Quelle éducation dans le trouble et l’adversité ?  

Qu’il y ait actuellement un formidable chahut sur la terre, c’est indéniable ! Nous assistons de façon très claire à une destruction volontaire de ce que Dieu a ordonné si sagement pour notre sanctification, et le travail au salut de nos âmes sur cette terre : gender, wokisme, laïcité, féminisme… Tout est mis à l’envers et l’on voudrait nous faire croire que le monde s’est trompé depuis son origine. Où donc cela s’arrêtera-t-il ?! Comment aider nos enfants à vivre dans cette décadence sans s’y habituer ? Pouvons-nous leur épargner de grands troubles tant sur le plan moral que physique ou psychologique, et surtout spirituel ? Comment lutter tout en vivant « normalement » en famille et dans la société ?

Le plan de Dieu

Nous nous prenons alors à rêver que le bon Dieu, épuisé de trop de patience, remette enfin un grand coup d’ordre à tout cela en faisant éclater sa colère divine sur tous ceux qui l’ont déjà trop insulté ! Mais ce n’est pas ce qu’a prévu le bon Dieu qui préfère se servir des âmes qui lui sont fidèles pour rétablir son règne sur le monde. Il veut faire appel à leurs volontés, leurs sacrifices et aussi toute leur confiance traduite en une foi indéfectible pour ainsi purifier tant d’outrages.

Mais voyez-vous, nous sommes un peu à l’image de Marie-Madeleine qui, au matin de la Résurrection, voulait voir Notre-Seigneur en habit de gloire et non pas en un vil habit de jardinier ! Elle le reconnut enfin lorsqu’Il lui dit « Marie ! ». C’est Notre-Seigneur en habit de jardinier que nous rencontrons tous les jours çà et là, discret, mais bien parmi nous. Et ne croyez pas qu’Il nous dise « Marie, Marie ! », non. Avant que nous le voyions en gloire, « Il veut planter dedans notre jardin beaucoup de fleurs petites et basses, mais à son gré1 », c’est pourquoi Il est ainsi vêtu.

Il veut que nous lui donnions des preuves d’amour, de confiance, de fidélité, et que nous combattions. Aussi nous éprouve-t-Il déjà habituellement dans toute vie. Avant nous, Il a lui-même travaillé de ses mains, souffert les moqueries, les injustices, le trouble de l’âme, la tristesse, les souffrances physiques et la mort. Toutes ses peines faisaient partie de ce qu’Il devait souffrir pour le péché. Ses faiblesses volontaires faisaient partie du remède qu’Il devait apporter aux nôtres, et de l’exemple qu’Il devait nous donner pour les supporter et les vaincre. « Il fallait qu’il y eût en lui des infirmités, des détresses, des désolations auxquelles nous pussions nous unir pour porter les nôtres2 ».

Les âmes troublées n’ont donc qu’à s’unir aux troubles, aux infirmités, aux délaissements de Jésus, pour, par ce moyen, trouver leur soutien dans l’union intime de Jésus à son divin Père, et contribuer au rachat des péchés du monde.

Ne nous laissons donc pas gagner par le trouble, l’inquiétude, l’impatience. Combien sont pris de panique et transforment leur vie en une révolte apeurée, désespérée, aussi nuisible pour eux que pour leur entourage ! Au fond de cette peur qui perd ou rapetisse tant d’âmes, ne trouverait-on pas un manque de confiance en Dieu ? « Je le délivrerai parce qu’il a mis en moi sa confiance. Je le protègerai parce qu’il a connu mon nom3 » Cette confiance chrétienne supprime toute angoisse qui ronge vainement, enlève ce trop-plein d’activité fébrile qui encombre l’esprit. Elle abandonne à Dieu ce que le regard ne peut atteindre : l’avenir, et se contente d’être « dans une dépendance continuelle de Dieu, et dans une simple disposition à agréer ce qu’il voudra et ne voudra pas» comme le bon soldat qui gagne la bataille sans connaître le plan du général, mais simplement en remplissant bien son rôle.    

Voilà exactement la ligne de conduite de parents chrétiens :

Accomplir son devoir d’état quotidiennement et le mieux possible, et y entraîner sa famille sans souci des peines du lendemain, et pour lesquelles le bon Dieu enverra ses grâces demain !

Garder un climat paisible et joyeux à la maison, dans une sainte simplicité. Sans pour autant être naïf ou imprévoyant, mais sans regarder à ces dangers que l’on voit de loin et qui peuvent d’ailleurs se résoudre d’eux-mêmes, le temps passant !

La prière en famille est incontournable pour fortifier les âmes au pied du crucifix. Les intentions sont nombreuses et il est bon que les enfants entendent prier pour les ennemis de l’Église, les mauvaises lois, mais aussi pour rendre grâce lorsque l’on a été exaucé car lorsque notre demande correspond exactement à la volonté de Dieu, « Que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel » elle a vraiment chance d’être exaucée. Que nos enfants sachent la grandeur et la puissance de Dieu.

Plus que jamais le choix d’une école catholique avec des enseignements respectant la doctrine de l’Église est primordial pour l’âme et l’intelligence de nos enfants. C’est un moyen indiscutable pour les fortifier autant que les protéger.

Ne pas inquiéter les plus jeunes en leur faisant état d’actualité sombre et décourageante qui ne les regarde pas, mais en se montrant combatifs et pleins d’espérance en continuant à être généreux, serviables, ouverts sur l’extérieur. Si l’on veut que nos enfants soient forts et courageux plus tard, n’entretenons pas autour d’eux un climat de peur qui les ferait vivre repliés sur eux-mêmes sans rayonnement chrétien. Nos enfants doivent se sentir à l’aise dans le monde dans lequel le bon Dieu les a fait naître. Ils doivent être forts d’une éducation équilibrée, conquérante, fuyant tout ce qui abîmerait leur âme, mais heureux de travailler à la gloire de Dieu dans la prière et le sacrifice ! Un enfant auquel on fait sans arrêt part des dangers, et que l’on met en garde à tout va contre l’éventuelle malice de son entourage verra le mal partout et ne s’appuiera pas sur les grâces des sacrements. Ce n’est pas ce que la Providence attend de lui.

Il a besoin d’amis qui lui ressemblent, et même de faire l’effort de bien s’entendre avec tous, sans jugements téméraires notamment en classe. Il arrive que des camarades peu attirants se révèlent être de très bonne compagnie ! Entre catholiques, on se doit d’être solidaires face à tout ce qui rejette Dieu.

On aura de bonnes conversations avec nos plus grands enfants, les sensibilisant au sujet de la société, leur faisant part des défaites comme des victoires et démontrant combien la Providence veille à tout et se manifeste par de beaux encouragements. Parfois même on expliquera combien d’un mal peut souvent sortir un bien. N’hésitons pas à nous rendre en famille à des prières ou manifestations publiques, pour leur donner aussi ce sens-là du combat, même si cela peut coûter davantage à certains de nos enfants qu’à d’autres !

Soyons donc de ces âmes fidèles à Dieu et confiantes en sa grâce, sachant conserver le regard clair et endurer sans nous aigrir. Adoptons une certaine espérance, cette disposition de la vie à saisir les choses quotidiennes dans leur profondeur, en liaison avec le sens naturel que Dieu, qui est tout bonheur, amour, beauté, a donné au monde. Oui, l’espérance est possible de nos jours, son fondement est le don gratuit de la grâce de Dieu, et pour cela il ne nous demande qu’une chose, c’est d’être avec lui familièrement et intimement, sans aucune crainte, sans aucune exception.

Sophie de Lédinghen 

 

 

1 Saint François de Sales

2 Bossuet, méd. Évangéliques

3 Psaume XC

4 Père de Caussade

 

 

Nisi Dominus

Notre citation pour janvier et février :  

« Oh grand feu plein d’ardeur et vous froidure, bénissez le Seigneur

Tous ensemble, bénissez le Seigneur

Louez le, chantez le dans les siècles »

Cantique des trois enfants dans la fournaise

Livre de Daniel (3, 51-90)

Motet RV 608  sur le psaume 127 – 1716

Voici un psaume caractéristique de l’abandon à la Providence, qui donne à Dieu la direction de notre existence en laissant la priorité aux desseins divins. En toute confiance.

Nisi Dominus ædificaverit domum

in vanum laboraverunt, qui ædificant eam 

nisi dominus custodierit civitatem

frustra vigilat qui custodit eam.

 

Vanum est vobis
Ante lucem surger :
Surgite postquam sederitis
Qui manducatis panem doloris.

 

Cum dederit dilectis suis somnum
Ecce hæreditas Domini filii :
Merces fructus ventris.
Sicut sagittæ in manu potentis :
Ita filii excussorum.
Beatus vir qui implevit
Desiderium suum ex ipsis :
Non confundetur cum loquetur
Inimicis suis in porta.

Gloria Patri et Filio et Spiritui Sancto

Sicut erat in principio, et nunc et semper.

 

Si le Seigneur ne bâtit la maison,

Ceux qui la bâtissent travaillent en vain,

Si le Seigneur ne garde la cité,

celui qui la garde veille en vain.

 

En vain vous levez-vous

Avant l’aube

Levez-vous après avoir pris votre repos

Vous qui mangez le pain de la douleur ;

 

Dieu donne le sommeil à ses bien-aimés ;

L’héritage du Seigneur, ce sont les enfants ;

Une récompense d’en haut

Que les fruits d’un sein fécond.

Comme les flèches dans la main du guerrier

Ainsi sont les fils des exilés.

Heureux l’homme qui en a selon ses désirs.

Il ne sera pas confondu quand il répondra

A ses ennemis à sa porte.

 

Gloire soit au Père, au Fils et au Saint-Esprit

Comme il était au commencement, maintenant, et toujours.

Nisi Dominus (Psalm 126), RV 608: 1. « Nisi Dominus » (Allegro) • Antonio Vivaldi, Andreas Scholl, Australian Brandenburg Orchestra, Paul Dyer

 https://open.spotify.com/album/1aax2xvWBA7z6DnhONGG8E 

(pistes 1 à 9)

 

 

Je reviens chez nous

Les compagnons de la chanson – 1969

Paroles de Jacques Douai

Il a neigé à Port au Prince
Il pleut encore à Chamonix
On traverse à gué la Garonne.
Le ciel est tout bleu à Paris.
Ma mie, l’hiver est à l’envers,

Ne t’en retourne pas dehors

Le monde est en chamaille
On gèle au Sud, on sue au Nord.

[Refrain] Fais du feu dans la cheminée,
Je reviens chez nous.
S’il fait du soleil à Paris,
Il en fait partout.

La Seine a repris ses vingt berges,
Malgré les lourdes giboulées.
Si j’ai du frimas sur les lèvres,
C’est que je veille à ses côtés.
Ma mie j’ai le cœur à l’envers,
Le temps ravive le cerfeuil.
Je ne veux pas être tout seul,
Quand l’hiver tournera de l’œil.

Je rapporte avec mes bagages,
Un goût qui m’était étranger.
Moitié dompté, moitié sauvage,
C’est l’amour de mon potager.

Je reviens chez nous • Les Compagnons De La Chanson

https://open.spotify.com/search/je%20reviens%20chez%20nous%20%20compagnons%20de%20la%20chanson#login

 

 

Amarettis

Ingrédients :

– 200 g de poudre d’amande 

– 100 g de sucre glace 

– 2 blancs d’œufs 

– Quelques gouttes d’amande amère 

Préparation :

– Mélanger le tout pour obtenir une pâte.

– Faire des petites boules d’environ 8 à 9 g.

– Les rouler dans du sucre glace.

– Mettre au four 20 minutes à 160°C. 

 

C’est une petite gâterie bien délicieuse qui fera plaisir aux grands comme aux petits !

 

Pain sans gluten

Ingrédients pour un moule à cake :

– 150 g de farine de sarrasin 

– 50 g d’amandes en poudre 

– 100 g de farine de riz complet 

– 100 g de farine de millet ou petit épeautre 

– 50 g de maïzena ou fécule de manioc 

– 1 cuillère à soupe de psyllium 

– 8 g de levure de boulanger en poudre

– 5 g de sel 

– 50 cl d’eau tiède 

Préparation :

– Mettre dans une jatte l’eau et la levure. Bien dissoudre.

– Ajouter toutes les farines puis le sel.

– Remuer à la cuillère en bois (la pâte est collante et un peu coulante).

– Mettre dans le moule à cake.

– Faire lever à 30°C dans le four pendant 30 minutes.

– Puis cuire le pain pendant 35 minutes à 190-200°C.

 

Tout passe…

 

Que rien ne te trouble, que rien ne t’épouvante, tout passe, Dieu ne change pas, la patience obtient tout ; celui qui possède Dieu ne manque de rien : Dieu seul suffit. Elève ta pensée, monte au ciel, ne t’angoisse de rien, que rien ne te trouble. Suis Jésus Christ d’un grand cœur, et quoi qu’il arrive, que rien ne t’épouvante. Tu vois la gloire du monde ? C’est une vaine gloire ; il n’a rien de stable, tout passe. Aspire au céleste, qui dure toujours ; fidèle et riche en promesses, Dieu ne change pas. Aime-Le comme Il le mérite, Bonté immense ; mais il n’y a pas d’amour de qualité sans la patience. Que confiance et foi vive maintiennent l’âme, celui qui croit et espère obtient tout. Même s’il se voit assailli par l’enfer, il déjouera ses faveurs, celui qui possède Dieu. Même si lui viennent abandons, croix, malheurs, si Dieu est son trésor, il ne manque de rien. Allez-vous-en donc, biens du monde ; allez-vous-en, vains bonheurs : même si l’on vient à tout perdre, Dieu seul suffit. Amen. 

Sainte Thérèse d’Avila 

 

Pensées de Saint François de Sales

 

L’âme est quelquefois pressée de tant d’afflictions intérieures […], ainsi, à l’imitation du Sauveur elle commence à s’ennuyer, à craindre, à s’épouvanter, puis à s’attrister d’une tristesse pareille à celle des mourants, dont elle peut bien dire : « mon âme est triste jusqu’à la mort ». Et du consentement de tout son intérieur elle désire, demande et supplie que « s’il est possible, ce calice soit éloigné d’elle », ne lui restant plus que la fine suprême pointe de l’esprit, laquelle, attachée au cœur et au bon plaisir de Dieu, dit par un très simple acquiescement : « O Père éternel, que toutefois ma volonté ne soit pas faite, mais la vôtre. »

Saint François de Sales

 

La mort, les afflictions, les sueurs, les travaux dont notre vie abonde, qui, par la juste ordonnance de Dieu sont les peines du péché, sont aussi, par sa douce miséricorde, des échelons pour monter au Ciel.

Saint François de Sales

 

Ne vous inquiétez pas du lendemain : demain s’inquiètera de lui-même ! A chaque jour suffit sa peine. N’ayons soin du lendemain, pensons seulement à bien faire aujourd’hui ; et quand le jour de demain sera arrivé, il s’appellera aussi aujourd’hui, et alors nous y penserons. Il faut avoir une grande confiance et résignation en la providence de Dieu.

Saint François de Sales

 

Ne prévenez point les accidents de cette vie par appréhension, mais prévenez-les par une parfaite espérance qu’à mesure qu’ils arriveront, Dieu, à qui vous êtes, vous en délivrera. Il vous a gardée jusqu’à présent ; tenez-vous seulement bien à la main de sa Providence, et il vous assistera en toutes occasions, et où vous ne pourrez pas marcher, il vous portera !

Saint François de Sales

 

 

 

La lecture

Une heure de lecture par jour, Mesdames, une heure de lecture par jour, laissez-moi vous supplier de vous la réserver ! (…) Le temps vous manque, assurez-vous ? Je vous jure que vous pouvez le trouver. Quand un homme d’Etat, quand un directeur de revue ou de journal cherche quelqu’un à qui confier un travail important, urgent, délicat, à qui pensez-vous qu’il s’adresse s’il est intelligent ? Il s’adressera non pas à un oisif, mais à un homme très occupé. Seuls les gens occupés ont du temps à eux, parce que seuls, ils savent travailler. Laissez-moi vous traiter comme ces êtres merveilleux qui découvrent du loisir dans leur vie multipliée. Plus vous avez dans votre journée des choses à faire, plus nous pouvons compter sur vous pour les expédier. Vous saurez les ranger, les presser avec soin, avec ordre, comme on range dans une valise du beau linge afin qu’il ne soit pas froissé. Et voici que vous trouverez enfin de la place dans votre journée : une heure d’affilée qui complètera la toilette – et devons-nous négliger la toilette morale ? – ou même une demi-heure ici et une demi-heure là. Alors, prenez un beau livre et lisez.

Vous lirez ainsi cinq ou six livres par mois. Ce n’est guère, et c’est déjà beaucoup. Ils vous auront amenées à mieux comprendre la vie, à goûter un plaisir d’art, à mieux vous connaître vous-mêmes. Car on se cherche dans les livres et l’on se découvre. Alors, nous croirons vraiment que vous aimez la littérature et que vous êtes les plus charmantes femmes du monde…

Henri Bordeaux

 

Jupe de grossesse

Chères couturières,

A la demande de plusieurs mamans, nous vous proposons la confection d’une jupe de grossesse. Montée sur un élastique à trous, elle s’adaptera jusqu’à 9 mois. Le modèle présenté est en taille 38 petite stature.

Fournitures :

– une hauteur de jupe plus 10 cm dans un tissu en 140 et 30 cm de Jersey ou, une hauteur de jupe plus 30cm dans un tissu souple.

– 85 cm d’élastique souple à trous en 2 cm de large.

– une fermeture éclair de 20 cm.

Vous serez contente de cette jupe pratique et agréable à porter.

http://pheon.ovh/wp-content/uploads/2023/02/Jupe-de-grossesse.pdf

Atelier couture

 

Aux jours de la moisson  

La pluie abreuve enfin la terre. En quelques jours, après les ondées de novembre, la peau dure des champs s’adoucit et se couvre d’un duvet vert tendre. Le blé est là, déjà là. Depuis plusieurs semaines, les paysans scrutaient le ciel. Parfois, des nuages traversaient l’azur, mais aucun ne daignait pleurer sur les semences enfouies dans les sillons. Après la sécheresse de l’été, si la pluie n’arrivait pas, le grain ne pourrait germer, l’hiver achèverait de le tuer, enseveli avant d’avoir pu éclore.

Puis, fin novembre, les lourdes nuées venues de l’océan ont déferlé sur les plaines et les collines, déversant leurs ondes. Les hauts sommets s’emmitouflent dans leurs manteaux de neige. Les lacs se remplissent, sur la rive chante le ressac. La terre se désaltère et boit tout ce qu’elle peut. Le grain germe, le blé est là. L’inquiétude du paysan s’envole, l’hiver peut arriver désormais. Peu importe, le printemps est déjà là, endormi, prêt à exploser dès que la lumière reviendra.

Car le paysan sait que l’eau fait germer, que la lumière nourrit et fait croître la plante. Il croit fermement que les jours vont commencer à rallonger après Noël. Le paysan a confiance, le blé va pousser. Alors il peut bien abandonner la semence à la terre pour l’hiver. Elle portera du fruit. Confiance et abandon. Oh, il ne peut pas tout contrôler, ni le gel, ni la sécheresse, ni les colères tempétueuses du ciel. Mais il sait que le grain germe et que l’eau et la lumière mèneront la jeune pousse jusqu’à la moisson. Cela a toujours été ainsi. Pourquoi en serait-il autrement demain ? La terre est capricieuse et rudoie ses serviteurs, mais elle ne trahit jamais, elle tient ses promesses.

Si la création tient ses promesses, combien plus le Créateur ! Un jour, un enfant fut surpris d’apprendre la mort d’une personne dont il demandait la guérison tous les jours à la prière du soir. « Pourquoi Dieu ne nous a-t-Il pas exaucés ? ». Notre Seigneur n’a-t-Il pas dit « Demandez, et vous recevrez. Frappez, et l’on vous ouvrira » ? Mais ce que nous voulons, Dieu le veut-Il aussi ?

Oui, si nous demandons à Dieu de nous donner les grâces nécessaires à notre sanctification, Il nous exaucera. C’est certain ! Oh, certes, nous avons beaucoup d’idées sur comment nous devons et voulons aller au Ciel. Mais Dieu a un autre plan que nous. Nous oublions trop souvent que Dieu sait mieux que nous ce qui sert notre sanctification et sa gloire. Dieu nous aime plus que tout ; tout ce qu’Il nous donne, tout ce qu’Il permet, les joies comme les épreuves, tout ce qu’Il fait n’a qu’une seule fin : nous ouvrir les portes du Ciel et nous amener à la sainteté. Cela, nous le savons. Souvenons-nous, nous trouverons dans notre mémoire le souvenir de grâces spéciales que Dieu nous a données. Et si nous regardons honnêtement notre vie, ne voyons-nous pas les myriades de grâces qui parsèment nos jours ici-bas ? Sacrements, enseignements, entourage, toute la création dont nous usons. Nous ne pouvons douter de l’amour de Dieu pour nous !

Alors, pourquoi parfois l’oublions-nous ? Pourquoi nous révoltons-nous parfois quand une grâce que nous avons demandée ne nous est pas accordée ? Nous savons si peu de choses, notre vision est obscurcie par la petitesse de notre nature et par nos attaches et nos desseins trop souvent limités à la vie d’ici-bas. Nous prions pour une maison, pour un emploi, pour une guérison, et nous avons raison, car ces choses terrestres peuvent être utiles à notre sanctification. Mais peut-être, parfois, oublions-nous de demander à Dieu une simple chose : L’aimer toujours plus et devenir un saint. Tout le reste ne sert que cette seule finalité.

Dieu veut nous donner le salut, Dieu veut nous inonder de sa charité. Si nous le demandons, Il nous exaucera. C’est le sens du « Demandez, et vous recevrez ». Le reste, ce ne sont que les moyens que Dieu nous donne pour atteindre ce but, selon un plan dont Lui seul connaît le déroulement. Ainsi, parce que nous avons la certitude que Dieu nous aime et nous guide vers le Ciel, nous devons avoir confiance et nous abandonner dans ses vues. Peu importe si telle ou telle prière n’est pas exaucée, c’est que notre demande n’était pas dans le plan d’amour de Dieu. Ainsi, à l’enfant qui se pose des questions, il faut lui dire que certains guériront par nos prières. D’autres non. Dieu seul sait pourquoi ! Nous, nous savons que c’est pour notre sanctification, celle du malade et celle de toute l’Eglise.

Comme le paysan qui confie la moisson nouvelle au sillon, alors que les ténèbres enveloppent la terre, nous savons que rien n’ira comme nous avons prévu – qui peut commander au ciel ? Mais nous savons que Dieu sera là tout au long de notre passage sur terre, comme l’eau et la lumière font pousser le blé. Le paysan travaille la terre, l’ensemence et la laboure, l’arrose de sa sueur, cela est son devoir. Le reste est dans les mains de Dieu. Nous, nous devons œuvrer à notre salut, ordonner notre vie dans ce but avec tout ce que cela implique tant matériellement que spirituellement. Le reste est dans les mains de Dieu. A la fin, quand la lumière aura repris ses droits, la moisson adviendra. Alors, haut les cœurs !

Le Sauveur naquit au cœur de la nuit du solstice, c’est-à-dire quand les jours commencent à rallonger, annonçant le triomphe de la lumière aux jours de la moisson. Cela, nous le savons, alors vivons le !

 

Louis d’Henriques