Jésus ne lui répondit rien  

Entendant que Jésus est Galiléen, Pilate envoie Jésus chez Hérode, pensant ainsi se défaire d’une situation qui l’embarrasse. Pilate, prisonnier de l’opinion de la foule, hésite à condamner le Juste. Alors il saisit l’aubaine : Hérode tranchera. Le faible se défausse sur le roi mondain.

           Hérode voit là une aubaine, un beau divertissement pour lui et les flatteurs qui l’entourent. Jésus pourrait faire un miracle ? Un prodige ? Quelque chose de sensationnel ? Le monde cherche sans cesse le spectacle, mais passe à côté de ce qui est vraiment, du beau, du bon, du vrai.

Mais Jésus ne lui répondit rien.

  Jésus parle à Judas, à ses juges qui le bafouent, aux soldats du temple qui le giflent et lui crachent au visage. Il parle à Pilate. Il adresse une parole de charité aux filles de Jérusalem. Aux égarés par faiblesse, par peur, par ignorance, il apporte la vérité, une lumière. Il implore même le pardon à ses bourreaux lorsqu’il s’écrie sur la Croix : « Père, pardonnez-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font ».

Mais à Hérode, Jésus ne répondit rien.

 

  A toutes ces paroles, s’ajoutent les regards. Imaginons-nous le regard de Jésus ? On dit que le regard est une fenêtre sur l’âme. Souvent, dans des yeux, nous percevons en effet l’insondable, l’immatériel, l’âme ! Voilà pourquoi nous sommes transpercés par le regard de la Vierge Marie, mère de douleur, son fils mort descendu de la croix dans les bras. Qui peut soutenir un tel regard sans honte et profonde componction pour ses péchés ? Voilà pourquoi le regard de Jésus retourna le cœur de saint Pierre qui venait de le trahir. Pierre se retira et pleura amèrement. Merveilleux don des larmes suscité par un regard de Jésus. Mais avec Hérode, Jésus garde les yeux baissés. Pas un mot, pas un geste, pas un regard.

 

  De dépit, Hérode affuble Jésus de la robe des fous. Les moqueries fusent, les railleries. Dieu outragé par la volupté, par la sensualité, par la recherche effrénée du plaisir des mondains. Dieu ne leur adresse pas un regard, pas un geste, pas une parole. Car les âmes enchaînées dans les plaisirs du monde ne peuvent la recevoir. Terrible sentence ! Pas un mot de Dieu. Des cœurs tellement fermés à la grâce que Dieu ne donne plus la grâce. Comme c’est terrifiant ! Pourtant Hérode était heureux que Jésus vînt chez lui. Peut-être était-il sincèrement attiré par ses prodiges. Mais, il ne voyait que l’homme, il ne voyait que le spectacle, que le sensible chez Jésus. Il ne recherchait pas la vérité, la vraie sagesse, la croix que Jésus demande de porter pour le suivre, le vrai amour fondé sur la volonté. Il ne voulait pas voir Dieu. Comme parfois, nous recherchons trop à sentir Dieu, à sentir sa paix, sa joie, à le voir nous obtenir moult bien matériels. Mais à côté, nous rechignons à méditer, à nous sacrifier, à travailler la terre de notre âme pour que la grâce y donne du fruit. Puis, nous nous étonnons que Dieu reste sourd à nos prières. >>> >>> Jésus ne lui répondit rien.

  Pour savoir parler à Dieu et obtenir la grâce de son regard et de sa parole, il faut fuir le palais d’Hérode. Fuir le monde et ses sirènes, fuir la sagesse du monde qui est folie pour Dieu.

 

  Pères de famille, n’oublions pas que nous sommes responsables de l’âme de nos enfants, même l’été ! Prenons-nous le temps de veiller sur l’organisation des vacances de chacun d’entre eux ? Vers quoi nous tournons-nous ? Les saines détentes en famille ? Les camps scouts ? Les grandes virées en montagne ou dans nos campagnes ? Les visites de nos trésors architecturaux ? Les veillées aux étoiles ou les affûts au gibier dans les bois ? Les lectures saines sous le soleil de midi ? Les longs cafés ou apéros à parler avec ses adolescents de leur avenir ? Ou plus simplement la vie simple en famille autour des grands-parents ou des amis ?

Ou projetons-nous d’emmener notre famille dans les lieux où le monde danse dans la débauche comme Salomé à la cour d’Hérode ? Méfions-nous des plages fréquentées où le péché s’étale à tous les vents. Méfions-nous des grandes fêtes mondaines où, très vite, le soir, le péché ruisselle, par les mots, les tenues, l’alcool et les danses sensuelles. Méfions-nous des lieux et des évènements où le monde a son emprise, car son emprise pourrait s’étendre sur nos cœurs. Nous avons le devoir de fuir tous ces lieux où, honnêtement, aujourd’hui, un chrétien n’a plus sa place. Comme dans le palais d’Hérode, Dieu y sera silencieux. Pas un geste, pas un mot, pas un regard de Dieu, car Dieu ne peut donner sa grâce à des cœurs qui n’en veulent pas. Cela est terrifiant !

  Méditons-cela. Demandons à Dieu la grâce qu’Il nous regarde comme il regarda Pierre après le chant du coq.

Louis d’Henriques

 

Gâteau aux ananas

Ingrédients pour 8 personnes :

– 5 cuillères à soupe de farine 

– 5 cuillères à soupe de sucre 

– 1/2 paquet de levure

– 4 œufs 

– 125 g de beurre fondu

– Une 1/2 boite d’ananas en rondelles 

– Caramel liquide  

 

Préparation :

– Dans un moule mettre du caramel liquide.

– Déposer dessus les rondelles d’ananas, puis la pâte.

– Faire cuire pendant 1/2 h sur four thermostat 6 ou 180°C.

 

Ce gâteau est très rapide à faire et est délicieux !

 

Tartelettes pomme boudin

Ingrédients pour 30 tartelettes : 

– Une pâte feuilletée 

– Du boudin noir 

– Des pommes qui restent fermes à la cuisson : la reine des reinettes 

– Du beurre 

 

Préparation :

– Éplucher les pommes et les couper en petits morceaux.

– Les faire revenir à la poêle dans du beurre salé. 

– Préparer les tartelettes avec un emporte-pièce et les déposer sur un moule à mini tartelettes. Y faire des trous à la fourchette avant d’y déposer les pommes. 

– Mettre à cuire 20 minutes environ à 180°C.

– Découper des rondelles de boudin que l’on sépare en deux afin de déposer une moitié sur chaque tartelette et remettre à cuire une minute ou deux. 

C’est un véritable régal !

 

Etaler une pâte entre deux feuilles de papier sulfurisé

 

  Les pâtes brisées « maison » sont souvent bien meilleures que les pâtes achetées toutes faites, mais il faut les réaliser par soi-même et cela demande plus de temps !

  Afin de gagner en rapidité, placer la pâte en boule entre deux feuilles de papier sulfurisé. Il suffit ensuite d’empoigner votre rouleau à pâtisserie et de presser suffisamment pour le faire rouler par-dessus la feuille supérieure. La pâte s’étalera sans salir la table ni le rouleau. Le recours à la farine ne sera pas nécessaire et évitera d’assécher la pâte. Vous pourrez réutiliser l’une des feuilles de papier sulfurisé pour la cuisson de votre tarte (Si la pâte devenait collante, il faudrait replacer la feuille supérieure, et continuer à utiliser le rouleau à pâtisserie en changeant le côté pressé).


De la part d’une de nos lectrices, avec tous nos remerciements

Petite suggestion pour une pâte vite faite : 300 g de farine, 150 g de beurre salé fondu, environ un demi-verre d’eau tiède (jusqu’à obtention d’une boule homogène).

 

Sous le regard de Dieu – Vocation

 Vocation

Voici quelques maximes tirées du livre « Sous le regard de Dieu », du père Edouard Poppe, qui peuvent nous aider, nous et nos enfants, à acquérir les vertus nécessaires à leur vie future, qu’elle soit religieuse, ou familiale :

– « Celui qui couvre de son silence les défauts d’autrui a déjà parcouru un grand chemin sur la voie de la perfection.

– Celui qui admet sans étonnement sa faiblesse est sur la voie qui mène à la véritable humilité.

– Celui qui ne cache jamais la vérité par crainte de déplaire prouve qu’il est déjà très détaché des hommes.

– Celui qui aide autrui à ses propres dépens prouve qu’il suit le chemin évangélique de l’amour du prochain.

– Celui qui trouve son unique consolation en Dieu ne court plus de danger pour son âme.

– Celui qui sait taire ses qualités comme ses défauts fait preuve d’un grand esprit de mortification.

– Celui qui joint à un esprit recueilli la joie de l’optimisme montre qu’il pratique la vie intérieure.

– Qui jamais ne maudit les malfaiteurs mais éprouve de la compassion et non pas du mépris pour les pécheurs et les âmes perdues, vit selon l’esprit du Seigneur.

– Qui ne s’étonne ni ne se scandalise des imperfections de ses compagnons les aimera facilement, et mieux ».

 

Pierre de taille

Bing, Bing, Bing, les éclats de pierre volent sous le ciseau du tailleur. Les coups précis de l’artisan émondent doucement le beau calcaire blanc. Les angles se dessinent puis les formes plus complètes, volutes et arabesques apparaissent. Bing, Bing, Bang, le geste est sûr, les mains fermes sur l’outil mais le travail est lent, chaque coup de burin détache un petit morceau de pierre sans retour possible et doit donc être bien ajusté. Le tailleur a déjà à l’esprit la forme finale qu’il veut obtenir et les différents coups de marteau qu’il devra donner pour d’abord dégrossir puis affiner la pierre. La matière est dure mais ne lui résiste pas. La finesse et la précision de la taille lui permettront de l’encastrer dans la voûte gothique en réparation. Les angles sont complexes. Chaque pierre trouvera exactement sa place et le résultat devra être parfait, car il s’agit de restaurer la voûte de Notre-Dame de Paris. Cette autre pierre plus décorative permettra de restaurer un chapiteau abîmé par l’incendie. Elle est moins critique pour l’assemblage et la tenue du tout, mais plus complexe à tailler car les détails sont multiples. Elle servira non pas à faire tenir la voûte, mais sa beauté sera là pour louer Dieu et manifester l’amour des hommes.

  Chaque pierre est différente, aucune ne ressemble à l’autre, chacune a un rôle particulier et contribue à la grandeur, à la majesté et à la finesse de l’ensemble.

  N’en est-il pas de même de la vie des hommes ? Chaque âme est différente, a un rôle particulier que prévoit Dieu, l’artisan de nos vies qui, de toute éternité, voit l’œuvre accomplie dans son ensemble comme dans le détail. Tous, nous avons une mission sur terre pour contribuer à bâtir la cathédrale de la Chrétienté et aucune n’est identique. Seule, à l’état brut, notre existence n’a pas de sens. Façonnée par Dieu, orientée vers Lui, sanctifiée par la grâce, elle contribue à la beauté de l’œuvre de Dieu.

  Mais nous ne sommes pas des pierres et Dieu nous a laissé la liberté de correspondre volontairement à son œuvre, au plan qu’il a sur notre vie de toute éternité. Nous avons la capacité d’accepter ou non le plan de Dieu sur nos vies. Pour que nous puissions l’aimer réellement, Dieu nous a laissés libres de choisir de l’aimer. Mais à l’instar de la pierre, nous n’avons pas le plan de détail de nos vies, ni de l’ensemble de la cathédrale. Il nous faut dire « oui » à chaque coup de ciseau que la Providence nous envoie. Faire confiance à l’artisan. Dire « oui » sans cesse et ces « oui » permettront au plan de Dieu de s’accomplir et à notre vie d’atteindre sa fin. Nous serons ainsi à notre place, assignée par Dieu de toute éternité dans l’immensité de son Amour.

  N’est-ce pas cela accomplir sa vocation ? Accepter le plan de Dieu sur nos vies. Qui ne se manifeste, la plupart du temps, que par de petits ou de grands coups de burin. Voulons-nous rester une pierre indéterminée sur le bord du chemin mais indépendante, ou préférons-nous nous laisser modeler par le Bon Dieu et avoir le bonheur de contribuer au salut du monde et à la cathédrale de la Chrétienté ?

Antoine

 

Instruction en famille

Publication du décret d’application de la loi du 24 août 2021

Nous avons laissé à la fin de l’été la loi du 24 août 2021 confortant le respect des principes de la République après avoir vu sa conformité examinée par le Conseil constitutionnel. En ce qui concerne l’instruction en famille, la loi a remplacé le régime de la « déclaration préalable » par une « autorisation préalable » donnée par l’Etat. Rappelons que les motifs prévus par la loi pour accorder une telle autorisation sont  (I) l’état de santé de l’enfant ou son handicap, (II) la pratique d’activités sportives ou artistiques intensives, (III) l’itinérance de la famille ou l’éloignement de tout établissement scolaire public, et (IV) l’existence d’une situation propre à l’enfant motivant le projet éducatif sous réserve que les personnes responsables de l’enfant justifient de la capacité de la personne chargée d’instruire l’enfant à assurer l’instruction en famille dans l’intérêt supérieur de l’enfant.    

 

  Le décret du 15 février 2022 est relatif aux modalités de délivrance de l’autorisation d’instruction en famille ; il fixe en premier lieu les conditions de délai de dépôt de la demande qui doit être formulée auprès du rectorat de l’académie entre le 1er mars et le 31 mai précédant l’année scolaire considérée. Le délai de réponse de l’académie pouvant aller jusqu’à deux mois, il est plus prudent de ne pas attendre son expiration pour pouvoir prendre toutes dispositions utiles en cas de refus.

  Lorsque la demande est motivée par l’état de santé de l’enfant ou son handicap, un certificat médical doit attester de la pathologie ou du handicap et est transmis au médecin de l’éducation nationale qui émet un avis sur cette demande. L’autorisation peut alors être accordée par le rectorat pour une période maximale de trois années scolaires.      

  Lorsque la demande est motivée par la pratique d’activités sportives ou artistiques intensives, elle doit comprendre une attestation d‘inscription auprès d’un organisme sportif ou artistique et une présentation de l’emploi du temps de l’enfant, de ses engagements et de ses contraintes attestant qu’il ne peut fréquenter assidûment un établissement public ou privé.

  Lorsque la demande est motivée par l’itinérance des personnes responsables de l’enfant ou l’éloignement géographique de tout établissement scolaire public, elle doit être accompagnée de tout document utile attestant cette situation.

  Lorsque la demande est motivée par l’existence d’une situation propre à l’enfant motivant le projet éducatif, elle doit comprendre :   

– Une présentation écrite du projet éducatif comportant les éléments essentiels de l’enseignement et de la pédagogie adaptés aux capacités et au rythme d’apprentissage de l’enfant, et notamment une description de la démarche et les méthodes pédagogiques mises en œuvre pour permettre à l’enfant d’acquérir le socle commun de connaissances, les ressources et supports éducatifs utilisés, l’organisation du temps de l’enfant et le cas échéant l’identité de l’organisme d’enseignement à distance participant aux apprentissages de l’enfant, ainsi que la teneur de sa contribution.    

– Tous éléments justifiant la disponibilité de la ou des personnes chargées d’instruire l’enfant, ainsi que la copie du diplôme du baccalauréat de >>> >>> celle(s)-ci.

– Une déclaration sur l’honneur de cette ou ces personnes d’assurer cette instruction majoritairement en langue française. 

 

  Le rectorat doit accuser réception de la demande, et le silence gardé pendant deux mois vaut acceptation de celle-ci. La décision de refus d’autorisation fait l’objet d’un recours administratif préalable à tout recours contentieux auprès d’une commission présidée par le recteur de l’académie. Le recours, en droit administratif français, n’est pas suspensif.

Lorsqu’elle est accordée, l’autorisation est donnée pour une année scolaire sauf dans le cas où la demande est fondée sur l’état de santé ou le handicap de l’enfant. La décision d’octroi de l’autorisation emporte l’engagement des parents de se soumettre aux contrôles administratif et pédagogique qui peuvent être inopinés. Les résultats insuffisants aux contrôles pédagogiques peuvent entraîner l’obligation pour les parents d’inscrire leurs enfants dans un établissement public ou privé.  

  La loi a prévu que l’autorisation serait accordée de plein droit pour les années scolaires 2022-2023 et 2023-2024 aux enfants régulièrement instruits dans la famille au cours de l’année scolaire 2021-2022 pour lesquels les résultats du contrôle pédagogique ont été jugés satisfaisants. Les parents des enfants concernés doivent déposer une demande d’autorisation contenant les seuls documents justifiant de l’identité et du domicile des parents et de l’identité de la personne chargée de l’instruction des enfants.

 

  Le décret introduit une sanction pénale avec une amende de 1 500 euros, portée à 3 000 euros en cas de récidive, pour les parents qui n’inscrivent pas leurs enfants dans un établissement d’enseignement sans autorisation préalable de l’Etat.

 

  Trois brefs commentaires peuvent être formulés sur ce texte :

– Comme le prévoit la loi, l’existence du projet pédagogique n’est requise que pour le motif lié à la situation particulière de l’enfant. Les parents qui pourront invoquer un des autres motifs prévus par la loi auront un dossier plus léger à fournir à l’appréciation de l’administration.      

– Les parents qui invoqueront la situation particulière de l’enfant ne pourront, en principe, voir leur demande examinée que sur les seuls critères du contenu du projet éducatif qui doit comporter les éléments essentiels de l’enseignement et de la pédagogie adaptés aux capacités et au rythme d’apprentissage de l’enfant, et de la capacité de la personne chargée d’instruire l’enfant à permettre à celui-ci d’acquérir le socle commun de connaissances. Le Conseil constitutionnel a exclu la prise en compte de tout autre critère. Qu’en sera-t-il dans les faits ? Il est prématuré de le dire et la situation pourra varier d’une académie à l’autre.

– Il faudra attendre assez longtemps avant que les juridictions administratives et, en dernier lieu, le Conseil d’Etat explicitent ce que recouvre l’intérêt supérieur de l’enfant motivant le projet éducatif. Le Conseil constitutionnel a donné à ce concept une portée large afin de ne pas avoir à censurer la loi. Enfin, même si le décret n’aggrave pas les règles fixées par la loi, il complète une réforme qui remet en cause le droit des parents à choisir le genre d’éducation à donner à leurs enfants.

Thierry de la Rollandière

 

Vieux Pèlerin qui vagabonde

 

           Une mélodie folklorique qui nous vient du Far West, pour les nombreux pèlerins qui chemineront vers Paris, Chartres, Cotignac, Compostelle, Lourdes, Pontmain… durant ce printemps pour la gloire de Dieu et de la Vierge-Marie.

  Un chant de marche à égrener de façon rythmée, avec vaillance, sans aucune mélancolie, comme tout pèlerin qui s’honore !

Vieux Pèlerin qui vagabonde
Je suis partout un étranger
Mais je suis sûr qu’en l’autre monde
Dieu va m’offrir où me loger

 

Je vais là-bas revoir mon père
Fini pour moi de cheminer
À l’autre bord de la rivière
Maison à moi, je vais trouver

 

J’achèverai bientôt ma route
J’entends tout proche le Jourdain
La mort n’a rien que je redoute
J’y laisserai tous mes chagrins

 

Je vais là-bas revoir ma mère
Près d’elle enfin me consoler
Sur l’autre bord de la rivière
À la maison, me reposer

 

Voici la fin de mes souffrances
Et le repos pour mon vieux corps
Voici venir la récompense
Par Dieu, promise à mes efforts

 

Je vais là-bas parmi les anges
En oubliant mes vieux soucis
Passer mon temps à sa louange
Dire à Jésus sans fin, merci.

 

 

Vieux Pèlerin · Jean Weber (spotify.com)

 

 

 

Veni Creator Spiritus – M-R Delalande

Notre citation pour mai et juin :  

« Il n’y pas plus de différence entre l’Evangile écrit et la vie des saints qu’entre une musique notée et une musique chantée. »

Saint François de Sales

Veni Creator Spiritus

Grand Motet pour chœurs et orchestre

            L’origine du Veni Creator, très ancienne (renaissance carolingienne), est discutée (œuvre de Raban Maur ou de saint Grégoire ou de saint Ambroise, ou même de Charlemagne)… Hymne grégorien, il est ensuite interprété sous forme polyphonique (XIVème siècle). En janvier 1579, il est notamment chanté lorsque sont nommés les premiers chevaliers de l’ordre du Saint-Esprit par Henri III.

  Au XVIIème siècle, le Veni Creator est interprété sous forme baroque, par des « motets » (composition musicale à plusieurs voix et/ou instruments). Delalande arrive à Versailles en octobre 1685, le « Lully français » y restera jusqu’à sa mort en 1726. Il composera exclusivement en latin, selon l’exigence de Louis XIV, pour les messes et offices de la Chapelle Royale de Versailles et donnera au motet son expression la plus magistrale (soixante-dix-sept grands motets (ou à « Grand chœur »), et cinquante-trois petits motets). Ce Veni Creator Spiritus fut composé en 1684 et remanié en 1689.

 

Veni, creator Spiritus,
Mentes tuorum visita,
Imple superna gratia
Quæ tu creasti pectora.

Venez, Esprit Créateur,
Visitez l’âme de vos fidèles,
Remplissez de la grâce d’En-Haut
Les cœurs que vous avez créés.

 

Qui diceris Paraclitus,
Altissimi donum Dei,
Fons vivus, ignis, caritas
Et spiritalis unctio.

Vous qui êtes appelé Consolateur,
Don du Dieu Très-Haut,
Source vive, feu, amour,
et onction spirituelle.

 

Tu septiformis munere,
Digitus paternae dexterae.
Tu rite promissum Patris,
Sermone ditans guttura.

Vous  le don septuple,

Le doigt de la droite du Père,

Vous solennellement promis par le Père

Qui faites vibrer notre voix par votre parole.

 

Accende lumen sensibus
Infunde amorem cordibus,
Infirma nostri corporis
Virtute firmans perpeti.

Mettez la lumière dans nos esprits,

versez l’amour dans nos coeurs

et l’infirmité de notre corps,

Soutenez-la par votre force.

 

Hostem repellas longius
Pacemque dones protinus;
Ductore sic te praevio
Vitemus omne noxium.

Repoussez bien loin l’ennemi

et donnez-nous vite la paix :

qu’ainsi sous votre conduite,

nous évitions tout mal.

 

Per te sciamus da Patrem,
Noscamus atque Filium;
Teque utriusque Spiritum
Credamus omni tempore.

Par Vous, que nous connaissions le Père,

que nous connaissions aussi le Fils,

et qu’en Vous, l’Esprit de l’un et de l’autre,

nous croyions toujours.

 

Deo Patri sit gloria,
Et Filio, qui a mortuis
Surrexit, ac Paraclito
In saeculorum saecula. Amen

Qu’à Dieu le Père soit la gloire,

ainsi qu’au Fils, qui des morts

Est ressuscité,  et au Saint-Esprit,

Dans les siècles des siècles.

Ainsi soit-il.

http://Veni creator, S. 14: Veni creator Spiritus • Michel Richard Delalande, Ensemble Correspondances, Sébastien Daucé (spotify.com)

Rendre possible le choix du bonheur

Mon fils Renaud a déjà 30 ans et ne se décide pas à se marier. Il reste dans son train-train confortable : son travail, sa voiture, son appartement et de bonnes amies… Se donner ? S’ouvrir à d’autres groupes d’amis ? Pour lui, l’effort n’en vaut pas la peine…

Marc, le mien a mis plusieurs années avant d’accepter sa vocation…

  C’est un fait, s’engager à des fiançailles puis au mariage, ou répondre à l’appel de la vocation sacerdotale ou religieuse, est une décision qui va changer le cours de notre vie. Il y a de quoi hésiter, douter, ne pas se sentir capable…

Comment se préparer pour se décider, au bon moment, sans hésitation ni faiblesse ? Le choix décisif nous mettra dans la voie du bonheur, le bonheur de savoir que nous faisons la sainte volonté de Dieu.

 

Se détacher, se donner, persévérer

  Dire « oui, je le veux », nécessite un triple effort : se détacher de son propre confort individualiste pour se donner par amour et pour persévérer dans les joies, les peines et les sacrifices de chaque jour.

  Que nous le voulions ou non, l’époque dans laquelle nous vivons nous influence tous. Elle encourage la satisfaction prioritaire des envies individuelles de confort, de consommation, d’indépendance, d’épanouissement égoïste, de loisirs… Sans nous en rendre compte, nous pouvons élever nos enfants comme s’ils devaient faire le bien naturellement ; nous sommes plein de bonnes intentions et de belles paroles, mais ne voulons pas de contrainte, pas d’effort régulier. Alors, nous sommes déçus lorsque le bien ne résulte pas naturellement de cette éducation sans rigueur. André Charlier en indique les conséquences dans sa « lettre aux parents » :

« Vos enfants ne comprendront rien à l’action de la grâce en eux, ils ne l’apercevront même pas car, lorsque la grâce nous demande quelque chose, c’est ordinairement quelque chose qui coûte : alors ils ne sauront pas lui répondre, ou bien répondront par un refus. »

 

Apprendre à savoir faire un bon choix

  Pour savoir faire le grand choix, exigeant et définitif le moment venu, il faut donc s’habituer à, régulièrement, se détacher du confort du quotidien pour se donner à une belle cause. Le choix de faire, chaque année, le pèlerinage de Pentecôte – 3 jours complets – est le moyen idéal pour s’entraîner !

 

Le pèlerinage est en effet l’image de la vie, dans tous ses aspects : le spirituel, la vie en société dans une atmosphère de chrétienté regroupant des milliers de personnes, avec leur village de toile, la chaleur de l’amitié dans un chapitre, le silence parfois, la monotonie ou l’effort de chaque pas, image des multiples « oui » de chaque jour.

  Une heure de pèlerinage, c’est un jour de notre vie, certains plus faciles et joyeux, d’autres plus souffrants, tous pour Dieu et le prochain. Ce sont les joies, les peines et les sacrifices qui s’entremêlent. Peu importe, il faut se donner, il faut marcher, sourire ou pleurer, se ressourcer aussi pour pouvoir continuer. Chaque pas est une preuve d’amour, parfois facile, parfois difficile ; comme les petits gestes qui rendent un ménage heureux ; comme les attentions, le sourire, >>> >>> les paroles ou les prières qui vont marquer une rencontre, toucher un cœur et aider à sa conversion.

  Le pèlerinage de Pentecôte est plus complet qu’une retraite, où l’on se retrouve seul hors du monde (retraite cependant nécessaire), plus éducatif qu’un sport même intense qui ne reflète qu’un objectif humain externe à notre être, plus exigeant qu’un pèlerinage à Lourdes qui impose peu d’effort physique.

 

En faire un rituel annuel, pour se fortifier

  La régularité d’une pratique aide à persévérer. En faire un rituel est un moyen éducatif formidable.

Qui n’apprend pas à ses enfants à se brosser les dents chaque soir, à faire son lit chaque jour (même vite fait…), à aller à la messe le dimanche ? Au bout d’un moment, on ne se pose plus la question : le soir, dentifrice, le matin tirer la couette, le dimanche la messe… Un rituel approprié est un rempart contre les tentations, une rampe pour s’aider à monter l’escalier du ciel, un exercice d’assouplissement de notre volonté propre.

  Ainsi, prendre l’habitude de faire le pèlerinage de Pentecôte chaque année est formateur pour préparer les grands choix de la vie.

  Nous ne nous donnons pas le choix de ne pas répondre, ni l’excuse d’avoir mieux à faire. Nous ne nous exposons pas à la tentation de la faiblesse naturelle, celle qui nous empêche de répondre à l’appel de Notre-Dame.

  Décider de faire le pèlerinage, c’est s’entraîner au triple effort : se détacher pour décider puis pour partir sans confort, se donner à Dieu ou aux autres, persévérer pendant 72 heures. C’est découvrir la joie de l’effort accompli, des grâces spirituelles et des amitiés, c’est se fortifier en voyant cette foule immense : nous ne sommes pas seuls !

  Le faire chaque année depuis l’âge de 7 ans, c’est, au bout de 14 pèlerinages, en arrivant à l’âge du choix de vie, avoir imité la préparation de Notre Seigneur parti 40 jours au désert avant de démarrer sa vie publique. Quelle meilleure préparation ?

  Bienheureux ceux qui ne se posent pas la question « qu’allons-nous faire à la Pentecôte ? » Chez nous la Pentecôte, c’est pour Notre-Dame, c’est la solennité du Saint Esprit dont nous avons tant besoin pour nous éclairer et nous fortifier. Ils nous attendent ! Pas de question sauf en cas d’examen, de naissance, de mariage ou de décès !

 

S’organiser pour le Bien Commun familial

  L’exemplarité des parents aux yeux des adolescents vaut mieux qu’un long discours.

Il est rare que les deux parents puissent venir ensemble : d’abord parce qu’il faut garder les enfants trop jeunes, ensuite parce qu’il faut rester avec ceux qui préparent des examens… Un des deux parents viendra marcher avec les adultes s’il le peut, ou avec l’encadrement des enfants, ou aider à la logistique. Celui qui reste, par le sacrifice qu’il accomplit et parce qu’il est un seul cœur et une seule âme avec son conjoint,   n’en réalise pas moins un pèlerinage méritoire>>>  >>> pour toute la famille.

Si les enfants doivent aller seuls, nous chercherons des amis pour assurer les trajets avant que l’encadrement des chapitres enfants ou ados ne prenne le relais.

 

  Comment résoudre le problème financier ? Au-delà des efforts d’anticipation, ayons l’humilité de nous faire aider. Sollicitons grands-parents, parrains ou célibataires de notre entourage…Avec l’accord du prêtre, montons une collecte auprès des personnes âgées : elles financeront le pèlerinage de jeunes pèlerins, en échange de prières pour leurs intentions ! Je l’ai vu faire, c’est efficace !

  Entraînons-nous à répondre oui à l’appel du pèlerinage, ce oui qui nous prépare à prononcer, le moment venu, le grand oui de notre choix de vie.

 

« Ami, rejoins-nous sur le chemin,

Portant ton fardeau avec entrain,

Quitte la pauvreté du confort,

Reçois les richesses de l’effort1 ».

 

  Notre-Dame nous rendra au centuple cet effort devenu rituel. Rendez-vous au pèlerinage !

 

  Hervé Lepère