Juste une minute…

 

Je me souviens encore : j’avais quatre ans. Maman m’emmenait parfois faire un tour au magasin près de l’église. Elle me prenait par la main et me disait : « Entrons ! Juste une minute !»

Et puis quand j’ai commencé à aller à l’école, c’était toujours elle qui m’emmenait ; mais avant, nous montions les marches de l’église : « Entrons ! Juste une minute !»

Et puis, maintenant, je suis grand : onze ans ! Alors je vais seul à l’école, mais Maman me dit toujours : « Quand tu passes devant l’église, n’oublie jamais de faire une petite visite au bon Dieu pour lui parler de ton travail, de tes leçons, de tout… : juste une minute !»

Alors, quelquefois, je cours sur le chemin de l’école, ou bien je rencontre de vieux amis… et je m’arrête ! Mais je réussis toujours à avoir assez de temps pour entrer à l’église, tout suant, tout soufflant… Juste une minute !

Mais parfois, je vois un grand gars qui ricane…alors je deviens un peu hésitant ! Je passe devant la porte de l’église… mais il me semble entendre une voix qui me dit : « Alors ? Tu ne rentres pas aujourd’hui… Juste une minute !»

Il y a en moi des choses mauvaises et bonnes que personne ne connaît, que personne ne devine, sauf Notre Seigneur ! Et je suis content qu’Il le sache et qu’Il m’aide, lorsque je viens lui rendre une visite… « Juste une minute !»

Je sais bien ce qui arrive lorsque les gens meurent, mais ça ne m’inquiète pas, et voici pourquoi : lorsque Notre-Seigneur jugera mon âme, Il se souviendra de toutes les fois où je suis venu m’agenouiller devant Lui, « juste une minute !»

 

D’après un poème néo-zélandais

 

Pour ceux qui ne peuvent pas trouver le sommeil

 

La souffrance d’un esprit fatigué incapable de se régénérer par un sommeil réparateur égale n’importe quelle douleur physique. Comme les heures passent lentement pour ceux que l’insomnie épuise ! Le Seigneur notre Dieu ne dort jamais et veille toujours sur vous. Il est tout près de vous si vous vous tournez vers Lui avec confiance en oubliant les soucis et les tracas de la journée.

Prière : Saint Joseph, protecteur de la Sainte Famille, dont le sommeil fut si souvent interrompu pour l’œuvre de Dieu, intercédez pour moi dans ma détresse. Aidez-moi ainsi que tous ceux qui ont besoin de calme, de paix et d’un sommeil reposant pour que nous puissions nous réveiller l’esprit et le corps revigorés, et servir votre Fils avec reconnaissance.

 

A la découverte de métiers d’art :le tapissier en sièges

Chers lecteurs, découvrons maintenant le métier de tapissier en sièges, sachant qu’il existe d’autres aspects de cette profession comme la restauration de matelas de laine et de sommiers, la décoration : pose de tissus tendus, confection de rideaux.

Nous verrons la technique de restauration traditionnelle des sièges, sans mousse en respectant l’époque du siège.

 

Comme nous l’avions vu dans l’histoire des meubles (cf. numéros précédents), c’est sous Louis XIII que la technique du siège avec garniture apparaît, puisqu’auparavant, de simples coussins (dits carreaux) étaient posés sur le siège de bois.

 

A cette époque, du crin était emballé dans une toile de lin, fixée avec des clous et recouvertes ensuite de tapisserie ou cuir. Aucune couture pour fixer le crin qui avait donc tendance à bouger, et la garniture à se déformer.

 

Fin XVIIème et courant XVIIIème, la technique se développe pour fixer le crin aux sangles et le façonner avec diverses coutures, jusqu’à arriver sous l’Empire et la Restauration à des garnitures très structurées. Le capitonnage émerge dès 1838 et atteint son apogée sous le Second Empire.

A partir des années 1930, les garnitures en mousse apparaissent et se développent dans les années 1950, ce sont des blocs préformés dans la forme voulue et là, il n’y a plus aucun vrai travail pour le tapissier, mais hélas, elles sont de plus en plus fréquentes.

 

On trouve les premiers ressorts sous le règne de Louis XVI, puisque l’on retrouve dans les commandes du mobilier de Versailles, des sièges dits « à élastiques », mais avec le bouleversement de la Révolution, il faudra attendre la Restauration pour que la technique se perfectionne et se répande, avec des fauteuils conçus pour cela. Il faut, effectivement, un assemblage solide pour résister à la déformation que le jeu des ressorts fait subir au bois.

 

C’est pourquoi un bon tapissier ne mettra jamais de ressorts sur des sièges d’époque antérieurs à la Restauration car il sait que cela force le siège, comme les ébénistes de qualité le savent, quand ils doivent les réparer.

De même, les garnitures toutes faites en mousse ne vont pas avoir la même durée qu’une garniture traditionnelle en crin : 10 à 15 ans au lieu de 50  ans. En effet, pour un siège qui sert souvent, la mousse va se déformer et >>>    >>> se mettre en poussière peu à peu, tandis que le crin, imputrescible, va durer indéfiniment et pourra être réutilisé lorsque le siège sera refait.

 

Le crin utilisé le plus souvent est le crin végétal : soit « herbe à éléphant », soit fibre de coco, et le crin animal, qui est maintenant plus souvent du crin de vache que de cheval comme c’était le cas autrefois.

 

Comme pour tous les métiers d’art, le tapissier doit avoir une connaissance de l’histoire de l’art, du goût pour conseiller son client sur le tissu tout en sachant être à son écoute, beaucoup de force dans les bras et les mains et bien sûr une adresse manuelle.

Il utilise divers outils spécifiques, comme pour tous les métiers d’art que nous verrons au fur et à mesure des étapes.

Un C.A.P valide la formation, qui peut aussi être attestée par la validation des acquis au bout de plusieurs années de pratique du métier.

 

Il travaille en lien avec un ébéniste capable de réparer des sièges car le bois est souvent abîmé et le tapissier ne peut travailler que sur un siège solide notamment au moment du sanglage (la première étape) où les tractions sont très fortes.

Si le siège est en bois doré, il peut aussi être en rapport avec un doreur qui interviendra, pour des reprises éventuelles, juste avant la mise définitive en tissu. En effet, il serait dommage qu’un coup de marteau malencontreux, en cours de route, ne vienne abîmer la dorure…

Nous verrons donc les divers étapes dans le prochain numéro. 

  Jeanne de Thuringe

 

La Fin de la Chrétienté

Par Chantal Delsol(suite et fin)

Vous pouvez retrouver la première partie de l’analyse du livre de Chantal Delsol dans le précédent numéro (FA 34) ou sur notre site : http://foyers-ardents.org/category/actualite-litteraire-et-juridique/

 L’inversion ontologique

L’inversion normative décrite dans le précédent numéro de Foyers Ardents repose sur une inversion ontologique. Chaque civilisation se construit sur des principes fondamentaux qui vont inspirer les lois et les mœurs, et s’enracine dans des croyances. Lorsque celles-ci s’effacent, les lois et les mœurs peuvent se maintenir pendant quelque temps par la force de l’habitude mais elles vont s’effondrer faute de légitimité.    

Une première inversion ontologique eut lieu à l’origine du judaïsme lorsque Moïse fit passer le peuple juif du polythéisme au monothéisme. Cela eut pour effet de distinguer Dieu du monde et par conséquent d’établir un monde séparé de Dieu. Le cosmothéisme se trouvait ainsi condamné mais n’a jamais complètement disparu de la scène occidentale. Il va inspirer des courants d’idées animés par Spinoza, la franc-maçonnerie, Freud etc.  Le paganisme cosmique répond aux préoccupations du courant écologique radical qui, en magnifiant la terre, donne la priorité à l’espace sur le temps.  L’homme va se sentir chez lui sur terre alors que le monothéisme le pousse à aspirer vers l’autre monde. Nietzsche reprochait aux chrétiens d’être étrangers à ce monde. L’homme post-moderne veut vivre dans un monde autosuffisant qui abolit les distinctions entre le ciel et la terre, la foi et la raison, le vrai et le faux.    

L’écologie s’apparente à une religion, à une croyance. Même si les questions écologiques peuvent être scientifiquement démontrées, elles vont donner lieu à des convictions qui prennent la forme de certitudes irrationnelles qui sont en réalité des croyances nanties de toutes les manifestations apparentes de la religion. L’écologie est devenue un dogme consensuel qui ne peut être remis en cause. Au-delà de la légitime protection de l’environnement, la pensée écologique développe une véritable philosophie de la vie, la nature devient l’objet d’un culte, la terre-mère devient une déesse païenne et le pape François va parler de « notre mère la Terre ».    

Les chrétiens pensent que l’effacement du monothéisme va entraîner la disparition de toute morale. Pourtant, dans les temps anciens, ce n’étaient pas les religions qui engendraient les morales, celles-ci étaient produites par la société. Avec le judéochristianisme, la morale vient de Dieu. Aujourd’hui, elle vient de l’Etat. La nouvelle morale s’inspire de l’Evangile tout en le dénaturant. La modernité va revenir à l’agnosticisme des anciens sur les origines et les finalités existentielles de l’homme et du monde pour promouvoir une morale évolutive, débarrassée de toute transcendance, basée sur l’espoir d’une vie meilleure sur terre qui tend à devenir un absolu. Elle remplace la religion par une morale et fait de cette morale une religion. 

 

Que va devenir l’Eglise sans la Chrétienté ?

Les réactions de l’institution ecclésiale sont diverses mais les plus courantes sont la résignation et la renonciation. Le personnel de l’Eglise est atteint par les maladies de l’époque que sont la mauvaise conscience et la honte du passé. Cela se traduit par un ralliement aux courants de pensée qui combattent le Christianisme, d’où la connivence hier avec le marxisme, aujourd’hui avec l’écologie. Les catholiques qui promeuvent l’ancien ordre des choses sont laissés de côté. Il s’agit d’un rejet de soi qui d’après Chantal Delsol illustre l’inadaptation de l’Eglise au monde présent. Réduits à la situation de témoins impuissants, les chrétiens sont voués à devenir les soldats d’une cause perdue.  Les combats sociétaux comme celui mené contre l’avortement ne peuvent aboutir sans une conversion des peuples au christianisme et à la conviction de la dignité intrinsèque de chaque embryon. La croyance et l’adhésion aux principes précèdent le vote des lois. A vue humaine, il n’y a pas de renaissance possible de la Chrétienté.  

La fin de la Chrétienté n’est-elle pas une chance pour l’Eglise ? D’après notre auteur, ce qu’elle appelle la mainmise de l’Eglise sur la civilisation n’était pas bonne et était exclusivement la marque des époques fondées sur la conquête. L’institutionnalisation tue le message, le Christianisme doit se contenter d’une influence indirecte, celle des « sans pouvoirs ». Les catholiques doivent jouer un rôle de témoins muets, voire d’agents secrets de Dieu. Etre minoritaire conduit à défendre un catholicisme plus exigeant. Renoncer à la chrétienté n’est pas un exercice douloureux puisque l’histoire nous enseigne la disparition des sociétés où l’Evangile inspire le gouvernement des Etats. 

Au-delà de cette vision très protestante de la religion qui devient une affaire personnelle et presque désincarnée, la thèse défendue par l’auteur, dans ce livre très intéressant à lire et fort bien documenté, bute sur une contradiction et semble se satisfaire d’un échec assuré. Une contradiction car s’il est exact que les combats sociétaux requièrent une conversion des peuples, une conversion des institutions n’en est pas moins nécessaire. Les deux devraient aller de pair et cela n’est pas compatible avec la théorie de l’enfouissement, promue après le concile Vatican II, que Mme Delsol reprend à son compte. Un échec assuré aussi car si, à vue humaine, la déchristianisation peut sembler inéluctable, l’auteur manque singulièrement d’esprit surnaturel et d’espérance. Raisonner de façon purement humaine sur des réalités métaphysiques s’avère un exercice périlleux. L’ouvrage traduit un manque de confiance en la Providence : « J’ai vaincu le monde » (Jn XVI, 33) a dit Notre-Seigneur. J’ai vaincu, cela veut dire que c’est déjà fait.         

          

Thierry de la Rollandière

 

L’école  

Chère Bertille,

Je te remercie pout ta lettre et les nouvelles que tu me donnes. Tu me dis que ta petite sœur, qui rentre en troisième, est un peu révoltée et ne comprend pas pourquoi il est nécessaire d’aller dans une école si loin de la maison pour y apprendre le latin et le grec, alors qu’elle pourrait aller au collège à pied et étudier des matières plus « utiles », l’informatique, l’anglais… Par cette lettre, je vais essayer de te donner quelques arguments pour que tu puisses l’aider à passer ce cap.

L’objectif des écoles chrétiennes libres est bien plus élevé que celui de l’école laïque. Il dépasse de loin le côté pratique et utile. Ces écoles, loin de vouloir former des femmes qui vont pouvoir produire pour la société, ont bien en vue que la femme est une créature du Bon Dieu, douée d’une intelligence et d’une volonté et qui doit atteindre un idéal. Une fois l’intelligence éclairée et illuminée par la Vérité, et la volonté orientée vers le Bien, la jeune femme sera en mesure de poser des actes libres.

Quel est cet idéal ? « Il est le modèle vers lequel nous levons les yeux, le but auquel nous aspirons. Nous en avons l’expression dans l’Evangile, sous la forme d’un commandement : « Soyez parfaits comme votre Père est parfait » […]. Notre Seigneur Jésus-Christ, avec l’idéal de sainteté, nous donne – et lui seul – les moyens de le réaliser.»1

Les écoles catholiques permettent de connaître cet idéal par leur enseignement. Alors que l’école laïque fait tout pour éliminer Dieu et l’ignorer, les enseignants catholiques orientent et éclairent leurs leçons à la lumière de la Foi. Le Bon Dieu est présent dans les cours de doctrine, dans la vie de prière qui règne dans l’école mais aussi dans les cours profanes où tout est orienté vers la Vérité.

La jeune fille est amenée à avoir un rôle important dans la société, notamment par la maternité naturelle ou spirituelle. C’est elle qui va former et éduquer de nouvelles générations, c’est elle qui va être l’âme de son foyer, qui va en donner l’esprit. Les œuvres de littérature étudiées en classe >>>       >>> vont lui permettre de développer son sens critique « car il ne suffit pas de montrer l’idéal, il faut aussi le défendre contre les attaques, et savoir discerner le véritable idéal d’un ersatz, frelaté, voire empoisonné.»1 Petit à petit elle va apprendre à discerner à travers les différents personnages de littérature, Antigone de Sophocle et d’Anouilh, Blanche de la Force dans le dialogue des Carmélites de Bernanos, Jeanne d’Arc de Péguy, Phèdre de Racine, quel est l’idéal de vie chrétienne, comment elle peut l’atteindre, quelle est la place des passions et comment en tirer meilleur profit. « Oui, nous disent ces héroïnes, réelles ou légendaires : oui, l’idéal est possible : il est possible de vivre dans la fidélité et l’honneur, la pureté et le sens du sacrifice.»1

 

Ta petite sœur, ma chère Bertille, est à un âge où l’on s’enthousiasme pour un grand idéal, elle a une énergie telle qu’elle veut transformer le monde. Elle en a la capacité comme fille de l’Eglise : « Nous savons ce que nous voulons : fils de la Sainte Eglise et nourris par des siècles de civilisations chrétiennes, nous voulons vivre de l’Eglise et travailler à l’édification d’une cité chrétienne – d’une cité qui soit fidèle à l’Eglise et qui se développe sous l’empire des valeurs désintéressées d’honneur, de vérité, de liberté, de justice et de beautéune cité qui, avec sa technicité elle-même, soit une fleur vivante de la sagesse chrétienne et non pas une construction artificielle de la technique sans âme, » écrit le Père Calmel dans « Ecole chrétienne renouvelée ». Voilà cet idéal auquel nous tendons tous. « Et pour cela, continue-t-il, nous prenons le parti des auteurs, … nous prenons le parti de la philosophie thomiste, et avant cette classe décisive, nous prenons le parti du français, et des langues modernes ou anciennes ; les langues étant étudiées dans un sens de culture plus encore que d’utilité.»1

 

  Voici ma chère Bertille, l’école où est ta petite sœur lui permet de s’enthousiasmer et d’œuvrer pour l’Eglise en accomplissant sa vocation de jeune fille catholique.

Je t’embrasse,

Anne 

1 Extrait de la Conférence donnée par les Dominicaines enseignantes de Fanjeaux lors du Congrès des familles du MCF à la Martinerie le 9 juillet 2022 sur le thème « Quel idéal pour nos jeunes ? »

 

Le porte-serviette

Chères couturières,

Pour bien préparer la rentrée, l’atelier vous propose cette fois-ci la confection d’un porte-serviette que l’on pourra broder pour le personnaliser. Que ce soit pour vous-même, vos enfants pour la maison ou la pension, vos petits-enfants, il est très pratique pour chacun d’avoir sa serviette attitrée !

Niveau débutant.

https://foyers-ardents.org/category/patrons-de-couture/

Atelier couture

 

       Fromage blanc

           

Ingrédients :

– Pot de fromage blanc 

– Sucre blanc en poudre 

– Amarena (cerises confites)

– Feuilles de menthe

– Gavottes

 

Préparation :

Vous n’avez pas le temps de cuisiner et pourtant, il faut préparer un dessert pour des amis qui arrivent…

Alors, en un temps, deux mouvements, voici une préparation rapide qui fera son effet.

 

– Prendre du fromage blanc onctueux, bien le battre et ajouter un peu de sucre.

– Le placer dans de jolies coupelles.

– Au centre, y déposer délicatement 3 ou 4 amarena (cerises confites).

– Décorer avec des feuilles de menthe et pourquoi pas une gavotte au chocolat.

 

Et le tour est joué, les amis seront émerveillés ! Bonne dégustation !

 

Flan de courgettes

Ingrédients pour 6 personnes :

– 1 kg de courgettes râpées

– 1 échalote ciselée

– 3 gousses d’ail pressées

– 4 œufs 

– 1/2 verre de lait

– 1/2 verre d’eau

– 8 cuillères à soupe de farine

– 60 g de parmesan râpé

– Quelques feuilles de basilic ciselé

– Ciboulette coupée en petits morceaux

– Sel / poivre / huile d’olive

Préparation :

– Battre les œufs en omelette et y incorporer la farine, le lait et l’eau.

– Mélanger aux courgettes râpées

– Ajouter le parmesan, l’échalote, l’ail, le basilic et la ciboulette.

– Saler et poivrer.

– Verser ce mélange sur une plaque de cuisson huilée ou sur une plaque en silicone

– Faire cuire au four à 200°C pendant 25 minutes

 

Ce flan peut se manger chaud ou froid lors d’un pique-nique. Bon appétit !

 

 

Et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni  

           « Bien vivre n’est rien d’autre qu’aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de tout son esprit », et comment aimer Dieu si nous ne le connaissons pas ? Aimer Dieu ! Vaste programme ! Et l’aimerons-nous jamais assez ?

La maman pourra ainsi lire ou simplement s’inspirer de ces pensées pour entretenir un dialogue avec ses enfants ; elle l’adaptera à l’âge de chacun mais y trouvera l’inspiration nécessaire pour rendre la présence de Dieu réelle dans le quotidien matériel et froid qui nous entoure. Elle apprendra ainsi à ses enfants, petit à petit, à méditer ; point n’est besoin pour cela de développer tous les points de ce texte si un seul nourrit l’âme de l’enfant lors de ce moment privilégié.

Ainsi, quand les difficultés surgiront, que les épreuves inévitables surviendront, chacun aura acquis l’habitude de retrouver au fond de son cœur Celui qui ne déçoit jamais !

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Jésus ! Il n’est pas d’autre nom sur terre par lequel nous puissions être sauvés ! Qu’il est béni, notre Sauveur, lui dont le nom lui-même sauve tant d’âmes de l’enfer ! Sait-on qu’à chaque fois que l’on prononce avec respect ce nom de Jésus, nous pouvons sauver une âme ? Comme il est béni, celui dont le nom seul fait trembler l’enfer et attire tant de grâces sur la terre !

 

Jésus le fruit de vos entrailles : pourquoi l’Eglise me fait-elle dire « le fruit de vos entrailles », et non « votre fils », ou encore « votre enfant » ? Parce que, selon des hérésies, Jésus ne serait pas le fils de Marie selon la chair. En disant « de ses entrailles », on exclut de nombreuses perversions hérétiques sur l’Incarnation. Prêtant foi au mensonge du serpent infernal qui leur promet de devenir comme des dieux en mangeant du fruit défendu, nos premiers parents, Adam et Eve, nous ont coupés de Dieu. Et vous, ô ma Mère, par l’Incarnation, vous avez produit le fruit de Vie, réparant ainsi la faute de notre première mère. Oui, vraiment le fruit de vos entrailles est béni, car il vient nous réconcilier avec le Ciel, par sa venue en ce monde, il nous donne la paix et nous montre le chemin du Ciel. « Ô bienheureuse faute qui nous a valu un tel Sauveur », chante-t-on à la veillée pascale !

 

Le fruit de vos entrailles : le fruit, c’est aussi un mot que l’on utilise pour désigner la conséquence, le résultat de quelque chose : le fruit du péché, c’est la mort. Eve a mangé du fruit défendu, et elle est morte. Mais le fruit des entrailles de Marie, c’est-à dire la conséquence de l’amour inconditionnel du Bon Dieu pour nous, et dont la Sainte Vierge se fait le réceptacle, c’est la Vie, c’est Notre-Seigneur Jésus-Christ incarné pour nous ouvrir les portes du Ciel. Les entrailles, c’est ce que nous avons au plus profond de nous, c’est notre cœur et notre estomac, c’est ce qui serre quand nous avons du chagrin ou qui se dilate quand nous sommes remplis de bonheur. C’est dans le cœur amoureux de Marie que le Verbe s’est fait chair, que l’amour infini de Dieu pour les hommes s’est manifesté. Jésus, se faisant homme, a voulu partager nos joies et nos souffrances. Bien plus, il s’est fait lui-même le pain de vie, pour venir habiter physiquement, réellement dans nos âmes, dans mon âme.

 

Jésus, Jésus, Jésus, je veux que votre nom soit sans cesse sur mes lèvres, que vous habitiez chaque jour dans mon cœur par la Sainte Eucharistie, afin que la bénédiction qui vous accompagne rejaillisse sur moi et sur ceux qui m’entourent. Je veux à mon tour porter des fruits, par la réponse de mon amour à votre amour, et avancer ainsi sur le chemin du Ciel. Ma tendre mère du Ciel est là pour me guider, elle qui vous a porté neuf mois en son sein avec recueillement et humilité. Que mes communions soient autant d’occasions de me rapprocher de vous, ô Marie, et puisque mon cœur est vôtre, recevez-y Jésus pour moi, afin qu’il s’y sente bien et qu’il ne s’y laisse jamais déloger. Ainsi, la bénédiction du Ciel m’accompagnera toujours, et j’espère fermement atteindre ainsi le bonheur du Ciel, et chanter vos louanges pour l’éternité, avec tous les saints et les anges, particulièrement mon fidèle gardien qui veille sans cesse à ses côtés, m’encourageant sans cesse sur le chemin de la vertu.

 

« Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, Hosanna au Fils de David » !

 

Germaine Thionville

 

Cinéma – Père –

« Dire que la société serait chrétienne si les individus qui la composent étaient de vrais chrétiens, est une vérité de La Palisse. Il resterait à prouver, et ce serait difficile, qu’on peut avoir de vrais chrétiens, en grand nombre, dans un pays où les 4/5e des enfants reçoivent une éducation sans Dieu, où les 9/10e de la presse sont mauvais, où la famille est dissociée par la loi du divorce, où l’immoralité règne en maîtresse dans les usines et les ateliers, et se propage partout par cette apothéose de la chair qu’est le cinéma ?»

Joseph Vassal, en 1931

 

Père éducateur, père démagogue

 François, Monsieur, n’est pas coupable du désastre qui le hante. Il a été mal-aimé. Au lieu d’être à l’amarre à laquelle il aurait pu s’accrocher, sur nos mers en délire, vous avez préféré danser la gigue avec lui, sur le radeau.

Vous n’avez pas compris cette simple évidence : que l’amour ne consiste pas pour un père, à plaire à son fils mais à en faire un homme. Face à votre enfant, vous vous êtes conduit comme un démagogue soucieux de son indice hebdomadaire de popularité et non de l’avenir plus lointain de son peuple. Au lieu d’élever (quel beau mot : élever ! Rendre plus haut !) votre fils et de vous proposer en exemple, vous vous êtes conduit comme un histrion en quête d’applaudissements d’une foule qu’il veut toujours distraire.

L’arbre doit être taillé pour pousser droit et porter des fruits. Une comptabilité doit être bien tenue et en ordre pour que l’affaire prospère. Un champion doit être corrigé par son entraîneur pour atteindre à l’efficace perfection du geste. Les mots, dans les discours, doivent être choisis, maîtrisés et ordonnés pour se couler dans un style. Et je pourrai aligner ainsi cent et mille exemples. Mais un enfant n’est pas un arbre ou une affaire, me direz-vous !

Et si ! Voyez le vôtre par exemple : il ne porte aucun fruit et son âme est en faillite.

Jean Cau, in Le quotidien du médecin, février 1975