« Veux-tu devenir ma femme ? »  

Cette phrase, vous rêvez de la prononcer pour de vrai, vous êtes décidé sur l’orientation de votre vie et vous recherchez l’âme sœur, celle qui deviendra la mère de vos enfants.

L’attente est longue, plusieurs jeunes filles vous plaisent, mais vous avez du mal à discerner, comment vous y prendre ? L’ampleur de la tâche vous effraie et surtout personne ne vous a jamais expliqué comment faire, – si ce n’est les films ou les romans -, mais l’ombre d’un doute sur leur réalisme subsiste en votre esprit !

Laissez-moi partager quelques réflexions psychologiques tirées de lectures, d’expériences et de discussions qui, loin d’être exhaustives ou même exactes, pourront peut-être servir de base à vos propres analyses.

Pour faciliter cette libre discussion, je suivrai les différentes étapes qui nous conduisent au mariage, si Dieu le veut.

 

La vie de célibataire indépendant

Rarement considérée, cette étape est pour moi capitale. Avant de pouvoir aimer l’autre, il faut être capable de s’aimer soi-même et pour s’aimer soi-même, il faut s’estimer en toute franchise et honnêteté. Reconnaître ses qualités, mais aussi ses défauts et les accepter comme tels tout en travaillant à s’améliorer et à grandir toujours. Cette connaissance et cette acceptation de soi permettront plus tard de passer avec succès l’épreuve de vérité que sont les fiançailles et d’inspirer suffisamment confiance à l’autre pour qu’il puisse s’engager sans crainte. Si vous n’êtes pas clairvoyant sur vous-même, si vous ne savez pas qui vous êtes et surtout ce que vous voulez, l’engagement sera plus difficile. Il est illusoire et même dangereux de penser que l’autre résoudra vos problèmes. La quête de cette indépendance affective et psychologique pourra être l’objet des années de célibat et considérée comme une préparation indispensable à tout engagement.

Dans le même temps, de saines amitiés masculines et féminines vous permettront de grandir et de développer votre confiance en vous d’une part et de découvrir progressivement « le mystère féminin » d’autre part. De plus, vos engagements au service du bien commun vous habitueront à vous donner généreusement.

 

Choisir !

Cette maturité acquise – plus ou moins rapidement selon le caractère et les circonstances -, vous vous sentez prêt et vous vous demandez quelle sera l’élue de votre cœur. Vous connaissez des filles que vous pourriez envisager d’épouser. Elles répondent aux critères objectifs expliqués dans tous les livres de préparation aux fiançailles et au mariage ainsi qu’à vos propres critères, elles sont belles, pieuses et intelligentes, et déjà vous vous sentez sur le point de tomber amoureux. Mais vient la question ultime : va-t-elle m’aimer ? A t-elle en elle l’étincelle amoureuse à mon endroit ? Serais-je capable de l’aimer vraiment et suffisamment ?

Avant de vous « déclarer » et sous peine de déception, il faut vérifier quelques éléments psychologiques en plus de toutes les considérations naturelles et religieuses habituelles : sommes-nous tous deux indépendants et mûrs affectivement et psychologiquement ? A-t-elle réellement cette étincelle dans les yeux quand elle me parle ou n’est-ce que le fruit de mon imagination, et ne se dit-elle pas qu’avec bonne volonté l’amour viendra en allant ?

Difficile d’évaluer froidement ces éléments quand on est amoureux, d’où l’importance de prendre conseil d’un ou d’une bonne amie. Cela peut parfois permettre d’éviter des désillusions et ruptures douloureuses. Attention, l’ami n’a qu’un rôle de conseil et ce choix libre doit être posé seul devant Dieu.

On trouvera bien sûr autant d’exceptions à ces réflexions qu’il y a de caractères différents dans la nature, mais c’est une première analyse qu’il ne tient qu’à vous d’enrichir de votre observation.

Après un temps de fréquentation plus ou moins long qui vous a permis de vous connaître un peu plus, vous vous êtes finalement déclaré tout tremblant et …

 

Oh, comble du bonheur elle a dit OUI !

C’est là que commencent véritablement les fiançailles, officieuses avant d’être officielles, temps de tests et d’épreuves que vous aurez inévitablement à surmonter à deux et qui vous permettra de vérifier que vous êtes faits l’un pour l’autre pour poser les bases d’un solide foyer chrétien. Temps aussi merveilleux de découverte d’un autre univers et où la vie prend progressivement tout son sens.

Avant tout, durant ces périodes de choix puis de fiançailles, il convient de garder une bonne dose d’abandon à la Providence. « Mon Dieu, si vous voulez cette union, permettez-la, sinon faites qu’elle ne voit pas le jour ». Car mieux vaut une douleur, certes intense, mais passagère, causée par une rupture qu’une vie entière de difficultés et parfois de souffrances au plus intime du foyer parce que l’union n’est pas entière.

Le temps des fiançailles est un moment de vérité qui vous permettra peu à peu de vous révéler l’un à l’autre et de vous ouvrir l’une après l’autre les portes de vos âmes. A chaque porte ouverte, une nouvelle facette de l’autre se dévoilera et votre amour grandira, puis vous apercevrez au loin la porte suivante qu’il faudra aussi ouvrir.

Si une porte résiste et que vous ne trouvez pas la clef, ou que vous n’arrivez pas à l’ouvrir malgré efforts, prières, amour et bienveillance, alors cela cristallisera peut-être toutes les inquiétudes et l’aventure s’arrêtera là tout d’un coup ! Dieu soit loué, que sa volonté soit faite ! Nul n’est en cause, la rupture de fiançailles ne préjuge pas des qualités intrinsèques de l’un et de l’autre des fiancés, mais juste du fait qu’ils ne sont visiblement pas faits pour s’entendre, malgré les mille raisons qui les ont réunis et qui jusque-là semblaient indiquer le contraire. C’est ainsi, mystère de la vie !

A l’inverse, si à chacun des doutes ou inquiétudes de l’autre – qui surgiront très probablement pendant les fiançailles – l’âme sœur trouve le ton qui la rassure et la conforte, alors peu à peu la confiance s’établit et le ciment de l’amour de Dieu aidant, l’amour des fiancés se renforce et peut surmonter les embûches avec toujours davantage d’aisance et de facilité.

Le temps passe, les fiançailles sont l’occasion de définir les grandes orientations du futur foyer, de cimenter l’amitié et de grandir ensemble dans l’amour de Dieu à qui l’on doit confier cette œuvre si importante. Peu à peu, les portes de l’âme et du cœur se sont ouvertes et la date fatidique du OUI définitif qui engage toute la vie est arrivée !

Amis et famille sont présents pour célébrer et témoigner aux yeux de la société de la véracité de cet engagement exclusif. La joie est complète, merci Mon Dieu de nous avoir conduits jusqu’à l’autel !

 

De bonnes et saintes fiançailles sont le socle d’un solide foyer chrétien. Cependant, les efforts ne s’arrêteront pas au mariage et ils n’offriront pas une garantie illimitée pour sa longévité. La fièvre de l’amour des premiers temps demandera à la volonté de prendre le relai pour alimenter par les sacrifices quotidiens le grand feu de l’amour des époux qui ne s’éteint pas. Et inversement, même si parfois les fiançailles ont été un peu chaotiques et que vous êtes maintenant mariés, alors Dieu vous donnera les grâces suffisantes pour former un foyer heureux et uni. La nature est là, mais la grâce surabonde.

Cette grande aventure des fiançailles vaut la peine d’être vécue. Echec ou réussite, elle vous fera grandir et le Bon Dieu récompense toujours tôt ou tard ceux qui sont prêts à s’engager à son service pour rebâtir la société chrétienne. Alors n’ayons pas trop peur de l’échec et si les conditions naturelles, religieuses et psychologiques sont présentes, jetons-nous à l’eau, c’est la meilleure façon d’apprendre à nager !

Arthur Poivressel

 

Au pied de l’autel

Seigneur, au pied de l’autel dans votre église si calme, silencieuse et remplie de votre présence toute aimante, je viens vous confier mon amour naissant.

Vous avez bien voulu mettre sur ma route ce jeune homme qui a su comprendre mon âme, trouvé mon cœur et proposé de me consacrer sa vie. Cet engagement n’est pas un vain mot… Suis-je sûre de pouvoir y répondre en toute liberté, sans l’illusion d’une euphorie de faire comme les autres, d’être soulagée « d’avoir trouvé », ou que sais-je ?

  Suis-je prête à renoncer à tous les autres choix qui auraient pu se présenter, pour me donner à celui-ci, toute ma vie, jusqu’au dernier souffle, avec les joies bien sûr, mais aussi les peines qui ne manqueront pas ?

  Suis-je prête à me renoncer pour lui, parce que votre volonté est suffisamment claire, et à faire de mon mieux pour lui donner le meilleur de moi-même ?

  Suis-je prête à l’accepter comme il est, avec ses richesses et ses faiblesses, sa famille aussi, sans rêver qu’il est parfait, mais à l’épauler et le soutenir de toutes mes forces, de toute ma joie aimante, de toute ma prière ? Est-il celui qui va m’aider à avancer sur le chemin du Ciel, parce que vous avez mis en lui ce qui me manque ?

  Seigneur, un peu de temps a passé et je suis là, à nouveau dans votre église, sûre maintenant de la réponse que je dois donner, parce que Votre Volonté sur moi est bien claire.  

  L’évidence paisible que nos âmes sont destinées à se sanctifier ensemble, la transparence confiante qui est nôtre dans nos échanges, l’approbation de nos parents et de ceux qui nous côtoient, sont une certitude.

 

  Seigneur, nous voilà tous les deux au pied de cet autel où j’étais venue tout vous confier et vous remercier de vos lumières.

  Donnez-nous la grâce d’avoir des fiançailles profondément chrétiennes, qui ne soient pas un égoïsme à deux, un petit bonheur étriqué mais une joie qui rayonne, réchauffe et réconforte ceux que vous mettrez sur notre route.

  Aidez-nous à garder le cœur ouvert et délicat envers ceux qui souffrent ou ont eu des espoirs déçus.

  Apprenez-nous le grand respect l’un de l’autre, la prière ensemble, en attendant celle de nos soirs d’époux.

  Donnez-nous une profonde amitié, ciment de notre amour, afin qu’il ne soit pas une passion aveuglante, elle qui dans notre vieillesse, restera avec la tendresse.

  Aidez-nous à trouver notre joie dans les choses simples, à savoir rendre service ensemble pour les autres. Cela nous aidera à nous voir « sur le terrain » sans fard, nous préparant lorsque, le foyer s’agrandissant (si Vous le voulez), à nous oublier.

  Evitez-nous le tourbillon des rencontres et mondanités, souvent trop fréquentes pendant les fiançailles.

  Aidez-nous à savoir nous parler en toute humilité et bienveillance avec les moyens naturels que vous nous avez donnés, et le détachement de tout ce qui est virtuel ou factice.

  Apprenez-nous à savoir renoncer à nous voir, quand il le faut, pour une cause plus haute, sachant que notre sacrifice portera beaucoup de fruits.

 

  Alors Seigneur, dans quelques mois, au pied de l’autel, notre oui sera fort et prélude à tous ceux de chaque jour de notre vie d’époux.

                  Jeanne de Thuringe

 

Nos « frères séparés » de l’Eglise orthodoxe  

Il est assez courant, dans nos milieux, d’entendre différents commentaires élogieux et admiratifs à l’encontre de la religion orthodoxe. Nous apprécions son art des icônes, la beauté de ses chants religieux, la rigueur de sa liturgie, sa spiritualité, et les comparons à ce que nous voyons aujourd’hui dans l’Eglise conciliaire : la différence flagrante nous conduit souvent à regarder avec sympathie nos « cousins » d’Europe de l’Est ou du Moyen-Orient, et à appeler de nos vœux une union qui permettrait de donner à la chrétienté un nouveau souffle, et de contrer l’athéisme et l’islamisme. C’est peut-être oublier un peu vite tout ce qui divise l’Eglise catholique et l’orthodoxie, et méconnaître le caractère schismatique et hérétique de cette dernière. Nous essayerons ici d’étudier un peu plus en profondeur cette question de l’orthodoxie, tout d’abord en retraçant brièvement son histoire, puis en abordant les points qui nous opposent à elle, et enfin en rappelant l’attitude qu’a eu l’Eglise envers elle.

 

Histoire de l’orthodoxie

La naissance de l’orthodoxie trouve ses racines bien avant le Grand Schisme de 1054. Il faut remonter jusqu’en 330, avec le déplacement de la capitale de l’Empire romain à Byzance, faisant suite au don de Rome au Pape par l’empereur Constantin. Byzance prend alors le nom de Constantinople, et devient la « deuxième Rome ». Son importance est telle qu’on parle d’elle à travers le monde comme de la Basileuousa (Reine des Villes), la Mégalopolis (la Grande Ville), ou encore « la Ville ». Elle est élevée au rang de Patriarcat de l’Eglise d’Orient par le concile de Constantinople (381), puis reçoit la deuxième place derrière Rome au concile de Chalcédoine (en 451). Le patriarche de Constantinople occupe ainsi la seconde place dans la hiérarchie de l’Eglise, après le Pape. Cependant, la proximité du pouvoir impérial va brouiller les relations avec Rome, cette dernière préférant se rapprocher des princes d’Europe occidentale (Pépin le Bref, Charlemagne…), réduisant la sphère d’influence de l’empire romain d’Orient ; les patriarches de Constantinople calqueront plus naturellement leur attitude sur celle de l’empereur, prenant comme des affronts les alliances de Rome avec un autre seigneur que le leur.

Cette confusion du lien entre le politique et le spirituel est une première cause des tensions avec le Pape. A cela s’ajoute une certaine faiblesse au niveau théologique, qui se traduit par l’influence qu’ont eue dans l’Eglise d’Orient, les hérésies ariennes, nestorianistes et iconoclastes, mais également par des disputes avec Rome sur des points de détail de la liturgie ou de la doctrine.

La rupture est provoquée par le patriarche Michel Cérulaire en 1054. Voyant comme une ingérence politique le rapprochement du pape avec l’empereur Constantin IX, en vue de combattre les Normands, Michel Cérulaire lance une campagne anti- romaine en accusant les Latins (les chrétiens de l’Eglise d’Occident) d’être mi-juifs1, mi-chrétiens, de manger des viandes étouffées et de ne pas chanter l’Alléluia pendant le carême. Cela suffira à dresser les foules contre les « impies » de Latins, à fermer toutes les églises latines et à poursuivre les fidèles de Rome. Cérulaire est excommunié le 16 juillet 1054, mais répond  en excommuniant en retour le pape Léon IX, consommant le schisme2 et entraînant avec lui la quasi-totalité des églises orientales, qui prennent le nom d’Orthodoxe : « droit », « conforme au dogme ». Constantinople reste, jusqu’à sa prise par les Turcs en 1453, le cœur de la religion orthodoxe, pour être remplacée par Moscou, devenue la « Troisième Rome ».

 

Différences entre catholicisme et orthodoxie

La séparation d’avec Rome conduit logiquement les Orthodoxes à ne pas reconnaître les dogmes et la doctrine promulgués après 1054. Ces différences s’ajoutent aux points déjà litigieux avant le schisme. Dix points de doctrine distinguent Orthodoxes et Catholiques, mais nous ne verrons ici que les plus significatifs.

 

A la base, se trouve le refus de la nature monarchique de l’Eglise. Le pape occupe une place d’honneur, mais n’est pas le chef de l’Eglise et ne peut commander aux évêques du monde entier. Ceux-ci sont regroupés dans des Eglises nationales, indépendantes les unes des autres (patriarcat de Moscou, de Kiev, de Constantinople…). Le pape n’est en aucun cas infaillible, mais cette infaillibilité est détenue dans le corps des évêques pris dans son ensemble. Nous retrouvons cette fausse conception de la hiérarchie de l’Eglise dans la collégialité de l’Eglise conciliaire.

 

L’Immaculée Conception de la sainte Vierge Marie n’est pas une vérité de Foi, mais une simple opinion. Ce dogme, proclamé en 1854, n’est pas reconnu. L’existence du Purgatoire n’est également pas acceptée3, le dogme n’ayant été proclamé qu’au concile de Lyon, au XIIIème siècle. En rejetant ainsi ce qui vient de Rome, les Orthodoxes refusent ce qui a été universellement cru par l’Eglise avant le schisme, ce qui est un grave danger pour la Foi.

Le divorce est autorisé pour diverses raisons, telles que l’adultère, l’absence prolongée d’un des conjoints, la perte des droits civils. Dans l’Eglise russe, le sacrement d’ordre n’a pas non plus de caractère absolu : u, pope peut revenir à l’état laïc pour différentes raisons. Ces différences majeures frappent l’orthodoxie d’hérésie : se séparant de l’unité de l’Eglise, les Orthodoxes se privent de ses lumières et sont plus faibles devant l’erreur.

 

Eglise catholique et Orthodoxie

Le schisme d’Orient a été vécu comme une réelle tragédie par Rome : presque la moitié du monde chrétien se déchirait en deux camps désormais opposés, mettant en danger de damnation un grand nombre d’âmes. En effet, loin de n’être qu’un geste politique ou symbolique, le schisme est une séparation directe d’avec le corps mystique de l’Eglise, et donc également une privation de la grâce accordée par Dieu à ses fidèles. Pour cette raison, et parce qu’elle est animée du désir profond de sauver les âmes, l’Eglise catholique n’a cessé de rappeler à elle les orthodoxes afin de les réunir à Dieu. Sans se lasser, elle multiplie au cours des siècles les gestes vers les « frères séparés » et obtient certains succès4 avec le rapprochement des Uniates5. Malheureusement, la prise et le pillage de Constantinople par les armées de la 4ème Croisade6, en 1203, a rendue définitive la séparation de Constantinople et des principales nations orthodoxes (Russie, Empire byzantin, Ukraine…).        La question d’une réunification des Orthodoxes est cependant revenue sur le devant de la scène avec les déclarations des papes après le concile Vatican II. Le pape François déclarait à ce sujet, le 30 novembre 2015, dans une lettre adressée au patriarche de Constantinople que « même si toutes les différences entre les Églises catholique et orthodoxe n’ont pas été dépassées, les conditions sont maintenant réunies pour rétablir la pleine communion de foi, de concorde et de vie sacramentelle… ». Cette réunion en ces termes, et dans la logique œcuménique conciliaire, ne signifie malheureusement qu’une union de principe, et non de fond, aucune tentative n’étant faite pour ramener les Orthodoxes à la vrai Foi. Cette déclaration, ainsi que les différents gestes faits par les derniers papes en faveur de l’Orthodoxie, ont cependant été contrés par le métropolite de Russie, Hilarion, ce dernier précisant que « Personne ne parle d’union des deux Églises, car nos divisions sont très anciennes, les contradictions se sont accumulées, les deux Églises vivent leur propre vie depuis près de neuf siècles7 ». Cela est probablement pour le mieux, puisqu’une union à l’Eglise ne peut réellement se faire sans adhésion complète avec sa doctrine et sa Foi divine.

 

Attachée à ses traditions et à sa liturgie, l’Orthodoxie nous paraît comme la religion la plus proche de la nôtre. Les valeurs morales qu’elle défend (rejet du mariage de personnes de même sexe, protection de la vie, attachement à la famille) sont les nôtres, ou peu s’en faut, et elle nous semble comme le dernier bastion de défense de la Foi dans un monde sans Dieu et sans Loi. Prenons garde cependant à ne pas la considérer comme notre dernier espoir, comme si le salut allait venir de l’Est : malgré tous ses attraits extérieurs, elle n’en reste pas moins une erreur qui a gravement affaibli l’Eglise et la divise encore aujourd’hui. Rappelons-nous le message de Notre Dame à Fatima : « Si la Russie8 ne se convertit, elle répandra ses erreurs à travers le monde, provoquant des guerres et des persécutions contre l’Eglise ». Séparée de la lumière et de la grâce accordée par Dieu à l’Eglise, l’erreur orthodoxe a préparé la voie au communisme et à son cortège d’abominations et de révoltes, gangrénant le monde entier. Le seul moyen de réconciliation des Orthodoxes avec l’Eglise réside dans la consécration de la Russie au Cœur Immaculé de Marie, comme elle-même l’a annoncé. Tout autre moyen artificiel, préférant sacrifier les principes de Foi sur l’autel de la concorde œcuménique, enfoncerait encore plus profondément les Orthodoxes dans l’erreur, et serait une nouvelle source de calamités.

 

A l’appel de la Sainte Vierge, il est possible d’hâter cette réunification de l’Eglise au moyen de la dévotion à son Cœur Immaculé. Il est assuré que Dieu se laissera toucher par la persévérance de ses fidèles et qu’il accordera, par l’intermédiaire de sa Sainte Mère, le retour au sein de l’Eglise de ses fils égarés dans le schisme et l’erreur. A ce moment, « [Son] cœur Immaculé triomphera (…) et un certain temps de paix sera accordé au monde ».

 

Un animateur du MJCF

 

Dénoyauter des olives en « quelques tours de mains »

Dégustées de l’apéritif au plat de résistance en passant par de rafraîchissantes salades, les olives sont toujours appréciées l’été, et précieuses pour leur valeur nutritives et salvatrices.

 

Peut-être veillez-vous toujours à les acheter dénoyautées… mais un moment d’étourderie peut être source de nervosité. Nous nous retrouvons face à un dénoyautage long, fastidieux et le résultat n’est pas toujours très présentable !

Commencez par rincer à l’eau froide la quantité d’olives à dénoyauter, afin d’éviter qu’elles ne glissent entre vos doigts.

Saisissez un entonnoir. Posez-le sur l’envers, et placez l’olive à dénoyauter sur le dessus de l’embout. Tournez doucement, le noyau va glisser dans l’embout. N’allez-pas trop vite, pour ne pas déformer le fruit.

Vous y passerez un peu de temps, mais bien moins qu’autrement.

Et vous penserez certainement à acquérir des olives dénoyautées la prochaine fois !

 

Les fiancailles

Chers grands-parents

Après avoir marié nos enfants, nous être inquiétés, avoir accepté de plus ou moins bon gré les choix de nos enfants, c’est à leur tour de connaître ces sujets. Qu’avons-nous à faire ? Nous nous contenterons dans cet article de parler des principes à enseigner. Le rôle essentiel étant dévolu aux parents.

S’agissant de l’attitude des parents, nous savons qu’il existe plusieurs écoles en la matière… Les uns pensent que les parents ne doivent intervenir en rien dans le choix de leurs enfants. Il faut les laisser libres, ils ont les grâces d’état pour choisir. D’autres pensent qu’ils doivent guider leur enfant dans ses choix, éventuellement s’opposer à une décision contraire à son bien.

Nous nous rangeons résolument dans la deuxième catégorie. Avec discrétion, finesse, intelligence, les parents doivent créer les conditions favorables, avertir, guider, corriger leur enfant dans ses choix.

En la matière, les principes doivent être donnés très tôt.

Il n’est pas possible pour un ou une jeune catholique d’épouser quelqu’un qui ne soit pas en règle avec les lois de l’Eglise (divorcé). Dans ce cas, il n’y aurait pas mariage et la prétendue « pièce rapportée » ne pourrait être acceptée dans la famille.

– On se marie dans sa religion. Les futurs époux doivent partager des convictions identiques garantes d’une vue commune de la vie familiale et de l’éducation des enfants1. Nous sommes convaincus que dans le mariage, on joue en partie son salut.

– On se marie dans une catégorie sociale assez proche de la sienne. Les époux doivent se sentir à l’aise dans l’une et l’autre famille et penser que leurs enfants devront s’accoutumer à vivre également dans l’une et l’autre.

– On attend que le fiancé ait une situation lui permettant de faire vivre une famille avant de s’engager.

– On demande conseil à ses parents. Là, ce n’est pas facile ! Cela exige une confiance de l’enfant dans ses parents et l’affaire n’est pas toujours évidente ! Les parents doivent, par leur discrétion, la modération habituelle de leurs jugements acquérir la confiance de leurs enfants. Nous voyons avec tristesse, des parents parler sans discrétion des fréquentations de leurs enfants, de leurs ambitions matrimoniales… au risque de perturber, voire d’interdire une vie sociale à leurs enfants… Quel infantilisme !

 

Tous ces principes doivent être enseignés aux enfants bien avant l’âge des fiançailles… Une fois qu’un enfant est engagé, il est difficile, voire impossible de faire marche arrière ! C’est tout un contexte qui doit être créé pour favoriser de bonnes rencontres à nos enfants dans des conditions favorables. Il faut savoir recevoir leurs amis, en parler librement, être discrets, leur rappeler que, s’ils n’ont pas  la vocation religieuse, le mariage est un devoir – agréable certes – mais un devoir ! Le mariage n’est pas une vocation mais la « voie ordinaire ».

Quels conseils donner à nos petits ?

En accord avec les parents, il faut rappeler quelques principes devant guider les enfants dans leur choix. L’abbé Dantec dans un ouvrage2 dont nous recommandons chaudement la lecture donne quelques critères devant guider leur choix. L’amour conjugal doit être fondé sur une estime mutuelle, une sympathie mutuelle, une confiance mutuelle et surtout un plein accord sur l’idéal de la vie et du mariage chrétiens. L’attirance mutuelle entre les jeunes gens est un sentiment difficile à maîtriser, particulièrement pour certains tempéraments. Il importe donc que le choix soit raisonnablement orienté avant qu’il ne s’empare des cœurs !

Nous n’avons pas la place de parler des conseils à donner aux jeunes pendant leurs fiançailles. C’est un sujet important dont nous parlerons dans le prochain numéro.

Prions sainte Anne de nous guider pour créer l’ambiance dans laquelle nos familles se développeront chrétiennement, prions pour que nos petits-enfants fassent ce que Dieu attend d’eux !

         Des grands-parents

1 L’Eglise tolère les mariages inter-religieux si la partie « adverse » s’engage à élever les enfants dans la religion catholique. Cependant quel abysse entre notre vraie foi et celle de fausses religions ! Quel risque pour notre salut et celui de nos enfants ! Et que dire de la tragédie des mariages avec des musulmans !

2 Fiançailles Chrétiennes, Abbé Dantec (éditions diverses)

 

En Vous, je mets ma confiance  

Ô maître du Ciel, je vous donne ma faiblesse.

Dieu incarné a revêtu la faiblesse de notre nature. Les langes de la crèche qui emmaillotaient Jésus sont le symbole de la nature humaine avec laquelle la Très Sainte Vierge Marie a revêtu le Dieu Vivant. Merveilleuse livrée de chair, qui a rendu Dieu passible, qui a rendu possible la Victime Parfaite. Nature faible, nature passible, nature mortelle, nature immolée sur la Croix, nature glorieuse !

La gloire de Dieu jaillit dans la faiblesse de l’homme transcendée par la grâce !

Jadis, on me conta l’histoire d’un vieux moine qui cherchait à offrir à Dieu le plus beau des cadeaux. Son esprit fourmillait d’idées : une plus grande abbatiale ? Un nouvel hymne de sa composition d’une beauté à saisir même les pierres de l’édifice ? Les pénitences les plus dures ? Cilice, jeûne, discipline ? Les oraisons les plus pieuses ? Oui, tant de beaux cadeaux ! Alors, il les offrit à Dieu, le cœur léger. Dieu serait content, c’était certain.

Cependant, un jour de Noël, lors d’une oraison, Jésus lui apparut, Jésus enfant. Il devait avoir cinq ou six ans. Le moine fut saisi, Jésus était resplendissant de grâce et de beauté. L’Enfant lui demanda : « C’est mon anniversaire aujourd’hui. Veux-tu m’offrir un cadeau ? » « Oh oui », répondit le moine enthousiaste, qui lui proposa aussitôt tous ses mérites : des milliers de prières offertes, des pénitences accumulées par des années de vie monastique, des messes célébrées avec ferveur, tout, absolument tout, « je vous donne tout cela, ô mon Dieu ». Mais l’Enfant répondit « tout cela est déjà à moi. Ces mérites, c’est l’œuvre de ma grâce ». Le moine fut embarrassé. Il proposa alors sa bonté, sa douceur, sa joie, toutes ses vertus ciselées par des années de vie religieuse. « Mais tout cela m’appartient déjà, ce sont les fruits de ma grâce. N’as-tu donc rien à m’offrir ? ». Le pieux moine resta tout déconfit. Que pouvait-il offrir ? Ah, si ! « Ô mon Dieu, je vous offre ma vie toute entière, mes peines, mes souffrances passées. Puis donnez- moi la maladie et la souffrance, je vous offrirai alors toutes ces nouvelles peines, toutes ces larmes, ma vie toute entière, je vous la donne ô mon Dieu ». « Mais je suis ton Créateur, ta vie toute entière est déjà mienne, avec son lot de souffrances et de peines », murmura Jésus.

Le moine fondit en larme. N’avait-il donc rien à offrir à l’Enfant Dieu ? « Ô mon Jésus, alors, que puis-je vous offrir que nous n’ayez pas déjà ? ». Jésus lui sourit : « Ce que je veux, c’est ta faiblesse. N’ai-je pas revêtu les péchés du monde pour mourir sur la Croix et faire éclater la Gloire de mon Père ? Ce que je veux que tu me donnes, c’est le poids de tes péchés passés, pour les expier sur la Croix, c’est ta faiblesse, pour en faire l’écrin de ma Gloire ».

La confiance naît du repos en Dieu.

Dieu sait mieux que nous qui nous sommes, Il connaît nos faiblesses et nos péchés. Pourtant, Il nous aime, d’un amour infaillible. On pourrait même dire qu’il aime notre faiblesse, car si nous la Lui donnons, alors sa grâce sera féconde et sa gloire jaillira comme la lumière du jour fend les ténèbres. Comme cela est réconfortant ! Aussi, n’ayons pas peur, mais au contraire, embrassons la vie chrétienne avec confiance. Je suis paresseux ? Si je donne ma paresse à Dieu, entre ses mains elle deviendra courage et vigueur. Je suis orgueilleux ? Dieu fera jaillir l’humilité. Je suis impatient et colérique ? Dieu me rendra doux. La seule chose que Dieu nous demande, c’est de Lui donner nos faiblesses pour marcher à sa suite, embrasser nos petites croix, accomplir chaque jour de petits pas vers Lui, nous relever quand nous tomberons et reprendre le bâton de marche. C’est Lui qui agit en nous. La seule chose que nous pouvons faire avec nos seules petites possibilités, c’est pécher. Mais avec Dieu qui agit en nous, nous devenons des saints. Dieu veut que nous nous déchargions de notre faiblesse sur Lui, comme il endossa notre nature humaine et nos péchés, pour qu’ensuite, vidés de nous, nous soyons remplis de Lui. 

La confiance construit l’homme. Elle le bonifie et le fortifie. Elle le rend meilleur. Cela est valable dans les fiançailles. Oui, le fiancé va offrir à sa fiancée sa force, son idéal, son éducation, ses talents, son humour, tout ce que Dieu a déposé de bon en lui et qu’il a fait fructifier. Mais il doit aussi offrir à sa fiancée ses défauts : son orgueil, sa vantardise, sa paresse, son égoïsme. Car sa fiancée est l’instrument que Dieu a voulu pour le sanctifier. Elle sera le doigt de Dieu dans sa vie, avec elle à ses côtés, il apprendra l’humilité, la générosité, le courage et la persévérance. Comme le saint moine donna à Dieu sa faiblesse, le fiancé doit donner ses faiblesses à sa fiancée, avec confiance, car à travers elle, c’est à Dieu qu’il se confie, elle sera l’instrument de sa sanctification.

De même, que le fiancé apprenne à connaître les faiblesses de celle qui sera sa femme. Qu’il découvre son respect humain, son impatience, son irascibilité, sa paresse car il sera l’instrument de Dieu pour les corriger, pour faire jaillir du sein de la faiblesse de sa femme la gloire de Dieu qui resplendit dans le cœur héroïque des mères de famille catholiques.

 

De la confiance naît l’engagement.

Ceux qui cherchent le fiancé parfait ou la fiancée parfaite se voilent la face. Sont-ils parfaits eux-mêmes ? Dieu a-t-Il cherché leur perfection ? Non, Il a d’abord cherché leurs faiblesses. Les fiancés qui se font confiance, qui se livrent l’un à l’autre leurs qualités mais aussi leurs faiblesses, s’engagent en vérité ; pour eux, sous leurs pas, Dieu ouvre le chemin de la sainteté !

Louis d’Henriques

 

Actualités culturelles

 Troyes (10)

Voilà plusieurs mois déjà qu’a réouvert la Cité du Vitrail à Troyes. Installé dans l’Hôtel-Dieu-Le-Comte (XVIIIe siècle), cet espace muséographique de 3 000 m²  permet de redécouvrir les richesses exceptionnelles du vitrail, depuis le Moyen-Age, jusqu’à nos jours. La Champagne étant reconnue capitale européenne du vitrail, il lui tenait à cœur de rendre accessible à tous ce patrimoine artistique de notre pays.

  • Amboise (37)

Grande première pour le château du Clos-Lucé qui, pour la première fois, expose Saint Jérôme au désert de Léonard de Vinci. Œuvre inachevée du grand maître de la Renaissance, ce tableau se situe entre le dessin et la peinture et fait couler beaucoup d’encre : il est en effet l’une des œuvres les plus difficiles à analyser du peintre et reste une véritable énigme pour la plupart des spécialistes. A vous de découvrir ce joyau prêté jusqu’au 20 septembre par le musée du Vatican !

  • Paris (75)

Au cours des travaux de restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris, les archéologues ont réalisé quelques fouilles qui se sont révélées bien utiles. En effet, au niveau de la croisée des transepts, ont été découverts un certain nombre de sépultures en sarcophages, datant probablement des XIIIe et XIVe siècles ; on distingue parmi elles un étonnant sarcophage en plomb contenant probablement les restes d’un haut dignitaire de l’église : celui-ci aurait été inhumé au plus tard au XIVe siècle.

Mais le centre des récentes découvertes réside bien entendu dans les vestiges polychromes de l’ancien jubé de la cathédrale : élevé vers 1230 et détruit au XVIIIe siècle, le jubé de Notre-Dame comporte encore bien des mystères pour les chercheurs. Cette découverte majeure vient compléter les quelques vestiges déjà exhumés par Viollet-le-Duc au XIXe siècle. Peut-être la poursuite des fouilles permettra-t-elle de reconstituer une bonne partie du jubé ?

  • Versailles (78)

Le château de Versailles a acquis au mois de mai dernier une nouvelle toile représentant Catherine Duchemin, peintre de fleurs et de natures mortes du XVIIe siècle. Épouse méconnue de François Girardon (1628-1715) – premier sculpteur du roi Louis XIV -, cette artiste se distingue pour avoir été la première femme admise à l’Académie Royale de Peinture et de Sculpture le 14 avril 1663. Après restauration, l’œuvre prendra donc place dans les fameuses salles Louis XIV, témoins de la politique artistique et culturelle du Roi-Soleil et où sont déjà rassemblés un grand nombre d’académiciens.

 

 

Merci, jeunes amies – Les vêpres siliciennes

Notre citation pour juillet et août :  « Qui chante bien, prie deux fois »

Saint Augustin

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 Opéra en cinq actes, en français (livret de Scribe)

Première le 13 juin 1855 à l’Opéra de Paris, en présence de Napoléon III et de l’Impératrice Eugénie, succès étourdissant.

   Cette œuvre commandée pour la Grande Exposition de 1855 est inspirée des soulèvements sanglants, à Palerme et Corleone, des Siciliens en mars 1282 (le soir du lundi de Pâques, quand sonnent les vêpres), contre la domination des français de Charles d’Anjou (frère de saint Louis). La Sicile reconnaîtra ensuite comme roi, Pierre III d’Aragon, substitution habilement préparée par Jean de Procida (personnage mis en scène dans l’opéra).

Il est légitime de s’interroger sur le choix de cette œuvre, commandée officiellement par la France, et dont les français sont les anti-héros. Verdi est farouchement en faveur de l’unité italienne. En brossant ce tableau d’une révolte des siciliens contre l’occupant, il s’insurge en fait contre les Bourbon-Sicile qui sont encore les souverains du royaume des Deux Siciles. Et en France, en 1855, cela fait 25 ans que la Révolution de juillet 1830 a chassé Charles X. Le choix de cette œuvre aurait-elle aussi pour clef, la reprise de pouvoir assez récente de Napoléon III sur les Bourbons ? Napoléon III étant aussi un soutien actif de Garibaldi.

Elena, fiancée à Arrigo, chante sa joie et ses espoirs de paix, la veille de ses noces. Noces qui seront immédiatement suivies du massacre des français…

Merci, jeunes amies,

D’un souvenir si doux !

Pour moi, ces fleurs jolies

Sont moins fraîches que vous.

Et l’hymen qui me lie

Est plus cher à mes yeux

Quand l’amitié chérie

L’embellit de ses vœux.

Merci, merci jeunes amies

 

Rêve divin ! Heureux délire !

Mon cœur frissonne à vos accents !

Hymen céleste ! Qui respire

Les fleurs, l’amour et le printemps !

 

Rives siciliennes,

Sur vos bords enchanteurs,

Assez longtemps les haines

Ont désuni les cœurs.

D’espérance joyeuse,

Puissé-je, ô mes amis,

Voir ma patrie heureuse

Le jour, où je le suis…

Merci, merci, jeunes amies

I vespri siciliani / Act 5: Merci, jeunes amies • Giuseppe Verdi, Renée Fleming, London Philharmonic Orchestra, Sir Charles Mackerras (spotify.com)

 

 

Notre enfant se fiance  

La plupart du temps, nous l’avons vu précédemment (cf FA n°32), l’engagement dans des fiançailles est le reflet de l’éducation reçue. Soit il se fait dans la droite ligne des principes inculqués, si l’éducation a été équilibrée, soit il se fait dans le rejet, si l’enfant a perçu (nature plus sensible ou fragile) ou souffert de déséquilibres (autorité, affection…). Par ailleurs, aucune famille n’est à l’abri d’un « coup de foudre » malheureux et irréfléchi chez l’un ou l’autre de ses enfants, ou d’un choix délibérément raisonné et opposé à celui des parents. Même après une éducation profondément chrétienne, et naturellement équilibrée, rien n’est jamais gagné d’avance ! Mais enfin, le plus souvent, nous pouvons appliquer l’adage « on juge un arbre à ses fruits ».

Que les parents se rassurent, s’ils ont élevé leurs enfants le mieux qu’ils ont pu, en leur donnant un bon exemple quotidien, le sens du service, du don de soi, d’un travail des vertus chrétiennes, de l’intelligence et de la volonté, cela restera « imprimé », que leurs enfants soient dociles ou rebelles, et quels que soient leurs choix de mariage !

Le père et la mère, après avoir suivi l’instinct de protection mis par Dieu dans leur cœur (celui de « parents-oiseaux »), prennent quelque recul lorsque leur enfant se prépare à s’engager dans des fiançailles, se détachent de cet amour lui-même, au moins en ce qu’il a de trop humain, et le subliment, à l’imitation de l’amour de Dieu pour sa créature : Il lui a donné la vie, Il l’a façonnée, mais Il lui a aussi fait don de la liberté, et Il a permis qu’elle fût faillible. Aussi là se joue le rôle des parents : avertir, éclairer, puis s’effacer, écouter, être là !

Souvenons-nous : lorsque nous avons attendu nos enfants, neuf mois durant, nous avons eu la certitude d’attendre le plus merveilleux bébé du monde… Nous l’avions idéalisé. Il en est de même pour le mariage de nos enfants : nous idéalisons celui ou celle qu’ils épouseront ! Son physique, sa situation professionnelle, ses qualités naturelles et spirituelles… Nous l’imaginons parfait ! Ne voulons-nous pas ce qu’il y a de meilleur pour eux ? Mais cet idéal vu de notre fenêtre de parents, n’est pas forcément ce qui convient le mieux à notre enfant. Bien souvent l’on est un peu surpris du choix qu’il a fait et, les années passant, nous constatons combien, souvent, ce choix lui convient.

Les parents doivent avoir un jugement de prudence, ils doivent d’abord considérer ce que vaut cet amour en tant qu’il doit unir deux êtres sur le plan physique, sur le plan humain, sur le plan chrétien. Quelle profondeur a leur amitié, leur attachement ? Sont-ils d’accord pour toutes les grandes options de la vie ? Ont-ils des points communs d’éducation, de religion, de style de vie, de centres d’intérêts ? Y a-t-il une difficulté d’âge, de santé, de famille, de nationalité, de ressources financières ? Chaque cas est particulier et demande une étude sérieuse. Les parents des deux jeunes gens se rencontreront pour mieux juger la situation, et en parler sans perdre de vue le bien supérieur de leurs enfants.

Apprendre à se connaître

À moins qu’il soit déjà une connaissance de la famille, c’est souvent en voyant vivre le futur conjoint que l’on apprend à le connaître. Il faudra recevoir régulièrement l’un et l’autre des fiancés dans les foyers de leurs parents respectifs. Au fur et à mesure de leurs passages ou séjours, ils se sentiront plus à l’aise, moins surveillés, pour se montrer eux-mêmes. Les parents observeront discrètement, et poseront quelques questions de façon naturelle. Les habitudes familiales demeureront inchangées pour que le nouveau venu découvre mieux sa future belle-famille. Le bonheur en famille, comme en ménage, dépend en partie du respect de cette distance sans familiarité entre les individus, et de la discrétion avec laquelle on la franchit. Pour en venir à se connaître vraiment, les deux jeunes fiancés commencent lentement  à se parler de tout et de rien, puis peu à peu d’eux-mêmes, pour en venir au-delà du domaine « public » et se connaître vraiment : non pas en se disant « ce qu’ils ont » ou « ce qu’ils font », mais « qu’ils sont ». De même les parents respecteront une certaine discrétion pour permettre à l’amitié, puis à l’affection de prendre le temps de grandir et d’atteindre sa maturité. Dans la nature la semence tombe sur le sol et germe lentement. Arrosée par les pluies, les pousses émergent timidement, grandissent sous les caresses du soleil pour se transformer finalement en fleurs et en fruits. En ne respectant pas ces stades naturels de croissance, on peut tuer une amitié naissante aussi facilement qu’on peut tuer un jeune plant.

Conseiller doucement son enfant

Une plus grande intimité se fait entre les parents et leur enfant fiancé, avec la mère surtout à qui on se confie et auprès de qui on se réjouit. Elle aussi, sans chercher à connaître ce qui ne regarde que les jeunes fiancés, continue à conseiller, élever, fortifier… L’amour humain est une « vocation » divine : il vient de Dieu, il va vers Dieu. Les parents encouragent leurs enfants à placer leur temps de fiançailles sous trois signes : Travail, Pureté, Charité.

Travail : pas question de considérer les fiançailles comme une « salle d’attente » qui maintient inactifs, ni comme « un boudoir » où l’on reste entre soi à apprendre à conjuguer le verbe aimer à tous les temps ! Ces deux attitudes rendraient stérile cette importante période de préparation au mariage. Le bon moyen est celui d’un travail de fondations solides pour bâtir ensuite un foyer consacré à Dieu : découverte des caractères, des défauts de l’autre, mais aussi des psychologies masculine et féminine si différentes. Travail pour accepter ces différences, les petites imperfections, et offrir le meilleur de soi en luttant contre ses propres défauts pour l’amour de l’autre. Pour cela chacun développera sa propre vie spirituelle, tout en s’habituant à une prière commune.

Pureté : l’exigence de pureté dans les fiançailles est un don par lequel on prépare une offrande totale de soi-même. Il est normal que cela se présente comme un combat sévère. La première condition est de lutter ensemble, la victoire ne sera efficace que si elle est commune, dans une confiance mutuelle qui ne fera que grandir jusqu’au sacrement. Ce qu’il faut c’est « l’esprit », sans se préoccuper de la frontière entre le « permis » et le « défendu ». Un esprit de sacrifice par lequel grandit l’amour parce que cet effort représente la volonté de protéger, de respecter l’autre, en combattant son propre égoïsme. La jeune fille saura se priver de la tendresse dont elle a soif en ne pensant plus à elle mais à son fiancé. Elle fera tous les sacrifices pour l’aider à grandir lui-même en pureté. Pour le jeune homme, ce qui est déterminant est de vouloir mériter son titre de chef, et donc d’agir comme tel. Manquer à la pureté, c’est trahir son rôle de chef et ne pas protéger ceux dont on a la charge.

Charité : pour être authentiquement chrétiennes, les fiançailles doivent aboutir simultanément à l’amour de Dieu et à l’amour du prochain. Ces efforts concrets sont à réaliser chacun dans sa famille, dans son métier, dans son entourage : délicatesses, services rendus, union des membres de la famille, responsabilité sociale ou paroissiale… Plus tard, jusque dans la vie commune, c’est dans ce sens qu’il faudra développer cette volonté d’aider les autres ensemble pour l’amour de Dieu. On observe souvent deux attitudes chez les fiancés, soit « ils ne sont pas à prendre avec des pincettes », désagréables à la maison, et tout tournés vers leur petit bonheur, soit ils sont rayonnants, détendus, et faisant effort sur eux-mêmes pour se montrer aimables et disponibles, parce qu’ils se préparent à leur vie future où il faudra lutter contre soi-même et se mettre au service des autres.

L’obsession du matériel

Dans toute vie, le temporel se mêle au spirituel, jusqu’à parfois même prendre le dessus dans nos pauvres esprits ! Dans la majorité des cas, ces occupations matérielles font barrière entre les fiancés : ils les dispersent, les opposent, les découragent ou les déçoivent. Et pourtant, ils sont un moyen de croître ensemble. La vie de leur foyer en sera imprégnée, tissée. Souvent, à la fin de leur retraite spirituelle de préparation au mariage, les fiancés s’écrient : « Merveilleuse retraite ! Avec tous nos soucis d’installation et de listes de mariage, nous n’avons pu penser à rien d’autre ! Enfin un peu de tranquillité pour « spiritualiser » notre préparation au mariage ! » Justement, Il ne s’agit pas de s’évader du réel, mais de le maîtriser. Dans la vie conjugale, il faudra maintenir ensemble un équilibre entre le matériel et le spirituel pour ne pas se perdre dans les tâches domestiques ou familiales. Et savoir y trouver une valeur spirituelle pour progresser encore et mieux, dans un esprit de générosité et d’abandon sans se laisser dominer.

Bien des parents considèreront le mariage de leurs enfants comme une perte, une forme de deuil : les voilà qui nous quittent, qui entrent dans une autre famille, ce ne sera plus jamais comme avant, nous ne serons plus « entre nous » ! Disons que le mariage est une sorte d’adieu à l’enfance qui rendait nos enfants dépendants de nous. Mais les avons-nous mis au monde pour nous les réserver ? Certes non ! Ils ont à leur tour leur vie à bâtir.

Nous les avons élevés, armés, fortifiés autant que cela nous a été possible et avec nos grâces d’époux et de parents. C’est à leur tour de transmettre le flambeau de la foi à la génération future. Nous savons que, même si nos fils « quitteront leur père et leur mère », et que nos filles « s’attacheront à leur mari », ils garderont à leurs parents leur affection et leur reconnaissance en retournant régulièrement auprès d’eux, y glanant quelques conseils ou encouragements… Nous savons bien, nous parents, que nos enfants restent bien présents tout au fond de nos cœurs, et que nous avons encore à travailler pour eux en égrenant quotidiennement nos chapelets. Mais pas seulement pour eux puisqu’ils ont enrichi notre famille de charmantes épouses et de gentils maris que nous avons placés tout près d’eux dans notre affection sans bornes !

     Sophie de Lédinghen 

 

Avant de choisir l’élu…  

Le mariage est un contrat. Ce contrat définit les clauses qui unissent les époux dans le but de fonder une  famille. L’origine du mariage remonte à la Genèse. Dieu crée Adam mais, dit-il, « il n’est pas bon que l’homme soit seul ». Alors, il prit une côte d’Adam avec laquelle il forma le corps d’Eve. En contemplant la première femme, Adam s’écrit : « Voici l’os de mes os et la chair de ma chair (…). C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et ils seront une seule chair. » Ainsi fut institué le mariage. Dans le Nouveau Testament, Notre-Seigneur Jésus-Christ l’élève au rang de sacrement. Désormais, les époux trouvent dans cette institution les moyens suffisants de sainteté. Par la grâce sacramentelle, ils ont en effet toutes les grâces pour accomplir saintement les devoirs du contrat matrimonial : procréation, éducation et soutien mutuel. C’est dans cette grâce sacramentelle qu’ils puisent leur force, leur espérance et leur fidélité. Le mariage n’est pas une institution comme une autre. En effet, celle-ci est ordonnée au bien commun de la société civile et ecclésiastique de telle sorte que la stabilité et la paix de ces sociétés dépendent en grande partie de celles du mariage. C’est dire combien est important le fait de contracter un bon mariage et par conséquent de choisir le bon conjoint.

 

Avant de choisir…

Il convient au plus haut point de considérer la sainteté du mariage et de demander les lumières au Saint-Esprit pour le choix important qui se présente à nous. Il convient ensuite de considérer le jugement de nos parents qui nous connaissent et veulent notre bien. De même que celui de nos frères et de nos sœurs ou encore de celui de nos amis. En général, ces personnes sont plutôt très spontanées et simples dans leur avis. Enfin, notre directeur spirituel a également un jugement éclairé puisqu’il s’appuie sur l’expérience de l’Eglise et du confessionnal. Envisageons les questions concrètes à se poser en cette matière à la fois si importante et si délicate.

 

Les questions essentielles.

Commençons par le début. Il faut se demander s’il paraît raisonnable de considérer, dans la personne fréquentée, le futur père ou la future mère de mes enfants. Cette perspective aide à mûrir notre jugement et >>>       >>> soutient la vertu de prudence qui est un juste milieu entre la précipitation et l’indécision.

Ensuite, il faut se dire que le foyer sera d’autant plus saint qu’il sera stable et ordonné. Cette stabilité est principe de paix parce qu’il est le résultat de l’exercice habituel de la charité. C’est le secret de la sainteté conjugale. Pour atteindre cette stabilité, il faut donc une unité profonde entre les conjoints. Comment savoir si nous parviendrons à la construire ensemble ?           

 

Il s’agit tout d’abord de s’entretenir sur la vie spirituelle et sacramentelle.

Où mon conjoint souhaite-t-il aller à la messe le dimanche ? Quelle communauté veut-il fréquenter de manière habituelle ? Il est en effet évident que cette question a une incidence sur la prédication et le catéchisme que recevront les enfants. Il est impératif que ce sujet soit réglé (au moins pour éviter les disputes hebdomadaires !). Dans le contexte de la crise de l’Eglise, il arrive que cette discussion si sensible soit assez animée à cause d’un désaccord. Il faut alors au futur conjoint beaucoup de patience, de délicatesse et de clarté pour réussir à éclairer l’autre sur sa position. La vérité se transmet en effet avec douceur, humilité et persévérance. Si ce point-là n’est pas réglé avant le mariage, il ne le sera pas après. C’est une illusion de penser le contraire. Et nombreux sont ceux ou celles qui y tombent… et qui regrettent par la suite ! On imagine que le futur conjoint changera forcément, alors qu’en réalité il ne le fera pas, ou rarement. On remarque parfois que cette illusion est entretenue volontairement pour éviter d’affronter le problème. Attention, il ne faut pas oublier que le mariage étant un sacrement ordonné au bien commun, une erreur volontaire aura un impact sur la société et, plus spécialement, sur les enfants ! Il faut donc toujours penser aux conséquences des choix posés. 

 

Dans le domaine de la vie spirituelle, sans se transformer en confesseur, il faut observer la vie religieuse de la personne fréquentée : est-elle fidèle à sa prière quotidienne, au chapelet, à la communion et à la confession fréquente ? A-t-elle déjà effectué une retraite (en faire une avant le mariage !) ? Connaît-elle les principales notions de la doctrine catholique ? N’oublions pas que nous serons demain des éducateurs et qu’il faudra transmettre à notre tour. Nous connaissons cet adage : on ne donne que ce que l’on possède. Il peut arriver que le conjoint soit en voie de conversion : il faut rester très prudent car c’est un chemin souvent long et laborieux tant cela demande un changement total de vie conforme à l’évangile. Pour savoir si le futur conjoint ne feint pas la conversion, observons s’il se rend à la messe le dimanche de lui-même, s’il continue à étudier le catéchisme, s’il pose des questions sur la foi et la morale, s’il a même des objections, signes de réflexion sur le sujet.

 

Penchons-nous maintenant sur la personnalité de notre futur conjoint.

Il est difficile de ne vivre que sur des apparences. Chasser le naturel et il revient au galop. Pour observer le futur conjoint dans la réalité de ce qu’il est, il convient de se rendre plusieurs fois chez la future belle-famille. Nous entrevoyons alors le futur conjoint dans son élément naturel dans lequel, forcément, il sera vrai. Il est alors plus facile de répondre à ces questions qui donnent un éclairage supplémentaire sur sa personnalité : est-ce que je le connais bien ? Depuis quand ? Quelles sont ses qualités ? Ses défauts ? Quelles sont mes qualités ? Mes défauts ? Quelles sont les différences de caractère entre lui et moi ? Ces différences me font-elles peur ? Sont-elles importantes ? Est-ce que je pense pouvoir les supporter et surtout aider mon conjoint à les surmonter ? Est-ce que j’ai réfléchi aux bons moyens qui me permettront de l’aider dans ce sens ? Car c’est cela l’amour conjugal : vouloir le bien de l’autre. « J’exhorte surtout les mariés à l’amour mutuel que le Saint-Esprit leur recommande tant en l’Ecriture », dit Pie XII dans un discours aux jeunes mariés. Mais quel est cet amour que vous inculque le pieux maître de la vie chrétienne ? Est-ce peut-être le simple amour naturel et instinctif, comme celui d’une paire de tourterelles, écrit >>> >>> saint François de Sales, ou l’amour purement humain connu et pratiqué des païens ? Non, tel n’est point l’amour que le Saint-Esprit recommande aux époux. Il leur recommande plus que cela : un amour qui, sans renier les saintes affections humaines, monte plus haut, pour être dans son origine, dans ses avantages, dans sa forme et dans sa manière « tout saint, tout sacré, tout divin », semblable à l’amour qui unit le Christ et son Eglise ».

 

Toutes les questions doivent être posées : quelle éducation a-t-il reçue ? Où a-t-il suivi sa scolarité ? Est-ce que les sujets de conversations seront globalement intéressants ? Ses manières de vivre me conviennent-elles ? Mon futur conjoint est-il poli ? Sait-il se tenir en société ? N’oublions pas, nous vivrons toujours avec lui. La différence dans l’éducation reçue peut être un obstacle à la stabilité conjugale. Aussi, il faut bien vérifier si ma famille et celle de mon futur conjoint ont à peu près le même rang social et la même manière d’éduquer.

 

Connaître la future belle famille est nécessaire car non seulement elle est un indice supplémentaire sur la personnalité du futur conjoint mais, en plus, elle sera la deuxième famille que je fréquenterai régulièrement. Ainsi donc : avez-vous passé quelques jours dans votre future belle-famille ? Les séjours se sont-ils bien passés ? Que pensez-vous de vos futurs beaux-parents ? Les appréciez-vous ? Pourquoi ? Vos futurs beaux-parents sont-ils heureux du mariage ? Si la réponse est négative, – pourquoi ? Il ne faut jamais négliger l’avis des beaux-parents qui connaissent votre conjoint plus que vous-même. Connaissez-vous ses frères et sœurs ? Les appréciez-vous ? Avez-vous de bonnes relations avec eux ? Que vous ont-ils dit de votre futur ? Êtes-vous prêt à passer des vacances avec eux ?

 

N’oubliez pas que vous allez forcément confier vos enfants à votre belle-famille. Êtes-vous prêt à le faire ? Si non, pourquoi ? Les beaux-parents, les beaux-frères, les belles-sœurs ainsi que les futurs cousins auront une influence sur vos enfants. Partagez-vous donc les mêmes convictions dans les domaines essentiels : religion, éducation, culture, politique ?

 

La stabilité conjugale se fonde également sur l’unité dans les convictions qui touchent des domaines importants.

Tout d’abord la manière d’appréhender la vie conjugale : où voulez-vous habiter ? Avez-vous parlé sérieusement du problème du travail de l’épouse et de sa présence au foyer1 ? Votre conjoint sera-t-il souvent absent ? A cause de son travail ou de ses occupations associatives ? Autre ? Il faut faire attention aux mouvements associatifs qui empiètent sur la vie de famille. L’engagement n’est louable que dans la >>>   >>> mesure où il ne m’empêche pas d’accomplir les devoirs conjugaux. La vie maritale contraint parfois d’arrêter certaines activités.

 

Tout sujet doit être abordé, y compris certain sujet délicat comme la moralité qui entoure les relations conjugales : avec générosité, suis-je prêt à accueillir tous les enfants que Dieu nous donnera ? Votre futur est-il dans les mêmes dispositions ? Avez-vous une certaine appréhension ? Pensez-vous que la chasteté conjugale sera difficile à tenir ? Le mariage est certes un remède à la concupiscence néanmoins il n’éteint pas toutes les tentations contre la chair. C’est pourquoi, il convient que la vertu de pureté se perfectionne avant comme pendant le mariage. S’il y a des questions sur un point qui entoure la moralité de ce sacrement, il faut absolument trouver les réponses auprès du prêtre qui vous prépare. On ne reste jamais sur un doute, surtout dans un tel domaine tant pour enlever les scrupules que pour éviter un laxisme qui ferait sombrer les époux dans le péché.

 

Dans le domaine éducatif, êtes-vous en accord sur la manière de concevoir l’éducation ? Avez-vous suffisamment de connaissances personnelles  pour transmettre la culture ? Pour éclairer le jugement de votre enfant dans le domaine religieux, politique et social ? Dans quelle école comptez-vous inscrire vos enfants ? Quel catéchisme voulez-vous pour eux ? Quelle est la manière idéale selon vous d’encourager la vertu chez l’enfant ? Chez l’adolescent ? Comment entrevoyez-vous la manière de corriger l’enfant ? L’adolescent ? Parlez de ces sujets est toujours très éclairant car il permet de comprendre l’éducation reçue par le futur conjoint. En général, nous avons tendance à reproduire ce que nous avons vécu.

Les questions proposées ne sont évidemment pas exhaustives. Il y en a d’autres qui se poseront naturellement au fur et à mesure de la préparation au mariage.

 

Qu’en ce domaine, les fiancés soient toujours d’une grande simplicité et d’une grande prudence. D’une grande simplicité car il n’y a pas de conjoint idéal. Il y aura forcément des imperfections chez l’autre. Mais dans la mesure où celles-ci ne sont pas un obstacle majeur à la sainteté conjugale, elles seront principe de vertus. De prudence car la fin du sacrement est grande.

 

Que les fiancés se confient avec confiance à la Sainte Famille. Qu’ils sachent que leur mariage vaudra ce qu’auront valu leurs fiançailles.

 

Abbé Michel de Sivry