Apprendre à grandir

           Lorsqu’un soldat est incorporé dans l’armée, il commence par faire ses classes. Il apprend à saluer l’autorité, à distinguer les grades et reconnaître ceux qui les portent, à vivre avec ses camarades, à marcher au pas, à courir – sac au dos et arme en main – à tirer, à faire des manœuvres, etc. Un jour, il est prêt pour partir au combat. Plus la formation est poussée, plus la qualité s’impose : instructeurs exceptionnels, méthodes précises et rigoureuses, candidats triés sur le volet : ainsi en est-il des armées d’élite comme la Légion, les commandos marine ou le GIGN. Ces règles valent pour n’importe quelle profession, qu’il s’agisse, d’un compagnon du devoir, d’un médecin, d’un pilote de ligne, d’un violoniste ou d’un acteur de théâtre.

  Ce qui revient à dire que toute formation requiert quatre éléments : un formateur, un candidat, une finalité, une méthode. D’où quatre questions : qui forme, qui est formé ? comment, et jusqu’où ?

  En éducation, les formateurs sont les parents, celui qui est formé est l’enfant, le but à atteindre est le Ciel et le moyen est l’éducation. Or qu’y a-t-il de plus grand que de faire d’un enfant un saint ? Quel formateur sera assez qualifié pour cette noble et redoutable tâche où une éternité est en jeu ? Ces lignes se borneront à déterminer ce que nous devons faire grandir chez un enfant.

  Tout enfant naît avec cinq talents. C’est un bouquet à cinq fleurs : la piété, l’intelligence, la volonté, la sensibilité artistique et l’aptitude physique. Comment faire grandir ces cinq fleurs selon les âges ? Rappelons tout d’abord quelques grands principes :

– On ne donne que ce que l’on a. Comme une plante, l’enfant grandit aussi haut que son tuteur, mais ne va pas plus loin. Il suit ses courbures torves ou ses limites. Les parents doivent pratiquer ce qu’ils enseignent et alors, il arrive même que parfois, le disciple dépasse le maître.

– Il est important de ne pas adapter l’enfant à nos propres caprices (je veux sortir ce soir chez des amis, donc mon enfant se couchera tard). Ni nous plier à ses caprices (il a faim, il pleure, il veut ou ne veut pas, donc je cède). Il convient que parents et enfants s’adaptent à ce qui est objectivement bon pour l’enfant. L’éducation est une école de renoncement pour les parents, de docilité pour l’enfant. En éduquant, on s’élève. Certes, les deux parents sont à l’œuvre dans l’éducation. Au départ, la mère a un rôle central et le père est davantage en appui. Puis, pour les garçons, les rôles s’inversent : le père prend progressivement une place prépondérante dans l’éducation de son adolescent, tandis que la mère écoute, tempère et conseille.

– L’enfant requiert une attention de tous les instants. Avec calme et fermeté, la maman se penche sur ce jardin où poussent les ronces et les lys : elle jardine, plante, place un tuteur et met de l’engrais, puis elle arrache, taille, coupe et retranche. C’est une passion, incompatible avec une vie mondaine et agitée qui n’est que la fuite du devoir d’état, de la Croix.

– On distingue quatre étapes chez l’enfant : la petite enfance, le primaire, le collège et le lycée. Chaque étape est très importante et doit être respectée : ce n’est pas en tirant sur les radis qu’ils poussent plus vite, et ce qui est laborieusement obtenu à un âge serait passé sans effort à un autre. Cependant, on peut anticiper ou continuer à travailler un point d’une étape à l’autre. Il n’y a pas de recette, c’est un savoir-faire. Nous donnons les objectifs à atteindre. Un enfant est achevé d’être imprimé à quatre ans dit-on, car les grandes lignes sont dessinées et forment les bases de toute une vie. En primaire, l’enfant apprend les notions fondamentales : distinguer le vrai du faux, s’enflammer pour le bien, fuir le mal. Au collège, l’enfant affine ses vertus personnelles et se corrige de ses défauts : ses efforts visent à perfectionner l’individu. Au lycée, il se tourne vers le bien commun, s’oublie pour servir son prochain. Il se forge un haut idéal et de fortes convictions pour sa vie d’homme qui va bientôt commencer.

– Certes, pas d’illusions. Tout enfant – et donc le vôtre ! – est capable des pires bêtises. Hélas, le péché originel laisse de profondes blessures. Mais, avec la grâce de Dieu et par une bonne éducation, il est aussi capable du meilleur ! N’ayons pas peur d’être exigeants et de viser haut. On se fait une idée trop mesquine de la grandeur d’un enfant. Il a un potentiel immense. On peut être très exigeant et le mener très loin car il aspire aux grandes choses, à un grand idéal, à un grand sacrifice. Trop souvent, nous le rétrécissons à nos courtes vues.

1) La piété

   L’âme est faite pour Dieu, mais cela n’est pas naturel à l’homme. C’est sur les genoux de la maman que se forge la religion, l’amour de Dieu, de Jésus et de sa Mère. Les premiers élans du cœur passent du cœur de la mère à celui de l’enfant.

  Au primaire, il faut donner à l’enfant l’amour de Jésus et Jésus crucifié. L’enfant s’est-il ouvert la main en tombant ? Maman montre les plaies de Jésus et lui fait comprendre, par sa souffrance, ce que Jésus a souffert pour nous. Il embrasse les plaies de Jésus et offre de tout son cœur ses souffrances à Jésus. Il doit apprendre à réciter le chapelet en famille, à bien se tenir durant la prière comme à la messe. Il doit soigneusement être préparé à recevoir les sacrements. Dans l’examen de conscience, la maman forme la conscience de son enfant et lui inculque l’amour du bien et l’horreur du péché : « Je préférerais te voir mourir plutôt que de te voir commettre un seul péché mortel », disait Blanche de Castille au futur saint Louis. Seule une mère héroïquement chrétienne peut prononcer en vérité une telle sentence. Lors de la préparation à la confession, sur un papier que l’enfant lira (avec la formule de conclusion), la maman s’efforcera surtout d’inciter l’enfant à la contrition. La régularité est la clef de la sainteté.

  Au collège, l’enfant doit apprendre à prier seul. Il va visiter le Saint-Sacrement et récite une dizaine de chapelet, des litanies. Il connaît bien son missel et fréquente assidûment un livre de piété. Il choisit un confesseur à qui il ouvre son cœur et son âme, il le prend pour guide et lui est fidèle. Il peut s’engager dans des œuvres qui soutiennent sa piété. Il doit avant tout construire une relation avec le Bon Dieu : le bon Jésus m’écoute, me parle, me conseille et me donne les grâces pour bien faire. C’est souvent à ces jeunes âges que l’appel de Dieu se fait entendre. Encore faut-il l’entendre ! L’adolescent doit se familiariser avec ce cœur à cœur avec Dieu présent dans le Tabernacle. Cette piété, qui aura un rayonnement immense pour toute sa vie d’homme, doit se développer autour de l’amour de la messe, du chemin de Croix, de l’Imitation de Jésus-Christ, et par-dessus tout, de la dévotion à la Sainte Vierge que l’enfant prend pour Mère : il se consacre à Elle, il l’aime et veut être son humble serviteur.

  Au lycée, il s’engage dans des confréries qui sont tournées vers l’apostolat. Il s’initie à l’oraison. Il participe volontiers à la beauté de la Liturgie par les chants et le service de l’autel. Il fait une retraite avant de quitter les bancs de l’école. Il prie, se sacrifie, frappe à la porte du séminaire pour voir si le Bon Dieu le veut là. Il n’a qu’un désir : faire la volonté de Dieu ! La question n’est pas de savoir ce que veut faire un enfant plus tard, mais de savoir ce que Dieu attend de Lui ! « Seigneur, que voulez-vous que je fasse ? » ; « Parlez Seigneur, votre serviteur écoute » ; « non pas ma volonté, mais la vôtre ! ».

  Ce point rayonne sur tous les autres, car l’homme est fait pour connaître, louer, honorer et servir Dieu.

2) L’intelligence

   L’intelligence doit se soumettre avec humilité, docilité et amour au vrai. C’est par la façon de vivre de ses parents que l’enfant s’imprègne des notions du vrai et du faux. Ils doivent être intègres et intransigeants. La maman ne cède pas et ne se ment pas à elle-même. L’enfant sent le cachet de l’authenticité, la meilleure garantie de l’amour du vrai.

Offrons tout de suite la part belle à la bibliothèque familiale, puisqu’une grande part de l’éducation de l’intelligence se fera par la lecture. Dans une maison, d’un simple regard on constate où est la place de l’écran, et où est celle de la bibliothèque. Le ton est donné. Les parents veillent à ce qu’il y ait une bonne bibliothèque dans la maison, avec des livres variés qui correspondent aux âges des enfants.

Au début du primaire, en maternelle, il faut se garder d’une formation trop intellectuelle. C’est à cet âge, une fois pour toutes, que l’enfant va intégrer, par le geste, les notions primordiales comme se repérer dans l’espace (ici, là, dessus, dessous) et de temps (avant, maintenant, après). Il doit exécuter son travail scolaire avec assiduité et courage : c’est son premier devoir ! Sur le plan de l’intelligence, il doit former son jugement (vrai/faux), sa conscience (bien/mal), sa prudence (moyens/fin).

  Un point qui a son importance : la montre. L’enfant apprend à lire l’heure, non avec une montre digitale qui ne donne qu’une heure exacte, mais avec une montre à aiguilles qui donne surtout la notion de durée : il visualise et réalise qu’il lui reste vingt minutes avant midi ; à trois heures, nous sommes au milieu de l’après-midi.

  Dans les classes suivantes, l’enfant enrichit son imaginaire, son vocabulaire et sa réflexion par la lecture d’histoires édifiantes – vraies ou vraisemblables. L’amour de la lecture se fait dès le primaire. Qu’on ne s’y trompe pas : le devoir scolaire, loin d’être un pensum, est le moyen privilégié d’éducation par lequel une mère apprend à connaître son enfant. Elle va découvrir ses talents et ses défauts : mon enfant est-il brillant, persévérant, courageux, ou bien dépourvu de mémoire, de concentration, ou de compréhension ? La collaboration avec la maîtresse, qui le connaît par cœur, est le meilleur moyen de bien le cerner et de le faire progresser dans les autres domaines.

Si en primaire, les parents font le travail avec l’enfant, progressivement, il faut le rendre autonome. On vérifie que le travail est bien pris en classe, bien appris, bien compris. Il y a des points clefs de contrôle et de suivi.

  Au début du collège, l’enfant apprend à rédiger son agenda, à faire son cartable, à classer les cours, les exercices et les devoirs. Il doit s’adapter à plusieurs professeurs et faire la distinction entre le savoir et la personne de l’enseignant. Il apprend à apprendre seul. Il organise son travail : j’apprends, puis j’applique la leçon par les exercices, enfin je suis prêt pour le devoir. En quatrième, il construit et charpente sa pensée par un travail plus réfléchi et plus copieux. Il préfère la lecture de livres d’Histoire ou d’aventure aux bandes dessinées et aux films. Plus les écrans sont invisibles dans la maison, moins l’enfant les réclame. Les films tuent l’imagination, la réflexion et l’expression. C’est souvent dramatiquement irréversible.

  Au lycée, il plonge dans l’univers de la réflexion, du débat des idées. Il apprend à structurer sa pensée par un raisonnement rigoureux et à argumenter en mobilisant les données acquises par sa culture générale. Il lit des ouvrages conséquents, solidement charpentés et bien écrits. L’Histoire est maîtresse de vie. La biographie pousse à imiter l’exemple des héros et des saints. Un livre à thème philosophique ou qui développe une pensée nourrit la réflexion et les convictions. C’est l’âge où le jeune homme s’enflamme pour un idéal. Ce sont les idées qui mènent le monde, et ceux qui les possèdent savent où ils vont.

3) La volonté ou la formation du caractère

   L’éducation de la volonté apprend le bon usage de la liberté : l’enfant doit devenir un adulte autonome, maître de soi ou maître de rien. Dès les premiers mois naissent les premiers caprices. Il faut être ferme dès le début. Le petit cheval sauvage commence par porter le mors et la selle. Puis il est à la longe et apprend à marcher, tourner, s’arrêter. Enfin il est monté et suit les ordres du cavalier. De même, l’enfant apprend par le sommeil et le repas qu’il a un maître, des limites, des règles et des horaires : c’est le cadre rigoureux dans lequel il s’épanouit.

  En primaire, l’enfant doit apprendre à lutter contre les défauts qui blessent la vertu de justice comme le mensonge, la tricherie, le vol, l’irrespect : il faut être intraitable ! C’est tout l’honnête citoyen qui est en gestation. La maman lui explique la gravité de ces fautes qui, pour n’être souvent que vénielles, mettent en jeu tous les fondements de la vie en société. Elle accompagne son enfant et lui fait rendre l’objet du larcin, avouer ses mensonges et demander pardon aux personnes lésées. Il apprend l’humilité et la docilité par l’obéissance et le respect. Les règles de politesse doivent être très tôt inculquées. L’enfant ne fait que contracter des dettes, car il n’apporte rien que son sourire et sa politesse, et il doit savoir auprès de qui il contracte ses dettes. D’où les formules fondamentales comme « Bonjour Monsieur », « Merci Madame », « S’il vous plaît Monsieur l’abbé », « Pardon Mademoiselle », etc. L’apprentissage de la politesse à cet âge, se résume pour une grande part à la tenue à table, au respect des adultes : on se tait et on se tient bien en leur présence. Il intègre les notions d’ordre, de priorité entre l’essentiel et l’accessoire, en rangeant sa chambre, ses affaires, et surtout en faisant son lit tous les matins.

  Le collégien commence par apprendre l’autonomie : dans ses affaires, son cartable, son agenda. Il joue à des jeux vrais, réels, sains. Puis, en quatrième, il doit travailler les vertus qui forgent son caractère. Souvent, il faut l’aider en provoquant la situation où le caractère est mis en défaut pour que l’enfant réalise qu’il a une faille à régler. Méfions-nous des enfants trop sages. Il faut que l’homme qui sommeille en lui, encore engoncé dans un monceau d’égoïsme, soit mis au monde. Et pour cela, l’adolescent roule au GPL : Générosité, Pureté, Loyauté. La pureté est à préserver au prix de grands combats : un cœur pur est une source transparente comme le cristal, il brille comme une flamme et s’élance comme une épée. Pour l’aider à garder ce trésor, deux vertus auxiliaires sont indispensables : la générosité et la loyauté. Car l’impureté est une forme d’égoïsme. En travaillant la générosité, l’adolescent sort de lui-même, évite l’oisiveté et se tourne vers les autres. Son maître mot : rendre service ! Tous les services, spontanément et avec le sourire ! La loyauté préserve également la pureté car elle évite les situations de duplicité où, se cachant de ses parents par le mensonge et la désobéissance – notamment sur la question des écrans – l’enfant s’expose à la chute. Sur ce sujet, combien de parents ruinent toute leur éducation pour avoir manqué de vigilance sur ce point. La politesse est également très importante, surtout la politesse du cœur qui consiste à se gêner pour ne pas gêner. Deux points à travailler : lutter contre la vulgarité des manières et du langage qui sont les prémices de l’impureté ; respecter les adultes : saluer discrètement, laisser passer devant une porte, proposer ses services, et, à moins d’y être invité, ne pas écouter et ne pas participer à leurs conversations.

  Arrivé en fin de lycée, le jeune homme doit se poser deux questions. Pourquoi moi ? Pourquoi ai-je tout reçu depuis l’enfance, en famille, en paroisse, à l’école, dans des mouvements de jeunesse, contrairement à la plupart de mes contemporains ? Mais surtout, pour en faire quoi ? Dois-je tout garder pour moi, me servir de mes talents pour bien gagner ma vie et jouir de tous les plaisirs ? Évidemment que si le Bon Dieu m’a fait naître dans ce monde qui va si mal et m’a tout donné, alors que tout est à reconstruire, c’est qu’Il me confie une mission : être un chrétien et consacrer tous mes talents pour rebâtir la chrétienté en ce monde apostat, à l’instar de tous les saints et héros qui ont fait et sauvé la Chrétienté. Quel merveilleux idéal ! Ecce – Adsum !

4) La sensibilité artistique

  L’homme n’est pas qu’une âme, ni qu’un corps. A la jonction entre ces deux éléments, il y a la sensibilité qu’il faut éduquer. C’est souvent là, avec le point suivant, que se situe l’équilibre des tempéraments. Avoir une passion, un violon d’Ingres qui sera la consolation aux heures dures, le contrepoids dans l’échec, la fierté dans la vie ! La musique, le théâtre, la peinture forment l’enfant au goût sûr, au sens des nuances, à l’harmonie des proportions. Ils affinent le bon sens, disposent à la mesure et à la pondération.

Dès l’enfance, il est important que l’enfant évolue dans le beau : le choix des couleurs de sa chambre, de ses habits et de ses jouets construit son goût. A la maison, la musique est souvent allumée et verse ses mélodies équilibrées, joyeuses et harmonieuses. Il faut privilégier les compositeurs baroques et classiques, car leur musique, harmonieuse, équilibrée et structurée, adoucit et éduque les mœurs.

  Rapidement, l’enfant a besoin d’apprendre à distinguer, à nuancer. Et cela passe par les sens. Il découvre les sons aigus et graves, forts et doux, il les localise (stéréo). Il reconnaît les couleurs sombres et claires, fondamentales et complémentaires, proches et éloignées. Son toucher appréhende le rugueux et le lisse, le froid et le chaud, le liquide et le solide, etc. Son palais apprend la nuance des goûts salés et sucrés, amers et acides, cela par une nourriture variée. La maman sollicite ses sens en variant les exercices sous forme de jeux et de découvertes. Ce point est très important pour la suite de son éducation. Toutes les erreurs, même philosophiques, proviennent d’un manque de distinction des idées : c’est une forme de grossièreté de l’esprit qui manque de nuance et de jugement.

  Puis, il pratique la musique en jouant d’un instrument, il s’approprie les formes et les couleurs par la peinture et le dessin, il forme son goût par les activités manuelles.

  Au collège, il poursuit sa formation, mais il doit également se produire, exposer aux regards critiques des autres le fruit de son travail. Les applaudissements l’encouragent à poursuivre, il se rend compte que l’art se vit et se partage. Il doit travailler les règles de l’art et se les approprier. A ce stade, l’art est travaillé de façon personnelle, il perfectionne l’individu. L’enfant muscle, assouplit et affermit ses membres, affine ses sens et son goût, s’émerveille à réaliser le beau, se discipline par l’habileté manuelle.

  Au lycée, il intègre un ensemble. En effet, prenons ce brillant violoniste qui connaît par cœur son instrument, ses gammes et sa partition. Il doit maintenant jouer dans un orchestre, et doit non seulement trouver sa place parmi les siens, mais être en harmonie avec les altos et les violoncelles, sous la baguette d’un chef d’orchestre, en vue de l’exécution d’une œuvre, notamment lors d’un concert. Il découvre que, dans la vie, il faut s’accorder (avoir le même but et les mêmes méthodes), progresser au même rythme, et s’exprimer en nuances pour laisser la place à chacun, sinon c’est la cacophonie. Les perfections individuelles sont harmonieusement mises au service d’un ensemble qui les dépasse. Et il découvre le rôle particulier du chef : mener et unifier des talents variés en vue d’un bien commun. Ainsi il apprend, dans le concret, toutes les règles de la philosophie politique.

5) L’aptitude physique

   Le corps est un don de Dieu, le bon serviteur de notre âme. Il doit être respecté, lavé, nourri, vêtu, reposé, développé pour devenir robuste et souple.

  La propreté est primordiale. Le nourrisson doit être régulièrement lavé et changé. Son odorat se développe très vite. Il doit sentir bon.

  Si le nourrisson a besoin de chaleur, dès le primaire, l’enfant peut s’habituer à avoir un peu froid, surtout dans la chambre où il dort. Il doit courir, car cet âge déborde de vie. Le sommeil est la base de tout. Il doit beaucoup dormir et faire des siestes jusqu’à un âge avancé, cela prépare son équilibre mental et ses facultés de concentration. S’il n’a pas d’horaires de coucher et de lever, il se dérègle, ne dort plus ou mal. Les repas sont à heures fixes, l’enfant doit finir son assiette. Ces règles, acquises, sont capitales pour la suite.

  En primaire, il doit manger de tout pour élargir son goût et apprendre le sens des nuances. Par l’éducation physique, l’enfant domestique et maîtrise son corps : il trouve l’équilibre dans ses mouvements, apprend à monter un escalier, à sauter dans un rond, à enjamber une corde. Rapidement, il apprend à être propre, à se laver et se changer seul. En fin de primaire, il commence les jeux collectifs où il apprend à respecter des règles simples et à être bon camarade ; car voulez-vous connaître un enfant ? Regardez-le jouer : dans le jeu, il se livre tout entier et les passions se déchaînent. La surveillance active est très importante car le jeu est un grand moyen d’éduquer le caractère.

  Le collégien apprend à s’habiller, à avoir de l’allure, de la tenue, du maintien. Il adapte son vêtement à l’activité, aux lieux et aux personnes fréquentées. Il évite deux excès : la négligence et la coquetterie. Sa devise : sobre et de bon goût. L’activité physique, la gymnastique, vise à développer, charpenter, assouplir et muscler son corps. On vise une perfection personnelle : la vitesse, l’endurance, le cardio, la respiration, les performances et l’adresse par les sauts, les lancers, etc.

Comme pour les arts, au lycée, le jeune homme met ses talents au service des autres. Il fait partie d’une équipe, et son but est de la faire gagner et non de jouer « perso ». Il s’oublie : seul on va plus vite, ensemble on va plus loin.

  Chaque génération a le grave devoir de recevoir, d’intégrer et de transmettre ce savoir-faire : faire grandir les cinq talents que le Bon Dieu a offerts à chaque homme à sa naissance. Chaque petite graine, parvenue à maturité, devient à son tour un arbre où les oiseaux du Ciel viennent y faire leur nid. Toute sa vie d’adulte, la nouvelle génération puisera, comme dans un trésor, dans cette belle et vaste éducation reçue. De même qu’on ne transmet que ce que l’on a reçu, il faut aussi transmettre intégralement ce qu’on a reçu et ne pas croire qu’on fera différemment ou mieux que nos anciens. Commençons par faire comme eux, aussi bien qu’eux, et ce sera déjà presque parfait. Ce patrimoine reçu et transmis a fait les héros et les saints. Ce qui n’est pas transmis est perdu, nous le voyons depuis des décennies. A nous de relever la chrétienté !

R.P. Louis

 

Ce que Marie veut, Dieu le veut !

           Qu’il faut donc d’abnégation, de force et de doigté aux parents d’aujourd’hui pour conduire leurs enfants sur les chemins de la vertu alors que tant d’influences contraires ne cessent de les pousser sur les pentes de la facilité et du péché. Nous ne nous étendrons pas : oui, le monde est corrompu et le régime de persécution contre le christianisme est le véritable visage de la République et de la gouvernance mondialiste.

  Comment espérer encore, dans ces conditions toujours plus difficiles, préserver les âmes de nos petits de ces puanteurs qui saturent l’atmosphère et dont les relents mortels s’infiltrent jusqu’au dedans de nos écoles, de nos foyers, de nos chapelles ? Pour ne pas se laisser emporter par le flot incessant et violent des tentations qui menace de submerger complètement cette génération, il faudrait une rare vertu. Mais n’est-ce point rêver d’attendre d’elle un héroïsme dont la nôtre ne lui a pas donné l’exemple ? Alors, la déperdition de la ferveur, la submersion de la foi, la victoire de la cathophobie sont-elles une fatalité ?

  A Dieu ne plaise que nous laissions la désespérance entamer nos âmes ! Accusons le découragement comme étant notre pire ennemi. Si ce démon est parvenu à corroder notre courage à quelque moment de notre vie, c’est le signe avéré, dans une guerre de tous les instants, que nous avons davantage compté sur nos forces que sur la grâce divine. Telle est la véritable origine de nos lassitudes, du grignotement de nos ardeurs et de nos redditions. Lorsque, par la miséricorde de Dieu, nous prenons conscience des terrains spirituels que nous avons désertés et de nos enthousiasmes essoufflés, prenons garde que notre abattement spirituel n’augmente encore si nous n’identifions pas l’unique racine de notre racornissement : nous nous sommes éloignés de Dieu. Dans ces périodes de fragilisation, Satan nous guette et met en œuvre sa machinerie pour que nous ne revenions pas à une meilleure prière.

  Ne le laissons pas nous claustrer en nous-mêmes ! Ne tardons pas ; ne biaisons pas. Nous avons perdu assez de temps comme cela. C’est à Dieu qu’il faut aller. C’est de lui seul que nous espérons tout redressement, celui de notre âme, celui de notre famille, celui de la France, celui de l’Église. Il n’est que son souffle pour ranimer nos braises. Jamais nous ne croirons, jamais nous n’espérerons trop ! Notre unique parole, une fois jeté de notre cheval d’orgueil, doit être de demander au Seigneur ce qu’il veut que nous fassions.

  Dans son infinie compréhension de sa créature humaine, Il nous invite à tourner vers Notre-Dame notre cœur de convalescent. A Cana, la très sainte Vierge Marie, en désignant son Fils, avait dit aux serviteurs : « Faites tout ce qu’Il vous dira ». Et Dieu nous exhorte avec les mêmes mots en indiquant sa Mère : « Faites tout ce qu’Elle vous dira ». Aller à Dieu, certainement, sans aucune crainte de se tromper, en nous jetant dans les bras de Marie.

  Mes chers amis, veuillez encore lire ces quelques phrases ! Si, véritablement, nous savions aller à notre Mère du Ciel comme le petit enfant va à sa maman, la tournure de notre vie serait changée. Nous expérimenterions l’extraordinaire puissance de Marie. Il s’agit de s’accoutumer à vivre calmement avec le ferme désir intérieur d’accomplir notre devoir d’état sous son regard aimant. Au lieu d’obéir à ses envies, à ses caprices, à ses choix humains, habituons-nous, comme l’enfant qui cherche à faire plaisir à sa mère, à nous demander ce qu’elle veut que nous pensions, que nous disions ou que nous fassions, de quelle manière et dans quel ordre les choses doivent se succéder dans nos journées.

  Peu à peu, toute notre volonté se trouvera modifiée car nous aspirerons seulement à accomplir la volonté de notre Mère. Et elle, infiniment touchée de nos petits efforts et de notre affection filiale, nous transportera, bien au-delà de tout ce que nous pouvions imaginer, dans l’embrasement d’amour de son cœur.

  N’est-ce point ce qui s’appelle « se mettre à l’école de Marie » ? Elle seule est l’unique mère parfaite et universelle ; elle seule est donc l’unique éducatrice de telle manière qu’aucune éducation chrétienne n’est possible sans elle. Au contraire, plus Marie est comprise et voulue comme éducatrice dans une existence, plus elle élèvera vers les cimes ceux qui se seront livrés et soumis à son éducation.

  Chers époux, vous vous apercevez que vous vous êtes attiédis et vous pensez avec nostalgie à votre ferveur de naguère ? Ou vous aspirez désormais à vous mouvoir dans une vie plus parfaite ? Chers parents, vous êtes soucieux d’un enfant qui tourne mal ou vous en pleurez un autre qui a oublié le chemin de l’église ? Ou vous vous demandez tout simplement comment les éduquer mieux que vous ne l’avez fait jusqu’ici ? Allez à Marie. Mettez-vous à son école. Habitez Nazareth, comme Jésus et Joseph et demeurez là, partout où vous êtes, simplement attentifs à répondre à ses attentes. Votre humble persévérance vous amènera à faire tout ce qu’elle vous dira et vous verrez mieux que de l’eau transformée en vin.

R. P. Joseph

 

La jupe réversible

Chères amies,

           Pour confectionner la jupe réversible, il faut prévoir un tissu de 1,30 m x 1,40 m (pour une taille 40) dans deux tissus souples, assez légers. A cela, ajoutez 10 cm de velcro ou 8 boutons pression.

Plan de montage du patron téléchargeable:

Patron:https://foyers-ardents.org/patron-jupe-reversible-fa/

Réalisation : https://foyers-ardents.org/wp-content/uploads/2022/03/Explications-Jupe-reversible.pdf

Bonne couture !

 

Atelier couture

 

 

Apprendre à grandir

Chers amis,

           Conquérir le ciel ! Voici l’objectif de chaque âme bien née qui veut, jusqu’à son dernier soupir, grandir pour se conformer toujours davantage au plan de Dieu sur elle.

           C’est donc là un objectif personnel mais c’est aussi le devoir de tout parent chrétien que de vouloir donner le meilleur à ses enfants en les faisant grandir selon des principes établis. Point n’est besoin d’inventer de nouvelles méthodes : l’expérience de nos chroniqueurs vous permettra de faire le point et de fixer des objectifs.

  Selon le vieil adage : « Chacun ne peut donner que ce qu’il a » ; il s’agit donc d’examiner ce qu’on a reçu, ce que l’on transmet et ce qui doit encore progresser en nous, en vue, non pas d’une réussite personnelle, mais toujours dans l’objectif du ciel. En effet, quand on a charge d’âmes, il ne s’agit plus de « naviguer à vue » et d’adapter le gouvernail au gré du vent et des vagues mais bien d’avoir un plan d’éducation qui est naturellement fondé sur les valeurs reçues et acquises.

  Le Carême1 qui arrive à grand pas nous fournira sans doute l’occasion de faire le point, seul et à deux, pour établir un bilan personnel et familial toujours fructueux. Ce sera peut-être aussi l’occasion – en cette année anniversaire de saint Ignace de Loyola – de faire une retraite spirituelle, essentielle pour examiner notre vie sous le regard de Dieu.

  En cette époque envahie par le bruit incessant, par les informations parfois vraies mais souvent fausses, par l’envahissement de notre cerveau de messages en tous genres venant polluer jusque notre table familiale, notre promenade dominicale ou notre soirée au coin du feu, recentrons-nous sur l’essentiel : nos âmes et celles qui nous ont été confiées. C’est ainsi que nous hâterons le règne du Christ-Roi !

  En ces temps difficiles, nous vous souhaitons un très saint Carême qui nous mènera à la joie de la Résurrection !

Bien amicalement,

Marie du Tertre

 

« Qui aime bien, châtie bien ! »

           Après quelques décennies où l’on n’a plus parlé ni du péché, ni du démon, ni de l’enfer, et où les psychologues ont largement dénoncé les traumatismes dus aux sanctions, voilà qu’aujourd’hui, ils découvrent que l’absence de sanctions, elle aussi, peut être traumatisante, et qu’elle pourrait bien être un facteur de délinquance, les enfants étant privés des repères dont ils auraient tant besoin !

 

  Nous élevons nos enfants pour les conduire vers leur vie éternelle. Notre rôle de parents est de leur montrer le chemin qui mène à Dieu tout en les écartant des obstacles qui les en détournent. Mais leur apprendre à faire le bien et à éviter le mal n’est pas si facile. Nous avons constamment à choisir entre deux voies : l’une douce et plus facile, sans contraintes et l’autre, à l’inverse, dans un effort constant contre le péché, ce qui suppose d’apprendre à réprimer ses mauvaises tendances pour s’en libérer.

  C’est dans ce choix que Dieu nous a créés libres, Il ne nous impose rien, mais nous donne sa grâce pour nous lancer sur la voie qui mène à Lui : celle qui sera faite d’efforts, de combats contre les défauts pour accéder à la vraie liberté. Tout ceci devra être entrepris très tôt, les mauvaises tendances existent, ne disparaîtront pas toutes seules, mais seulement sous l’effet de contraintes fermes, patientes et régulières.

  Voilà la raison d’être d’une bonne discipline, de règles claires et précises, de punitions justes, le tout destiné à contrecarrer, dès le jeune âge, l’inclination au mal qui vient du péché originel.

  Tout ce travail sera facilité si l’enfant sait que ses parents agissent pour son bien, et qu’il est heureux et confiant de se savoir aimé d’eux.

C’est aux parents de définir pour leurs enfants ce qui est « permis » et ce qui est « défendu » (avant 4 ans) ; puis, après 4 ans, ce qui est « bien » et ce qui est « mal ». Bien sûr, il faudra d’abord annoncer « le règlement » que les parents veilleront à appliquer. C’est là, qu’au besoin, on aura recours à des sanctions appropriées.

 

  La sanction est là pour amener l’enfant au bien. Si l’on veut qu’elle porte, elle doit être indiscutable : « ce qui est dit est dit, on ne revient pas dessus ». Ce point est fondamental en éducation et nécessite de ne pas parler à la légère et de réfléchir avant d’établir la règle à respecter, la sanction qui y correspond, tout en la dosant :

– en fonction de l’âge, de la maturité, des capacités d’un enfant.

– en fonction de la gravité objective du mal. Il est beaucoup moins grave de casser un vase de cristal par maladresse, qu’un verre de cuisine par colère !

On ne sévira pas de la même manière si l’enfant a menti ou désobéi gravement, ou s’il a simplement fait une tache sur sa chemise.

 

  Pour qu’une sanction soit bonne, surtout dans le cas d’une punition, elle doit être :

 

Effective :

  On avait annoncé une punition en cas de désobéissance, il faut maintenant passer à l’acte. C’est « automatique », papa ou maman l’avait dit. L’enfant, perpétuellement menacé de punitions qui n’arrivent jamais, n’en fera toujours qu’à sa tête. Sans parler d’une perte de confiance en ce que disent ses parents, et d’un manque de respect en leur parole s’ils ne la tiennent pas.

En revanche, celui qui sait à quoi il s’expose très certainement, trouvera un frein à sa désobéissance.

 

Juste :

  La punition doit :

– être conforme à la raison

– être proportionnée à ce qui a été fait

– tenir compte du degré de responsabilité de l’enfant (un tout petit peut faire une grosse bêtise, mais du fait de son jeune âge, il reste inconscient du mal qu’il a pu faire…)

 

  Il faut trouver le bon équilibre entre un excès de sévérité, et une attitude « laxiste » où on laisse tout passer… Attention aussi à faire la différence entre « erreur » et « faute » ; une faute doit être punie. Punir pour une simple erreur, ou une maladresse, serait une injustice.

Le but d’une sanction est d’amener l’enfant à vivre selon la « justice » (sainteté) : obéir dès qu’on l’appelle, dire la vérité, se maîtriser, retenir le mot méchant, etc. Il ne faut donc pas qu’il puisse croire que vous l’avez puni, non parce qu’il le méritait, mais parce que vous étiez en colère.

 

  Il est conforme à la justice que le tort soit réparé. Pour être réellement éducative, la punition doit donc avoir ce caractère de réparation.

– pour un vol : la restitution de l’objet

– pour un mensonge, la rectification de ce qui a été dit

– pour une dispute ou un mot méchant : la réconciliation

 

  S’il l’a vraiment méritée, l’enfant accepte très bien d’être grondé, il sait qu’il mérite une punition et peut comprendre que c’est pour son bien. Si cette réparation n’est pas faite, il ressentira inconsciemment comme un manque : il n’a pas eu les repères dont il a besoin et qu’il attend de ses parents. Ces règles sont aussi valables lorsqu’il s’agit d’une récompense : elle doit rester proportionnée à ce qui l’a mérité, ni trop, ni trop peu.

 

Calme :

  Si l’on punit un enfant sous l’effet de la colère, la punition devient excessive, disproportionnée : elle perd alors toute son efficacité ! Si nous punissons un enfant, c’est parce que nous l’aimons et que nous voulons son « vrai » bien. L’enfant doit le savoir, il ne s’y trompe pas. La punition portera d’autant plus qu’elle sera donnée en toute objectivité, calmement, « à froid ». Cela n’empêche pas d’avoir parfois à hausser le ton, mais que cela reste conscient, contrôlé.

 

Immédiate :

  L’enfant vit dans l’instant présent, il est donc nécessaire de ne pas laisser de délai entre le fait et la sanction. « Tu as désobéi, tu es puni » : on administre la sanction, c’est dans l’ordre, et après, c’est fini, on n’en parle plus. On essuie les larmes et on s’embrasse : l’enfant retrouve la paix d’une bonne conscience et son sens de la justice est satisfait !

 

  Dieu a créé l’homme par amour. Il l’a d’abord créé pour sa gloire, et pour le rendre heureux. C’est en Dieu, en lui seul qu’il faut chercher ce bonheur, en lui seul qu’on peut le trouver. Notre vocation, ce à quoi nous sommes appelés, nous et nos enfants, c’est la sainteté : nous devons la désirer et prendre les moyens pour y arriver. Voilà dans quel sens nous devons élever nos enfants, voilà l’exemple qu’ils doivent avoir devant eux pour pouvoir, à leur tour, avancer vers le bon Dieu.

Oui, donnons-leur une éducation fondée sur l’Amour !           

Sophie de Lédinghen

 

Inspiré de « Éduquer pour le bonheur. La formation morale de l’enfant » (Monique Berger)

 

Marquise au chocolat

Préparation : 30 minutes

Réfrigération : 4 heures 

 

Ingrédients pour 12 personnes :

– 300 g de Nestlé dessert

– 175 g de beurre mou 

– 4 œufs 

– 100 g de sucre glace 

 

Préparation :

Au bain-marie, faire fondre le chocolat.

Dans un saladier, mélanger le beurre (crème blanche) et ajouter le sucre glace puis mélanger.

Séparer les blancs des jaunes.

Incorporer les jaunes un par un dans le mélange beurre / sucre. 

Ajouter le chocolat fondu et laisser refroidir.

Battre les blancs en neige très ferme  puis les mélanger à la préparation.

Verser dans un moule et mettre au frais.

Démouler et garnir le gâteau d’écorces d’orange et de sucre glace.

 

Chaud froid de poulet

 

 Ingrédients :

– 1 poulet

– 1 sachet de gelée au Madère 

– 2 à 3. cuillères à soupe de crème fraîche 

– Sel, poivre, éventuellement bouquet garni 

 

Préparation :

Faire cuire le poulet et couper la chair en morceaux pas trop gros.

Préparer la gelée selon les indications avec seulement 1/3 de litre d’eau et non 1/2.

Dès qu’elle est moins chaude, y mélanger la crème fraîche et assaisonner.

Déposer les morceaux de poulet dans un moule en verre.

Verser la gelée sur le poulet et mettre au réfrigérateur pendant plusieurs heures.

On peut en plus, si on le souhaite faire une décoration au fond du moule. 

Quand la gelée est prête, avant d’y ajouter la crème, en verser une fine couche au fond du moule et mettre au frigo ou même au congélateur si on est pressé. 

Quand elle commence à prendre, disposer dessus de petits morceaux de légumes (tomate, persil …) quand la gelée a pris, déposer dans le moule, sur la décoration, le poulet.

Bon appétit. Délicieux et très pratique car ce plat peut se faire à l’avance.

 

« La vie est belle »-« Heureux »-« Frères, le temps s’est fait court. « 

La vie est belle

 Elle est belle lorsqu’une rai de lumière au matin nous fait signe et, nous montrant les tâches qui s’amoncellent, nous met à « notre place ».

Elle est belle au long des heures qui s’égrènent, parce que chacune étant riche d’amour est sanctifiée.

Elle est belle lorsque le jour n’est plus que souvenirs rassemblés au cours de la nuit venue.

Elle est belle lorsque notre printemps n’est plus, et quand notre été a donné ses fruits.

Elle est belle lorsque l’automne frappe à l’huis de notre vie, et que derrière lui l’hiver guette.

Elle est belle lorsque nous nous penchons vers l’éternelle aurore.

Elle est belle parce qu’elle va vers son Seigneur, comme le fleuve dans l’océan se perd. 

 

« Heureux! »

                     Heureux ceux qui s’aiment assez, qui veulent assez se plaire, qui se connaissent assez, qui s’entendent assez, qui sont assez parents, qui pensent et sentent assez de même, assez ensemble en dedans, chacun séparément, assez les mêmes chacun côte à côte…

Heureux ceux qui s’aiment assez, pour savoir se taire ensemble, dans un pays qui sait se taire.

Charles Péguy

 

          « Frères, le temps s’est fait court. « 

           Méditons souvent la parole de Saint Paul : « Frères, le temps s’est fait court. » Quand nous l’aurons bien compris, quand notre foi sera ce qu’elle doit être, nous regarderons d’un autre œil l’avenir. Nous comprendrons qu’il ne faut pas nous laisser endormir dans la prospérité de notre famille. Nous n’oublierons jamais que nous ne sommes en ce monde que des voyageurs. Nous imiterons les oiseaux du ciel, qui accrochent leur nid à l’arbre pour un printemps et sont prêts à partir quand vient l’hiver. Nous comprendrons qu’il est important de nous préparer aux épreuves qui s’abattront un jour sur nous, afin que nous ne soyons pas écrasés par elles, mais que nous puissions, au contraire, les transformer en fruits de sainteté. Nous verrons qu’il importe dès maintenant, de nous mettre à l’œuvre, de pratiquer un vrai détachement, d’être vigilants et généreux.

  Qu’ils avancent résolument dans la voie large et généreuse de l’amour. Qu’ils se refusent à laisser pénétrer dans leur foyer l’esprit du monde, avec ses vaines ambitions de termitière. Que leur famille soit vraiment pour eux l’œuvre de Dieu. Que celui qui entre dans leur maison puisse y déposer son accablant fardeau de soucis, qu’il y trouve la paix et que le tumulte du dehors s’évanouisse. L’âme y redécouvrira le sens profond de sa vie qu’en proie aux vaines agitations, elle avait perdue. Elle y trouvera la stabilité de ceux qui ont mis en Dieu toute leur espérance. Et rien ne ravira leur joie.

A . Christian – Ce sacrement est grand

 

La vengeance

           L’homme, de par sa nature sociale, ne peut vivre sans suivre une certaine règle morale, que cette dernière soit divine (les dix Commandements), sociale (la loi, les coutumes), ou simplement personnelle (les principes de vie,…). Transgresser l’une ou l’autre de ces règles revient à nuire à l’ordre établi, et demande réparation du dommage causé ainsi que la punition du fautif, afin de le corriger et de prévenir tout autre écart de sa part ou de celle de ses semblables. Cette réparation, ce châtiment des fautes commises est à proprement parler appelé « vengeance1 », et peut relever du droit public, comme du droit privé, et bien sûr du droit divin. Saint Thomas s’est penché à différents endroits de sa Somme Théologique sur la question du juste châtiment, de la nécessité ou non d’infliger une punition, des défauts qui peuvent y être liés, et de divers aspects qu’il peut être intéressant d’aborder pour mieux comprendre le principe évangélique du pardon.

 

Vengeance et Vindicte

  La première question que se pose saint Thomas au sujet de la vengeance2, est celle de sa licéité, de sa moralité : peut-on demander réparation d’une offense quand Dieu lui-même, dans l’Ecriture, dit « A moi la vengeance et la rétribution3 », et quand Jésus-Christ prescrit de « Tendre l’autre joue » quand l’on a été offensé ? A cela le Docteur Angélique répond en distinguant vertu de vengeance et vengeance de haine.

 

  La vertu de vengeance, que l’on peut nommer vindicte, est la « poursuite et punition des crimes par l’autorité légale » (Dictionnaire La Langue Française). Elle s’exerce par les institutions de l’Etat, telles que les tribunaux et les forces de police, et fait partie de ses pouvoirs régaliens4, puisqu’il lui appartient d’assurer la sécurité de ses citoyens, entre autres moyens par le châtiment de ceux qui contreviennent à la Loi et à l’ordre public. C’est là une prérogative élémentaire du pouvoir civil et des princes, « Ministre[s] de Dieu pour tirer vengeance de celui qui fait le mal5 ». La vengeance, ou vindicte, fait dans ce cas partie de la justice commutative, dont le but est de régler les relations, les échanges entre personnes. L’Etat n’en est pas le seul garant, mais partage ce rôle de juge avec toute autre autorité naturelle, de celle du père de famille à celle du chef d’entreprise ou du président d’une association, ces derniers étant, à leur niveau, responsables de la société dont ils sont à la tête. C’est pour cette raison qu’ils peuvent chacun infliger une punition à ceux qui leur sont subordonnés, en vue du bien commun. Aucun n’usurpe ici un droit qui n’appartiendrait qu’à Dieu, mais tous en usent par délégation, toute autorité venant de Dieu.

 

  Différente est la vengeance, au sens où nous l’entendons couramment. Il s’agit alors du châtiment infligé par une personne privée à une autre personne en raison d’une injustice commise, que cette dernière soit réelle ou imaginée. L’expression courante que l’on retient est « se faire justice », mais il existe un principe très simple en Droit : l’on ne peut à la fois être juge et partie. L’offensé a naturellement tendance à surestimer le mal dont il est la victime, et donc à infliger une punition disproportionnée. L’homme qui se ferait justice, – en plus de s’arroger un droit réservé à l’autorité et donc de créer un désordre – , déclenche une spirale de violence pouvant très vite tourner au chaos. Si, en effet, j’ai le droit de punir mon voisin pour un dommage qu’il m’aurait causé, qu’est-ce qui l’empêcherait à son tour de chercher à se venger de moi ? Quel serait l’arbitre, où serait la limite ? C’est là tout le problème de la vendetta, véritable coutume encore présente en Sicile ou dans la région des Balkans : l’offense reçue doit être réglée entre les deux rivaux sans en référer au pouvoir légal, et il revient aux fils de venger leurs pères. Il s’ensuit des décennies de guerre entre familles, la vengeance appelant la vengeance. A rebours de cela, l’Evangile nous apprend à « Vaincre le Mal par le Bien6 » et à pardonner « comme Dieu nous a pardonné7 ». Saint Thomas expose en ces mots l’immoralité de la vengeance privée : « Ce n’est pas une excuse que de vouloir du mal à celui qui nous en a causé injustement, de même qu’on n’est pas excusé de haïr ceux qui nous haïssent ».

 

Cruauté et faiblesse

  Infliger une peine en réparation d’un mal commis demande, de la part de l’autorité, une vision claire du bien commun et un respect évident de la morale, sans quoi elle risque de tomber dans deux vices liés à la vengeance, selon saint Thomas : le premier vice par excès, à savoir la cruauté, le second par défaut, à savoir la faiblesse, ou la mollesse.

  La cruauté désigne tant une trop grande sévérité dans la punition d’une faute, qu’un châtiment infligé sans raison valable. L’autorité peut se montrer coupable d’une excessive sévérité pour plusieurs raisons. La première pourrait être de « faire un exemple », en frappant les esprits et en terrifiant les membres de la société, afin de les empêcher d’agir contre la Loi. Le but peut être louable, mais empêcher un désordre par un tel moyen reste en soi un désordre, et donc ne peut être en aucun cas justifié et moralement bon. La « Raison d’Etat » ne saurait être un prétexte au mal, une autorité devant toujours protéger la justice.

  Une autre raison de l’excessive sévérité d’une autorité serait de forcer l’obéissance, ou plutôt la soumission de ses subordonnés, à une loi stupide, sans réel fondement ou même immorale. Le mot Draconien fait référence au tyran Dracon homme d’Etat de l’Antiquité grecque à l’origine d’un code de lois dont la plupart des transgressions, mineures comme majeures, étaient punies de mort. L’Histoire regorge d’exemples de cette sorte, et la période actuelle ne fait pas exception.

Pour ce qui est du châtiment infligé sans raison réelle, il s’agit bien souvent d’une vengeance aveugle, désignant comme victime toute personne partageant un quelconque lien avec un offenseur réel ou présumé : c’est le célèbre « Si ce n’est toi, c’est donc ton frère », de la fable de la Fontaine8. La cruauté désigne également la violence gratuite, mais cette partie concerne moins notre propos actuel.

 

  La faiblesse dans le châtiment est le second défaut lié à la vengeance. L’autorité peut s’en rendre coupable par peur, ou par désintérêt. Le principe « Tous égaux devant la Loi », a en effet connu maintes dérogations, en fonction de l’importance du contrevenant ou de la puissance de ses relations sociales. Cela peut être totalement justifié quand la condamnation publique causerait plus de mal que de bien, il faut alors tolérer sans pour autant approuver, mais ces cas sont assez rares, concernant principalement la faute d’une autorité elle-même : « Il faut fermer les yeux si le châtiment de sa faute doit causer du trouble parmi le peuple9 ». L’on a trop souvent pu faire le constat d’un pouvoir « fort contre les faibles, faible contre les forts ». Le résultat est inévitablement une hardiesse plus forte des fauteurs ainsi qu’une exaspération de leurs victimes, tentées alors de se faire elles-mêmes justice, créant un nouveau désordre.

  L’autre cause de cette mollesse dans la vengeance est plus souvent le fait de l’autorité paternelle, ne s’appliquant pas à son devoir de correction parce qu’accaparée par d’autres occupations (vie professionnelle, divertissements) ou simplement désintéressée du bien de sa famille. A ce sujet, l’Ecriture dit « Celui qui ménage la baguette hait son fils10 ». Manquer, par excès ou défaut de sévérité, au devoir de vengeance imposé par la justice, entraîne dans l’un et l’autre cas le délitement de l’ordre social. A l’opposé de ces vices, les vertus de clémence et de mansuétude permettent de renforcer une société, et favorisent l’harmonie et la concorde entre ses membres.

 

Clémence et mansuétude

  Clémence et mansuétude règlent respectivement la vindicte exercée par l’autorité et la vengeance des individus. Elles permettent de modérer les passions et d’éviter d’infliger une punition disproportionnée.

 

  La clémence est donc propre à l’autorité. Elle est, selon la définition de Sénèque, « La douceur du supérieur à l’égard de l’inférieur11 ». Son effet est de limiter la peine prévue, de punir en deçà de ce qui est édicté par la Loi, voire même d’annuler le châtiment. Il ne s’agit pas là du vice de faiblesse ou de mollesse dont nous avons parlé précédemment, la clémence s’inspirant toujours de la droite raison pour mieux corriger le fautif et l’emmener plus sûrement à la vertu, si ses dispositions s’y prêtent. Dans Cinna de Racine, l’empereur Auguste pardonne au personnage éponyme malgré la volonté de ce dernier de l’assassiner. Cinna, touché par la douceur de l’empereur, lui voue sa fidélité et sa vie. De manière plus commune, la clémence « [] diminue les peines, comme discernant que l’homme ne doit pas être puni davantage », en prenant en compte les circonstances particulières et la possibilité d’amendement du fautif. Elle est donc diamétralement opposée à une certaine « bureaucratisation » de la Justice, qui appliquerait à tous les mêmes peines, sans distinction.

 

  La mansuétude, elle, vise à réprimer la colère qui est un désir de vengeance causé par l’injustice, et à la remplacer par la bienveillance envers l’offenseur. C’est là proprement l’attitude du chrétien, animé par l’amour surnaturel du prochain enseigné par Jésus-Christ : « Comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres12 ». Il s’ensuit, nous dit saint Thomas, que le chrétien doit, « dans la mesure où l’offense est purement personnelle, la supporter avec patience ». Il faut ici appuyer sur le « purement personnelle », la réparation d’une offense étant nécessaire quand, à travers soi, est attaqué Dieu, la religion ou bien l’autorité que l’on représente. On ne châtie alors pas pour soi, mais pour quelque chose qui nous dépasse, qui est au-dessus de nous. Ne pas demander réparation d’une injure faite à Dieu serait, par exemple, une marque d’ingratitude et d’infidélité : « Rester insensible aux offenses faites à Dieu, c’est le comble de l’impiété13 ». Moïse, saisi d’une sainte colère à la vue des Hébreux adorant le Veau d’or, brisa les Tables de la Loi et fit périr par l’épée trois milles des impies. Autres temps, autres mœurs…

 

  La vengeance peut donc autant désigner une vertu qu’un vice, selon les dispositions de celui qui l’applique : rétablir la justice et corriger le fautif, ou bien satisfaire sa colère. Dans le premier cas, elle est une prérogative de l’autorité et ne peut être exercée par les individus, même en cas de défaillance de sa part. Dans le second cas, elle n’est tout simplement pas permise, le mal ne devant pas entraîner le mal. La Loi ancienne, celle du Talion, « Œil pour œil, dent pour dent », a définitivement été remplacée par la Loi nouvelle, celle de la Charité. A nous de nous appliquer à acquérir cette douceur et cette patience qui font l’admiration du monde et la gloire de l’Eglise, et qui sont la marque des amis de Dieu : « Bienheureux les Doux, car ils recevront la terre en héritage, Bienheureux les assoiffés de justice, car ils seront rassasiés, Bienheureux les Pacifiques, car ils seront appelés fils de Dieu14 ».

   

Un animateur du MJCF



1 Du latin Vindicta : Punition, Vengeance

2 Somme Théologique, 2nda, 2ndae, Q.108

3 Deutéronome, 32-35

4 « Se dit des fonctions politiques et administratives (police, défense, etc.) qui dépendent directement de l'État ou de son représentant suprême », Larousse

5 Saint Paul, Rom.,13.4

6 Saint Paul, Rom. 12,21

7 Cf Foyers Ardents n°25 : « Le Pardon »

8 Le Loup et l’Agneau, Livre 1er, fable 10

9 Somme Théologique, 2nda, 2ndae, art.1 : cette tolérance n’est évidemment plus valable quand la faute de l’autorité est pire que le scandale causé par le châtiment de sa faute (excommunication de Rois responsables de crimes, d’adultères publiques, …)

10 Proverbes, 13, 24. Il s’agit là, bien évidemment, de punir en vue de la correction, de la progression dans la vertu, non de violence gratuite.

11 De Clementia, Sénèque

12 Jean, 13.34

13 Saint Jean Chrysostome

14 Mat. 5, 4-9



Les insomnies

           La retraite peut être un moment rêvé depuis des années, idéalisé et attendu comme un soulagement, ou au contraire, redouté et source d’inquiétude et d’angoisses : car avec la retraite, tous les maux de la vieillesse commencent à se manifester ou à s’intensifier, et parmi eux, non le moindre, l’insomnie…

Certains en souffrent déjà depuis longtemps, mais peu sont arrivés à l’apprivoiser ou même à la désirer, comme l’a fait le Bienheureux Charles de Foucauld dans sa retraite d’ermite.

Voici ce qu’il disait de ses nuits de veille, illuminées par sa profonde vie spirituelle. Quelle richesse pour nos pauvres âmes !

 

  Notre-Seigneur, prie seul, prie la nuit. C’est une habitude chez Lui… Bien des fois, l’Evangile nous répète : « Il se retira seul pendant la nuit pour prier » … Aimons, chérissons, pratiquons à son exemple, la prière nocturne et solitaire… Quand tout sommeille sur la terre, veillons et faisons monter nos prières vers notre Créateur… S’il est doux d’être en tête-à-tête avec ce qu’on aime au milieu du silence, du repos universel et de l’ombre qui couvre la terre, combien est-il doux d’aller en ces heures, jouir du tête-à-tête avec Dieu ! Heures d’incomparable félicité, heures bénies qui faisaient trouver à saint Antoine les nuits trop courtes… Heures où, pendant que tout se tait, tout dort, tout est noyé dans l’ombre, je vis aux pieds de mon Dieu, épanchant mon cœur dans Son amour, autant qu’il me chérit… Nuits fortunées que mon Dieu me permet de passer en tête-à-tête avec Lui… O mon Seigneur et mon Dieu, faîtes-moi sentir comme je le dois, le prix de pareils moments ! Faîtes-moi « delectare in Domino » … Faîtes-moi, à Votre exemple, n’avoir pas de plus chers moments, pas de plus vrai repos, pas d’heures plus suaves et plus enviées que ces heures de prières nocturnes et solitaires !

 Ecrits spirituels. Charles de Foucauld