Dans un monde qui bouge, pourquoi aurais-je besoin d’une vie intérieure ?

La vie intérieure ? Voici des mots qui paraissent bien difficiles et qui ne présentent aucun attrait…Ce n’est pourtant qu’une réalité toute simple : La vie intérieure c’est la vie de l’âme.

Dieu nous a donné une âme et un corps ; ce dernier ne se laisse que bien rarement oublier : si nous avons faim ou soif, chaud ou froid, si nous sommes blessés, immédiatement nous accourons à son secours. Notre âme, elle, est plus discrète… C’est seulement quand nous entendons la petite voix de la conscience (qui se fait d’ailleurs de plus en plus discrète à mesure que nous n’y portons pas attention…) que nous réagissons. Mais le bruit, les multiples activités, les sollicitations visuelles, olfactives, tactiles et gustatives nous laissent –elles le temps de porter attention à la vie de notre âme ?

« Et alors ?, me direz-vous, Je vis très bien ainsi ! Quels seront les avantages que je retirerai à m’occuper d’elle ?

« L’âme est le siège de la volonté, elle est le creuset où s’élaborent les raisons profondes de nos vouloirs humains. C’est le poste de commandement d’où partent les ordres dont dépendent toutes nos activités[1]. » Si nous ne donnons pas les guides à notre âme, ce sont les sens qui les prendront. C’est comme si nous montions dans une voiture dont les freins ne fonctionnent plus… Nos impulsions nous guident à partir d’impressions, de réflexes gardés, de principes enseignés quand nous étions petits, mais aussi des influences subies, des musiques entendues, des alcools bus… A qui préférerons-nous donner le volant ?

L’harmonie

Avec la vie du corps, l’âme doit réaliser une harmonie. Notre vie actuelle est certes, qu’on le veuille ou non, faite d’activités multiples, de sollicitations extérieures, d’agressions même ! Mais notre âme, en état de grâce (c’est indispensable), si elle est nourrie, parvient à trouver un équilibre. Elle nous permet de ne pas « subir » la vie, de ne pas répondre aux stimuli par des impulsions non raisonnées. Elle « garde la main », sans nous empêcher de vivre mais avec la maitrise des éléments.

Le courage

Reconnaissons qu’il faut un certain courage, parfois même héroïque, pour savoir se replier quelques instants dans le silence au milieu des clameurs assourdissantes et voir clair, pour écouter ses « voix de l’âme ». Mais cela est indispensable à qui veut remplir son devoir « dans la lumière ».

Ce recueillement intérieur (dont l’habitude s’acquiert) permet une mise en adéquation de notre vie habituelle avec le vouloir divin. Notre âme devient un foyer rayonnant qui s’alimente de nos prières, de nos bonnes actions, de notre charité, de nos pieux désirs. Et c’est grâce à ces petits replis intérieurs que nous pourrons maîtriser nos réactions, nos paroles et nos actes. «  Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive [2] » : cet appel du Bon Pasteur tombe dans le silence de l’âme apeurée…

Le monde ne veut plus comprendre… Mais là est pourtant le secret. La paix de l’âme, du devoir accompli, de l’harmonie, n’est-elle pas le plus beau gage de bonheur ?

Acceptons d’abandonner tous ces préjugés qui veulent nous faire croire que nous sommes plus heureux en laissant aux autres le soin de s’occuper de Dieu. Rejetons le respect humain qui nous empêche d’agir en véritable catholique ! Ne nous décourageons jamais car Dieu voit nos plus petits efforts et nous donne la force pour persévérer.

Quelques moyens :

  1. a) Prendre ou reprendre des habitudes de prière. Le 100ème anniversaire de Fatima nous aide à reprendre notre Rosaire. N’oublions jamais d’offrir notre journée à Dieu le matin et de Le remercier le soir. Soyons fidèles à la pratique des trois Ave Maria de Sainte Mecthilde.

« Prier avant d’agir et pour efficacement agir ne vaut pas seulement dans le cas du dessin général de l’existence, mais pour chaque journée. (…) Au lieu de nous précipiter tout de suite, mettre un intervalle, nous ressaisir, purifier l’intention, élever l’âme vers Dieu[3] »

  1. b) Se former. Reprendre de bons livres de formation : Le Catéchisme du Concile de Trente, ou le bon catéchisme de nos diocèses de France et en lire chaque jour quelques réponses. Trouver un bon guide qui nous évitera de perdre du temps à chercher l’enseignement dont nous avons besoin. Eviter à tous prix de recourir aux fausses sirènes qui tentent plus d’un avec assurance. Ne pas hésiter à prendre quelques jours pour se retirer et faire une bonne retraite. Vous trouverez sur notre site l’adresse de notre aumônier, n’hésitez pas à lui demander conseil.
  2. c) « Dieu premier servi[4]! ». « Ne cherchez pas Dieu au dehors, mais là, en vous, où il habite pour vous, où il vous appelle, vous attend, là où il souffre de vos dissipations et de vos oublis.[5]»

Faire passer l’essentiel avant l’accessoire. Voir le bien commun en priorité (malheureusement on ne peut pas secourir toutes les âmes troublées ou inquiètes). Aimer le sacrifice : « Les sacrifices sont des joyaux que Dieu te donne pour sauver tes frères »[6].

Faisons bon usage de notre liberté : ce grand mot, tellement méconnu. Notre liberté est celle des enfants de Dieu… Parfois Il nous laisse très longtemps jouir de ce que nous croyons être notre liberté (alors que nous la faisons servir à des fins contraires), mais ne nous méprenons pas et n’oublions jamais la parabole des talents[7]

  1. d) Rayonner ! « Si vous avez reçu la vie dans l’Eglise, ce n’est point pour la garder stérile dans vos âmes. Vivre c’est agir. Dieu vous demandera compte, à tous, du salut de vos frères ; rendez-vous chaque jour plus capables de leur communiquer la vie que vous possédez vous-mêmes »[8]

Le temps que vous donnerez à Dieu ne sera pas du temps perdu ; n’est ce pas Lui qui nous accorde chacune des minutes que nous vivons ? Ne serait ce pas un juste retour des choses que de lui offrir quelques uns de ces instants pour l’en remercier, pour réparer les offenses ou pour, tout simplement, lui offrir la joie de rencontrer son enfant dans un cœur à cœur.

Ajustez bien le soc de votre charrue afin que le sillon que vous tracerez dans la vie soit profond et bien droit. Vérifiez les freins de votre voiture et réservez toujours la meilleure place à votre Créateur qui quoique vous vouliez, quoique vous fassiez, vous protège dans sa main paternelle comme l’oiseleur tient l’oiseau sorti du nid.

Connaissez-vous la seule différence entre cet animal si étonnant qu’est l’escargot et la laide limace ? Une coquille, qui paraît dure mais qui craque à la moindre pression ! Vous êtes catholiques ? Soyez en fiers ! Mais pour le rester, il est indispensable de nourrir son âme sinon la carapace ne tiendra pas sous la pression de ceux que vous croyez être vos amis, qui vous proposent « du pain et des jeux » et qui veulent empêcher les hommes d’être ce pour lequel ils ont été crées : des êtres libres, des enfants de Dieu !

Anne

[1] Marcel Rendu.

[2] Saint Marc 8 ; 34-38

[3] Raoul Plus – Rayonner le Christ

[4] Sainte Jeanne d’Arc

[5] Monseigneur Mercier

[6] Jacques d’Arnoux

[7] Saint Matthieu 25 ; 14-30

[8] Saint Pie X

Troisième Mystère Joyeux: La Nativité

Fruit du Mystère : l’esprit de pauvreté

« Elle enfanta son fils premier né, l’enveloppa de langes et le coucha dans une mangeoire parce que dans l’hôtellerie il n’y avait pas de place pour eux . »[1]

Ces mots évoquent avec une grande simplicité tous les Noëls de toutes les crèches du monde ; mais dépouillons-nous de tout le retentissement de tendresse qui nous touche et contemplons sa réalité : « Il n’y avait pas de place pour eux !… Ainsi donc, Ô Marie dans ce soir où vous arriviez à Bethléem pour exécuter l’ordre d’Hérode, fatiguée par cette route, personne n’a voulu de vous ! Saint Luc ne dit pas qu’il n’y avait plus de place « nulle part » mais bien qu’il n’y en avait plus « pour vous ». On connaît l’importance de chacun des mots de l’Evangile ! Cela aurait pu vous révolter, mais non, vous, Ô Marie vous ne pensiez pas ainsi, vous alliez le cœur en paix, car vous sentiez au-dessus de vous cette main paternelle de Dieu qui n’abandonne jamais !

Je suis sûre que vous avez tout de même pensé au petit berceau que Joseph, avait fabriqué avec tant d’amour de ses propres mains. Il y avait ces toutes petites choses avec lesquelles les mamans occupent les longs mois de l’attente : les couvertures de laine, les petits bonnets de dentelle brodés avec tant d’amour…  Vous aussi, vous aviez tout préparé, et voici que tout est inutile ! Vous n’avez pu emporter que quelques langes pour l’envelopper le plus chaudement possible, mais cette crèche, en plein vent… ni feu, ni eau ni rien de ce qui est nécessaire quand un enfant vient au monde ! Et lui qui avait une maison modeste mais si accueillante, c’est comme le plus dénué de tout qu’il veut faire son entrée dans ce monde.

Pourtant l’Eglise n’a pas choisi de mettre cet événement dans les mystères douloureux, mais dans les heures de joie. Oui, parce que vous serrez contre vous cet adorable Enfant-Dieu et dans la tendresse et l’adoration, vous écoutez les anges chanter autour de vous, vous êtes la plus comblée des créatures, parce que Dieu est là pour vous emplir de ses richesses !

Vierge Marie, faites que je regarde sans cesse vers vous et qu’une telle douceur pénètre en moi rien qu’à vous regarder si paisible et si rayonnante au sein de votre abandon ! Maintenant, pendant cette méditation, tout me semble facile, mais c’est tout à l’heure qu’il me faudra emporter cette dure et émouvante et féconde conviction du bienfait de la pauvreté, c’est quand je ferai la vaisselle, que je reprendrai ces poches déchirées et que je ferai mes comptes…

Vous qui avez compris, faites que je comprenne ce « Bienheureux les pauvres » que Jésus prêche déjà tout petit entre vos bras.

C’est que les biens que je crois posséder, ce sont souvent eux qui me possèdent et si je n’y prends pas garde, ils m’enserreront et m’étoufferont comme le lierre finit par étouffer l’arbre qu’il entoure ! C’est que ces biens risquent de me faire oublier ma vraie situation de voyageur en route vers son éternité, libre de marcher en chantant, sans retourner sans cesse la tête en arrière. Certes mon Dieu vous avez donné à l’homme des biens qu’il ne doit pas mépriser : ce coin de terre, cette maison au toit rouge qui évoque tant de souvenirs et qui semble même enrichir notre personnalité… mais comme vite ces biens là, si on n’y prend pas garde, deviennent des tentacules qui nous étouffent. Cette terrible passion de la possession dont on ne sait plus qui est le possesseur et le possédé et qui nous masque le merveilleux visage de la création, de nos frères et de Dieu. « Donne tout ce que tu as » conseille Jésus au jeune homme riche ; et lui qui préfère garder pour lui renonce à la joie : « Il devient triste » nous dit deux fois l’Evangile.

Cette joie de la pauvreté, je n’ai pas encore su la découvrir. Dans mes privations d’aujourd’hui, je ne vois pas luire le rayon de soleil des béatitudes. C’est que l’on peut avoir la pauvreté sans en avoir l’esprit. Manquer de tout n’est pas une vertu, sinon il y aurait beaucoup de gens vertueux dans le monde ! Le simple fait de désirer les biens dont je suis privée me ligote aussi bien que si je les avais. Comment pourrais-je vivre dans l’allégresse et la légèreté en allant tout droit vers Dieu si je suis lourde de toutes mes envies et que je vis dans l’amertume de tout ce que je n’ai pas ?

Vierge Marie obtenez-moi de me libérer de ce poids qui m’attache à la terre. Si je suis riche, que la richesse ne me retienne pas, et si je suis pauvre, que ce désir de richesse ne me soit pas un poids !

Je veux mettre mon cœur au-dessus de ces biens matériels, si périssables et si vite arrachés. Je veux avoir pour trésor l’amour de mes frères et l’amour de Dieu et y trouver la vraie joie que rien ne pourra me prendre : Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur » ;

Vierge Marie donnez moi cette joie de Saint François d’Assise qui s’en allait par les routes, vêtu de bure si heureux qu’il était obligé de chanter pour soulager son cœur !

Dieu ne me demande pas de tout quitter effectivement. Je suis prise dans ma vie temporelle et je dois bien m’occuper de subvenir à mes besoins et à ceux de ma famille mais sans me préoccuper de ce qui peut manquer. Je dois faire comme les passereaux qui cherchent de quoi manger sans s’arrêter de chanter. Ce que j’ai aujourd’hui, mon Dieu, je vous en remercie. J’en userai pour soulager mes frères. J’aurai déjà cette première joie, celle de donner. Oh ! ces « pauvres » riches qui ont tant de choses et ne connaissent pas les plus précieuses joies de la vie !

Vous n’avez rien, Vierge Marie, dans cette étable, mais vous avez Jésus entre vos bras : n’est ce pas la plus émouvante des leçons ! Si mon cœur est rempli d’amertumes de ce que je n’ai pas, comment Dieu trouvera-t-il sa place ? « Dès que nous serons vides de nous-mêmes, Dieu nous remplira de Lui »[2]

C’est Dieu seul qui est la vraie richesse ! Vierge Marie aidez-moi à ne pas faire passer l’accessoire pour l’essentiel. Faites que chaque méditation de ce mystère fasse pénétrer en moi le sens de cette « pauvreté en esprit » qui me libérera de toute attache et me donnera le goût de Dieu qui est la seule richesse. Faites que je montre le visage joyeux d’un de vos enfants qui n’a peur de rien, et surtout pas de l’avenir, car « ceux qui cherchent le Seigneur ne seront privés d’aucun bien »[3].

D’après Paula Hoesl

[1][1] Saint Luc

[2] Saint Vincent de Paul

[3] Psaume 33

Avant d’aller dormir, sous les étoiles…

Rien de tel qu’une claire et chaude nuit de juillet pour faire découvrir à toute la famille les beautés du ciel. Ceci demande une petite étude préalable à partir de livres sur l’astronomie, ou une carte détaillée des astres qui permettra à chacun de retrouver l’étoile du Berger, la Grande Ourse, ou, selon votre situation, les constellations du Bouvier, du Lion, du Cygne, du Taureau, Cassiopée, Pégase, Orion…

Si vous avez une lunette astronomique, elle peut être très utile pour observer en détail les reliefs de la lune, ou essayer de compter précisément les étoiles : on peut en distinguer jusqu’à 2000 ! Si vous pensez poursuivre plus longtemps votre exploration des mystères insondables du système solaire, munissez-vous de tapis de sol sur lesquels vous serez plus confortablement installés pour regarder le ciel sans risquer de torticolis. Vous aurez ainsi tout loisir de vous abîmer dans une contemplation qui deviendra vite méditation.

Comment concevoir une telle immensité, qui n’est elle-même qu’une infime partie de l’infinité céleste, comment expliquer cette organisation si complexe, sans la main de Dieu ? Qui d’autre que Lui pourrait calculer la trajectoire et le mouvement des planètes, des météorites, des galaxies ? Comment ne pas se sentir tout petit face à cette majestueuse démonstration de sa toute-puissance ?

Et quelle gratitude nous devons avoir envers notre Créateur d’avoir agencé ce spectacle permanent à notre seule intention, de nous manifester ainsi quotidiennement l’étendue infinie de ses pouvoirs créateurs et de son amour pour nous !

Ce serait dommage de ne pas profiter pour un soir, de ce spectacle céleste auquel nous ne prêtons habituellement pas attention, et de le faire admirer aux enfants. Et si d’aventure une étoile filante passait, le vœu, ou plutôt la prière que nous pourrions former, serait de toujours garder un peu de l’admiration et de la plénitude de cette nuit étoilée au fond des yeux et de l’âme.

 

Les grands-parents, fédérateurs de la famille

 

L’unité familiale ; « qu’ils restent unis dans la vie » … que peut-on souhaiter de mieux !

 C’est elle qui, dans les coups durs rassemblera la famille au lieu de la disperser. On me dit que dans beaucoup de familles même les cercueils ne suffisent plus à créer l’unité ! Quelle terrible tristesse !

 Nous avons pourtant envie de parer l’unité familiale des mêmes vertus que la charité ! « Elle excuse tout, croit tout, espère tout, supporte tout ! » Bien entendu, dans ce cas, le « tout » doit demeurer subordonné à la vérité !

 C’est cette unité qui rend fort, qui permet de partager et maintenir nos convictions dans un monde difficile ! Il est naturel que les ménages prennent leur envol ! C’est nécessaire à leur épanouissement… Même si, dans le passé, les familles restaient groupées autour des anciens, cela n’est probablement plus possible aujourd’hui. Les contraintes professionnelles des uns, les goûts des autres, le besoin d’indépendance entraînent souvent un éloignement géographique de nos ménages… Cette séparation géographique est normalement compensée par les liens naturels du sang, l’affection, le souci les uns des autres et si c’est possible, la communauté de pensée. Il faut bien entendu cultiver ces liens naturels… mais il faut y ajouter ce que j’ose appeler de la « méthode ».

 L’unité ne se décrète pas.

Soit, grâce au charisme ou à la vertu de l’un ou l’autre, elle existe déjà spontanément, dans ce cas, il faut l’entretenir. Soit elle est distendue et il ne faut pas perdre une occasion de la créer ou de la resserrer.

Comment créer l’unité ? Vaste programme !

Ce rôle revient très naturellement aux grands parents qui sont le point commun entre tous leurs descendants. Parmi les multiples actions favorisant l’unité familiale, nous en citerons deux qui nous paraissent essentielles.

Les grands-parents seront d’abord le lien entre tous les ménages[1], ceux qui transmettent les nouvelles ! Avec discrétion bien sûr ! Les grands-parents sont aussi ceux à qui on peut confier des secrets ! Mais, dès qu’une nouvelle peut permettre de susciter la charité fraternelle, joie ou tristesse dans l’un ou l’autre des ménages : naissance, première communion, anniversaire, souci qui peut être diffusé : maladie, deuil, tristesse quelle qu’elle soit, intention de prière etc. la grand-mère ne doit pas hésiter à prendre son téléphone ou son « texto » pour diffuser les nouvelles à tous les enfants. La seule question à se poser avant sera de savoir si cette nouvelle est de nature à favoriser la vertu ou est nécessaire… Transmises avec délicatesse et accord au moins tacite des intéressés (on s’interdira absolument tout ce qui peut ressembler à de la médisance ou des potins inutiles… Les grands-mères restent des femmes !) ces nouvelles permettront à l’unité et l’harmonie familiale de se développer.

D’autre part, les grands-parents créent des événements. Ils sont souvent le centre des réunions de famille, anniversaires de mariage, première communion, anniversaire d’un petit … Leur présence doit réjouir les familles et les petits cadeaux qu’ils apportent ravir les heureux bénéficiaires. Ces événements seront d’ailleurs l’occasion pour les grands-mères, de raconter aux absents les heureux événements. A ces événements familiaux, les grands-parents peuvent ajouter des activités réunissant tout ou partie des enfants. J’ai connu une famille où les grands-parents organisaient occasionnellement des soirées au théâtre suivies d’un bon dîner chez l’un ou chez l’autre. Le Puy du fou, une visite intéressante, un pèlerinage familial sur la tombe d’un grand-père mort à la guerre sont autant d’activités unissant la famille dans un cadre qui élève. Plus prosaïquement, ce pourrait être un chantier en commun… pendant que les hommes tronçonnent, les enfants ramassent et les femmes préparent un bon déjeuner ! Que de souvenirs communs en perspective. Le côté matériel des choses donnant à chacun l’impression d’avoir participé à la construction de la famille ! Tout cela dans une bonne ambiance dans laquelle on comprendra avec complaisance l’absence du beau-frère peu manuel !

Les grands-parents doivent donc avoir un rôle important dans l’unité familiale. La transmission des nouvelles, les activités communes bien organisées sont des facteurs de cette qualité essentielle à toute bonne famille. Les circonstances matérielles conduiront à des solutions différentes (maison de famille, région touristique, proximité d’un lieu de pèlerinage…) Tout cela ne doit pas être laissé au hasard et c’est le génie des grands-parents de trouver les idées qui permettront naturellement aux familles de se regrouper, au moins en esprit.

Prions sainte Anne, patronne des grands-mères de nous aider à cultiver cette unité !

Des grands-parents

 

[1] Malgré l’irruption de multiples moyens de communication – qui peuvent être bien utilisés – au service de l’unité familiale (watt’s app, SMS…) et qui font parfois que tout monde est au courant avant les grands-parents, ceux-ci ne doivent pas renoncer à leur rôle fédérateur. La qualité de l’information, dans laquelle la bienveillance sera première, la distinguera du flot de nouvelles plus ou moins utile qui circulent …

Les devoirs du soir (suite)

Continuons les explications commencées dans notre dernier numéro, destinées à vous aider à prendre en main avec sérénité les devoirs du soir.

 Un cadre et des méthodes de travail:

Pour être bien accompli, le travail à la maison exige des conditions propices que la vie moderne rend difficiles, hélas, avec son bruit permanent, son stress, ses longs trajets en voiture. Cependant, il est possible d’organiser sa maison en foyer d’activité laborieuse : pour cela, il est nécessaire d’imposer aux enfants, dès le bas âge, des contraintes, un règlement précis et fixe où l’improvisation et le laisser-aller n’ont pas place. C’est la règle d’or : installer un rituel « devoirs du soir » avec heure, lieu et durée identiques chaque jour.

Etre présent et montrer de l’intérêt pour les études de nos enfants avec une curiosité affectueuse.

La présence de l’adulte est garante de l’organisation et offre un cadre sécurisant qui nourrit la confiance de l’enfant. Il doit l’aider à surmonter les difficultés, sans entraver son autonomie. L’adulte n’est pas là pour prendre la place mais pour « accompagner vers une prise d’autonomie ».

S’intéresser, c’est se rendre disponible pour redevenir enfant, (partager ses émotions, ses chagrins, ses joies, ses regrets), pour élever l’enfance à sa maturité. Les enfants sont encouragés par notre enthousiasme ; si nous vénérons le travail, comme une chose sanctifiante[1], si nous aimons ces minutes de labeur quotidien, nos enfants le sentiront et n’auront pas envie de s’en débarrasser le plus vite possible car ils le prendront à cœur. Cette disponibilité, cette attention rendront les études de nos enfants très fructueuses tant au point de vue scolaire qu’au point de vue psychologique.

Bien au courant des progrès de l’enfant, les parents pourront proposer une application pratique ; une recette de cuisine, des recherches de vocabulaire dans le dictionnaire en dehors des « devoirs » proprement dits, des visites qui compléteront les acquis scolaires et leur ouvriront d’autres horizons…

Organiser un horaire régulier :

Fixer l’heure du début du travail, le temps pour l’accomplir. Ainsi l’enfant acquerra l’habitude de travailler à heure fixe en quittant aussitôt ses autres occupations quand l’heure de l’étude arrive.

Il est important aussi  de fixer la durée du travail pour éviter le « vite-fait mal-fait » de celui qui va expédier son travail pour s’en débarrasser, mais aussi pour que l’enfant ne traîne pas et ne perde pas son temps en jeux et rêveries…il y a des enfants qui passent 3 ou 4 heures là où d’autres ont terminé en 1 heure ! Bien sûr, chaque enfant a son rythme de travail (il est nécessaire de laisser à l’enfant le temps de réfléchir en évitant le « dépêche-toi ») : l’usage d’un réveil peut s’avérer utile pour certains dès le CE2 : l’enfant apprend ainsi à s’auto discipliner et à « gérer le temps ».

Créer une atmosphère de travail faite de silence et de discipline :

Le silence seul permet à l’enfant de se concentrer sur ses devoirs. Il est nécessaire d’éloigner les petits bruyants ou agités afin de permettre aux grands de travailler dans le calme. L’enfant ne doit pas parler d’autre chose tout en travaillant parce qu’on ne peut pas faire deux choses à la fois. Certains enfants ne peuvent se concentrer dans l’agitation et le bruit.

Une discipline stricte : on ne se lève pas tant que le travail n’est pas achevé pour jouer, grignoter…On apprend d’abord les leçons puis on fait la lecture et les exercices ou la dictée sur une table aussi vide que possible (on peut y placer une image pieuse dont la vue encouragera l’enfant).

Porter une vigilance attentive :

Elle ne se substitue pas à l’enfant mais le responsabilise peu à peu afin qu’il devienne autonome en CM2.

C’est à l’enfant d’ouvrir son cartable, de présenter ses livres, ses cahiers… Si nous le faisons à sa place, nous le rendons passif et cette passivité tournera en habitude. Après son travail, l’enfant range lui-même ses cahiers et livres dans son cartable ; il vérifie son matériel, taille des crayons pour le lendemain : il forme ainsi sa volonté et son sens des responsabilités.

Il importe de guider le jeune enfant en s’assurant qu’il a compris puis de le laisser faire seul peu à peu pour le rendre autonome. Laisser réfléchir l’enfant : pratiquement, ne pas apporter les réponses aux problèmes, mais lui apprendre à se poser les bonnes questions pour avancer dans son raisonnement et y répondre seul. On peut lui poser quelques questions pour provoquer cette réflexion, mais si nous intervenons à la moindre demande, ou difficulté, il ne peut s’habituer à l’effort. Ce n’est pas en lui enlevant les obstacles qu’il apprendra à les franchir. Les obstacles sont toujours source d’apprentissage. Si l’enfant affirme ne pas comprendre, obligeons-le à relire et à réfléchir de nouveau en faisant appel aux directives de la maîtresse ; il arrive que les enfants ne soient pas attentifs en classe parce qu’ils savent qu’à la maison, leurs parents réexpliquent toujours tout, ou pensent pour eux. Il y a une paresse ou un moindre effort qui s’installe alors. Si les parents sont souvent obligés de réexpliquer, il est nécessaire d’alerter la maîtresse.

S’il y a une difficulté particulière, un rendez-vous avec l’institutrice sera le bienvenu. L’enfant doit sentir cette harmonie entre sa famille et l’école à ce sujet. Des conseils mutuels peuvent être échangés.

Surmonter les crises :
Certains soirs, l’étape des devoirs tourne à la crise : la nature volage et capricieuse des enfants prend le dessus. Il faut savoir fermer les livres, passer à autre chose pour y revenir plus tard ou le lendemain.

Dans ces difficultés, il faut savoir passer le relais à un autre adulte. Le simple changement de personne ramène parfois, comme par enchantement, l’ordre et le calme.

            Voilà donc des points bien précis à mettre en application. Je sais combien des parents consciencieux ont besoin d’exemples concrets et aiment à être guidés dans leur éducation. Nous verrons en détail, dans le prochain numéro, les manières pratiques de procéder pour vous aider dès la rentrée.

            A l’aube des vacances scolaires, permettez-moi de revenir sur le fait qu’il vous faut parvenir à donner le goût du travail à vos enfants.  Les devoirs de vacances seront l’occasion de montrer aux enfants votre joie de les aider à mieux comprendre certains points qui sont restés pour eux une énigme, de leur montrer les applications pratiques au quotidien des connaissances acquises. Sachez faire de ce travail exigé un bon moment et  que l’enfant  n’imagine pas que, pour vous aussi, c’est le pensum obligatoire que l’école aurait bien pu vous éviter…

            En attendant je vous souhaite de bonnes vacances, bien reposantes !

 Sophie de Lédinghen

[1] Remarquons que le travail est un châtiment dû à la faute de nos premiers parents. Avant le péché originel, Adam et Eve œuvraient mais ne travaillaient pas au sens strict car « le travail » n’avait alors aucun caractère pénible.

L’examen de conscience

 Bien souvent les parents sont démunis quand leurs enfants leur disent : « A quoi ça sert de se confesser, de toutes les façons je recommence toujours les mêmes péchés ? Je peux reprendre la même liste d’une fois sur l’autre. » Et les voilà avec leur liste qu’ils répètent avec application chaque mois.

Comment pouvons-nous faire pour les aider ? En effet il est très important de leur donner de bonnes habitudes pour ne pas courir le risque de les voir se décourager, perdre la conscience de la valeur de ce sacrement et pour finir l’abandonner à la première occasion ou n’en faire qu’une habitude pascale. Il est vrai que l’Eglise n’impose la confession qu’une fois dans l’année mais ne croyons pas que cela soit suffisant pour progresser dans l’intimité divine.

Nous vous proposons un petit moyen pour les aider.

Un exercice quotidien

Lors de la prière du soir, nous aurons soin de remercier Dieu pour les grâces reçues, pour les bonnes actions accomplies. En effet n’oublions pas ni l’un ni l’autre des aspects : l’honnêteté de la reconnaissance des bonnes actions et la honte du péché commis. Souvent nous avons  tendance à tomber dans un excès ou dans un autre.

Veillons à ce que cet examen soit réel et non pas une petite pause silence.

L’examen de conscience rapide sera suivi de la récitation de l’acte de contrition.

Dans « Mamans vers le ciel »[1], vous avez trouvé comment aider votre enfant à se rappeler des fautes de la journée. Nous allons vous donner ici une façon très concrète d’aider votre enfant à progresser. A vous de l’adapter selon le caractère de votre enfant car il ne faut pas heurter les personnalités. N’hésitez pas à demander au prêtre qui le connait l’opportunité de cette méthode.

La résolution

Apprenez–lui à prendre une ou deux résolutions après chaque confession. Celles-ci doivent être concrètes et applicables chaque jour. Le mieux serait même qu’il les confie au prêtre au confessionnal. Celui-ci pourra l’aider à mieux les choisir.

Elles devront être très précises : me lever dès que le réveil sonne, faire mon lit le matin, obéir dès que Papa ou Maman me donne un ordre, ne pas aller voir ma messagerie plus de deux fois par jour (s’ils sont concernés par cette tentation), lire quotidiennement une page d’un livre spirituel, etc… Il faut qu’on puisse dire facilement si oui ou non on a accompli cet effort. Naturellement il faudra accompagner ce choix en expliquant bien à chacun que ce n’est pas parce les deux cases ont été cochées dès le matin qu’on ne doit plus accomplir d’efforts dans la journée. Ce sont juste des petits moyens pour aider et soutenir l’élan vers le Bien.

Achetez pour chacun un petit carnet avec des feuilles détachables et montrez-lui comment faire le tableau suivant :

Mois de :  
     
   Résolution 1 Résolution 2
 Exemples :  Faire mon lit

Ou dire ma prière du matin

 Obéir au 1er appel pour le travail
1   x  0
2  0  x
3  0  x
4  x  x
5    
6    
7    
8    
9    
10    
11    
12    
… 31    

Puis sur la dernière page, il inscrira le péché de la journée ou éventuellement les péchés qu’il regrette le plus. Ce sera le petit bilan du soir. Le matin, il lui suffira de repenser à ces deux résolutions lors de la prière en demandant à Notre Dame de l’aider à être fidèle.

Cet examen journalier prendra 1 ou 2 minutes au maximum !

Et le jour de la confession bimensuelle ou mensuelle, il suffira de détacher le dernier feuillet et de s’accuser des péchés inscrits. De la sorte aucune faute importante n’aura été oubliée. La résolution sera évidente au vu du nombre de fois que le même péché aura été accusé ; et l’enfant n’aura pas l’impression d’avoir écrit une liste interminable dont il ne connaît plus l’intensité ni le nombre. Il pourra aussi rapidement faire un bilan des résolutions prises, au vu des cases cochées sur son tableau.

Ne croyez pas pour autant que la confession sera de moins bonne qualité : la contrition n’en sera que meilleure car les péchés inscrits étant les plus importants de la journée ils raviveront facilement quelque honte de les avoir commis et ne seront pas oubliés (le simple fait de les inscrire et de les relire nous marque).

Pour faire une bonne confession, quatre éléments sont indispensables :

  1. l’examen de conscience ;
  2. la douleur des péchés ou le regret de ses péchés (contrition) qui comporte la résolution sincère de les éviter à l’avenir.
  3. la confession, c’est l’accusation des péchés, au moins les péchés graves, à un prêtre approuvé, tenant la place de Dieu, d’où la nécessité de l’examen de conscience.
  4. la satisfaction ou pénitence, c’est la volonté d’accomplir la pénitence imposée par le prêtre en guise de réparation pour que l’absolution donnée par lui au nom de Jésus-Christ soit valide.

C’est bien souvent la contrition qui est le sentiment le plus difficile à obtenir. Le temps laissé libre ainsi par l’énumération déjà faite nous permettra d’exciter nos cœurs à ce sentiment ; la lecture de certains psaumes[2], des Litanies de l’Amour de Dieu ou d’une prière nous aidera.

On établira aussi, pour un meilleur progrès, un petit barème de pénitence que l’enfant s’imposera lui-même en cas de manquement. Par exemple se priver d’un bonbon, d’un chocolat, éventuellement d’un dessert, se laver à l’eau froide, etc… si on a manqué à sa résolution ; cela a pour effet de motiver encore davantage car le caractère humain est ainsi fait qu’il a besoin d’être excité pour progresser.

Quant aux progrès dans la vie spirituelle, on en voit vite les fruits car quelque soit la matière dans laquelle on progresse, Dieu voyant notre effort nous aide à avancer dans les autres vertus. En effet si vous tirez sur un doigt de votre main, c’est celle-ci toute entière qui va monter ; il en est ainsi pour les progrès de l’âme.

N’hésitez pas à essayer cette petite méthode, quitte à l’aménager selon le caractère scrupuleux on non de l’enfant mais aussi en rangeant les carnets hors de la chambre commune… L’important étant surtout que vous trouviez la bonne solution pour que chacun de vos enfants considère ce sacrement à sa juste valeur, avec les grâces qui en découlent et non plus comme une habitude ennuyeuse et répétitive. Vous l’aurez ainsi efficacement aidé pour sa vie spirituelle et il sera heureux de constater ses progrès. Or nous savons tous que l’accomplissement du devoir bien fait est un encouragement vers la perfection.

Bon courage à tous.

MT

[1] Collection des 6 volumes « Mamans vers le ciel » Edition du Sel

[2] Psaumes 32, 50, 51

Le livre, un ami!

Les vacances sont là et chacun d’entre nous aime à profiter de ce temps de repos pour feuilleter et même « dévorer » un bon livre ! Parfois il est mis de côté depuis de longues semaines et on rêve de pouvoir enfin l’ouvrir ; mais il arrive souvent (et les libraires le savent bien), que les lecteurs se précipitent en famille en librairie ou sur leur site libraire préféré pour effectuer les achats de l’été…

Les plus prudents se seront laissés conseiller par des amis dont ils connaissent les goûts et les convictions ou par une revue qu’ils aiment ; d’autres s’aventureront, se laissant guider par une publicité ou par une couverture alléchante… Il arrive parfois que l’on fasse de bonnes découvertes et que ce livre soit effectivement ce que l’on espérait… Mais que de déceptions aussi, que de temps perdu et que de mauvais moments en perspective… sans parler de ce que vous aurez laissé lire à vos enfants ! N’oubliez jamais qu’un mauvais livre ou un livre lu au mauvais moment peut faire autant de mal qu’un mauvais ami !

C’est souvent aux mamans qu’il revient la tâche de sélectionner les livres familiaux alors, laissez-moi vous donner quelques conseils pour être sûres de vos choix et surtout pour que vous donniez à vos enfants le bon livre au bon moment !

Que recherchons-nous?

Nous ne parlerons pas ici des livres spirituels qui sont là pour nous faire progresser dans notre union à Dieu et dont le choix, particulièrement délicat, peut être facilement guidé par notre confesseur ou directeur spirituel.

– l’instruction, la formation, la réflexion.N’oublions pas que nombreux sont les hommes qui ont perdu la foi à la lecture de livres écrits avec talent et persuasion par des ennemis de Dieu. Certains penseront que la science, la géologie ou l’astrologie n’ont rien à voir avec la foi… Hé bien détrompez-vous, les adversaires l’ont bien compris et voudraient par ces moyens nous faire croire que Dieu a son domaine privilégié et ne règne pas sur toutes choses… Aussi faut-il bien vérifier ou faire vérifier par les personnes compétentes que ces auteurs ne veulent pas nous faire adhérer à de fausses croyances par des raisonnements adroits qui nous perturberaient (évolution, lois de la vie, etc…).

Enfants comme adultes ont bien besoin de se détendre et parfois de s’évader bien loin des réalités présentes.-l’évasion, la détente, une leçon de vie.

Comme pour tout il faut avoir de sérieuses références ; en effet, n’oubliez jamais que le lecteur et en particulier l’enfant s’assimile au héros. On « entre » dans le livre, on « vit avec » ; le lecteur n’est pas sur ses gardes (surtout si c’est Maman qui a choisi) il s’ouvre et devient vulnérable… Le héros sert d’outil au lecteur pour grandir, se confronter à son idéal, se rassurer ; il aide à passer les différentes étapes de la maturité. Chacun d’entre nous se souvient d’un livre de son enfance qui l’a particulièrement marqué, et pour cause !

Il faut donc avoir conscience de leur puissance et se méfier des anti-héros :

-ceux que l’on voit tout de suite : les fantasy (même si certains rares titres sont aujourd’hui conseillés, l’extrême rareté de ce genre me fait les déconseiller tous, de peur que le lecteur y prenne goût et ne veuille plus lire que cela alors que la plupart sont illisibles par un chrétien), le monde irréel des vampires et autres.

Attention aussi aujourd’hui de veiller à ce que l’histoire évolue dans une famille équilibrée où les mœurs chrétiennes sont respectées.

-ceux auxquels on n’avait pas pensé : les héros négatifs qui vont enfermer le lecteur dans la peur de vivre.

Attention aussi aux bibliothèques familiales ouvertes à tous (certains livres étudiés en classe avec un bon professeur à partir de la seconde ne sont pas à laisser entre les mains des bons lecteurs trop jeunes, d’autres lisibles à 15 ans ne seront pas profitables en 6ème). Les séries, lues à la file, font aussi perdre le fil du réel, établissez une alternance, sinon vous faites rentrer un « intrus » dans l’esprit encore malléable de votre enfant ; il peut y prendre une place trop importante.

Attention aux            – « livres à la mode » prêtés par le voisin (charmant au demeurant),

                            – « romans historiques » qui trompent le lecteur. En effet soit c’est un roman et le lecteur admet que c’est une histoire romancée, soit c’est historique donc réel… Il faut aussi prendre garde aux anachronismes qui ne sauteront pas aux yeux des enfants et les induiront en erreur.

Evitons aussi tous les livres « fleur bleue » qui cachent la réalité et font « rêver » sans retenue en maintenant les jeunes filles dans un rêve dont la chute sera peut-être brutale…

L’anti-héros peut être subtil et présenter comme bon ce qui ne l’est pas et comme vrai ce qui est faux… Le loup devient gentil…, le petit livre d’occupations diverses apprend à faire tourner les tables…

Alors comment faire ?

– Ne vous laissez pas influencer par une couverture chatoyante, un titre alléchant, un auteur connu (chaque auteur a ses époques et ses travers), ou les conseils des amis des enfants… lisez vous-même les livres que vous donnez à vos enfants et inscrivez en première page les remarques que vous aurez faites (cela vous servira pour l’enfant suivant et rafraîchira votre mémoire quand vous voudrez en parler avec lui)

-Vos enfants doivent voir leurs parents lire dès le plus jeune âge; c’est le meilleur moyen de leur donner envie d’en faire autant !

– Discutez avec eux de leurs lectures ; apprenez-leur à conserver les côtés positifs en épurant le héros de ses scories d’imprudence, d’orgueil et de romantisme. Placez le personnage rêvé en phase avec la réalité sans pour cela démolir la figure admirée : ce serait trop douloureux. Faites découvrir aux enfants les qualités du héros dont ils ont besoin pour grandir et aidez-les à extraire la moelle qui sera constructrice.

-Variez les lectures : hagiographie, documentaire, roman, livre historique pour structurer leur pensée. N’oubliez pas de rendre garde au style et aux illustrations qui doivent mener vers le beau.

-Choisissez vous-même avec grand soin tous les livres (et les revues) qui rentrent chez vous ; vous avez les grâces d’état pour cela, il vous suffit de les demander et elles ne vous feront jamais défaut ! Ecoutez les conseils mais uniquement des personnes en qui vous avez une entière confiance !

Ne vous découragez jamais ! Il y a encore d’excellents livres, où le héros est positif, courageux, généreux… mais il faut reconnaître que c’est un domaine extrêmement attaqué en ce moment, et ce n’est sans doute pas sans raison. A nous donc d’en prendre conscience et de réagir. Un bon livre doit porter vers une meilleure vie personnelle, familiale et sociale.

Un dernier secret : profitez des lectures de vos enfants pour créer un lien privilégié avec eux et vous récolterez l’ouverture de leur cœur ; vous apprendrez à mieux les connaître et vous bénirez ce rapport précieux quand ils arriveront à l’adolescence et à l’âge adulte ! Vous les aurez armés pour qu’ils entrent dans la vie, formés et structurés, assez mûrs pour affronter les difficultés !

La culture catholique est comme une cathédrale où chaque artisan a sa place et chaque objet a son utilité ; il faut donc simplement prendre conscience de ces réalités et faire son devoir. « Un livre doit être un agent de progrès et une force pour soulever les âmes ou bien il n’est  qu’un danger… »

Marguerite-Marie

L’incomparable promesse de la Très sainte Vierge Marie

 C’est le 10 décembre 1925 que sœur Lucie de Fatima reçut la visite de l’Enfant-Jésus et de Notre-Dame.

  La très sainte Vierge Marie lui dit en montrant son cœur entouré d’épines :

 « Vois ma fille, mon cœur entouré d’épines que les hommes ingrats m’enfoncent à chaque instant par leurs blasphèmes et leurs ingratitudes.

 Toi du moins, tâche de me consoler et dis à tous ceux qui,

 Pendant cinq mois, le premier samedi,

Se confessent,

 Recevront la sainte communion,

 Réciteront un chapelet,

Et me tiendront compagnie pendant quinze minutes en méditant sur les 15 mystères du Rosaire,

En esprit de réparation,

Je promets de les assister à l’heure de leur mort avec toutes les grâces nécessaires pour le salut de leur âme».

♦ Pour faire court, Notre-Dame, ici, fait la promesse du salut éternel à celui qui exécutera cette pratique comme elle l’a demandé.

 « Quiconque aura rempli toutes les conditions voulues peut être sûr d’obtenir, au moins à l’instant de la mort, et fût-ce même après des misérables rechutes dans un état de péché grave, les grâces nécessaires de contrition parfaite pour obtenir le pardon de Dieu et être préservé du châtiment éternel »

commente le frère Michel de la Trinité.

♦ Ne doutons pas dans nos cœurs en pensant à la disproportion qui existe entre l’humilité de cette petite dévotion et la grandeur de la promesse qui y est attachée. Nous avons affaire à un don inouï de la miséricorde divine pour nous venir en aide dans ces temps d’apostasie. Malheureusement, la Foi est devenue si faible partout, la fausse idée que tout le monde sera sauvé est si répandue, que rares et même très rares, sont les catholiques qui accomplissent la pratique des cinq samedis du mois comme la Sainte Vierge l’a demandé.

♦ Qu’il n’en soit pas ainsi de nous ! Si nous voulons ardemment nous retrouver tous au ciel, ayons à cœur d’accomplir vraiment la pratique des 5 premiers samedis.

♦ Et, par reconnaissance et par amour pour Notre-Dame, que chacun, sans respect humain, et sans craintes des moqueries, s’en fasse l’ardent propagateur à l’extérieur de son cercle familial.

II Les six conditions à remplir pour accomplir la dévotion

1) Les actes à accomplir doivent être exécutés pendant cinq premiers samedis du mois consécutifs.

2) La confession. Sœur Lucie a expliqué que, pour une nécessité quelconque, elle peut être anticipée même de plus de huit jours. Il faut au moins, à  la limite, la confession mensuelle. Mais il est préférable de la faire un jour proche du samedi si l’on peut.

3) La communion. Sœur Lucie a précisé que la communion pourrait être acceptée le dimanche qui suit le premier samedi du mois si les prêtres pour de justes motifs,  en ont donné la permission à ceux qui leur en auront fait la demande. Et les prêtres peuvent même donner la permission de reporter au dimanche la récitation du chapelet et la méditation d’un quart d’heure.

4) La récitation du chapelet. On récite les mystères que l’on veut.

5) Les quinze minutes de méditation sur les quinze mystères du Rosaire. Il n’est pas nécessaire en quinze minutes de méditer sur les quinze mystères du Rosaire. Ce qui est demandé, c’est de méditer un quart d’heure sur les mystères du Rosaire  (que l’on choisit). Les enfants peuvent demander à leurs parents de les aider dans cette méditation.

6) « Dans une intention réparatrice » Attention ! Il faut vraiment accomplir tous ces actes dans une intention générale de réparer les outrages et les ingratitudes commis contre Notre-Dame et de la consoler aussi.

Voilà. C’est bien peu de choses et ce serait folie que de passer à côté ou d’attendre indéfiniment d’accomplir comme il le faut cette pratique. Il s’agit tout simplement de sauver son âme et d’en aider le plus possible à échapper certainement au feu de l’enfer. Nul doute que ceux qui se font les ardents propagateurs de cette pratique n’en soient récompensés au centuple dans le ciel et même sur cette terre.

                                                                                                                            Père Joseph

Semeurs d’espérance !

Les éducateurs savent qu’il ne suffit pas de transmettre des principes ; pour que l’éducation des enfants soit complète il faut aussi leur donner le courage de les appliquer. Nous devons les aider à savoir s’affirmer, à avoir assez de « cran » pour ne pas s’écraser devant ceux qui auront plus d’assurance qu’eux ; il faut qu’ils sachent s’imposer par leur droiture et leur loyauté. En un mot nous devons en faire, plus que jamais, des hommes et des femmes de caractère !
Il faut donc que nous, parents, sachions leur donner ce tempérament afin qu’ils rayonnent autour d’eux ; qu’ils sachent montrer leur joie, dans la paix et la certitude d’être aimés de Dieu.

Soyons des semeurs d’espérance.
A notre époque, l’homme rampe. Le terrestre matérialisme empêche les âmes de se soulever. Les épreuves paraissent de plus en plus nombreuses : le poids du monde est extrêmement pesant et la lutte pour ce qui paraissait évident il y a 100 ans demande maintenant de l’héroïsme : la tenue, les lieux de vacances, le choix du travail.
Petit à petit, comme la grenouille que l’on plonge dans l’eau tiède pour la faire cuire, et qui peu à peu va mourir sans s’en rendre compte à mesure que l’eau chauffe, nos réflexes de protection tombent car plus rien ne nous choque : « il y a tellement pire ».
Tous ces éléments qui nous font tomber dans la lascivité : les distractions (musique, films), les publicités, les clips qui envahissent les moyens d’information, voudraient nous faire oublier notre pureté d’enfant de Notre-Dame.

« A force de tout voir on finit par tout supporter…
A force de tout supporter on finit par tout tolérer…
A force de tout tolérer on finit par tout accepter…
A force de tout accepter on finit par tout approuver ! »

Bien souvent des parents nous disent qu’ils ne peuvent demander à leurs enfants plus de sacrifices car être « différents » des autres aujourd’hui est déjà un effort suffisant.
Nous comprenons leur souci qui voudrait protéger leur enfant de toutes souffrances mais est-ce bien les aimer que de les laisser tomber dans « l’eau tiède » ? Ne devons-nous pas en tant que parents, au contraire, leur apprendre le combat ?
Que répondrons-nous au Seigneur le jour du jugement quand Il nous demandera : « Qu’as-tu fait de ceux que je t’avais confiés ? »
Il faut au contraire, non pas les aider à rester juste sur le bord glissant du précipice, mais leur montrer la beauté des sommets, provoquer en eux de grands désirs, leur transmettre l’enthousiasme des grands combats !

« Le vrai et pur enthousiasme consiste à passionner l’enfant pour des idées belles et bienfaisantes. Passionner ! C’est susciter de grands amours, c’est faire accaparer les cœurs par de puissants sentiments. Quand l’enfant est convaincu de la beauté d’une chose pour laquelle on est arrivé à l’enflammer, il se dépense pour elle, n’hésitant pas à souffrir et à se sacrifier. L’élan des martyrs, des héros, des soldats de la charité, de tous ceux qui se dévouent est le fruit de grandes pensées profondément réfléchies et de convictions chaudement entretenues»1.

L’enthousiasme
Seul l’amour est moteur. Le passionné sent, l’homme froid se contente de comprendre ; le premier s’élance, le second reste assis ; l’un s’empresse, l’autre attend. Bien souvent nous avons l’impression que nos conseils glissent sur nos enfants comme l’eau sur les plumes d’un canard… Ils nous écoutent comme des petits blasés mais ne changent rien. Comme les auditeurs du sermon du dimanche ils disent « c’est vrai » mais ils n’ajoutent pas : « je vais faire ». Il leur manque la passion.
« Quand on aime, on n’a pas de peine ou si l’on a de la peine, on aime sa peine »
« Une chaîne de fer est nécessaire pour tirer un enfant sans enthousiasme, un fil de soie suffit pour entrainement si on le saisit par le cœur » .
Le succès de l’éducation est assuré quand l’éducateur est arrivé à faire vibrer les petites âmes pour la cause du bien et du devoir.

Communiquer l’enthousiasme
Pour allumer un feu, il faut une étincelle…
Les éducateurs doivent donc eux-mêmes être brûlants d’enthousiasme.
Si les parents ont une vive passion pour Dieu, pour les âmes, ils parviendront, le plus souvent, à transmettre la flamme. Si leur idéal ne dépasse pas l’inquiétude du quotidien et du matériel, ils ne pourront transmettre des idées plus élevées que les leurs.
Apprenons à élargir les âmes, à dilater les cœurs, à contempler de vastes horizons. N’enfermons pas nos enfants dans des prisons mentales qui rétrécissent les âmes.
Eveillons chez eux l’admiration pour les missionnaires, les hauts faits historiques, les belles figures de nos aïeux.

Canaliser les passions
Les parents doivent observer avec soin quels sont les sujets qui enthousiasment l’âme de chacun de leurs descendants.
Certains enfants ne discernent pas bien les buts à poursuivre. Chez l’un l’amitié sera supérieure à la raison, pour d’autres, le luxe et l’argent seront séducteurs. Il faut que dès la petite enfance nous distinguions les étincelles qui jaillissent, afin de maîtriser celles qui sont encore fragiles. C’est tout l’art de l’éducateur d’éveiller au moment voulu le feu sacré vers les idées belles et porteuses de foi et d’espérance.

Un enthousiasme productif
Les idées ne sont efficaces que si elles deviennent agissantes.
Les enfants qui possèdent une flamme sont appelés à accomplir de grandes choses. Il faut juste savoir leur faire découvrir ce que Dieu attend d’eux, la mission qui leur a été confiée.
Le premier enthousiasme sera naturellement l’amour du Christ. De là découlera le zèle pour l’apostolat, le sens du sacrifice, l’habitude de l’oubli de soi, la générosité…
Donnons et apprenons à vos enfants à donner… Ne soyons pas des consommateurs de sacrements mais offrons nos services : service de Messe, chorale, ménage de l’Eglise, entretien du linge d’autel, garderie d’enfants pendant les récollections, visites aux personnes âgées ou malades, participation aux Pèlerinages régionaux et à celui de Pentecôte (même si vous ne pouvez plus marcher il y a toujours un service adapté à vos capacités qui aura besoin de vous), … Nombreuses sont les occasions de donner et c’est «en se donnant qu’on reçoit »! Ne nous privons pas et ne privons pas nos enfants de ces occasions !
Vous constaterez très vite les fruits de ces dons qui ne laissent jamais Dieu indifférent. Le consommateur reste dans l’amertume et la critique. Celui qui donne, jette ses regards plus haut et contemple les grâces reçues avec reconnaissance envers son Créateur. C’est déjà un petit avant-goût du ciel.
Semons tout autour de nous l’espérance des enfants de Dieu!
Bonnes vacances à tous !

Marie du Tertre