Pendant les fiançailles

Voici quelques lignes glanées dans un livre de Savoir-Vivre des années 701, mais qui sous ses termes désuets, décrit la même réalité qu’aujourd’hui, et nous indique la façon de se tenir en société quand on est fiancé. Je vous laisse y trouver votre miel, et apprécier ce qui était couramment admis dans une société qui était encore majoritairement catholique.

 

« Aujourd’hui, la timide fiancée ne voit plus son fiancé en la présence d’un chaperon. Elle sort seule avec lui, part parfois chez des amis aux sports d’hiver en sa compagnie, entreprend des vacances en auto-stop sous son aile protectrice, loge dans le même hôtel, etc…

En fait, on ne connaît pas très bien ce que la jeune fiancée de l’époque moderne ne se permet pas avant le mariage. La morale reste immuable. Aux jeunes gens de la respecter (…)

 

Il est d’ailleurs bon, pour autant que ce soit possible, de ne pas prolonger les fiançailles au-delà de six mois à un an. Des fiancés « éternels » ne trompent personne sur la qualité de leur amour, soit sur leur intention de se marier.

Certains jeunes gens et jeunes filles, faisant fi de préjugés désuets, donnent parfois à leurs fiançailles toutes les apparences d’une vie commune. Ils en seront les premières victimes, car après les douces illusions, le désenchantement ne tardera pas.

Plus nombreux cependant sont ceux qui veulent faire de leurs fiançailles une période d’attente, de découverte mutuelle et de respect. Ceux-là, par leur amour, par leur patience et par leur vertu, mériteront le bonheur tant attendu du mariage.

Les fiancés idéaux ne sont pas ceux qui se croient obligés d’exposer au grand jour et en public toute l’étendue de leurs sentiments mutuels. Cela ne concerne qu’eux. Deux tourtereaux qui s’isolent, oublient le reste du monde et chuchotent entre eux sans arrêt, gênent les autres, les privent de leur compagnie. Personne ne leur demande une démonstration. En public, en réception, on leur demande de briller chacun de tous leurs feux, mais pour tous et pas pour eux seuls. Monsieur adressera la parole autour de lui, Mademoiselle ne craindra pas de quitter, fût-ce pour deux minutes, la main de son protecteur aimé. La terre n’arrêtera pas de tourner s’ils se séparent pour quelques secondes (…)

Un fiancé n’est pas un bagnard. Il peut encore sortir, rencontrer ses amis, se faire inviter et les inviter. (…) Sa fiancée, versant dans l’excès contraire, ne courra pas les réceptions auxquelles son fiancé n’est pas invité ou ne peut se rendre. Elle n’est pas au couvent, mais elle a déjà pris des engagements. Elle a donné une promesse, elle porte au doigt un gage d’amour qu’elle ne peut trahir. »

Jacqueline BUS, Top Savoir-Vivre, éd. Dupuis, 1973

 

Une promesse  

Chère Bertille,

           Dans mon dernier courrier, nous avions abordé la question de la vocation de la femme, au sens large. Comme tu constates que de plus en plus d’amies se fiancent dans ton entourage, je voudrais en profiter pour te dire quelques mots sur le sujet des fiançailles.

           Tout d’abord, les fiançailles au niveau historique existaient chez les Hébreux. Le fiancé offrait à la fiancée ou au père de la fiancée, un anneau d’or ou un objet de grand prix. Un grand festin terminait la journée. Dès le jour des fiançailles, la fiancée appartenait à son fiancé et lui devait fidélité jusqu’au mariage qui arrivait assez rapidement.

  Aujourd’hui, les fiançailles sont toujours une promesse de mariage. Une promesse vraie, mutuelle et acceptée de part et d’autre. Il est bien concevable qu’un engagement aussi important comme le mariage soit préparé par les préliminaires des fiançailles. Malheureusement, la législation actuelle ne tient pas compte des fiançailles. Seule l’Eglise en est la maîtresse. Les fiançailles chrétiennes sont un contrat réciproque entre deux personnes déterminées, avec le désir de se marier.

  Pour arriver aux fiançailles, il faut savoir prendre conseil avec prudence : écouter, réfléchir et méditer. Les meilleurs conseillers sont nos parents, car ce sont eux qui nous connaissent le mieux. Il y a aussi les prêtres que nous rencontrons régulièrement et quelques amis proches. La prière nous permet de tout mettre sous le regard de Dieu et de tout juger selon sa volonté. Car plaire à Dieu et faire sa volonté, là est l’essentiel.

  Avant que les passions ne prennent le dessus, il faut découvrir le caractère de l’autre, ses goûts, ses qualités morales, ses aptitudes… Cela demande beaucoup de renoncement intérieur, d’humilité et de franchise. C’est alors que l’on pourra se décider et choisir un père ou une mère pour ses futurs enfants.

  L’amour entre une jeune fille et un jeune homme se construit sur le même modèle que l’amitié. Mais c’est une amitié plus profonde. Il faut aimer avec bienveillance, c’est-à-dire de façon désintéressée. Le Père Noble dit « Aimer une personne pour l’utilité ou le plaisir qu’elle nous assure, c’est l’aimer égoïstement, pour ce bénéficiaire qui est soi-même. Au contraire, aimer quelqu’un et lui vouloir du bien : voilà l’amour d’amitié » et encore « le synonyme de l’amour, c’est « l’union », union des esprits, des cœurs, des vies… L’amour vrai résiste à la séparation. Sans doute, la séparation est la dure épreuve de l’amitié, mais elle est aussi la pierre de touche de sa solidité1 ».

 

  Voici quatre signes qui pourront aider à juger si c’est la bonne personne :

– L’estime mutuelle fondée sur des qualités réelles que l’on peut énoncer et qui consistent surtout dans la pratique de la vertu.

– La sympathie mutuelle. Les fiancés doivent être heureux de parler ensemble.

– La confiance mutuelle. Elle entraîne la certitude de ne plus être tout seul face aux difficultés et aux peines de la vie.

– Le plein accord sur l’idéal de la vie et du mariage chrétien.

 

  Le temps des fiançailles, c’est le temps pour apprendre à mieux se connaître, se confier ses défauts, apprendre à se pardonner (car le mariage sera aussi une vie de pardon), se faire confiance, se demander >>> >>> secours… Regarder l’autre vivre, agir, parler… Découvrir son tempérament, son caractère, sa santé, ses talents. Comprendre et accepter ce qui en principe ne changera pas…

  Ma chère Bertille, je te souhaite de construire de belles amitiés profondes, basées sur la générosité réciproque, et ainsi tu seras prête à répondre à l’Amour qui t’est réservé depuis toute éternité : l’amour parfait avec Dieu dans la vocation religieuse, ou l’amour humain pour fonder un foyer.

Je t’embrasse avec toute mon affection.                 

Anne

1 L’amitié de H.-D. Noble, O.P.

 

Confiance en la Providence et Pèlerinage  

« Si certaines situations nous semblent incompréhensibles, si nous ne parvenons pas à saisir la raison d’être des circonstances et des créatures qui nous font souffrir, c’est parce que nous ne savons pas découvrir la place qu’elles occupent dans le plan de la divine Providence, où tout est ordonné pour notre plus grand bien. La souffrance elle-même est voulue pour notre bien et Dieu, Bonté infinie, ne la veut et ne la permet qu’à cette fin. Nous croyons tout cela en théorie, mais l’oublions facilement dans la pratique, si bien que lorsque nous nous trouvons dans ses situations obscures et douloureuses qui viennent anéantir ou entraver nos projets, nos désirs, nous nous égarons et nos lèvres formulent la demande anxieuse : « Pourquoi Dieu permet-Il cela ? » Cependant, la réponse, aussi universelle et infaillible de la Providence divine, ne nous manque jamais : Dieu le permet uniquement pour notre bien. Telle est la grande conviction dont nous avons besoin pour ne pas nous scandaliser devant les épreuves de la vie. Nous pouvons douter de nous-mêmes, de notre bonté, de notre fidélité, mais non de Dieu, qui est la bonté et la fidélité infinies. Dieu permet quelquefois que nous nous trouvions dans des circonstances très difficiles, humainement sans solution. Si le Seigneur agit ainsi, sois sûr que ce n’est pas parce qu’il t’a abandonné ou rejeté, qu’il veut te décourager ou t’anéantir, mais bien qu’il désire te rendre plus fort, voire même héroïque dans la foi.

Si de graves difficultés se font jour, oh comme le démon s’en sert ! Il cherche à affaiblir de plus en plus notre foi et à nous empêcher de croire, ô Seigneur, que vous avez assez de pouvoir pour réaliser des choses qui dépassent la portée de notre entendement.

Votre Providence divine, ô Seigneur est telle que Vous prenez soin de toutes vos créatures comme s’il n’y en avait qu’une !1 »

 

N’est-ce pas là le message de ce pèlerinage de Pentecôte 2022 ? Les pèlerins étaient partis courageusement, généreusement pour témoigner publiquement de leur foi et de leur amour envers le Sacré-Cœur de Jésus, et voilà, que des pluies diluviennes ont raison des bivouacs et que la direction du Pèlerinage doit annoncer la fin de notre Pèlerinage dont nous avions déjà été privés pendant 2 ans !

Des conditions extrêmes pendant la tempête, 4000 personnes à évacuer et aucun accident à déplorer !

La Providence veut-elle nous faire comprendre qu’il nous faut faire notre devoir d’état avec générosité et courage sans nous inquiéter de rien : la tempête peut venir, Elle sera là, nous protègera, nous donnera le nécessaire. « Ainsi, ne vous inquiétez point de ce que vous mangerez ou de ce que vous boirez, et ne vous laissez point emporter à ces pensées-là. Car ce sont les nations du monde qui ont de l’inquiétude sur toutes ces choses, et votre Père sait que vous en avez besoin. Mais cherchez premièrement le royaume de Dieu et sa justice, et vous aurez tout cela de surcroît. Ne craignez point, petit troupeau2. »

 

1 Intimité divine – P. Gabriel de Sainte Marie-Madeleine- T. IV.

2 Saint Luc 12-29,32

 

La Fin de la Chrétienté

Par Chantal Delsol1

La Fin de la Chrétienté. J’aurais aimé mettre un point d’interrogation après le titre de cet article mais il n’y en a pas dans celui du livre. Au contraire, le constat dressé par l’auteur se veut implacable et la Chrétienté est pour lui bel et bien terminée, elle ne reviendra pas et il ne faut pas le regretter2. Une prise de position aussi radicale peut surprendre de la part de Chantal Delsol, membre de l’Institut, philosophe de renom, catholique revendiquée, chroniqueur au Figaro et figure éminente de l’establishment conservateur. Elle n’en est que plus inquiétante et révélatrice à la fois de l’état d’esprit qui anime nos élites et contre lequel nous nous devons de réagir.   

Pour l’auteur, la Chrétienté, qui peut se définir comme la civilisation inspirée, guidée et ordonnée par l’Eglise, aura duré près de 16 siècles : il la fait commencer en 394 à la bataille de la Rivière froide (Frigidus), dans l’actuelle Slovénie, qui a vu la victoire de l’empereur romain d’Orient, le chrétien Théodose, sur le représentant de l’empire romain d’Occident, le païen Eugène. Elle se termine au milieu de la seconde moitié du XXème siècle avec le vote dans à peu près tous les pays occidentaux de lois autorisant l’avortement. Son agonie aura duré deux siècles pendant lesquels l’Eglise s’est battue pour ne pas la faire mourir. Si les premiers assauts contre la Chrétienté commencent au XVIème siècle avec Montaigne, la Renaissance et les Réformateurs, c’est la Révolution de 1789 qui va lui porter les coups décisifs. Celle-ci n’a pu, en effet s’accomplir que parce qu’elle s’est placée en opposition frontale avec le Christianisme. C’est ce qui la différencie des révolutions survenues aux XVIIème et au XVIIIème siècles aux Pays-Bas, en Angleterre et aux Etats-Unis qui se sont appuyées sur un socle religieux, la religion protestante n’offrant que peu d’obstacles à l’éclosion des idées nouvelles. La Révolution française débouche sur une guerre entre l’Eglise et l’Etat et pendant le XIXème siècle et la première moitié du XXème siècle, l’Eglise va s’ériger en rempart contre la modernité avant de progressivement perdre de sa puissance et de son influence.  

Sur le plan des idées, la liberté et l’individualisme, érigés en principes quasi-absolus, s’opposent à la Chrétienté qui défend une société basée sur des liens organiques et ordonnée vers le bien commun et sa fin spirituelle. Même si l’Eglise, avec le concile Vatican II, a voulu se réconcilier avec le monde, celui-ci la considère comme une institution obsolète car elle repose sur la vérité et use d’autorité pour maintenir ses positions. Aujourd’hui, la très grande majorité du clergé et des fidèles est attachée aux principes modernes de liberté de conscience et de religion, à contre-courant des thèses qu’ont défendues les papes au XIXème siècle. Du Sillon de Marc Sangnier au personnalisme de Jacques Maritain et d’Emmanuel Mounier, le Christianisme veut s’adapter à la modernité et espérer ainsi sauver l’essentiel. La démocratie chrétienne qui sera très influente en Europe après 1945 n’offrira pourtant à la Chrétienté qu’un sursis limité. La condamnation de l’Action française en 1926 pointe un agnosticisme revendiqué et pénétrant l’Eglise, voyant en Charles Maurras celui qui pratique sans croire et privilégie ainsi les rites sur la foi. Plus tard, à l’opposé du spectre politico-religieux, le   dépouillement qui relègue également la foi à la remorque des gestes censés l’illustrer va être très présent dans la crise des années 1960. La révolte des mœurs qui va éradiquer la Chrétienté se double d’une réduction des vérités de foi à des symboles. La transsubstantiation est mise en cause, y compris dans les séminaires. Une large partie du catholicisme se protestantise. La fin de la Chrétienté s’accompagne d’une altération de la foi en plus d’une baisse drastique du nombre de pratiquants. 

 

L’inversion normative

La fin de la Chrétienté est illustrée par l’inversion normative que nous connaissons depuis deux siècles et qui rappelle, dans le sens exactement contraire, celle qui s’est produite à Rome au IVème siècle après Jésus-Christ lorsque les chrétiens ont orienté la législation sur les mœurs dans le sens indiqué par l’Evangile à l’encontre de celui inspiré par le paganisme. Depuis la Révolution française, en effet, le droit de la famille a été bouleversé et même retourné vers ce qui prévalait dans l’empire romain décadent.  L’Eglise s’y est fermement opposée, ce qui a pu entraîner quelques allers-retours, mais la tendance de fond demeure : si l’on prend l’exemple du divorce en France, il est institué en 1792, aboli en 1816, rétabli en 1884, légèrement restreint en 1941, pleinement rétabli en 1945, libéralisé en 1975 et rendu encore plus facile en 2016, au point d’être dans certains cas déjudiciarisé. La législation sur l’avortement a aussi connu au XXème siècle quelques soubresauts mais nous sommes passés en moins d’un siècle à ce qui passait pour un acte criminel à quasiment un droit de l’homme. Le mariage contre nature, de même que la reconnaissance de ce mode de vie, constitue une étape supplémentaire dans cette inversion normative et les débats qui l’ont entouré en 2012 ont mis en lumière le fait que la plupart des catholiques s’y sont opposés sans invoquer les principes chrétiens : l’épiscopat français a invoqué des arguments sociologiques, psychologiques et naturalistes sans faire référence au décalogue. Ce fut vain car nos contemporains n’écoutent plus la loi naturelle dont ils contestent jusqu’à l’existence. Les rares pays qui s’opposent à une libéralisation totale des mœurs sont considérés par les autres comme des attardés. Les Etats-Unis où l’avortement est un sujet de débat dans la vie publique constituent une rare exception.

 

L’homme moderne, libéré des croyances, n’a plus aucune raison de contraindre sa liberté individuelle. Ce ne sont pas tant les principes chrétiens en tant que tels qui sont mis en cause que leur prétention à s’imposer sur les âmes puis dans les lois des Etats. L’Eglise emboîtera le pas au XXème siècle et abandonnera toute prétention à peser sur la société. L’ordre moral voulu par Dieu est devenu pour beaucoup de clercs un fantôme du passé. L’inversion normative suit un processus cohérent : elle est la conséquence de la transformation des croyances. Les anciennes mœurs sont liquidées parce qu’elles ne sont plus portées par des croyances. L’inversion normative est le reflet de l’inversion ontologique que nous présenterons dans le prochain numéro de cette revue avant une analyse critique de l’ouvrage.  

          Thierry de la Rollandière

1 Editions du Cerf, 2021
2 Comme nous le verrons dans la seconde partie de cet article, à paraître dans le prochain numéro.

 

« Veux-tu devenir ma femme ? »  

Cette phrase, vous rêvez de la prononcer pour de vrai, vous êtes décidé sur l’orientation de votre vie et vous recherchez l’âme sœur, celle qui deviendra la mère de vos enfants.

L’attente est longue, plusieurs jeunes filles vous plaisent, mais vous avez du mal à discerner, comment vous y prendre ? L’ampleur de la tâche vous effraie et surtout personne ne vous a jamais expliqué comment faire, – si ce n’est les films ou les romans -, mais l’ombre d’un doute sur leur réalisme subsiste en votre esprit !

Laissez-moi partager quelques réflexions psychologiques tirées de lectures, d’expériences et de discussions qui, loin d’être exhaustives ou même exactes, pourront peut-être servir de base à vos propres analyses.

Pour faciliter cette libre discussion, je suivrai les différentes étapes qui nous conduisent au mariage, si Dieu le veut.

 

La vie de célibataire indépendant

Rarement considérée, cette étape est pour moi capitale. Avant de pouvoir aimer l’autre, il faut être capable de s’aimer soi-même et pour s’aimer soi-même, il faut s’estimer en toute franchise et honnêteté. Reconnaître ses qualités, mais aussi ses défauts et les accepter comme tels tout en travaillant à s’améliorer et à grandir toujours. Cette connaissance et cette acceptation de soi permettront plus tard de passer avec succès l’épreuve de vérité que sont les fiançailles et d’inspirer suffisamment confiance à l’autre pour qu’il puisse s’engager sans crainte. Si vous n’êtes pas clairvoyant sur vous-même, si vous ne savez pas qui vous êtes et surtout ce que vous voulez, l’engagement sera plus difficile. Il est illusoire et même dangereux de penser que l’autre résoudra vos problèmes. La quête de cette indépendance affective et psychologique pourra être l’objet des années de célibat et considérée comme une préparation indispensable à tout engagement.

Dans le même temps, de saines amitiés masculines et féminines vous permettront de grandir et de développer votre confiance en vous d’une part et de découvrir progressivement « le mystère féminin » d’autre part. De plus, vos engagements au service du bien commun vous habitueront à vous donner généreusement.

 

Choisir !

Cette maturité acquise – plus ou moins rapidement selon le caractère et les circonstances -, vous vous sentez prêt et vous vous demandez quelle sera l’élue de votre cœur. Vous connaissez des filles que vous pourriez envisager d’épouser. Elles répondent aux critères objectifs expliqués dans tous les livres de préparation aux fiançailles et au mariage ainsi qu’à vos propres critères, elles sont belles, pieuses et intelligentes, et déjà vous vous sentez sur le point de tomber amoureux. Mais vient la question ultime : va-t-elle m’aimer ? A t-elle en elle l’étincelle amoureuse à mon endroit ? Serais-je capable de l’aimer vraiment et suffisamment ?

Avant de vous « déclarer » et sous peine de déception, il faut vérifier quelques éléments psychologiques en plus de toutes les considérations naturelles et religieuses habituelles : sommes-nous tous deux indépendants et mûrs affectivement et psychologiquement ? A-t-elle réellement cette étincelle dans les yeux quand elle me parle ou n’est-ce que le fruit de mon imagination, et ne se dit-elle pas qu’avec bonne volonté l’amour viendra en allant ?

Difficile d’évaluer froidement ces éléments quand on est amoureux, d’où l’importance de prendre conseil d’un ou d’une bonne amie. Cela peut parfois permettre d’éviter des désillusions et ruptures douloureuses. Attention, l’ami n’a qu’un rôle de conseil et ce choix libre doit être posé seul devant Dieu.

On trouvera bien sûr autant d’exceptions à ces réflexions qu’il y a de caractères différents dans la nature, mais c’est une première analyse qu’il ne tient qu’à vous d’enrichir de votre observation.

Après un temps de fréquentation plus ou moins long qui vous a permis de vous connaître un peu plus, vous vous êtes finalement déclaré tout tremblant et …

 

Oh, comble du bonheur elle a dit OUI !

C’est là que commencent véritablement les fiançailles, officieuses avant d’être officielles, temps de tests et d’épreuves que vous aurez inévitablement à surmonter à deux et qui vous permettra de vérifier que vous êtes faits l’un pour l’autre pour poser les bases d’un solide foyer chrétien. Temps aussi merveilleux de découverte d’un autre univers et où la vie prend progressivement tout son sens.

Avant tout, durant ces périodes de choix puis de fiançailles, il convient de garder une bonne dose d’abandon à la Providence. « Mon Dieu, si vous voulez cette union, permettez-la, sinon faites qu’elle ne voit pas le jour ». Car mieux vaut une douleur, certes intense, mais passagère, causée par une rupture qu’une vie entière de difficultés et parfois de souffrances au plus intime du foyer parce que l’union n’est pas entière.

Le temps des fiançailles est un moment de vérité qui vous permettra peu à peu de vous révéler l’un à l’autre et de vous ouvrir l’une après l’autre les portes de vos âmes. A chaque porte ouverte, une nouvelle facette de l’autre se dévoilera et votre amour grandira, puis vous apercevrez au loin la porte suivante qu’il faudra aussi ouvrir.

Si une porte résiste et que vous ne trouvez pas la clef, ou que vous n’arrivez pas à l’ouvrir malgré efforts, prières, amour et bienveillance, alors cela cristallisera peut-être toutes les inquiétudes et l’aventure s’arrêtera là tout d’un coup ! Dieu soit loué, que sa volonté soit faite ! Nul n’est en cause, la rupture de fiançailles ne préjuge pas des qualités intrinsèques de l’un et de l’autre des fiancés, mais juste du fait qu’ils ne sont visiblement pas faits pour s’entendre, malgré les mille raisons qui les ont réunis et qui jusque-là semblaient indiquer le contraire. C’est ainsi, mystère de la vie !

A l’inverse, si à chacun des doutes ou inquiétudes de l’autre – qui surgiront très probablement pendant les fiançailles – l’âme sœur trouve le ton qui la rassure et la conforte, alors peu à peu la confiance s’établit et le ciment de l’amour de Dieu aidant, l’amour des fiancés se renforce et peut surmonter les embûches avec toujours davantage d’aisance et de facilité.

Le temps passe, les fiançailles sont l’occasion de définir les grandes orientations du futur foyer, de cimenter l’amitié et de grandir ensemble dans l’amour de Dieu à qui l’on doit confier cette œuvre si importante. Peu à peu, les portes de l’âme et du cœur se sont ouvertes et la date fatidique du OUI définitif qui engage toute la vie est arrivée !

Amis et famille sont présents pour célébrer et témoigner aux yeux de la société de la véracité de cet engagement exclusif. La joie est complète, merci Mon Dieu de nous avoir conduits jusqu’à l’autel !

 

De bonnes et saintes fiançailles sont le socle d’un solide foyer chrétien. Cependant, les efforts ne s’arrêteront pas au mariage et ils n’offriront pas une garantie illimitée pour sa longévité. La fièvre de l’amour des premiers temps demandera à la volonté de prendre le relai pour alimenter par les sacrifices quotidiens le grand feu de l’amour des époux qui ne s’éteint pas. Et inversement, même si parfois les fiançailles ont été un peu chaotiques et que vous êtes maintenant mariés, alors Dieu vous donnera les grâces suffisantes pour former un foyer heureux et uni. La nature est là, mais la grâce surabonde.

Cette grande aventure des fiançailles vaut la peine d’être vécue. Echec ou réussite, elle vous fera grandir et le Bon Dieu récompense toujours tôt ou tard ceux qui sont prêts à s’engager à son service pour rebâtir la société chrétienne. Alors n’ayons pas trop peur de l’échec et si les conditions naturelles, religieuses et psychologiques sont présentes, jetons-nous à l’eau, c’est la meilleure façon d’apprendre à nager !

Arthur Poivressel

 

Au pied de l’autel

Seigneur, au pied de l’autel dans votre église si calme, silencieuse et remplie de votre présence toute aimante, je viens vous confier mon amour naissant.

Vous avez bien voulu mettre sur ma route ce jeune homme qui a su comprendre mon âme, trouvé mon cœur et proposé de me consacrer sa vie. Cet engagement n’est pas un vain mot… Suis-je sûre de pouvoir y répondre en toute liberté, sans l’illusion d’une euphorie de faire comme les autres, d’être soulagée « d’avoir trouvé », ou que sais-je ?

  Suis-je prête à renoncer à tous les autres choix qui auraient pu se présenter, pour me donner à celui-ci, toute ma vie, jusqu’au dernier souffle, avec les joies bien sûr, mais aussi les peines qui ne manqueront pas ?

  Suis-je prête à me renoncer pour lui, parce que votre volonté est suffisamment claire, et à faire de mon mieux pour lui donner le meilleur de moi-même ?

  Suis-je prête à l’accepter comme il est, avec ses richesses et ses faiblesses, sa famille aussi, sans rêver qu’il est parfait, mais à l’épauler et le soutenir de toutes mes forces, de toute ma joie aimante, de toute ma prière ? Est-il celui qui va m’aider à avancer sur le chemin du Ciel, parce que vous avez mis en lui ce qui me manque ?

  Seigneur, un peu de temps a passé et je suis là, à nouveau dans votre église, sûre maintenant de la réponse que je dois donner, parce que Votre Volonté sur moi est bien claire.  

  L’évidence paisible que nos âmes sont destinées à se sanctifier ensemble, la transparence confiante qui est nôtre dans nos échanges, l’approbation de nos parents et de ceux qui nous côtoient, sont une certitude.

 

  Seigneur, nous voilà tous les deux au pied de cet autel où j’étais venue tout vous confier et vous remercier de vos lumières.

  Donnez-nous la grâce d’avoir des fiançailles profondément chrétiennes, qui ne soient pas un égoïsme à deux, un petit bonheur étriqué mais une joie qui rayonne, réchauffe et réconforte ceux que vous mettrez sur notre route.

  Aidez-nous à garder le cœur ouvert et délicat envers ceux qui souffrent ou ont eu des espoirs déçus.

  Apprenez-nous le grand respect l’un de l’autre, la prière ensemble, en attendant celle de nos soirs d’époux.

  Donnez-nous une profonde amitié, ciment de notre amour, afin qu’il ne soit pas une passion aveuglante, elle qui dans notre vieillesse, restera avec la tendresse.

  Aidez-nous à trouver notre joie dans les choses simples, à savoir rendre service ensemble pour les autres. Cela nous aidera à nous voir « sur le terrain » sans fard, nous préparant lorsque, le foyer s’agrandissant (si Vous le voulez), à nous oublier.

  Evitez-nous le tourbillon des rencontres et mondanités, souvent trop fréquentes pendant les fiançailles.

  Aidez-nous à savoir nous parler en toute humilité et bienveillance avec les moyens naturels que vous nous avez donnés, et le détachement de tout ce qui est virtuel ou factice.

  Apprenez-nous à savoir renoncer à nous voir, quand il le faut, pour une cause plus haute, sachant que notre sacrifice portera beaucoup de fruits.

 

  Alors Seigneur, dans quelques mois, au pied de l’autel, notre oui sera fort et prélude à tous ceux de chaque jour de notre vie d’époux.

                  Jeanne de Thuringe

 

Nos « frères séparés » de l’Eglise orthodoxe  

Il est assez courant, dans nos milieux, d’entendre différents commentaires élogieux et admiratifs à l’encontre de la religion orthodoxe. Nous apprécions son art des icônes, la beauté de ses chants religieux, la rigueur de sa liturgie, sa spiritualité, et les comparons à ce que nous voyons aujourd’hui dans l’Eglise conciliaire : la différence flagrante nous conduit souvent à regarder avec sympathie nos « cousins » d’Europe de l’Est ou du Moyen-Orient, et à appeler de nos vœux une union qui permettrait de donner à la chrétienté un nouveau souffle, et de contrer l’athéisme et l’islamisme. C’est peut-être oublier un peu vite tout ce qui divise l’Eglise catholique et l’orthodoxie, et méconnaître le caractère schismatique et hérétique de cette dernière. Nous essayerons ici d’étudier un peu plus en profondeur cette question de l’orthodoxie, tout d’abord en retraçant brièvement son histoire, puis en abordant les points qui nous opposent à elle, et enfin en rappelant l’attitude qu’a eu l’Eglise envers elle.

 

Histoire de l’orthodoxie

La naissance de l’orthodoxie trouve ses racines bien avant le Grand Schisme de 1054. Il faut remonter jusqu’en 330, avec le déplacement de la capitale de l’Empire romain à Byzance, faisant suite au don de Rome au Pape par l’empereur Constantin. Byzance prend alors le nom de Constantinople, et devient la « deuxième Rome ». Son importance est telle qu’on parle d’elle à travers le monde comme de la Basileuousa (Reine des Villes), la Mégalopolis (la Grande Ville), ou encore « la Ville ». Elle est élevée au rang de Patriarcat de l’Eglise d’Orient par le concile de Constantinople (381), puis reçoit la deuxième place derrière Rome au concile de Chalcédoine (en 451). Le patriarche de Constantinople occupe ainsi la seconde place dans la hiérarchie de l’Eglise, après le Pape. Cependant, la proximité du pouvoir impérial va brouiller les relations avec Rome, cette dernière préférant se rapprocher des princes d’Europe occidentale (Pépin le Bref, Charlemagne…), réduisant la sphère d’influence de l’empire romain d’Orient ; les patriarches de Constantinople calqueront plus naturellement leur attitude sur celle de l’empereur, prenant comme des affronts les alliances de Rome avec un autre seigneur que le leur.

Cette confusion du lien entre le politique et le spirituel est une première cause des tensions avec le Pape. A cela s’ajoute une certaine faiblesse au niveau théologique, qui se traduit par l’influence qu’ont eue dans l’Eglise d’Orient, les hérésies ariennes, nestorianistes et iconoclastes, mais également par des disputes avec Rome sur des points de détail de la liturgie ou de la doctrine.

La rupture est provoquée par le patriarche Michel Cérulaire en 1054. Voyant comme une ingérence politique le rapprochement du pape avec l’empereur Constantin IX, en vue de combattre les Normands, Michel Cérulaire lance une campagne anti- romaine en accusant les Latins (les chrétiens de l’Eglise d’Occident) d’être mi-juifs1, mi-chrétiens, de manger des viandes étouffées et de ne pas chanter l’Alléluia pendant le carême. Cela suffira à dresser les foules contre les « impies » de Latins, à fermer toutes les églises latines et à poursuivre les fidèles de Rome. Cérulaire est excommunié le 16 juillet 1054, mais répond  en excommuniant en retour le pape Léon IX, consommant le schisme2 et entraînant avec lui la quasi-totalité des églises orientales, qui prennent le nom d’Orthodoxe : « droit », « conforme au dogme ». Constantinople reste, jusqu’à sa prise par les Turcs en 1453, le cœur de la religion orthodoxe, pour être remplacée par Moscou, devenue la « Troisième Rome ».

 

Différences entre catholicisme et orthodoxie

La séparation d’avec Rome conduit logiquement les Orthodoxes à ne pas reconnaître les dogmes et la doctrine promulgués après 1054. Ces différences s’ajoutent aux points déjà litigieux avant le schisme. Dix points de doctrine distinguent Orthodoxes et Catholiques, mais nous ne verrons ici que les plus significatifs.

 

A la base, se trouve le refus de la nature monarchique de l’Eglise. Le pape occupe une place d’honneur, mais n’est pas le chef de l’Eglise et ne peut commander aux évêques du monde entier. Ceux-ci sont regroupés dans des Eglises nationales, indépendantes les unes des autres (patriarcat de Moscou, de Kiev, de Constantinople…). Le pape n’est en aucun cas infaillible, mais cette infaillibilité est détenue dans le corps des évêques pris dans son ensemble. Nous retrouvons cette fausse conception de la hiérarchie de l’Eglise dans la collégialité de l’Eglise conciliaire.

 

L’Immaculée Conception de la sainte Vierge Marie n’est pas une vérité de Foi, mais une simple opinion. Ce dogme, proclamé en 1854, n’est pas reconnu. L’existence du Purgatoire n’est également pas acceptée3, le dogme n’ayant été proclamé qu’au concile de Lyon, au XIIIème siècle. En rejetant ainsi ce qui vient de Rome, les Orthodoxes refusent ce qui a été universellement cru par l’Eglise avant le schisme, ce qui est un grave danger pour la Foi.

Le divorce est autorisé pour diverses raisons, telles que l’adultère, l’absence prolongée d’un des conjoints, la perte des droits civils. Dans l’Eglise russe, le sacrement d’ordre n’a pas non plus de caractère absolu : u, pope peut revenir à l’état laïc pour différentes raisons. Ces différences majeures frappent l’orthodoxie d’hérésie : se séparant de l’unité de l’Eglise, les Orthodoxes se privent de ses lumières et sont plus faibles devant l’erreur.

 

Eglise catholique et Orthodoxie

Le schisme d’Orient a été vécu comme une réelle tragédie par Rome : presque la moitié du monde chrétien se déchirait en deux camps désormais opposés, mettant en danger de damnation un grand nombre d’âmes. En effet, loin de n’être qu’un geste politique ou symbolique, le schisme est une séparation directe d’avec le corps mystique de l’Eglise, et donc également une privation de la grâce accordée par Dieu à ses fidèles. Pour cette raison, et parce qu’elle est animée du désir profond de sauver les âmes, l’Eglise catholique n’a cessé de rappeler à elle les orthodoxes afin de les réunir à Dieu. Sans se lasser, elle multiplie au cours des siècles les gestes vers les « frères séparés » et obtient certains succès4 avec le rapprochement des Uniates5. Malheureusement, la prise et le pillage de Constantinople par les armées de la 4ème Croisade6, en 1203, a rendue définitive la séparation de Constantinople et des principales nations orthodoxes (Russie, Empire byzantin, Ukraine…).        La question d’une réunification des Orthodoxes est cependant revenue sur le devant de la scène avec les déclarations des papes après le concile Vatican II. Le pape François déclarait à ce sujet, le 30 novembre 2015, dans une lettre adressée au patriarche de Constantinople que « même si toutes les différences entre les Églises catholique et orthodoxe n’ont pas été dépassées, les conditions sont maintenant réunies pour rétablir la pleine communion de foi, de concorde et de vie sacramentelle… ». Cette réunion en ces termes, et dans la logique œcuménique conciliaire, ne signifie malheureusement qu’une union de principe, et non de fond, aucune tentative n’étant faite pour ramener les Orthodoxes à la vrai Foi. Cette déclaration, ainsi que les différents gestes faits par les derniers papes en faveur de l’Orthodoxie, ont cependant été contrés par le métropolite de Russie, Hilarion, ce dernier précisant que « Personne ne parle d’union des deux Églises, car nos divisions sont très anciennes, les contradictions se sont accumulées, les deux Églises vivent leur propre vie depuis près de neuf siècles7 ». Cela est probablement pour le mieux, puisqu’une union à l’Eglise ne peut réellement se faire sans adhésion complète avec sa doctrine et sa Foi divine.

 

Attachée à ses traditions et à sa liturgie, l’Orthodoxie nous paraît comme la religion la plus proche de la nôtre. Les valeurs morales qu’elle défend (rejet du mariage de personnes de même sexe, protection de la vie, attachement à la famille) sont les nôtres, ou peu s’en faut, et elle nous semble comme le dernier bastion de défense de la Foi dans un monde sans Dieu et sans Loi. Prenons garde cependant à ne pas la considérer comme notre dernier espoir, comme si le salut allait venir de l’Est : malgré tous ses attraits extérieurs, elle n’en reste pas moins une erreur qui a gravement affaibli l’Eglise et la divise encore aujourd’hui. Rappelons-nous le message de Notre Dame à Fatima : « Si la Russie8 ne se convertit, elle répandra ses erreurs à travers le monde, provoquant des guerres et des persécutions contre l’Eglise ». Séparée de la lumière et de la grâce accordée par Dieu à l’Eglise, l’erreur orthodoxe a préparé la voie au communisme et à son cortège d’abominations et de révoltes, gangrénant le monde entier. Le seul moyen de réconciliation des Orthodoxes avec l’Eglise réside dans la consécration de la Russie au Cœur Immaculé de Marie, comme elle-même l’a annoncé. Tout autre moyen artificiel, préférant sacrifier les principes de Foi sur l’autel de la concorde œcuménique, enfoncerait encore plus profondément les Orthodoxes dans l’erreur, et serait une nouvelle source de calamités.

 

A l’appel de la Sainte Vierge, il est possible d’hâter cette réunification de l’Eglise au moyen de la dévotion à son Cœur Immaculé. Il est assuré que Dieu se laissera toucher par la persévérance de ses fidèles et qu’il accordera, par l’intermédiaire de sa Sainte Mère, le retour au sein de l’Eglise de ses fils égarés dans le schisme et l’erreur. A ce moment, « [Son] cœur Immaculé triomphera (…) et un certain temps de paix sera accordé au monde ».

 

Un animateur du MJCF

 

Dénoyauter des olives en « quelques tours de mains »

Dégustées de l’apéritif au plat de résistance en passant par de rafraîchissantes salades, les olives sont toujours appréciées l’été, et précieuses pour leur valeur nutritives et salvatrices.

 

Peut-être veillez-vous toujours à les acheter dénoyautées… mais un moment d’étourderie peut être source de nervosité. Nous nous retrouvons face à un dénoyautage long, fastidieux et le résultat n’est pas toujours très présentable !

Commencez par rincer à l’eau froide la quantité d’olives à dénoyauter, afin d’éviter qu’elles ne glissent entre vos doigts.

Saisissez un entonnoir. Posez-le sur l’envers, et placez l’olive à dénoyauter sur le dessus de l’embout. Tournez doucement, le noyau va glisser dans l’embout. N’allez-pas trop vite, pour ne pas déformer le fruit.

Vous y passerez un peu de temps, mais bien moins qu’autrement.

Et vous penserez certainement à acquérir des olives dénoyautées la prochaine fois !

 

Les fiancailles

Chers grands-parents

Après avoir marié nos enfants, nous être inquiétés, avoir accepté de plus ou moins bon gré les choix de nos enfants, c’est à leur tour de connaître ces sujets. Qu’avons-nous à faire ? Nous nous contenterons dans cet article de parler des principes à enseigner. Le rôle essentiel étant dévolu aux parents.

S’agissant de l’attitude des parents, nous savons qu’il existe plusieurs écoles en la matière… Les uns pensent que les parents ne doivent intervenir en rien dans le choix de leurs enfants. Il faut les laisser libres, ils ont les grâces d’état pour choisir. D’autres pensent qu’ils doivent guider leur enfant dans ses choix, éventuellement s’opposer à une décision contraire à son bien.

Nous nous rangeons résolument dans la deuxième catégorie. Avec discrétion, finesse, intelligence, les parents doivent créer les conditions favorables, avertir, guider, corriger leur enfant dans ses choix.

En la matière, les principes doivent être donnés très tôt.

Il n’est pas possible pour un ou une jeune catholique d’épouser quelqu’un qui ne soit pas en règle avec les lois de l’Eglise (divorcé). Dans ce cas, il n’y aurait pas mariage et la prétendue « pièce rapportée » ne pourrait être acceptée dans la famille.

– On se marie dans sa religion. Les futurs époux doivent partager des convictions identiques garantes d’une vue commune de la vie familiale et de l’éducation des enfants1. Nous sommes convaincus que dans le mariage, on joue en partie son salut.

– On se marie dans une catégorie sociale assez proche de la sienne. Les époux doivent se sentir à l’aise dans l’une et l’autre famille et penser que leurs enfants devront s’accoutumer à vivre également dans l’une et l’autre.

– On attend que le fiancé ait une situation lui permettant de faire vivre une famille avant de s’engager.

– On demande conseil à ses parents. Là, ce n’est pas facile ! Cela exige une confiance de l’enfant dans ses parents et l’affaire n’est pas toujours évidente ! Les parents doivent, par leur discrétion, la modération habituelle de leurs jugements acquérir la confiance de leurs enfants. Nous voyons avec tristesse, des parents parler sans discrétion des fréquentations de leurs enfants, de leurs ambitions matrimoniales… au risque de perturber, voire d’interdire une vie sociale à leurs enfants… Quel infantilisme !

 

Tous ces principes doivent être enseignés aux enfants bien avant l’âge des fiançailles… Une fois qu’un enfant est engagé, il est difficile, voire impossible de faire marche arrière ! C’est tout un contexte qui doit être créé pour favoriser de bonnes rencontres à nos enfants dans des conditions favorables. Il faut savoir recevoir leurs amis, en parler librement, être discrets, leur rappeler que, s’ils n’ont pas  la vocation religieuse, le mariage est un devoir – agréable certes – mais un devoir ! Le mariage n’est pas une vocation mais la « voie ordinaire ».

Quels conseils donner à nos petits ?

En accord avec les parents, il faut rappeler quelques principes devant guider les enfants dans leur choix. L’abbé Dantec dans un ouvrage2 dont nous recommandons chaudement la lecture donne quelques critères devant guider leur choix. L’amour conjugal doit être fondé sur une estime mutuelle, une sympathie mutuelle, une confiance mutuelle et surtout un plein accord sur l’idéal de la vie et du mariage chrétiens. L’attirance mutuelle entre les jeunes gens est un sentiment difficile à maîtriser, particulièrement pour certains tempéraments. Il importe donc que le choix soit raisonnablement orienté avant qu’il ne s’empare des cœurs !

Nous n’avons pas la place de parler des conseils à donner aux jeunes pendant leurs fiançailles. C’est un sujet important dont nous parlerons dans le prochain numéro.

Prions sainte Anne de nous guider pour créer l’ambiance dans laquelle nos familles se développeront chrétiennement, prions pour que nos petits-enfants fassent ce que Dieu attend d’eux !

         Des grands-parents

1 L’Eglise tolère les mariages inter-religieux si la partie « adverse » s’engage à élever les enfants dans la religion catholique. Cependant quel abysse entre notre vraie foi et celle de fausses religions ! Quel risque pour notre salut et celui de nos enfants ! Et que dire de la tragédie des mariages avec des musulmans !

2 Fiançailles Chrétiennes, Abbé Dantec (éditions diverses)

 

En Vous, je mets ma confiance  

Ô maître du Ciel, je vous donne ma faiblesse.

Dieu incarné a revêtu la faiblesse de notre nature. Les langes de la crèche qui emmaillotaient Jésus sont le symbole de la nature humaine avec laquelle la Très Sainte Vierge Marie a revêtu le Dieu Vivant. Merveilleuse livrée de chair, qui a rendu Dieu passible, qui a rendu possible la Victime Parfaite. Nature faible, nature passible, nature mortelle, nature immolée sur la Croix, nature glorieuse !

La gloire de Dieu jaillit dans la faiblesse de l’homme transcendée par la grâce !

Jadis, on me conta l’histoire d’un vieux moine qui cherchait à offrir à Dieu le plus beau des cadeaux. Son esprit fourmillait d’idées : une plus grande abbatiale ? Un nouvel hymne de sa composition d’une beauté à saisir même les pierres de l’édifice ? Les pénitences les plus dures ? Cilice, jeûne, discipline ? Les oraisons les plus pieuses ? Oui, tant de beaux cadeaux ! Alors, il les offrit à Dieu, le cœur léger. Dieu serait content, c’était certain.

Cependant, un jour de Noël, lors d’une oraison, Jésus lui apparut, Jésus enfant. Il devait avoir cinq ou six ans. Le moine fut saisi, Jésus était resplendissant de grâce et de beauté. L’Enfant lui demanda : « C’est mon anniversaire aujourd’hui. Veux-tu m’offrir un cadeau ? » « Oh oui », répondit le moine enthousiaste, qui lui proposa aussitôt tous ses mérites : des milliers de prières offertes, des pénitences accumulées par des années de vie monastique, des messes célébrées avec ferveur, tout, absolument tout, « je vous donne tout cela, ô mon Dieu ». Mais l’Enfant répondit « tout cela est déjà à moi. Ces mérites, c’est l’œuvre de ma grâce ». Le moine fut embarrassé. Il proposa alors sa bonté, sa douceur, sa joie, toutes ses vertus ciselées par des années de vie religieuse. « Mais tout cela m’appartient déjà, ce sont les fruits de ma grâce. N’as-tu donc rien à m’offrir ? ». Le pieux moine resta tout déconfit. Que pouvait-il offrir ? Ah, si ! « Ô mon Dieu, je vous offre ma vie toute entière, mes peines, mes souffrances passées. Puis donnez- moi la maladie et la souffrance, je vous offrirai alors toutes ces nouvelles peines, toutes ces larmes, ma vie toute entière, je vous la donne ô mon Dieu ». « Mais je suis ton Créateur, ta vie toute entière est déjà mienne, avec son lot de souffrances et de peines », murmura Jésus.

Le moine fondit en larme. N’avait-il donc rien à offrir à l’Enfant Dieu ? « Ô mon Jésus, alors, que puis-je vous offrir que nous n’ayez pas déjà ? ». Jésus lui sourit : « Ce que je veux, c’est ta faiblesse. N’ai-je pas revêtu les péchés du monde pour mourir sur la Croix et faire éclater la Gloire de mon Père ? Ce que je veux que tu me donnes, c’est le poids de tes péchés passés, pour les expier sur la Croix, c’est ta faiblesse, pour en faire l’écrin de ma Gloire ».

La confiance naît du repos en Dieu.

Dieu sait mieux que nous qui nous sommes, Il connaît nos faiblesses et nos péchés. Pourtant, Il nous aime, d’un amour infaillible. On pourrait même dire qu’il aime notre faiblesse, car si nous la Lui donnons, alors sa grâce sera féconde et sa gloire jaillira comme la lumière du jour fend les ténèbres. Comme cela est réconfortant ! Aussi, n’ayons pas peur, mais au contraire, embrassons la vie chrétienne avec confiance. Je suis paresseux ? Si je donne ma paresse à Dieu, entre ses mains elle deviendra courage et vigueur. Je suis orgueilleux ? Dieu fera jaillir l’humilité. Je suis impatient et colérique ? Dieu me rendra doux. La seule chose que Dieu nous demande, c’est de Lui donner nos faiblesses pour marcher à sa suite, embrasser nos petites croix, accomplir chaque jour de petits pas vers Lui, nous relever quand nous tomberons et reprendre le bâton de marche. C’est Lui qui agit en nous. La seule chose que nous pouvons faire avec nos seules petites possibilités, c’est pécher. Mais avec Dieu qui agit en nous, nous devenons des saints. Dieu veut que nous nous déchargions de notre faiblesse sur Lui, comme il endossa notre nature humaine et nos péchés, pour qu’ensuite, vidés de nous, nous soyons remplis de Lui. 

La confiance construit l’homme. Elle le bonifie et le fortifie. Elle le rend meilleur. Cela est valable dans les fiançailles. Oui, le fiancé va offrir à sa fiancée sa force, son idéal, son éducation, ses talents, son humour, tout ce que Dieu a déposé de bon en lui et qu’il a fait fructifier. Mais il doit aussi offrir à sa fiancée ses défauts : son orgueil, sa vantardise, sa paresse, son égoïsme. Car sa fiancée est l’instrument que Dieu a voulu pour le sanctifier. Elle sera le doigt de Dieu dans sa vie, avec elle à ses côtés, il apprendra l’humilité, la générosité, le courage et la persévérance. Comme le saint moine donna à Dieu sa faiblesse, le fiancé doit donner ses faiblesses à sa fiancée, avec confiance, car à travers elle, c’est à Dieu qu’il se confie, elle sera l’instrument de sa sanctification.

De même, que le fiancé apprenne à connaître les faiblesses de celle qui sera sa femme. Qu’il découvre son respect humain, son impatience, son irascibilité, sa paresse car il sera l’instrument de Dieu pour les corriger, pour faire jaillir du sein de la faiblesse de sa femme la gloire de Dieu qui resplendit dans le cœur héroïque des mères de famille catholiques.

 

De la confiance naît l’engagement.

Ceux qui cherchent le fiancé parfait ou la fiancée parfaite se voilent la face. Sont-ils parfaits eux-mêmes ? Dieu a-t-Il cherché leur perfection ? Non, Il a d’abord cherché leurs faiblesses. Les fiancés qui se font confiance, qui se livrent l’un à l’autre leurs qualités mais aussi leurs faiblesses, s’engagent en vérité ; pour eux, sous leurs pas, Dieu ouvre le chemin de la sainteté !

Louis d’Henriques