La tolérance

Le mot de tolérance est un mot chrétien, comme le mot charité. Saint Augustin l’emploie souvent. Mais par ce mot il faut entendre, non pas, comme les libéraux, la tolérance des erreurs, mais la tolérance des personnes, et encore non pas de toute personne. Saint Augustin n’admettait pas que, sous prétexte de tolérance, les princes chrétiens s’abstinssent de punir les hérétiques, ni que l’Eglise s’abstint de punir les pécheurs scandaleux ; il demandait simplement que les chrétiens supportassent patiemment leurs frères infirmes ou même vicieux, dans l’invincible espoir de procurer leur amendement.                                              

Père Emmanuel – La Sainte Eglise

Les styles Directoire et Consulat

             La révolution française crée un bouleversement sans précédent et la vente des biens des émigrés profite à une population nouvellement enrichie, tandis que ceux-ci, obligés de vivre modestement du fait de tout ce renversement,  habitent en ville et de plus en plus dans des appartements. C’est l’époque où les immeubles de rapport de plusieurs appartements répartis par niveaux, avec des commodités à chaque étage, se multiplient.

          Les meubles vont être désormais fabriqués dans des ateliers où sont travaillés bois, sculpture, dorure, bronzes. Cela résulte de l’abolition des corporations par la loi Le Chapelier de 1791, qui permet donc à un même artisan de pratiquer plusieurs activités. Le niveau de compétences reste le même car tous ont été formés sous l’Ancien Régime. Par contre l’estampille n’est plus obligatoire.

          Imiter l’antique est le grand défi dans la fabrication des meubles, c’est ainsi que l’on voit apparaître les sièges « curule » et des bronzes d’ornement représentant des sphinx ou sphinges, des bustes coiffés à l’égyptienne, des pattes, des têtes ou mufles de lions également, des masques ou des chimères ailées.

L’acajou, récemment venu suivant la mode anglaise, va être très utilisé, mais le plus souvent en placage, du fait de son coût très important. C’est l’époque où apparaît le sciage mécanique, qui va permettre de réduire son épaisseur et d’en tirer toutes les facettes.

          Le blocus continental de 1806 interdit d’importer des bois exotiques, mais il faudra plusieurs années pour finir le stock très important qui en avait été fait. Alors les bois produits en France retrouveront un intérêt : loupe d’orme, frêne, platane, if réservé aux meubles de grand prix.

          Le Directoire (1795-1799):

          Les meubles sont assez rares sous la Révolution, du fait des évènements. Ils sont surtout remarquables par les attributs révolutionnaires : pique, bonnet phrygien, leurs formes restent celles du règne de Louis XVI.

          Peu à peu les dossiers rectangulaires des sièges s’enroulent vers l’arrière (en crosse), les pieds hauts et fins sont différents à l’avant et l’arrière où ils sont courbés, « en sabre ». La ceinture est peu décorée et le support d’accotoir est dans le prolongement des pieds.

          Ils sont en acajou, ou en bois peint en couleur très claire, voire blanche.

Les lits de repos connaissent beaucoup de succès par leur ressemblance avec les lits antiques. Certains lits sont démontables (campagnes militaires) et pour cela sont en acier, mais d’autres dans cet alliage seront très ornés et destinés aux chambres à coucher.

          Les commodes ou secrétaires sont dans la lignée du style précédent, souvent en acajou, avec un décor rectiligne et sobre.

          Les petits meubles utilitaires que nous avions déjà rencontrés continuent à être très demandés et le métal permet de créer de petits guéridons très fins, inspirés des tripodes antiques.

          La salle à manger étant devenue une pièce permanente, divers meubles comme les consoles dessertes, rafraichissoirs y prennent place. La table se dote de rallonges pour accueillir de nombreux convives.

          Le Consulat (1799-1804)

          Les dates retenues pour ce style ne sont pas strictes, empiétant un peu sur la période précédente. Les bois clairs sont beaucoup utilisés comme le citronnier ou l’amarante, même si la plupart des meubles sont en acajou. Des motifs en ébène, étain, os, ivoire ou cuivre y sont incrustés. Les formes inspirées de l’antique sont toujours présentes.

          Le dossier des sièges n’est pas toujours garni d’étoffe et le bois en est donc ajouré, ou découpé à grille.

          La forme nouvelle qui se prolongera sous l’Empire est celle du pied avant et support d’ accotoir ne formant qu’une seule ligne. Une figure égyptienne le plus souvent  terminée au sol par des griffes de lion est très fréquente.

          La forme gondole apparaît sur des petites bergères.

          Les tissus employés sont unis avec des tons vifs et clairs inspirés des fresques romaines, et souvent soulignés de broderies ou galons noirs.                             

Les lits sont toujours prévus pour être parallèles au mur avec donc une seule face ornée.

dont le décor est en rapport avec les symboles de la nuit et de l’amour. La table de nuit est faite pour être vue de face en forme d’autel antique ou de piédestal.

             Les portes des commodes dissimulent les tiroirs, et les secrétaires tout comme elles, sont soutenus par des pieds de fauve. Pieds de fauve que l’on retrouve en jarret, ou pieds tournés sur les bureaux, simples plateaux recouverts de cuir vert.

             Les petits guéridons toujours inspirés de modèles antiques  deviennent aussi vide-poches, table à ouvrage, « lavabo » avec une cuvette en porcelaine ou argent pour se laver les mains. Certains ébénistes réussissent à faire des pieds très fins en bois ressemblant à du bronze.

             Un ébéniste comme Riesener avait sous Louis XVI fabriqué plusieurs meubles à secrets avec des mécanismes très ingénieux. La vogue en sera encore plus grande sous le Consulat (et l’Empire) en raison des secrets d’Etat à conserver. Ainsi, à son exemple, Biennais et Mansion concevront des secrétaires, commodes ou malles de voyage avec une multitude de cachettes, de tiroirs secrets, ou des malles de voyage pour les campagnes militaires. La maison Hermès possède encore celle faite pour Cambacérès avec coffre-fort intégré, image ci-dessous…

             Ces « artistes » seront toujours honorés par Napoléon sous l’Empire dont le style sera plus lourd, magnifiant la puissance du régime.                          

                                                                                                                                                         Jeanne de Thuringe

Ma Bibliothèque

Vous trouverez ici des titres que nous conseillons sans aucune réserve pour chaque âge de la famille.

En effet ne perdons pas de vue combien la lecture d’un bon livre est un aliment complet ! Elle augmente la puissance de notre cerveau, développe la créativité, participe à notre développement personnel, nous distrait, nous détend et enfin elle enrichit notre vocabulaire.

Il faut, dès l’enfance, habituer vos enfants à aimer les livres ! Mais, quel que soit l’âge, le choix est délicat tant l’on trouve des genres variés… N’oubliez jamais qu’un mauvais livre peut faire autant de mal qu’un mauvais ami !

ENFANTS :

– Dès 4-5 ans : Le Noël de Grisouille – A. Dussart – Téqui – 2018

– A partir 8 ans : Les Contes dans La Malle Aux Mille Trésors  – 2018

– A partir de 10 ans : Bienheureuse Alix Le Clerc – C. Janin – Editions de l’Espérance 2018

– A partir de 12-13 ans : La lionne de Clisson – P. Maël – Saint Rémi – 2018

– 14 ans et plus : Cristeros – J-L Picoche – Clovis – 2018

ADULTES (à partir de 16 ans)

– Formation : La sainte Eglise – Père Emmanuel – Clovis -1997

– Histoire : La Sainte Eglise à travers son histoire – Père Jean-Dominique – Ed. du Saint Nom – 2010

Biographies :

Fils de l’Eglise, visages de saints -René Bazin – Via Romana – 2014

  • Les saintes, mères de Saints – Dom Maréchaux – Ed. du Sel – 2014

Pour compléter cette liste, vous pouvez vous renseigner sur les Cercles de lecture René Bazin : cercleReneBazin@gmail.com  (à partir de 16 ans- Culture, Formation)

La Revue : « Plaisir de lire » propose un choix de nouveautés pour toute la famille (distraction, histoire, activités manuelles) Envoi d’un numéro gratuit à feuilleter sur écran, à demander à : PlaisirdeLire75@gmail.com

Les formules de politesse

Dans notre amour pour l’Eglise, et le respect de la hiérarchie de l’église militante, voici quelques formules de politesse à appliquer aux dignitaires ecclésiastiques auxquels nous pourrions nous adresser.

Quand on écrit à un prêtre, inscrire sur l’enveloppe : Monsieur l’Abbé X… En début de lettre. Monsieur le Curé, Monsieur l’Abbé ; en fin : Agréez ou Recevez, Monsieur le Curé (Monsieur l’abbé), l’assurance de ma considération distinguée (ou de mon respectueux souvenir).


Pour des religieux, écrire à un supérieur : Abbé mitré : Au Révérendissime Père X… abbé de… ; à un directeur de Collège religieux : Monsieur le Supérieur ; à un Supérieur d’un couvent ou religieux : mettre sur l’enveloppe : – Révérend Père X…, en  En-tête de lettre : Mon Révérend Père et en  Fin de lettre : Veuillez agréer, mon très Révérend Père, mon plus profond respect (ou mon respectueux souvenir).


Pour un frère : En-tête – Très Cher Frère et fin de lettre : Veuillez agréer, mon Frère, mon respectueux souvenir.


Pour une religieuse, supérieure d’un ordre, sur l’enveloppe :
selon les ordres, ce peut être : En-tête,  Ma Révérende Mère (ou Ma Sœur ou  Ma Mère) et en fin: Veuillez agréer, ma Révérende Mère (ou ma Sœur ou Ma Mère), mon respectueux souvenir.


Pour un Archevêque et Évêque :

En tête de lettre : Monseigneur, et sur l’enveloppe : Son Excellence Monseigneur X,  Evêque de … Dans la lettre: Votre Excellence, et en fin : Daignez, Votre Excellence, recevoir mon plus profond respect – l’assurance de ma plus haute considération (ou très, ou plus respectueuse considération)


Pour le Nonce du Pape :

Sur l’enveloppe : Son Excellence Monseigneur X Nonce apostolique. En tête de lettre : Monsieur le Nonce, ou Monseigneur.


Et pour le Pape :

Sur l’enveloppe : A Sa Sainteté le Pape X… Traditionnellement, la formule consacrée pour commencer la lettre est : Très Saint-Père, humblement prosterné aux pieds de Votre Sainteté et implorant la faveur de la bénédiction apostolique,… puis exposer la requête. Et en fin de lettre : J’ai l’honneur d’être avec le plus profond respect, de Votre Sainteté, le très humble et dévoué serviteur.

Ces quelques règles de politesse dans l’écriture, que l’on peut également utiliser à l’oral, sont l’expression du respect que nous portons au Bon Dieu, à travers les représentants qu’Il s’est choisis.

Donner sa vie

Dans chacun de nos villages, sur la grand ’place ou dans l’église, je prends toujours le temps de lire, sur le monument aux morts, le nom de ceux qui, par amour pour leur pays, ont versé leur sang.

         J’imagine ces jeunes hommes, la tête pleine de projets, de promesses de joies familiales, qui tout à coup, ont été pris dans la tourmente d’une cause qui les dépassait, d’erreurs politiques et historiques par leur pays infidèle à sa vocation profonde sous le regard de Dieu. Malgré tout cela, avec courage et au prix de grandes souffrances, pour leur patrie, pour leur famille, en mémoire de ce qu’ils ont reçu de leurs pères, ils ont donné leurs vies.

         Puis, je vois toutes celles qui les attendaient, et qui, vaillamment, à la prière du soir, après avoir peiné tout le jour, offert et pleuré l’inquiétude au fond de leur cœur, les remettaient en Dieu. Celles qui ont accepté l’ultime arrachement quand il était là, renonçant pour toujours aux projets à deux, aux enfants qui auraient pu naître, à la vieillesse paisible le devoir accompli. Mères, épouses, sœurs ou filles, il leur a été demandé ce grand sacrifice des hommes aimés, du fils, de l’époux, du frère, du père, du fiancé espéré.

         Avec eux, elles ont donné leur vie.

         Dans ma vie de femme, comment à mon tour, sans être dans les mêmes circonstances, puis-je donner ma vie ?

         En donnant d’abord mon âme toute à Dieu, unie à Son Eglise par les sacrements, la vie intérieure afin que ma vie ne soit pas égoïste mais prépare mon âme au Ciel et en entraîne d’autres.

         En offrant mon temps, mes actes, mes pensées, ma joie, mes renoncements (une chose qui me ferait plaisir, une parole trop vive, un dérangement inopportun) en acceptant de ne pas vouloir que tout se déroule comme je le veux, je m’oublie pour plus grand que moi, et ainsi, même modestement, je donne ma vie.

         En m’efforçant de voir dans chaque moment du quotidien, Celui qui s’y cache et se donne à moi en permanence, m’appelant à me donner à Lui et à ceux qu’Il met sur ma route.

         En sachant, tout en rappelant la Vérité, Le rendre aimable à ceux qui me demandent ce qu’est ma foi et pourquoi, trop souvent, elle n’est pas plus aimante…

         En voyant ceux, qui laissés seuls le long du chemin, dans une misère morale ou physique attendent parfois sans le savoir, ce Dieu qui les aime le premier, ayant soif de leur âme.

         Il me demande, pour faire comprendre ce si grand amour, d’en être l’exemple, en leur donnant un peu de ma vie.

         Donner sa vie, c’est aussi, pour celles qui seront mères, mettre un enfant au monde en lui donnant leur propre substance, leur énergie, leur amour, sachant que ce petit être est appelé à grandir et à les quitter, parfois dans une ingratitude douloureuse. Il leur a été juste confié et ne leur appartient pas.

         C’est accepter que Dieu se serve de moi, ou non, selon Son bon plaisir, comme Sainte Bernadette qui se comparait au  balai laissé derrière la porte. Elle avait donné sa vie au Christ et accepté qu’Il fasse d’elle ce qu’Il voulait. C’est Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus qui avouait n’avoir jamais rien refusé à Son Seigneur.

         C’est bien humblement, le chemin de toute sainteté, dans la confiance, la paix et la joie qui sont filles de la charité. Dieu ne veut pas pour tous le martyr du sang car c’est une vocation exceptionnelle, mais Il désire toujours pour nous le martyr de l’amour, et c’est ainsi qu’il faut  donner sa vie.

                                                                                                              Jeanne de Thuringe

Qu’est-ce que l’âme de l’Eglise ?

L’âme de l’Eglise, à proprement parler, ce sont toutes les âmes en état de grâce, fondues ensemble sous l’action du Saint-Esprit, de manière à réaliser le mot des Actes des apôtres : « Un seul cœur, une seule âme[1]. »

Pour en faire partie, il ne suffit donc pas d’avoir été baptisé, il ne suffit même pas de professer la foi chrétienne, il faut être en état de grâce avec Dieu. Et quiconque n’appartient pas à l’âme de l’Eglise, même en gardant le lien extérieur de l’unité, même en conservant un reste de foi, est un cadavre de chrétien : c’est une branche morte, destinée au feu, à moins que la pénitence ne la fasse reverdir.  

Père Emmanuel – La Sainte Eglise


[1] Ep.4,16

Tradition et modernité, l’alliance impossible ?

Voiture autonome, intelligence artificielle, robotisation, transhumanisme ou encore plus proche de nous, Instagram, Snapchat, Iphone X, puce de paiement, cryptomonnaie… autant de techniques modernes qui n’existaient pas il y a cinq ans et dont on ne parlait pas il y a dix ans mais qui s’invitent dans notre travail et notre vie quotidienne. Qu’en penser ? Faut-il dans un dernier réflexe de survie de l’homme face à la machine tout rejeter en bloc et aller élever des chèvres dans le Larzac ou bien au contraire applaudir béatement au progrès matériel comme source inéluctable du progrès moral et des lendemains heureux ? La question est délicate et il faut nous la poser très régulièrement car ce n’est pas simplement de notre avoir qu’il s’agit, mais parfois de notre être en tant qu’Homme, créature enfant de Dieu.

Si l’on résume l’apport global des techniques modernes à l’humanité, on pourrait dire qu’elles permettent de gagner toujours plus en efficacité, en fiabilité et en répétabilité. Soit de faire plus de choses, mieux, en moins de temps et avec moins de monde. Plusieurs questions se posent alors : que font les gens pendant tout ce temps « gagné »  et comment remplacer le lien social qu’ils établissaient en effectuant leur travail avec leurs collègues ? Travail qu’ils ne font plus maintenant car il est fait par une machine et collègues qu’ils n’ont plus parce qu’ils ont été remplacés par des machines. Une partie de la solution réside dans le fait qu’il faut du monde pour concevoir installer et régler les machines, et du monde pour s’occuper de toute cette industrie complexe, autrement dit pour légiférer, assurer et financer. Mais toute cette partie est aussi de plus en plus automatisée. Prenons un exemple :

Dans le train entre Londres et Paris, je commande en deux clics sur ma tablette mon panier de course hebdomadaire pour livraison à 20 h devant la porte de mon appartement. A 300 km de là un robot vient faire du « picking » dans l’entrepôt Auchan et déposer la caisse dans une camionnette qui demain sera autonome. A 20h00 arrivé depuis 15 minutes, je reçois une notification sur mon smartphone ; le panier est livré en bas de chez moi. Je n’ai plus qu’à ouvrir la porte pour le saisir et ranger les courses : « il faut tout faire soi-même ! A quand le robot rangeur de courses cela me ferait gagner un temps fou !! »

Bilan : Beaucoup temps gagné, des économies de carburant, moins d’émissions de CO2, car la camionnette groupe les commandes en fonction de leur localisation, mais aussi pas une seule parole adressée au vendeur (il n’y en a plus). Finies les discussions avec le boucher sur le temps, la famille et par-ci par-là, le curé du village et le Bon Dieu. Finis les entraides

et les dépannages entre voisins, c’est tout un lien social qui se distend de plus en plus et qui peu à peu n’existe plus. Les familles éclatent, les gens sont de plus en plus isolés et se raccrochent à leur téléphone qui leur donne l’illusion d’exister aux yeux des autres car leurs posts sont likés sur facebook par des « amis » à l’autre bout du monde. Alors, gagner du temps toujours et encore, mais pour quoi faire, pour l’utiliser à chercher à en gagner encore plus, pour gagner plus d’argent ? Pour s’isoler et ne penser qu’à soi et à son triste sort.

Alors que faire ? Surtout ne pas faire ses courses en ligne ? Si bien sûr si c’est plus pratique, mais utiliser le temps gagné pour discuter avec la voisine, aller aider à la paroisse et faire du bien autour de soi. Utiliser le temps « gagné » pour les autres et non pour soi. En effet, une partie de ce « temps gagné » ne leur appartenait-il pas ?

Nous ne pouvons faire renaître le passé et il nous faut non seulement utiliser les moyens modernes, mais même parfois promouvoir leur utilisation sous peine, dans le milieu professionnel, de faire faillite et ainsi de nuire au bien commun.

Cependant nous avons aussi le devoir d’orienter autant que possible l’utilisation de ces moyens de façon chrétienne et humaine. Et plus ces moyens sont performants plus ils sont potentiellement dangereux s’ils sont utilisés à mauvais escient.

Notre rôle, en tant que catholiques engagés dans la cité et chefs chrétiens est donc d’utiliser et de canaliser ces puissances vers le bien, et même dans certains cas de les interdire si elles sont mauvaises en soi. De donner un cadre à leur utilisation pour que la Terre ne devienne pas un enfer déshumanisé. Pas question donc de nous isoler dans notre coin en attendant que cela passe et en se disant que dans tous les cas, cela va bien s’écrouler un jour, tel un géant aux pieds d’argile.

Par ailleurs, notre ancrage de Catholique dans ce qui est immuable, doit nous permettre de prendre de la hauteur et de garder notre capacité à juger et à exercer un regard critique sur ce monde en marche perpétuelle et accélérée dont le seul but semble être le mouvement. Ainsi, le progrès technique et son utilisation doivent être guidés par un jugement formé à l’aune de la tradition et de l’histoire.

Il ne faut pas non plus oublier que plus ces moyens sont sophistiqués, plus ils reposent sur un équilibre fragile et instable qui peut s’écrouler d’un instant à l’autre. Il est donc très important de savoir s’en passer et cela peut constituer la première partie de l’éducation d’un enfant, avant de lui apprendre quand il sera plus mûr à maîtriser et à se servir raisonnablement des moyens modernes qui vont décupler sa « puissance ».

Alors monte vite dans le TGV, si tu veux, fais tes courses sur internet et achète-toi les « Google glasses », mais surtout continue à aimer, à aider ton prochain et à lui apporter la Vérité que tu as eu la chance de recevoir ! Et garde un pied dans le réel et le concret, dans ce qui demeure, cela peut servir.

Charles

Le prêtre

Chère Bertille,

Dimanche dernier nous avons reçu un prêtre à la maison, un vieil ami de la famille. Nous avons passé la soirée à discuter, donnant des nouvelles des uns et des autres, posant des questions sur tel aspect de doctrine incompris, ou demandant des éclaircissements ou des précisions sur la conduite à tenir dans telle ou telle circonstance.

            Cette excellente soirée passée en compagnie de ce prêtre m’a donné l’idée de te parler du sacerdoce. En effet, si son rôle principal est à l’autel et au confessionnal et nous oublions souvent que son action sur les âmes doit se prolonger bien au-delà.

            Le prêtre est un homme à part, choisi par Dieu, « tiré du sein même du peuple pour en faire ses ministres ». C’est par lui que Jésus agit en nous, qu’Il continue son œuvre de Rédemption. Toute la valeur et le prix du sacerdoce sont contenus dans cette investiture du Christ, cette charge conférée à son représentant, son ministre. C’est pour cela que nous lui devons beaucoup de respect. Les fidèles doivent considérer et vénérer consciemment dans leurs prêtres la personne même du Christ… Et Sainte Catherine de Sienne conseillait à ses disciples de considérer uniquement dans les prêtres leur qualité de « dispensateurs du Sang de l’Agneau humble et immaculé, en dépassant les défauts qu’ils pourraient rencontrer en eux. »

            Le prêtre tient un rôle important dans la société : sans prêtres, les églises seraient désertes, les écoles laïcisées, les époux privés de la bénédiction divine et les mourants, des ultimes réconforts. Les enfants seraient abandonnés au mal ; toute l’humanité serait replongée dans sa misère, sans avoir quelqu’un pour l’en retirer, l’élever, la conduire à Dieu, L’implorer en son nom et à son profit. Le prêtre nous permet de nous rapprocher du Bon Dieu : « Sans le sacerdoce, nous serions privés de l’Eucharistie ; de l’ineffable consolation de nous entendre dire, au nom de Dieu : « Tes péchés sont remis[1]».

Le prêtre nous accompagne dans toutes les étapes de notre vie ; à notre naissance, il nous accueille aux fonts baptismaux, il nous administre les sacrements, nous initie à la compréhension des réalités divines. Il nous montre la voie du bien, bénit notre idéal, soutient nos pas, nous réconforte à l’heure suprême de l’agonie. Il connaît bien les difficultés de chaque étape de la vie par l’expérience qu’il a acquise, en particulier lors de l’administration du sacrement de pénitence. Par la prière et le conseil il fait un bien immense aux âmes, c’est un travail qui ne se voit pas mais combien important : « Le prêtre travaille souvent dans l’ombre, souvent méconnu, peu apprécié, quelquefois méprisé, aussi précieuse et indispensable que soit pourtant son œuvre d’apôtre[2] ».

            N’hésitons pas, ma chère Bertille, non seulement à profiter des grâces obtenues par son ministère principal mais aussi à venir demander conseil au prêtre, à lui confier nos intentions de prières et à lui livrer notre âme pour qu’il la guide vers le Bon Dieu.

            A l’approche du Carême, prions pour les prêtres et pour que le Bon Dieu suscite de nouvelles vocations qui font vivre l’Eglise.

Je t’embrasse bien affectueusement en espérant te revoir bientôt,              

Anne


[1] Mt. IX, 2

[2] Intimité divine – P.G. de Sainte Marie-Madeleine

Pour des têtes bien « shampouinées », bien rincées, bien coiffées …

Un peu la corvée les shampooings … répétitifs un brin …

Néanmoins, c’est aussi une part de notre apparence, de notre bien-être et de notre santé … Les shampooings actuels sont parfois agressifs pour nos cheveux et notre cuir chevelu. C’est pourquoi il faut vous rincer soigneusement la tête après avoir frictionné vos cheveux.

Pour cela, utilisez de l’eau tiède (plutôt tiède-froid que tiède-chaud!). La chevelure  est débarrassée plus vite et mieux des résidus de shampooing. Attention à la douche écossaise : ne passez pas directement de l’eau très chaude à l’eau très froide, gare aux maux de tête consécutifs … mais procédez progressivement à la baisse de la température.

Et n’oubliez pas, avant de remettre en ordre votre chevelure, de savonner, puis rincer vos brosses et peignes …mini-shampooing au savon cette fois-ci !

A « transmettre  » à votre progéniture, pour des économies d’eau et d’énergie !

Je le redis : que les championnes de l’organisation n’hésitent pas à partager leurs trésors d’organisation en écrivant au journal. Partageons nos talents …

Maris, aimez vos femmes…

…comme le Christ a aimé l’Eglise… Si Saint Paul utilise cette comparaison dans l’épître de la messe de mariage, c’est pour qu’elle soit une source d’inspiration pour chacun.

Retournons cette comparaison : si nous sommes de bons maris – ou essayons de l’être- aimons l’Eglise à l’imitation de l’amour que nous avons envers notre épouse ! Prenons quelques exemples :

Connaître et regarder pour aimer

Qui peut aimer sans connaître ? Avant de s’aimer et se marier, il faut déjà se connaître et s’apprécier ! L’étude du catéchisme et de la doctrine de l’Eglise est un point de départ. Méditons ensuite le mystère de Dieu fait homme et nous laissant son Eglise pour nous guider. Rappelons-nous que l’Eglise est le Corps Mystique du Christ dont chacun de nous est un membre. Ce corps unit les membres « militants » dont nous sommes, avec les membres douloureux et l’Eglise triomphante de ceux qui sont déjà arrivés au ciel ! Comment ne pas aimer cette magnifique entraide de la communion des saints ? A chaque fois que nous faisons une bonne action, un sacrifice, une prière, nous embellissons le Corps Mystique !

Prier pour elle, prier avec elle

Ces recommandations sont une des clés du bonheur familial. C’est aussi une clé de l’amour de l’Eglise. Même les plus saints prêtres ont besoin de nos prières.

Ecoutons Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus (Histoire d’une âme) : « Pendant un mois, j‘ai vécu avec de saints prêtres et j’ai vu que, si leur sublime dignité les élève au-dessus des anges, ils n’en sont pas moins des hommes faibles et fragiles. Si de saints prêtres que Jésus appelle dans son Evangile ‘le sel de la terre’ montrent dans leur conduite qu’ils ont un extrême besoin de prières, que faut-il dire de ceux qui sont tièdes ?! » Et c’est ainsi que le motif de son entrée au Carmel s’affirme : « je suis venue pour sauver les âmes et surtout afin de prier pour les prêtres».

Lorsque l’Eglise ou certains de ses chefs sont en mauvaise situation, le devoir de la prière est d’autant plus impératif comme nous l’enseignent les Actes des Apôtres: « pendant que Pierre était ainsi gardé dans la prison, l’Eglise ne cessait de prier Dieu pour lui », ce qui a amené sa délivrance miraculeuse.

Prier avec l’Eglise, c’est prier dans et par la Liturgie. Aimons les belles cérémonies, processions, adorations, les prières liturgiques et donnons-en le goût à nos enfants ! A la messe, s’unir aux prières du prêtre, a davantage de valeur – la valeur de la prière de l’Eglise- que  de rester dans nos prières personnelles.

Attentions et services

L’amour familial s’entretient par des attentions de chaque jour : paroles, écoute, services rendus, petites attentions multiples … Notre amour pour l’Eglise doit se manifester de la même façon. N’attendons pas que le clergé nous demande notre aide, mais proposons-la avec humilité et simplicité selon nos compétences et nos possibilités.

Bienveillance

Que penserions-nous d’un mari qui raconterait à qui veut l’entendre toutes les maladresses ou erreurs de son épouse ? (et réciproquement !). L’ambiance familiale en serait vite abîmée, et les enfants choqués. Ils garderaient une image négative de l’un ou des deux parents… Alors, stop aux commentaires négatifs sur la qualité de tel sermon, tel défaut du prêtre ou de la religieuse !

Comme le dit si bien Mgr Chevrot (Les petites vertus du foyer) : la bienveillance « est un signe de force morale et une condition de bonheur… La bienveillance nous fait accorder aux autres le préjugé favorable. N’avez-vous pas observé cette tendance instinctive qui pousse tant de gens à croire au mal plus facilement qu’au bien ?…. l’homme bienveillant, au contraire, commence par refuser de croire à la faute tant qu’il n’en aura pas de preuves certaines ; puis s’il a la certitude que ce tiers a réellement commis un acte répréhensible, il s’impose de ne point en parler, à moins que ce ne soit pour lui trouver une excuse ou des circonstances atténuantes ; ne condamnez pas disait Notre-Seigneur, et vous ne serez pas condamnés. Sans doute, lorsque vous interprétez favorablement la conduite d’autrui, l’indulgence risque de vous tromper ; mais si vous le jugez avec sévérité, votre jugement est presque sûrement entaché d’erreur ». 

Soigner la malade en se protégeant

Pour aimer et soigner un malade, il faut déjà se fortifier soi-même contre la contagion ; puis agir avec douceur, chacun selon son état et son autorité: mari, enfant ou médecin !

Face à la crise de l’Eglise et aux faiblesses de certains de ses membres, il est essentiel de séparer les actes –qui peuvent être condamnés- des personnes que nous ne devons pas juger, mais respecter selon leur état. Notre devoir est d’aimer l’Eglise même si elle est défigurée ou handicapée ; prier, la servir, dénoncer les erreurs qui font souffrir l’Eglise, mais uniquement lorsque cela est nécessaire.

« Il faut distinguer avec soin entre l’esprit critique et l’esprit de critique. Le premier est louable : grâce à lui, nous distinguons le vrai du faux, le juste de l’injuste, le bien du mal ; il nous met à l’abri des impulsions téméraires, des engouements naïfs et des condamnations prématurées. Tout autre est l’esprit de critique, la manie de ne voir, de ne chercher que le mal…. De même que le médisant s’intoxique de toute l’amertume qu’il distille, de même le bienveillant s’enrichit de toutes les beautés qu’il admire. En admirant, inconsciemment, on s’élève vers Dieu, principe de toute grandeur et de toute beauté. N’est-ce pas parce que l’admiration est une forme de la prière qu’elle nous procure la paix et la force ? » Cherchons donc de bons prêtres, de bons religieux, de bonnes œuvres pour grandir avec  eux et par eux.

Espérance et confiance inébranlables

Nous sommes membres du Corps Mystique du Christ qui est l’Eglise : du progrès de notre sainteté personnelle et en ménage dépend la sainteté de notre famille et le progrès du Corps Mystique !

Comme les apôtres dans la barque, prions, et Notre-Seigneur maîtrisera toutes les tempêtes : celles de notre âme, celles de la société, celles de l’Eglise car les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre elle… comme l’a promis Notre-Dame à Fatima : « A la fin, mon Cœur Immaculé triomphera » et les grâces puisées au trésor de l’Eglise surabonderont.

Hervé Lepère