Le petit oiseau de toutes les couleurs

Gilbert Becaud (1927, Toulon – 2001, Boulogne Billancourt)

Gilbert Francois Léopold Bécaud / Maurice Alfred Marie Vidalin

Une chanson pleine de gaieté, sur un rythme andin, pour la rentrée des classes, car elle évoque assez bien les velléités d’école buissonnière, pour les petits comme pour les grands, auxquelles ce petit oiseau vient sagement mettre un terme ! Également une bonne idée de mime …

Le petit oiseau de toutes les couleurs https://open.spotify.com/track/5sisNvWSVyOXth5CjhQ9nA

Gilbert Becaud (1927, Toulon – 2001, Boulogne Billancourt)

Gilbert Francois Léopold Bécaud / Maurice Alfred Marie Vidalin

 

Une chanson pleine de gaieté, sur un rythme andin, pour la rentrée des classes, car elle évoque assez bien les velléités d’école buissonnière, pour les petits comme pour les grands, auxquelles ce petit oiseau vient sagement mettre un terme ! Également une bonne idée de mime …

Ce matin, je sors de chez moi
Il m’attendait, il était là
Il sautillait sur le trottoir
Mon Dieu, qu’il était drôle à voir.
Le p’tit oiseau de toutes les couleurs
Le p’tit oiseau de toutes les couleurs, hop !

 

Ça f’sait longtemps que j’n’avais pas vu
Un petit oiseau dans ma rue
Je ne sais pas ce qui m’a pris
Il faisait beau, je l’ai suivi.

Le p’tit oiseau de toutes les couleurs
Le p’tit oiseau de toutes les couleurs

 

Où tu m’emmènes, dis, où tu m’entraînes, dis ?
Va pas si vite, dis, attends-moi !
Comme t’es pressé, dis, t’as rendez-vous, dis ?
Là où tu vas, dis, j’vais avec toi !

On passe devant chez Loutcho
Qui me fait hé ! qui me fait ho !
Je ne me suis pas arrêté
Pardon, l’ami, je cours après
Un p’tit oiseau de toutes les couleurs
Un p’tit oiseau de toutes les couleurs

 

Sur l’avenue, je ne l’ai plus vu
J’ai cru que je l’avais perdu
Mais je l’ai entendu siffler
Et c’était lui qui me cherchait.
Le p’tit oiseau de toutes les couleurs
Le p’tit oiseau de toutes les couleurs

Où tu m’emmènes, dis, où tu m’entraînes, dis ?
Va pas si vite, dis, attends-moi !
Comme t’es pressé, dis, t’as rendez-vous, dis ?
Là où tu vas, dis, j’vais avec toi !

On est arrivé sur le port
Il chantait de plus en plus fort
S’est retourné, m’a regardé
Au bout d’la mer s’est envolé.

J’peux pas voler, j’peux pas nager, dis ?
J’suis prisonnier, dis, m’en veux pas


Et bon voyage, dis, reviens-moi vite, dis ?
Le p’tit oiseau de toutes les couleurs

Bon voyage ! Reviens vite, dis !
Bon voyage !

 

Le bonheur, c’est d’en donner

Chère Bertille

            Le monde n’est pas glorieux, mais ce n’est pas pour autant qu’il faut s’enfermer dans la tristesse. C’est tout l’objectif du monde et du Grappin, de nous faire chuter par ce biais là. Alors, nous, jeunes filles prenons le contre-pied, en nous efforçant d’être la joie de tous.

   La joie chrétienne, c’est donner du bonheur aux autres. Le bonheur parfait n’existe pas sur cette terre. Il y a toujours une difficulté, une petite croix. Si on se regarde soi-même, jamais rien n’ira. Mais si notre objectif c’est d’apporter du bonheur aux autres, voilà un but à notre vie. Et tu verras Bertille que faire des heureux, c’est l’admirable moyen d’assurer ton propre bonheur.

Cette façon d’agir t’élève au niveau de Dieu même. L’unique but de Dieu, en nous créant, c’est de nous rendre heureux. Il nous accorde tous les moyens pour l’être : la grâce sanctifiante qui nous fait enfant de Dieu, les sacrements qui nous font participer à sa vie divine, la communion qui permet de vivre en sa présence… Il nous suffit de venir puiser à la source. Cette joie, toute jeune fille peut la donner, car elle est toute spirituelle. Même si tu as un tempérament flegmatique, tu peux procurer de la joie dans ton entourage. Imitons la vie de Notre-Seigneur sur terre. Comment a-t-il fait pour apporter la paix et la joie, partout où il passait durant sa vie publique ? Il ne cessait de faire du bien. Il guérissait les malades, consolait ceux qui étaient dans la peine, convertissait les âmes juste par sa présence. Sa personne toute entière diffusait le bien. Et c’est cela qu’il faut imiter. Pas besoin de grand discours. Juste une présence qui fait penser qu’un être supérieur existe.

  La sensibilité de la jeune fille est très variable, nous le savons, et soumise aux émotions. Pour rayonner cette joie, la jeune fille doit paraître toujours contente et l’être vraiment. Ne soyons pas de ces jeunes filles variables à l’excès, capricieuses qui vingt fois le jour, changent d’humeur, d’extérieur, de manières. Vrais baromètres ambulants qu’il faut consulter du regard avant de les aborder.

  Paraissons toujours contentes, à moins qu’il ne s’agisse de choses où Dieu est offensé, ce qui serait donner une sorte d’approbation. Dans ce cas, il suffit de rester froide et distante. Le secret d’être toujours contente, c’est de prendre tout comme venant de la main de Dieu qui saura son heure venue disperser les nuages et souvent même tirer le bien du mal.

  Être toujours contente, c’est le signe certain de beaucoup d’efforts, de luttes intérieures, d’actes répétés pour pratiquer les vertus d’humilité, de charité, de patience et de douceur. Il faut un certain temps pour en arriver là. C’est un travail de tous les jours avec des chutes mais aussi de glorieuses conquêtes, que Dieu et ses anges admirent et devant lequel le monde lui-même s’incline. C’est l’apostolat de la jeune fille. Que de pécheurs endurcis ont cédé devant le bon visage, devant l’air souriant, devant l’empressement toujours joyeux d’une jeune fille.

   Voilà ma chère Bertille, mes encouragements à pratiquer la joie chrétienne. Tu procureras du bien aux autres mais tu seras aussi récompensée par cette paix intérieure qu’elle te procurera à toi-même.

 Anne

 

« Ne craignez point, petit troupeau »

           Le monde craque de toutes parts, les pères et les repères sont perdus, nul ne sait où donner de la tête ni à quel saint se vouer. L’inquiétude nous hante et alimente notre quotidien d’homme à courte vue et réaction instantanée via les ondes 3, 4 et 5G. Il semblerait que notre profondeur de champ très vaste dans l’espace se soit fortement réduite dans le temps. Nous nous considérons presque comme les premiers habitants de cette terre ayant oublié les générations qui nous ont précédés. Nous sommes malheureux et nous avons parfois l’impression de vivre les pires moments de l’histoire de l’humanité, certainement la fin du monde est arrivée, c’est pour bientôt car les choses n’ont jamais été aussi mal.

 

  Certes la vie n’est pas toute rose et de nombreuses interrogations subsistent. Mais jetons un œil par-dessus l’épaule de nos parents et regardons les tempêtes que nos pères ont eu à traverser : Mai 68 et la révolution sexuelle, la débâcle et l’exode de juin 1940, l’occupation et le STO, les déportations dans les camps nazis ou soviétiques, l’épidémie de grippe espagnole, 14-18 et la grande boucherie anonyme, 1870 et l’invasion prussienne, les guerres Napoléoniennes et la Bérézina, la Révolution française, la mort du Roi et la guillotine et le génocide vendéen, les guerres de religion et la lèpre du protestantisme, les Invasions des maures, la Guerre de cent ans et l’anarchie au royaume de France, les luttes incessantes du moyen-âge, les invasions Viking, la chute de l’empire romain… Et encore ce n’est qu’un très rapide balayage. Mettons-nous maintenant à la place de nos ancêtres qui ont vécu durant ces évènements et essayons d’imaginer leur vie, leurs angoisses, leurs inquiétudes ! Elles ressemblaient très certainement aux nôtres. Et malgré tout, ils ont vécu et ils sont morts comme nous mourrons, mais surtout ils ont transmis et ils ont réussi à transmettre contre vents et marées, contre assauts et attaques, contre tortures et massacres puisque nous sommes là grâce à eux pour transmettre à notre tour le dépôt de la Foi et de l’amour de Dieu. Et eux sont là-haut pour nous encourager et pour intercéder pour nous. Alors à quoi bon s’inquiéter, pourquoi se ternir la vie ? Parce que nous sommes déçus, parce-que nous commencions à croire aux sirènes consuméristes des lendemains qui chantent. Une vie tranquille et confortable serait notre droit alors qu’eux ont tous souffert et combattu. Et nous ne sommes pas prêt à y renoncer, nous sommes accrochés à notre confort et nous ne voulons pas croire que le bonheur de l’homme n’est pas de ce monde !

 

  Devons-nous pour autant vivre prostrés, vivre cachés, nous résigner dans la crainte et la torpeur en attendant la mort et le paradis puisque le bonheur n’est pas de ce monde ?

  Allons plutôt puiser la joie et l’Espérance à sa source, au sacrifice de la croix, imbibons-nous de l’amour de Notre Seigneur Jésus-Christ, cela commencera déjà à nous rassurer, à nous rasséréner. Que peuvent contre nous les persécutions de nos ennemis puisque Dieu est avec nous ?

 

  Puis cherchons dans l’étude, dans l’histoire et dans la réflexion la conduite à tenir. Les temps nous sont hostiles et les repères habituels se sont évanouis. Et de nombreuses nouvelles questions se posent à nous pour lesquelles il n’existe pas de réponse toute faite. Prenons le temps d’y réfléchir, fuyons les réactions instantanées et à fleur de peau en prenant du recul autant que possible en nous posant la question des conséquences de nos décisions pour notre futur et celui de nos enfants.

  Essayons d’affronter les problèmes en face et au bon moment, sans anticiper des problèmes qui ne se poseront peut-être jamais étant donné la vitesse à laquelle les décisions politiques, les ordres et les contre ordres pleuvent. Mais aussi sans repousser indéfiniment la prise de décision quand celle-ci est nécessaire, car les problèmes non résolus sont source d’inquiétude latente.

 

  Enfin gardons à l’esprit que nous sommes sur la terre pour « louer, honorer et servir Dieu et, par ce moyen, sauver notre âme ». Une bonne retraite peut nous aider à nous en souvenir et à remettre ce but devant nos yeux. Une fois le but en tête, les décisions s’ordonnent naturellement et souvent avec la grâce de Dieu, tout s’éclaire. Enfin, cultivons notre abandon en la Providence, si le Bon Dieu permet que nous soyons dans des situations difficiles et compliquées, il nous envoie aussi les grâces pour en sortir, il nous suffit de les lui demander pour les obtenir !

 

  Alors haut les cœurs, la vie est belle et surtout celle d’un jeune homme chrétien qui a Dieu avec lui.

 

Antoine

 

Jésus, que ma joie demeure

Notre citation pour septembre et octobre :  

« La joie de la conscience n’est jamais bruyante, elle est discrète, c’est un chant en mineur. »

Anne Barratin (1832-1915)

 

Jésus, que ma joie demeure

Cantate BWV 147 (a) Herz und Mund und Tat und Leben

(Le cœur et la bouche, et l’action et la vie)

   Ultime choral de la Cantate, (la cantate entière forme deux parties de six et quatre partitions), composée à Weimar en 1716 pour le quatrième dimanche de l’Avent et jouée pour la première fois le 20 décembre en la chapelle ducale pour la fête de la Visitation. Le texte est du librettiste Salomon Franck (1659-1725).

 

  Bach est le grand maître de la cantate religieuse qui, pour les offices luthériens, prend place entre la lecture de l’Évangile et la prédication. Très grand travailleur, Bach a écrit, entre autres œuvres, plus de trois cent cantates. Bach est un compositeur de conviction luthérienne. Il faut noter, pour comprendre mieux son œuvre qu’il recherche d’abord la gloire de Dieu, ses manuscrits se terminent par l’annotation « SDG » signifiant « Soli Deo Gloria ».

  Le titre du choral de cette cantate a donné lieu assez récemment à une correction de traduction : « Jésus demeure ma joie » (et non pas « Jésus, que ma joie demeure » qui reste le titre officiel de la cantate, exprimé dans une forme plus poétique qu’exacte).

Jesus bleibet meine Freude,

Meines Herzens Trost und Saft,

Jesus wehret allem Leide,

Er ist meines Lebens Kraft,

Meiner Augen Lust und Sonne,

Meiner Seele Schatz und Wonne;

Darum lass’ ich Jesum nicht,

Aus dem Herzen und Gesicht.

Jésus demeure ma joie,

la consolation et la sève de mon cœur ;

Jésus me préserve de toute souffrance

Il est la force de ma vie,

le plaisir et le soleil de mes yeux,

le trésor et le délice de mon âme.

Voilà pourquoi je ne laisse pas Jésus

Hors de mon cœur et de ma vue.

Herz Und Mund Und Tat Und Leben, Cantata BWV 147: No. 10 « Jésus Que Ma Joie Demeure » · Helmuth Rilling, The Bach-Ensemble (spotify.com)

 

Un avant goût de paradis au foyer

                      Il arrive que l’on ait des soucis si préoccupants que l’humeur générale des habitants du foyer s’en ressente ! Habituellement cela est passager et les quelques nuages laissent place au soleil aussitôt que l’on a surmonté le désagrément. Seulement, il existe aussi des personnes qui entretiennent une humeur morose en famille, qui ne voient que les inconvénients aux événements et se lamentent constamment, quoi qu’il arrive !

« Et voilà, il pleut, c’est toujours comme ça quand j’ai davantage de lessive à faire sécher ! C’est vraiment pénible ! », puis, « Et voilà, il fait beaucoup trop chaud avec ce soleil, il va falloir encore arroser le jardin ! Je n’avais pas du tout prévu ça ! »

Cela devient si pesant qu’il arrive, à la longue, que cela puisse avoir une mauvaise répercussion sur la santé physique, voire mentale, des membres de la maisonnée. En attendant, les enfants prennent l’habitude de grogner pour tout, le mari rentre de plus en plus tard le soir pour fuir cette ambiance qui devient si lourde. Le désordre s’installe, les époux se disputent, les enfants font de même…plus rien ne va jamais puisqu’il en a été décidé ainsi !

  Sursum corda ! Luttons contre ce mauvais penchant si telle est notre nature, élevons notre cœur vers le bon Dieu qui n’est que lumière, joie et paix ! Regardons le ciel se refléter dans la flaque d’eau au lieu de se contenter d’y voir la boue qui y traîne au fond ! La seule pensée que Dieu est toujours là pour nous, dans notre âme de baptisé, devrait nous rendre le sourire et la joie au cœur ! Cette joie est un don de Dieu, il faut non seulement la vouloir et la demander, mais aussi travailler à l’établir en nous. Elle nous apportera la paix, la bonne conscience de ceux qui obéissent à Dieu dans ses commandements, qui font leur devoir d’état pour lui plaire et le servir dans chacun de leurs travaux. Il faut de la volonté pour trouver cette joie, cela se travaille car Dieu nous a créés libres, il ne nous impose pas de l’aimer, libre à nous de le suivre ou non. Tout va ensuite tellement mieux car alors Dieu voit le règne de la raison sur nos sens et répond à nos efforts par la communication de ses biens et de ses faveurs. Elles nous font ainsi goûter quelque chose de la paix céleste qui nous rend semblables à Lui, doux et humbles de cœur. Nous n’en connaîtrons la plénitude que dans la Jérusalem céleste, mais on peut, dès ici-bas, en obtenir quelque avant-goût.

Vous voulez garder cette paix de l’âme ? cette joie pure et simple ? Tournez-vous vers votre Créateur, apprenez à l’aimer davantage par des lectures profondes qui n’ont pas besoin d’être ardues ou difficiles. Vous verrez comme cette soif de Dieu grandira, et comme votre âme se dilatera progressivement dans un plus grand amour pour Lui. Habituez-vous à vivre en sa sainte présence quoi que vous fassiez.

Peu à peu vous vous surprendrez à entretenir dans vos pensées et vos actions les vertus chrétiennes, à la maison d’abord, entre époux…ce qui n’est pas vraiment difficile quand on s’aime, mais en faire l’effort entretient les habitudes : la patience, la douceur, la simplicité, la tempérance de la langue… Cette langue si prompte à rouspéter, se plaindre, exagérer, colporter, murmurer… ! Oh le murmure ! Qui ne murmure pas de temps à autre… et même souvent ?! « Il a encore arraché sa poche de veste ! », « Elle n’a toujours pas aspiré sous le lit ! », « Et qui doit, une fois de plus, descendre la poubelle ?! »

 

  Peut-être que cette véritable histoire d’un prêtre exorciste vous aidera à ne plus murmurer, car le murmure ne vient pas de Dieu et assombrit l’âme :

 Pour chasser le démon d’un possédé, l’exorciste procède par étapes précises afin de reconnaître s’il s’agit vraiment du démon avec prudence, car l’exercice est vraiment dangereux pour qui approche le diable. Après différentes questions très progressives, le prêtre en vient à parler de la Sainte Vierge dont le démon a tant horreur. Un jour, alors que l’exorciste vient de prononcer le nom de Marie, le possédé se met soudain à hurler : « Ah non, ne me parlez pas de celle-là ! Ne m’en parlez pas ! … Devant la Croix, elle n’a même pas murmuré !!! Vous m’entendez ? Même pas murmuré !!! » Oui, Notre Dame si pure, si vertueuse, cette Mater Dolorosa au cœur sept fois transpercé d’un glaive de douleur… n’a pas prononcé un son, elle ne s’est pas abaissée au moindre murmure. Elle a tout accepté et offert sans un seul mot. Réfléchissons à ce silence de Marie, le cœur pourtant insoutenablement broyé.

Vous verrez comme l’on reste plus digne et dans l’offrande lorsque l’on ne murmure plus. On croit que murmurer soulage, mais c’est d’arrêter de murmurer qui apaise !

 

  Peu à peu ce plus grand amour de Dieu, ce travail des vertus chrétiennes, cette joie de l’âme, nous deviennent comme une deuxième nature. Et l’on se sent si « riche de Dieu » qu’on voudrait le donner aux âmes partout autour de nous ! Cet élan nous pousse à rayonner notre foi, à être apôtre !

« Un apôtre, c’est un calice plein de Jésus, et débordant sur les âmes » explique-t-on aux enfants de la Croisade Eucharistique. Tout est dit !

 

  Que nos âmes soient donc débordantes de cet amour de Dieu qui nous pousse joyeusement à Le donner par l’exemple, l’attitude extérieure, le sourire, le regard mais aussi par une parole bienveillante, réconfortante, encourageante. Chers époux, vous ne vous sanctifierez mutuellement, vous ne donnerez de bons fruits que dans une vraie joie chrétienne débordant sur toutes les âmes de votre foyer, puis hors de chez vous. « Dieu le veult ! »

               S de Lédinghen

 

Semeuse de joie

Ma fille, ma sœur, tu le sais bien, un saint triste, est un triste saint… Et il n’est pas si facile d’atteindre, comme saint François d’Assise, la joie parfaite. Joie de la pure volonté divine quand la nature y répugne ou rechigne… Je laisse à d’autres le soin de te l’enseigner.

Je voudrais t’apprendre plutôt comment être une semeuse de joie dans un monde qui confond joie et excitation, humour et grossièreté. Ces petites joies quotidiennes pour donner à l’âme la bonne direction, l’habitude de la gaieté, socle de ce qui fera grandir vers la joie parfaite.

C’est si important de pouvoir laisser derrière toi dans la journée, ou dans ta vie un sillage de bonheur, malgré les malheurs des temps.

Oh, je sais bien que tout va mal avec les décisions de nos gouvernants, cette tyrannie qui prend forme peu à peu, et celle des hommes d’Eglise contre la vraie foi et la messe qui l’exprime.

Les conversations en sont si pleines, que l’on croirait qu’il n’existe plus d’autres sujets. Les âmes sont inquiètes, tournent et retournent tout cela dans leur tête, se précipitent sur les dernières nouvelles données à profusion par « les étranges lucarnes » et cherchent comment échapper à cet étau qui se resserre.

Le remède : semer de la joie.

C’est là le danger : nous faire perdre la paix et la joie qui l’accompagne nécessairement, cette joie simple, faite de confiance et d’émerveillement comme un enfant redécouvrant le monde chaque matin. Si pendant ce temps, Dieu est oublié, loin derrière les créatures, l’Adversaire se réjouit.

Alors à ta petite place, efforce-toi de semer de la joie autour de toi, c’est si nécessaire.

Avoir une oreille attentive et patiente donnant son temps et son cœur.

Penser à ce qui pourrait faire plaisir ou soulager la peine, deviner le petit geste de réconfort ou d’aide, rendre un service inattendu surtout s’il te coûte, tant et tant de petits riens pour,

Semer de la joie.

 Montrer la bonté de Dieu dans chaque instant, savoir sourire d’une situation et rire de bon cœur, dédramatiser l’inquiétude excessive, prier pour savoir comment réconforter afin de trouver les mots justes, même si c’est juste un petit mot.

Être heureuse d’offrir ce qui nous peine ou nous mortifie, comme un honneur qui nous fait participer à la Rédemption.

Réprimer un mouvement d’impatience, au contraire mettre l’autre en valeur.

Souligner ce qui est bien fait et complimenter, s’effacer si cela nous contrarie.

Ne pas se mettre en avant mais laisser les louanges aux autres.

Ne pas contrister pour,

Semer de la joie.

 Rappeler que Dieu est au-dessus de tout et permet le mal dans un dessein mystérieux, qu’après la Passion vient la Résurrection.

Aider à voir toute la bonté divine dans nos vies, dans ce soin permanent si nous Le laissons faire calmement.

  Emmener l’ami un peu triste se promener et s’émerveiller de la beauté de la création ou lui faire découvrir une belle œuvre, un beau lieu, un beau livre.

  Décorer la maison et faire de bons et beaux repas autant que possible,

  Sourire enfin si tu n’as rien d’autre à donner, un sourire franc et net, du fond du cœur.

  Modestement, gratuitement, sans attendre le retour ou le remerciement qui peut-être ne viendra jamais,

  Semer de la joie.

   Vocation bien féminine que de répandre du bonheur autour de toi. Au soir de ta vie, que laisseras-tu derrière toi ? Peu de choses somme toute car nous ne faisons que passer, mais si chacun peut se souvenir que tu semas de la joie, alors celle-ci te sera rendue au centuple. Tu auras alors une place toute particulière dans l’éternité bienheureuse, où la joie ne finit jamais, comme

  Semeuse de joie       

 Jeanne de Thuringe

 

Savoir-vivre à table, suite et fin !

           Voici la fin des principes de base de la tenue à table (voir le début dans les numéros FA27 et 28), afin de garder à ces moments conviviaux le raffinement du Savoir-Vivre à la française :

  1. Ne fumez pas à table, sauf autorisation expresse de la maîtresse de maison et de toute façon pas avant le fromage.
  2. Ne vous curez jamais les dents.
  3. Eternuez le plus discrètement possible, la main devant la bouche, et présentez vos excuses.
  4. Si vous avez absolument besoin de vous moucher, ne le faîtes pas dans votre serviette. Mouchez-vous le plus rapidement possible et sans bruit de trompette.
  5. Veillez à proposer de l’eau ou du pain à vos voisins.
  6. N’entamez pas une grande conversation au moment où vous vous servez d’un plat, afin de ne pas ralentir le service des autres convives.
  7. En France, contrairement à d’autres pays, chacun se sert lui-même et le plat tourne de convive en convive, en commençant par les dames.
  8. On place à droite du maître et de la maîtresse de maison les personnes que l’on veut mettre à l’honneur : celles que l’on reçoit pour la première fois, ou les plus âgées.
  9. On se sert d’un plat sur sa gauche, et l’on donne son assiette à desservir, sur sa droite.
  10. Ne demandez pas à être resservi de vin, mais attendez qu’on vous en propose.

  Et surtout, évitez les sujets de conversation à problème, afin que tout se passe harmonieusement et que personne ne sorte de table avec des maux d’estomac !

 

Aimer son enfant, la pierre angulaire

           Dès la naissance, un enfant est extrêmement sensible aux émotions. Il n’a aucune connaissance ; sa façon de communiquer avec le monde se fait en fonction de ses sentiments : se sent-il rassuré, inquiet, rejeté… ? L’état émotif d’un enfant détermine ainsi sa perception du monde, de ses parents, de son foyer et de lui-même.

  S’il voit son monde qui le rejette, qui ne l’aime pas, qui ne s’occupe pas de lui, il deviendra angoissé. Cette angoisse pourra nuire à un développement normal de son langage, de son comportement, à sa capacité de communiquer et d’apprendre. C’est pourquoi, à travers ses attitudes, très rarement verbalement, et pour être rassuré, un enfant demande sans cesse à ses parents « M’aimez-vous ? »

  Si j’aime mon enfant pour ce qu’il est, lui, un enfant avec ses défauts d’enfants, quoi qu’il arrive et de façon inconditionnelle, la réponse à sa question sera « oui » et l’enfant grandira confiant, se sentant sécurisé.

Si je lui manifeste cette affection seulement lorsqu’il me satisfait ou me rend fière de lui, ou seulement si j’en ai envie, ou encore parce que je veux obtenir quelque chose de lui, une exigence, une attente, alors il ne sera pas certain de mes sentiments et se sentira incompétent car, pour lui, inutile de faire de son mieux, cela ne sera pas pris en compte, et il se trouvera dans un état d’anxiété, d’insécurité et de manque d’estime de lui.

  Étant donné qu’un enfant nous pose la question « M’aimez-vous ? » par sa conduite (un besoin de plus d’affection, ou plus de discipline, ou plus de compréhension…), nous lui donnerons réponse par notre conduite. C’est à travers elle que l’enfant voit si nous l’aimons. Nous transmettons à notre enfant notre amour par notre attitude à son égard, par ce que nous disons, par ce que nous faisons.

Il faut comprendre que l’enfant a un « réservoir émotionnel ». Les besoins émotifs de chaque enfant varient selon qu’ils sont « comblés » ou non (à travers l’affection, la discipline, la compréhension, etc…), et cela influence le reste de sa vie. D’abord comment il se sent : s’il est content, fâché, déprimé ou joyeux. Puis cela influencera sa conduite : désobéissant, pleurnicheur, guilleret, effacé, enjoué… Évidemment plus son réservoir sera plein, plus ses sentiments seront positifs et meilleure sera sa conduite. Il n’y a que nous, ses parents, qui pouvons garder ce réservoir plein !

  Voici un jeune Vincent de sept ans, troisième enfant d’une famille de huit. Depuis toujours, quoi qu’il soit également fonceur et intrépide, sa maman a remarqué qu’il a une sensibilité plutôt tactile. Mais voici que depuis quelque temps elle le trouve « collant », la suivant dans toutes les pièces de la maison, et la saoulant de ses histoires sans fin ! Le soir, il la serre dans ses bras à n’en plus la lâcher lorsqu’elle vient l’embrasser dans son lit, le matin il se met contre elle comme pour obtenir un câlin alors qu’elle est occupée avec le petit dernier… Bref, Vincent devient étouffant ! Un peu inquiète, sa maman se dit avec son mari que cet enfant a besoin d’être un peu « virilisé » ; elle devient alors un peu plus rude avec lui, l’envoyant gentiment jouer dans le jardin ou dans sa chambre dès qu’il arrive dans la pièce où elle se trouve. Mais cette attitude ne fait qu’augmenter les symptômes d’attachement à sa maman qui, ne sachant comment s’en sortir, finit par s’en ouvrir à un prêtre. « Madame ! Cet enfant est celui qui a le plus besoin de vous ! Gardez-le et occupez-le à ce que vous faites, surtout ne le rejetez pas ! » Ce que fit de bon cœur cette maman bien décidée à aider son Vincent. Si bien qu’au bout de quelques semaines de cuisine, de jardinage, de ménage en tandem avec son fidèle acolyte, elle se rendit compte que Vincent venait de moins en moins la retrouver et qu’il lui disait bonsoir avec beaucoup moins d’effusions physiques ! Vincent avait donc enfin rempli son réservoir !

  Ce n’est que lorsque son réservoir est plein qu’un enfant peut être véritablement heureux, atteindre son potentiel et réagir correctement à la discipline. Un enfant qui se sent aimé est capable de tous les efforts, tous les sacrifices, pour conserver cet amour. S’il en est ainsi dans sa vie naturelle, il en est bien sûr de même dans sa vie spirituelle. Un enfant comblé de l’amour de ses parents, comprend et entretient mieux dans son âme l’amour de son Père du Ciel.

S. de Lédinghen

 

La plupart des parents, et c’est heureux, aiment leurs enfants. Mais, bien souvent, les problèmes viennent de ce qu’ils ne savent pas, ou mal, communiquer leur amour à leurs enfants. C’est le sujet que nous aborderons dans le prochain numéro…

 

Toujours joyeux et souriant

           Sur le chemin du pèlerinage de Pentecôte, avez-vous remarqué certains chapitres enfants chanter ces paroles sur l’air de « Trois jeunes tambours » :

« Des gens les regardaient, mais qui étaient tout tristes…

La joie chrétienne, on l’a par l’sacrifice

Un sacrifice, c’est dur quand on l’avale .

Mais après cela, on dirait que c’est du sucre ! »

  Ces paroles sont pleines de vérité : la vraie joie est une première participation au bonheur du ciel et suppose donc un certain oubli de soi pour se tourner vers Dieu ou vers le prochain.

Avez-vous réalisé la leçon que nous donne l’Eglise en classant la Présentation de Jésus au Temple dans les mystères joyeux du chapelet ? Notre-Dame offre son fils unique, elle reçoit la prophétie terrible de saint Siméon : « un glaive de douleur te transpercera le cœur ! » Marie, élevée au Temple et douée de toutes les qualités, connaît parfaitement les prophéties et les psaumes : elle sait que le Messie, son fils, souffrira, qu’il sera comme un agneau mené à l’abattoir qu’il sera rejeté des hommes, que ses os seront comptés… Toute la vie de Marie sera une souffrance, une offrande, et un abandon confiant de savoir qu’un jour, son Fils bien aimé sera mis à mort, au rang des malfaiteurs… Mystère joyeux pourtant ! Voir la beauté de l’instant présent et abandonner le futur à la volonté de Dieu : le secret de la joie. Notre-Dame de Joie et Notre-Dame des sept douleurs tout ensemble !

La joie des enfants de Dieu, une volonté

  « Introibo ad altare Dei, ad Deum qui laetificat juventutem meam » ; je m’avancerai jusqu’à l’autel de Dieu, vers Dieu qui réjouit ma jeunesse !

A chaque messe, c’est par trois fois que cette phrase est répétée ! C’est dire son importance.

Il nous faut redevenir de petits enfants pour entrer dans le Royaume des Cieux. L’enfant est naturellement joyeux dans sa jeunesse insouciante et confiante.

La joie est essentielle dans notre vie, elle nous donne l’élan, l’énergie, l’entrain, le bien-être et la bonne humeur. Elle s’oppose à la désolation, la tristesse, le désespoir, le désenchantement, le dégoût, l’ennui…

Réciproquement, l’énergie qui nous a permis d’accomplir un travail, une bonne œuvre, un sacrifice se transformera en joie une fois les obstacles franchis, et même pendant l’effort. Regardez le sourire des grands sportifs !

  « La joie s’acquiert. Elle est une attitude de courage. Être joyeux n’est pas une facilité, c’est une volonté1. »

  La volonté de faire le bien ou de faire confiance, la volonté de vivre à l’instant présent avec les grâces du présent sans ruminer le passé ni s’inquiéter de l’avenir nous donnera la joie.

Demander la joie

  La joie vient avec le sacrifice de soi-même et avec la grâce, aussi est-il souhaitable de la demander et de la vouloir.

« Rendez nos cœurs joyeux pour chanter vos merveilles » prient les louveteaux.

Jean-Sébastien Bach a composé une célèbre cantate pour la fête de la Visitation, titrée « Jésus, que ma joie demeure » (BWV147).  Elle commence par une prière : « Jésus, demeure ma joie, la consolation et la sève de mon cœur ! » et continue « Il est la force de ma vie, le plaisir et le soleil de mes yeux, le trésor et le délice de mon âme. Voilà pourquoi je ne laisse pas Jésus hors de mon cœur et de ma vue (…) Serviteur de Satan et des péchés, tu es libéré par l’apparition réconfortante du Christ de ce fardeau et de cette servitude ».

Concrètement, pour obtenir la joie

  En tant que père de famille, nous avons des occasions incomparables d’obtenir et d’entretenir notre joie en nous occupant de nos enfants.

Que nous soyons harassés par le travail, préoccupés par les soucis légitimes ou non, notre devoir d’état de nous occuper de nos enfants nous aide à sortir de nous-même, nous oublier et oublier pour donner aux enfants. Essayez en vous donnant à fond, en retrouvant une âme d’enfant !

Racontez une histoire ou une bande dessinée, dès le jeune âge, avec 2 enfants sur vos genoux et un autre à vos côtés. Mettez le ton, exagérez les bruitages, les cris d’animaux, le suspense… et observez les réactions de votre jeune public… Encore papa ! Encore !…

Les jeux de cartes ou de société sont aussi l’occasion d’observer les sentiments et de s’en réjouir : joie de celui qui fait un bon coup ou qui gagne…surtout lorsque papa a mal joué (parfois volontairement). Occasion aussi d’apprendre au perdant à s’oublier et à se satisfaire du fait de jouer, pas seulement du résultat.

Foot, rugby, ping-pong ou volley mais aussi cache-cache, chat perché et tous les jeux de plein air stimulent l’énergie de chacun, et dévoilent les tempéraments… les fonceurs, les magouilleurs, les crieurs, les fédérateurs : « tous ensemble pour battre papa ! »…

  Oui, cela peut demander un effort de sortir de soi, mais la récompense est immense dans la joie des enfants, la contribution à leur développement psychologique et physique, sans oublier le sourire de la maman déchargée de ses soucis pour un moment, et heureuse de voir sa famille unie.

Les enfants sont le modèle de la joie, avec leur simplicité. Tous ceux qui s’en occupent en se donnant recevront une part de leur joie : parents, éducateurs, célibataires, religieux…

Souriez !

  « Un saint triste est un triste saint » dit l’adage. « La joie intérieure réside au plus intime de l’âme ; on peut aussi bien la posséder dans une obscure prison que dans un palais2 ». Si nous en sommes conscients, et que nous essayons d’en vivre, alors sourions fréquemment !

Se forcer à sourire, lorsqu’on est tenté par la tristesse, aide à voir la situation de manière plus positive et à se souvenir que nous sommes portés par la grâce de Dieu

« Mais qui donc peut vous nuire si vous vous montrez zélés pour le bien3 ? »

  Au-delà de nous rendre plus sympathique à notre entourage, le sourire encourage ceux que nous croisons à relever les yeux, voire à nous rendre la pareille. Le sourire, c’est un petit rayon de soleil dans la grisaille des transports en commun, dans les commerces ou les couloirs du bureau.

  Peut-être aurez-vous la chance d’entendre comme moi, plusieurs collègues de travail vous dire: « quel est ton secret ? Tu souris tout le temps même dans les périodes difficiles ! »  

  Le sourire est contagieux ! Le sourire est un témoignage ! Sourions souvent !

Hervé Lepère

1 Abbé Gaston Courtois (1897-1970)

2 Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus

3 1ère épitre de saint Pierre, ch3, le 5ème Dim. ap. Pentecôte