Le style des années 1900: Modern Style ou Art Nouveau

          Les années 1900 donnent l’apparence d’une France riche et heureuse avec les premières automobiles et les industriels parvenus. Les pièces de boulevard de Feydeau et la vie dorée à Paris des têtes couronnées qui y passent, côtoyant le demi-monde, illustrent le climat superficiel et excentrique caractérisant cette période. Pourtant nous sommes à la veille des grands bouleversements que la guerre de 1914 génèrera.

  Si tous les meubles anciens sont à l’honneur avec des imitations des époques passées, l’avant-garde, en parallèle, essaie de percer avec difficulté et ne sera appréciée que plus tard. Ce style nouveau, dit Modern Style, est expérimental  avec une tentative de création originale en matière d’ameublement chez des ébénistes comme Majorelle, Vallin, Gallé, Gaillard, Cona dès les années 1885, 1890. Mais marquant une coupure trop nette avec ce qui précédait, il n’eut pas le temps d’une grande diffusion avec le déclenchement de la première guerre mondiale.

  Coexistent donc à cette époque, le style 1900 qui reproduit de façon plus ou moins heureuse le passé, et le Modern Style, totalement créatif, appelé aussi Art Nouveau que nous vous présentons davantage.

  Ce dernier utilise des matériaux et une technique propres, produit tout autant des meubles bon marché de série distribués par les grands magasins (Samaritaine, BHV, Printemps, Galeries Lafayette) et des meubles luxueux. Pour ceux-ci, le bois préféré est l’acajou, que le second Empire avait négligé, mais le chêne, le noyer, le poirier sont également utilisés. Le sycomore et l’ébène sont réservés à la marqueterie.

  Les métaux comme le fer, le bronze, l’acier et la fonte sont travaillés en rubans, torsades, volutes et rinceaux devenant une sorte de liane exubérante et extravagante. La fonte émaillée est utilisée dans les cuisines et salles de bain.

  Le verre et le vitrail teinté ou oxydé remplacent les vitres de bibliothèque, et bien des portes intérieures ou des fenêtres sont pourvues de vitraux d’inspiration végétale.

L’ornementation n’est plus conçue comme une sculpture décorative venant s’ajouter au meuble, mais est incorporée au meuble même dont elle donne la forme.

          La marqueterie est elle aussi utilisée pour figurer de longues courbes, tiges déployées, ramages sinueux car le thème principal est floral, végétal et va jusqu’à évoquer de façon un peu onirique les longues chevelures féminines. Des têtes de femmes sous de lourdes chevelures déployées ainsi que des oiseaux ou serpents sont aussi présents.

  Tout est fait pour suggérer un monde imaginaire et poétique.

  A colonnes, baldaquin ou à la polonaise les lits 1900 sont les reproductions fantaisistes des styles Gothique, Renaissance ou Louis XV, tandis que le Modern Style impose un lit bas avec des chevets de hauteur inégale, aux lignes sinueuses, allant jusqu’à évoquer des ailes de papillon.

Il en est de même pour les tables inspirées des lourds plateaux Renaissance tandis que pour le Modern Style, les plateaux s’inscrivent dans une ligne ondulée ou en pétale de fleurs, et les pieds sont courbés.

  Buffets et armoires suivent les mêmes caractéristiques, que l’on soit dans le style 1900 copie d’ancien ou dans le Modern Style. Chacun s’exprime parallèlement dans un registre totalement différent, diamétralement opposé en réalité.

  La profusion de sièges tant appréciée sous le second Empire continue, sans souci d’unité et interprétant très librement les styles différents, mais pour le Modern Style, la ligne en est très dépouillée, la forme elle-même comme nous l’avons vu plus haut, étant l’ornement.

  La ligne est galbée et le dossier assez haut, les montants droits, légèrement inclinés se rejoignent en un arrondi avec souvent une moulure entrelacée.

  Parfois il n’y a pas de rupture de tissu entre l’assise et le dossier, les motifs sont ainsi entiers, cela crée ainsi  un sentiment d’allongement et de grâce fragile.

  Les créations de l’architecte Guimard se retrouvent notamment dans les entrées du métro parisien.

  La guerre de 1914 marquera la fin brutale de cette époque et sera suivie de la réaction des années dites « folles » de 1920 à 1930 comme nous le verrons avec le style Art Déco.

                  Jeanne de Thuringe

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  L’ornementation n’est plus conçue comme une sculpture décorative venant s’ajouter au meuble, mais est incorporée au meuble même dont elle donne la forme.

  La marqueterie est elle aussi utilisée pour figurer de longues courbes, tiges déployées, ramages sinueux car le thème principal est floral, végétal et va jusqu’à évoquer de façon un peu onirique les longues chevelures féminines. Des têtes de femmes sous de lourdes chevelures déployées ainsi que des oiseaux ou serpents sont aussi présents.

  Tout est fait pour suggérer un monde imaginaire et poétique.

  A colonnes, baldaquin ou à la polonaise les lits 1900 sont les reproductions fantaisistes des styles Gothique, Renaissance ou Louis XV, tandis que le Modern Style impose un lit bas avec des chevets de hauteur inégale, aux lignes sinueuses, allant jusqu’à évoquer des ailes de papillon.

 

La paix vaut encore mieux que la vérité

La paix… Qui n’a jamais voulu la posséder entièrement, cette paix que tous recherchent mais que bien peu trouvent ? Que ne serions-nous prêts à sacrifier pour l’obtenir, ne serait-ce que quelques instants ? C’est ce que semble entendre Voltaire lorsqu’il la met au-dessus de la vérité, lui qui a été si dogmatique durant sa vie. La paix… les peuples l’ont chérie, les nations ont même, chose étrange, combattu en son nom, les civilisations ont été par elle grandes. Les parents la veulent pour leurs enfants, les enfants la souhaitent à leur parents, le foyer se construit tout autour et avec elle prospère et grandit. Elle est le plus grand bien que l’on peut avoir, alors pourquoi ne pas sacrifier pour elle les immanquables querelles qu’entraînent les débats stériles sur une vérité que personne ne comprendra jamais et, qui, somme toute, semble bien subjective ? Pourquoi paix et vérité s’opposent-elles systématiquement alors que si chacun acceptait le point de vue de l’autre nous pourrions tous vivre en harmonie ? Combien actuel est ce message que nous entendons à droite et à gauche, mais combien est-il destructeur pour ce monde si pacifique en apparence ! Essayons d’y voir plus clair dans ce labyrinthe édifié par des maîtres sophistes et voyons en quoi consistent la paix et la vérité et quelle est leur relation.

  Pourquoi la paix est-elle si importante pour l’homme ? Tout simplement parce qu’elle signifie que nous nous trouvons dans un état où sont exclues la contrainte, la douleur, l’inquiétude, la difficulté. Mais ce n’est pas tout : la paix est aussi intimement liée au bonheur car elle permet de goûter pleinement ce que l’on aime, sans inquiétude de le perdre. La paix est ce sentiment de plénitude, de contentement qui vient nous remplir une fois que nous avons atteint l’objet que nous cherchions. Nous recherchons à la fois l’objet pour ce qu’il représente (un travail, l’estime de nos pairs, …) mais aussi pour la paix qu’il nous apportera, pour le vide qu’il viendra combler, et c’est pour cela que l’on peut dire que tout acte humain est fait en vue de la paix, que même la guerre est faite en vue de la paix. Encore une fois, tout ce que l’homme fait est dirigé vers ce « quelque chose » qui lui manque, et c’est pourquoi la paix est le motif de chacun de nos actes. Nous cherchons à remettre dans l’ordre ce qui est déréglé, ce qui n’est pas droit, c’est pourquoi saint Augustin dit de la paix qu’elle est « la tranquillité de l’ordre ». Bien sûr, plus grand est l’objet recherché, plus grande sera la paix que nous en tirerons, et l’objet le plus grand que l’homme peut rechercher n’est autre que Dieu, c’est pourquoi il est dit dans l’Evangile « Recherche la paix et poursuis-la ». Mais pourtant nous observons au quotidien des gens qui ne connaissent pas Dieu, qui le haïssent même et qui pourtant semblent goûter la paix chaque jour de leur vie : ils sont respectés, entourés, comblés de biens et de faveurs. Comment expliquer que les méchants soient dans la paix malgré leur injustice ? A cela saint Thomas répond : « la vraie paix n’est compatible qu’avec le désir d’un bien véritable », et il ajoute « car le mal, même s’il a quelque apparence de bien (…), comporte pourtant beaucoup de défauts à cause desquels l’appétit demeure inquiet et troublé », et il termine ainsi : « La vraie paix ne peut donc exister que chez les bons et entre les bons ». La paix des méchants ne peut donc qu’être apparente et pourtant c’est celle que recommande Voltaire, nous allons voir comment.   

          Lorsque Voltaire affirme que « la paix vaut encore mieux que la vérité », il faut entendre deux sens à ce « encore ». Tout d’abord il signifie que si l’on en venait à comparer paix et vérité la première serait d’un prix beaucoup plus élevé que la seconde, et donc à lui préférer. Ensuite il signifie un rejet implicite de cette vérité qui semble si peu importante voire même ennemie de notre paix. Et qui en effet n’a jamais, au moins une fois, mis de côté cette vérité par lassitude, pour éviter d’envenimer une discussion avec un ami ou un proche ? Il ne faut pas parler là de la prudence qui dans certains cas nous commande de nous taire pour qu’un mal plus grand ne soit pas causé, mais bien de cette opposition qui se fait en nous entre notre désir profond de paix et notre volonté de partager la vérité. La vérité est en effet un bien qui se diffuse, qui ne peut pas rester confiné. Naturellement, nous voulons transmettre la vérité aux autres parce qu’elle est le guide de tout l’agir humain, parce qu’elle est la clé du bonheur. Le problème est qu’elle vient bien souvent nous contrarier dans nos habitudes de vie, dans notre confort –nous parlons là bien sûr de la Vérité avec un grand V, celle qui nous éclaire sur ce qui est moral ou non, sur les réalités spirituelles- et alors grande est la tentation de la laisser passer sans réagir, de lui préférer l’instant présent. On aboutit immanquablement au subjectivisme où l’on considère que « à chacun  sa vérité », que « s’il est heureux comme cela, alors c’est bien », etc… Nous créons, sur les pas de Voltaire, une opposition entre paix et vérité alors même qu’elles sont toutes deux complémentaires comme nous l’avons dit plus haut avec saint Augustin : « La paix est la tranquillité de l’ordre », et cet ordre étant bien évidemment soumis à la vérité.

Il suffit pour s’en convaincre de considérer ceux qui se sont adonnés à la recherche de cette vérité, les moines, les grands philosophes chrétiens : la paix les habite parce qu’ils sont en contact permanent avec la Vérité. Ce sont des exemples vers lesquels tout chrétien et même tout homme peut tendre s’il est animé du désir sincère de la vérité. Rien ne peut détacher l’homme de cette paix puisqu’il sait, il sait la grâce, la vie après la mort, le Ciel et l’Enfer, le Jugement, le Bien et le Mal. Il sait quel est le but de son chemin terrestre et quel est le moyen d’y arriver : quel est alors ce qui pourrait le troubler et le détourner de ce chemin ? La vérité est le plus grand et le plus précieux de tous les biens que peut posséder l’homme car de lui découle son bonheur, et c’est pourquoi le plus ignorant des hommes qui sait ne serait-ce que l’existence de Dieu et sa bonté est plus riche en savoir que le savant athée, ennemi de la religion ou même simplement indifférent. Et l’on voudrait cacher ces vérités sous le prétexte qu’elles viendraient troubler notre paix ? C’est aussi grave que de priver un mourant de la visite du prêtre parce que ce dernier risque de le troubler, de lui faire peur. La vérité est d’un prix tellement élevé que des royaumes chrétiens ont fait la guerre contre l’hérésie, parce que la paix éternelle de millions d’âmes était en jeu. Accepter de sacrifier la vérité pour conserver la paix est un contresens qui mène de manière absolument sûre à la mort de l’âme et à la nécrose spirituelle.

  Certes, la paix est extrêmement importante pour l’homme : sans paix, rien de ce que nous ne pouvons faire n’est appelé à durer et notre bonheur en serait grandement compliqué. Mais cette paix ne peut être réelle, durable, que si elle est s’accompagne d’une recherche, d’une soumission à la vérité. Voltaire commet l’erreur de confondre la paix purement naturelle de l’homme du monde avec celle plus spirituelle de l’homme de l’Eglise. Pour le premier elle est un absolu pour lequel il est prêt à sacrifier la vérité sans sourciller. Pour le second, elle n’est qu’une conséquence de la vérité, de la découverte de ce qui surpasse l’homme.

« Point de paix dans l’homme dont les pensées, les affections, les volontés ne sont pas en tout conformes à l’ordre et à la vérité et à la volonté de Dieu ». (Imitation de Jésus-Christ, II, 3)

Un animateur de MJCF

 

Alerte aux écrans (suite et fin)

La télévision n’aide pas non plus à l’acquisition du langage :

Tout d’abord puisqu’il est inutile de nommer ce que l’on voit, ensuite parce que le langage demande le passage du concret à l’abstrait. Les images données toutes faites par l’écran risquent de « fossiliser » les possibilités d’abstraction de l’enfant. De plus le langage télévisuel est un langage direct, il n’y a jamais de phrases en style indirect ; les temps sont simples, on n’emploie presque jamais le subjonctif : l’enfant se bloque dans un langage très simple qui lui permet tout juste de dire à peu près ce qu’il a à dire.

Le problème est grave car il semble bien que l’enfant doive acquérir les formes complexes, la structure de son expression future avant l’âge de six ans. On rencontre en effet fréquemment des adultes dont le vocabulaire est extrêmement limité, réduit à environ deux cents mots et quelques onomatopées. De plus leur langage est hésitant, abrégé (sympa, ado, sécu…), maladroit. La mémoire bourrée de représentations devient inapte à retenir les articulations des plus simples raisonnements. Les enfants ont une très grande difficulté à écrire quelques lignes de leur composition, à comprendre un texte extrêmement court, à passer du concret à l’abstrait. On aboutit donc à un analphabétisme fonctionnel : les enfants savent lire et écrire, mais ne savent pas utiliser leurs facultés.

« La télévision entrave tant qu’elle peut le jeu normal de la conceptualisation et du jugement, qui empêche « l’homo sapiens » de se former dans l’enfant et qui ne fait succéder à l’enfance que l’infantilisme. Nos contemporains n’ont pas le sens du vrai, parce que, au fond, ils ne sont jamais devenus des hommes. Ce sont des avortons intellectuels. » (Abbé Berto, ND de Joie)

C’est peut-être là que réside l’effet le plus pervers de la télévision : les images qu’elle accumule avec force paralysent l’exercice normal de l’intelligence et empêche de trouver-ou même de chercher- la lumière de la vérité.

Cette analyse très succincte peut paraître sévère et susciter doutes ou même refus. Que chacun fasse le bilan des centaines d’heures passées devant un récepteur et réfléchisse à ce qu’il a acquis dans tel ou tel domaine…Il y a loin de la coupe aux lèvres !

Alors que faire ?

Considérer l’écran comme un spectacle. Or l’être humain n’est pas fait pour aller au spectacle tous les jours. On peut donc le regarder très occasionnellement. Et pour le jeune enfant cela doit rester très exceptionnel. Il faut alors toujours lui préciser s’il s’agit de fiction ou de réalité.

Vivre en famille sans télévision ? (Témoignage d’une mère de famille)

Mais oui, cela existe ! Peut-être même plus souvent qu’on ne pourrait le croire.

Pourquoi se passer de télévision ? Il faut bien répondre à cette question quand on voit l’étonnement que cela suscite autour de nous. Même si nous rencontrons la compréhension d’un nombre croissant de personnes, reconnaissons que, dans l’esprit du plus grand nombre, la télévision est devenue « obligatoire ». N’est-ce pas plutôt un luxe, un loisir parmi d’autres ? Je n’ai jamais vu personne blâmé parce qu’il ne va pas au cinéma, au théâtre, au concert, dans les musées ou parce qu’il ne lit pas, n’écoute pas de musique, etc. Pourquoi, la télévision connaît-elle ce traitement à part ? N’est-ce pas un étrange esclavage que nous subissons en famille ? Pourquoi ne pas comprendre que d’autres désirent faire un choix différent ? Si juste après notre mariage, nous n’avons pas jugé nécessaire d’acquérir un poste de télévision, avant le réfrigérateur ou le lave-linge, comme on peut le constater dans nombre de familles* (dont le budget ne permet pas de tout acheter en même temps) c’est bien parce que, nous sentant faibles, nous voulions nous préserver. Et si, aujourd’hui, nous n’avons toujours pas franchi le pas, c’est pour préserver également nos enfants.

Aurions-nous peur ? Notre sentiment est que si la télévision trônait au milieu du salon, le ver serait dans le fruit. Même si on pense savoir maîtriser le temps d’écoute et le type d’émission, la tentation demeure. Lorsque les enfants sont intenables, ce qui arrive quelquefois, quelle mère de famille à bout de patience n’allume pas la télévision pour obtenir un peu de calme ?

Et, que fait-on du temps gagné ?

Nous avons le temps de nous parler, les repas peuvent se prolonger sans devoir s’aligner sur l’heure d’un programme. En rentrant de classe les enfants trouvent le temps de jouer, de préférence avec leur mère ou leur père les jours où ils ne vont pas en classe. A la campagne, tout est plus facile, car il suffit d’ouvrir la porte donnant sur le jardin pour découvrir mille sujets d’intérêt. En ville cela demande plus d’organisation et donc plus de disponibilité de la part des parents. Les plus grands peuvent lire ou découvrir des jeux de société.

Déplorons qu’en France aujourd’hui, beaucoup de tout petits enfants grandissent devant un récepteur allumé en permanence !

 

  Que dire aujourd’hui de tous ces jeunes mariés qui démarrent leur vie de ménage avec chacun leur propre ordinateur portable (et téléphone !) ?! Ils ont, bien souvent, déjà pris de mauvaises habitudes de « dépendance » et d’indépendance… Quelle volonté et quel courage énergique il leur faut alors pour faire le choix de s’en détacher le plus possible pour le bien de leurs âmes et celui de leur famille !

SL

 

 

 

Coeur à coeur avec Notre Père

          « Bien vivre n’est rien d’autre qu’aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de tout son esprit1 », et comment aimer Dieu si nous ne le connaissons pas ?  Les parents et les éducateurs veilleront avec un soin particulier à ce que les leçons de catéchisme soient bien sues. Mais on ne peut aimer véritablement quelqu’un si on ne le connaît pas… Il ne faut donc pas oublier que si la mémoire doit être cultivée, si l’intelligence doit être stimulée avec soin et droiture, le cœur doit en parallèle être éveillé. Aimer Dieu ! Vaste programme ! Et l’aimerons-nous jamais assez ?

Pour aider nos mamans – ou parfois nos grands-mamans – à donner l’amour de Dieu à leurs enfants, nous ouvrons cette nouvelle rubrique : « Cœur à Cœur avec Notre Père ». Chacune pourra ainsi lire ou simplement s’inspirer de ces pensées pour entretenir un dialogue avec ses enfants ; elle l’adaptera à l’âge de chacun mais y trouvera l’inspiration nécessaire pour rendre la présence de Dieu réelle dans le quotidien matériel et froid qui nous entoure. Elles apprendront ainsi à leurs enfants, petit à petit, à méditer ; point n’est besoin pour cela de développer tous les points de ce texte si un seul nourrit l’âme de l’enfant lors de ce moment privilégié.

Ainsi, quand les difficultés surgiront, que les épreuves inévitables surviendront, chacun aura acquis l’habitude de retrouver au fond de son cœur Celui qui ne déçoit jamais !

Quand vous parlerez à Dieu, dites : « Notre Père ».

C’est Jésus, Dieu le Fils, qui nous apprend à prier. Moi aussi, à l’image de l’Enfant Jésus, je veux, pendant cette méditation, parler à mon Père du Ciel.

Mon Père ? Oui, Dieu est vraiment mon Père, et c’est pourquoi il m’a créé à son image et à sa ressemblance, avec une âme qui peut comprendre et aimer. Je ressemble à mon père de la terre, c’est sûr, mais j’oublie parfois que je suis, depuis mon baptême, l’enfant du Bon Dieu.

Qu’est-ce qu’un Papa ? C’est celui qui me donne la vie, celui qui me nourrit et veille sur moi. Grâce à lui je peux grandir, m’instruire et progresser sur le chemin du Ciel. Si je suis malade il me soigne, si je suis triste, il me console, si j’agis mal il me punit, mais si je regrette il me pardonne.

Le Bon Dieu m’a donné la vie par le baptême, il me nourrit de la sainte Hostie, me rend fort par la Confirmation, me soigne par l’Extrême-onction, me pardonne par la Pénitence. Et quand je serai plus grand et qu’il faudra que je quitte mes parents de la terre pour choisir un état de vie, il me comblera de grâces par les sacrements de l’Ordre ou du Mariage.

Ce que mon père de la terre fait pour mon corps, mon Père du Ciel le fait pour mon âme aussi, et ce ne sont pas juste de simples mots. Dieu est vraiment mon père, pour de vrai ! Et il m’a donné pour frère, et modèle, son fils Jésus. Et pour mère la très sainte Vierge. Pour de vrai aussi ! Quelle chance pour moi ! J’aime beaucoup faire des activités avec mon Papa, il m’apprend tellement de choses quand nous bricolons ensemble, ou qu’il m’emmène en promenade, qu’il me raconte une belle histoire. Je veux lui ressembler quand je serai grand. Mais peut-être qu’hier il m’a puni alors que c’est ma sœur qui avait commencé….

Quand vous parlerez à Dieu, dites : « Notre Père ».

C’est Jésus, Dieu le Fils, qui nous apprend à prier. Moi aussi, à l’image de l’Enfant Jésus, je veux, pendant cette méditation, parler à mon Père du Ciel.

Mon Père ? Oui, Dieu est vraiment mon Père, et c’est pourquoi il m’a créé à son image et à sa ressemblance, avec une âme qui peut comprendre et aimer. Je ressemble à mon père de la terre, c’est sûr, mais j’oublie parfois que je suis, depuis mon baptême, l’enfant du Bon Dieu.

Qu’est-ce qu’un Papa ? C’est celui qui me donne la vie, celui qui me nourrit et veille sur moi. Grâce à lui je peux grandir, m’instruire et progresser sur le chemin du Ciel. Si je suis malade il me soigne, si je suis triste, il me console, si j’agis mal il me punit, mais si je regrette il me pardonne.

Le Bon Dieu m’a donné la vie par le baptême, il me nourrit de la sainte Hostie, me rend fort par la Confirmation, me soigne par l’Extrême-onction, me pardonne par la Pénitence. Et quand je serai plus grand et qu’il faudra que je quitte mes parents de la terre pour choisir un état de vie, il me comblera de grâces par les sacrements de l’Ordre ou du Mariage.

Ce que mon père de la terre fait pour mon corps, mon Père du Ciel le fait pour mon âme aussi, et ce ne sont pas juste de simples mots. Dieu est vraiment mon père, pour de vrai ! Et il m’a donné pour frère, et modèle, son fils Jésus. Et pour mère la très sainte Vierge. Pour de vrai aussi ! Quelle chance pour moi ! J’aime beaucoup faire des activités avec mon Papa, il m’apprend tellement de choses quand nous bricolons ensemble, ou qu’il m’emmène en promenade, qu’il me raconte une belle histoire. Je veux lui ressembler quand je serai grand. Mais peut-être qu’hier il m’a puni alors que c’est ma sœur qui avait commencé….

Quand vous parlerez à Dieu, dites : « Notre Père ».

C’est Jésus, Dieu le Fils, qui nous apprend à prier. Moi aussi, à l’image de l’Enfant Jésus, je veux, pendant cette méditation, parler à mon Père du Ciel.

Mon Père ? Oui, Dieu est vraiment mon Père, et c’est pourquoi il m’a créé à son image et à sa ressemblance, avec une âme qui peut comprendre et aimer. Je ressemble à mon père de la terre, c’est sûr, mais j’oublie parfois que je suis, depuis mon baptême, l’enfant du Bon Dieu.

Qu’est-ce qu’un Papa ? C’est celui qui me donne la vie, celui qui me nourrit et veille sur moi. Grâce à lui je peux grandir, m’instruire et progresser sur le chemin du Ciel. Si je suis malade il me soigne, si je suis triste, il me console, si j’agis mal il me punit, mais si je regrette il me pardonne.

Le Bon Dieu m’a donné la vie par le baptême, il me nourrit de la sainte Hostie, me rend fort par la Confirmation, me soigne par l’Extrême-onction, me pardonne par la Pénitence. Et quand je serai plus grand et qu’il faudra que je quitte mes parents de la terre pour choisir un état de vie, il me comblera de grâces par les sacrements de l’Ordre ou du Mariage.

Ce que mon père de la terre fait pour mon corps, mon Père du Ciel le fait pour mon âme aussi, et ce ne sont pas juste de simples mots. Dieu est vraiment mon père, pour de vrai ! Et il m’a donné pour frère, et modèle, son fils Jésus. Et pour mère la très sainte Vierge. Pour de vrai aussi ! Quelle chance pour moi ! J’aime beaucoup faire des activités avec mon Papa, il m’apprend tellement de choses quand nous bricolons ensemble, ou qu’il m’emmène en promenade, qu’il me raconte une belle histoire. Je veux lui ressembler quand je serai grand. Mais peut-être qu’hier il m’a puni alors que c’est ma sœur qui avait commencé….

Heureusement le Bon Dieu voit tout, il sait tout ! Si parfois je peux cacher des choses à mes parents de la terre, puis-je faire la même chose à mon Père du Ciel ?

Bien sûr que non, comme il voit le fond de mon âme, je ne peux pas le tromper. Il lit dans mon cœur, et voit tous mes péchés… mais aussi tous mes efforts, même les plus petits ! Quand je laisse les autres se servir en premier, quand j’offre un sacrifice que mon père de la terre n’a pas remarqué, que je m’applique à l’école… Mon Père du Ciel le voit, et me bénit ! Il me connaît mieux que n’importe qui, mieux que moi-même. Alors je veux aimer passer du temps avec lui, et c’est par la prière que je le ferai. Je peux prier tout le temps, même en jouant, en travaillant, en déjeunant, puisque prier c’est parler à Dieu. J’entends peut-être Papa dire à Maman plusieurs fois par jour « je t’aime », ou de petits mots gentils comme « ma chérie, que c’est bon ce que tu as préparé ». Moi aussi, tout au long de la journée, je peux dire ces mots gentils au Bon Dieu, dans le fond de mon cœur. On appelle ça des oraisons jaculatoires. « Merci mon Dieu pour ce beau temps… ou pour la pluie qui arrose les fleurs ! Merci de m’avoir donné Jésus comme modèle. Lui aussi a eu froid, faim, lui aussi a joué avec des enfants qui trichaient, parfois qui lui disaient de vilains mots. Et comme lui, parce que je veux vous ressembler, je veux accepter toutes ces contrariétés pour grandir dans la vie de mon âme, et devenir un saint ».

Mon Père du Ciel veille sur moi, que ferai-je en retour ?

« Tu adoreras Dieu seul et tu l’aimeras plus que tout. » Voilà le résumé de mon devoir d’Etat envers le Bon Dieu. Je vous adore, ô mon Père divin, c’est-à dire que je vous aime plus que tout au monde, même plus que mes parents de la terre, et je reconnais que je suis votre enfant et que tout ce que j’ai, je vous le dois. Je veux vous écouter et suivre vos conseils, parce que je ne fais rien de bien sans vous.

  Je vous donne mon cœur, il vous appartient, et comme je vais voir Maman pour savoir ce qui ferait plaisir à Papa pour sa fête, je demande à la Sainte Vierge de m’aider à vous plaire, et je le lui demande tout particulièrement en m’appliquant aujourd’hui à réciter mon chapelet avec application.

Germaine  Thionville

 

 

 

Sola vivebat in antris … Marc-Antoine Charpentier

 Notre citation pour mars et avril :

  » J’étais musicien, bon entre les bons, et comme beaucoup plus grand était le nombre de ceux qui me méprisaient que de ceux qui me louaient, musique me fut un petit honneur et grande charge. « 

Testament de Marc-Antoine Charpentier

Sola vivebat in antris …

Marc-Antoine Charpentier (1643-1704)

Un des plus brillants compositeurs de son temps, d’abord au service de Mademoiselle de Guise, contemporain de Lully, l’essentiel de son œuvre est religieuse. Tombé dans l’oubli, Charpentier a été redécouvert dans les années 1950. Et c’est plus de cinq cents œuvres qui sont parvenues jusqu’à nous.

Les méditations pour le temps du Carême sont des motets (chant d’église à plusieurs voix) composés pour alterner avec les prédications des dimanches de Carême. Cet ensemble est fait de dix méditations, la neuvième vous est présentée pour vous inviter à aller à la découverte des neuf autres, magnifiques par leur sobriété et leur style baroque. Belle écoute et belle méditation à vous.

Méditations pour le temps du Carême (Motet)

« Madeleine passait sa vie dans la solitude des grottes, en deuil, et soupirant nuit et jour, d’une voix gémissante, elle disait au Christ :

« 0 mon amour, mon cœur et ma joie, que donnerais- je en retour pour cet amour venant de toi qui te fais te livrer pour le salut du monde ?

Hélas ! Jésus, toute douceur mienne !

Hélas ! Jésus, toute patience !

Me voici pécheresse, et tu es sans péché, me voici libre et dans l’impunité, et toi, comme un coupable, tu marches au supplice.

Las ! Il est transpercé par les clous et la lance, il est dressé sur l’autel de la croix, on lui ôte la vie pour le salut de tous les vivants ».

« Sola vivebat in antris Magdalena lugens et suspirans die ac nocte voce gementi Christo dicebat :

« O amor meus, cor et delicium quid retribuam amori tuo, qui te tradidit in mundi pretium ?

Ah ! Jesu mi dulcissime !

Ah ! Jesu mi patientissime !

Ego peccatrix tu culpa carens, ego soluta et inpunis tu tanquam reus, duceris ad supplicium.

Heu ! Clavis et lancea perforatur in ara crucis elevatur et moritur ipsa vita pro salute viventium. »

IXème méditation (H 388) : Lamentation de Ste Marie-Madeleine

https://open.spotify.com/search/Marc%20Antoine%20Charpentier%20M%C3%A9ditation%20H%20388

 

 

Actualités culturelles

 ¨ Salon-de-Provence (13)

« Dans l’atelier du sculpteur Eugène Piron (1875-1928) : jusqu’au 30 avril 2020, au château de l’Emperi, partez à la découverte d’Eugène Piron, sculpteur de talent peu connu du grand public. Cette exposition remet à l’honneur l’auteur du Sublime réveil, merveilleux monument salonais, sculpté à même le roc pour souligner le mérite des soldats de la Grande Guerre.

 

¨ Laval (53)

Le château de Laval présente jusqu’au 26 avril 2020 l’exposition « Femmes ! ». Une occasion unique de dévoiler un ensemble de 150 œuvres issues des collections du musée : ainsi sont mises en valeur les différentes formes de représentations de la femme dans l’art, ainsi que les œuvres de femmes peintres. Depuis les représentations mythologiques jusqu’à la vision de la femme comme mère, courtisane, travailleuse ou artiste, cette exposition permet un retour assez complet sur le thème de prédilection qu’est – depuis toujours – la figure féminine.

 

¨ Quimper (29)

« Raoul Dufy (1877-1953) : les années folles » jusqu’au 4 mai 2020 : pour la première fois, le Musée des Beaux-Arts de Quimper se livre à une rétrospective sur Raoul Dufy, figure marquante du XXe siècle. Artiste « complet », Raoul Dufy parvient à briser les frontières entre art majeur et art mineur en se livrant aussi bien à la peinture qu’aux arts décoratifs ou encore à l’impression sur tissu. Un exceptionnel ensemble de 300 œuvres issues d’une seule et même collection particulière.

 

¨ Paris (75 006)

« Le dessin à Bologne : Carrache, Le Guerchin, Dominiquin » : jusqu’au 10 avril 2020, l’Ecole des Beaux-Arts de Paris dévoile une trentaine de dessins des plus grands artistes bolonais des XVIe et XVIIe siècles. Depuis les auteurs maniéristes jusqu’aux maîtres baroques, découvrez ces œuvres merveilleuses dont certaines sont présentées pour la première fois au public.

 

¨ Rueil-Malmaison (92)

« Sempé en liberté. Itinéraire d’un dessinateur d’humour » : Vous n’avez plus que jusqu’au 31 mars 2020 pour découvrir, à l’atelier Grognard, plus de 300 dessins originaux du célèbre illustrateur du Petit Nicolas ! Une exposition fabuleuse retraçant toute la carrière de cet artiste au coup de crayon si reconnaissable.

 

¨ Gand (Belgique)

« Van Eyck. Une révolution optique » : Du 1er février au 30 avril 2020, le Musée des Beaux-Arts de Gand se livre à une magnifique rétrospective sur le peintre médiéval Van Eyck. A cette occasion une grande partie des œuvres de l’artiste flamand sont rassemblées en Belgique, accompagnées des créations de ses contemporains les plus illustres. Un évènement propice à la découverte du faste de la cour de Bourgogne où Van Eyck a déployé ses talents pendant des années.

 

L’unité intérieure

          9 août 1943, dans une prison berlinoise un autrichien du nom de Franz Jagerstätten est guillotiné pour avoir refusé de signer un « papier ». Ce paysan des montagnes autrichiennes sacrifie sa vie paisible, l’amour de sa femme et de ses filles en refusant de prêter allégeance au Führer qu’il considère comme l’Antéchrist. Cette simple signature est pour lui contraire à sa foi et à ses principes et rien ne pourra l’en détourner, ni les reproches et la haine des ses anciens amis, ni l’attrait d’une vie simple sans histoire dans ses chères montagnes, ni les conseils rassurants de l’évêque.

Vous aurez reconnu le synopsis du très beau film, ou plutôt de la méditation, de Terence Malik « Une vie cachée » sortie récemment en salle. Cette belle fresque d’une simplicité déconcertante fait surgir un certain nombre de questions.

Sommes-nous logiques et cohérents avec nous-mêmes? Avons-nous identifié les principes clefs qui forgent notre existence et pour lesquels nous sommes simplement prêts à quitter notre confort quotidien et à nous battre. Ces principes sont-ils véritablement les nôtres, ancrés en nous et comme faisant partie intégrante de notre être ou sont-ils juste un vernis déposé superficiellement par une culture et une éducation qui s’effritera à la première difficulté ?

Si nous avons bien ces quelques principes, cette belle et solide charpente qui nous constitue, sommes-nous sûrs qu’ils sont justes et bien ordonnés à la Vérité ? Faisons-nous régulièrement ce travail de nous reposer la question : à quoi je crois, quel est le but de ma vie et l’objet de mon amour ? Quels moyens vais-je utiliser pour parvenir à ce but et quels moyens ne vais-je pas utiliser, ces moyens sont-ils justes ?

Mais ce n’est pas tout d’avoir des principes solides et conformes au Bien, ni même d’y être fidèles, encore faut-il les appliquer avec humilité, mais surtout prudence et discernement par rapport à notre devoir d’état et à ce que Dieu attend de nous. Il nous faut donc former, ajuster et aiguiser ce jugement sain tout au long de notre vie, et surtout l’éclairer avec la prière, la méditation et les conseils avisés.

Heureux serez-vous si durant votre existence, vous parvenez à cette unité intérieure qui vous fera agir comme vous pensez et penser comme Dieu le veut.

Charles

 

Petits conseils précieux pour bien vivre ces jours exceptionnels…

Chers Foyers Ardents,

L’application des mesures gouvernementales n’est pas facile pour tous… Les privilégiés sont ceux qui ont pu partir à la campagne car les enfants -et leurs parents- peuvent sortir et s’occuper sans difficultés. Cependant pour vous tous, le temps semblera long…

Afin d’aider vos familles voici quelques conseils et une liste de petites idées qui pourront faciliter la vie de chacun pendant cette période difficile.

Pour les familles confinées avec leurs enfants:

http://foyers-ardents.org/wp-content/uploads/2020/03/Confinement-A.pdf

Pour ceux qui sont confinés… seuls :

http://foyers-ardents.org/wp-content/uploads/2020/03/Confinement-B.pdf

Ne perdons pas de vue que nous sommes entre les mains du Bon Dieu et sous le manteau de Notre-Dame , alors, tout d’abord, faisons-leur confiance en acceptant de toute notre volonté ce qui nous est actuellement demandé; et remercions Dieu de la grâce qu’Il nous a faite en nous donnant cette foi qui engendre espérance et sérénité… bien rares de nos jours !

N’oubliez pas de prier les uns pour les autres!

Que Notre-Dame des Foyers Ardents nous garde tous sous son manteau,

Marie du Tertre

 

Fidélité à nos bons choix de départ

           Souvenons-nous du temps de nos fiançailles, de ce qui nous avait attiré l’un vers l’autre, de ce que nous partagions, de nos projets d’avenir… que de conversations alors ! Nous étions toujours d’accord et riions ensemble de nous rejoindre en tous points ce qui renforçait en nous cette conviction : nous étions faits l’un pour l’autre ! Dans un désir commun nous avions tracé nos choix de vie, désirant plus que tout un foyer chrétien saint et solide.

Avec le temps nous nous sommes aperçus que cela n’était pas si simple et que nos avis divergeaient de plus en plus fréquemment, surtout avec la venue des enfants. Il nous arrive même de nous enferrer chacun dans notre opinion et de ne plus nous adresser la parole, attendant chacun que l’autre se rallie à notre point de vue… ! Nos enfants sont témoins de ces divergences et éclats de voix, ce qui nous rend bien sûr malheureux. Petit à petit, sans vraiment en prendre conscience, nous nous sommes éloignés de nos choix de départ, préférant des sentiers moins escarpés et abrupts ! Ne sommes-nous pas en train de nous éloigner l’un de l’autre ? De dévier de nos projets initiaux ? Quel avenir pour notre famille ? Qu’avons-nous fait pour en arriver là ? Comment y remédier ?

Même si notre mariage est bâti sur un idéal commun nourri d’une vie de prière, il arrive que l’on s’essouffle et que peu à peu, sournoisement, un certain relâchement laisse infiltrer au sein de notre foyer une tendance à une sorte de confort moral ou matériel qui ouvre la porte à une plus grande importance de notre « moi », au détriment de nos résolutions d’époux catholiques. Ainsi la concupiscence qui demeure en notre âme blessée par le péché originel fait surface et nous pousse à une recherche de satisfactions personnelles en tous genres (modes, paresses, matérialisme, facilité…) au détriment d’un renoncement à nous-même indispensable à l’unité de notre ménage. Nous devenons peu à peu deux égoïstes, fermés à l’avis de l’autre pour un triomphe personnel non négociable ! Immanquablement nos bonnes résolutions de départ se sont amollies. Il faut bien reconnaître que notre environnement est source de multiples tentations : des amis proches ont acheté une magnifique maison ultra moderne et confortable qui vous fait rêver…facile, me direz-vous, leurs enfants sont scolarisés à l’école publique… ! Votre voisine passe son temps en dehors de chez elle pour tout un tas de raisons futiles mais si agréables… oui, et son mari se plaint à qui veut l’entendre que sa maison n’est pas entretenue et que toutes ses chemises sont à repasser ! En recherchant une information sur internet vous êtes tombé sur de nouvelles vidéos très intéressantes sur l’éducation des adolescents… oui, mais depuis vous passez un temps fou chaque jour à regarder des vidéos (quand ce ne sont pas des films entiers !) qui n’ont absolument rien à voir avec vos centres d’intérêt, et votre devoir d’état et vie de famille en pâtissent sérieusement !

 Alors, comment éviter l’écueils de ces divergences entre nous ? De ces choix de départ que nous ne sommes pas capables de tenir, même ensemble ?

Dans la construction de notre foyer, comme dans celui d’un bel édifice, les fondations, qui se font pendant la période des fiançailles, sont primordiales ! C’est là qu’il faut tout mettre à plat dans de nombreuses, longues et saintes conversations qui seront constamment orientées vers le bien supérieur de notre future famille.

Nous sommes d’accord sur le but à atteindre : notre sanctification mutuelle et celle des âmes que le bon Dieu voudra bien nous confier. Et nous décidons ensemble des moyens que nous voulons prendre pour y parvenir : vie de prière, lieu de messe, famille nombreuse si possible, écoles catholiques, lieu de vie, style de vie, activités généreuses et formatrices pour nous et nos enfants, partage entre nos deux familles pour les fêtes et vacances, épouse au foyer autant que faire se peut, nos amis, etc. C’est dans cette période que l’on apprend à se confier, à tout se dire dans un respect et une confiance mutuels tendant à une pensée commune quoi qu’ayant des personnalités différentes. Se parler, beaucoup se parler est capital pour se connaître mais aussi mettre au point nos choix, même parfois pour des évidences, et partager la joie d’être à l’unisson !

Ces habitudes de décisions communes perdureront naturellement, entretiendront entre nous une cohésion qui facilitera la fermeté dans nos choix de départ. Bien sûr, nous aurons parfois des divergences que nous analyserons ensemble avec respect de l’autre et bonne foi : ce qu’il y a de mieux n’est pas toujours ce que je préfère ! Garder le cap donné demande de la volonté et parfois des efforts courageux !

Nous savons qu’une des grandes conditions de la bonne éducation des enfants est l’unité des parents ; les enfants sentent particulièrement la force et la tendresse des liens qui unissent leur père et leur mère. Déjà tout petits nos enfants essayent de profiter de la moindre apparence de divergence entre papa et maman pour y faufiler, en diplomates avisés, leur petite volonté et leurs caprices. Nous connaissons tous, hélas, des foyers où toute éducation véritable est ruinée par le manque d’accord profond entre les parents.

Bien souvent, sur des sujets sans importance, notre amour l’un pour l’autre nous poussera à céder pour faire plaisir. Aimer son époux ou son épouse ne peut se faire sans renoncement dans un bel oubli de soi. Une fois ce sera l’un qui capitulera…et la fois suivante ce sera l’autre ! Et s’il y a divergence pour les sujets graves, nous prendrons le temps d’en discuter à l’avance, calmement, en ne prenant qu’un sujet à la fois. Nous déciderons de repousser la décision à plus tard si nous ne sommes pas encore prêts à nous mettre d’accord, le temps de réfléchir et de nous recueillir dans une prière commune, une neuvaine, une messe…  Ne perdons jamais de vue que nous nous sommes donnés l’un à l’autre pour faire de notre vie commune une sanctification mutuelle, travaillant sur cette terre au règne de NSJC. Si toutes nos décisions se font sous ce regard, nul doute que le Saint-Esprit guidera nos âmes et nos foyers ! Profitons bien de ce temps de carême pour redéfinir ce qu’il y a de meilleur pour la sanctification de notre famille…courage !

Sophie de  Lédinghen

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Redonnons des ailes à notre jeunesse

          

           Que se passe-t-il aujourd’hui chez nos jeunes ? Ils ont peur de s’engager aussi bien dans les liens du mariage que vers la vie religieuse. Certains manquent de structure, de colonne vertébrale ; un rien les fait chanceler, les ébranle et les sentiments prennent bien souvent le dessus sur la raison. Il suffit que l’ambiance soit bonne et ils sont conquis sans chercher à savoir ce qui se cache derrière le « vernis » de leurs nouveaux amis ! Ils sont instables et papillonnent d’une activité à l’autre sans parvenir à se poser.

Comment faire de notre jeunesse des hommes et des femmes solides, fiers de rayonner de leur foi et de leurs convictions, sachant d’où ils viennent et où ils vont ?

L’éducation est une œuvre d’autorité.

 Par leur exemple les parents élèvent ou abaissent le niveau moral et religieux de leur famille. Ils entraînent leurs enfants soit vers le vrai et le bien soit vers le faux et le mal. C’est ainsi qu’ils donnent à l’éducation son caractère décisif et définitif. L’autorité qui entraîne, qui donne l’équilibre et met l’harmonie dans la famille.

N’ayons pas peur de notre rôle de parents !

Dieu a voulu que l’homme soit chef de famille ; certaines mères oublieraient facilement cette hiérarchie ; certains pères se passeraient volontiers de cette responsabilité or cette vocation leur vient d’en haut et s’ils la fuient, ils sèment le désordre et risquent de récolter des catastrophes. Les garçons doivent donc apprendre dès le plus jeune âge le rôle qui sera le leur et les filles s’entraîner à se soumettre à l’autorité. Ces considérations peuvent paraître à des années-lumière des théories actuelles et pourtant c’est bien un des secrets du bonheur.

N’ayons pas peur d’être fermes et de tenir à nos principes ; les enfants ont besoin de se tenir au « garde-fou » que les parents représentent. De plus, on ne respecte pas un père qu’on peut « mener par le bout du nez » : plus un père cède, plus il est méprisé ! Avec tact et soutenu par son épouse le père saura affirmer son autorité sans pour autant être un tyran.

Soyons cohérents avec nous-mêmes.

 Quand le bon exemple n’est pas donné, l’éducation est très vite défectueuse. Les causes invoquées sont nombreuses : les passions qui se sont déchaînées, la société corrompue, la crise de l’Eglise… mais sachons reconnaître que généralement la famille porte sa responsabilité.

Les parents sauront montrer l’exemple car on ne prend jamais assez conscience des conséquences de nos actes et de nos dires. Les enfants observent et retiennent tout ; ils savent ensuite tirer leurs conclusions.

Comment exiger que notre fils ne passe pas tout son week-end sur son ordinateur si son père y passe toutes ses soirées et que sa mère passe ses temps libres sur « pinterest » ?

Que pourrons-nous répondre à notre enfant qui ne comprend pas pourquoi nous exigeons de lui une vie morale irréprochable alors que nous avons reçu chez nous pour une nuit oncle K avec sa « copine » ?

Pourquoi sommes-nous déçus quand nos enfants partent en vacances sans penser à la Messe du dimanche si nous les avons envoyés faire des baby-sittings ou des vendanges sans nous préoccuper de savoir s’ils auraient la possibilité d’aller à la Messe qui est celle de nos convictions profondes ?

Comment leur inculquerons-nous la piété filiale si nous reprochons à leur grand-père dès qu’il a le dos tourné, sa façon de manger ou de s’endormir dans son fauteuil au beau milieu du salon ?

Si nous ne l’avons pas déjà fait, ne tardons pas à établir à deux un plan d’éducation ; mettons en commun nos idées sur les objectifs que nous voudrions atteindre pour notre famille. Bien sûr, tout est à adapter au fur et à mesure mais la ligne de conduite est tracée. 

Analysons-la régulièrement et redressons les mauvais plis ensembles.

L’enfant a besoin d’exemples positivement bons, éclatants de foi, de vérité et de soumission à la loi de Dieu. L’indifférence, la tiédeur des parents conduisent presque toujours les enfants de Charybde en Scylla. L’autorité qui réussit, c’est l’autorité qui entraîne en donnant l’exemple. N’hésitez pas à entreprendre des belles choses avec vos adolescents : excursion dans la montagne, rénovation d’un bâtiment, journée de services dans une école ou pour aider une personne dans le besoin… Tout cela laissera un souvenir indélébile dans les cœurs !

Votre vie est la meilleure des leçons : la parole indique ce que vous pensez mais l’exemple en est l’application pratique et vos enfants s’en souviendront.

Il ne suffit pas de dire : prie, communie, confesse-toi, fais une retraite ; il faut que l’enfant voit son père prier, communier, se confesser et faire une retraite. Là alors il entendra ce que vous dîtes. Aidons-les à s’engager, à être généreux pour qu’ils apprennent à donner d’eux-mêmes : ces œuvres méritoires formeront le cœur et la volonté. 

Chassons de nos conversations familiales ces sujets qui découragent ou attristent l’âme et le cœur. Où nos enfants trouveront-ils l’enthousiasme pour entreprendre de grandes choses s’ils n’entendent que catastrophes et prévisions les plus noires? Insufflons-leur plutôt l’espérance et la confiance en Dieu!

Aidons nos enfants à trouver leur identité et à en être fiers !

 Le monde moderne a fait écrouler les repères :

– les attaches géographiques n’existent plus : les obligations professionnelles ne sont pas propices à donner des racines. Les enfants ne savent même plus où sont inhumés leurs ancêtres.

– la destruction de ce qu’on appelle pudiquement « la famille traditionnelle » empêche la jeune génération de connaître l’histoire de leur famille. Qui bientôt pourra tenir son arbre généalogique ?

– Et maintenant on leur propose même des QCM pour découvrir s’ils sont davantage « homme » ou davantage « femme »…

Tout participe au fait que notre jeunesse recherche – parfois passionnément – son identité perdue… Qui suis-je ? D’où je viens ? Qui étaient mes ancêtres ? (Y a-t-il eu des héros, des saints, une grand-mère, veuve de guerre qui s’est sanctifiée en élevant seule ses enfants ? Un grand-père hors du commun ? Quel a été leur combat ? )

Être fier de son passé et le connaître donne à chacun la possibilité d’être le véritable maillon d’une chaîne et de transmettre à son tour. Voilà le rôle qu’il faut confier à nos enfants en leur montrant leur responsabilité par rapport à leur descendance.

Ils ont besoin de savoir pourquoi ils sont sur terre. Non pas pour jouir de la vie autant qu’ils le peuvent, non pas pour être riches ou avoir une belle situation et une belle voiture. Ils ont besoin d’un objectif ambitieux qui s’appuie sur du solide et regarde vers le ciel.

N’hésitons pas à parler avec eux ; si le contact est difficile au début profitons de la lecture commune d’un article, demandons-leur ce qu’ils lisent. N’ayons pas peur : notre bon sens et notre expérience seront nos meilleurs atouts.

Nos jeunes ont besoin de sentir l’affection et l’attention de leurs parents ; c’est pourquoi il est important que régulièrement ces derniers fassent le point sur chacun d’eux pour affiner leur regard et ajuster leur comportement. Des parents unis sont tellement plus forts à deux, en ayant confronté leurs points de vue et leurs analyses.

Vos enfants ont besoin de vous ; ne croyez pas que votre devoir est terminé quand vous les avez nourris, habillés et mis dans de bonnes écoles. Il faut qu’ils sentent la présence d’un cœur attentif pour les aimer et d’une autorité qui montre l’exemple, qui veille et entraîne pour leur montrer le chemin. N’hésitez pas à tracer ce sillon lumineux qui infuse la vertu dans les âmes et qui fera la France de demain.

 

Marguerite-Marie