur

 (Lorsque, le prêtre ne peut pas assister à la cérémonie, on fait d’avance bénir l’image.)

 A l’heure fixée pour la cérémonie, tous, parents, enfants, et amis invités se réunissent dans la salle de séjour.

La place réservée à l’image (ou à la statue) du Sacré-Cœur est préparée, en forme de petit autel familial. L’image du Sacré-Cœur est dressée sur une autre table couverte d’une nappe et ornée de cierges et de fleurs. On prépare un récipient d’eau bénite. La famille s’agenouille devant l’image. Le prêtre, revêtu du surplis et de l’étole, commence par bénir l’image.

 

  1. Adjutorium nostrum in nomine V. Notre secours est dans le nom du Seigneur

Domini.

  1. Qui fecit cælum et terram. R. Qui a fait le ciel et la terre

 

  1. Dominus vobiscum R. Le Seigneur soit avec vous

 

  1. Et cum spiritu tuo. R. Et avec votre esprit.

                         

Oremus.                                                                        Prions :

                                                                                              

 

Omnipotens sempiterne Deus, qui Sanctorum tuorum imagines sculpi aut pingi non reprobas, ut quoties illas oculis corporis intuemur, toties eorum actus et sanctitatem ad imitandum memoriae oculis meditemur, hanc quæsumus, imaginem (seu sculpturam) in honorem et memoriam Sacratissimi Cordis Unigeniti Filii tui Domini nostri Jesu Christi adaptatam, benedicere et santificare digneris ; et praesta, ut quicumque coram illa Cor Sacratissimum Unigeniti Filii tui suppliciter colere et honorare studuerit, illius meritis et obtentu, a te gratiam in præsenti, et aeternam gloriam obtineat in futurum. Per Christum Dominum nostrum.

Dieu tout-puissant et éternel, vous ne désapprouvez pas de nous voir sculpter ou peindre les images de vos Saints. Car chaque fois que nous les regardons, nous nous sentons portés à les imiter dans la sainteté de leur vie. Daignez donc bénir et sanctifier cette image (ou statue) qui évoquera désormais pour nous le souvenir et la présence du Cœur Sacré de votre Fils Unique, Notre Seigneur Jésus-Christ. À tous ceux qui viendront prier avec confiance devant cette image et qui s’efforceront de lui rendre hommage, accordez par les mérites et l’intercession du Cœur de votre Fils, la grâce dans la vie présente et la gloire éternelle dans la vie future. Nous vous le demandons par Jésus-Christ Notre Seigneur.

  1. Amen.
  2. Ainsi soit-il.

(Puis, le prêtre répand l’eau bénite sur l’image).


  1. Récitation du « Je crois en Dien ».

 Après la bénédiction, pour rendre un témoignage explicite de la foi de la famille, tous récitent debout, à haute voix, le Symbole des apôtres.

Je crois en Dieu le Père tout puissant, Créateur du ciel et de la terre, et en Jésus-Christ son Fils unique, Notre Seigneur, qui a été conçu du Saint Esprit, est né de la Vierge Marie, a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort, a été enseveli ; est descendu aux enfers, le troisième jour est ressuscité des morts ; est monté aux cieux, est assis à la droite de Dieu le Père tout puissant, d’où il viendra juger les vivants et les morts. Je crois au Saint Esprit ; à la sainte Église catholique ; à la communion des saints ; à la rémission des péchés, à la résurrection de la chair ; à la vie éternelle. Ainsi soit-il.

  1. Allocation du prêtre.

 Le prêtre rappelle :

– la signification profonde de l’intronisation ;

– la vie chrétienne de soumission, de confiance et d’amour que le Sacré-Cœur attend des familles qui Lui ont rendu cet hommage ;

– les bénédictions spéciales et surabondantes dont elles sont l’objet si elles sont fidèles à leurs engagements.

– le grand devoir pour la famille de renouveler fréquemment la consécration comme prière familiale, de préférence pendant la prière du soir en commun.

 

  1. Acte de consécration de la famille au Sacré Cœur

 Cette formule approuvée par saint Pie X le 19 mai 1908 est requise pour le gain des indulgences et ne peut donc être modifiée. Elle est récitée à genoux par le prêtre et la famille. Si le prêtre n’était pas présent, elle serait dirigée par le chef de famille.

Cœur Sacré de Jésus. Vous qui avez manifesté à Sainte Marguerite-Marie, le désir de régner sur les familles chrétiennes, nous venons aujourd’hui, proclamer votre Royauté la plus absolue sur la nôtre. Nous voulons vivre désormais de votre vie, nous voulons faire fleurir dans notre sein, les vertus auxquelles Vous avez promis la paix dès ici-bas, nous voulons bannir loin de nous, l’esprit mondain que Vous avez maudit. Vous régnerez sur nos intelligences, par la simplicité de notre foi. Vous régnerez sur nos cœurs, par l’amour sans réserve dont ils brûleront pour Vous, et dont nous entretiendrons la flamme, par la réception fréquente de votre divine Eucharistie.

Daignez, ô divin Cœur, présider nos réunions, bénir nos entreprises spirituelles et temporelles, écarter nos soucis, sanctifier nos joies, soulager nos peines. Si jamais l’un ou l’autre d’entre nous avait le malheur de Vous affliger, rappelez-lui, ô Cœur de Jésus, que Vous êtes bon et miséricordieux, pour le pécheur pénitent. Et quand sonnera l’heure de la séparation, quand la mort viendra jeter le deuil au milieu de nous, nous serons tous, et ceux qui partent et ceux qui restent, soumis à vos décrets éternels. Nous nous consolerons par la pensée, qu’un jour viendra, où toute la famille, réunie au Ciel, pourra chanter a jamais, vos gloires et vos bienfaits.

Daigne le Cœur Immaculé de Marie, daigne le glorieux Patriarche Saint Joseph, Vous présenter cette consécration, et nous la rappeler tous les jours de notre vie ! Vive le Cœur de Jésus, notre Roi et notre Père.

La prière suivante, en usage primitivement, peut être récitée en d’autres occasions :

Seigneur Jésus, daignez visiter cette demeure en compagnie de votre très Sainte Mère, et répandez sur les bienheureux habitants de ce foyer, les grâces que vous avez promises aux familles spécialement consacrées à votre divin Cœur. C’est Vous même, ô Sauveur du monde, qui en Vous révélant à votre servante Sainte Marguerite-Marie, avez demandé, dans un but de miséricorde, un solennel hommage d’universel amour à votre divin Cœur, qui a tant aimé les hommes et qui en est si peu aimé !

Cette famille s’empresse de répondre à votre appel, et, en réparation de l’abandon et de l’apostasie de tant d’âmes elle vient, ô divin Cœur, Vous proclamer son aimable souverain, et Vous consacrer sans retour les joies, les labeurs et les tristesses, le présent et l’avenir de ce foyer, qui veut désormais n’appartenir qu’à Vous.

Bénissez donc ceux qui sont ici présents : bénissez aussi ceux que, par la volonté du Ciel, la mort nous a enlevés, bénissez les absents. Jésus ! Au nom de la Vierge Marie, nous Vous en supplions, daignez, ô Cœur plein d’amour, établir dans cette maison, le règne de la charité. Répandez dans tous ses membres votre esprit de foi, de sainteté et de pureté. Soyez l’unique maître de ces âmes ; détachez-les du monde et de ses folles vanités. Ouvrez-leur, Seigneur, l’adorable blessure de votre Cœur si miséricordieux et comme dans une Arche de Salut, gardez-les y tous, car ils sont à Vous jusqu’à la Vie éternelle !

Qu’il vive toujours aimé, béni et glorifié, parmi nous le Cœur triomphant de Jésus ! Ainsi soit-1.

  1. Prière pour les défunts et les absents de la famille.

 Personne ne devant manquer au foyer en ce jour si solennel à cette heure bénie, évoquons le souvenir et la présence des chers défunts de la famille, et récitons pour eux et pour les absents un PATER et un AVE.

 Notre Père qui êtes aux cieux…

Je vous salue, Marie…

  1. Que les âmes de nos chers trépassés par la miséricorde du Seigneur,

reposent en paix !

  1. Ainsi soit-il.
  2. Sanctifiez, Seigneur, ceux qui se dévouent à votre service.
  3. Et tous ceux qui mettent en vous leur espérance.

 

  1. Consécration des enfants au Sacré Cœur de Jésus (ad libitum)

 Si les enfants sont présents, ils peuvent alors réciter ensemble la prière suivante :

 Cœur Sacré de Jésus, / Cœur de notre meilleur Ami et très aimable Roi. Vous avez dressé votre trône dans cette maison, / pour demeurer chez nous pour toujours. / À nous, les enfants, s’applique votre premier appel/ « Laissez venir à moi les petits enfants », dites Vous. / Nous voici, Sacré Cœur de Jésus, agenouillés à vos pieds/ et nous Vous promettons d’être désormais/ aussi obéissants et respectueux que Vous l’avez été/ auprès de vos saints Parents/ dans la petite maison de Nazareth, /afin de grandir en piété et en sagesse comme en âge.

Cœur très aimable de Jésus, / Vous voulez aussi posséder nos cœurs, / car Vous dites : / « Mon enfant, donne-moi ton cœur. /Vous voulez demeurer seul dans nos cœurs, / et nous devons par notre amour, / vous consoler/ pour tous ceux qui ne Vous connaissent pas et ne veulent pas Vous aimer. / Très doux Jésus, divin ami des enfants, / recevez notre cœur, rendez-le pur, saint et heureux, / recevez aussi notre corps et notre âme avec toutes leurs forces. / Nous nous consacrons à Vous tout-entiers et pour toujours. /Vous seul soyez notre Roi. / Toutes nos pensées et nos paroles, nos actions et nos peines, / nous les consacrons à Vous, notre Ami et notre Roi.

Tout pour Vous, Cœur Sacré de Jésus !

 

  1. A la place de cette prière, les enfants peuvent réciter un poème ou entonner un cantique en l’honneur du Sacré-Cœur.

 

  1. Installation – intronisation de l’image du Sacré Cœur

 Ensuite le chef de famille, ou son remplaçant, installe l’image du Sacré-Cœur de Jésus à la place d’honneur afin de rendre hommage à la Souveraineté d’amour de Jésus-Christ partout méconnue.


  1. Prière d’action de grâces de la famille après l’acte de l’intronisation.

 Toute la famille récite la prière suivante. 

Gloire au Sacré-Cœur de Jésus pour la miséricorde infinie dont Il a usé envers ses heureux serviteurs, les membres de ce foyer, qu’ll a choisi entre mille autres, comme un héritage d’amour, et un sanctuaire de réparation, où on Le dédommagera de l’ingratitude des hommes ! Quelle n’est pas, ô Seigneur Jésus ! la confusion de cette portion de votre troupeau fidèle, en acceptant l’honneur insigne, de Vous voir présider notre famille ! Comme elle Vous adore en silence, et se réjouit, de Vous voir partager sous le même toit, les fatigues, les soucis et les joies innocentes de vos enfants ! Nous ne sommes pas dignes, il est vrai, que Vous entriez sous cet humble toit ; mais déjà Vous avez prononcé la parole, qui nous rassure, lorsque Vous nous avez révélé la beauté de votre Cœur très saint, et nos âmes qui ont soif de Vous, ont trouvé dans la blessure de votre côté, ô bon Jésus, les eaux vives qui jaillissent jusqu’à la vie éternelle.

Ainsi donc, contrits et confiants, nous venons nous donner à Vous, qui êtes la vie immuable. Restez au milieu de nous, O Cœur trois fois saint, car nous sentons l’irrésistible besoin, de Vous aimer et de Vous faire aimer, Vous qui êtes le buisson ardent, qui doit embraser le monde pour le purifier. Oh oui, que cette maison soit pour Vous un asile aussi doux que celui de Béthanie, où Vous puissiez trouver le repos, près des âmes aimantes, qui ont choisi la meilleure part, dans l’heureuse intimité de votre Cœur ! Qu’elle soit, ô Sauveur aimé, pendant l’exil que Vous infligent vos ennemis, un humble mais hospitalier refuge, semblable à celui de Égypte.

Venez, Seigneur Jésus, venez, car ici, comme à Nazareth, on aime d’un tendre amour la Vierge Marle, cette douce Mère, que Vous-même nous avez donnée. Venez remplir par votre douce présence, les vides que le malheur et la mort, ont laissés parmi nous. O Ami très fidèle, si Vous aviez été ici aux tristes heures de la douleur et du deuil, nos lames auraient été moins amères, nous aurions senti le baume salutaire sur ces secrètes blessures que Vous seul connaissez. Venez, car voici que s’approche peut-être pour nous le soir angoissant des chagrin et que décline le jour fugitif de notre jeunesse et de nos illusions. Restez avec nous, car déjà il se fait tard et le monde pervers veut nous envelopper des ombres de ses négations, alors que nous ne voulons nous attacher qu’à Vous, parce que seul Vous êtes la Voie, la Vérité et la Vie. Laissez entendre, Jésus, ces mots des temps passés : « il faut qu’aujourd’hui vous me donniez l’hospitalité dans cette maison. » (Lc XIX5].

Oui, Seigneur, établissez ici votre séjour pour que nous vivions de votre amour et dans votre compagnie, nous qui Vous proclamons notre Roi, car nous n’en voulons pas d’autre que Vous.

 

Aimé, béni et glorifié, soit à jamais dans ce foyer, le Cœur triomphant de Jésus Que son règne arrive ! Ainsi soit-il !

 

Cœur Sacré de Jésus, que votre règne arrive ! (trois fois)

Cœur Immaculé de Marie, priez pour nous !

Saint Joseph, priez pour nous !

Saint Pie X, priez pour nous !

Sainte Marguerite-Marie, priez pour nous !

Vive le Cœur Sacré de Jésus dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

 

  1. Hommage au Cœur Immaculé de Marie

 

Pour remercier le Cœur de Marie de la grâce de l’intronisation que Jésus accorde par elle à la famille, et pour acclamer cette bonne Mère comme la Reine du foyer, on récite ou l’on chante le SALVE REGINA. On peut le remplacer, si on le désire, par l’acte de Consécration.

 

Salut, ô Reine, Mère de miséricorde, notre vie, notre douceur, et notre espérance, salut.

Enfants d’Eve, exilés, nous élevons vers vous nos cris de détresse.

Vers vous nous soupirons dans cette vallée de larmes.

De grâce, notre Avocate, tournez vers nous les regards si doux de votre miséricorde.

 Et, après cet exil, faites-nous voir Jésus, le fruit béni de vos entrailles.

O clémente, ô bonne, ô douce Vierge Marie

 Acte de Consécration de la famille au Cœur Immaculé de Marie :

  Cœur Immaculé de Marie, Mère du Cœur de Jésus, Mère et Reine de notre foyer, pour nous conformer à votre ardent désir, nous nous consacrons à Vous, et nous Vous supplions de régner sur notre famille.

Régnez sur chacun de nous, apprenez-nous comment nous pouvons faire régner et triompher le Cœur Sacré de votre divin Fils en nous et autour de nous, comme il a régné et triomphé en vous et par vous.

Régnez sur nous, Mère bien aimée, pour que nous soyons vôtres dans la prospérité comme dans l’adversité, dans la joie comme dans la peine, dans la santé comme dans la maladie, à la vie et à la mort. Ô Cœur très compatissant de Marie, Reine des Vierges, veillez sur nos esprits et sur nos cœurs et préservez-les du torrent d’orgueil et d’impureté, dont vous vous plaignez si amèrement. Nous désirons réparer les crimes si nombreux commis contre Jésus et contre vous. Nous voulons appeler sur notre foyer, sur les foyers de notre patrie et du monde entier, la paix du Christ dans la justice et la charité.

Voilà pourquoi nous promettons d’imiter vos vertus, par la pratique d’une vie chrétienne par la communion fréquente et fervente, sans tenir compte du respect humain. Nous acceptons d’avance les sacrifices que cette vie chrétienne nous imposera et nous les offrons au Cœur de Jésus par votre Cœur Immaculé, en esprit de réparation et de pénitence.

 

Aux Cœurs Sacrés de Jésus et ce Marie, amour, honneur et gloire dans les siècles.

Ainsi soit-il.

 

  1. Bénédiction du prêtre

 

Le prêtre bénit L’assistance par la formule rituelle :

 Que la bénédiction du Dieu Tout Puissant, Père, Fils et Saint-Esprit,

descende sur vous et demeure à jamais.

le prêtre et la famille signent le « Document de l’Intronisation ». Ce beau

diplôme est conservé avec les souvenirs de famille, ou encadré et placé

près du Sacré-Cœur.

 

 

  • Renouvellement de Ia consécration de la famille au Sacré-Cœur

Réciter chaque jour en commun, si possible la petite consécration suivante :

 Acte de Rénovation de la Consécration

(200 j. d’indulg. une fois le jour lorsque la famille réunie récite cette prière) Card. Mercier, 16 janvier 1913)

Très doux Sauveur, agenouillés humblement à vos pieds, nous renouvelons la consécration de notre famille à votre divin Cœur. Soyez toujours notre Roi ; nous avons en Vous confiance pleine et entière ; que votre esprit imprègne nos pensées, nos désirs, nos paroles et nos œuvres ; bénissez nos entreprises ; prenez part à nos joies, à nos épreuves, à nos travaux ; accordez-nous de mieux Vous connaitre, de Vous aimer davantage, de Vous servir sans défaillance. Que d’une extrémité de la terre à l’autre retentisse cette acclamation : « Aimé, béni et glorifié soit partout et toujours le Cœur triomphant de Jésus ! »

  1. Ainsi soit-il

           

 

 

 

Le pardon vu par les saints

Même si votre prochain commet un acte que vous réprouvez, ne le jugez pas, cherchez-lui une excuse. Pardonnez-lui au moins l’intention si l’acte vous paraît inexcusable.

Saint Bernard

 

Mon Seigneur Jésus, faites-moi la grâce de partager vos humiliations, vos abaissements, avec amour et bonheur. Moi, je les mérite ; vous les avez soufferts sans les mériter, et dans quel excès pour l’amour de moi !

Charles de Foucauld

 

C’est la chose la plus révoltante du monde que, quand Dieu, notre Créateur, souffre tant d’injures de la part de ses créatures au-dedans de lui-même, nous soyons nous-mêmes sensibles parfois à une parole dite en notre absence, et peut-être sans mauvaise intention.

C’est vraiment une grande humilité de se taire, lorsqu’on se voit condamné sans motif ; car on marche bien alors sur les traces de Notre-Seigneur.

Vous cherchez, dites-vous, à vous unir étroitement à Dieu ; vous désirez suivre les conseils du Christ qui a été chargé d’injures et faux témoignages, et vous voulez ne souffrir aucune atteinte dans votre honneur ou votre réputation ! Vous n’arriverez pas à vous rencontrer, car les chemins sont différents.

Sainte Thérèse d’Avila