Le « bien-être » animal en question !

Corrida, chasse à courre, combats de coqs, autant de pratiques traditionnelles remises en question à l’époque où le bien-être animal est devenu un élément essentiel qui tarabuste la conscience de l’homme moderne. Que faut-il en penser ? Quelles sont les idées sous-jacentes ? L’homme prendrait-il soudainement conscience au XXIème siècle de sa cruauté historique envers l’animal ?

Animal qui d’ailleurs est un être vivant, comme nous ! Capable de sentiments, comme nous ! Capable de s’exprimer, comme nous ! Capable de voir, entendre, toucher, se souvenir, comme nous ! Y a-t-il vraiment une différence entre l’Homme et l’animal ? Est-il normal qu’il y ait domination de l’Homme sur l’animal ? Ne faut-il pas que l’Homme, espèce envahissante, laisse s’exprimer, s’étendre au même titre que lui, les autres espèces qu’il a contraintes ? Le loup et l’ours ne doivent-ils pas eux aussi avoir droit de s’étendre et sinon, à quel titre l’Homme s’arrogerait-il cette supériorité ?

Autant de questions, de débats qui animent nos discussions avec nos contemporains et auxquels il n’est pas toujours facile de répondre. Nous essayerons ici de livrer quelques éléments philosophiques permettant d’initier la réflexion et de désamorcer les réflexes sentimentaux qui nous sont proposés quotidiennement !

Partons tout d’abord du résultat de l’observation : un animal, bien que capable de s’exprimer et de communiquer avec ses semblables (aboiement, chant d’oiseau), ne détient pas le langage. En effet, si c’était le cas, nous aurions observé une accumulation de l’expérience, et une évolution du comportement des animaux au cours du temps et dans l’espace en fonction des apprentissages des espèces, transmis et augmentés de génération en génération : le chien Choupette du XXIème siècle n’a rien appris de son arrière-grand-père Médor du XIXème ni de son ancêtre Idefix né en 50 av. Jésus-Christ.

Or le langage est intrinsèque à la pensée en plus d’en être l’expression : comment penser à une chose ou à un concept, sans le nommer même intérieurement et donc sans utiliser de mots issus du langage ?

Nous l’avons montré, l’animal par nature n’a pas le langage, donc il n’est pas capable de penser. Or la conscience de soi est l’utilisation sur soi de la puissance de penser, c’est-à-dire penser que je pense. Donc l’animal ne peut être conscient, il n’a donc pas dans sa nature, la conscience de soi. En effet, il n’est pas une personne.

Pourtant, s’il vous est arrivé d’observer un chien ou même un singe, ils semblent agir de façon rationnelle. L’animal serait-il tout de même capable de raisonner ?

Saint Thomas se pose la question et nous répond que « dans tous les étants que meut la raison, même s’ils ne sont pas doués de raison, l’ordre de la raison apparaît. Ainsi, la flèche va-t-elle droit au but sous l’impulsion de l’archer comme si elle-même avait une raison qui la dirige. On retrouve donc [dans l’ordre animal] une inclination naturelle à des processus merveilleusement agencés puisqu’ils sont ordonnés par l’Art souverain1 (de Dieu). » Ce sont en effet ces « inclinations naturelles à des processus merveilleusement agencés » que l’on observe chez l’animal, et qui ont l’apparence de raisonnements logiques. Peut-être, par exemple, avez-vous déjà observé une mouette lâcher de haut un coquillage sur du sable dur pour qu’il se brise en tombant ? Aussi « raisonnable » que cela puisse être, cela ne démontre pas pour autant que >>> >>> la mouette possède la raison. Les mouettes effectuent cela depuis des temps immémoriaux et n’en ont pas tiré de leçon ou de déduction applicable à une situation nouvelle. Elles ne font que reproduire encore et toujours les mêmes « inclinations naturelles… »

Nous avons établi que l’animal par nature n’est pas conscient, et qu’il n’a pas de raison. Il est cependant capable d’éprouver des passions animales qui ressemblent aux sentiments humains (craindre, aimer, désirer, haïr) et c’est pourquoi, la tentation est grande de considérer l’animal comme ayant une dignité presque égale à celle de l’homme. Car dans la conception actuelle, l’Homme tire sa dignité de ce qu’il est capable de sentir et de ressentir comme ses congénères !

Ceci étant dit, que penser de la corrida, de la chasse à courre et autres traditions qui « maltraitent » l’animal ? Et que penser de l’élevage intensif où les porcs et les poules vivent toute leur vie dans des espaces extrêmement réduits ?

L’animal, nous l’avons dit, n’a pas conscience de lui, il n’a donc pas conscience qu’il souffre, c’est pourquoi « il » ne souffre pas, mais plutôt « cela » souffre en lui. Au sens où ce qui s’oppose à ses tendances naturelles le fait souffrir. Sa nature, détournée de sa fin, souffre. Il est donc mauvais de faire souffrir un animal gratuitement, pour le faire souffrir, car c’est violenter un ordre naturel dans le seul but d’aller contre cet ordre. Cependant, il semble que se mesurer à l’animal – comme c’est le cas lors des corridas et des chasses à courre – et ce faisant, accidentellement faire souffrir l’animal dans cette lutte en le mettant à mort, ne soit pas contre nature car il est dans la nature de l’Homme de dominer l’animal et dans celle de l’animal d’être dominé par l’Homme. Et que sont ces pratiques si ce n’est l’actualisation de cette domination voulue par Dieu ?

Cette conclusion peut sembler un peu dure à entendre. Mais posons-nous la question pourquoi ? N’est-ce pas parce que nous avons souvent pitié de l’animal en lui prêtant des sentiments identiques aux nôtres ?  Et cette pitié est souvent ressentie à différents degrés selon que l’animal en question nous ressemble plus. En effet, qui n’a jamais eu pitié de son poisson rouge pourtant enfermé dans un bocal ? Par contre un dauphin dans un delphinarium brisera les cœurs des moins sensibles d’entre nous.

Et si le loup est protégé, nous n’avons pas encore vu la naissance de la LPM (ligue protectrice des moustiques…).

Quant à l’élevage intensif, il semble que le désordre soit plutôt du côté de la recherche de la rentabilité à outrance dans notre société de consommation, pouvant entraîner des conditions de vie irrespectueuses de la Création et  allant parfois contre la nature des animaux soit en cherchant à les développer le plus vite possible à l’aide d’agents chimiques, soit en les laissant dans un état et une saleté qui ne leur est pas naturelle.

Enfin, pour conclure, nous pouvons dire que le « bien-être » animal n’existe qu’en tant que conformité à sa nature, mais pas en tant qu’état de confort, de bonheur, tel que l’Homme seul peut le ressentir consciemment en nommant cet état « bien-être ».

Ces réflexions nous mènent à mille lieues du discours ambiant et cette distance vient du fait que c’est la raison éclairée par la philosophie réaliste qui oriente notre pensée et non le sentimentalisme négateur de la nature, qui mène le monde actuellement ! Nous pourrions même dire qu’il est plus contre nature de mettre l’Homme au niveau de l’animal dans son rapport à la souffrance et au bien-être que de faire souffrir l’animal accidentellement.

Antoine

 

Le « bien-être » animal en question !

Corrida, chasse à courre, combats de coqs, autant de pratiques traditionnelles remises en question à l’époque où le bien-être animal est devenu un élément essentiel qui tarabuste la conscience de l’homme moderne. Que faut-il en penser ? Quelles sont les idées sous-jacentes ? L’homme prendrait-il soudainement conscience au XXIème siècle de sa cruauté historique envers l’animal ?

Animal qui d’ailleurs est un être vivant, comme nous ! Capable de sentiments, comme nous ! Capable de s’exprimer, comme nous ! Capable de voir, entendre, toucher, se souvenir, comme nous ! Y a-t-il vraiment une différence entre l’Homme et l’animal ? Est-il normal qu’il y ait domination de l’Homme sur l’animal ? Ne faut-il pas que l’Homme, espèce envahissante, laisse s’exprimer, s’étendre au même titre que lui, les autres espèces qu’il a contraintes ? Le loup et l’ours ne doivent-ils pas eux aussi avoir droit de s’étendre et sinon, à quel titre l’Homme s’arrogerait-il cette supériorité ?

Autant de questions, de débats qui animent nos discussions avec nos contemporains et auxquels il n’est pas toujours facile de répondre. Nous essayerons ici de livrer quelques éléments philosophiques permettant d’initier la réflexion et de désamorcer les réflexes sentimentaux qui nous sont proposés quotidiennement !

Partons tout d’abord du résultat de l’observation : un animal, bien que capable de s’exprimer et de communiquer avec ses semblables (aboiement, chant d’oiseau), ne détient pas le langage. En effet, si c’était le cas, nous aurions observé une accumulation de l’expérience, et une évolution du comportement des animaux au cours du temps et dans l’espace en fonction des apprentissages des espèces, transmis et augmentés de génération en génération : le chien Choupette du XXIème siècle n’a rien appris de son arrière-grand-père Médor du XIXème ni de son ancêtre Idefix né en 50 av. Jésus-Christ.

Or le langage est intrinsèque à la pensée en plus d’en être l’expression : comment penser à une chose ou à un concept, sans le nommer même intérieurement et donc sans utiliser de mots issus du langage ?

Nous l’avons montré, l’animal par nature n’a pas le langage, donc il n’est pas capable de penser. Or la conscience de soi est l’utilisation sur soi de la puissance de penser, c’est-à-dire penser que je pense. Donc l’animal ne peut être conscient, il n’a donc pas dans sa nature, la conscience de soi. En effet, il n’est pas une personne.

Pourtant, s’il vous est arrivé d’observer un chien ou même un singe, ils semblent agir de façon rationnelle. L’animal serait-il tout de même capable de raisonner ?

Saint Thomas se pose la question et nous répond que « dans tous les étants que meut la raison, même s’ils ne sont pas doués de raison, l’ordre de la raison apparaît. Ainsi, la flèche va-t-elle droit au but sous l’impulsion de l’archer comme si elle-même avait une raison qui la dirige. On retrouve donc [dans l’ordre animal] une inclination naturelle à des processus merveilleusement agencés puisqu’ils sont ordonnés par l’Art souverain1 (de Dieu). » Ce sont en effet ces « inclinations naturelles à des processus merveilleusement agencés » que l’on observe chez l’animal, et qui ont l’apparence de raisonnements logiques. Peut-être, par exemple, avez-vous déjà observé une mouette lâcher de haut un coquillage sur du sable dur pour qu’il se brise en tombant ? Aussi « raisonnable » que cela puisse être, cela ne démontre pas pour autant que la mouette possède la raison. Les mouettes effectuent cela depuis des temps immémoriaux et n’en ont pas tiré de leçon ou de déduction applicable à une situation nouvelle. Elles ne font que reproduire encore et toujours les mêmes « inclinations naturelles… »

Nous avons établi que l’animal par nature n’est pas conscient, et qu’il n’a pas de raison. Il est cependant capable d’éprouver des passions animales qui ressemblent aux sentiments humains (craindre, aimer, désirer, haïr) et c’est pourquoi, la tentation est grande de considérer l’animal comme ayant une dignité presque égale à celle de l’homme. Car dans la conception actuelle, l’Homme tire sa dignité de ce qu’il est capable de sentir et de ressentir comme ses congénères !

Ceci étant dit, que penser de la corrida, de la chasse à courre et autres traditions qui « maltraitent » l’animal ? Et que penser de l’élevage intensif où les porcs et les poules vivent toute leur vie dans des espaces extrêmement réduits ?

L’animal, nous l’avons dit, n’a pas conscience de lui, il n’a donc pas conscience qu’il souffre, c’est pourquoi « il » ne souffre pas, mais plutôt « cela » souffre en lui. Au sens où ce qui s’oppose à ses tendances naturelles le fait souffrir. Sa nature, détournée de sa fin, souffre. Il est donc mauvais de faire souffrir un animal gratuitement, pour le faire souffrir, car c’est violenter un ordre naturel dans le seul but d’aller contre cet ordre. Cependant, il semble que se mesurer à l’animal – comme c’est le cas lors des corridas et des chasses à courre – et ce faisant, accidentellement faire souffrir l’animal dans cette lutte en le mettant à mort, ne soit pas contre nature car il est dans la nature de l’Homme de dominer l’animal et dans celle de l’animal d’être dominé par l’Homme. Et que sont ces pratiques si ce n’est l’actualisation de cette domination voulue par Dieu ?

Cette conclusion peut sembler un peu dure à entendre. Mais posons-nous la question pourquoi ? N’est-ce pas parce que nous avons souvent pitié de l’animal en lui prêtant des sentiments identiques aux nôtres ?  Et cette pitié est souvent ressentie à différents degrés selon que l’animal en question nous ressemble plus. En effet, qui n’a jamais eu pitié de son poisson rouge pourtant enfermé dans un bocal ? Par contre un dauphin dans un delphinarium brisera les cœurs des moins sensibles d’entre nous.

Et si le loup est protégé, nous n’avons pas encore vu la naissance de la LPM (ligue protectrice des moustiques…).

Quant à l’élevage intensif, il semble que le désordre soit plutôt du côté de la recherche de la rentabilité à outrance dans notre société de consommation, pouvant entraîner des conditions de vie irrespectueuses de la Création et  allant parfois contre la nature des animaux soit en cherchant à les développer le plus vite possible à l’aide d’agents chimiques, soit en les laissant dans un état et une saleté qui ne leur est pas naturelle.

Enfin, pour conclure, nous pouvons dire que le « bien-être » animal n’existe qu’en tant que conformité à sa nature, mais pas en tant qu’état de confort, de bonheur, tel que l’Homme seul peut le ressentir consciemment en nommant cet état « bien-être ».

Ces réflexions nous mènent à mille lieues du discours ambiant et cette distance vient du fait que c’est la raison éclairée par la philosophie réaliste qui oriente notre pensée et non le sentimentalisme négateur de la nature, qui mène le monde actuellement ! Nous pourrions même dire qu’il est plus contre nature de mettre l’Homme au niveau de l’animal dans son rapport à la souffrance et au bien-être que de faire souffrir l’animal accidentellement.

Antoine

1 Somme théologique, Ia IIae q. 13 a.2

 

 

Les infections saisonnières 1

L’hiver et le printemps, toute la saison froide, amènent leur lot de complications habituelles : nez bouché, rhume, toux, grippe, etc. Ce sont des symptômes qui nous intéressent rapidement car ils sont synonymes d’inconfort et de fièvre, surtout chez les petits, ils vont donc mobiliser toute notre attention.

Ce sont des maladies saisonnières auxquelles nous sommes habitués mais peu d’entre nous en acceptent les désagréments. Il faut donc s’y préparer en attendant le retour des beaux jours. Voici donc aujourd’hui une approche homéopathique de ces pathologies.

 L’OBSTRUCTION NASALE :

Le nez bouché est un grand classique de l’hiver. On se retrouve soudain obligé de respirer par la bouche. Le bébé est grognon et il a du mal à dormir autrement qu’avec la bouche ouverte. Ce ne sont pas là les symptômes d’une vraie grippe, mais plutôt un rhume banal ou une rhinite.

Dès les premiers symptômes :

– Il faut faire attention à la température des pièces d’habitation, en particulier des chambres des enfants : mettre dans les pièces des récipients contenant de l’eau.

– Faire des inhalations d’eau bouillante additionnée de quelques gouttes d’huiles essentielles (eucalyptus ou autres) ou utilisation de produits tels que le Vicks ou le Perubore.

– Chez l’enfant, faire des lavages du nez avec une solution saline (sérum physiologique ou eau de mer) disponible en unidoses, faciles d’emploi chez le tout-petit.

Quand consulter ?

– Chez l’enfant : en l’absence d’amélioration après 3 jours, en cas de diarrhée, de vomissements ou de pleurs inexpliqués et si la fièvre est élevée.

– Chez l’adulte : si la fièvre persiste, en cas de toux, d’oppression respiratoire ou de sifflement.

Traitement homéopathique :

Chez l’adulte :

– Frissons, nez bouché la nuit, coulant clair le jour, éternuement : Nux Vomica 5 CH, 3 granules  3 à 4 fois par jour.

– Éternuement, nez bouché par temps froid et sec, début brutal des frissons, soif intense : Aconitum napellum 5 CH, 3 granules 3 ou 4 fois par jour.

– Nez bouché et sec, toux sèche nocturne, sensation de poids à la racine du nez : Sticta pulmonaria 5 CH, 3 granules toutes les 2 heures.

Chez l’enfant : 

– Nez sec, bouché. Bébé garde la bouche ouverte : Sambucus nigra 5 CH, 2 granules 3 fois par jour ou Nux Vomica 7 CH, 2 granules, 3 fois par jour.

– L’enfant essaie vainement de se moucher, toux sèche : Sticta pulmonaria 5 CH, 2 granules 3 à 4 fois par jour.

Autres remèdes :

– Pulsatilla 7 CH : écoulement épais et jaunâtre surtout le matin avec parfois des filets de sang, nez bouché la nuit ; perte du goût et de l’odorat, toux sèche la nuit, grasse le jour, paupières enflammées avec sécrétions épaisses non irritantes.

– Kalium bichromicum 7 CH : écoulement dans l’arrière-gorge, mucus épais jaunâtre ou verdâtre, croûtes et ulcérations dans le nez, douleur à la racine du nez (sinusite maxillaire), toux grasse la nuit (allongé) avec expectoration de mucus visqueux et filant.

– Hydrastis canadensis 7 CH : sensation de nez bouché, avec écoulement de mucus épais jaunâtre et adhérent excoriant le nez, écoulement également épais et jaunâtre par les fosses nasales postérieures avec toux et expectoration, douleur frontale (sinusite frontale), langue épaisse gardant l’empreinte des dents.                             

Hépar Sulfur 9 ou 15 CH : écoulement nasal purulent, de mauvaise odeur, douleur du nez à la moindre pression ou au froid, nez bouché au froid, toux sèche puis grasse avec expectoration purulente de mauvaise odeur. Éviter si suspicion d’otite.

LE RHUME :

Le rhume de cerveau, ou coryza aigu, est une des affections classiques de la période froide. Il n’est pas anormal qu’un adulte en bonne santé s’enrhume deux ou trois fois par an.

Le rhume banal par lui-même n’est pas grave. Il se manifeste avant tout par l’écoulement d’un liquide clair plus ou moins fluide, appelé rhinorrhée. Ce phénomène apparaît souvent après une première phase d’obstruction nasale. Il correspond à un mode de défense des fosses nasales dont la muqueuse sécrète un mucus qui la défend contre les agressions. Hormis cet écoulement, les autres symptômes du coryza aigu sont bien connus : fatigue, frissons, picotements et démangeaisons du nez, éternuement, diminution de l’odorat et du goût, parfois un peu de fièvre, fatigue et perte d’appétit… Ensuite les sécrétions nasales deviennent épaisses jaunes et purulentes, elles descendent dans la gorge et les bronches.

Leur risque est de s’aggraver ou de se surinfecter ; elles peuvent récidiver très souvent ; elles gênent de toute façon l’enfant et provoquent parfois des vomissements.

 

Dès les premiers symptômes :

– Dégager le nez en se mouchant sans trop forcer pour éviter de rompre des petits vaisseaux sanguins et de provoquer un saignement.

– Éviter les différences de température, la chaleur n’étant pas préférable au froid ; ménager une température modérée (18 à 20°C) et constante dans les maisons ; aérer et éviter les courants d’air.

– Humidifier l’atmosphère.

– Éviter les gouttes dans le nez, surtout celles contenant des antibiotiques ou des produits décongestionnants. Préférer les solutions salines.

– Se méfier des médicaments anti-éternuements, qui décongestionnent la muqueuse : leurs effets secondaires tels que la somnolence peuvent être gênants.

Quand consulter ?

– Si la fièvre est élevée ou persiste.

– En cas de complications : otite (enfant qui crie sans raison apparente, diarrhée) ou bronchite (toux grasse et fièvre).

Traitement homéopathique :

– Écoulement nasal clair, nez irrité : Allium Cepa  5 CH, 3 granules  3 fois par jour.

– Écoulement jaunâtre : Kalium sulfuricum 5 CH et Pulsatilla 7 CH, 3 granules toutes les 3 heures en alternance.

– Écoulement épais, verdâtre, formant bouchon, accompagné de fièvre : Kalium Bichromicum 5 CH et Mercurius Solubilis 7 CH, 3 granules toutes les 3 heures en alternance.

Associer s’il y a lieu, les médicaments contre la fièvre : Aconit, Belladone, Bryonia, Gelsemium.

A ces traitements homéopathiques, on peut associer un traitement à base d’huiles essentielles :

– HE Eucalyptus radié 2 ml

– HE Eucalyptus mentholé 2 ml

– HE Sapin baumier 2 ml

– HE Thym thujanol 2 ml

– Huile de noyaux d’abricot 6 ml : appliquer 6 à 8 gouttes du mélange, en massage soit du thorax, soit sur le front, en regard de l’affection, 4 à 6 fois par jour pendant 5 à 7 jours.

Voilà donc quelques éléments qui permettront de faire face aux petits désagréments de la saison froide et d’éviter ainsi des consultations chez le médecin traitant. Mais il ne faut pas oublier, bien sûr, de ne pas hésiter à consulter en cas de persistance des symptômes ou de signes particulièrement marqués.

 

Dr N. Rémy

1 Éléments tirés du livre de JP WILLEM, Mon Testament de Santé, VivaSanté Editions.

 

Worthy is the Lamb – Le Messie – 1741

Notre citation pour mai et juin :

« La chanson est une flamme

Chante et te voilà content.

Toutes les ombres de l’âme

Se dissipent en chantant. »

Victor Hugo – Les chanson des rues et des bois – 1865

 

Chœur sur un extrait de l’Apocalypse

Georges Frédéric Haëndel

 

Worthy is the Lamb

That was slain,

And hath redeemed us to God

By His blood,

 

to receive power,

and riches,

and wisdom,

and strength,

and honour,

and glory,

and blessing.

 

Blessing and honour,

Glory and power, 

Be unto Him

That sitteth upon the throne,

And unto the Lamb,

For ever and ever.

Amen

Digne est l’agneau

Qui a été immolé

Et nous a rachetés à Dieu

Par son Sang,

 

De recevoir puissance

Et richesses

Et sagesse

Et force

Et honneur

Et gloire

Et louange.

 

Louange et honneur

Gloire et puissance

Soient à Celui

Qui est assis sur le trône

Et à l’Agneau

Pour les siècles des siècles.

Amen

Un polo pour l’été !

Chères couturières,

Pour préparer l’été, nous allons coudre un polo enfant avec patte d’encolure !

Avec les explications et les photos jointes, vous allez découvrir que cette réalisation n’est pas si difficile et vous serez fière du résultat obtenu !

Fournitures :

Tissu : 50 cm en 140 de maille de coton uni (ou une chemise d’homme en coton mise de côté à cause du col usé).

10 cm d’un tissu coton qui contraste avec l’autre tissu. 

2 petits boutons

Explications: http://pheon.ovh/wp-content/uploads/2023/06/EXplication-et-patron-Polo-pour-lete.pdf

N’hésitez pas à nous envoyer des photos de vos réalisations !

Atelier couture

Former son coeur

Chère Bertille,

 Lors de notre dernière rencontre, tu m’as dit combien tu souffrais d’entendre chaque jour, de la part de tes camarades comme de tes professeurs, des attaques perpétuelles sur « l’homme, ennemi de la nature ».

Tu trouveras dans ce numéro de quoi étayer et renforcer tes convictions. Mais ces réflexions, très actuelles, m’ont menée vers des principes fondamentaux que je souhaite éclaircir avec toi aujourd’hui, car contre toutes ces sirènes – plus ou moins attirantes, d’ailleurs – il est important d’avoir les idées bien en place !

Tu sais, car je te l’ai souvent dit, combien il est important de former son cœur ! « Si ton cœur est médiocre, rends-le bon, s’il est bon, rends-le meilleur ! »

Aujourd’hui, on développe surtout l’intelligence, parfois la volonté, mais on oublie qu’un cœur se forme, se déforme et se transforme ! Or parmi les mauvais guides du cœur, on trouve l’atmosphère ambiante et une vision superficielle de la vie. Un cœur non formé cessera bientôt d’être sensible aux appels du bien pour écouter les voix de l’égoïsme, de la jouissance et des passions mauvaises. Former son cœur est le moyen d’empêcher qu’un jour ou l’autre, un grain de sable ne cale le moteur sur la route de l’héroïsme ! Que de vies gâchées, non pas parce que le cœur était mauvais, mais parce qu’on l’a livré à toutes ces impulsions du monde, qu’on n’a pas su donner le coup de frein nécessaire ou qu’on l’a donné trop tard ! Apprends donc à ton cœur ce qu’il doit faire pour trouver la vraie joie des enfants de Dieu et éviter la tristesse ; apprends-lui à dissiper les mirages trompeurs, à ne pas se laisser influencer, et à découvrir les splendeurs réelles au-delà des facilités apparentes !

 Avant tout, connaître l’ennemi : les faux prophètes s’érigent en maîtres ; ils ont trouvé une façon d’émouvoir les âmes les plus sensibles pour détourner les esprits des réalités surnaturelles. Revues, livres, affiches, conversations, publicités, photos et informations – destinées à faire pleurer même les âmes les plus dures – finissent par avoir raison de nos certitudes. Ils sont, ces mauvais guides, d’autant plus dangereux que, nous croyant au-dessus de tout cela et intouchables, nous ne les voyons pas et nous ne nous en méfions plus! Force terrible de l’accoutumance ! Cette atmosphère imprègne notre intelligence ; lentement les idées pénètrent en nous, à notre insu, pour devenir la substance de notre pensée et de nos sentiments. Petit à petit, des idées insidieuses s’infiltrent en nous : celui-ci a dit de très belles choses, celui-là a découvert des réalités psychologiques dont personne ne s’était soucié jusque-là… Et puis au fond de nous, n’avons-nous pas un peu envie de découvrir des idées qui semblent plus riantes ou plus brillantes et de lâcher un peu nos guides qui nous semblent devenus carcans ? Quand l’eau est mauvaise – et même seulement un peu trouble – on la rejette, quand l’atmosphère du monde est contaminée, on ne baisse jamais la garde et on cultive l’antidote !

 Continue donc à te former afin de ne pas te laisser influencer. Un ami me disait qu’il faut avoir « le nez catholique » ; réalité exacte mais pas suffisante ! >>>  >>> En effet, avec un minimum de formation, on doute facilement que telle assertion soit juste mais la méfiance ne donnera pas les arguments ! Parfois, quand le danger est là et que l’on ne se sent pas assez fort ou formé, il peut être très judicieux de fuir ! Par exemple quand, dans une conversation publique, un opposant se montre plein de verve et a vite fait de mettre les rieurs de son côté. Mais il ne faut pas s’arrêter là ! Il faut ensuite nourrir son intelligence afin de s’entraîner à réagir pour ne pas laisser son cœur s’emballer trop vite, emporté par l’enthousiasme féminin…

 Cultive la force d’âme sans peur du respect humain afin de te garder des influences ! La réalité est là : sauvegarder les principes sans varier d’un iota est un art difficile qui relève même de la vertu ! Cependant n’est-ce pas là une façon assurée de faire son salut et de soutenir ceux qui nous entourent ? « La civilisation chrétienne dépend beaucoup de la femme, de son attitude, de sa fidélité, je dirais même de son héroïsme.1»

 Enfin, apprends à te recueillir ! Pour savoir ce qui, dans les évènements et les circonstances, n’est pas pour toi et où tu dois diriger tes pas, il faut, avant tout, ne vouloir que ce que Dieu veut et Lui demander son secours. C’est en ouvrant ton âme à Dieu que tu trouveras le soutien nécessaire pour rester fidèle, sans crainte de te dissiper.

 Voilà, ma chère Bertille, ces premiers mots sur la formation du cœur ! C’est avec joie que je continuerai cette discussion quand nous nous reverrons !

Je t’embrasse,

Anne

 

 

L’amour est exigeant

En se mariant, les époux catholiques cherchent dans la vie matrimoniale une nouvelle dimension qui perfectionne leur vie. Lorsqu’ils se donnent vraiment l’un à l’autre par le mariage, corps et âmes, ils s’enrichissent mutuellement des vertus de chacun. Au début, tout est simple ; c’est avec le temps que viennent peu à peu les petits désaccords, les douleurs, les épreuves de toute vie qui risquent de diviser si l’on n’y prend garde.

L’amour authentique exige une démarche de dépassement continuel, d’où sa grandeur. Si on lutte pour l’augmenter, s’il est sans cesse renouvelé avec courage, cet amour sera protégé. Les épreuves et difficultés ne représenteront alors aucun danger pour l’amour des époux, au contraire, elles le consolideront et le confirmeront. Le sacrifice partagé les unira profondément.

Aimer et être aimé

L’homme et la femme trouvent leur épanouissement dans le fait d’aimer et d’être aimés. Il en est de même pour leurs enfants, fruits de cette union, qui auront besoin d’affection, de joie et d’enthousiasme, dans le foyer où ils grandiront. Vis-à-vis des enfants aussi, les parents ont le devoir de s’aimer mutuellement, de rester unis, dans un souci quotidien de perfection.

Ainsi les époux comprennent que la sainteté ne consiste pas seulement à accomplir des actes de piété, mais à faire preuve d’indulgence, de patience, de pardon, d’oubli de soi-même pour l’autre, laissant l’amour de Dieu guider leur vie entière.

L’amour est exigeant

Comme le dit saint Paul, l’amour est patient, rend service et supporte tout. Seul celui qui sait être exigeant pour lui-même, au nom de l’amour, peut demander de l’amour en retour. C’est dans cet amour exigeant que se trouve le fondement, la solidité de la famille : il supporte tout, il n’est pas hautain ni envieux, il croit tout, il espère tout, il endure tout. Dans un tel amour agit la grâce du Christ Rédempteur et Sauveur du monde.

La conception chrétienne du mariage suppose une harmonisation de l’union physique et affective avec l’union spirituelle et surnaturelle. S’il n’y a pas une union de ces quatre aspects, le mariage perdra sa stabilité.

Le perfectionnement de cet amour conjugal durera des années… Il est sans fin. Mais ce seront des années heureuses si l’on fait l’effort de surmonter les frictions, les difficultés, les incompréhensions, Dieu veuille que ce soit toujours avec le sourire, même si parfois cela coûte beaucoup ! Il est naturel que ce ne soit pas facile, ni tout rose. Il ne faut donc pas s’accabler lorsque tout semble s’effondrer. Il convient de toujours lutter, vouloir être heureux en rendant l’autre heureux, conquérir le bonheur. Souvent, grâce à un regard serein, une montagne insurmontable devient un petit col, dont le franchissement redonne un courage purifié de l’égoïsme.

La grâce sacramentelle n’est pas donnée seulement pour le jour des noces. Le mariage est une source continuelle de grâces ! Si les époux sont fatigués et pensent qu’il est impossible de persévérer, ils devraient s’en souvenir et demander à Dieu de raviver la force de la grâce qui est en eux.

Avec la grâce, la charité augmente et, enracinée dans la foi surnaturelle, elle donne à l’homme une capacité inaccessible par ses propres moyens et devient une réalité divine dans l’âme de vie intérieure. Saint Paul exprime le contenu de cette vertu en disant : « La charité est patiente, la charité est serviable ; elle n’est pas envieuse, ni fanfaronne, ni orgueilleuse, ni blessante, elle ne cherche pas son intérêt, ne s’irrite pas, ne garde pas rancune du mal ; elle ne se réjouit pas de l’injustice, elle met au contraire sa joie dans la vérité ; elle excuse tout, croit tout, espère tout, supporte tout. » (1 Co 13,4-7)                  

Dans le mariage, pour conserver et même augmenter leur amour conjugal, les époux seront donc attentifs à ne pas dissocier les quatre  aspects de leur amour :  l’amour physique, l’amour émotionnel, l’amour des idéaux et l’amour surnaturel, en pensant continuellement que la grâce reçue le jour béni de leur mariage ne meurt jamais.

 

Sophie de Lédinghen

 

Ma bibliothèque

Vous trouverez ici des titres que nous conseillons sans aucune réserve (avec les remarques nécessaires si besoin est) pour chaque âge de la famille.

En effet, ne perdons pas de vue combien la lecture d’un bon livre est un aliment complet ! Elle augmente la puissance de notre cerveau, développe la créativité, participe à notre développement personnel, nous distrait, nous détend et enfin elle enrichit notre vocabulaire.

Dès l’enfance, habituons nos enfants à aimer les livres ! Mais, quel que soit l’âge, le choix est délicat tant l’on trouve des genres variés… N’oublions jamais qu’un mauvais livre peut faire autant de mal qu’un mauvais ami ! ATTENTION : Quand nous conseillons un titre, cela ne signifie pas que tous les ouvrages du même auteur sont recommandables.

 

ENFANTS :

Dès 3 ans : Le petit théâtre du Père Castor – Flammarion – 2022

– A lire aux enfants dès 6 ans : Le beau chardon d’Aliboron – Flammarion – May d’Alençon – 2022

A partir de 8 ans : Le général Louis-Gaston de Sonis – Une âme de feu  – Cl. de Sonis – Téqui – 2022

– Dès 12/13 ans : Dix mille brasses de courage – Y. Pelerin – Bulle d’or – 2023

 

ADULTES (à partir de 16 ans)

– Histoire : Béchir Gemayel – Qui suis-je ? – Y Baly – Ed. Pardes – 2022

– Spiritualité : L’enfer – Mgr de Ségur  – Editions Sainte Jeanne d’Arc – 2022

Formation :  Communisme et conscience de l’Occident – Mgr F. Sheen – Editions Saint Rémi

– Culture chrétienne : Ecologie et Mondialisme – Amiral Berger, Michel Desclos – A.F.S. Coll. Repères

– Vie quotidienne : Le guide des plantes sauvages (pour découvrir les vertus bienfaisantes des plantes et les utiliser dans la pharmacie familiale) – Dr Carole Minker – Tana éditions – 2023

 

Pour compléter cette liste, vous pouvez vous renseigner sur les cercles de lecture René Bazin :

cercleReneBazin@gmail.com  (à partir de 16 ans – Culture, Formation)

 

La Revue « Plaisir de lire » propose un choix de nouveautés pour toute la famille (distraction, histoire, activités manuelles). Envoi d’un numéro gratuit à feuilleter sur écran, à demander à :

PlaisirdeLire75@gmail.com 

 

J’entends une chanson (les petits chanteurs à la croix de bois)

 

Ainsi que vous l’entendrez dans cet extrait, l’accompagnement rythmé de tambourins peut être un excellent exercice à proposer aux enfants.

J’entends une chanson qui me réveille,

Est-ce un oiseau lointain ?

Je vois dans le carreau qui s’ensoleille

Les reflets du printemps.

Dans mes yeux qui sommeillent,

Les rêves de la nuit sont incertains.

Quelle est cette chanson qui me réveille,

Est-ce un oiseau lointain ?

 

Est-ce un pinson qui chante dans la treille

La gloire du raisin ?

Est-ce un pâtre égaré qui s’émerveille,

Retrouvant son chemin ?

Si doux à mon oreille,

L’amour ne serait-il ce musicien ?

Quel est celui que l’amour ne réveille

De son flûtiau divin ?

 

La conquête du pouvoir, itinéraire d’un pape sous influence par Jean-Pierre Moreau, éditions Contretemps 2022

Dire que le pape François intrigue relève du truisme mais la question qui vient vite à l’esprit, lorsque l’on essaye de comprendre le sens de l’actuel pontificat consiste à se demander si les actions entreprises suivent un plan déterminé pour adapter l’Eglise à la modernité ou bien sont l’illustration d’un certain empirisme sans projet préconçu. Que peut-il y avoir de commun entre le document d’Abou Dhabi sur la fraternité humaine (Dieu a voulu la diversité des religions), Amoris Laetitia et la quasi-reconnaissance des divorcés remariés, le synode sur l’Amazonie, les restrictions apportées à la célébration des sacrements selon le rite tridentin, l’écologie érigée en valeur suprême sans parler du synode à venir sur la synodalité dont la finalité est pour le moins à ce stade encore difficile à cerner ?

Si le début de recul que donnent les dix années écoulées de l’actuel pontificat fait pencher la balance en faveur du premier terme de l’alternative, encore faut-il préciser de quel plan il s’agit. Pour Jean-Pierre Moreau, journaliste, spécialiste de l’Amérique latine, la réponse est claire : le pape François met en œuvre la théologie du peuple, concept dérivé de la théologie de la libération, en s’inspirant de personnalités telles que dom Helder Camara, archevêque de Recife au Brésil dont le procès de béatification a été ouvert en 2015, de Juan Domingo Peron, président à deux reprises dans l’immédiat après guerre et dans les années 1970, et du réformateur très progressiste et fortement influencé par le marxisme, de la Compagnie de Jésus, le père Pedro Arrupe, préposé général de l’ordre des Jésuites de 1965 à 1983 dont il est issu. En quelque sorte, l’Amérique latine a été un laboratoire où ont été préparées les réformes de l’Eglise de ce début du XXIème siècle. De ce livre très intéressant à lire et faisant preuve d’une profonde érudition, nous essaierons de tirer quelques idées-force.

La théologie du peuple, qui est la marque de fabrique de l’actuel pontificat, est une variante de la théologie de la libération qui aura été expurgée de ses aspects les plus évidemment marxistes. Elle met au centre le peuple de Dieu, et surtout le peuple des pauvres, qui remplace la classe opprimée des communistes et qui est promu au rang de lieu théologique, c’est-à-dire de source éminente de connaissance de Dieu et de sa parole. Le lien peut facilement être établi entre cette théologie du peuple et le modernisme condamné par Saint Pie X au début du XXème siècle. La théologie classique est déductive dans la mesure où elle part de la révélation divine contenue dans les textes sacrés pour en tirer toutes les applications logiques et concrètes au niveau de la réalité. A contrario, la théologie du peuple suit une démarche inductive qui l’amène à construire une pensée religieuse en partant du réel et de la pratique sociale. Une telle démarche introduit inévitablement un élément de relativité dans le discours théologique et moral. Ce n’est plus l’Eglise qui est dépositaire de l’enseignement reçu des apôtres, c’est l’histoire vécue par le peuple qui reçoit, à la lumière de l’esprit, un sens religieux adapté aux circonstances. Nous nageons ici en plein modernisme. A la lutte des classes de la théologie de la libération, la théologie du peuple substitue un avenir eschatologique : le Royaume de Dieu vécu par les pauvres par anticipation. Ce courant de pensée s’inspire du concile Vatican II prolongé à la conférence du Conseil des épiscopats d’Amérique latine, tenue à Medellin en 1968, en présence du pape Paul VI, où l’Eglise peuple de Dieu a supplanté l’Eglise hiérarchique. 

Dans sa première exhortation apostolique Evangelii Gaudium de 2013, le pape François énonce les quatre principes qui vont sous-tendre ses discours et documents. Ces principes sont présentés à tort comme étant ceux de la doctrine sociale de l’Eglise alors qu’ils sont issus du péronisme. Ces quatre principes sont : (1) le temps est supérieur à l’espace, (2) l’unité prévaut sur le conflit, (3) la réalité est plus importante que l’idée, (4) le tout est supérieur à la partie. Ces principes n’ont que peu à voir avec ceux de la doctrine sociale de l’Eglise qui reposent sur (a) la dignité de la présence de la personne humaine, (b) les principes du bien commun, (c) de subsidiarité, et (d) de solidarité.

Les applications des principes du pape François sont nombreuses. Dans Amoris Laetitia, le pape évoque le premier de ces principes : en rappelant que le temps est supérieur à l’espace, je voudrais rappeler que tous les débats doctrinaux, moraux ou pas, ne doivent pas être tranchés par des interventions magistérielles. Bien entendu, dans l’Eglise, une unité de pensée et de doctrine et de praxis est nécessaire mais cela n’empêche pas que subsistent différentes interprétations de certains aspects de la doctrine ou de certaines conclusions qui en dérivent. Sur l’œcuménisme, c’est le tout supérieur à la partie qui remet en cause l’identification faite par Pie XII dans Mystici Corporis de l’Eglise catholique au Corps mystique du Christ. Il en est de même pour l’immigration avec les litanies de ND de Lorette complétées en 2020 pour invoquer Marie en tant que Réconfort des migrants et le synode sur l’Amazonie où la bénédiction de la divinité païenne, la Pachamama, dans les jardins du Vatican, masque l’effondrement du catholicisme dans cette région du monde ; l’Amazonie a été présentée comme un lieu théologique où s’élabore la nouvelle foi. Pendant ce synode, il est intéressant de noter l’intervention du cardinal Hummes, symboliquement revêtu, comme d’une relique, de l’étole de dom Helder Camara, qui en soulignait la filiation conciliaire en citant expressément le supérieur de la Fraternité Saint-Pie X qui avait ironisé contre ceux qui critiquaient ce synode : « vous ne pouvez pas être contre ce synode puisque ce synode est le fruit légitime de Vatican II ». Ce à quoi le cardinal Hummes a répondu « quant à nous, nous devons rendre grâces à Dieu pour ce beau fruit de Vatican II. »

Pour quel avenir ? Une interview de Leonardo Boff, ancien franciscain maintenant défroqué, donnée en mars 2015 au journal argentin Clarin donne un élément de réponse : « le pape François va créer une dynastie de papes du Tiers monde d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine qui va apporter du sang neuf à la chrétienté européenne quasi moribonde. Cet héritage sera une Eglise non centralisée à Rome mais un immense réseau de communautés du monde entier. Deux modèles s’affrontent : le modèle doctrinal avec les dogmes du droit canonique, c’est ainsi que cela a fonctionné jusqu’à présent, et l’autre, celui du peuple de Dieu qui respecte la faillibilité de l’être humain et qu’un véritable pasteur accompagne. » Le meilleur est à venir.   

 

Thierry de la Rollandière